3. Forêt (2p!PruCan)

Il fit un gros effort pour essayer d'amoindrir son poids sur les branches qui craquaient. Il ne fallait pas qu'on l'entende approcher ; ils pourraient s'effrayer. Quoi ? Vous pensez que Matt chasse des animaux ? Non, pas du tout ! Loin de là même ! En réalité, ce sont les chasseurs et braconniers qu'il chasse et tue sans aucune pitié. Matt les déteste du plus profond de son être et son rêve est de tous les exterminer. Alors il cherche, dans les vastes forêts canadiennes, des heures durant, des jours même parfois et lorsqu'il en trouve un – tout un groupe peut-être, avec de la chance – il attend le bon moment pour tous les assassiner sans laisser la moindre trace de son passage. Et c'est comme s'il était libéré d'un poids à chaque fois qu'il tue un nouveau braconnier.

Cela faisait plusieurs heures qu'il rôdait dans ce coin-là sans rien trouver, mais il continuait d'avancer à pas discret et calculé, au cas où. C'est vrai quoi, il n'a pas envie de se prendre la balle perdue d'un chasseur un peu trop porté sur la gâchette !

Mais cela faisait longtemps qu'il marchait et il commençait à fatiguer un peu. Il se décida donc à trouver un coin tranquille pour se reposer quelques instants. Il tomba bientôt sur un splendide lac au creux des montagnes, recouvertes de leurs parures rouges, jaunes et brunes qu'apportent l'automne.

Mais quelque chose l'interpella. Sur la berge, assis sur un gros rocher, se tenait une silhouette qui faisait face à l'étendue d'eau. Matt reconnut instantanément les longs cheveux argentés qui cascadaient le long du dos de l'inconnu. Le blond vint alors s'asseoir à ses côtés.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Bien sûr, il n'obtint aucune réponse. Ce n'était pas tellement dans la nature du Prussien d'être très bavard – chose que Matt appréciait beaucoup chez lui. Il n'était pas non plus le type éloquent. Il vit alors le regard vermeil du Prussien se posa sur son fusil avant de l'interroger du regard.

- Il y a des chasseurs qui traînent dans le coin.

Une lueur de compréhension traversa les yeux du plus vieux avant qu'il ne tourne vers le lac.

- Et toi ? Tu es ici pour… méditer, je suppose… ?

Encore aucune réponse, mais d'après le mouvement d'épaule de Gilen, ce devait être ça. Après cela, plus aucune parole ne fut prononcée, ils se contentèrent juste d'observer le lac, entouré de vastes montagnes aux manteaux colorés et le ciel grisonnant, prometteur de pluie. Profiter de la forêt en couple était aussi une activité agréable.