Chapitre 11 : Le Procès
Les lumières multicolores donnaient une ambiance festive au salon des Malfoy. Harry resserra un peu plus étroitement le plaid qu'il portait autour des épaules. Un sourire aux lèvres, il regardait Draco et Lucius disputer une partie de bataille navale avec beaucoup d'entrain.
Noël était une fête qu'il aimait beaucoup. Particulièrement depuis qu'il vivait avec son Maître. Il ressentait toujours un petit pincement au cœur lorsqu'il pensait à lui. Son Maître adorait Noël. Il adorait le gâter en cette période. Il prenait des congés de plusieurs jours pour prendre soin de lui.
Quand il se sentait trop triste, il regardait Draco et ça l'aidait à se sentir mieux. Le blond était un véritable phare au milieu de route sa détresse. Il pansait ses blessures. Même quand son esprit dérivait et qu'il imaginait son Maître seul dans une cellule délabrée. A cause de lui. A cause de son oncle et de sa tante qui n'avaient pas su prendre soin de lui. Qui avaient obligés son Maître à venir le sauver. Sans ça, sans lui, son Maître ne serait pas en prison actuellement. Il avait simplement trop grand cœur pour son propre bien.
Les yeux verts se fixèrent plus intensément sur le profil de Draco. Ses cils blonds, son nez droit, sa bouche rose étirée en un sourire tandis qu'il coulait l'un des navires de son père.
-Tu veux un peu de chocolat chaud Harry ? Demanda Narcissa quelque part sur sa droite.
Il se mordit la lèvre. Il avait plutôt envie d'un chocolat chaud mais il ne savait pas combien de calories ça pouvait bien contenir. Il n'avait pas besoin de se poser la question avant, on comptait pour lui.
-Sinon, je peux te faire un thé ? Ça te plairait un thé ? C'est sur la liste.
Le brun acquiesça. Le Chef Slughorne avait bien facilité son quotidien en écrivant cette liste pour sa famille. Elle n'était pas suffisamment précise mais elle minimisait les problèmes qu'il pouvait rencontrer avec la nourriture chez les Malfoy.
Une tasse de thé fumant fut bientôt placée devant lui et il remercia sa maman de substitution d'un hochement de tête. Il mélangea le seul petit carré de sucre qui lui était autorisé avec son thé et lécha la cuillère trop chaude.
Les exclamations de Draco lui firent lever la tête et il se rendit compte avec un grand sourire que son blond avait gagné.
-Il faut que je trouve un adversaire à ma taille. Harry, tu joues ?
Il humidifia ses lèvres avant de répondre.
-D'accord.
Ils jouèrent les uns avec les autres le reste de l'après midi, à tour de rôle. Même Narcissa battu Lucius qui pesta contre le jeu, son sourire le trahissant.
Les vacances de Noël furent bénéfiques à toute la famille qui se retrouva ensemble sans les contraintes du travail ou de l'école. Draco n'avait pratiquement pas quitté le Manoir, au plus grand bonheur d'Harry. Le retour à la réalité fut pourtant très brutal quand vint le mois de janvier. Lucius avait tenu à s'entretenir avec Harry. Seul. Le brun ne s'était pas méfié. Il aimait bien Lucius, il avait oublié d'être sur ses gardes. Il avait oublié que son travail en faisait un opposant de son Maître. Il était l'avocat de l'accusation et par conséquent, cherchait à se mêler de ce qui ne le regardait pas.
-Le Docteur Snape m'a dit que tu n'avais pas écrit ton témoignage, pour le proces.
Il secoua la tête. Il n'avait pas l'intention de l'écrire.
-C'est important Harry, j'en ai besoin pour préparer mon plaidoyer, je ne peux pas faire ça à la dernière minute.
Le brun gigota mal a l'aise avant de secouer la tete. Il n'avait pas le droit de l'écrire. Il ne pouvait pas désobéir.
-Harry… Je comprends que ça puisse te mettre mal à l'aise. Tu n'es pas obligé d'utiliser du vocabulaire trop explicite. Je veux juste que tu écrives ce qui te semble important. C'est ton témoignage à toi tu comprends ? Personne ne va te le dicter. C'est à toi.
Il secoua de nouveau la tête. C'était faux. Ce n'était pas à lui. C'était à son Maître. Lui seul pouvait décider de ce qui serait révélé sur son intimité. Il ne comprenait pas que son Maître avait déjà sacrifié beaucoup pour lui. Il ne pouvait pas le trahir. C'était impossible.
-Demande au Docteur Snape si tu as besoin d'aide sur certaines formulations. Je suis sur qu'il pourra t'aider.
Il céda finalement. Parce qu'accepter ce point ne l'engageait à rien en réalité. Ça lui permettait surtout de mettre fin à une conversation déplaisante. On le laisserait tranquille jusqu'à sa prochaine séance avec son psy. C'était toujours ça de gagné. Du moins, c'est ce qu'il avait pensé avant de finalement arriver devant le bureau du Docteur Snape.
-Lucius m'a fait par de ton envie d'écrire ton témoignage avec moi. Si je puis me permettre, tu n'as aucune pression à avoir à propos de cette lettre. Tu peux y mettre tout ce que tu veux. Des faits, des anecdotes, tes sentiments. Est-ce que tu sais par où commencer ?
Harry secoua la tête, déjà ennuyé par la tournure que prenait sa séance.
-On pourrait faire une liste de ce que tu aimerais mettre dans ta lettre avant de commencer à la rédiger. Qu'est ce que tu en pense ?
Le plus jeune détourna les yeux. Il en pensait qu'il n'écrirait rien. Rien du tout.
-Qu'est ce qui t'embête ? Tu n'as pas à avoir honte de ce qui t'es arrivé tu sais ? Ce n'est pas de ta faute.
Les prunelles vertes se fixèrent dans les noirs. Harry savait qu'une brèche s'était ouverte à l'instant. Une porte de sortie qu'il devait saisir. Le moment serait moins que plaisant mais il pourrait parfaitement détourner la conversation. Il saisit son stylo.
« Je ne veux pas parler de ça »
-Je le comprends totalement. Mais ton témoignage est très important pour le procès et je pense sincèrement que mettre des mots sur ce qui t'es arrivé pourrait t'aider.
« Qu'est-ce que vous voulait savoir ? S'il m'affamait ? S'il m'enfermait dans un placard et qu'il me laissait pourrir là pendant des jours ? S'il me frappait ? »
Les mots débordaient de colère, écrits avec beaucoup de brusqueries. Pourtant, le psychiatre resta très calme lorsqu'il répondit.
-C'est le cas ?
Les yeux verts lancèrent des éclairs.
« NON »
Ce n'était pas totalement vrai. Il arrivait au Maitre de le frapper mais jamais comme il l'avait vu faire avec d'autres. Avec lui, c'était des punitions tout à fait raisonnables bien que désagréables. Non, en réalité, il avait décrit là ce qu'il vivait chez sa tante. Son Maître l'avait sauvé de cette maltraitance et il ne pouvait que l'aimer pour ça. Personne ne comprenait rien.
-D'accord. Alors qu'est-ce qu'il faisait dans ce cas ?
La conversation ne prenait pas la tournure qu'Harry voulait. Il pensait que le psy s'emporterait et qu'il dériverait sur d'autres sujets sans s'en rendre compte. L'homme semblait au contraire déterminé à le pousser à dire des choses qu'il n'avait pas le droit de dire. La mort dans l'âme, il abattit sa dernière carte.
« C'était ce que mon oncle et ma tante faisaient »
Il détestait d'avance la conversation qui allait avoir lieux. Mais c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.
-Je vois. Tu ne parles jamais d'eux.
Non, parce qu'il les détestait.
-Je me souviens que tu as paniqué quand tu as cru qu'ils te récupèreraient. Tu aimerais en parler ?
Severus n'avait pas prévu que la séance du jour prendrait cette tournure. Pourtant, il ne pouvait nier être satisfait de voir enfin son patient s'ouvrir sur un élément de son passé. Harry sembla hésiter une seconde, puis, prenant une grande inspiration, acquiesça.
« Je me souviens de l'indifférence et du mépris. Et comme c'était pire quand on se souvenait de mon existence »
-Pire dans quel sens ?
« Ils étaient méchants. Ils m'insultaient. Ils se moquaient de moi. Ils incitaient mon cousin à me frapper »
-Ton cousin ? Celui qui a le même âge que toi ?
Harry hocha la tête. Son cousin n'avait vécu aucune privations lui. Il était bien plus fort. Et jamais une autre personne de son âge ne lui avait témoigné la moindre gentillesse. Draco était le premier.
-Et les adultes ? Ils te frappaient aussi ?
« Pas vraiment. Parfois, mon oncle me secouait ou il me jetait dans mon placard. Et il est arrivé à ma tante de me mettre des claques. Mais c'est tout. Ceux qui me frappaient le plus, c'était les autres enfants »
-Quels enfants ?
« Les amis de Dudley. Les autres enfants, soit ils m'ignoraient, soit ils me frappaient »
-Tu n'avais pas d'amis ?
Triturant son collier sans vraiment s'en rendre compte, Harry secoua la tête. Les autres ne l'aimaient pas. Ils ne pouvaient pas le comprendre. Seul son Maître était bon pour lui. Enfin c'était vrai, jusqu'à Draco.
-Et chez Jedusor, il n'y a jamais eu d'autres enfants ?
« Jamais »
Son Maître n'aimait que lui. Il était là pour le protéger. Il n'aurait jamais permis qu'une personne lui voulant du mal l'approche. Il n'avait même jamais permis que qui que ce soit l'approche. Il était très protecteur. Harry eut la nausée.
-Et avant toi, tu sais s'il y en a eu ?
D'autres que lui ? Que croyait son psy ? Qu'il était facilement remplaçable ? Harry était unique aux yeux de son Maître. Le seul qui comptait. Il secoua la tête.
-Et comment est-ce qu'il était avec toi ?
Son Maître était la meilleure chose qui lui soit arrivée. Mais il n'avait pas le droit de parler de ça. L'interdiction avait été prononcée clairement.
« Je me sens pas très bien, je veux y aller »
La fuite était sa meilleure chance de sortir de ce rendez vous sans désobéir. Et puis, c'était à peine un mensonge. Il se sentait vraiment un peu mal. Il avait pensé à son Maître sans avoir Draco sous les yeux pour le calmer. Il avait besoin de le retrouver, lui et son odeur de pomme.
-Tu te braques chaque fois qu'on évoque Jedusor. Pourquoi ?
Severus vit distinctement la mâchoire de son patient se contracter. Il était en colère désormais. Sûrement parce qu'il n'avait pas cédé à sa tentative de mettre fin à leur séance.
« J'ai le droit de ressentir des émotions et de les exprimer, c'est vous qui l'avait dit »
-Bien sur, je ne remets pas du tout en doute l'expression de tes émotions. Je me demande simplement ce qui te met tant en colère.
« Qu'est-ce que ça peut faire ? Vous ne pouvez pas juste respecter ma colère et mon choix de ne pas en parler ? »
-Je pourrais mais ce n'est pas sain de garder toute cette colère en toi et je suis là pour t'aider à aller mieux. Ça passe par des moments difficiles où il faut aborder des sujets qui fâchent. Et j'ai plusieurs théories a vrai dire. Tu veux les entendre ?
Le pied d'Harry se mit à taper à un rythme régulier contre le sol. Il lança son regard le plus noir à son psy. Il n'avait aucune envie d'avoir cette conversation. Il avait besoin de rentrer. Et savoir qu'il ne pourrait même pas affirmer ou infirmer les théories sûrement calomnieuses de son psychiatre ne lui plaisait pas. Pourquoi son Maître ne le laissait il pas le défendre ? Il pourrait rétablir la vérité ! Tous ces gens pensaient qu'il était une personne horrible alors qu'il était son sauveur.
-Ma première théorie était que te forcer à repenser a des souvenir désagréables et traumatiques est la raison qui te met dans une humeur aussi mauvaise.
Harry leva les yeux au ciel.
-Mais, au vu de notre discussion précédente et de ta réaction, je ne pense pas qu'elle soit valable.
Harry se redressa sur son siège, soudain plus alerte. Est-ce que son psy allait vraiment jauger chacune de ses réactions pour démêler le vrai du faux ? Il n'avait pas le droit de faire ça ! C'est à lui et lui seul que son Maître allait en vouloir ! Il sentit ses mains trembler.
-Qu'est-ce qui te met dans cet état ? Qu'est-ce qui te fait peur ?
Harry se leva, la respiration hachée par sa crise d'angoisse. Il avait besoin de sortir de ce bureau. Il lui fallait Draco.
-Respire Harry. Prend une grande inspiration avec moi.
Il avait du mal à se concentrer, était incapable de se calmer. Les larmes avaient déjà commencé à dévaler ses joues.
-Harry… Harry regarde moi.
Il secoua la tête, la respiration de plus en plus difficile, les spasmes des sanglots le secouants de plus en plus fort.
-Harry…
Il n'avait pas envie d'être là. Le petit bureau lui semblait soudain beaucoup trop oppressant. Une main se posa sur son bras et il recula violemment. Il avait besoin de Draco. Ou était Draco quand on avait besoin de lui ? Il poussa la porte du bureau et tomba sur la vue d'une chevelure trop blonde. Exactement ce qu'il lui fallait. Il enlaça la propriétaire de la même chevelure que son blond et se sentit aussitôt mieux. Son corps était toujours secoué de sanglots mais sa respiration était moins difficile.
Narcissa serra le corps tremblant contre elle en retour, les yeux écarquillés de surprise. Elle jeta un regard d'incompréhension au psychiatre, qui la regardait depuis le pas de la porte, tout en caressant doucement le dos de l'adolescent qui avait niché son visage humide de larmes dans le creux de son cou.
Severus désigna silencieusement son bureau et y rentra en laissant la porte grande ouverte, comme une invitation implicite.
Harry ne sut pas combien de temps il resta la, à pleurer. Mais lorsqu'il se calma enfin, le chemisier sous lui était trempé et ses genoux étaient douloureux contre le carrelage froid de la salle d'attente. Narcissa lui caressait les cheveux et il n'arrivait pas à s'empêcher de trouver ça agréable.
-Pardon, murmura-t-il en se redressant.
Harry ne savait pas exactement à qui il s'excusait. A Narcissa pour l'avoir agrippée sans lui demander son avis ou à son Maître pour avoir désobéis. Peut être aux deux.
Ses larmes s'étaient taries mais il tremblait encore. Il resta prostré, à genoux, les yeux baissés. Il savait qu'il devait être puni. Il était partagé entre la peur et l'envie de la punition. Il avait envie de se sentir mieux, d'être pardonné. Mais il ne voulait pas avoir mal. Son Maître pouvait se montrer cruel lorsqu'il le voulait vraiment. Une cruauté qu'Harry n'avait pas souvent expérimenté parce qu'il s'efforçait d'être parfait tout le temps. De répondre à la moindre exigence de son Maitre. Mais il était fatigué désormais. Il n'y arrivait plus. De nouvelles larmes silencieuses dévalèrent ses joues.
-Harry ?
Il leva ses yeux humides vers Narcissa. Yeux dans les yeux, elle lui caressa la joue pour essuyer ses larmes et il la laissa faire. La douceur d'une maman, c'était de ça dont il avait le plus besoin à l'instant.
-Je vais prévenir le docteur Snape qu'on rentre à la maison, d'accord ?
La maison. Draco. Il hocha la tête.
Narcissa lui fit ce qui ressemblait à un petit sourire réconfortant et sortit un paquet de mouchoir de sa poche.
-Tiens, assieds-toi sur la chaise, je n'en n'ai pas pour longtemps.
La main du plus jeune saisit le bras de sa tutrice de manière un peu crispée. Il ne voulait pas qu'elle parte.
-Tout va bien, je me dépêche, promis.
Toujours aussi crispé, Harry acquiesça faiblement et se laissa manœuvrer par la blonde jusqu'à se retrouver assit sur la chaise qu'elle avait occupé. Le paquet de mouchoir tenu entre ses mains tremblantes, il ne bougea pas avant de la voir revenir.
Il fallut attendre le retour de Narcissa, une dizaine de minutes plus tard, pour que le visage du garçon soit enfin nettoyé par les soins de sa tutrice.
-Aller, on y va.
Harry s'accrocha au bras de la femme qui s'occupait de lui pour faire le trajet jusqu'au parking. Il ne comprenait pas pourquoi obéir devenait de plus en plus difficile. C'était juste trop.
A quelques mètres de la voiture, il fut bousculé suffisamment fort pour vaciller, seulement retenu sur ses pieds par Narcissa.
-Vous ne pouvez pas faire attention ?
-Désolé.
Relevant la tête, il reconnu Dolohov. Il eut, un instant, peur qu'il ne soit venu pour le punir de la part de son Maître, même si celui-ci ne laissait jamais personne d'autre que lui le toucher, mais l'homme continua sa route comme si de rien était. Figé dans sa stupeur, le garçon eut besoin de l'intervention de Narcissa pour revenir à lui.
-Ca va Harry ?
Clignant des yeux plusieurs fois, il hocha la tête et se laissa conduire à la voiture. Sur le siège passager, il eut la surprise, lorsqu'il mit ses mains dans ses poches, de trouver un papier à l'intérieur. Était-ce la raison pour laquelle Dolohov l'avait percuté ? Était-ce un message de son Maitre ?
Pendant tout le trajet jusqu'à la maison, le papier lui brûla les doigts. Et, au lieu de foncer retrouver Draco comme il en avait l'habitude, il se précipita aux toilettes, son manteau toujours sur le dos. Enfermé dans la petite pièce, il tira une enveloppe portant son nom de sa poche. Il reconnaissait l'écriture de son Maitre. La boule au ventre, il sortit la lettre qui lui était adressée. N'ayant pas ses lunettes, il plissa un peu les yeux pour pouvoir lire correctement l'écriture distinguée. Il avait déjà un début de migraine de toute façon.
Mon Amour,
Je ne sais pas quand je pourrais t'avoir de nouveau au téléphone mais tu me manques.
J'ai discuté de la meilleure stratégie avec mon avocat et voici tes instructions :
Je ne veux pas que tu écrives ton témoignage.
Tu viendras parler directement à la barre et répondra à toutes les questions posées au moment du procès.
Tu m'appelleras Tom. Je sais que c'est peu naturel pour toi mais c'est très important.
N'oublie pas que je t'aime. J'ai hâte de te retrouver.
À bientôt.
Tom.
A la grande surprise d'Harry, son corps contenait encore assez d'eau pour pleurer. Il était en train de faire n'importe quoi. Il oubliait trop que cet homme qui avait prit soin de lui, qui l'avait choyé, pourrissait en prison à cause de lui. Il lui réaffirmait son amour et lui, ingrat qu'il était, ne faisait que pleurer sur la punition qu'il savait mériter.
Ça ne l'empêcha pas d'aller tout oublier dans les bras de Draco qui prit un soin particulier à le câliner ce soir là. Draco n'était pas du genre à le punir. Lui, il n'était là que pour lui faire du bien et il en profitait égoïstement tant qu'il le pouvait telle la mauvaise personne qu'il était devenu.
Il n'avait pas réussi à avoir son Maître au téléphone après ça et il avait répondu d'un silence buté à Narcissa quand elle voulut savoir ce qui était arrivé. Même Draco s'était pris un mur lorsqu'il avait réclamé une explication.
Vivre dans le déni était son nouveau credo malgré tous les reproches qu'il se prit lorsqu'il annonça officiellement à son psy et à Lucius qu'il n'avait aucune intention d'écrire son témoignage et qu'il le ferait lui-même au procès, sans aucun entraînement de leur part. Il allait suivre les consignes à la lettre et tout se passerait bien. Son Maitre était celui qui savait le mieux.
-Mon père m'a demandé de te parler à propos du procès, annonça Draco un soir.
Il avait rejoint Harry, qui l'attendait déjà sur son lit, et s'était laissé tomber à ses côtés.
-Pourquoi tu ne veux pas écrire ton témoignage ? Mon père est un bon avocat, tu sais ? S'il trouve que c'est le mieux à faire, alors tu devrais l'écouter.
-Je ne veux pas qu'on ai quelque chose à redire ou modifier sur mon témoignage. Je veux que ça vienne de moi. C'est quand même de moi qu'on va parler et de… Et de Tom. Ça ne regarde personne d'autre.
C'était la première fois qu'il prononçait le nom de son Maitre et il avait presque l'impression de blasphémer. Le nom lui semblait bizarre sur la langue. Pas du tout naturel.
-Il ne va pas modifier ton témoignage, il va juste faire tourner son plaidoyer autour de ce que tu diras.
-J'ai pas envie de l'écrire, c'est tout. Et j'ai pas envie d'en parler non plus. Pourquoi personne ne veut me laisser tranquille ?
Draco soupira.
-Il faut au moins que tu le laisse t'entraîner à répondre aux questions. Je pense que tu ne mesure pas vraiment ce que c'est un procès. C'est long et fatiguant, tu sais ? J'ai déjà assisté à quelques procès quand mon père m'emmenait avec lui pour voir si son métier me plairait. C'est tout sauf drôle.
-Mais je pensais que ce que tu voulais, c'était devenir chercheur en bio-chimie ?
-C'est le cas. C'était il y a longtemps et ça ne m'a pas du tout plu. Tu veux bien laisser mon père t'entraîner au moins un peu ? Ils sont pas toujours tendre dans les salles d'audience.
Harry hésita franchement. Il avait envie de faire confiance à Draco. Sincèrement. Mais il ne voulait pas trahir son Maitre.
-Qu'est-ce qu'il va faire pour m'entraîner ? Demanda-t-il en triturant son collier.
-Te poser des questions. Les questions qui pourraient t'être posées au procès. Pour pas que tu sois déstabilisé.
-Je… Vais y réfléchir.
Et il y réfléchit longtemps. Au point que Lucius revint le harceler de nouveau. C'est un après midi de la fin du mois de janvier qu'il craqua enfin et accepta de mauvaise grâce de se soumettre à l'exercice avec une réticence flagrante. Il était seul avec Lucius dans la salle à manger et il échafaudait déjà des plans dans sa tête pour fuir.
-Je te préviens, ce ne sera pas une partie de plaisir et je réitère en te conseillant de me confier ton témoignage à l'écrit. Cependant, je n'irais pas contre ta volonté et sache que même au procès, à la moindre difficulté, je n'hésiterai pas à demander une pause pour toi. Tu es prêt ?
Harry acquiesça, pressé de se débarrasser de cette corvée. Il saisit le feutre effaçable que lui avait confié son tuteur et se teint prêt à écrire sur son ardoise. Lucius trouvait le format plus approprié pour une salle d'audience. Harry savait qu'il n'en n'aurait pas besoin. Il serait autorisé à parler ce jour là. Son Maitre lui avait dit dans sa lettre.
-Je vais passer toutes les banalités et passer directement aux questions plus délicates. C'est pour te préparer à celles-la que je tiens à t'entraîner. D'accord ?
Harry acquiesça de nouveau.
-Bien, l'homme appuya ses deux mains contre le bois de la table. Pour commencer, saches qu'on va te demander de regarder Jedusor et de l'identifier fermement. Tu te crois capable de ça ?
Harry haussa un sourcil. C'était ça, l'épreuve si difficile contre laquelle on le mettait en garde depuis si longtemps ? Il hocha la tête.
-D'après le rapport de police. Tu portais un collier pour chien au moment de ton sauvetage. Portais tu souvent ce genre d'accessoires ?
Cette fois, le brun fronça les sourcils.
« Je n'ai jamais porté de collier pour chien »
Le blond claqua de la langue.
-Bien sur que si, le rapport de police est formel sur ce point.
L'avocat ouvrît le dossier posé près de lui sur la table et en sortit une photo ou son collier était clairement visible. Harry porta la main à son cou. C'était bien son collier. Un collier qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps. Il avait l'habitude de le porter quotidiennement auparavant. Ça lui semblait tellement loin. Il se souvint avoir était triste de ne plus l'avoir autour du cou au début. Il se sentait tellement différent de cet Harry la désormais.
« Ce n'est pas un collier pour chien »
-C'est un collier en cuir avec une boucle servant à attacher une laisse. Comment tu appelles ça toi ?
« C'était mon collier »
-Et pourquoi le portais tu le jour de ton sauvetage ?
« Je le portais tout le temps »
-Tu veux dire tous les jours ?
Harry hocha la tête, passant une nouvelle fois sa main contre son cou vierge de cuir.
-D'accord.
Lucius rangea la photo du collier avant de continuer. Il posa à la place, une photo de la salle de jeux du Manoir de son Maitre en évidence.
-Tu as toi-même nommé cette salle comme je cite « la salle de jeux. S'agissait-il de jeux sexuels ?
Harry acquiesça.
-Quel âge avais-tu la première fois que l'on t'a emmené dans cette salle ?
« C'était le jour de mon quatorzième anniversaire »
Lucius pinça les lèvres mais s'abstînt de commentaire lorsqu'il lu la réponse sur l'ardoise de son protégé. Le garçon avait l'âge de son fils.
Harry haussa de nouveau les sourcils. On lui avait dit que les questions seraient difficiles pour lui. Cependant, il semblait que l'exercice était plus difficile pour son tuteur. Lucius était il jaloux ? Il aurait sûrement fait un bon Maitre mais le sien n'était pas du tout partageur.
-C'était la première fois qu'on te touchait sexuellement ?
Harry secoua la tête de gauche à droite. Il se demandait à quel âge Draco avait commencé le sexe. Est-ce qu'il avait été aussi impatient que lui ? Draco n'avait pas de Maitre mais il l'avait vu jouer le rôle de l'actif avec cette fille détestable : Astoria. Un souvenir qu'il s'efforçait d'oublier.
-Quel âge avais-tu la première fois ?
Harry revint à lui. Il étudia le corps tendu de son tuteur et avocat, la façon dont ses poings s'étaient resserrés, la contracture de sa mâchoire.
« Pourquoi poser des questions si les réponses te dérangent tant ? »
Lucius soupira.
-Parce que ça fait partie de mon métier. Je reconnais que je suis trop impliqué avec toi et que ça me touche particulièrement. Mais je dois faire mon travail correctement.
« C'est toi qui as besoin de te préparer au procès, pas moi. Je n'ai aucun problème avec les questions. »
-Ce n'est pas l'avis du Docteur Snape. Il dit que tu as fait une grosse crise d'angoisse la dernière fois que vous avez abordé ces sujets.
« C'était pas le sujet. Pas vraiment. »
Lucius l'étudia a son tour et Harry se retint de lever les yeux au ciel. Il allait bien. Aussi bien qu'il le pouvait vu les circonstances. Il pouvait câliner Draco pendant ses nuits d'insomnie. Il n'avait besoin de rien d'autre en ce moment. Rien que pourrait lui apporter un autre adulte.
« J'ai pas besoin de me préparer au procès, je le sens bien. »
Il regarda l'hésitation traverser le visage de son tuteur et effaça son dernier message.
« Je peux aller faire mes devoirs ? Je veux finir les maths avant que Draco arrive »
Il détestait faire ses math en présence de Draco. Le blond avait toujours quelque chose à redire sur sa méthode. Ce n'était pas de sa faute a lui s'il n'avait pas la même rigueur scientifique. Il détestait ça, tous ce qui avait attrait à la science et aux mathématiques.
Lucius céda enfin et, un sourire aux lèvres, il rejoignit la chambre de son meilleur ami pour se mettre au travail. Il espérait qu'on allait enfin le lâcher avec cette histoire de procès désormais. Il avait fait l'effort après tout.
Ce ne fut pas vraiment suffisant. Le docteur Snape remis le sujet sur la table à chaque séance. Heureusement, il n'insistait pas plus. Il ne faisait qu'aborder le sujet sans relâche, l'air de rien, et abandonnait quand il se prenait le mur de l'entêtement de son patient.
C'est en mars qu'Harry montra vraiment des signes de nervosité. Il avait peur de l'issu du procès. Est-ce que son Maitre le récupérerait tout de suite ? Est-ce qu'il le laisserait dire au revoir à Draco ? Est-ce que Draco aurait le droit de lui rendre visite ? Et Lucius et Narcissa ? Ils se souciaient de lui, Harry le savait.
Sa nervosité se traduit par une proximité encore plus forte avec Draco qu'il ne voulait plus lâcher d'une semelle. Il avait tellement peur de le perdre. Peur qu'il lui manque trop. Ça lui ferait mal d'être séparé de lui, il s'était déjà tellement attaché.
Deux jours avant le procès, il était aussi collé que possible à Draco dans son lit. Il était tard et il n'arrivait pas à dormir. Il devait enregistrer chaque partie du corps de son seul ami dans sa mémoire, pour s'en souvenir.
-Tu me fais mal, geint Draco en remuant.
-Pardon, fit le brun penaud en desserrant sa prise.
-Qu'est-ce qui ne va pas ?
-C'est bientôt le procès.
-Je pensais que tu avais dit que ça ne te faisait rien ?
-C'est vrai, c'est juste que je…
Harry ne voulait pas verbaliser sa peur par rapport à son Maitre. C'était une trahison trop grande.
-Tu viendras avec moi ?
-Si mes parents acceptent que je rate les cours.
-S'il te plaît, je veux que tu viennes.
-Je suis sur qu'ils seront d'accords.
-Tu me laissera pas ?
-Jamais.
L'impossibilité du respect de cette promesse n'empêcha pas Harry de se sentir apaisé. Il s'endormit sans mal, enfin rassuré.
Le jour du procès, Narcissa lui avait repassé une belle chemise toute blanche. Le tissus était doux et de qualité. Draco portait la même. Il espérait que son Maitre l'aimerait. C'était la première fois qu'il allait le revoir depuis son arrestation. Il avait des frissons partout rien que d'y penser. L'homme aurait il maigri ? Est-ce qu'il serait content de le voir ? Il disait qu'il lui manquait mais il n'avait pas vu l'émotion dans ses yeux. Il était peut-être vraiment en colère d'être en prison à cause de lui après tout.
-Tout va bien, je serai assit juste derrière toi.
Draco avait saisit ses mains qui s'étaient mis à trembler sans qu'il ne s'en rende compte. Sa respiration était devenue plus lourde remarquât il également. Il serra la main du blond en retour et lui offrit un sourire à travers le miroir. Il ne ferait pas de crise d'angoisse aujourd'hui. Il ne pouvait pas se le permettre.
-Tu viens ? On va être en retard.
Harry hocha la tête et Draco amorça un mouvement vers la porte mais il fut tiré en arrière par le brun qui n'avait toujours pas lâché sa main. L'étreinte le prit par surprise mais il rendit sans réticence le calin à celui qu'il surnommait volontiers son petit koala.
-Si tu as changé d'avis…
-Non, je veux juste un moment comme ça.
-D'accord, acquiesça le blond en caressant sa nuque.
Narcissa passa sa tête dans l'embrasure de la porte.
-Les garçons, on…
-On arrive, la coupa Draco.
-Tu es sûr que ça ira Harry ?
Le susnommé accepta enfin de se décoller de son meilleur ami et hocha la tête rapidement en réajustant le pli qu'il avait créer sur son col.
-Tres bien alors il faut y aller. On doit être dans la salle d'audience à neuf heures, les pressa la mère de famille.
Main dans la main, les retardataires descendirent les escaliers pour retrouver Lucius qui les attendait au rez de chaussée, accompagné du docteur Snape et de deux hommes imposants qu'Harry ne connaissait pas.
-Ah vous voilà. Harry tu iras dans la première voiture avec Severus et moi. Narcissa, tu iras avec Draco dans la seconde voiture, Hagrid est là pour assurer votre sécurité.
-Notre sécurité ? Pourquoi ? Demanda Draco.
-Il y a déjà pas mal de journalistes devant le tribunal, je veux être sûr qu'on pourra passer sans problème. Il y aura encore plus de sécurité quand on arrivera là-bas.
-Pourquoi je peux pas aller avec Harry ? Demanda encore Draco.
-Pour les questions de logistique, c'était avant qu'il fallait poser des questions. Maintenant, on se dépêche de se mettre en place dans la bonne voiture.
Les deux adolescents eurent du mal à se lâcher mais durent céder devant l'implacabilité des adultes. Harry se retrouva donc assit à l'arrière d'une voiture, sans Draco, entre Lucius et son psy. L'un des gardes du corps dont il ne connaissait pas le nom s'était installé au volant. Les cuisses des deux hommes près de lui touchaient les siennes et il ne pouvait pas s'empêcher de trouver ça étrange. Il n'avait jamais était si proche d'hommes aussi âgés, mis à part son Maitre. Il n'aimait que les jeunes dans son lit. Ça lui faisait vraiment bizarre.
-Quand on arrivera au tribunal, surtout Harry, baisse la tête et reste bien près de nous. Les journalistes ont l'habitude de faire leur travail de manière un peu agressive, précisa Lucius.
-Et je tien à te rappeler qu'au moindre problème, tu peux prévenir l'un de nous et que l'on demandera une pause. Une fois que tu auras témoigner, il n'y aura plus aucune raison pour que tu reste la, ajouta le docteur Snape.
-J'ai obtenu que tu passe ce matin normalement mais même avant ton passage, tu as le droit de changer d'avis et de demander à partir. On se comprend ?
Harry hocha la tête. Il n'y avait qu'une seule question qui lui brûlait les lèvres.
-Ou sera Draco ? Finit-il par demander, incapable de s'en empêcher.
Les deux adultes le regardèrent avec des yeux ronds avant que Lucius ne réponde enfin, encore un peu sous le choc d'avoir entendu son protégé s'adresser à lui directement.
-Juste derrière toi.
Harry hocha la tête, satisfait d'entendre la confirmation de la proximité de son blond. Sans plus prêter attention a la surprise qu'il avait fait naître chez les deux adultes, il fixa le paysage qui défilait par la fenêtre. Les cuisses des deux hommes frottaient contre les siennes et il se servait de cette stimulation pour rester présent psychiquement.Il ferma bientôt les yeux, les pensées tournées vers son Maitre. Aujourd'hui, il ferait ce qu'il pourrait pour le libérer et se débarrasser de sa culpabilité de l'avoir fait enfermer et d'avoir continué à vivre sans lui.
Dire qu'il y avait du monde dans le tribunal était un euphémisme. Harry sursauta lorsqu'un flash l'aveugla à travers la vitre.
-Ca va Harry ?
Il cligna des yeux, incertain. Il n'avait pas très envie de se lier à la marée humaine.
-Ne t'en fait pas, on va se faire escorter jusqu'à l'entrée. Baisse la tête et suit le mouvement. D'accord ?
La douceur dans la voix de Lucius donna un peu de courage au brun qui lui adressa un pauvre sourire. Il devait le faire. Ce n'était qu'une épreuve de plus qui le ramènerait vers son Maitre. Quatre agents de sécurité jouèrent des coudes pour rejoindre leur voiture et ouvrirent la portière. Harry suivit le mouvement, tentant de ne pas se laisser aveugler par les flashs. Les questions fusaient de partout. On appelait son nom. Celui de Lucius. Tous voulaient une information croustillante à se mettre sous la dent. Harry serra la mâchoire péniblement et marcha complètement entouré par les différents hommes qui le protégeaient de leur corps. Il fut un peu bousculé avant d'arriver à la porte mais put enfin être tranquille quand ils passèrent à l'intérieur.
-Respire Harry, calque ta respiration sur la mienne.
Il braqua son regard dans celui de son psy, se rendant compte sur le tard qu'il avait du mal à respirer, et commença à l'imiter. Snape fut patient, comme toujours, et il se détendit légèrement. Il ne devait plus être très loin de son Maitre. Il avait tellement hâte de le voir. Il regarda un peu partout autour de lui dans l'espoir de le trouver mais il n'en fut rien.
C'est en pénétrant dans la salle d'audience que son regard accrocha le sien. Harry ressenti un petit choc électrique des qu'il vit l'homme assit dans le box des accusés. Son Maitre était encore plus beau que dans son souvenir. La mâchoire définie, ses cheveux légèrement bouclés sur le dessus, ses yeux chocolat pouvant prodiguer à la fois regards sévères et une grande douceur. Harry n'avait qu'une envie, aller s'agenouiller à ses côtés pour l'accueillir dignement.
Ses vêtements lui semblaient très inconvenants en présence de son Maitre et il dut réajuster son col. Il avait envie de se mettre nu. C'est ainsi que son Maitre le préférait. C'est ainsi qu'il devait être. Il tourna la tête juste un instant pour constater que Draco était déjà assit. Juste derrière la place où lui allait devoir s'assoir, comme convenu. Il se sentit un peu mieux. Son Maitre ne l'avait pas lâché du regard. Il déglutit et suivit son tuteur jusqu'à la place qui lui était attribuée.
La main de Draco se posa sur son épaule à peine fut il assit. Il avait envie de secouer son épaule pour retirer cette main qui n'avait rien à faire la. Pas devant son Maitre. Il se sentait mal. Le docteur Snape qui s'était placé près de lui se pencha vers son oreille, laissant ses cheveux effleurer son épaule.
-Si ça ne va pas, un mot et je te sors d'ici, chuchotât-il.
Harry hocha la tête pour signifier qu'il avait comprit et encra de nouveau ses yeux dans ceux de son Maitre. Son regard n'était pas hostile. Pas de froncement de sourcils pour manifester la moindre colère. Il se permit même un petit sourire à son encontre. Harry baissa les yeux, la culpabilité plus forte encore.
Tout le monde se leva à l'arrivée de la juge et du jury. Harry suivit le mouvement, un peu hagard et ne se rassit que lorsque Lucius lui fit signe de le faire. Le vocabulaire qu'avait évoqué la juge ne lui plaisait pas. Elle le désignait comme une victime. C'était n'importe quoi. Elle ne comprenait rien. Personne ne comprenait rien. On ne pouvait pas reprocher à un homme de disposer de ce qui lui appartenait.
Il écouta les plaidoyers des différents avocats d'une oreille distraite. Il n'avait pas envie d'être ici. Toute cette histoire était ridicule.
Son Maitre fut le premier appelé à la barre. Les menottes a ses poignets lui sautèrent aux yeux. Ce n'était pas normal. Son Maitre n'avait pas des poignets faits pour les menottes. Il le regarda s'avancer de sa démarche élégante habituelle, faisant peu de cas de son accoutrement de prisonnier, et s'assoir face à la salle. Il prêta serment, les yeux cette fois sur son avocat et confirma son identité.
Harry avait l'impression que tout se déroulait comme dans un rêve. Comme si ce n'était pas vraiment en train d'arriver. Son corps était présent mais son esprit flottait.
-Évidemment que je n'ai pas choisit Harry par hasard. Il me faisait penser à moi au même âge. Seules les victimes de maltraitance peuvent se comprendre.
-Vous dites que vous avez kidnappé Harry pour le sauver de la maltraitance ?
-Tout à fait.
-Et pourquoi ne pas avoir utilisé des moyens légaux ?
-Comme une dénonciation aux services sociaux ?
Tom ricana.
-Comme s'ils avaient été efficaces un jour. A part aggraver les problèmes, ils n'ont jamais rien fait.
-Vous parlez de votre propre expérience ?
-Oui. J'ai sorti Harry de la violence et la négligence de sa famille et je ne le regretterai jamais. Quelque soient les conséquences.
Les yeux chocolat se plantèrent de nouveau dans les iris émeraudes.
-Je serai prêt à tout pour lui.
Lucius brisa leur moment en se plaçant devant son protégé. Il s'approcha de la barre pour poser sa première question.
-Vous dites avoir fait ça pour Harry. Pourtant, ça ne vous a pas empêché d'abuser sexuellement de mon client. En quoi vous croyez vous meilleur que ses anciens tuteurs ?
Tom braqua son regard sur le grand blond, lui donnant toute son attention.
-Je n'ai jamais abusé d'Harry.
-Ce n'est pas ce que montre les rapports de police. Des traces de sperme, de votre sperme, ont été trouvées sur son corps le jour de votre arrestation. Comment vous le justifiez ?
-J'ai eu des rapports sexuels avec lui, ça je ne le nie pas. Des rapports consentis.
-Un mineur de moins de dix-huit ans ne peux pas consentir à des rapports homosexuels, rétorqua l'avocat de l'accusation.
-Vous n'étiez pas là. Il m'a supplié pendant des mois de lui accorder ces faveurs-là. Je n'ai pas initié ces contacts. Vous pouvez lui demander.
Le regard acier de Lucius dériva à peine sur lui.
-Quel âge avait Harry la première fois ?
-La première fois qu'il m'a fait la demande ou la première fois que j'ai cédé ?
Lucius toqua, glissa un nouveau regard sur son protégé et redonna son attention à Jedusor.
-La première fois que vous avez eu un rapport sexuel avec Harry.
Tom sourit de la reformulation. Il mettait l'avocat mal à l'aise et en avait bien conscience.
-Il avait 13 ans.
-Vous avez l'air fier de vous.
-Je n'ai rien à cacher comme je vous l'ai dit. Vous pourrez poser toutes ces questions à Harry. Je sais ce que tu pense Harry, n'ai pas peur de tout dire.
Le chocolat était de nouveau dans les émeraudes.
-Ne parlez pas à mon client !
-Monsieur Jedusor, je vous demande de ne pas vous adresser à la victime présumée, rajouta la juge.
Tom leva les mains en l'air en signe d'assentiment, faisant cliqueter ses menottes.
-Je demande le docteur Severus Snape, pédopsychiatre de mon client, à la barre.
Harry suivit des yeux son Maitre qui regagnait sa place tout en triturant son collier. Il se retrouva bientôt assit seul sans son avocat et son psy.
Les yeux tournés vers ses genoux, Harry essayait de reprendre pieds. Finalement, Draco était trop loin de lui. Sa chemise le démangeait. Il avait besoin de sortir de cette pièce. Il réalisa tard que ses mains tremblaient.
-Oui, comme je l'ai déjà énoncé, Harry souffre de stress post-traumatique. Il est sujet à de nombreuses crises d'angoisse et à du mutisme sélectif. C'est la raison pour laquelle je ne voulais pas qu'il vienne témoigner aujourd'hui.
-Est-ce que le stress post-traumatique peut être causé par un événement anodin ?
-Non. C'est le résultat d'événements traumatiques ayant généré une détresse intense. Ce n'est jamais anodin.
-Les symptômes sont ils handicapants dans la vie de tous les jours ?
-Comme chaque trouble relevant de la psychiatrie oui. Mon patient a développé de l'anxiété sociale. Harry a des troubles du sommeil, des troubles alimentaires, une peur excessive d'être touché, des problèmes de gestion de la colère, il n'accepte de parler qu'à travers ses écrits ou à la personne de confiance qu'il s'est choisit en la personne de Draco, un adolescent de son âge avec lequel il a développé des liens forts.
-Est-ce qu'il sera un jour apte à une vie normale ?
Severus jeta un regard à son patient qui ne le regardait pas, trop concentré à contrôler le tremblement de ses mains.
-Je l'espère.
-Vous n'en n'êtes pas sûr ?
-Harry est… fragilisé. Si guérison il doit y avoir, elle prendra beaucoup de temps.
-Merci Docteur Snape, j'en ai fini avec mes questions.
Lucius fut tenté de prendre la main d'Harry pour l'aider à se calmer lorsqu'il regagna sa place vers lui. Il n'en fit rien. Il savait que ce serait pire. Le garçon était affreusement pâle et il hésitait à l'évacuer jusqu'à ce que ce soit à son tour de parler. Il échangea un regard inquiet avec sa femme, assise non loin de là et se pencha sur Harry tandis que l'avocat de La Défense avait déjà commencé à interroger Severus.
-Tu veux sortir ? Chuchotat-il.
Harry secoua la tête. Il était hors de question qu'il sorte. Sous aucun prétexte. A moins que son Maitre ne lui ordonne mais ce serait différent dans ce cas. Il leva les yeux furtivement vers le concerné qui suivait attentivement le procès. Ses mains jointes nonchalamment, ses pieds croisés l'un sur l'autre. Son dos calé contre sa chaise. Il exsudait la confiance et la nonchalance. Harry aimait quand il était détendu de cette façon habituellement. Ça le rendait plus doux, plus enclin à lui faire plaisir. Il lui faisait des câlins quand il était comme ça. Et il était tellement tendre quand il lui faisait l'amour. C'était la meilleure version de son Maitre. Pourtant, cette fois, ça le mettait mal à l'aise. Il avait l'impression que son Maître se fichait bien de son sort. Pourquoi il ne criait pas son innocence ? Pourquoi ne se mettait il pas en colère ?
-C'est vrai que j'ai dit qu'Harry avait du caractère mais je ne vois pas le rapport avec vos insinuations.
-Vous essayez de nous faire croire que Monsieur Potter est capable de faire preuve de caractère et de violents mouvements d'humeur mais qu'il n'est pas capable d'exprimer explicitement ses désirs sexuels ?
-Objection, un garçon de treize ans ne peut pas être consentant, bondit presque Lucius.
-Objection accordée. Maître Lestrange, restez dans le cadre de la loi.
-Bien sûr votre honneur, mais le jury ne peut pas ignorer la vérité.
La main qui retrouva l'épaule d'Harry le fit sursauter de nouveau. Il coula un regard vers Draco qui lui donna un petit sourire rassurant.
-Ca va ?
Le brun hocha la tête, livide. Il serra la main de son ami en retour et releva enfin les yeux sur ce qui se passait autour de lui. L'avocat de son Maître semblait assez virulent. Harry n'avait pas envie qu'il l'interroge.
Ce fut pourtant lui le troisième appelé à la barre. Il avait conscience de tous les regards braqués sur lui. Il avança comme dans un rêve jusqu'à la place qu'on lui désignait et posa son regard incertain sur Draco puis Lucius, qui lui firent des sourires encourageants.
-N'oublie pas Harry, un mot et tu quittes la salle d'audience, lui re précisa son avocat.
Il hocha la tête et saisit mécaniquement l'ardoise qu'on lui tendait. Il accepta de décliner son identité grâce au feutre effaçable et prêta serment de la même façon en jetant plusieurs regards inquiets vers son Maitre. Il aurait été bien plus simple que celui-ci le laisse écrire son témoignage. Il aurait même pu le faire pour lui, pour être sûr qu'il ne dirait pas de bêtises. Et si son Maitre prenait une peine de prison par sa faute ?
-Est-ce que tu peux confirmer devant la salle d'audience l'âge que tu avais la première fois qu'on t'a touché sexuellement.
Harry regarda son Maitre. Il avait déjà donné cette information-là. Mais d'après Lucius, ce n'était pas quelque chose d'autorisé. Il n'avait pas envie de mal faire les choses. Il se mordit la lèvre.
-N'ai pas peur Harry, dis leur la vérité. Ne te préoccupe pas de ce qu'ils penseront de moi, l'encouragea Tom.
L'homme se fit aussitôt rabroué par la juge mais n'en tint pas vigueur.
-Vous ne savez pas vous y prendre avec lui. Harry est un garçon sensible, eut-il l'audace de continuer.
La juge menaça de le faire évacuer la salle. Tom se tu enfin mais son regard toujours vissé dans celui de sa victime, il hocha la tête pour l'encourager davantage.
Harry passa d'abord sa langue rose sur ses lèvres. Il se racla la gorge. Reporta son regard sur Lucius qui lui avait posé la question. Enfin, il s'exprima d'une voix claire.
-J'avais treize ans.
Lucius parut décontenancé d'abord. Cela fit sourire Tom. Pourtant, le blond se reprit suffisamment vite.
-Et est-ce que tu peux confirmer l'identité de la personne qui t'a touché sexuellement à l'âge de treize ans ?
Le brun hocha la tête.
-C'était Tom. À ma demande.
Lucius se mordit la lèvre à son tour. Son protégé lui donnait du fil à retorde.
-Tu n'avais que treize ans Harry. Ce n'est pas…
-Ne me dis pas comment je dois me sentir ! On m'a demandé de dire la vérité mais personne ne veut l'entendre ! Oui je l'ai supplié de me baiser ! Oui il a refusé plusieurs fois ! Et oui j'ai aimé ça ! Je m'en contre fou de l'âge du consentement ! C'est pas une loi qui va me dire comment je dois me sentir !
Harry fulminait, il n'en pouvait plus de cette comédie. Il vit son tuteur échanger un regard avec son psy et vit rouge.
-Pose-les-moi tes questions mais accepte la vérité !
-Harry, calme-toi. Je suis de ton côté, essaya de le raisonner Lucius.
-Non ! Non, je sais très bien ce que t'essaies de faire. Ce que vous essayez tous de faire ! Et c'est pas bien ! C'est pas bien parce que…
Le jeune homme en colère posa ses yeux sur celui que tous accusaient et sentit ses yeux s'embuer de larmes.
-Je suis désolé ! Je suis tellement désolé, c'est ma faute.
Le corps secoué de sanglots, Harry se cacha le visage.
-Non ce n'est pas ta faute Harry, je savais ce que je risquais. Ne pleure…
-Monsieur Jedusor, c'est la dernière fois que je vous demande de ne pas vous adresser à la victime présumée, l'interrompit sévèrement la juge.
-Mais vous ne voyez pas qu'il pleure ? Je vous ai dit qu'il était sensible ! Laissez-moi au moins le réconforter, personne ne sait s'y prendre ici.
Harry avait envie de se recroqueviller sur son siège pour se faire le plus petit possible. Les sanglots le secouaient violemment. Il y eut pas mal de mouvements et de cris autour de lui tandis que les policiers qui entouraient Jedusor venaient de le plaquer contre la table qui se trouvait devant lui pour le maîtriser alors qu'il venait de se lever pour essayer de rejoindre le brun en pleur.
Le brouhaha de la salle était de plus en plus compliqué à vivre pour Harry qui avait vécu reclus pendant si longtemps. Il savait qu'il devait arrêter de pleurer mais il en était incapable. Pourtant, il était parfaitement au courant de la colère que ses larmes provoquaient chez son Maitre. Il se souvenait encore de la dernière fois qu'il avait eu une crise de larmes en sa présence. De la haine qui avait déformé son visage. Harry avait alors pleuré davantage, incapable d'obéir à l'ordre qui lui intimait de cesser immédiatement.
-Je vais te donner une vraie raison de pleurer moi, tu vas voir !
-Je suis dé-é-solé M-Maitre, avait-il répondu, des sanglots bien présents dans la voix.
-Oh mais tu va l'être.
Tom l'avait saisi par les cheveux et traîner dans toute la maison, jusqu'à la salle de jeux. La, il l'avait jeté contre le sol et avait saisit un paddle en cuir clouté avec lequel il avait frappé le petit brun au sol avec violence à plusieurs reprises. Harry avait crié, tenté de se protéger de ses mains et pleuré encore davantage. Pourtant, ça n'était rien avant que son Maitre ne décide de le prendre la, à sec, sur le sol taché de ses larmes. Quand il eut fini, il avait laissé Harry seul et incapable de bouger au milieu de la pièce. Il n'avait plus de larmes mais des sanglots secs continuaient de lui échapper.
Harry ne se souvenait plus pourquoi il pleurait ce jour là. Mais il se rappelait bien la douleur. Il eut un mauvais frisson avant de se dire que la meilleure chose à faire pour se calmer serait de trouver Draco. Draco était toujours là pour lui. Il pouvait l'aider. Il leva ses yeux humides vers la salle qu'il scanna rapidement pour trouver son blond. Pourtant, ça ne l'apaisa pas comme prévu.
Draco fronçait les sourcils. Il avait l'air en colère. Harry l'avait-il mis en colère ? Il eut un nouveau mauvais frisson et laissa son regard divaguer vers Narcissa qui lui offrait un regard aussi doux qu'a l'accoutumé, les rares fois où Harry avait osé la regarder en face. Il s'ancra dans ses yeux clairs quelques instants avant de réaliser que son psy était près de lui.
Le docteur Snape parlait mais Harry était incapable de comprendre les mots qui sortaient de sa bouche. Tout était mélangé dans sa tête. Il se sentait mal. Ses yeux divaguèrent de nouveau vers Narcissa et il ne pensa même pas à protester lorsque la grande main de son psychiatre se plaça dans son dos pour lui intimer du mouvement. On le faisait sortir de la salle, réalisa-t-il lorsqu'il se retrouva dans l'allée. Les larmes continuaient de sillonner ses joues silencieusement. Il eut du mal à réaliser comment il s'était retrouvé dans la salle inconnue à ses yeux en présence du docteur Snape mais aussi, se rendit-il compte, de Lucius.
-Laissé lui le temps de revenir à lui, je ne suis pas sûr qu'il nous entende.
-Eh bien j'espère que des qu'il reviendra à lui, il pourra m'expliquer ce qu'il vient de me faire.
-Ne le culpabilise pas. C'était un des diagnostics possibles et c'était une erreur de l'avoir écarté pour préparer le procès. Je peux encore rectifier le tir si tu m'appelle à la barre.
-Je ne veux pas le culpabiliser, c'est juste que… Arg j'avais rien prévu de tout ça. On en avait parlé mais je ne pensais pas que ce serait à ce point si… Merde à rattraper ça va être vraiment compliqué.
-Mais tu l'as dit toi-même, l'âge légale du consentement pour une relation sexuelle entre hommes est fixé à dix-huit ans.
-C'est la loi mais s'il arrive à convaincre le jury qu'il y a eut consentement malgré la loi… Je ne suis pas sûr de réussir à atteindre la perpétuité comme prévu.
-Ça ira. Je vais…
-S'il vous plaît, murmura presque Harry.
Les regards des deux hommes se braquèrent sur lui. Il se sentait mal. Le docteur Snape fut au près de lui en moins d'une seconde.
-Est-ce que vous pouvez arrêter de parler. J'ai mal a la tête.
-Bien sûr. Tu as besoin de quelque chose ?
-Je veux rentrer à la maison.
-Très bientôt Harry, c'est promis. Tu veux parler de ce qu'il vient de se passer ?
La bile remonta dans la gorge du brun.
- Non.
-D'accord. Je vais te faire porter un verre d'eau.
Se recroquevillant sur sa chaise, Harry fut surpris que son psy n'insiste pas plus. Ça ne lui ressemblait pas.
-Tu vas rester avec Maugrey.
Harry se tourna pour constater que le garde du corps qui l'avait accompagné dans la voiture se trouvait posté devant la porte. Il n'avait pas trop envie de se retrouver seul avec un inconnu.
-Je ne peux pas rentrer à la maison ?
-Si, bien sûr, quand nous en aurons finis dans la salle d'audience. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande à Maugrey. Il peut m'appeler en cas de problème et je serai la presque immédiatement. D'accord ?
Harry pinça les lèvres, clairement renfrogné quand à la tournure des événements. Il voulait juste oublié cette journée. Rien, absolument rien n'allait.
-Monsieur Malfoy ?
Lucius se détourna de son protégé et son psychiatre pour donner son attention à son garde du corps.
-Votre fils demande à rejoindre Monsieur Potter.
Un hochement de tête de Severus et Lucius accordait la permission à Draco de venir se réfugier dans la salle de réunion avec Harry.
Harry regarda ses deux adultes de référence quitter la pièce et le laisser seul avec le garde du corps peu rassurant dont il venait à peine de connaître le nom et parvint uniquement à se rassurer en se disant que Draco serait bientôt ici avec lui. Il n'était peut-être pas en colère après lui après tout. C'était juste lui qui était confus. Ça n'allait pas. Rien n'allait.
Les pieds sur sa chaise et ses genoux contre lui, Harry commença à se bercer d'avant en arrière pour se rassurer. Il ne sût pas combien de temps il attendit mais cela lui sembla être une éternité. Le soulagement qui l'envahît dès qu'il eut la chevelure blonde caractéristique dans son champ de vision était indescriptible. Il se redressa aussitôt, aux aguets, pendant que Draco parlait avec le certain Maugrey. Il lui demandait de les laisser seul. Harry ne pouvait qu'être d'accord avec cette idée. Tout ce dont il avait besoin était Draco, personne d'autre autour.
-Vous serez juste derrière la porte, il n'y a pas d'autres issus de toute façon. S'il vous plaît.
Harry vit l'agent de sécurité hésiter. Il avait envie de bondir. De le pousser en dehors de la pièce. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre qu'il était de trop ? Il n'en n'eut pas besoin cependant. Une dernière supplique de Draco et l'homme partait se poster de l'autre côté de la porte, à l'extérieur de la pièce.
Harry se leva immédiatement pour prendre son blond dans ses bras mais fut repoussé de deux mains sur ses épaules. Draco avait de nouveau les sourcils froncés.
-Tu l'aimes ?
-Quoi ? Draco…
-Jedusor, tu l'aimes ?
Harry regarda les sourcils toujours froncés, la mâchoire contractée, sentit les mains qui lui serraient les épaules un peu trop fort. Quelques mois en arrière, il aurait répondu sans hésiter, avec dévotion. Face à Draco, la réponse lui semblait beaucoup moins évidente.
-Réponds !
-Tu me fais mal.
Les mains de Draco serrèrent davantage. Il y avait de l'orage dans ses yeux gris.
Finalement, et sans qu'Harry ne s'y attende, le blond l'avait poussé contre le mur le plus proche et avait ravi sa bouche pour un baiser passionné. Sous la surprise, Harry était d'abord resté sans rien faire, les yeux grands ouverts. Et puis, il s'était coulé dans ce baiser bienvenu. Fermant les yeux, il répondit avec fièvre
-Je comprends pas ce que tu me fais, déclara finalement Draco en posant son front contre le sien.
Et Harry ne comprenait pas plus.
Ce chapitre s'est bien fait attendre, j'en ai conscience, mais il fait presque 10k mots donc je suis pardonnée ? Malgré le temps que ça m'a prit, j'en suis plutôt satisfaite. Écrire sur un procès n'est pas la chose la plus simple qu'il m'ait été donné de faire mais je pense ne pas m'en être si mal sortie.
D'ailleurs, pour la petite info, oui la loi sur le consentement des homosexuels était vraiment différente du consentement entre hétérosexuels (fixé à 16 ans) jusqu'au début des années 2000 en Angleterre. C'est la raison qui m'a donné du fil à retorde quand je cherchais des infos sur le droit anglais parce que je ne comprenais pas pourquoi je tombais toujours sur des âges différents et j'ai dû faire bien attention aux dates aussi étant donné que l'histoire prend place en 1998. en droit anglais, le plaidoyer est très important étant donné que la décision finale est prise par le jury, le juge n'est la que pour faire l'arbitre pendant le déroulement du procès. C'est ce qui complique vraiment la tâche à Lucius qui sait qu'il a affaire a des personnes qui ne connaissent pas bien le droit.
On approche doucement mais sûrement de la fin. Que pensez vous de l'attitude de Tom ? Et de la réaction de Draco ?
