26/12/1991, 10H18, Manoir Potter, Angleterre:

Harry esquiva un flash jaune qui volait droit en sa direction en se jetant au sol. Il se releva rapidement et riposta en criant "expelliarmus" en direction de son oncle. Le sort vola à toute vitesse mais fut dévié d'un coup de main ganté en direction du mur. Harry n'attendit pas de voir ce qu'il se passerait ensuite et relança le sort, suivit de "rictusempra".

Hadrian tordit habilement son corps et évita les deux sorts inoffensifs avant de lancer silencieusement son propre sort de désarmement, mettant fin au duel.

Cela faisait quelques jours que les deux Potter vivaient ensemble, et Hadrian était comblé. Il retrouvait son fils en Harry et faisait de son mieux pour que le jeune garçon profite de la vie qu'il aurait rêvé d'avoir.

Le Noël qu'ils avaient fêté ensemble était, de loin, le meilleur qu'il avait eue depuis des années. La guerre qui ravageait le monde à son époque l'en avait assuré.

Le jeune garçon avait pleuré à chaudes larmes pendant l'ouverture de ses cadeaux. Il avait reçu un pull de la matriarche Weasley, des bonbons de son ami Ron, un livre "Poudlard une Histoire" d'Hermione, ce qui avait fait rire Hadrian, et sa cape d'invisibilité.

Avant de laisser Harry s'extasier, il avait pris le temps de la tester pour tout charme de suivi ou tout objet y étant mêlé. Cependant, il semblerait que Dumbledore avait décidé de jouer la sécurité, et n'avait laissé aucune trace. Pour Hadrian, la raison était évidente. Albus savait que sa vue magique était très développée. Rien ne pouvait être caché à ses yeux. Alors, cela aurait été stupide de sa part de tenter un coup pareil devant lui.

Hadrian lui avait expliqué que la cape était auparavant à son père, et qu'il ne devait révéler son existence qu'à ses plus proches amis.

Le plus vieux Potter avait préféré offrir à Harry une toute nouvelle garde robe, ainsi qu'une mallette très renforcée pour ranger ses affaires. De plus, il avait récupéré la clef qu'avait Hagrid qui donnait accès à ce qu'il avait en fiducie, et le lui avait donné avec un sac lui permettant de récupérer de l'argent où qu'il soit. "Comme ça, tu auras de l'argent de poche pendant de longues années", lui avait-il assuré.

Harry avait été comblé. Cela avait été le meilleur Noël de toute sa vie, et il le devait presque entièrement à son nouvel oncle. Il avait beaucoup de respect pour l'homme. Ils avaient commencé son entraînement magique, et il voyait clairement qu'Hadrian Potter était plus que terrifiant avec une baguette. L'homme était un monstre. Savoir que cet homme serait de son côté tout au long de son combat contre Voldemort le rassurait énormément.

Suite à ce 24 et 25 décembre larmoyant, ils s'étaient réinstallés dans la nouvelle routine d'Harry. Le matin, ils pratiquaient dans le domaine de magie qu'Harry choisissait. Aujourd'hui par exemple, c'était la Défense contre les Forces du Mal. Le midi, ils mangeaient ensemble soit dans le manoir, soit dans un restaurant magique, permettant à Harry d'en découvrir plus sur la gastronomie magique Britannique. Par la suite, l'après midi, Harry alternait entre faire ses devoirs, faire des recherches discrètes sur Nicolas Flamel dans la bibliothèque Potter et passer du temps avec son oncle pour faire diverses activités, allant de l'apprentissage de l'étiquette à jouer au Quidditch.

Harry savait qu'il était doué dans ce sport, mais son oncle semblait une fois de plus le surpasser, et de loin. Apparemment, le vol était vraiment dans leur sang, comme l'avait dit le professeur McGonagall.

"Allez, debout Harry. Encore une quarantaine de minutes et après on va prendre une pause", précisa Hadrian en jetant un vif coup d'œil à sa montre.

Le jeune garçon hocha la tête et alla chercher sa baguette. La vie avec son oncle était définitivement géniale. En l'espace de quelques jours, il avait presque réussi à mettre sa vie chez les Dursley derrière lui. L'homme le comprenait, l'écoutait, était patient et prenait soin de lui quand il aurait pu simplement vivre sa vie.

C'est pour cette raison qu'il s'était promis de faire ses preuves et de devenir le Harry James Potter que ses parents auraient voulu qu'ils soient, le Harry James Potter que son oncle veut qu'il devienne et non un faible se cachant derrière le titre du "garçon-qui-a-survécu".

"En garde !" cria-t-il à Hadrian avant de relancer un sort de désarmement. Dans deux jours ils rencontreraient les Greengrass. Il devra être digne. C'était son devoir, et il comptait l'accomplir à la perfection.

28/12/1991, 12H00, Manoir Greengrass, Angleterre:

Un tourbillon de flammes vertes et d'étincelles crépitantes annonça l'arrivée d'Hadrian et de Harry Potter dans le manoir des Greengrass. La cheminée cracha une fumée épaisse qui se dissipa lentement, révélant les deux sorciers.

Hadrian, toujours aussi grand et imposant, portait une longue cape noire brodée de fils d'argent. Ses cheveux noirs étaient détachés et tombaient sur les côtés, encadrant son visage buriné par les années et les épreuves. Ses yeux blancs, toujours cachés derrière le bandeau noir, scannèrent le salon pour s'assurer de l'absence de tout danger.

Harry, à ses côtés, était plus petit et plus mince. Sa silhouette juvénile était soulignée par une cape d'un rouge profond. Ses cheveux noirs, hérissés comme toujours, contrastent avec la blancheur de son visage. Ses yeux émeraudes, hérités de sa mère, reflétaient un mélange d'excitation et d'appréhension. Bien qu'intérieurement inquiet, le garçon semblait projeter une aura de confiance peu retrouvé chez d'autres du même âge.

Alors que la fumée se dissipait complètement, Hadrian s'avança d'un pas ferme, suivi de Harry. Il projeta son aura dans le Manoir, indiquant sa présence. La puissante magie réchauffa également Harry, rassurant le jeune homme. Deux jeunes filles, qui jusqu'ici s'étaient contentés d'attendre, s'approchèrent alors d'eux. La plus jeune et plus petite, qu'il supposait être Astoria avaient de long cheveux bruns, contrairement à ceux de Daphnée qui étaient blonds. Ses yeux bleus brillaient d'une innocence douce qu'il n'avait pas vu lorsqu'il les avait rencontrés à son époque.

Son jeune visage était similaire à celui de sa sœur, les deux ayant un visage ovale dont les traits étaient semblables. En effet, les deux avaient un nez plutôt fin, une petite bouche ainsi qu'une peau pâle sur laquelle le récent Lord Potter discerna une touche de maquillage.

Astoria était assez petite. Sa sœur, quant à elle, était de la même taille qu'Harry qui, pour l'instant, restait assez petit. "Vive la malnutrition…", pensa Hadrian en secouant la tête.

Le plus intéressant selon le voyageur temporel restait la magie des deux filles. Les deux montraient actuellement le même front froid des nobles auxquels il s'était habitué. Néanmoins, là où la magie qui se dégageait de la plus âgée était assez froide, celle de la plus jeune était beaucoup plus agréable.

Il supposa que cela correspondait aux filles qu'elles deviendraient. La magie savait tout. Alors il ne voyait aucune raison de douter de ses yeux.

Il regarda les deux jeunes Lady devant lui, et, s'assurant de rester le plus doux possible, il annonça leur présence : "Enchantés, famille Greengrass. Nous sommes Hadrian et Harry Potter". Chacun leur tour, Harry et lui, prirent la main des jeunes filles et l'embrassèrent, restant fidèles à l'étiquette. Harry rougit légèrement, peu à l'aise avec l'acte, mais resta droit. Après tout, il avait promis à son oncle d'être irréprochable.

Daphnée, qui s'apprêtait à répondre, s'arrêta, stupéfaite. Elle avait déjà vu le garçon-qui-a-survécu à Poudlard, mais le Gryffondor impétueux et le Harry Potter devant elle semblaient être deux personnes différentes.

Il était beau, elle devait l'admettre ! Et si ce qu'elle voyait du visage de son oncle était un bon indicateur, il le resterait à l'avenir. "Daphnée, ce n'est pas le moment pour penser à ça. Concentre-toi !" se maudit-elle.

Après tout, elle se doutait de la raison pour laquelle son père avait tenu à ce qu'Harry assiste à cette rencontre. Il voulait qu'ils se rencontrent, et qu'ils sympathisent. L'homme n'était pas un Serpentard pour rien après tout.

Lorsqu'elle retrouva son sang-froid, elle releva la tête vers le nouveau Lord Potter et leur demanda de les suivre, suivi de près par sa sœur. Elle les mena à une table où étaient assis Lady et Lord Greengrass. Harry et Hadrian saluèrent la dame comme ils l'avaient fait pour ses filles, et l'homme aux yeux bandés serra la main du plus vieil homme.

Alexander Greengrass avait déjà rencontré le nouveau Lord Potter au Magenmagot, et savait que ce dernier était un sorcier très puissant. Mais maintenant qu'il avait serré la main de ce dernier, il en était sûr. L'homme devant lui n'était pas la proie, il était le prédateur. Son sourire indiquait qu'il le savait clairement.

La mère des jeunes filles fut la première à prendre la parole. Elle attendit qu'ils s'assirent, un sourire chaleureux sur les lèvres, puis lança : "Soyez les bienvenus chez nous, Lord et héritier Potter,"

"Nous sommes sincèrement honorés de votre visite." Hadrian se contenta d'hocher la tête, son sourire confiant éternellement figé sur son visage. Les trois démarrèrent alors une discussion, l'ex-soldat espérant qu'il pourrait faire s'allier les deux maisons.

Harry, assis près des jeunes filles, hocha à son tour la tête et se détourna ensuite de la conversation qui commença entre les adultes. Il vit en face de lui Daphnée faire la morale à sa sœur qui semblait ne pas apprécier la robe qu'elle portait. La blonde releva la tête et le vit, son regard froid se posant dans les yeux du jeune garçon en face d'elle. Cependant, au lieu de tressaillir comme beaucoup l'auraient fait, il se contenta de la fixer, son expression fermée. "Il n'est pas dans la maison des courageux pour rien je suppose", pensa-t-elle.

Du côté des adultes, la conversation s'engagea rapidement, et l'atmosphère oscilla entre tendue et détendue. Hadrian raconta son voyage et les événements qui les ont conduits à proposer cette alliance. Il y mit les formes, et resta poli.

Il était néanmoins clair qu'il avait dit, bien que d'une manière détournée et dissimulée : "Il va y avoir des problèmes. Le Magenmagot pourrait les empirer. J'aimerais si possible éviter cela. Une coopération pourrait donc beaucoup apporter à chaque famille".

L'ancien chef des aurors, pendant l'entièreté du repas, échangeait avec Lord Greengrass sur les termes d'une possible alliance. Les deux avaient rapidement abandonné les formalités, et à sa plus grande satisfaction, Alexander Greengrass et Ophélia Greengrass étaient bien les sorciers dignes qu'il avait espéré qu'ils soient.

Tout ce qui lui restait à faire, c'était de s'assurer une bonne entente entre eux, et au minimum une alliance politique. Alors qu'il cherchait quoi répondre à Alexander, il pensa : "J'espère que tu t'en sors Harry. Tu sais quoi faire".

28/12/1991, 15H57, Manoir Greengrass, Angleterre:

Le repas et la discussion entre les Lord s'éternisant, la mère des jeunes filles suggéra à ces dernières de faire visiter le manoir à Harry. Astoria, surprise, demanda à Daphnée de s'en occuper. "Je vais ranger ma chambre, profite-en pour lui faire visiter le reste du manoir !" avait-elle dit avant de s'enfuir vers ce qu'Harry supposait être sa chambre.

Daphnée soupira, puis regarda Harry et déclara : "Viens Potter, je vais te faire visiter".

Les deux n'avaient pas beaucoup échangé pendant le repas. Harry avait surtout parlé avec Astoria qui semblait beaucoup plus ouverte que sa sœur. Le seul réel échange qui avait eu lieu entre lui et Daphnée était lorsqu'il lui révéla que les livres écrits sur sa vie étaient faux.

Repensant à cela, il se rappela qu'il devait remercier son oncle pour avoir fait disparaître ces torchons. Une vie de rêve dans l'opulence et la richesse ? Combattre des dragons à trois ans et s'enfuir sauver une princesse contre un puissant mage noir ? Même dans ses rêves il n'avait accompli aucun de ces actes.

Harry hocha la tête, et se mit au pas derrière elle. C'était une belle bâtisse, il devait l'admettre. Loin d'être aussi beau que le manoir de sa famille, mais déjà bien mieux que tout ce qu'il n'avait jamais vu ailleurs.

Ils se promenèrent lentement dans le domaine, visitant les différentes salles. Parfois, la jeune fille blonde prenait le temps de donner des explications sur l'utilité de certains objets. Parfois, elle restait simplement silencieuse, le regardant balayer la pièce avec ses yeux froids.

Le jeune Gryffondor devait admettre qu'il trouvait la fille jolie. Son oncle lui avait parlé d'elle, et du fait qu'il devrait se faire des amis en dehors de sa maison à Poudlard. Pour cette raison, il essaya à plusieurs reprises de lancer la discussion avec elle, de la faire parler de ses intérêts, de ses passions… en vain.

Alors qu'il déplorait son manque de succès, ils arrivèrent dans ce qui avait fait la richesse de la famille, les serres. La famille Greengrass était connue pour ses connaissances en potion et en botanique. Malheureusement pour Harry, ces matières n'étaient pas réellement ses préférées.

Il n'avait pas la main verte comme son ami Neville, et Rogue s'était assuré que chaque cours dans sa matière serait un cauchemar.

Lorsqu'ils entrèrent dans la dernière serre, Harry se tenta à demander : "Et cette plante-ci, à quoi sert-elle ?". Une partie de lui était vraiment curieux. L'autre voulait simplement discuter avec la Serpentard. Si les révisions qu'il avait faites avec Hadrian étaient bonnes, cela devait être de l'asphodèle.

"C'est de l'asphodèle", confirma-t-elle. "Ses tiges florales robustes portent généralement des fleurs étoilées blanches ou rosées. Elle peut atteindre jusqu'à un mètre de haut comme tu peux le voir. On la retrouve plutôt autour du bassin méditerranéen. L'asphodèle symbolise la force de la vie et le souvenir des absents", expliqua-t-elle en fixant la plante. Son regard habituellement froid semblait plus doux, et même le ton de sa voix était plus apaisé selon Harry.

"Enfin, on avance !" pensa-t-il. Après tout, c'était le plus qu'elle avait parlé de la journée. "Si tu crois que je vais devenir ta meilleure amie parce que je t'ai parlé d'une plante, alors tu rêves Potter", claqua-t-elle froidement en voyant le sourire sur le visage du jeune Gryffondor..

"Eeeeet on recule !". Harry la dévisagea, décidant d'abandonner temporairement son jeu d'acteur, et demanda sincèrement : "Je t'ai fait quelque chose Greengrass ? Pourquoi être aussi hostile avec moi ?".

Il était curieux. En dehors du tri, il n'avait jamais vu la fille de sa vie. Il fallait dire que Malfoy n'avait pas fait une bonne publicité de la maison Serpentard. Mais comme le disait son oncle : "Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture".

"Potter, on sait tous les deux pourquoi mon père et ton oncle t'ont fait venir ici. J'ai passé mes quatre premiers mois à Poudlard à éviter des prétendants, certains ayant plusieurs années de plus que moi. Si j'ai fait cela, ce n'est pas pour que je me retrouve coincé dans un mariage avec un autre idiot pompeux", maugréa-t-elle.

Harry écarquilla les yeux. Cela l'avait pris par surprise. Était-ce vraiment le but d'Hadrian ? Non, c'était faux. Celui-ci avait insisté qu'il voulait qu'Harry se fasse des alliés, certes. Mais il ne forcerait personne à faire quoi que ce soit.

"Ecoute Greengrass. Déjà, appelle-moi Harry. J'ai l'impression d'être mon oncle quand tu m'appelles comme ça. Honnêtement, je ne connais pas ton père, alors je ne sais pas quel est son objectif en m'invitant ici. Cependant, je peux t'assurer que mon oncle ne m'as jamais rien demandé d'autre que d'être poli avec toi et de ne pas causer de problèmes aujourd'hui", expliqua-t-il.

Cela sembla prendre la jeune fille par surprise, car elle fronça les sourcils. "Tout ce que je veux, c'est qu'on discute un peu. On ne se connait pas. Je ne sais même pas pourquoi tu me considères comme un 'idiot pompeux'. Pour moi, le seul qui correspond à ta description, c'est Malfoy".

Daphnée le regarda curieusement, la froideur dans son regard s'atténuant presque imperceptiblement : "Même si ça me blesse de l'admettre, je suis d'accord que tu n'es pas au niveau de Malfoy. Mais, tous ces livres écrits en ton nom, et tu ne dis rien ? Tu bats le Seigneur des Ténèbres à seulement un an ? Des gens s'amusent même à dire que tu as vaincu le troll dans les toilettes à Halloween ? Et puis quoi encore ?".

Harry laissa échapper un petit rire. Il ne pouvait s'en empêcher. La froideur revint aussitôt sur le visage de la jeune fille. "Tu te moques de moi Potter ?" lança-t-elle en mettant ses mains sur ses hanches.

Le jeune héros du monde sorcier se sentait lentement s'attacher de plus en plus à la fille devant lui. Pour une Serpentard, elle avait la force de caractère d'un Gryffondor, cela ne faisait aucun doute.

"Bien sûr que non ! Je vais t'expliquer. On peut s'asseoir quelque part si tu veux, c'est assez long", proposa Harry.

Daphnée hocha la tête, et les deux s'éloignèrent un peu plus loin pour s'asseoir sous un arbre. Harry décida alors de lui raconter la vérité. Son oncle avait insisté pour qu'il raconte son histoire afin d'éviter que d'autres livres ou biographies fausses soient écrites en son nom. Alors, autant essayer.

Il lui parla des Dursley, et de sa vie chez les moldus sans connaître son héritage. Il lui expliqua sa découverte de la mort de ses parents, les théories de son oncle sur sa survie, son arrivée à Poudlard, et lui raconta l'épisode du Troll.

Il arriva, grâce à ce dernier, à tirer un rire de la jeune fille. Il était court, et son air renfrognée fit rapidement son retour. Mais malgré tout, il était magnifique. Cela ressemblait à une mélodie composée par la magie elle-même. Dans son coeur, il le savait. C'était elle. Elle, et personne d'autre.

"Je vois Potter. Dans ce cas, je me suis trompée. Tu as mes excuses à ce sujet. Je suis désolé pour ce qui t'es arrivé".

Harry ne voulait pas laisser l'ambiance retomber. Pas après tant d'avancées. "Ne t'en fais pas. Pour t'excuser, tu peux m'appeler Harry si tu veux !" répondit-il avec un faux sourire arrogant. Il ne savait honnêtement pas d'où venait cette confiance.

A chaque fois qu'il était autour de son nouveau parent, il la sentait. Il avait l'impression que rien de mal ne pourrait l'atteindre. Et il en était content. Sans cette dernière, il n'aurait jamais réussi à aller aussi loin aujourd'hui.

Daphnée, au lieu de répondre, se leva, épousseta sa robe, et suggéra : "Je dois encore te montrer la chambre de ma sœur. Nous verrons après où en est la discussion. Suis-moi… Potter".

Son visage n'était pas le plus accueillant du monde, mais Harry était déjà heureux de l'évolution. Leur relation était passée de hostile à neutre. Un bon début selon lui.

28/12/1991, 18H34, Manoir Greengrass, Angleterre:

"Mais Hadrian, si tu modifies cette rune là, le serpent sera remplacé par un porc non ?" demanda Alexander inquiet.

"Tu crois ? Je ne-", commença Hadrian avant d'être brusquement coupé par l'apparition d'un énorme porc bleu au milieu du bureau du Lord Greengrass.

Les deux avaient échangé pendant un long moment, et ils avaient réussi à se mettre d'accord sur les termes de l'alliance. Hadrian avait observé le comportement d'Alexander. Et contrairement aux réunions du Magenmagot où il gardait un œil sur tout le monde, là il pouvait se concentrer à cent pourcent sur lui.

Ce qu'il avait le plus apprécié chez l'homme était son amour pour ses filles. Malgré la peur qu'il avait de lui, il n'a pas hésité à rediscuter les termes de l'alliance quand cela n'avantageait pas ses enfants. Et rien que pour cela, il respectait l'homme.

L'alliance était presque uniquement politique. Ils avaient chacun exprimé leur avis sur différentes questions, et s'étaient rendu compte qu'ils avaient des opinions similaires. Cela fit comprendre à Hadrian quelque chose qui aurait dû lui paraître évident. "Je ne suis plus dans la faction lumineuse, je suis dans la faction grise. Il faudra que je modifie ma place au Magenmagot", nota-t-il mentalement.

Après cela, Ophélia, remarquant que leurs enfants n'étaient pas encore revenus, avait suggéré aux hommes de continuer leur discussion dans le bureau, ce qu'ils avaient fait.

Ils discutèrent de sujets variés, et le voyageur temporel dû admettre qu'il se sentait vraiment à l'aise avec Alexander.

Contrairement à Mme Londubat ou à Albus, les deux étaient plus proches en termes d'âge. De plus, leur goût pour le combat et leur personnalité collaient. Constatant cela, et sachant que l'alliance avait déjà été approuvée, Hadrian se relâcha un peu et laissa ressortir partiellement le petit garçon espiègle qui sommeillait en lui.

C'est comme cela qu'ils s'étaient retrouvés dans cette situation. Suite à une discussion sur l'utilité et le fonctionnement des runes d'invocation, Hadrian avait proposé d'invoquer un animal. Cependant, il semblerait qu'il y eut un imprévu…

Toc* *Toc* "J'entre !" entendirent-ils depuis la porte. Alexander se retourna précipitamment, et vit sa femme entrer dans la pièce avec un plateau sur lequels trois tasses de thé étaient délicatement posées. Elles s'arrêta net en voyant la scène.

"Hum… Je sais que je ne devrais pas m'immiscer dans les histoires politiques entre nos familles… Mais puis-je demander pourquoi il y a un gros cochon bleu qui vous écrase Lord Potter ?" questionna-t-elle en regardant Hadrian. Son ton était si calme, si plat, que lui-même se demandait si elle comprenait vraiment la situation.

"Oh euh, ce n'est rien Ophélia. Attendez un instant". Après s'être exprimé, Hadrian invoqua sa baguette et fit exploser le cochon qui l'écrasait. Il se releva habilement, et secoua à nouveau sa baguette, restaurant entièrement le bureau.

"Ce sort ! Ce n'est pas Réparo, mais il a pu malgré tout quand même nettoyer la pièce. Impressionnant !" s'exclama Alexander. Il fallait admettre qu'Hadrian pouvait le comprendre. La première fois qu'il avait lancé de la magie du temps, il avait été tellement émerveillé qu'il avait relâché sa concentration et fait tomber sa baguette.

"Oui, c'est une petite astuce que j'ai récupérée au cours de mes voyages. Plutôt utile si je dois être honnête. Merci pour le thé Ophélia", déclara Hadrian avant de retourner s'asseoir au bureau. Ils reprendraient leurs expériences plus tard.

"Et sinon, que fait-on pour les enfants ?" interrogea Alexander en se laissant tomber sur une chaise à côté de sa femme.

"Pour Daphnée et Harry ? Laissons-les faire leur vie. Si nous mettons en place un contrat de mariage ou quelque chose du genre, nous perdrons leur confiance. Maintenant qu'ils se connaissent, faire perdurer l'alliance ne devrait pas être un problème. Nous devons juste espérer qu'ils s'entendent bien. Si quelque chose de romantique se développe… Eh bien… Nous aviserons ?" souffla Hadrian, paraissant douter fortement de cette dernière possibilité .

Il avait vu l'atmosphère froide pendant le repas entre son jeune lui et la plus grande des filles Greengrass. Leur départ l'avait initialement inquiété. Laissés seuls, il ne pourrait plus surveiller Harry. Et s'il disait une bêtise qui causait des soucis à l'amitié entre Alexander et lui ? L'horcruxe dans sa tête causait parfois des crises de colère assez… fortes. Il se souvenait encore de la fin de sa cinquième année.

Heureusement, comme pour le rassurer, il vit les deux filles Greengrass accompagné de son 'neveu' débarquer dans la pièce une fois de plus. Cette fois-ci, néanmoins, la jeune Daphnée ne semblait plus ouvertement hostile avec Harry. "Un bon début je suppose".

"Père, il se fait tard. Les Potter restent-ils ce soir ?" demanda Astoria en sautant sur les genoux d'Alexander. "Non, nous allons partir. Nous avons encore des choses à mettre en place avant la rentrée" répondit doucement Hadrian en jetant un coup d'œil à Harry. Le jeune garçon hocha la tête en montrant Daphnée du regard.

"Au moins ça s'est bien passé", se rassura-t-il.

Une fois le thé fini, les Potter firent leurs adieux, Harry entrant dans la cheminée en premier. "Je t'enverrais une lettre te donnant l'autorisation d'agir en tant que régent quand je serais indisponible Alexander, ça te va ?".

"Pas de problème. Tiens, une copie du contrat de sang de l'alliance. Garde en un exemplaire, on sait jamais. J'attendrai de tes nouvelles Hadrian. A bientôt !" salua le chef de famille en serrant la main du Lord en face de lui.

"Au plaisir, à bientôt, et à vous aussi Ophélia, Daphnée et Astoria". Suite à cela, il entra à son tour dans la cheminée, et prenant la poudre de cheminette dans sa main libre, cria : "Manoir Potter !". L'instant d'après, il était partit.

"Qu'en penses-tu mon chéri ?" demanda Ophélia Greengrass à son mari après le départ des Potter. "C'est un sorcier très puissant, très intelligent et qui sait ce qu'il fait. Je pense qu'aujourd'hui, la maison Greengrass a gagné un formidable allié. Astoria, Daphnée, je compte sur vous pour rester poli avec le jeune Harry. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cette opportunité, compris ?"

Daphnée hocha la tête sans dire un mot, surprenant sa mère qui s'attendait à plus de réticence. La plus jeune fille, quant à elle, répondit : "Pas de soucis Papa ! Mais ne t'inquiète pas, Harry est super gentil !"

"Tant mieux ma chérie… tant mieux".

05/01/1992, 22H41, Manoir Potter, Angleterre:

Hadrian était très satisfait de ses avancées au cours des vacances. Il avait pu rencontrer le jeune Harry et nouer un lien fort avec lui. A côté de cela, il avait sécurisé plusieurs alliances avec des Lord éminents du Magenmagot, et avait même trouvé un régent et ami en la personne de Alexander Greengrass.

Sa relation avec Harry était très spéciale. Même si Harry s'est ouvert à lui rapidement, il eut du mal à gagner l'entièreté de sa confiance. Il pouvait comprendre cela, il avait été à sa place, littéralement.

Il avait passé les vacances à alterner entre rencontrer des alliés, enseigner à Harry la magie, à la fois pratique et théorique, et lui faire découvrir les traditions de ce nouveau monde. En effet, il voulait que son jeune lui comprenne qui il est vraiment, et qu'il soit conscient de son pouvoir politique ainsi que de son potentiel magique.

Il savait cependant que tant qu'Harry aurait l'horcruxe dans sa tête, il serait incapable de s'épanouir entièrement. Ses réserves magiques le retiendraient, et en situation de duel, cela pourrait s'avérer fatal.

Avec sa vue magique, il voyait très bien l'amas de magie noire qui s'accumulait dans sa tête. Et s'il voulait qu'Harry puisse grandir et se développer normalement, il devrait parler avec Albus à ce sujet.

C'est pour cette raison qu'il sortit une lettre. Il écrit ses observations, en laissant habilement de côté le fait qu'il savait ce que c'était, et la donna à Hécate. "Emmène-là à Albus s'il te plaît ma fille", indiqua-t-il à la chouette qui s'envola aussitôt. S'il voulait retirer le morceau d'âme d'Harry, il vaudrait mieux en parler avec le vieil homme. Leurs connaissances en commun sur le sujet devraient leur permettre de trouver une meilleure solution qu'attendre un sortilège de mort de Voldemort.

Quelques jours auparavant, Harry lui avait demandé qui était Nicolas Flamel. Il avait expliqué rapidement qui était l'homme et, ensemble, ils avaient fouillé la bibliothèque Potter pour y trouver plus d'informations. Hadrian savait déjà quoi et où chercher, bien évidemment. Mais il préférait qu'Harry découvre par lui-même. Pour cette raison, il avait joué la surprise lorsqu'Harry sortit d'une des rangées de la grande bibliothèque en criant : "J'ai trouvé !".

Après cela, Harry s'ouvrit totalement à lui. Il lui parla du troisième étage avec le gros chien sur une trappe, et de toutes leurs découvertes. Hadrian, quant à lui, ne voulait pas risquer de le mettre en danger comme le faisait Dumbledore. Il savait que c'était égoïste, mais il s'inquiétait pour le garçon, et le considérait même comme son fils. Il ne pouvait pas risquer de le perdre. Ni pour le monde sorcier, et ni pour lui-même. C'est pourquoi il lui demanda de ne plus s'en approcher, et qu'il réglerait cela avec Albus. Il avait peu d'espoir, mais qui sait ? Peut-être qu'Harry tenait plus à ses paroles qu'il ne le croyait…

"Demain, il retourne à Poudlard", soupira-t-il en se laissant tomber sur son bureau. Il le savait, les choses allaient s'accélérer. Harry, possédant désormais plusieurs autres connaissances et alliés comme Neville Londubat ou Daphnée Greengrass, ne laisserait pas Voldemort agir dans l'école.

Quant à lui, il devrait partir au Mexique. Il avait trop attendu. Il ne pouvait plus la repousser. Il devrait retourner à la guerre.

Secouant la tête, il sortit de son tiroir la liste qu'il avait écrit et raya :

- Trouver un régent pour éviter de subir toutes les réunions du Magenmagot (Greengrass de la faction neutre pourrait être un atout).

Maintenant, les choses sérieuses allaient commencer. Plus de retour en arrière possible. "Allez, dodo maintenant".

06/01/1992, 09H10, King's Cross, Angleterre:

Le duo Potter arriva en avance sur le quai. "Le train part à 9H30, tu as le temps de trouver une place tranquillement comme ça", dit Hadrian en tapant délicatement Harry dans le dos. Le plus jeune sentit une petite vague de magie le parcourir au geste. Son oncle essayait de le rassurer sans doute.

Les vacances qu'il avait passées avec Hadrian Potter avaient été les meilleures semaines de toute sa vie. L'homme avait pris soin de lui mieux que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Si chaque vacance de sa vie se passait comme celles-ci, il savait qu'il n'aurait jamais à se plaindre.

Malgré tout, il se souvenait de son rôle. Il devrait être celui qui vaincra Voldemort. Et même s'il était devenu plus fort grâce à l'entraînement de son oncle, il était encore loin de pouvoir rivaliser avec le monstre qui avait tué ses parents. Et il le savait.

Au loin, il aperçut Hermione se séparer de ses parents et monter dans le train. Ses yeux continuèrent de balayer la station, et il vit également Daphnée avec son père discuter. Son oncle sembla les remarquer aussi et les emmenèrent vers les Greengrass.

"Alexander ! Comment tu vas ?" lança Hadrian en saluant la jeune Daphnée et son père d'un coup de tête.

"Oh Hadrian, c'est toi ! Je vais bien et toi ? Je disais au revoir à Daphnée. Et bonjour à vous héritier Potter".

Alexander, même s'il s'était relâché avec Hadrian, maintenait une certaine forme de respect envers le jeune garçon. D'abord, car, celui-ci avait vaincu le seigneur des Ténèbres, mais aussi pour ne pas risquer de se mettre Hadrian à dos. Il savait que cela, s'il arrivait, lui serait fatal.

Ils échangèrent rapidement sur le quai, parlant des dernières réunions du Magenmagot. Pendant, ce temps, Daphnée et Harry s'écartèrent un peu pour discuter. "Potter, je ne sais pas ce que t'a dit ton oncle, mais il vaudrait mieux que l'on ne soit pas vu par toute la population étudiante. Ce n'est pas contre toi, mais les Serpentards sont assez… vicieux avec ceux qui ne correspondent pas à leurs attentes…" expliqua Daphnée, montrant pour une fois une forme d'inquiétude.

"Ne t'en fais pas pour ça. On se parlera par lettre si on a besoin de se voir. Ça te va ?" proposa Harry en baissant le ton. Il ne voulait pas causer de problèmes à Daphnée.

"Ça me va. Utilise juste ton cerveau pour une fois, et n'utilise pas ta chouette. Elle est trop reconnaissable. Va à la volière, il y en a plein là-bas".

Harry hocha la tête, et les deux retournèrent vers leur parent respectif. Alexander salua Daphnée une dernière fois et transplana.

Hadrian, quant à lui, se baissa au niveau d'Harry. "Rappelle-toi Harry, s'il se passe quoi que ce soit, n'hésite pas à m'envoyer un hibou, et j'arriverai aussitôt. Et je te fais confiance, ne va pas dans cette pièce du troisième étage. J'ai parlé par lettre avec Dumbledore, et le vieil homme m'a dit qu'il avait tout sous contrôle. Mais s'il se passe quoi que ce soit, préviens-moi, d'accord ?".

"Ne t'inquiète pas, je te préviendrai. Merci pour tout oncle Hadrian… Ce que tu as fait pour moi pendant ces vacances… Je ne l'oublierai jamais. Je sais que tu ne seras pas là pendant les prochaines vacances… Tu vas me manquer", avoua Harry.

Soudain, le train sonna. "Allez, on reparlera par chouette. Amuse-toi bien !" lança Hadrian en serrant le petit garçon dans ses bras. "Merci ! À cet été !" répondit celui-ci en s'enfuyant dans le train.

Hadrian regarda Harry s'éloigner et entrer dans le train. Lorsqu'il fut hors de vue, il transplana.

Maintenant qu'Harry était parti, il pourrait repasser aux choses sérieuses. Une guerre l'attendait, et il comptait bien y mettre fin.

Dans son bureau, il se changea, enfilant sa tenue de combat. Il vérifia son équipement, et, baissant sa capuche, attrapa une petite chaussure posée sur son bureau.

Il prit une grande inspiration et murmura "Mexico". Le portoloin s'activa, et Hadrian ainsi que la chaussure disparurent tous les deux du Manoir Potter.