Dorea, ce matin-là, entra dans la salle-à-manger, le pas légèrement hésitant. Comme d'habitude, les trois Malefoy étaient présents, mais cette fois, également Bellatrix Lestrange. Elle était assise à côté de sa sœur, néanmoins, à la différence de la blonde qui était l'élégance incarnée, la brune était avachie sur sa chaise, les pieds chaussés de ses éternelles bottines noires, posées en biais sur la table.
À cet instant, un hurlement provenant des caves, déchira la plénitude des lieux, et Dorea sursauta, se retournant vers les escaliers.
- Tiens, mais c'est la petite Arty ! dit alors une voix railleuse dans son dos.
La rousse pivota lentement et vit Lestrange l'observer moqueusement. Drago face à elle, tout comme ses parents, continuait de déjeuner comme de si rien n'était, tandis que les cris et les geignements résonnaient entre les murs de la pièce.
La jeune femme recouvra alors un air impassible, et alla s'installer à sa place habituelle, qui n'était autre qu'à côté de Drago.
- Qui est-ce qui se trouve en bas ? demanda-t-elle d'un ton indifférent.
- Charity Burbage, annonça fièrement la femme mangemort.
Dorea, qui versait du thé dans son bol suspendit son geste et releva le chef si soudainement qu'elle en fit craquer les os de sa nuque.
- Mais… ce n'est pas le professeur d'Études des Moldus ? fit-elle sans cachée son étonnement.
- Elle-même, sourit Bellatrix en découvrant ses dents noircies.
Dorea inspira puis expira et poursuivit sa tâche. C'était sans compter l'insistance de Lestrange. Cette dernière se réinstalla correctement sur sa chaise et s'accoudant sur la table, elle se pencha en direction de la rousse.
- Sais-tu pourquoi elle est ici ?
- J'imagine que sa dévotion indécente pour les moldus, nous répugne, répondit placidement Dorea en remuant son thé.
La femme mangemort se mit à doucement ricaner et Dorea rehaussa ses prunelles, l'affrontant du regard.
- Tu es forte Arty, très forte, même, murmura la brune.
Le temps s'arrêta brusquement. Lucius avait levé son nez de la Gazette, Narcissa posa sa propre tasse aussi silencieusement qu'elle le pouvait et Drago ne cessait de fixer ses mains sous la nappe immaculée. Puis brusquement, Lestrange se leva, contourna la table et attrapa le bras de la jeune femme d'une poigne forte, puis la tira pour la relever, la traînant à sa suite.
- On va voir si tu fais toujours la fière après ça ! cracha Bellatrix.
Épouvantée, Dorea se laissa emmener vers les escaliers qu'elle n'eut d'autre choix que de dévaler, glissant sur une ou deux marches au passage. Elles arrivèrent très rapidement dans les caves humides du Manoir, où plusieurs geôles ont été aménagées. Elles passèrent devant celle de Garrick Ollivander, puis à mesure qu'elles s'ancraient dans les tréfonds des sous-sols, les hurlements s'intensifièrent. Finalement, la mangemort s'arrêta devant une cellule entrouverte où une femme blonde, les cheveux noircies par la saleté, de même que sa tenue, un gilet et une jupe longue d'une couleur boue ainsi qu'un chemisier autrefois blanc, était courbée sur une chaise au centre de la pièce. Devant elle, Fenrir Greyback se tenait debout de toute sa hauteur.
Il vrilla ses yeux affamés vers la rousse et sourit de ses dents jaunâtres et pointues. Dorea se mit soudainement sur la défensive. Ce sale… la rage s'infiltra en elle comme une coulée de lave incandescente. Elle s'arracha de la poigne de Lestrange dont son bras commençait à s'engourdir, mais resta néanmoins immobile au pas de la porte. Greyback fit un pas vers elle, mais elle l'interrompit, d'un ton froid et menaçant.
- Tu me touche, je peux t'assurer que la torture que t'a fait endurer Malefoy sera douce à tes yeux en comparaison de la mienne.
- Le maître m'a fait relâcher cette nuit, lors de son arrivée. Ne crois pas que toi ou ton petit copain vous vous en sortirez comme ça.
- Tu veux peut-être tester ? Contrairement aux autres mangemorts, je n'ai pas besoin de baguette pour torturer.
- Des mots, toujours des mots Arty, se moqua Lestrange.
- Que se passe-t-il ici ?
Une voix doucereuse, sifflante, et glacial se fit entendre derrière eux. Dorea sentit les poils de ses avants bras se redresser subitement.
- Maître ! bredouilla Lestrange à ses côtés en s'échinant devant le Seigneur des Ténèbres.
Dorea fit de même, se penchant dans une révérence respectueuse. Tandis qu'elle restait courbée, elle vit la robe de Voldemort, trainant sur le granite poussiéreux, s'avancer vers elle.
- Redresse-toi Dorea, ordonna-t-il alors qu'il s'arrêtait devant elle.
La jeune femme s'exécuta, faisant front au regard rougeoyant du Mage Noir.
- As-tu été traité correctement durant mon absence ?
- Parfaitement, maître, répondit Dorea.
Elle mit ses mains derrière le dos.
- Bien, siffla-t-il satisfait. Je récompenserai les Malefoy pour leur admirable hospitalité. Après tout, tu es une invitée de marque dans cette maison.
- Pas autant que vous, mon Seigneur, sourit timidement la jeune femme tout en soutenant le regard du Lord.
Ce dernier pénétra un instant son esprit, Dorea le laissa faire, puis il ressortit aussitôt.
- Il est agréable de voir comme tu manœuvre aussi bien tes mots que ton intelligence Dorea.
Elle lui adressa un regard gratifiant tandis qu'il se tournait vers la cellule.
- Tu es venu voir notre nouvelle proie ?
- Je me suis demandé ce qu'étaient ces cris persistants lorsque je suis descendue dans la salle du petit-déjeuner, maître.
- J'espère que Greyback s'est bien occupé du professeur Burbage ? demanda-t-il à l'adresse du lycanthrope.
- Comme vous me l'avez demandé, grogna celui-ci.
- Néanmoins – il fit un pas dans la cellule ouvrant la porte d'un geste nonchalant de la baguette – je me demande si on ne devrait pas passer à la vitesse supérieure ?
- Maître, je peux prendre le relais, proposa Bellatrix d'un ton suppliant.
- J'aime ta soif de sang Bellatrix, dit Voldemort en se tournant vers la brune. Mais je pense qu'il est temps pour Dorea de réaliser son… comment dises les moldus ? Ah oui, son baptême du feu. À moins, bien sûr, que ce ne soit trop pour toi, Dorea ? termina-t-il en déviant ses prunelles rouge sang vers cette dernière.
Dorea compris aussitôt qu'il la mettait à l'épreuve. Et qu'il testait sa loyauté. Elle vit du coin de l'œil, Bellatrix et Greyback échanger un sourire mauvais.
La jeune femme, sans hésiter une seule seconde, s'étant préparé à ce genre de situation depuis des semaines, depuis même ce jour où Dumbledore lui avait demandé l'impossible, elle pénétra à son tour la cellule. Elle se dégoûtait avant même d'avoir commençait. Mais c'était nécessaire. Sans cela, elle échouait. Sans cela, elle mourra. Alors elle devait le faire.
Elle passa d'un pas lent devant Voldemort puis Greyback. D'ailleurs elle lui jeta un regard hargneux et ce dernier se recula, se mettant délibérément en retrait.
Elle pivota face au professeur Charity Burbage puis s'agenouilla face à elle.
Les sanglots de la femme la déchiraient de part en part. Elle prit son visage en coupe, le redressant pour encrer son regard dans le sien. Subtilement, elle lui envoya toute la désolation qu'elle ressentait. Contractant la mâchoire, la bile lui remontant dans la gorge, elle la fixa puis brusquement :
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH ! JE BRÛÛÛÛÛÛÛÛLLLLLE ! AAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH ! AU SEEEEECCCCCOOOURS ! AAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH !
La femme s'arquait, et tentait de s'échapper. Dorea se releva lentement sous le regard éberlué de Lestrange et Greyback.
L'ancienne serpentard rebroussa alors chemin, puis s'arrêta devant le Seigneur des Ténèbres, s'inclinant légèrement.
- Incroyable ! dit-il.
Elle crut vomir, perçevant l'admiration de Voldemort dans le ton de son sifflement.
- Tes pouvoirs sont une véritable source d'émerveillement, Dorea.
- Mes pouvoirs sont à votre service, mon maître, dit la rousse en se redressant.
Puis elle tourna la tête vers la femme qui hurlait toujours.
- Je pense qu'elle en aura pour une bonne heure sous ce traitement, ajouta-t-elle. Si vous avez besoin de moi, pour autre chose, n'hésitez pas. Je me ferais une joie de vous servir.
Voldemort leva le menton de sa tête de nasique et la jaugea de sa hauteur.
- Oui, fit-il avec lenteur. J'aurais certainement besoin de toi prochainement.
- C'est un véritable honneur, maître. Puis-je ? acheva-t-elle en esquissant un geste de main vers le couloir.
Voldemort l'ignora, portant son attention vers le professeur Burbage. Ce qui signifiait qu'elle pouvait partir. Elle sortit de la cellule, d'un pas nonchalant. Ce fut enfin lorsqu'elle atteignit les escaliers remontants vers les rez-de-chaussée, qu'elle pressa le pas, courant presque à travers les deux étages pour rejoindre au plus vite sa chambre.
Deux minutes plus tard, elle vomit son repas de la veille dans la cuvette des toilettes de sa salle de bain.
Qu'avait-elle fait ? Qu'avait-elle été obligé de faire ? À cette pensée, elle balança sa tête une fois de plus dans la cuvette et dégobilla ses entrailles.
Elle se redressa, tant bien que mal, se tenant au rebord comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage. Ces deux dernières semaines, sans la présence de Voldemort dans le Manoir, avaient été une parenthèse qui avait suspendu le temps. Mais la dure réalité était revenue sitôt le matin même : ils étaient en guerre, dans un milieu hostile, où chacun se battait pour sa survie. Si ça n'avait pas été Burbage, ça aurait été elle. La voilà cette réalité dans laquelle ils vivaient dorénavant.
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Dorea n'était pas redescendu depuis, ayant perdu soudainement l'appétit. Toutefois, sachant la présence du Mage Noir dans les lieux, elle ne devait pas tarder à se montrer pour prouver son indifférence aux événements survenue durant la matinée. Si elle continuait à se cloitrer dans cette chambre, cela paraitrait aussi étrange que si elle avait refusé de torturer cette pauvre Burbage.
Assise sur son lit et soupirant de lassitude, elle rangea son carnet dans la poche de son manteau en cuir noire, décidée à parler à Drago.
La serpentard quitta sa chambre pour se diriger directement vers celle du blond, un étage au-dessus.
Elle arriva très rapidement devant la porte de ce dernier, lorsqu'il l'ouvrit lui-même, s'avançant vers la sortie. Il pila net sur place lorsqu'il se rendit compte de la présence de la jeune femme. Tous deux se dévisagèrent un instant, puis Drago se décala, la laissant entrer. Il referma la porte et Dorea saisit le petit journal qu'elle tendit à Drago.
- Tout est expliqué là-dedans, fit-elle alors qu'il saisissait le carnet entre ses mains. Tu verras qu'il y a quelques… pages destinées à Harry. D'autres sont des recherches, des notes… Je te laisse le temps de lire ce carnet. Mais… je t'en supplie, caches le correctement. Si une personne le trouve, quel qu'elle soit, cela mettrait en péril ma survie, ainsi que celle du professeur Rogue.
Dorea le contourna et se dirigea vers la porte.
- Rogue ? fit Drago en la suivant des yeux, les sourcils froncés.
- Tout est expliqué là-dedans, Drago.
Puis elle sortit de la chambre, laissant un Drago complétement perdu et chamboulé.
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Durant toute la journée, Dorea la passa à l'extérieur, tâchant d'éviter le plus possible le Manoir et les incessants cris de douleur du professeur Burbage. Néanmoins, elle fut contrainte de se préparer pour le dîner et rentra lorsque le soleil commençait à décliner.
C'est donc avec un nœud dans le ventre qu'elle se prépara soigneusement, tâchant de se fondre dans le paysage et de ne pas dénoter avec les autres convives qui seraient présent. C'était à dire : les Malfoy, Bellatrix, les Carrow et Rogue. En bref, les plus proches du Seigneur des Ténèbres, qui lui-même participera aux « festivités ».
Espérant que ça ne se passerait pas comme la dernière fois, elle se vêtit d'une robe longue et noire tout découpé entièrement dans un tissu de velours. L'encolure bateau laissait découvrir la naissance de ses épaules et les manches descendant jusqu'à ses poignets lui donnait l'air sinistre. Elle releva ses cheveux en une queue de cheval simple puis traça un trait de crayons noir autour de ses yeux.
Inspirant profondément, puis expirant un souffle tremblant, elle ferma les yeux et s'obligea à se calmer. Cela n'allait durer qu'une heure, une heure et demie tout au plus, ensuite elle pourra s'enfermer dans sa chambre et gerber le repas qu'elle n'aura pas eu la force de toucher.
Dorea rouvrit les yeux, observa son reflet et se donna le courage d'affronter cela avec dignité. Au moins, elle pourra voir Drago. Et c'était bien cela qui la réconfortait.
Alors qu'elle descendait les marches de pierre, elle se mit à penser à lui. Avait-il lu son carnet ? Certainement. Avait-il des questions ? Lui en voulait-il ? Était-ce réellement fini entre eux ? Peut-être était-ce pour cela qu'elle ne l'avait pas vu de la journée ? Peut-être qu'il estime que la sécurité de sa famille était bien plus importante que la sienne ? Peut-être avait-il finalement fait son choix ? Son estomac se tordit de douleur à l'idée même s'il pourrait la laisser tomber. Qu'il pourrait choisir sa famille au lieu d'elle. Mais n'était-ce pas la finalité du jeu tout compte fait ? Pouvait-elle réellement lui en vouloir s'il faisait ce choix-là ? Pas vraiment… Elle, avait fait son choix, seulement ça n'obligeait pas Drago à lui retourner la pareille. Peut-être devrait-elle lui préciser qu'il n'était pas obligé de la choisir elle, parce qu'elle l'avait choisi lui. Elle ne voulait surtout pas qu'il se sente contraint et forcé.
Elle entra dans le salon et fut surprise de justement trouver le jeune homme seul, installé face à la cheminée. Il avait à la main un verre de Whisky Pur Feu, ce qui n'était pas bon signe…
Le calme apparent lui fit réaliser qu'elle n'avait plus entendu de cris depuis qu'elle était rentré de sa promenade. Ça non plus ce n'était pas bon signe…
Elle toussota discrètement signifiant sa présence et il lui jeta un bref regard dans sa direction. Il avait l'air… indifférent.
- Salut, dit alors la rousse en s'installant sur le fauteuil à côté.
- Salut, dit Drago en plongeant son regard dans les flammes qui crépitait dans l'âtre.
- Je… je suis en avance ?
Il but une gorgée de son alcool.
- Non, tu es à l'heure.
- Ah… alors ils… ils ne sont pas encore arrivés ? en déduis la jeune femme.
- Le maître a annulé le dîner. Nous n'avons plus d'elfe de maison. La proposition de ce soir ne lui plaisait pas, dit-il nonchalamment.
- Qu… Quoi ? Tiny est…
Mais Drago n'eut besoin de répondre et Dorea en eut les larmes aux yeux.
- Et – elle avala sa salive avec une certaine pénibilité – tes parents ?
- Mes parents sont cloitrés dans leur endroit habituel. Ma mère a certainement déjà dû prendre une potion de sommeil sans rêve et mon père doit se saouler dans son bureau.
- Et j'imagine que Bellatrix et le maître sont…
- Crois-moi je ne préfère même pas imaginer ce qu'ils sont en train de faire, ricana Drago en vrillant son regard gris sur elle.
Dorea eut un moment de flottement puis réalisant ce qu'il venait de dire, elle écarquilla d'abord les yeux, choquée puis grimaça sous l'image qui s'imposait à elle.
- Tu veux dire qu'entre ta tante et…
Il opina du chef, la mine dépitée.
- Et ils…
Nouveau hochement de tête.
- Tous les deux…
Drago confirma une fois plus d'un signe de tête.
- Oh mon dieu ! Mais c'est horrible ! s'exclama Dorea.
- Moins fort ! fit Drago à voix basse.
- Oh j'ai envie de vomir…, souffla la serpentard, mettant une main sur sa poitrine.
- Tu n'es pas la seule…
- Comment c'est possible ?
- Tu veux vraiment que je te fasse un dessin ?
Dorea fut secoué par un frisson d'épouvante, ce qui fit sourire le jeune homme d'un air amusé. Il lampa une autre gorgée.
- Au fait, il loge où ? se demanda Dorea à voix haute.
- Dans l'aile ouest du Manoir, expliqua Drago. Elle avait été condamnée depuis la mort de mon grand-père mais ma mère l'a fait réaménager spécialement pour le maître. Ce sont ses quartiers dorénavant.
Sans répondre, Dorea se laissa mollement retomber contre le dossier du fauteuil, plongeant dans ses pensées.
Le silence revint entre eux, la rousse attendant que Drago lui confirme enfin ses doutes. Mais rien ne vint. Au bout de cinq minutes, s'impatientant et ne souhaitant pas errer un peu plus en milieu hostile, elle se leva dans l'objectif de rejoindre sa chambre.
- Je… je vais te laisser alors. Bonne nuit Drago.
Alors qu'elle amorçait un pas pour se diriger vers les escaliers, il l'interrompit :
- J'ai tout lu, Dorea.
Cette dernière pivota lentement sur ses talons et fit front au blond qui la fixait intensément. La jeune femme, toutefois, resta muette, patientant que le blond ajoute quelque chose. Ce qu'il fit.
- Je t'ai véritablement sous-estimé, souffla-t-il dans un murmure.
- J'ai fait ce que j'avais à faire, répondit Dorea simplement.
- Je crois qu'il faut que l'on parle, tous les deux, déclara-t-il avec sérieux.
Bien qu'elle eût tenté de s'y préparer, ce fut l'effet d'une douche froide. Un poids tomba au creux de son estomac. C'était bel et bien fini. Il avait fait son choix.
- Pas ici, pas comme ça, chuchota-t-elle d'une voix tremblante.
- Artwood ! fit Lestrange apparaissant dans la pièce, provenant de la salle attenante qui n'était autre que la salle à manger.
Dorea tourna son regard vers Bellatrix, prise d'une soudaine frayeur. Avait-elle entendu ? Était-ce pour cela qu'elle avait l'air en colère ? Ses yeux ébènes sortaient de leur orbite et une veine palpitait sur le coin de sa tempe.
- Le maître veut te voir, annonça la mangemort d'un ton qui ne présageait rien de bon.
- Euh…
- Tout de suite ! cracha la tante de Drago.
Puis elle se retourna et rebroussa chemin. Dorea la suivit d'un pas hésitant, jetant un regard épouvanté au blond. Ce dernier, dont la peur soudaine traversa son expression habituellement de marbre, se redressa vivement sur son fauteuil, prête à la suivre, mais elle lui fit discrètement signe de rester là où il se trouvait.
