SWEET BLOOD - carriejack03
Traduction : Miss Cactus
Chapitre 9
La culpabilité rongeait Kuroko. C'était lui qui avait appelé Akashi quand il avait vu la morsure sur le cou de Furihata. Il avait peur. Si quelqu'un découvrait que la Génération des Miracles était des vampires, leur vie serait détruite... mais était-ce une excuse pour détruire la vie de quelqu'un d'autre ? Celle de Furihata ?
Quand il avait vu ce qu'Akashi faisait, il lui avait presque hurlé dessus, mais il s'était retenu et était resté silencieux, regardant sans ne rien pouvoir faire alors que Furihata tremblait, Akashi se tenant en face de lui avec un couteau.
Kuroko ne pouvait que le regarder.
Furihata n'était pas le joueur le plus fort de l'équipe, mais il y avait quelque chose en lui qui faisait que les autres autres le respectaient – comme la fois où il avait dit, avec un sourire rayonnant, que tous les joueurs étaient utiles ou quand il avait continué de parler à Kuroko même après avoir appris la vérité sur lui. Furihata le faisait se sentir... accepté. Il était une bonne personne.
Quand Kuroko lui avait demandé s'il était en colère contre lui, il avait juste souri avant de lui ébouriffer les cheveux.
- Je ne pourrais jamais être en colère contre toi, Kuroko-kun. Tu veux juste protéger ce qui est important pour toi, non ?
Après ça, Kuroko n'avait rien pu lui répondre, il s'était juste contenté d'accepter sa caresse chaleureuse en silence. A cet instant, plus que le sang délicieux de Furihata ou son odeur séduisante, ce qui lui coupa le souffle fut son aura innocente et la sincérité dans ses yeux. Il était si beau que Kuroko ne put détourner le regard.
Il ne savait pas exactement ce qu'était ce sentiment, mais il aimait sentir son cœur rater un battement quand il le regardait – cependant, il remarqua aussi qu'il avait des envies de meurtre quand ses anciens coéquipiers s'approchaient de Furihata et cela ne lui plaisait pas.
Fermant son livre brusquement, Kuroko s'appuya contre le dossier de sa chaise, une pointe d'agacement dans ses yeux. Il ne comprenait pas ses propres sentiments et cette pensée le rendait furieux.
Furihata était précieux pour lui, mais ressentait-il juste de l'amitié ou... ?
Aomine, comme toujours, essayait de s'endormir, en vain.
- AH ! Bordel... ! souffla-t-il.
Il se redressa et se frotta l'arrière du crâne en grimaçant.
Ce qui l'empêchait de dormir avait un nom : Furihata Kouki. Ce n'était pas vraiment qui l'énervait, mais il ne pouvait pas se le sortir de la tête et il n'aimait pas la direction que ses pensées prenaient parfois.
Comme la dernière fois où, alors qu'il se masturbait, le mannequin avec des formes de rêve dans sa tête s'était transformé en un corps légèrement musclé, ses longs cheveux s'étaient raccourcis, ses grands yeux bleus s'étaient changés en de petits yeux marrons et les mains qui le touchaient avaient peu à peu perdu leur douceur féminine. En se rendant compte de ses pensées qui dérivaient, il s'était empressé de prendre une douche froide pour calmer ses fantasmes.
Non, non, non ! C'était impossible ! Il était hétéro ! Il n'était pas gay et certainement pas pour l'autre chihuahua – même s'il admettait que ses mains étaient douces et qu'il était curieux de voir si le reste de son corps l'était autant... Non ! Il devait arrêter de penser !
- Merde... j'y crois pas... grommela Aomine en secouant la tête.
Il frappa son oreiller avant de le jeter par terre. Pourquoi avait-il fait ces rêves ? Pourquoi avait-il regardé ces manga yaoi que Satsuki avait laissés dans sa chambre ? Et pourquoi était-il aussi perdu ?
Au début, il avait vu Furihata comme un petit frère. Il ressentait la même chose pour Satsuki, mais petit à petit ses sentiments avaient changé de direction et Aomine trouvait de plus en plus difficile de le considérer comme un frère.
C'est vraiment chiant.
Il attrapa son téléphone et chercha le nom de Satsuki avant de l'appeler. C'était uniquement pour qu'il comprenne ses sentiments ; elle n'était pas au courant de leur nature de vampires, c'était la seule chose qu'il avait demandée à Akashi... de ne rien lui dire et il avait accepté. Il aimait trop sa sœur pour qu'elle soit impliquée dans leur monde.
- Dai-chan, qu'est-ce qu'il y a ?
La voix inquiète de Satsuki le tira hors de ses pensées, mais Aomine se fichait de ce qu'elle pensait, il voulait juste des réponses à ses questions.
- Ehh, Satsuki... comment tu sais quand tu aimes quelqu'un ?
Silence.
C'était étrange, il ne pouvait entendre rien d'autre que sa respiration, alors qu'habituellement elle ne cessait jamais de parler.
- Hé ! Satsuki ! T'es là ? s'énerva Aomine après que le silence se soit éternisé.
- … Dai-chan... tu es malade ? demanda Satsuki, de plus en plus inquiète.
- Qu'est-ce que tu racontes ?!
Il se frappa le front du plat de la main en grognant. Sérieusement, quand il avait besoin de sa meilleure amie, elle pensait qu'il plaisantait.
- Tu ne peux pas m'en vouloir ! Tu ne t'intéresses qu'à Mai-chan et au basket, désolée si ça me surprend ! répondit férocement Momoi et Aomine jurait qu'il pouvait l'entendre bouder.
- D'accord, d'accord... revenons à mon problème, insista-t-il en tapant avec impatience sur son bureau.
- Hm... c'est ce que je ressens moi, mais... quand tu aimes quelqu'un tu as envie de le protéger et de le voir toujours sourire... quand il te regarde tu te sens heureux... ce genre de choses, tu vois ?
Aomine voyait exactement de quoi elle parlait, c'était ce qu'il ressentait quand il était avec Furihata. Il était complètement foutu.
- Merci, Satsuki, dit-il d'une voix vide.
- Attends, Dai-chan ! Tu ne m'as pas dit qui était la–
Il raccrocha avant qu'elle ne finisse sa phrase. Aomine n'était pas encore prêt à répondre à cette question.
- Merde... ça va vraiment devenir compliqué...
Il se laissa tomber par terre, la tête contre un mur de sa chambre. Dans sa main, son téléphone vibrait, signe qu'il recevait de nombreux messages (probablement de Satsuki).
Qu'est-ce qu'il allait faire ?
- Shin-chan !
Midorima regarda à sa droite, agacé, et vit Takao courir vers lui, le visage inquiet.
- Qu'est-ce que tu veux, Takao ?
- C'est le troisième panier que tu rates ! Tu es sûr que ça va ? demanda-t-il en pointant le panier du doigt.
- Tais-toi, Takao, je suis en parfaite santé.
Il ignora la question de Takao et attrapa un nouveau ballon pour se préparer à tirer. Takao observa son coéquipier se mettre en position avant de reprendre la parole :
- Vraiment ? Parce que tu as cette tête qui dit « je suis fou amoureux de quelqu'un mais je le nierai jusqu'à ma mort ! »
Le corps de Midorima se tendit et le ballon rata complètement le panier, s'envolant de l'autre côté du gymnase.
- TAKAO ! cria Midorima, une leur étrange dans les yeux (et rêvait-il ou ses yeux étaient rouges ? Non, non, il devait se faire des idées !)
- Shin-chan ? demanda Takao, un peu hésitant.
Il y avait quelque chose d'étrange chez Midorima... ce n'était pas que ses yeux, son être tout entier donnait l'impression d'être un animal, pas un humain... Takao voulait juste le taquiner un peu, pas se faire assassiner par un Midorima qui s'était levé du mauvais pied !
Comprenant qu'il n'était pas normal que Takao soit aussi effrayé par lui, Midorima ferma les yeux et quand il les rouvrit ils étaient de nouveau verts.
- Takao, je veux être seul.
Pour Takao, il semblait plus le supplier que lui demander... Oh, il y avait quelque chose d'étrange, Midorima n'avait jamais été dans cet état.
- D'accord, Shin-chan... mais si tu veux en parler, tu sais que je suis là, d'accord ? sourit Takao avant de partir en courant.
Les yeux de Midorima suivirent son coéquipier jusqu'à ce qu'il parte puis il soupira. Il était perdu, ses émotions étaient sens dessus dessous et il avait du mal à contrôler le vampire en lui. Depuis qu'il avait discuté avec Furihata et l'avait protégé de Kise, quelque chose avait changé : plus d'une fois il s'était retrouvé à aller en direction de sa maison sans aucune raison. Il... Il en avait juste envie. Mais ce n'était pas possible, il était du genre à suivre sa logique. Contrairement à Aomine qui suivait son instinct, il était raisonnable, il ne faisait pas les choses juste parce qu'il en avait envie.
Mais il ne voulait pas ouvrir la porte de ses sentiments, trop effrayé de voir ce qu'il y avait derrière... si seulement Akashi lui expliquait ce qu'il avait prévu de faire avec Furihata Kouki, peut-être qu'il se sentirait moins anxieux ?
Mais Akashi ne voulait rien lui dire, il ne pouvait donc qu'observer comme Kuroko, essayant de comprendre la situation...
Se souvenant des mots de Takao, il ricana presque. Lui, amoureux ? N'importe quoi, ce qu'il ressentait ne pouvait pas être de l'amour... il espérait juste qu'il ne regardait pas à un autre Kise... il s'en voulait encore et il ne voulait pas revivre cette expérience une nouvelle fois. Il ne voulait pas qu'une autre personne subisse la même chose.
Plus jamais.
- Muro-chin... je me sens bizarre.
Murasakibara était appuyé contre le lit tandis que Himuro travaillait sur une dissertation, écrivant à toute vitesse sur sa feuille.
- Hm ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? demanda-t-il sans lever la tête.
- Je veux manger quelqu'un...
Himuro fut tellement surprise qu'il traça presque (presque) un trait noir sur toute sa copie.
- Q-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
Il était sous le choc. Etait-il en train de lui avouer qu'il prévoyait d'assassiner quelqu'un ?
- Ça ne me suffit plus de manger des bonbons...
Oh non, son grand garçon (qui était comme un enfant à ses yeux) lui disait qu'il avait des tendances cannibales ?!
- Atsushi... tu ne peux pas manger quelqu'un... et je suis sûr que les gens ont mauvais goût, essaya-t-il d'expliquer sans trop blesser Murasakibara.
- Muro-chin, de quoi tu parles ?
Il fronça les sourcils en regardant Himuro.
- … Tu ne parlais pas de cannibalisme ?
Himuro ne comprenait rien à leur conversation !
- Muro-chin, d'où tu sors cette idée ?
Murasakibara était outré. Pourquoi Muro-chin pensait qu'il était cannibale ? Il était un vampire, pas un zombie ! (Pas que Himuro soit au courant.)
Rougissant, Himuro reposa son stylo et regarda Murasakibara en souriant.
- Alors... qu'est-ce que tu voulais dire ?
Murasakibara le fixa pendant une dizaine de secondes avant de baisser la tête.
- Je veux que cette personne m'appartienne, qu'elle me regarde juste moi... à chaque fois que je le regarde je veux l'enlacer et ne pas le lâcher... Muro-chin, pourquoi tu pleures ? demanda-t-il en voyant les larmes sur les joues de son coéquipier.
- Atsushi... tu grandis... je suis si heureux !
Himuro s'essuya les joues. Il se sentait comme une mère dont le petit devenait adulte. Il ne fit aucun commentaire sur le fait que Murasakibara parlait d'un garçon – il avait grandi aux Etats-Unis, ce n'était pas choquant pour lui.
- Muro-chin, tu es vraiment bizarre.
Mais Murasakibara ne pouvait s'empêcher d'être agacé qu'il n'ait pas répondu à sa question.
Himuro se leva et vint s'asseoir par terre, à côté de la tête de Murasakibara, lui ébouriffant les cheveux.
- Si tu veux le protéger, c'est qu'il n'y a qu'une seule réponse, tu sais ?
Himuro sourit en voyant qu'il ne voyait pas où il voulait en venir.
- Ça veut dire que tu es amoureux.
Murasakibara écarquilla les yeux, sans répondre. Sentant qu'il avait besoin d'espace, Himuro se leva et retourna travailler à son bureau pendant que le plus jeune essayait d'assimiler cette nouvelle.
Il se sentait en sécurité avec Furihata et accepté. Il aimait aller à Tokyo pour parler avec lui. Il l'écoutait toujours, peu importe la futilité des choses dont ils parlaient. Et ce sourire... il était si rayonnant et innocent que cela devrait être illégal.
Alors, il était amoureux ? Ce n'était pas une si mauvaise chose...
Akashi savait très bien quels étaient les sentiments de ses amis pour Furihata Kouki, même si Midorima continuait de le nier. Ils étaient amoureux de ce garçon alors que quelques mois plus tôt, personne n'était intéressé par lui. C'était assez impressionnant de voir que quelqu'un comme lui pouvait séduire autant de personnes en si peu de temps et sans le vouloir.
Akashi ne savait pas exactement ce que Kise pensait de Furihata, mais il le découvrirait rapidement... le blond n'était pas connu pour sa patience, surtout après ce qu'il s'était passé un an plus tôt.
Cette erreur, cette horrible erreur qu'Akashi avait faite... Il avait cependant réussi à éviter le pire grâce à son intelligence, cachant le monstre en Ryouta depuis ce jour et le laissant sortir de temps en temps. Mais il semblait que lorsqu'il était proche de Furihata, ce monstre ne puisse rester de marbre et sentait le besoin de jouer avec lui. Mais jouait-il simplement ? Ou y avait-il autre chose ? Akashi n'en était pas sûr et il détestait ne pas savoir.
Et tes sentiments à toi ?
La voix dans sa tête résonna et il siffla.
- Ce n'est pas de l'amour, évidemment, répondit-il avec un rictus.
Il n'avait pas besoin d'amour pour gagner, il en était certain.
Mais tu es curieux...
- Je ne peux pas le nier, je suis curieux, mais serais-je le besoin de le protéger que je ressens ? N'es-tu pas celui qui aime ce garçon ?
Je veux juste le protéger, je ne le laisserai pas devenir comme Kise.
- Ryouta était une erreur, calme-toi, je ne vais pas transformer Kouki en monstre.
Mais tu as quelque chose en tête.
- Evidemment, j'ai toujours un plan. Mais je ne te dirai rien.
Ne le blesse pas. Je le regretterai s'il lui arrive quelque chose.
Akashi rit, ses yeux brillant dangereusement.
- On verra.
Kise avait faim, mais le sang de cette fille qui s'était jeté dans ses bras était dégoûtant et il avait encore son goût en bouche. Il n'y avait qu'une personne qui avait un sang délicieux... Il ne pouvais pas arrêter de penser à Furihata Kouki. Il ne pouvait pas oublier la douceur de son sang, il était si... attrayant.
Un rictus se dessina sur ses lèvres et ses yeux écarlates brillèrent. Il se lécha les lèvres, imaginant déjà le goût de sa proie.
- Ah... on dirait que je vais rendre visite à Furihatacchi ! chantonna-t-il.
Il allait boire le sang délicieux de Furihata et cette fois-ci personne ne pourrait l'arrêter.
