.

Notes : Je cauchemarde en Anglais, je parle avec mon chéri en Anglais, et je regarde les films et séries en Anglais, donc : pour mes histoires ici, j'essaye de traduire comme je peux, mais parfois la version originale est mieux. Désolée.

.

8/ Spooky Mission

.

"I have lived with a fragile faith built on the ether of vague memories from an experience that I can neither prove nor explain. When I was twelve, my sister was taken from me, taken from our home by a force that I came to believe was extraterrestrial. This belief sustained me, fueling a quest for truths that were as elusive as the memory itself. To believe as passionately as I did was not without sacrifice, but I always accepted the risks... to my career, my reputation, my relationships... to life itself..."

.

Cité Millet, Villecomtal - France.

En 2002 :

Oui, j'y suis retournée, cette nuit.
Si tôt après mon dernier Jump, c'est effectivement étrange, même pour moi.

Mais, j'y suis retournée, cette nuit.

.

"You're as insane as I seem to be."

.

J'étais de retour, au milieu de ce couloir aux murs couverts de tapisseries grises. Au lieu de courir vers ma chambre bleue, je suis directement partie dans le salon.

J'avais mon âge actuel, 34 ans, alors qu'en 2002, je venais tout juste de souffler mes douze bougies d'hiver. J'avais mes longs, très longs, cheveu châtain noués en une imposante tresse qui tombait dans mon dos jusqu'à mes hanches. Je ne portais qu'une simple robe noire, aux manches courtes et au pan s'arrêtant au-dessus de mes genoux. Je n'avais pas besoin de clopiner avec ma canne, parce qu'en 2002, mon opération défectueuse n'avait pas encore eu lieu. J'étais nu-pieds, ma peau si pâle que mes millions de grains de beauté ressortaient comme des millions d'étoiles au milieu de la Voie Lactée.

Le salon était comme je m'en souvenais : grand, très grand, avec un immense canapé en forme de L directement sur ma gauche, une étagère en bois sur ma droite, un buffet en bois en face du canapé sur lequel reposé une énorme télévision cathodique, puis une entrée ouverte (sans porte) menant à la salle de jeux. La salle de jeux en question était remplie d'un autre buffet en bois, sur lequel se trouvait une grosse Chaîne HiFi, puis des dizaines de caisses remplies de jouets.

Mais... Quelque chose manquait...

Pour l'heure, je suis en 2002, et en 2002, la mission principale est de retrouver l'artefact mystère.

Alors, ce fut exactement ce que j'ai commencé à faire...

La fenêtre du salon était grande ouverte, je pouvais voir le paysage dehors, du haut du quatrième étage. Je voyais la forêt, la rivière Arros qui passait sur la droite et une étendue de gazon sur lequel des animaux se promenaient. Il faisait jour, mais gris, l'air frais entrait dans le salon.

Sans trop réfléchir, je me suis accroupie devant le meuble qui tenait la vieille télévision. Ce buffet contenait deux étagères dans un petit placard aimanté, que j'ouvris.

Mmmm... Étrange.

Normalement, l'intérieur de ce meuble est rempli d'anciens albums photos, mais là, il était rempli de VHS.

- Spooky... murmurais-je, pour moi-même.

- That's my name.

J'ai sursauté et me tournant sur ma droite. Un homme se tenait debout devant moi, souriant.

- Mulder ! m'écriais-je, en me jetant dans ses bras.

- Oh, all right, Love.

Il était tellement plus grand que moi, ce qui n'était pas trop difficile, à vrai dire. Il portait son éternel costume d'Agent du FBI. Une veste noire, une chemise blanche, une cravate rouge à motifs et son arme de service accrochée à sa ceinture. Il avait les cheveux châtains, comme moi, dont la frange tombait sur ses yeux bleu céruléen. Puis, il analysa l'endroit où nous nous trouvions.

- Cosy... Quelle est la mission ?

- La même que la dernière fois.

- Encore ?

- Yep...

Pendant qu'il se dirigeait vers la haute étagère, je me suis accroupie à nouveau devant le meuble TV et j'ai sorti les VHS pour les étaler en face de moi. J'ai ouvert toutes les cassettes une par une pour vérifier leurs contenus. Une par une, encore et encore, jusqu'à ce que quelque chose me semble...

- Étrange...

Mulder se rapprocha de moi :

- Quoi ?

Je lui montrais les quatre VHS en face de moi :

- Ce sont les cassettes du même film. Mon film préféré, en réalité.

L'Agent sourit et lut le titre sur lesdites cassettes :

- "La Petite Boutique des Horreurs" ? And people call me "Spooky"...

Je souris, en ajoutant :

- C'est une comédie musicale, ce n'est pas aussi effrayant que tu le penses. Cela dit... Il y a plusieurs versions du film, plusieurs VHS différentes, alors qu'en 2002, je n'avais qu'une seule copie. Je n'ai eu le premier DVD qu'en 2008 et un autre DVD en 2020.

- Le quoi ? questionna Mulder.

J'étouffai un rire :

- Oh, pardon... Spoiler !

.

"I didn't check into a hotel room. I don't sleep anymore."

.

J'ai jeté les cassettes dans le meuble que j'ai ensuite fermé. Je me suis levée et je me suis dirigée vers l'étagère. Néanmoins, dans un coin du salon, dans un angle de murs gris, j'ai vu des dizaines et des dizaines de toiles d'araignée.

- Oh, my God... paniquais-je.

Inquiet, Mulder s'approcha encore plus près de moi :

- Quoi ?

Je lui montrai les toiles et les araignées :

- Tu vas devoir les aspirer pour moi, Mulder... Je passe déjà mon temps à chasser ces monstres IRL, et j'en ai marre de le faire dans mes cauchemars.

Il se posta devant moi pour bloquer ma vue sur le coin du salon. Il posa lentement ses mains sur mon visage pour me dire, gentiment :

- Alisone... Je ne pense pas que tu sois revenu ici pour faire le ménage. Concentrons-nous sur la mission, d'accord ?

Malgré mes tremblements, je fis simplement "oui" de la tête.

Mulder m'embrassa le front puis reprit son analyse. Son regard se porta sur la fenêtre grande ouverte. Bien que le ciel gris assombrissait la vue, il découvrit des animaux s'agiter sur l'étendue d'herbe en face de l'immeuble.

- Étrange... Hey, Alisone, il y a des animaux dehors... On dirait des... Blaireaux ? C'est possible ça ?

J'ai vérifié à mon tour.

- Oh... Les blaireaux sont le symbole de la Maison de Poufsouffle...

- De la quoi ? tiqua mon ami.

Je me suis retournée vers le canapé, j'allais répondre, lorsque quelque chose me sauta aux yeux. Ou plutôt, l'absence de quelque chose. J'ai posé ma main sur la poitrine de Mulder pour me raccrocher à lui, en lui montrant de mon autre main un coin vide à côté du canapé...

- Il manque quelque chose. Juste, là.

- C'était quoi ?

- Un téléphone fixe. Noir.

Mulder tiqua.

- Un téléphone ?

Mon cœur se serra.

- Tu ne comprends pas... La sonnerie de ce téléphone m'a hanté pendant des années et des années...

Mulder me prit dans ses bras, lentement, en me demandant, presque en chuchotant :

- Comment ça ?

- La sonnerie de ce téléphone indiquait... La mort. D'abord, celle de mon grand-père, puis celle de mon père... Une sonnerie infernale... Mais, le téléphone n'est pas là. Ce qui n'est pas logique. Je...

Mulder me fit signe de me taire. Il posa délicatement sa main sur ma bouche, pour murmurer à mon oreille :

- Il y a des gens à ta porte d'entrée... Ne fais aucun bruit...

Mon souffle se coupa.

.

"Well, aside from the need for corrective lenses and the tendency to be abducted by extra-terrestrials involved in an international conspiracy, the Mulder family passes genetic muster."

.

Une porte menait du salon au hall d'entrée. Néanmoins, pour éviter de faire du bruit, nous sommes passés par la cuisine. La porte de la cuisine menait également au hall d'entrée. Je marchais en tête, tandis que Mulder, derrière moi, avait déjà sorti son arme de son holster, juste au cas où.

Le hall d'entrée était plongé dans le noir. Seule la lumière passant par la fenêtre de la cuisine nous éclairait un peu. Je me suis glissée devant l'énorme porte en bois, étant nu-pieds, je ne fis aucun bruit. Puis, lentement, j'ai jeté un coup d'œil à travers le Judas. Mulder, à quelques centimètres de moi, son revolver en mains, me chuchota d'une voix tellement basse, que je ne compris sa question qu'en réussissant à lire sur ses lèvres :

- Who's that ?

Je me remis sur la pointe des pieds pour voir, à travers le Judas, un groupe de plusieurs personnes. Je comptais au moins six ou sept adultes, dont un Leader, au milieu, tenant un livre en main. Le Leader se mit à parler. J'ai collé mon oreille à la porte pour écouter sa narration, de sa voix étouffée par l'épais bois :

- ... nous voici désormais devant l'appartement numéro 42... LE célèbre appartement... L'histoire la plus sanglante de notre Tour. Ici, dernière, cette porte, les plus horribles des crimes se sont déroulées, il y a des années de ça. Des dizaines de meurtres, perpétrés par une seule et même personne. Une véritable boucherie. Les autorités ont dû nettoyer les sols, les murs et les plafonds pour remettre l'appartement en location, en cachant son histoire sanguinaire. Mais la légende raconte que les lieux sont... Hantés ! Oh, oui, oh, oui, ne vous promenez pas seuls, la nuit, dans les couloirs gris, ou les esprits des victimes risquent de vous tourmenter à votre tour...

Je tiquais.

De quoi ?

Une des visiteuses du Tour demanda à la Guide :

- Est-ce que l'appartement est habité ?

La Guide sourit :

- Oh, oui. Une famille vit à l'intérieur. Bien sûr, elle ignore la vérité.

Les autres personnes posèrent d'autres questions au sujet des meurtres, mais je n'écoutais plus.

Les touristes gloussèrent, puis quittèrent ma porte pour redescendre les escaliers métalliques avec allégresse, heureux d'avoir eu leur dose de gore pour la journée.

En entendant les gens partir, Mulder remit son arme en sécurité dans son holster. Puis, il posa une main amicale sur mon bras.

- Alisone... Je... Je ne parle pas Français. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je secouai la tête.

- Je ne suis pas sûr...

Je me frottai les yeux, puis je souris :

- Je crois que je regarde trop de "True Crime", de toute évidence.

Mon rire sonna faux, mais Mulder esquissa un sourire.

Je me dirigeais vers la porte qui menait au salon pour quitter le hall, lorsque Mulder m'arrêta dans mon élan en me retenant par le bras.

- Alisone...?

Je me suis tournée et je compris qu'il me montrait quelque chose du regard. Là, sur notre droite, entre le hall et la cuisine, se trouvait une petite porte jaunâtre.

- Alisone, à quoi mène cette porte ?

Mon cœur rata un battement.

.

"Oh, I didn't get his name. I was too busy getting my ass kicked."

.

Il s'approcha du battant et posa sa main sur la poignée. Mais, avant qu'il ne l'ouvre, je me suis mise à hurler :

- NON !

Il stoppa ses mouvements et se tourna vers moi, perplexe :

- Alisone ? Tu... Tu sembles pâle... Plus pâle que d'habitude... Qu'est-ce qu'il y a derrière cette porte ?

Tremblante, je répondis à moitié :

- Je... C'est juste une petite salle de débarras. Pour mettre des cartons. Ce genre de trucs. Une salle sans fenêtre...

- Alisone, tu ne t'es jamais dit que ton artefact mystère se trouvait sûrement là-dedans ?

- Si... Bien sûr que si... J'avais déjà essayé de fouiller la salle, en 2001, pour retrouver mes objets manquants...

- Et ?

Je toussotais, avant d'avouer :

- Well... Je n'ai pas pu y rester longtemps... C'était sombre... Sans lumière... Rempli d'araignées et de cartons... Bien trop...

- ... Spooky ?

Je souris, en acquiesçant :

- Exactly...

Mulder garda ses doigts autour de la poignée, puis m'expliqua avec bienveillance.

- Alisone... Je suis là. Nous pouvons fouiller la salle. Si l'artefact se trouve quelque part, c'est forcément là-dedans. Tu as retourné l'appartement entier pendant des années sans jamais rien trouver.

- Je sais, Mulder. Je sais. Mais... Nous sommes dans un souvenir. Ici, tout ce que tu vois, ce ne sont que des souvenirs. Si tu ouvres cette porte, tu ne verras que du vide. Un trou béant. Car je n'ai pas assez de souvenirs de cette salle pour combler les vides.

Il comprenait ce que je disais. Nonobstant ma réponse, il répliqua :

- Tu as raison, Alisone. Mais je dois insister. Si tu veux trouver l'artefact mystère, il faut ouvrir cette porte.

Mon cœur s'arrêta net.

.

.

Drogheda - Ireland.

4 Juin 2024 :

Je me suis réveillée en sursaut.

Puis, je me suis rendormie.

Et, j'ai fait un nouveau cauchemar...

.

.

PS 1 : Litany et moi allons partir en "Road Trip Irlandais" du 7 au 19 Juin. Un LONG périple, dans TOUT le Sud de mon beau pays qu'est l'Irlande.

Donc, je ne posterai pas pendant tout ce temps, mais tout est normal ! Pas d'inquiétude !

PS 2 : Pas de paroles de chansons ici. En revanche, les répliques que j'ai mises en italique pour séparer les paragraphes, ce sont de véritables citations prononcées par Fox Mulder. Voilà !

.

04.06.2024

Copyright © 2024 by Alisone DAVIES – All rights reserved.