Bonjour !
Ceci est un recueil de ficlets que je vais écrire tout au long du mois de juin (et peut-être un peu après si je prends du retard) sur notre serveur discord Potterfictions pour célébrer le mois des fiertés.
Chaque jour (si tout va bien), je vous partagerai le ficlet écrit d'après le prompt du jour et les éventuelles contraintes ajoutées.
Ce sera un recueil multi pairing, multi personnages avec un rating qui pourra évoluer en fonction des sujets.
J'en profite pour dire une nouvelle fois que je ne partage pas et que je condamne les propos transphobes de JKR.
...
Jour 1 :
- Prompt : Coming-out
- Contraintes : Période Golden trio ; Écrire au présent ; Amortentia ; Dans un moyen de transport ; "Il faut du courage pour affronter ses ennemis mais il en faut encore plus pour affronter ses amis" ; Cédric Diggory ; Intégrer une feuille de salade qui ne doit pas être mangée
Le courage
Cédric n'est pas un couard. Il a été réparti à Poufsouffle, mais il ne manque pas de courage. Pourtant, alors qu'il rejoint le compartiment du Poudlard Express dans lequel ses amis sont déjà installés, il doute de lui-même.
Il y a de l'animation dans le compartiment, tout le monde raconte son été et le sujet de l'attaque à la Coupe du Monde est sur toutes les lèvres. Cédric essaye de sourire et de se montrer joyeux, mais il reste préoccupé. Il s'installe entre Patricia et Evelyn. Kenneth est juste en face et lui fait un signe de tête aimable. Les papillons dans le ventre de Cédric s'éparpillent sans lui demander son avis. Quel idiot il est ! De toutes les personnes qui gravitent autour de lui, il a fallu qu'il s'amourache d'un Gryffondor qui se sent mieux avec les Poufsouffle que dans sa propre maison. Il faut dire que les jumeaux Weasley lui ont mené la vie dure, à ce pauvre Kenneth, et il s'est réfugié là où il s'est senti accueilli.
La sensation d'être un dégonflé reprend sa place alors que Cédric se morfond en silence depuis des mois. Il n'a osé en parler à personne : qui pourrait comprendre ? Pourtant, il a eu des idées farfelues pendant les vacances, il s'est même surpris à acheter de l'Amortentia au marché noir pour le refiler à Kenneth. La fiole ne quitte pas sa poche, de peur que quelqu'un tombe dessus. Il l'a fait tourner entre ses doigts pendant des heures, il l'a reniflée des centaines de fois. Son odeur est censée être différente pour tout le monde. Pour lui, ça sent la cire pour balais, le café noir et le bois de santal. Il sait qu'il ne l'utilisera jamais, cette fiole, mais elle est là et elle le rassure.
Les heures passent et le train cahote. Cédric maudit son immobilisme, sa frilosité. Il se lève dans l'idée de se dégourdir un peu les jambes et traverse le train en long en large pendant une bonne demi-heure. Il se dit qu'il va finir par réunir son courage, ça ne doit pas être si compliqué tout de même ! Il ne regarde pas où il met les pieds et soudain il est déséquilibré. Il bat des bras un instant comme un imbécile et tombe brutalement sur les fesses. Il grimace, le plancher du train est dur ! Il s'apprête à se relever quand son regard tombe sur sa chaussure de laquelle dépasse un truc vert. Il ramène son pied vers lui et détache du bout des doigts une feuille de salade écrasée, gluante. Il la jette plus loin avec un frisson de dégoût et s'essuie la main sur son pantalon. Un ricanement s'élève non loin : Warrington et Pucey, évidemment ! Ils sont pliés de rire et le pointent du doigt. Cédric ignore ces deux crétins et tente de se relever.
— Un coup de main ?
Cédric en retombe sur les fesses. Des doigts se matérialisent devant lui, Cédric les saisit avec reconnaissance. Ils sont doux et chauds. Une fois debout, il répugne à les relâcher. Quelques centimètres le séparent de Kenneth et son parfum au bois de santal semble embaumer tout le couloir. Son regard se perd dans celui de Kenneth, poursuit jusqu'à sa bouche avant de revenir à ses yeux bleus. Il a du mal à respirer et les papillons dans son ventre volent avec tant d'ardeur qu'il en a presque la nausée. La main dans la sienne est chaude et les doigts se referment un peu plus autour des siens avant de le tirer vers l'avant. Juste un peu, mais c'est suffisant. Cédric a oublié qu'il a un public hilare de Serpentard, il se penche et embrasse son ami. Ce dernier sourit contre ses lèvres et répond à son baiser.
Il y a tant de bruit dans le couloir que Cédric se sépare de Kenneth pour comprendre ce qui se passe. Il réalise alors ce qu'il vient de faire et ses joues s'empourprent. Mais il n'a pas honte de lui et il ignore les moqueries des autres tandis qu'il guide Kenneth jusqu'à leur compartiment. Il est fier, il a trouvé le courage qui lui manquait et il a l'impression qu'il flambe dans sa poitrine. Les mots de Dumbledore résonnent en lui « Il faut du courage pour affronter ses ennemis, mais il en faut encore plus pour affronter ses amis ». Résolu, Cédric ouvre la porte du compartiment d'un geste sec et y entre en gardant la main de Kenneth dans la sienne. Les discussions s'arrêtent et ses amis les fixent avec de grands yeux.
Cédric s'assoit en gardant Kenneth près de lui, puis la tête haute, il sourit et dit :
— Au fait, je suis bi.
