4. Sombre (2p!AmeriPan)
Il faisait noir. Vraiment noir. Il ne voyait rien. Mais il réalisa que c'était le cas à cause d'un bout de tissu qui entravait sa vue. Soudain, des pas retentirent un peu plus loin. On aurait dit des bottes tapant sur des marches en bois grinçantes. Puis, les pas se rapprochèrent de lui et il se mit à trembler de tous ses membres. Cette situation n'était pas normale. Pourquoi ses yeux étaient-ils bandés ? Pourquoi ne pouvait-il bouger ses bras ou ses jambes ?
Bientôt, il sentit que le bandeau lui fut retiré. Il eut alors un aperçu de l'endroit où il se trouvait. Cela ressemblait à une cave sale, poussiéreuse, obscure. Le plafond était bas et l'endroit encombré par des cartons et des étagères couvertes de bibelots pleins de toiles d'araignées. Il eut vaguement l'impression qu'un soupirail à sa droite diffusait un peu de lumière, mais autrement, le sous-sol était très sombre et renvoyait une atmosphère étouffante, glauque.
Mais plus encore que l'endroit, c'était la personne face à lui qui l'inquiétait. Il ne le voyait pas très bien dans cette semi-obscurité dérangeante, mais il apercevait clairement les yeux rougeoyants de sadisme de l'inconnu. Ses tremblements s'accentuèrent. Cette personne ne lui voulait vraisemblablement pas du bien. Il se mit à sangloter de terreur en suppliant de ne pas lui faire du mal. L'autre eut un rire sadique, sombre. Bientôt, il remarqua qu'une autre personne venait de descendre les marches de la cave. Il avait les mêmes yeux rouges que l'autre à la différence qu'ils étaient plus clairs. Il était aussi beaucoup plus grand et imposant que le premier protagoniste.
Il se sentit trembler sous l'intensité de leurs regards. Le plus petit se rapprocha de lui et il vit alors le visage de son geôlier. Il sut dès cet instant qu'il allait mourir ici.
- Qu'en penses-tu, Allan ? N'a-t-il pas un joli minois à croquer ?
L'autre homme s'approcha à son tour et il fut terrifié par la montagne de muscle à quelques mètres de lui.
- Si ! Tu as raison, bébé ; Puis il se tourna vers lui ; Tu sais, tu as beaucoup de chance, Dollface ~ ! Peu de gens ont le droit au traitement de faveur que nous allons t'accorder. D'habitude, nous nous contentons de torturer un peu avant de les tuer. Mais toi, tu es décemment trop beau pour qu'on puisse abîmer ton joli visage.
Le plus petit, celui aux cheveux de jais reprit alors :
- Tu verras, tu apprécieras autant que nous !
Et leurs yeux écarlates de démons se mirent à briller de luxure et de fantasmes inassouvis. Leur jeune prisonnier savait, en regardant dans leurs yeux déments, que de sombres moments, aussi délicieux que douloureux, l'attendaient avec ces deux hommes.
