-Avez-vous entendu les rumeurs ? Il paraîtrait que le roi est sur le point de mourir.
-Oui, ils ont même fait venir les clercs pour lui donner les derniers sacrements.
-Pauvre homme. Il ne laissera donc aucune descendance légitime au trône.
-Sa Majesté la reine était dit-on infertile, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle était à l'autre bout du royaume depuis quelques années, soit-disant pour se soigner, mais la vérité est que le roi l'aimait trop pour la répudier, mais pas assez pour la garder à la cour. Et étant déjà malade à l'époque, avoir une seconde femme aurait été plus un ennui de plus qu'autre chose.
-Mais qui pourrait donc reprendre le trône ?
-Plusieurs personnes sont sur la liste ma chère : certains de ses cousins, bien entendu Monsieur le frère du roi et aussi le fils de son autre frère, décédé il y a quatre ans.
- Vous parlez de La Freyja ? La Freyja sur le trône ? Vous n'y pensez pas !
Les médisances des deux femmes cessèrent alors qu'un homme s'était arrêté devant elle, les fixant avec une froideur qui n'était que trop connut à la cour.
-Madame de Venom, Madame d'Orm, non pas que ce genre de discussion me regarde, mais il serait préférable pour vous de ne pas profaner les membres de la famille royale.
Les deux femmes, se cachant derrière leurs éventails de plume, rirent nerveusement avant de se justifier comme elles le pouvaient :
-Bonjour Capitaine ! Vous avez l'ouïe fine, ces couloirs n'y sont pourtant pas propices.
-Madame de Venom, les couloirs ne sont pas non plus propices à de telles discussions. Maintenant si vous voulez bien me laisser passer, le roi m'a fait demander.
La jeune Marquise sursauta à la requête du militaire. Sans dire un mot de plus elle se poussa elle et sa comparse, laissant le Capitaine rentrer dans l'antichambre du roi. Aussitôt qu'il disparut derrière la grande porte, elle se remit à battre rapidement de son éventail devant son visage, faisant frétiller les plumes de son chapeau :
-Mphf ! Il pourrait au moins nous appeler part nos titre, comme nous le faisons pour lui.
- Vous avez tout à fait raison ma chère...Est-il marié ?
- Non pas encore.
- Cela ne m'étonne même pas.
C'est avec le poing serré que le Capitaine referma la grande porte, en un lourd claquement qui raisonna dans toute la pièce. Il resta là quelques instants à la contempler, en silence. Depuis quinze longues années maintenant qu'il servait le roi. Il lui avait juré fidélité quand il n'était qu'un jeune homme encore, et pensait le servir jusqu'à sa mort. La discussion des deux marquises avait fait naître en lui une angoisse, une incertitude qui lui arracha un soupir un peu tremblant. Quel genre de roi allait-il maintenant servir ? Pourra-t-il suivre ses propres principes tout en lui étant fidèle comme avec le roi sortant ?
L'écho des dernières phrases d'une prière en latin lui fit reprendre pied. Le roi. Il l'avait appelé et voilà déjà les prêtres qui finissaient les sacrements. Il ne doit pas lui rester beaucoup de temps.
Il se remit alors à avancer, reprenant peu à peu sa froideur et son impassibilité, fier et droit, avant d'entrer dans la chambre du roi. Les clercs qui s'en retournaient déjà à leurs occupations, quittant la pièce, ne firent même pas attention à lui, sortant comme un troupeau qui quittait un enclos dans lequel ils étaient restés des jours durant. Le regard du Capitaine se posa de suite sur le lit du roi, qui était entouré de ses conseillers et de son frère. Il fit quelques pas de plus, ce qui suffit pour que toutes les personnes ici présentes se tournent vers lui. Il s'inclina un instant avant de venir au chevet du roi.
-Votre Majesté m'a fait appeler ?
Le roi, le visage trempé de sueur, tourna la tête lentement vers lui. Une fièvre folle et la maladie étaient sur le point d'avoir raison de lui. Il ouvrit doucement la bouche et s'humidifia ses lèvres sèches, avant de parler dans une voix presque inexistante :
-Shura, j'ai bien cru que tu ne viendrais pas à temps. Je m'en vais. Il est maintenant temps pour moi de désigner un successeur et je voulais qu'une personne de confiance soit là pour entendre ma décision, entant que témoin et ami de Sa Majesté.
Le militaire s'inclina pour la seconde fois, avant de se redresser et de regarder le malade.
-Je suis prêt à vous écouter sire.
Le roi regarda alors son frère et ses conseillers, et sortit lentement son bras de dessous les draps. Son bras semblait peser tout une cathédrale pour lui, alors qu'il tendait son index dans le vide.
-Celui qui me succèdera… sera quelqu'un de ma famille. Et cette personne est-
Il ne finit pas sa phrase car une quinte de toux le fit cracher ses poumons. On le fit assoir, alors qu'il pointait ce qui semblait être son frère. Il commença alors à tourner de l'œil. Shura le rassit correctement et le maintint durement.
-Sire ! s'exclama t'il son visage tout prêt de celui de son roi. Reprenez vous ! Qui ! Qui devra vous succéder ?
Dans une dernière respiration bruyante et râlante, il dit avant de retomber de tout son poids sur Shura :
-Lui.
Tous regardèrent alors qui le roi avait pointé du doigt. Tous se tournèrent vers son frère. Celui-ci ne bougeait pas, regardant avec effroi le cadavre de son ainé. Après un moment de silence, celui-ci déglutit et regarda les hommes autour de lui.
-Vous serez le prochain roi, Monsieur. Fit un des conseillers, s'inclinant devant l'homme.
-Non ! Attendez. S'exclama un autre, s'approchant à son tour. Regardez son doigt. Il va vers Monsieur le frère du roi, mais ne le vise pas exactement. Du bout de son index le conseiller traça une ligne droite jusqu'à l'endroit que pointait le défunt. En effet, il ne pointait pas exactement son frère. Il passait juste à côté, pour atterrir un tableau accrocher au mur. Tous alors s'avancèrent, entourant le portrait.
-Ce n'est pas possible… dirent les uns.
-Il doit y avoir une erreur ! dirent les autres.
Ce fut au tour de Monsieur de s'avancer, bousculant quelques conseillers au passage :
-... Il pointait… La Freyja ?!
-La Freyja ne peut être roi !
-Ce n'est qu'un homme ignorant ! Qui passe son temps à se travestir et à enchainer les conquêtes, qui ne sont pas que féminines !
-Il paraît même qu'il participe à des sabbats de sorcières.
-C'était Monsieur le frère du roi qu'il visait ! Sa toux a fait dévier la trajectoire de son geste voilà tout !
Alors que tous commençaient à proliférer des injures et toutes les rumeurs qu'ils savaient au sujet de La Freyja, Shura fermait les yeux de son roi. Il le remit confortablement dans le lit, ses yeux humides trahissant sa peine. Il aimait son roi. Quelle triste réalité que celle de la mort. Et tous ces gens qui disaient l'aimer ne se préoccupent même plus de celui-ci. Un nouveau roi venait d'être désigné, et voilà que ce pauvre corps noble n'était plus qu'un corps banal. Il tourna la tête en silence vers eux, le brouhaha de leurs profanations l'empêchant de se recueillir. Il se leva alors et, d'une voix plus haute que la leur, il s'exclama :
-Le roi m'a désigné comme témoin. J'ai vu qui il a choisi, et c'est La Freyja, comme vous aimez l'appeler à la cour. Je m'en vais de ce pas l'annoncer à la population ainsi qu'aux armées.
Il se tourna alors et, ne voulant même plus entendre les exclamations de désaccords des conseillers, sorti en vitesse de la pièce.
Il se dépêcha de regagner le grand couloir dans lequel la cour attendait, se sentant pourchassé par les conseillers. Il ouvrit la grande porte en un fracas raisonnant. Sans usages ni formes, il s'exclama alors à tous ces nobles qui maintenant le regardaient en silence :
-Sa Majesté le roi est mort. Il a désigné son successeur et c'est-
- C'est Monsieur le frère du roi !
Les conseillers avaient rattrapé Shura et lui avaient coupé la parole. Ce dernier les regardaient surpris. Comment osaient-ils ? Le roi n'avait pas désigné son frère. Les chuchotements commencèrent dans le grand couloir, commentant le choix de Sa Majesté défunte.
-Non, ce n'est pas ça ! S'exclamait Shura. Le vrai successeur est la Freyja ! La Freyja ! Vous m'entendez ?
Mais sa voix se perdait dans celle des autres gens, personne ne l'écoutait. Il tourna la tête vers les conseillers qui le regardait d'un air vainqueur et méprisant :
-Il semblerait mon Capitaine, que vous ayez une voix moins portante que la leur. Vous feriez mieux de retourner à vos troupes dès après en.
Shura serra la mâchoire mais ne pouvait rien dire ni faire de plus. Il avança alors, abandonnant sa lutte. Tout en marchant il pensa, naïvement, qu'ils avaient sûrement raison, que ce n'était qu'un accident, que la personne que le roi désignait était bel et bien son frère et non son neveu. Mais comment en être sûre ? Et si ce n'était pas, comme ils le disaient, un accident ? Au vu des bonnes relations entre les conseillers et Monsieur, ce serait fort probable que cela les arrange. Mais la vérité est peut-être toute autre. Et par précaution et au vu des réactions de ces hommes, l'hypothèse que La Freyja soit le réel héritier était de plus en plus dans son esprit.
-Le roi a fait le bon choix vous ne pensez pas, Madame la Marquise de l'Orm ?
-Mais tout à fait Madame la Marquise de Venom.
Le Capitaine s'arrêta en entendant ces voix et ces noms. Tout n'était peut-être pas perdu. Il se tourna pour voir où étaient les conseillers… loin derrière après en. Ils ne pouvaient pas voir ni entendre ce qu'il allait faire ou dire. Il s'approcha alors des deux jeunes Marquises, et fit une révérence. Les deux femmes arrêtèrent de parler et le regardaient. Avaient elles encore dit quelque chose de mal ?
-Mesdames vos suspicions de tout à l'heure se sont avérées vraies. Je vous félicite.
-Oh ! Mais tout le mérite est à notre intuition, Capitaine. Vouliez-vous nous dire quelque chose de plus ?
Bien que contentes de ce compliment elles n'avaient pas oublié les paroles de Shura tout à l'heure et le manque de respect dont il avait fait part vis-à-vis de leur titres. Mais le militaire ne se laissa pas déstabilisé pour autant :
-Oui, quelque chose d'important. Un secret. Il ne faudra pas le répéter, chères Marquises. Je vous sais de confiance là dessus et je dois je l'avoue en parler à quelqu'un car c'est très grave.
-Grave ? dit l'une.
-Un secret à nous avouer ? Dit l'autre.
-Mais quel honneur d'avoir un secret d'une personne telle que vous, ami du défunt roi ! Nous vous écoutons.
Elles mirent comme jouant la comédie leurs éventails autour de leurs trois visages comme pour ne pas être écoutés. Shura déglutit. Ce n'était pas du tout son genre de faire ce genre de chose mais c'était la seule manière de faire sacrer le vrai successeur :
-Il se trouve mesdames que je fus témoin officiel du roi pour la désignation de son successeur. Il le montra du doigt juste avant de mourir. Et il se trouve ue ce n'était pas Monsieur qu'il visait, mais le portrait de la Freyja. Son doigt est passé juste à côté de Monsieur mais ne le montrait pas lui.
-Comment ? La Freyja ? Vraiment ?
-Oui. Les conseillers ont menti car ils ne veulent pas de La Freyja sur le trône. Comme tout le monde ici je pense…
-Oh non ! S'exclama madame de Venom en posant une main sur l'épaule de Shura. Nous sommes tout à fait respectueuses du choix de sa majesté ! Et nous n'avons jamais, mais alors jamais osées profaner le nom de La Freyja ! N'est ce pas Madame la Marquise de l'Orm ?
-Mais tout naturellement ! Nous ne faisions que raconter les bobards de la cour tout à l'heure.
Shura sourit intérieurement. Quelle folle hypocrisie de la part de ces deux femmes. Maintenant que la vérité à été dit à celles là, elle n'allait pas tarder à s'ébruiter à la cour et la vérité sera révélée d'ici quelques jours. Il se recula et s'inclina.
-Chères Marquises, je dois m'en retourner à mes troupes. Je vous laisse. Je compte sur vous pour ne pas l'ébruiter.
-Ne vous en faites pas vous savez que nous sommes de confiance.
Alors que Shura s'éloignait, elles se donnèrent le bras et se précipitèrent à la salle des jeux pour répéter le secret du Capitaine.
La porte d'un couloir peu fréquenté s'ouvrit discrètement. Un homme y entra, ses talonnettes claquant sur le parquet, raisonnant dans toute la pièce. Du regard il cherchait son ami, pour le trouver adossé à une fenêtre. Les bruits de talon firent lever la tête de celui-ci, qui le regardait avancer.
-Quelle surprise de te voir accoutrer ainsi, cela fait bizarre.
-Arrête de te moquer tu veux ? Mon oncle va bientôt mourir je dois montrer l'exemple. Porter le deuil avant tout le monde est naturel.
-Porter le deuil avant qu'il soit mort c'est naturel ?
-J'ai vu les prêtres entrer dans l'antichambre tout à l'heure. Si ça se trouve il est déjà décédé.
Les deux amis tournèrent le dos à la fenêtre pour regarder succinctement leurs pieds et le mur.
-Freyja ?
-Mh ?
-Tu sais qui va reprendre le trône ?
-Qu'est ce que j'en sais ? Pas moi en tout cas. De toute manière les affaires de l'état ne m'intéresses pas.
-Dommage.
-Pourquoi ?
-Tu aurais pu me faire monter en grade ou m'anoblir.
-Ha ! Dans tes rêves oui. Désolé mais il faut un certain charisme pour être noble.
-...Donc j'ai pas de charisme ?
-Non.
-Toi non plus tu sais ? Tu ressembles plus à un paon qu'autre chose d'habitude. Avec tes plumes, tes dentelles, ton volume, et toutes les couleurs que tu mets dans tes vêtements.
-Un paon ? Là je ressemble à un paon ? Je suis tout en noir ! Arrête tes bêtises Deathmask tu veux ? … Tu as le livre que je t'avais demandé ?
-Ah, ouais, tiens.
Il fouilla dans sa besace et en sortit un gros livre qu'il tendit à La Freyja. Celui ci le prit avec une petite grimace.
-Il n'est pas aussi beau que je le pensais.
-Si ton oncle me payait plus j'aurais pu en prendre un plus beau. Pourquoi tu le voulais déjà ?
-Mon pré-défunt Oncle voulait que je le lise. La mythologie Grecque. Il disait que ça élargirait ma culture et mes connaissances.
Le jeune homme fouilla dans sa poche avant d'en sortir de l'argent qu'il tendit à Deathmask.
-Tiens, pour le livre. Et garde la monnaie.
Une porte donnant au couloir s'ouvrit alors. Shura en sortit lentement. Le reconnaissant La Freyja laissa son ami pour se diriger vers lui :
-Capitaine ? Êtes vous allé voir mon Oncle ? Comment est il ?
Avant de répondre, le militaire s'inclina devant le jeune homme, puis, d'une voix qu'il essaya de rendre calme, solennelle et sans trop de dureté, il dit simplement :
-Sa Majesté le roi s'en est allée, sire. J'aurais à vous parler si cela est possible.
La Freyja regardait le militaire puis ferma les yeux. Cela l'atteignait bien qu'il ne voulu rien montrer. Son oncle était une des seules et rares personnes ici à le considérer comme âme à part entière, qui ne s'arrêtait pas à ses goûts extravagants, à sa passion pour les amours ou pour les artifices tendances des saisons à venir. C'était d'ailleurs le seul qu'il écoutait, obéissait et qu'il respectait. Comprenant à la requête de Shura que la suite de l'entrevue devait être privée, il se tourna vers Deathmask et le fixa longuement, avant que celui-ci comprenne et finisse par partir avec un signe de la main.
Une fois seuls Shura souffla. Maintenant il fallait annoncer à La Freyja qu'il était hériter. Il voulait le faire maintenant et se devait de le faire maintenant. Avant qu'il ne l'apprenne par les rumeurs diffusées par Madame de l'Orm et Madame de Venom. Mon Dieu, il n'en revenait toujours pas qu'il est pu faire un truc pareil.
-Donc ? Vous vouliez me parler ?
Le ton mi-grave mi-détaché du jeune noble sorti Shura de ses pensées. Il le regarda un instant avant de commencer son récit :
-Je fus désigné témoin officiel de votre oncle. Il a choisi un successeur. C'est vous, sire.
Tout en gardant les bras croisés en signe de droiture et d'insensibilité, La Freyja commença à avoir des yeux de plus en plus grands. Shura continuait son récit, racontant la quinte de toux, les réactions des conseillers, les rumeurs qu'il avait lancées en réponse au mensonge de ces hommes, tout. Il n'en croyait pas ces oreilles. Pourquoi a t'il fallu que cela soit si complexe ? Le roi n'aurait il pas pu désigner son frère ? L'a t'il vraiment désigné ? Non, c'est sûrement une erreur comme l'ont dit les conseillers. De toutes manières…
-Je ne veux pas du trône. À quoi bon me battre si je n'en veux pas ? Laissez moi où je suis, je suis heureux comme ça. Je ne veux pas du trône.
Shura resta les bras ballants devant de telles déclarations. Pardon ?
-Mais c'est vous que votre Oncle a désigné, vous devez le succéder.
-Même si c'était réellement moi qu'il voulait comme successeur je n'aurais pas accepté. Laissez donc tout ça à mon oncle, ce ne sont pas mes problèmes.
Sur ce, La Freyja tourna des talons et s'en alla sans dire au revoir à Shura qui accusait encore le coup.
Quelques jours passèrent après l'enterrement du roi. Pour le moment le conseil assurait la gouvernance du pays, ainsi que Monsieur le frère du roi, en attendant son sacrement officiel qui n'allait plus tarder. Lors des réunions royales, il siégeait donc dans la salle du conseil sur le trône de son défunt frère, avec une fierté non dissimulable. Mais aujourd'hui il y entra avec une colère vive : il venait de subir un affront intolérable. Tout de suite, les conseillers l'entourèrent, demandant des explications. Monsieur le frère du roi cria alors :
-Dans les couloirs on ne parle que de mon illégitimité au trône ! Certains ducs sont allés jusqu'à venir me demander devant tous pourquoi mon neveu n'assistait pas aux réunions, étant le vrai successeur ! Je croyais que cette histoire n'avait pas été ébruité comme vous me l'aviez certifié !
Devant ces rugissements de rage, les conseillers s'empressèrent de calmer l'homme, lui assurant ne pas savoir comment ils l'avaient su, et qu'il fallait au plus vite y remédier, en commençant par son neveu lui même :
-Vous devez sire, lui montrer que vous avez de l'autorité. Que vous êtes le vrai héritier que vous serez roi et qu'il doit vous obéir ! Il est sûrement à l'origine de la rumeur.
-Parfait, je vais m'en charger de ce pas. Que des gardes me suivent.
Escorté par six gardes, il alla d'un pas rapide et assuré vers la chambre de son neveu.
-Hahaha ! Toi ? Tu connais la mythologie Grecque ? Hahahaha !
-Si j'te l'dis ! Fais pas ton abruti !
Sur son lit, La Freyja se tordait de rire, alors que Deathmask la regardait vexé dans son amour-propre. Parce qu'il est soldat il ne sait rien ? Ce n'est qu'une coquille vide ?
-Et d'où tu as appris tout ça dis moi ? Disait la Freyja s'étant calmé et le regardant un air de défi sur le visage.
-Ma mère me racontait ça quand j'étais môme. Un peu.
-Et donc qu'as tu retenu ?
-La seule chose que j'ai retenue c'est une illustration de son livre, c'était une femme.
-Que c'est romantique, Deathmask qui se souvient d''une femme dans un livre.
-Elle était hyper bonne.
-…
-Quoi ? C'est vrai. C'était Aphrodite, même. Déesse de je sais pas quoi du sexe je crois.
-Du sexe ?
La Freyja tourna alors rapidement les pages du livre cherchant la dite déesse du sexe.
-Aaaah espèce d'obsédé ! Ce n'est pas du sexe c'est de l'amour !
-Ouais mais y a du sexe dans l'amour non ?
-Pas toujours non mais oh.
Le jeune noble se mit alors à lire et petit à petit sourit.
-Je lui ressemble tu ne trouves pas ?
-J'en sais rien je sais plus.
-Elle est belle. Et prend soin de son apparence. Je l'aime bien. Et puis nous avons en commun, non ? Freyja est la déesse de l'amour elle aussi !
-Oui enfin t'enflamme pas trop ici tous t'appellent "La Freyja" pour se moquer de toi justement. Et surtout de tes conquêtes amoureuses. À tel point qu'on a oublié ton prénom?
-Freyja me va très bien. Et je n'ai jamais eu de conquêtes amoureuses ! Je charme simplement pour être plus encore plus idolâtré que la veille. Mais ça s'arrête là je n'ai jamais rien tenté de plus.
-...Mouais.
C'est à ce moment que la porte de sa chambre s'ouvrit sur Monsieur le frère du roi et les soldats. Surpris il se leva et commença alors à cingler son oncle de ne pas avoir frappé avant d'entrer. Mais celui ci le coupa brusquement, sa colère toujours plus grande :
-Je viens simplement vous sauver de tous ces artifices qui ont jusqu'à présent fait votre vie.
D'un geste droit, il ordonna aux soldats de débarrasser les appartements du jeune homme, vidant les parures, vêtements, bijoux, maquillages, coiffes… Tout ce qui n'était aux yeux de son oncle pas indispensable était emporté.
-Pardon ?! S'exclamait La Freyja, qui essayait de stopper les gardes. Comment osez vous toucher à mes affaires ! Remettez les à leur place vous n'avez pas le droit !
-Je suis le futur roi, cher neveu. Et en tant que futur roi vous me devez obéissance. Je fais ça pour votre bien, pour que vous ne vous perdiez plus dans les tréfonds des morales les plus abjects. Revenez à la réalité. Le neveu du roi se doit d'être sobre de toutes les manières qu'il soit, sage et intelligent. Ce qui n'est pas votre cas. Mon frère vous a laissé dans la débauche je ne suivrais pas son exemple. En tant qu'héritier légitime je me dois de faire le mieux pour le bonheur de mes sujets.
Il repartit dès qu'il eut fini sa phrase. Deathmask qui avait lui aussi essayé de dissuader les soldats n'avait rien pu faire. Ils obéissaient à Monsieur. Ne réalisant pas ce qu'il venait de se passer La Freyja se laissa tomber sur son lit.
- Il a pris toutes mes affaires… Pourquoi ? Pourquoi ? Je ne lui ai rien fait à mon oncle, je n'ai plus d'habit digne de mes goûts.. plus de bijoux ni rien…
-Il se le permet parce que tu as refusé de te battre pour ta légitimité, Freyja.
-Mais le trône ne m'intéresse pas…
-Certes. Mais au moins tu aurais pu éviter ça.
-Je pourrais sûrement les récupérer si mon oncle voit que j'ai changé.
-J'espère pour toi. Allons dehors, ça te changera les idées.
-Vous m'avez fait demander, Monsieur ?
Dans les bureaux privés du roi, Monsieur le frère du roi avait fait ordonné que Shura l'y rejoigne. Ce lieu avait été choisi finement, car il montrait là que c'était lui, le futur roi. Que les rumeurs et ce qu'il pensait n'y feraient rien et qu'il avait d'ailleurs (même si ce n'est pas encore officiellement) prit sa place. Shura se doutait que l'entrevue était due à la rumeur. Et aussi, la punition infligée injustement à son neveu ce matin avait fait grand bruit à la cour.
-Je vais être très clair, Shura. Vous étiez un ami de mon frère, je vous l'accorde. Mais cela ne vous permet pas tout et n'importe quoi ! Les conseillers m'ont dit que c'était sûrement mon neveu qui avait lancé la rumeur mais je pense plutôt qu'il s'agit de vous.
-Dans ce cas pourquoi lui avoir infligé une telle punition ?
-C'était plus de l'intimidation, pour qu'il comprenne qu'il ne doit pas et qu'il ne peut pas prétendre au trône.
-Selon votre frère, il peut tout à fait y prétendre. Mieux que vous d'ailleurs.
Le visage du noble se crispa petit à petit. Il osait lui tenir tête ? Shura continua :
-Vous n'avez aucun droit sur moi. Je suis fidèle à l'héritier légitime. Pas à celui qui se proclame par jalousie et avarice. La Freyja est le futur roi. Pour moi la toux de votre frère n'a peut être pas tant influencé que ça la trajectoire de son doigt. Ne vous êtes vous pas posé la question ? Et si ce n'était pas un accident ? Personnellement j'obéis au défunt roi. Je jurerais allégeance au roi légitime une fois couronné. Et ce roi est La Freyja. Au revoir Monsieur.
Shura quitta le bureau sans demander son reste.
Voilà voilà premier chapitre d'une fic qui sera peut être longue ou peut être pas, je ne sais pas exactement où cela va me mener :')
Bon, je le dis par sécurité si certains n'ont pas totalement compris, mais Aphrodite est la Freyja dans cette histoire. Freyja appartient à la mythologie Nordique. ^^
Je vous dis à bientôt pour un autre chapitre !
