Chapitre 12 : Sentiments
Assit dans le bureau de son psy, Harry s'obstinait à regarder ses mains. Il les avait joints sur ses cuisses. Ses pouces en caressaient le dos chacun leur tour a un rythme régulier. Il n'avait pas envie d'être là. Sûrement pas après la proximité nouvelle qu'il avait acquis la veille avec Draco. Le blond ne l'avait pas embrassé qu'une seule fois, non. Il avait recommencé, encore et encore, le soir, dans son lit, alors qu'Harry suppliait à voix basse pour en avoir encore entre chaque baiser. Il avait envie d'explorer plus ses nouvelles perspectives avec son blond à cet instant. Pas de se retrouver assit dans ce bureau déprimant.
Surtout qu'il savait que le Docteur Snape était en colère contre lui après la veille. Harry avait bien compris qu'il n'avait pas dit ce qu'il attendait de lui au procès. Et en prime, il avait fait une nouvelle grosse crise d'angoisse. C'était sûr que ce qu'aurait à lui dire son psy ne serait pas agréable. Pas pour lui du moins.
-Tu es de nouveau muet ?
Les yeux verts lancèrent des éclairs. Harry était prêt au combat s'il le fallait.
-Eh bien ? Est-ce que tu veux ton cahier ?
-Non.
-Ah donc tu parles encore. Est-ce que tu va me dire ce qui ne va pas ?
Nouveau regard ombrageux, Severus ne cilla pas.
-Je t'écoute Harry.
-Je suis pas désolé, cracha-t-il finalement.
-Pourquoi devrais-tu l'être ?
Harry se mordit la joue.
-Parce que j'ai pas dit ce que vous vouliez hier, au procès.
-Ton éloquence m'a certes étonné mais tu ne m'a pas mis en colère. Tu m'as rendu inquiet. J'avais dit et répéter à Lucius que tu n'étais pas prêt pour ça et il a fait le choix délibéré de ne pas m'écouter. Ce n'est pas ta faute. C'est aux adultes autour de toi de gérer ton bien être.
L'air revêche de l'adolescent le quitta aussitôt pour prendre un air penaud. C'était Lucius qui l'inquiétais plus qu'autre chose.
-Et Lucius, il est en colère ?
-Contre toi ? Non, je t'assure que non mais tu pourra en parler avec lui si tu le souhaite. Il est beaucoup plus en colère contre lui-même.
-Comment on peut être en colère contre soi même ?
-Quand on fait de mauvais choix par exemple. Écoute Harry, je sais que ça a été difficile hier autant pour toi que pour les adultes autour de toi. Et je ne veux pas que tu te tracasse avec les problèmes des adultes, d'accord ? Tu as dit ce que tu voulais dire au procès, pas vrai ?
-J'ai dit la vérité !
-Je n'en doute pas. Je peux totalement comprendre ce que tu ressens vis-à-vis de Jedusor. C'est totalement normal dans ta situation et je ne te le reprocherais pas.
Harry fut agréablement surpris par la tournure des événements. Il était pourtant persuadé que son psy n'aimait pas son Maître et qu'il voudrait le mettre plus bas que Terre.
Severus de son côté avait longuement réfléchi à la manière d'aborder les choses avec son patient. Il avait émis l'hypothèse d'un syndrome de Stockholm à de maintes reprises mais n'avait pas été écouté. Lucius avait refusé de demander un délai supplémentaire pour que le psy puisse travailler de manière plus approfondie avec la victime de toute cette affaire. Lucius était tellement persuadé de connaître Harry. Severus lui avait pourtant dit et répété que le syndrome de Stockholm n'était pas une piste qu'ils pouvaient se permettre d'écarter juste comme ca. Si l'avocat avait été parfaitement en mesure de comprendre qu'une victime ne pouvait pas trop être bousculé dans sa prise en charge, il avait préféré regarder Harry avec des œillères.
-Alors pourquoi j'ai l'impression que personne ne… Que ce que j'ai dit…
-Oui ?
Harry plaça ses bras en protection contre son corps.
-Pourquoi…
Les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Il avait failli demander pourquoi il s'était senti si mal. Il ne voulait pas être ingrat. Il les retint tant bien que mal, la gorge serree et posa finalement la deuxième question qui lui brûlait les lèvres.
-Pourquoi tout le monde a eu l'air si en colère quand j'ai témoigné ? Je… J'ai pas menti alors… Alors je comprends pas…
Le Docteur Snape fixa son regard onyx sur lui un moment. Il pesa mentalement le pour et le contre de chaque tournure de phrase qui lui venait avant de finalement se décider à ouvrir la bouche.
-Ce que tu dois savoir Harry c'est que la limite d'âge sur le consentement n'existe pas pour rien. Est-ce que tu sais pourquoi on a dû fixer une limite ?
-Non, repondit honnêtement le concerné.
Il trouvait cette loi debile. Aucune loi ne pouvait dire à sa place ce qu'il voulait.
-Vois tu, le cerveau humain se construit et se développe sur plusieurs années. On considère en moyenne qu'il atteint sa pleine maturité à 25 ans.
-Je comprends pas, je pensais que le consentement c'était 18 ans ?
-Seize en fait mais les lois de ce pays sont homophobes. Ce n'est pas le sujet. Je promet que tu comprendra mieux quand j'aurais terminé d'expliquer.
-Homophobes ?
Severus retint un soupir. Il n'allait jamais réussir à amener Harry sur le terrain qu'il souhaitait à ce rythme là. Heureusement qu'il n'avait pas caler de rendez vous après lui.
-Beaucoup considèrent que deux personnes du même sexe n'ont rien à faire ensemble. Mais ce n'est pas le suj…
-C'est n'importe quoi !
-Je suis d'accord mais tu pourra manifester pour le droit des homosexuels plus tard, d'accord ? Pour le moment, on va rester concentrés sur l'âge du consentement.
-Ça aussi c'est n'importe quoi !
-Tu pourra me donner ton opinion quand j'aurai fini d'expliquer.
-Mais j'ai pas besoin qu'on m'explique. Toutes ces lois sont debiles. Je me sens pas comme une victime moi.
Harry s'était redressé sur sa chaise comme un coq dans une arène. Prêt au combat. Le psychiatre ne retint pas son soupire cette fois.
-Je comprends ce que tu ressens et je comprends pourquoi tu le ressens. Je sais aussi pourquoi tu fais toutes ces crises d'angoisse et je suis en mesure de t'aider à les gérer. Parce que c'est mon métier. Tu ne veux pas me faire confiance un peu ? Je ne suis pas contre toi.
-Mais vous êtes contre lui.
-Ce n'est pas mon patient.
-Mais moi, j'ai pas demander à être votre patient ! Je vais bien !
-Qui fait des crises d'angoisse ? Toi ou lui ?
Le brun se mura dans un silence buté. Il détestait quand son psy avait raison. Parce que si tel était le cas, ça impliquait beaucoup de choses. Si son psy avait raison alors… Alors il était une victime et son Maitre lui avait fait du mal. Mais l'idée était ridicule. Parce que son Maitre l'aimait et qu'il avait été la première personne à prendre soin de lui. Pourquoi aurait il prit soin de lui s'il était mauvais ?
Non, son psy avait tort. C'était beaucoup plus simple comme ça.
-Tu me laisse terminer d'expliquer ?
Harry pinça les lèvres, le regard ailleurs.
-Pas aujourd'hui.
-Tu as bien conscience que tôt ou tard, il faudra qu'on ai cette discussion ?
Les yeux vert regardèrent droit dans l'onyx.
-Pas aujourd'hui. S'il vous plaît.
Severus étudia un instant le visage de son patient. Il y avait de la détresse dans son regard trop vert. Il aquiesca finalement, abandonnant le combat. Harry n'était pas prêt.
-Tres bien, pas aujourd'hui. Mais il faudra qu'on finisse par en parler, tu sais ?
-Je sais, confirma le jeune patient.
Apres l'épreuve du psy, Harry dut subir l'épreuve de l'attente. Le regard fixé sur le plafond de la chambre de Draco, il poussa un soupir. Il détestait ce mode attente qu'il avait vécu beaucoup trop souvent avec son Maitre. Tom. Son prénom restait étrange à prononcer. Comme un blasphème.
-Tom, chuchotât il pour lui-même.
Son prénom avait un goût d'interdit sur sa langue. Il doutait avoir le droit de le prononcer de nouveau un jour mais son Maître était trop loin pour le punir actuellement.
Un regard au réveil de Draco lui confirma que ce dernier était en retard. A croire que le blond était moins impatient que lui a l'idée de le retrouver. Le brun avait même réussi à échapper aux questions de Narcissa qui s'inquiétait énormément pour lui. Il supposait que c'était ce qu'une maman était sensée faire mais il n'avait pas de point de comparaison.
Fort heureusement, Narcissa comprenait très bien quand on avait besoin de s'isoler et elle l'avait vite laissé tranquille, non sans lui répéter qu'elle était là s'il avait besoin de quoi que ce soit.
Les choses auraient été tellement plus simple si en effet, elle avait été la.
Si Narcissa avait été sa maman, il aurait pu grandir avec elle en étant aimé et jamais son Maitre n'aurait eu besoin de venir le sauver. Il aurait pu être normal, comme Draco. Avoir des amis. Aller au lycée. Disposer de son corps comme lui le voulait. Ne pas avoir envie de pleurer tout le temps.
Oui, tout serait tellement différent s'il avait eu une maman comme Narcissa.
Mais ce n'était pas le cas et il lui fallait vivre avec les conséquences des mauvais traitements qu'il avait reçu plus jeune. Il devait arrêter de penser que tout ses maux étaient dû à son Maitre. C'était la faute de son oncle et de sa tante. Forcément. C'est eux qui avaient voulu qu'il soit malheureux. Eux qui avaient tout fait en ce sens.
C'était leur faute à eux et il les haïssait.
Le bruit de la porte qui s'ouvre et se referme interrompit ses pensées qui prenaient une tournure sombre. Il essuya les larmes qu'il avait versé sans s'en rendre compte et se redressa pour accueillir Draco avec un sourire.
Le blond lui rendit un sourire fatigué, accentué par les cernes visibles sous ses yeux.
-T'es en retard.
-Je sais. La bande voulait pas me lâcher. La première journée de procès était dans le journal ce matin alors tu sais…
-Embrasse moi, exigea Harry en se plantant devant lui.
Le brun se tenait droit, les genoux enfoncés dans le matelas tandis que ses lèvres se tendaient naturellement vers son blond. Draco se mordit la lèvre avant de déposer une caresse sur sa joue.
-J'ai très envie de t'embrasser mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
-Pourquoi ?
Est-ce que Draco avait peur de son Maitre ? Peut être avait il envoyer un homme de main pour le menacer ? Dolohov peut être ?
Le front de Draco vint se coller au sien tandis qu'il lâchait un soupir.
-Normalement, je n'aime pas les garçons. Tu sais ?
-Non. Tu ne m'aime pas ?
Après une dernière caresse sur la joue d'Harry, Draco se laissa tomber assit sur le lit à ses côtés. Harry n'attendit pas un instant pour prendre possession de la place sur ses genoux et se blottit tout contre son torse a peine plus large que le sien.
-Je sais que t'embrasser est vraiment très agréable et que j'ai du mal à supporter que tu puisses t'attacher à quelqu'un d'autre plus qu'à moi. Je… Je te trouve très beau et… Et c'est la première fois que ça m'arrive. D'habitude, je ne regarde pas les garçons comme je te regarde toi et je crois bien que ça me fait peur.
Harry acquiesça sans vraiment comprendre les tenants et aboutissants de la déclaration de son blond. Lui n'avait jamais eu peur de son homosexualité. Ça avait toujours été ainsi et c'était tout. Il n'avait jamais eu à se poser la question.
-Mais tu aime m'embrasser ?
-Beaucoup trop pour mon propre bien.
-Alors pourquoi tu te retiens ?
-Parce que je ne sais pas trop ce que notre relation est en train de devenir et que ça m'angoisse. Tu comprends ?
-Non, repondit honnêtement Harry. Si tu as envie de faire quelque chose et que moi aussi, je ne vois pas pourquoi il ne faudrait pas le faire. Moi j'ai envie de te goûter partout et je suis sûr que ce sera un moment très agréable pour tous les deux.
La peau pâle de Draco prit une teinte rouge vive.
-Euh… On… Enfin tu… C'est… Quoi ?
Draco toussota pour faire partir sa gene. Avait il interprète correctement les propos d'Harry ?
Le brun releva la tête, mettant ses yeux verts à hauteur de l'orage de ceux de Draco.
-J'ai envie de profiter de ton corps. Tu ne veux pas ? Je pensais que tu avais envie de moi toi aussi. Tu préfère Astoria ?
Draco avala bruyamment sa salive. Il avait parfaitement interprété apparemment.
-Non euh… C'est pas ça mais je… J'ai jamais… Avec un garçon. Tu vois ? Tout est nouveau pour moi, je ne sais même pas ce que je veux. Et puis je saurai même pas comment faire de toute façon.
Harry repondit par une moue dubitative. Il avait envie de Draco depuis des mois. Cela faisait d'ailleurs tout autant de temps qu'il était presque abstinent s'il ne comptait pas ses sessions solos dans la salle de bain. Et maintenant qu'il osait prendre quelques libertés sur sa sexualité, Draco ne voulait pas de lui en retour ? La vie était mal faite.
-Moi je sais comment faire, je peux te montrer, ajouta-t-il quand même d'un air buté. C'est moi qui vais tout faire en plus.
-Il y a ma mère en bas, précisa tout de même le blond.
-Il suffit de pas faire de bruit.
Draco secoua la tête, des envies complètement contradictoire le traversant. Il jeta un coup d'œil aux belles lèvres roses du garçon qu'il tenait dans ses bras et se mordit la lèvre.
Il ne savait peut-être pas dans quoi il s'embarquait mais s'il avait une certitude, c'était qu'il n'avait jamais autant eu envie d'embrasser quelqu'un avant Harry. Harry, c'était son exception à lui. Il savait qu'il ne contrôlait rien avec lui. Ça lui faisait peur évidemment, surtout qu'il avait passé toute sa vie à toujours tout calculer, programmer jusqu'au moindre petit aspect qui faisait son quotidien. Il avait déjà imaginé tout son futur quand la tornade Harry l'avait balayé.
Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher d'en avoir envie. Trop envie.
Harry sembla prendre son silence trop long pour un assentiment. La douceur de ses lèvres rencontra celle de Draco qui ferma instinctivement les yeux pour profiter du baiser que le brun ne cessait d'approfondir. Il gémit quand une main aventureuse se posa sur son erection à travers son pantalon. Harry lui mordit doucement la lèvre en réponse.
-Chut, on a dit pas de bruit.
-Je suis vraiment pas sûr que ce soit une bonne idée. Harry…
Le susnommé avait déjà changé de position et se retrouvait désormais à califourchon sur le blond de ses désirs. Il mordilla la mâchoire dessinée qui se trouvait à sa disposition et parsema le cou offert de baisers et de coups de langue qui réveillèrent des terminaisons nerveuse que Draco ne savait même pas avoir. Il soupira bruyamment mais perdit son souffle quand son érection rencontra celle d'Harry qui avait joint leurs deux bassins pour les frotter l'un contre l'autre.
Draco ne savait pas vraiment comment il s'était retrouvé allongé sur son lit, un Harry très entreprenant au dessus de lui, mais il ne pouvait s'empêcher d'apprécier avoir ce corps chaud qui lui donnait de l'attention. Si sentir l'érection de son ami lui avait d'abord paru étrange, l'autre garçon avait su comment lui faire oublier cette différence anatomique avec sa précédente partenaire.
-Je veux voir si tu sens vraiment la pomme partout, murmura Harry contre sa peau. Tu me laisse faire ?
Le brun n'avait pas cessé de lécher toute la surface de peau découverte, empêchant toute pensée cohérente dans la tête du garçon sous lui. Des mains expertes partirent sous le t-shirt en coton pour parcourir plus de peau encore.
-Tu veux ? Demanda de nouveau Harry en se redressant suffisamment pour planter son regard dans celui de l'autre garçon.
Draco ne put s'empêcher un coup d'œil nerveux vers la porte. La bouche sèche, il acquiesça finalement, obtenant un sourire lumineux de son brun. Harry déboutonna le jean clair d'une main experte, exposant le caleçon gris tendu par la chair dure qu'il retenait à grande peine. Harry le massa à travers le tissu, à l'endroit où une petite tache humide s'étendait. Draco siffla entre ses dents. Ça ne fit qu'encourager Harry à continuer l'effeuillage de l'objet de ses désirs. Le caleçon rejoignit le tas informe que formait le jean jeté là négligemment. Sa langue passa sur ses lèvres quand il eut finalement un accès visuel a l'érection qu'il n'avait que fantasmé jusque là.
Il enroula ses doigts autour de la base tout en donnant des caresses distraites et régulières sur les testicules à l'aide de son pouce.
Draco était beau même la. Ses boucles aussi blondes que ses cheveux étaient un plaisir à découvrir, lui qui avait l'habitude des sexes lisses. Son Maitre détestait les poils à cet endroit et Harry continuait de préserver une hygiène irréprochable. Son sexe en lui-même était d'une bonne taille, un beau gland rose et luisant appelant à la luxure.
Harry donna un baiser dessus, arrachant un juron au blond qui crispa ses mains dans les draps.
-Tu aime ça comment ?
Harry n'avait toujours pas lâcher la base et s'amusait des boucles blondes qu'il taquinait du bout du nez. Draco sentait bien la pomme partout. Mais pas seulement. Son odeur était bien plus musquée à cet endroit. Ce qui n'était pas pour déplaire au plus jeune.
-Euh j'en sais rien. On ne m'a jamais fait ça.
Le brun se figea de stupeur. Il avait l'habitude de plusieurs genres d'amants. Il en avait préparé un paquet pour son Maitre. Tous beaux, minces, jeunes. Comme Draco, au détail prêt que le blond était de loin le plus beau selon Harry. Il en avait eu certains qui aimaient quand ça allait vite, d'autres quand c'était plus profond, langoureux, presque mecanique. Il avait toujours su s'adapter, trouvé rapidement le petit péché mignon de chacun. Mais jamais encore il n'avait eu un inexpérimenté.
Il se redressa franchement.
-On ne t'a jamais sucé ? Demanda-t-il, incrédule.
-Euh ba non.
Draco se redressa sur un coude pour mieux observer Harry qui avait toujours les yeux arrondis de surprise. Que croyait il ? Draco et Astoria n'avait respectivement que seize et dix sept ans, ils n'avaient été ensemble que très peu de temps et ils n'avaient pas eu tant de moments intimes que ça.
Néanmoins, Harry finit par se reprendre assez vite. Finalement, il se sentait même honoré d'être le premier à découvrir le goût de son blond. Il passa de nouveau la langue sur ses lèvres avant de les ouvrir et de se pencher suffisamment en avant pour engloutir le bout rose auquel il donna plusieurs coups de langue rapides.
Les yeux rivés sur Draco, il le vit distinctement ouvrir la bouche sur un cri muet qu'il combla de l'un de ses poings pour être sûr de ne pas lâcher un son tout en rejetant sa tête en arrière. La crispation des testicules du blond indiqua à Harry qu'il allait bientôt jouir s'il ne ralentissait pas la cadence. Arrêtant de laper aussi intensément le gland dans sa bouche, il aplatit sa langue et, la main toujours sur la base, aspira suffisamment de longueur pour remplir sa bouche. Il entama un va et viens long et tranquille et s'amusa du petit son rauque qui sortit du garçon sous lui.
Seule sa bouche trop pleine l'empêcha de sourire lorsqu'une main atterrie à l'arrière de sa tête pour accompagner ses mouvements. Son Maitre n'acceptait pas ce genre de geste de la part des hommes qu'il ramenait dans leur lit habituellement. Mais il n'était pas là ce jour là et Draco n'était que pour lui.
Relevant la tête, il sortit entièrement le sexe de son ami de sa bouche et se mit à le lécher comme une glace, une lueur joueuse dans les yeux.
-Tu aimes ?
-Putain oui !
Harry sourit franchement cette fois et sans prévenir, engloutie l'entièreté du penis déjà luisant de sa salive. La main derrière sa tête se crispa dans ses cheveux, provoquant une petite douleur à l'arrière de son crâne.
-Merde, Harry !
Le susnommé eut à peine le temps de reprendre sa respiration en remontant qu'un liquide salé envahit sa bouche en plusieurs décharges rapide.
-Merde ! Je suis désolé, pardon ! C'est venu d'un coup, j'ai pas fait exprès ! Ça va ?
Harry avala sans y penser plus, haussant un sourcil d'incompréhension envers Draco sans pour autant relâcher le sexe dont il conserver le gland entre les lèvres. Il donna quelques derniers coups de langue avant de finalement consentir à libérer le blond de son emprise.
-Pourquoi tu t'excuse ?
-Parce que… Parce que j'ai joui dans ta bouche. Je suis désolé !
Le brun fronça les sourcils cette fois, complètement perdu. Draco aurait il préféré tacher les draps ? C'était stupide, surtout que lui était là pour ça.
-Il jouissait dans ta bouche lui, pas vrai ? Déduisit Draco en dégageant les quelques mèches de cheveux qui s'étaient collées au front du plus jeune.
-Oui la plupart du temps.
-Tu aimais vraiment ça ? Avec lui ?
-Bien sûr que oui. Toi aussi tu as aimé, pas vrai ?
-C'est pas… C'est pas pareil.
-Qu'est-ce qui change ?
-Moi je…
Draco se mordit la langue. Il avait failli dire qu'il l'aimait. C'était trop tôt. Il n'était même pas sûr de ce qu'il ressentait.
-Je t'aime bien.
-Il m'aime, tu sais ?
Ce n'était pas ce que Draco pensait mais il ne voulait pas se disputer. Il détourna le regard sans répondre, soudain mal à l'aise de se retrouver ainsi, à demi nu. Il chercha son caleçon des yeux et se tenait prêt à le renfiler quand il réalisa.
-Je peux pas te faire pareil mais je peux… Te branler ? Si tu veux ? Je m'y connaît moins bien que toi mais…
-Non.
-Non ? Pourquoi ? Je suis sûr que je serai pas si nul, se vexa le plus vieux.
-Je suis sûr que tu serai très bien mais on peut pas, argumenta Harry en offrant un baiser sur les lèvres du garçon perdu.
-Comment ça ? Tu viens littéralement de me sucer, c'est pas un peu tard pour jouer la carte de l'inconvenance ?
Harry secoua la tête.
-Rien à voir, c'est juste que mon corps n'est pas à moi.
-Quoi ?
-Mon corps n'est pas à moi. Il te faudrait une autorisation pour le toucher mais personne ne l'a jamais eu.
-Une autorisation ? Mais qu'est-ce que tu raconte ? Je vois bien que tu bande. T'as envie de moi, je te propose de te soulager, je vois pas comment ton Jedusor pourrait nous en empêcher depuis sa prison. Tu crains rien ici.
Harry secoua la tête. Draco ne comprenait pas. Ce n'était pas si simple. Il avait déjà outrepassé beaucoup de règles mais celle la, c'était l'une des plus importantes. Il le savait. Son Maitre ne lui pardonnerait pas ça, c'était une trahison trop grande. Il n'était qu'à lui. Il pouvait faire profiter les autres de ses talents mais jamais, jamais qui que ce soit n'avait pu toucher aux parties que le Maitre se réservait.
-Ca n'est pas parce que je le crains, c'est… Il ne veut pas me partager comme ça et…
-Et quoi ? Et si moi non plus je n'ai pas envie de te partager ? T'y pense à ça ?
Finissant de remettre son jean, Draco tourna le dos au plus jeune, clairement en colère. Il n'avait pas envie de se disputer mais se voir reléguer au second plan derrière un détraqué, c'était insupportable.
-Mais je ne peux pas, c'est impossible d'obéir à des ordres qui vont l'un contre l'autre.
-Mais je ne te donne pas d'ordre !
Serrant l'arête de son nez entre ses doigts, Draco essaya de se calmer le plus possible. Il devait se rappeler qu'Harry avait un passé plus difficile que le sien. Un passé traumatique. Ce n'était pas de sa faute s'il le blessait par sa fidélité malsaine à son bourreau. Draco ne pouvait pas être jaloux de cet homme horrible. Il ne serait pas comme lui, jamais.
Harry lui toucha timidement l'épaule du bout du doigt. Quand il se retourna un peu brusquement, Draco oublia toute sa colère devant l'air penaud et profondément tourmenté du garçon.
-T'es fâché contre moi ?
-Non… Enfin oui… Non oublie, c'est pas toi le problème, soupira le blond.
Harry se triturait maladroitement les doigts, toujours à genoux dans le lit. Il n'était pas sûr de ce qu'il avait fait de mal. Ave son Maitre, c'était simple. Il le punissait à la moindre erreur de sa part et ensuite, tout revenait à la normale. Avec Draco, il n'y avait pas cette norme. C'était l'inconnu.
-Laisse tomber Harry, vraiment.
Draco l'attira dans ses bras ou le plus jeune se laissa couler, profitant de l'étreinte bienvenue.
-J'aime pas que tu te fâche.
-Je sais, je fais de mon mieux.
Ils restèrent ainsi un instant, Harry lové sur les genoux de son blond. Respirer son odeur réveillait son désir et il fut bientôt de nouveau dur pour lui mais il n'esquissa aucun geste pour se soulager. Ravalant sa frustration, il bougea suffisamment pour que son erection soit en contact avec le bras nu de Draco et soupira d'aise. C'était un peu de la triche mais pas de la désobéissance franche non plus.
-T'es sûr que tu veux pas que je te retourne la faveur ?
-Bien sûr que je veux mais on ne peut pas. Je sais que tu comprends pas.
-Non, je ne comprends pas. Il n'est même pas là, comment il saurait ?
-Je peux pas lui mentir. Tu n'as jamais eu quelqu'un comme lui. Tu ne sais pas ce que c'est.
-Peut être mais je sais que tu as envie de moi et aussi que ton Jedusor va rester en prison pour un bout de temps. J'ai entendu mon père parler de perpétuité. Donc à moins que tu ai l'intention de virer moine, je vois pas trop ce qui t'empêche de vivre pour toi. Tu es ta propre personne Harry, c'est ta vie à toi et tu ne peux pas la gâcher à la vivre pour quelqu'un d'autre.
-Je… Je suis pas abstinent. Je peux juste pas te laisser me toucher sous mon caleçon, ça n'a rien à voir, se défendit le brun.
Draco haussa un sourcil, dubitatif, mais ne fit pas de commentaire. Il se contenta de passer sa main sur le ventre du plus jeune, le serrant plus étroitement contre lui, et se mit à le caresser à travers le t-shirt qu'Harry avait décider de laisser ce jour la. Il ne s'aventura pas jusqu'à son caleçon, plus par respect pour Harry que pour son geôlier. En revanche, sa main parcouru rapidement la peau sous le tissus et trouva ses tétons qu'il agaça du bout des doigts.
-Ca veut dire que ça je peux ?
-Oui, souffla Harry en retenant son bassin de provoquer des frictions interdites.
-Et toi, tu peux te caresser tout seul si j'ai tout bien compris ?
Harry ferma les yeux.
-Non.
-Ok, là je suis largué, lâcha Draco en arrêtant tout mouvement.
-Je te l'ai dit pourtant. Mon corps n'est pas à moi et il me faut une autorisation pour…
-Mais merde, il ne peut pas ne pas vouloir te partager avec toi-même, c'est debile !
-Mais non, c'est pas ça. C'est juste que, tu sais, quand tu appartiens à quelqu'un, chaque aspect de toi, de ta vie, deviens sa propriété.
-Je vois pas du tout non. Et si tu t'écoutais tu trouverais ton discours horrible aussi.
Harry ne repondit rien. Il n'avait rien à ajouter. Draco ne comprendrait jamais. Comment aurait il pu ? Il avait deux parents qui l'aimait. Il avait grandi comme un privilégié et semblait à peine s'en rendre compte. Lui avait eu besoin d'être sauvé et il en payait encore sa dette. Ne se rendait il pas compte qu'un homme était en prison par sa faute ?
Harry regarda un instant les sourcils froncés de son blond qu'il finit par caresser doucement dans l'espoir de le dérider.
-Hey Draco ?
Le regard d'orage se posa sur lui.
-Moi aussi je t'aime bien.
Sa phrase eut au moins l'effet de clore une discussion pénible. Draco s'était alors penché pour ravir ses lèvres dans un baiser prolongé.
Le blond sursauta violemment quand des coups retentirent sur la porte.
-Les garçons ? Résonna la voix de Lucius.
Draco reposa Harry sur le lit précipitamment et se releva en vérifiant que ses vêtements étaient mis correctement.
-Oui ?
La clanche de la porte s'abaissa pour révéler le grand homme aussi blond que son fils.
-Il faut que je parle à Harry, tu veux bien nous laisser Draco ?
-Ah euh oui ok. Ça a été l'audience aujourd'hui ?
-Le jury n'arrive pas à se mettre d'accord. C'est autant bon que mauvais signe.
Le regard de l'avocat convergea sur Harry qui se faisait petit sur le lit, les genoux ramenés contre son torse. Autant pour cacher le reste de son érection que pour se rassurer. Son psy avait beau eut lui soutenir que Lucius n'était pas fâché contre lui, Harry n'en n'était pas convaincu. Est-ce que Lucius allait le punir ? Il jeta un regard à ses grandes mains et frissonna. Cela ferait sûrement mal.
Lucius n'avait pas le droit de le punir, évidemment. Son Maître ne l'y aurait pas autorisé. Mais que pourrait y faire Harry s'il décidait de le faire tout de même ? Il ne faisait pas le poids face à l'homme et il le savait.
Draco lui, avait presque fuit la pièce après un dernier regard vers Harry. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser que si son père était venu plus tôt… Ou si Harry avait accepté de se laisser tenter lui aussi… Jamais il n'aurait pu regarder son père dans les yeux de nouveau. Il ne savait même pas s'il se considérait vraiment gay. Il n'avait jamais pensé l'être. Pouvait il l'assumer devant ses parents ? Ses amis ? Ça le terrifiait.
Harry eut beau lancer son regard le plus désespéré à Draco, ce dernier avait déjà refermer la porte derrière lui. Il ne regarda pas Lucius, préférant enfouir sa tête dans ses genoux pour former une boule de son corps.
Lucius qui avait entamé un mouvement pour s'assoir près de lui stoppa net son mouvement. Il observa les tremblements qui parcouraient son protégé et soupira.
-Je ne suis pas là pour te disputer.
L'homme ne se démonta pas devant le manque de réponse.
-Je suis désolé Harry, vraiment.
Un éclat vert apparu par-dessus les avant bras croisés.
-Je t'ai mis dans une situation inconfortable parce que j'étais trop sûr de moi. J'ai sciemment ignoré les conseils de ton psychiatre et ça a été un fiasco. Je sais que à ça été particulièrement éprouvant pour toi et je te demande de m'excuser.
-C'est moi qui ai demandé à témoigner, le corrigea Harry d'une petite voix.
En réalité, c'était son Maitre qui avait demandé ça mais il y avait des informations qu'il valait mieux que Lucius ignore. Comme le fait qu'il avait un moyen de communiquer avec son Maitre. Il était sûr que l'adulte verrait ça d'un mauvais œil. Et alors, il lui serait devenu impossible de se glisser en douce pour rencontrer Dolohov de nouveau.
-Et c'est moi l'adulte. C'est moi qui suis supposé prendre les bonnes décisions pour toi. Tu m'en veux ?
Cette fois, le menton d'Harry reposa sur ses genoux.
-Non.
-D'accord, très bien. Est-ce que tu te sens mieux ?
La question était plus complexe qu'elle n'en n'avait l'air. Harry n'avait aucune idée de comment il se sentait. Il s'était senti terriblement bien avec Draco. Son absence en revanche, avait laissé un froid qu'il ne parvenait pas à identifier.
Il haussa les épaules.
-Bon, si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là pour toi. Comme Narcissa et Draco. Tu fais partie de la famille maintenant, tu sais ?
À la mention du mot « famille », le cœur d'Harry gonfla. Il avait voulu avoir ça pendant si longtemps. Un peu timidement, il avait déplié les jambes et s'était levé pour offrir une étreinte très brève, un peu gauche, au père de Draco.
-Merci, avait-il murmuré à l'homme surpris.
Alors je n'avais pas du tout prévu que ce chapitre se passe comme ça mais ceux qui écrivent savent que parfois, ce n'est pas vraiment nous qui décidons des actions de nos personnages.
Je n'ai encore une fois pas reçu tous les liens pour répondre aux reviews et je m'excuse auprès de ceux auxquels je n'ai pas pu répondre, surtout qu'il y avait des avis intéressants dans le lot. Si quelqu'un a eu le meme problème et sait comment le résoudre, je suis preneuse.
Sinon, l'histoire touche bientôt à sa fin. Il reste, si tout se passe bien, deux chapitres (en fait un chapitre et un épilogue).
Je remercie les personnes qui ont eu la patience de suivre l'histoire jusque là et je vous dit à bientôt pour le prochain chapitre que je me motive à écrire dans un laps de temps pas trop long
