SWEET BLOOD - carriejack03
Traduction : Miss Cactus
Chapitre 1 - Don't go in a dark alley
Furihata était un garçon normal.
Il n'était ni grand, ni petit, ni gros, ni mince. Il avait des cheveux marrons, des yeux chocolats et un sourire radieux. Il était facilement effrayé et tremblait à chaque fois qu'il parlait avec un inconnu. Il faisait du basket-ball et n'oublierait jamais la fois où il avait marqué un panier à trois points contre Rakuzan en étant marqué par Akashi (Le Grand, L'Empereur). Pour faire simple, il était une personne tout à fait normal. On ne le remarquait pas dans la rue, personne ne faisait vraiment attention à lui.
Après la Winter Cup, toute l'équipe de Seirin avait fêté leur victoire chez Kagami où ils avaient hurlé de joie jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus parler. Ils avaient l'impression de rêver.
Cependant, comme avec n'importe quel rêve, ils finirent par se réveiller et continuer leur vie. Et Furihata aussi.
Mais le destin semblait avoir autre chose en tête et Kouki fut projeté dans un monde qu'il ne pensait pas exister.
Tout avait commencé à la fin de l'hiver, quand le ciel était noir et l'air glaçant contre ses joues. Furihata essayait désespéramment de se couvrir avec le grand manteau noir qu'il portait, mais ses mains étaient gelées à force de tenir les sacs qu'il ramenait du supermarché.
Sa mère était une coiffeuse connue dans le pays entier et était rarement à la maison, son père avait été transféré à Osaka pour travailler sur un gros projet et son frère venait de rentrer à l'université de Tokyo et vivait dans un appartement à la capitale. Kouki était heureux pour eux, mais il se sentait un peu seul dans sa modeste maison qui était bien trop grande pour une seule personne et il détestait faire les courses (surtout quand il faisait nuit).
« Je suis tellement fatigué... Je veux rentrer à la maison et jouer... marmonna-t-il après avoir été de nouveau pris de tremblements. »
Son manteau rendait ses mouvements maladroits et sa gorge était sèche.
« J'espère que je ne vais pas m'enrhumer... dit-il avant de se mordre la lèvre inférieure. »
Il pensa à tous les devoirs qu'il devait encore faire lorsqu'il rentrerait. Il savait qu'il aurait dû les faire plus tôt...
Il fut soudainement tiré hors de ses pensées quand il entendit un cri provenant d'une ruelle sombre qu'il passait.
Furihata était loin d'être la personne la plus courageuse de l'univers et il avait encore en tête les films d'horreur que Fukuda lui avait fait regarder, mais cette voix ressemblait à celle d'un animal blessé et il était sûr d'avoir déjà entendu ce ton quelque part...
Il rassembla tout son courage et se dirigea vers la ruelle.
Il n'y avait aucune lumière et Furihata dut faire de son mieux pour ne pas trébucher sur quelque chose et tomber, mais c'était plus compliqué que prévu étant donné qu'il avait déjà manqué de s'étaler de tout son long deux fois à cause de bouteilles vides (du moins c'était ce qu'il pensait vu qu'il ne les voyait pas, il entendait juste le bruit du verre roulant à ses pieds). Le sol était sale et Furihata jura entendre un couinement dans un coin. Probablement des rats qui s'étaient installé ici.
Kouki déglutit mais il continua de marcher, une main sur le mur pour ne pas tomber. Son idée marcha et il arriva à la fin de la ruelle où il y avait une silhouette accroupie qui se tenait la tête entre les bras.
De ce qu'il pouvait voir grâce à la lumière de la lune, la personne était un homme blond et pâle, habillé d'un haut et d'un pantalon tous deux noirs. Il n'était pas surprenant qu'il tremble dans de tels habits.
« Euh... Est-ce que ça va ? demanda prudemment Furihata en s'accroupissant pour voir le visage de l'autre garçon. »
En entendant al voix de Kouki, le garçon blond releva la tête un peu et le brun eut un hoquet de surprise.
« Kise Ryouta de Kaijo ?! » Il n'en revenait pas ! Que faisait-il ici ?! Et pourquoi avait-il crié ?! Il ne comprenait rien !
Cependant, une voix dans sa tête lui criait de courir. Il ne savait pas pourquoi il avait cette sensation, mais il ne pouvait pas voir les yeux de Kise et ça ne le rassurait pas du tout. Pourquoi avait-il peur ? Ce n'était pas logique ! Kise faisait partie de la Génération des Miracles, mais il était l'une des personnes les plus sympathiques qu'il ait pu rencontrer ! Toujours à lancer des « Kurokocchi ! » et « Aominecchi ! » et des sourires joyeux. Furihata ne l'avait jamais vu déprimé et pourrait le comparer au Soleil tellement il était radieux.
Mais en cet instant... Il ne semblait pas être lui-même... Toute son attitude joyeux avait disparu et il ressemblait plus à un prédateur qui avait trouvé sa proie. Et cette proie, c'était Kouki !
Avant qu'il puisse penser à partir en courant, une main attrapa son poignet si rapidement que Furihata ne la vit même pas bouger.
Il commença à trembler, pas à cause de l'air glacial, mais à cause de la peur qui se rependait dans son corps comme un feu sauvage. Il ne savait pas ce qu'il se passait, mais son instinct lui disait qu'aller dans cette ruelle avait été une mauvaise idée et que maintenant il devait faire face aux conséquences.
« Tu es... Ce chihuahua qu'Akashicchi a traumatisé... » La voix de Kise était froide mais Kouki pouvait entendre son amusement et il en avait des sueurs froides. Il voulait s'éloigner du garçon blond, quelque chose n'était pas normal !
« Ah, mais... » Kise se releva et Kouki dut lever la tête pour le regarder. Il ne pouvait toujours pas voir ses yeux, mais il voyait parfaitement le sourire glacial sur son visage, son poignet toujours pris au piège. « Je suis vraiment désolé, tu sais ? Kurokocchi va être en colère contre moi, mais... C'est toi qui es venu jusqu'à moi, c'est de ta faute ! déblatéra Kise et il ne semblait pas du tout regretter ce qu'il allait faire. »
Il amena la main de Kouki à sa bouche.
« K-K-Kise-kun ?! Qu'est-ce que tu fais ?! » Kouki paniquait et il essaya de se libérer, mais Kise était bien plus fort que lui et il fut réduit en une pauvre chose gémissante et tremblante.
Le sourire de Kise s'agrandit et il renifla la main de Kouki, avant de laisser échapper un son approbateur qui effrayant encore plus le brun (si c'était possible, vu qu'il avait l'impression qu'il allait s'évanouir d'un instant à l'autre).
« Tu n'est pas le meilleur, mais... Je suis à ma limite... Tu feras l'affaire. » Kise arrêta de parler et retira sa frange de devant ses yeux de son autre main. Furihata en eut le souffle coupé.
Ces yeux... n'étaient pas ceux de Kise. Ils étaient froids et affamés, comme ceux d'une bête qui n'avait pas mangé depuis des jours. Et la couleur était étrange. Le doré chaleureux que Furihata connaissait avait disparu, il ne restait plus qu'un rouge électrique. Ils ne ressemblaient pas aux yeux sauvages de Kagami ou à ceux froids d'Akashi, ceux de Kise étaient... effrayants. Furihata aurait parié que même dans une pièce sans lumière, on pouvait les voir.
Kouki se rendit compte que Kise avait lâché son poignet, mais il ne pouvait pas bouger. La peur le paralysait et il ne pouvait que regarder la main pale de Kise caresser son cou doucement.
« Ta peau est si belle... Quelle dommage de la percer... murmura Kise, ses yeux rouges suivant la courbe du cou de Furihata. »
Cette phrase tira Kouki hors de ses pensées. « Q-Q-Qu'est-ce que tu va me faire ? réussit-il à bégayer quand Kise se rapprocha d'un pas. »
Le blond jeta un regard au visage de Kouki et vit ses yeux larmoyants et toute la peur qu'il ressentait à ce moment. Il n'en fut que plus amusé encore. « Hmm... Je me le demande ? Mais bon, ce n'est pas comme si ça changerait quelque chose, je ne vais pas gaspiller ma salive pour rien. » Il soupira, satisfait, et se pencha en avant.
Furihata inspira profondément en sentant ses lèvres douces sur sa peau. Bon sang... Qu'allait-il lui faire ? Allait-il le violer ou quelque chose dans le genre ? Ce n'était pas si surprenant que ça étant donné qu'à chaque fois que le blond enlaçait Kuroko, Kouki avait l'impression qu'il allait le casser en deux.
Puis il sentit une douleur aiguë.
Et c'était loin d'être semblable à une piqûre d'insecte ou à une blessure, il avait l'impression que son cou était en feu.
Il voulut hurler mais la main de Kise fut plus rapide et il la plaqua contre sa bouche. Puis Kouki entendit son sang se faire sucer et, même s'il était figé sur place, il comprit ce qu'il se passait.
Kise Ryouta était un vampire. C'était la seule explication. Ça, ou Kise était un psychopathe. Kouki ne savait pas lequel des deux était le pire.
Mais il était sûr d'une chose : la morsure n'était pas plaisante comme dans les livres. C'était plus que douloureux et il pouvait littéralement sentir son sang quitter son corps.
Kouki se débattait et pleurait, ses cris étouffés par la main de Kise, et il griffait le blond jusqu'au sang, mais l'autre garçon semblait ne rien sentir, noyé par le plaisir qu'il ressentait en buvant son sang.
Une éternité sembla s'écouler. Puis, Kise finit par laisser son cou et commença à lécher sa blessure, essayant d'arrêter le sang qui s'en échappait. Il retira sa main de la bouche de Kouki, mais ce dernier n'avait même plus la force de crier.
Les jambes de Kouki lâchèrent et il tomba, mais Kise le rattrapa. Il ne pouvait pas se tenir droit et il entendit le blond rire.
« J'en ai trop pris ? Tant pis, merci pour le repas ! s'exclama-t-il en soulevant Furihata pour le porter comme une princesse. »
Kouki espérait s'évanouir, comme dans les livres, mais il n'eut pas cette chance. Il était à la merci du vampire blond qui attrapa les sacs du brun (quand les avait-il lâchés ?) et réajusta sa prise sur lui.
Les yeux de Kise étaient de nouveau dorés, mais leur froideur était si forte que Kouki ne put que gémir, terrifié.
« Les autres vont teeeellement m'engueuler... Kurokocchi va être vraiment énervé que je m'en sois pris à un de ses coéquipiers... » Le blond ne se préoccupait plus de lui et se parlait à lui-même.
Les autres... ? Kuroko... ?
Kouki n'arrivait plus à réfléchir à cause de la douleur dans son cou et il était sûr que la blessure n'était pas encore refermée. Les vampires n'avaient-ils pas quelque chose pour ça ? Du genre, de la salive magique ?
« Puisque tu as été assez généreux pour t'offrir à moi, je vais te ramener chez toi ! » Non, il ne voulait pas que le blond s'approche de chez lui. Mais il ne pouvait même pas bouger. Il était pathétique.
Après que Kise ait trouvé l'adresse des Furihata en fouillant dans ses poches, il courut dans les rues, toujours en le portant.
Furihata était tellement gêné, il espérait qu'il ne rencontrerait pas quelqu'un qu'il connaissait... Ce serait le pire moment de sa vie. Et il ne voulait pas vraiment expliquer pourquoi il avait une blessure au cou, ni pourquoi il ne pouvait pas tenir debout.
Pour une fois, le destin l'écouta et ils ne rencontrèrent personne sur le chemin du retour, seulement une brise glaciale qui fit trembler Kouki encore plus.
Une fois arrivés, Kise ouvrit la porte avec la clé (quand l'avait-il prise ?) et rentra, regardant autour de lui. Il alluma la lumière et remarqua que la maison était vide.
« Tu vis seul, Furihatacchi ? demanda Kise et il sembla redevenir comme son ancien lui, celui qui ne l'avait pas mordu dans une ruelle sombre avant de le ramener chez lui en le portant comme une princesse. »
Une seconde. Quand est-ce que le chihuahua qu'Akashicchi a traumatisé était devenu Furihatacchi ? Kise semblait ne lui promettre que des problèmes...
N'entendant aucune réponse, l'adolescent blond fronça les sourcils, énervé, et monta les escaliers. Après avoir ouvert plusieurs portes au hasard, il lâcha Kouki sur son lit.
Kise disparut pour revenir quelques secondes plus tard, une trousse de secours dans les mains. Il commença à bander le cou de Kouki (il n'avait pas besoin de nettoyer la blessure étant donné que Kise ne portait aucune bactérie), puis lui enleva ses chaussures et le recouvrit d'un drap.
Le blond lui sourit tendrement et lui caressa la joue.
« Désolé pour ça, Furihatacchi, mais tu étais délicieux. Enfin, pas le meilleur, mais c'était pas mal... J'espère que Kuroko ne sera pas trop en colère contre moi... » Kise se redressa et quitta la chambre, fermant la porte doucement.
Furihata était perdu, effrayé, et il avait encore mal, mais il était tellement épuisé que quand il ferma les yeux, il s'endormit immédiatement, espérant que cette soirée n'était qu'un cauchemar et que quand il se réveillerait tout serait revenu à la normale.
Il oublia complètement ses devoirs sur son bureau.
