Harry était un bon garçon. C'est ce que Tom se disait alors que celui-ci le suivait à travers le manoir, les yeux baissés, portant leur plateau repas sans rien faire tomber jusqu'à la chambre. Lieu où Tom avait décider de manger ce midi.
Il était complètement nu, à l'exception de son collier, signe d'appartenance à son maître, qu'il portait avec fierté à chaque instant.
Tom l'avait vite habitué à la nudité lorsqu'il était arrivé au manoir. A tel point que c'était devenu une seconde nature pour Harry, il ne ressentait ni honte, ni gêne, juste une normalité encrée en lui depuis longtemps.
Son maître avait toujours été gentil avec lui, dès son arrivée au manoir. Bien sûr, il avait eu peur au début. Mais son maître l'avait rassuré. Il s'était occupé de lui, lui avait donné de l'amour et de l'attention. Tout ce que le petit brun n'avait jamais connu. Il l'avait sauvé de sa famille.
Harry s'en rappelait comme si c'était hier, malgré l'ancienneté du souvenir.
Il était effrayé, complètement sous le choc alors que la nausée l'avait pris. Il n'avait pas compris tout de suite ce qu'il se passait. Tout était allé si vite. Mais maintenant qu'il se sentait balloté dans le coffre de la voiture, il ne pouvait que se rendre compte de la situation dans laquelle il se trouvait.
Il allait mourir, il en été persuadé. Mais il n'arrivait pas à pleurer. C'est à peine s'il arrivait à respirer.
Quand la voiture s'était finalement arrêtée, il avait enfin senti les sanglots montés. Mais il savait que c'était trop tard.
Comme il regrettais d'avoir prié pour qu'un événement, quelqu'un, interrompe la chasse au Harry. N'importe quoi. Il n'avait tout simplement pas pensé à ça et il se disait qu'un petit passage à tabac aurait été mille fois préférable.
- Bonjour Harry.
Le coffre s'était ouvert sur un bel homme. Un homme qui l'avait saisi sans hésitation pour le remettre sur pieds.
- Je vois que tu as mouillé ton pantalon. Ce n'est pas grave, j'avais l'intention de jeter ces vêtements de toute façon.
- Vous allait me tuer ?
La soudaine bravoure du garçon étonna Tom qui esquissa un sourire. Il ne pensait pas qu'il serait capable d'aligner deux mots tout de suite.
- Je ne te ferais aucun mal. Je suis désolé que notre rencontre ait du se passer ainsi mais ils ne m'auraient pas laissé faire.
Le garçon était perdu, et cela agrandi le sourire de Tom, qui continua sur sa lancée.
- Ils ne m'auraient pas laissé te sauver.
- M-me sauver ? De la chasse au Harry ?
- De la chasse au Harry, de ton oncle et ta tante qui ne prennent pas correctement soin de toi, des autres qui ne veulent pas ton bien. Ils étaient tous contre toi. Alors, l'homme posa un genou à terre et caressa la joue de l'enfant, je t'ai sauvé. Ils ne pourront plus te faire de mal ici.
Le petit garçon hocha la tête, complètement sonné et ne protesta pas lorsque son sauveur le pris par la main pour le conduire vers un lieu inconnu.
- On va commencer par te donner un bain. Et je t'expliquerais les règles de la maison.
Tom n'avait eu de cesse de sourire à la docilité et la passivité d'Harry et celui-ci s'était alors senti encouragé à lui sourire, bien que timidement, en retour.
Ce n'est qu'une fois qu'il fut propre que Tom lui avait expliqué les règles. Harry devait l'appeler Maître. Il n'avait pas compris pourquoi mais face au froncement de sourcil de l'homme lorsqu'il avait hésité à acquiescer, il n'avait pas osé poser de question. Il n'avait pas le droit de sortir du manoir, ou de dire non. Il n'avait pas non plus eu le droit de s'habiller à la sortie du bain.
- Je n'ai pas de vêtements pour toi. Mais tu n'en n'a pas besoin. Il fait chaud ici, tu ne trouve pas ?
Un hochement de tête et Tom avait grogné de colère.
- Oui Maître, précisa-t-il pour l'enfant.
- Oui Maître, répéta docilement Harry.
- C'est bien, je suis fier de toi.
Il avait vu les prunelles de l'enfant s'illuminer à cette phrase et il avait souri.
- Tu es vraiment parfait, comme je le pensais.
Et ça n'avait été que le premier d'une longue série de compliments qui avaient rempli le cœur du petit garçon d'amour pour son geôlier.
Son maître ne voulait pas qu'il fasse de tâches ménagères. En fait, Harry ne devait rien faire d'autre que ce qu'il voulait dans le manoir. Tant qu'il demeurait nu et répondait à chaque injonction de son maître.
Tom l'avait ainsi habitué à dormir avec lui. Puis il avait amener des hommes dans ce lit. Harry n'avait pas le droit de leur parler, ni même de les toucher. Mais il devait rester au lit pendant les ébats de son maître, s'habituant à la sexualité de celui-ci. D'abord, il n'avait pas trop compris ce qu'il se passait. Puis c'était devenu normal. A tel point qu'un soir, il s'essaya à toucher la virilité de son maître. Qui l'avait repoussé immédiatement sans ménagement. Harry s'en été senti blessé.
- Tu es bien trop jeune pour ça.
- Pardon Maître.
Tom avait remarqué la peine dans la voix du garçon mais n'avait rien dit, se contentant de le prendre dans ses bras. Bientôt viendrait son heure. Pas maintenant, quand il aurait un âge qu'il jugerait approprié. Il devait juste être patient. Cela finirait par arriver. Il caressa un moment le dos à la peau douce, songeant au corps trop juvénile qu'il serrait et qui mettait tant de temps à mûrir.
Pour le plus grand plaisir de Tom cependant, Harry devenait de plus en plus jaloux. Il n'avait rien dit, bien sûr, mais il ne cessait de réclamer quand serait son tour. Harry se demandait pourquoi son maître préférait ces hommes a lui alors que c'est lui qu'il aimait, il le lui avait dit.
Harry eu un petit sourire en repensant à cette époque. Surtout parce que cela avait bien changé. Son maître ne jurais que par lui. C'était lui désormais qu'il prenait dans toutes les positions possibles dans leur grand lit et ailleurs.
Pris dans ses pensées, il faillit faire tomber son plateau lorsque l'alarme se déclencha et que son maître s'arrêta subitement devant lui.
Celui-ci se retourna rapidement, attrapa le plateau qu'il posa par terre et pris son Harry par les épaules.
- Va te cacher, comme a l'entraînement. Tu te rappelle ?
- Oui Maître
Il était terrorisé. Son maître lui avait bien dit qu'à l'extérieur, il y avait des personnes comme son oncle et sa tante, qui ne voulaient pas qu'il soit heureux. Il lui avait dit qu'ils essaieraient de l'arracher à la belle vie qu'il s'était construit ici, grâce à son maitre, avec son maître.
Et il avait peur, peur de perdre tout ça.
Alors, il se mit à courir vers la cachette. Celle que son maître avait fait construire pour lui tandis que celui-ci partait bravement le défendre, empêcher les méchantes personnes de le prendre.
Arrivé devant le miroir qui cachait un placard, le brun actionna le mécanisme et entra, se recouvrant entièrement du plaid qui s'y trouvait en contrôlant sa respiration du mieux qu'il pouvait, pour ne pas faire de bruit.
Cela faisait presque dix ans qu'il redoutait ce moment. Ce retour à la réalité où il n'était rien d'autre que le paria du quartier. Celui dont personne ne voulait. Pas la personne la plus importante aux yeux de son maître. Pas l'être aimé et choyé qu'il était devenu.
Une larme roula sur sa joue tandis qu'il ne pouvait pas entendre ce qu'il se passait de l'autre côté. La petite pièce était insonorisée. Son Maître le lui avait expliqué mais il n'avait pas confiance en ce dispositif.
Il s'était finalement endormi quand la porte s'ouvrît enfin sur un policier. L'agent John Butler qui avait assisté au début de l'enquête et qui reconnu sans mal la cicatrice en forme d'éclair sur le front du garçon qu'il cherchait depuis si longtemps maintenant.
A vrai dire, ce n'était pas totalement vrai. Il ne l'avait pas cherché si longtemps que ça. L'affaire avait été classé sans suite au bout d'un an et demi de recherches. Harry Potter était mort pour tous après que l'affaire avait eu fait les choux gras de la presse. L'histoire de l'enfant maltraité vendu par ses tuteurs que l'on avait jamais retrouvés. Sa photo floue continuait d'apparaître à la télévision chaque année. L'enfant avait été identifié comme le leur par toute l'Angleterre qui s'était pris de sympathie pour lui et l'avait cherchée désespérément. Jusqu'à ce qu'une pierre tombale ne soit érigée à son nom dans le cimetière de Brompton*.
Le cœur serré par l'émotion, John souleva le garçon emmitouflé dans sa couverture, sans même penser à donner l'alerte aux autres. Il ne voulait pas le réveiller.
Le signalement avait été donné par un vieil employé de Tom Jedusor, le bourreau du garçon. Arabella Figg, après des années de remords, avait finalement prévenu la police de la présence de l'enfant disparu dans le manoir où elle travaillait depuis deux décennies.
Elle était d'ores et déjà sous verrou pour complicité de séquestration mais aurait très certainement une remise de peine pour l'aide qu'elle avait apporté. Après tout, sans elle, ils n'auraient certainement pas retrouvé Harry Potter, l'enfant de l'Angleterre.
Jedusor en revanche, menotté au salon, prendrait certainement la peine la plus lourde.
- Je l'ai trouvé, chuchotât-il à Hélène, sa collègue qui couvrait cette partie du manoir avec lui.
Celle-ci écarquilla d'abord les yeux en voyant l'enfant endormi, puis donna le signalement dans sa radio. Après dix heures de recherches, alors que tous commençaient à croire que l'on leur avait donné de fausses informations, le garçon était là. Sous leurs yeux. Et visiblement en bonne santé. Du moins, physiquement.
Cependant, cela devint plus compliqué au réveil du garçon. Alors que tous sautaient de joie au rez-de-chaussée, heureux de la nouvelle, Harry se réveilla.
Et sa panique fut ingérable pour le policier qui le tenait.
Il ne fut enfin calmé qu'à grand renfort de sédatifs et c'est ainsi, inconscient et vêtu uniquement d'un plaid fin qu'il fut emmené à l'hôpital par l'ambulance qui l'attendait à l'extérieur, sous les flashs des paparazzis.
*Le cimetière de Brompton est connu en Angleterre pour avoir été la source d'inspiration de J.K Rowling pour plusieurs noms de la saga Harry Potter.
