Hello Hello ! Oui... Oui ! Désolé pour ce manque de publication la semaine dernière. Je vais être honnête avec vous, je suis en pleine révision d'examen de droit, et comme je corrige les chapitre au fur et à mesure (parce que c'est pas le plus fun lorsqu'on écrit), et bien j'étais un peu débordée... Sans compter que - bon vous allez être heureux de la savoir - mais j'ai commencé la rédaction de la quatrième partie (c'est une ébauche, rien de fixé). Bref, vous l'aurez compris, j'ai fait un peu ma flemmarde. Mais je vous promet que je me suis remise à la correction et que d'ici samedi j'aurais quelques chapitres d'avance...
Je tiens à remercier les personnes qui me laissent des reviews. Je suis à chaque fois très contente de les lire. Je vais prendre le temps d'y répondre dans le week-end. N'hésitez pas, pour les autres, à reviewver. Ça fait toujours plaisir aux auteurs de voir la réaction des lecteurs. ET j'aimerais beaucoup échangé avec vous.
Sinon, je vous laisse à votre lecture.
Enjoy :)
Dorea suivait la mangemort à travers les dédales de couloirs sombres. Les tableaux accrochés, dont certains représentaient d'illustres ancêtre de la famille Malefoy, la suivait des yeux.
Tandis que la jeune femme et Lestrange montèrent une autre flopée de marche pour gagner un interminable corridor où une seule porte se trouvait tout au bout, la rousse tritura nerveusement ses doigts.
Elle devait à tout prix se calmer. Elle inspira puis expira tâchant de maîtriser son palpitant.
La serpentard ne cessait de se demander si la brune avait entendu leur conversation avec Drago ? Était-ce pour cela qu'elle l'amenait dans les quartiers du maître ? Pour la dénoncer et en finir avec elle ?
Dorea se fit la réflexion qu'ils avaient été imprudents de parler d'un tel sujet alors qu'ils se trouvaient à découvert. Qu'allait-elle dire ? Qu'allait-elle trouver comme excuse pour expliquer… Expliquer quoi d'ailleurs ?
Malgré le sujet sensible, il est vrai que le sujet lui-même n'a pas été clairement évoqué. Probablement se faisait-elle des idées ? Peut-être qu'elle paniquait un peu trop vite ?
Dans tous les cas faire face au Seigneur des Ténèbres, seul à seul, n'était jamais bon signe, pour qui que ce soit.
Les deux femmes arrivèrent enfin face à la porte et la mangemort toqua trois coups discrets, puis ouvrit la porte sans attendre même de réponses.
Lestrange entra dans une pièce particulièrement obscure. C'était un salon, avec pour seuls mobiliers, deux fauteuils faisant face à une cheminée dont le feu ronflait dans l'âtre et était la seule source de lumière des lieux. Un immense tapis recouvrait presque entièrement le parquet poussiéreux. À l'autre bout, se trouvait une grande double-porte, devant laquelle se trouvait Lord Voldemort et son serpent, Nagini.
Dorea pénétra le salon à la suite de la brune qui se courbait déjà dans une révérence adoratrice. Dorea, elle, s'avança jusqu'au centre, puis s'inclina respectueusement devant le Mage Noir, les mains croisées dans son dos.
- Maître, fit la jeune femme avec doléance.
- Tu peux nous laisser Bellatrix. J'en ai fini avec toi pour ce soir, siffla ce dernier.
Toujours penchée, Dorea perçut Bellatrix retenir un gémissement plaintif et tremblant, puis quitta la pièce tout en fermant doucement la porte.
- Redresse-toi, ma chère, dit alors Voldemort en commençant à s'avancer vers Dorea, qui s'exécutait. Tu es particulièrement élégante ce soir, remarqua-t-il. Est-ce pour notre cher Drago que tu t'es vêtue comme cela ?
- Pour lui, effectivement maître. Je ne peux le nier. Mais c'est avant tout une forme de respect pour l'invité d'honneur de cette maison ainsi que mes hôtes, articula-t-elle simplement.
- Ton éducation montre le respect dû à tes maîtres Dorea, affirma-t-il en amorçant un cercle autour d'elle.
Dorea garda le silence et baissa les yeux, affichant un air d'asservissement.
- Sais-tu pourquoi je t'ai fait venir ici Dorea ?
- Non, maître.
Elle maintint les yeux baissés alors qu'il s'arrêta dans son dos. Devant elle, à quelques mètres, Nagini se redressa, la surplombant presque de sa hauteur. Elle était encerclée.
- Je désirerais savoir pourquoi Dumbledore partait si souvent en voyage, l'année dernière ? Le sais-tu ?
- Si je l'avais su maître, aussitôt les pieds ici, je vous aurais informés de ce que je détenais comme informations.
- Et tu l'as fait, dit le Seigneur des Ténèbres en reprenant sa marche. Tes informations, concernant le mariage de ce bâtard de Weasley nous ont été précieuses.
Il revint face à elle, la forçant à le regarder alors que deux de ses longs doigts effilés lui remontèrent le menton. Il encra son regard rougeoyant et Dorea le laissa entrer dans son esprit. Une brume s'épaississait autour d'elle, alors qu'elle se noyait dans les yeux de Lord Voldemort.
« L'adolescente reculant progressivement vers l'arcade, elle fonça alors vers son ennemi, hurlant de rage, maintenant fermement la poignée de son épée de ses deux mains et enfonça le bout dans sa poitrine, puis la lame entière le traversa de part en part. Nott suffoqua et une tache rouge apparut à travers sa robe de mangemort. Dorea se colla à lui et lui murmura entre ses dents, son corps bouillonnant de rage qui criait vengeance :
- Ça c'est pour mon père.
Un silence se fit alors dans la salle et tous cessèrent le combat observant les deux ennemis. Dorea tourna alors l'épée à l'horizontale et contempla dans les yeux Henry Nott, qui lui jugulait.
- Et ça, c'est pour Théo et tout ce que vous lui avait fait subir. »
Puis la scène changea
« Il y a plusieurs sortes d'amour, s'expliqua le mage. Il y a avant tout l'amour fraternel. Harry n'est peut-être pas… Démonstratif, mais s'il t'arrivait malheur, je peux t'assurer qu'il ne s'en remettrait pas. Et puis il y a cet amour, ce lien que tu partages avec tes amis serpentards, qui est devenu fort au fil de l'année. Si fort, que l'on pourrait quasi le comparer au sentiment que tu partages avec ton frère. Et tout compte fait, il y a cet amour que tu n'oses dévoiler, qui t'appartient et que tu ne peux partager qu'avec une personne unique.
La serpentard, comprenant où voulait en venir son professeur. C'est alors qu'elle rougit subitement.
- Ainsi, il y a une chance que je ne devienne pas comme… lui, dit Dorea tâchant de changer de sujet.
- Tu ne deviendras jamais comme Tom Jedusor, Dorea. Tu as été bercée par ce sentiment protecteur depuis la seconde où tu as ouvert les yeux pour la première fois, dans les bras de ta mère.
- Elle m'a abandonné… »
Puis un autre souvenir remplaça aussitôt celui-ci.
« Les ficelles couleur chair se tortillèrent comme de longs vers de terre et se glissèrent sous la porte. Dorea n'entendit rien d'abord, puis la voix de Tonks lui parvint aussi nettement que si elle était à côté d'elle.
- … ils ont fouillé tout le secteur, mais ils n'ont pas retrouvé le serpent. Il semble qu'il ait disparu juste après t'avoir mordu, Arthur … Mais Tu-Sais-Qui n'espérait quand même pas qu'un serpent puisse entrer là, non ?
- Je pense qu'il envoyé en éclaireur, grogna Maugrey, étant donné qu'il n'a pas eu beaucoup de chance ces derniers temps. Il a voulu avoir une vue plus claire de ce qui l'attendait et, si Arthur n'avait pas été là, la bête aurait eu beaucoup plus de temps pour inspecter les lieux. Potter dit qu'il a assisté à tout ce qui s'est passé ?
- Oui, répondit Mrs Weasley, plutôt mal à l'aise. Dumbledore semblait presque s'attendre à ce que Harry ait ce genre de vision.
- Oui, oui, dit Maugrey, on sait bien que ce jeune Potter est un peu bizarre.
- Et Dorea, qu'en penses-tu ? demanda Tonks.
- Elle ne se doute même pas de la puissance qu'elle détient en elle, grogna Maugrey. Ça ne me plaît pas. Ça ne me plait vraiment pas cette aura qui l'entoure. Et j'ai vaincu des voyous de mangemorts moins puissant qu'elle.
- En-tout-cas, Dumbledore n'est pas très inquiet pour Dorea. Il dit qu'elle s'en sortira. En revanche pour Harry …, murmura Mrs Weasley.
- Bien sûr qu'il s'inquiète, gronda Maugrey. Ce garçon voit des choses à l'intérieur même du serpent de Vous-Savez-Qui …
Dorea arracha l'oreille ne pouvant en entendre plus. Elle tourna la tête vers son frère et les Weasley l'air horrifiée, ne comprenant rien à ce qu'elle venait d'entendre. Les rouquins eux, contemplèrent le frère et la sœur, stupéfiés. »
Voldemort lâcha la jeune femme qui expira de douleur, un mal de tête pointant déjà le bout de son nez. Il s'éloigna lentement d'elle, lui tournant la dos.
- J'ai vu beaucoup de souffrance lors de ma première intrusion dans ton esprit, Dorea, déclara le Mage Noir dorénavant. Et j'en vois toujours.
Il refit face à Dorea, qui commençait à avoir chaud. Sa tête lui faisait si mal… Une soudaine envie de vomir émergea.
- Tu as le désir de vengeance Dorea. Un désir ardent, poursuivit-il dans un murmure plus pour lui-même qu'à son adresse. Ton frère, Dumbledore et l'Ordre, n'ont cessés de te réprimer.
Elle courba l'échine, tâchant de soigneusement éviter son regard. Elle ne serait pas en état d'endurer une autre intrusion dans son esprit. Son contrôle avait ses limites. S'il s'introduisait une fois de plus, elle n'était pas certaines de pouvoir lui dissimuler les autres souvenirs qu'elle avait pourtant relégués dans une petite boîte noire qu'elle s'efforçait chaque jour de ne pas rouvrir. Et c'était bien assez dur comme cela. Le cœur battant, elle attendit patiemment que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le- Nom poursuive sa réflexion.
- Je crois que tu es prête, Dorea, dit Voldemort après un interminable silence.
La jeune femme releva la tête, faisant craquer les os de sa nuque par la même occasion. Nagini siffla, ouvrant sa gueule menaçante.
- Maître ?
- Je vais te donner une mission de la plus haute importance Dorea. Si tu réussis, alors tu feras partie intégrante de mes rangs ; tu pourras gagner ta liberté et partir de ce Manoir. Tu seras comme les autres de mes fidèles.
- Ce serait un véritable honneur, maître.
- Si tu échoues, dit-il alors de sa voix suraiguë, je tue le jeune Malefoy sous tes yeux.
Dorea contracta la mâchoire. Il était cruel au point qu'il n'achèverait même pas ses souffrances si cela devait se produire.
- Que dois-je faire ? demanda-t-elle crispée.
- Le ministère, d'après Yaxley, a déjà ouvert le testament et garde en lieu sûr les objets que Dumbledore lègue à ton frère ainsi qu'à cette sale sang-de-bourbe et ce traître à son sang.
- Granger et Weasley, chuchota Dorea.
- Je veux que tu récupères l'épée de Godric Gryffondor, entreposée en ce moment même dans le bureau du Ministre de la magie, Rufus Scrimgeour.
- Vous voulez que… je m'introduise au Ministère ? demanda-t-elle hésitante.
- Oui, dit-il simplement. Je te donne le droit de choisir une personne de confiance pour t'aider dans ta tâche ? Drago, peut-être ?
Ce n'était pas une proposition, mais bien un ordre.
- Il en serait honoré, maître, dit-elle sans la moindre hésitation. Il tient également à prouver sa loyauté, s'inclina-t-elle.
- Je suis magnanime, je ne donne pas de secondes chances.
- Et il en sera extrêmement reconnaissant.
- Alors ?
- Considérez que c'est fait, maître.
- Une semaine. Le délai passé, je vous tue tous les deux.
- Maître, répondit Dorea avec courtoisie.
Il lui tourna le dos et se dirigea vers la double-porte menant à la pièce d'à côté. Lorsqu'il l'ouvrit en grand, pour y entrer, suivit de son compagnon, Nagini, Dorea recula, toujours courbée avec déférence, puis elle sortit du salon à son tour. Lorsqu'elle referma la porte, elle expira fortement, essoufflée d'avoir tant retenue sa respiration.
Il était impératif qu'elle voit Drago. Tout de suite.
Dorea rebroussa alors chemin, tâchant de retrouver la direction du salon. Elle descendit l'escalier en colimaçon qu'elle avait emprunté lors de l'aller, traversa la salle à manger et le salon, et remonta les marches de pierre menant au deuxième étage où se trouvait sa chambre.
À peine eut-elle posé un pied dans le couloir moquetté qu'elle fut projetée contre le mur à sa droite, la lame d'une dague coincée sous sa jugulaire. Elle émit un couinement effrayé et posa les yeux sur son agresseur. À travers la pénombre, elle reconnut Bellatrix Lestrange, l'expression hargneuse, les yeux fous sortant de leur orbite.
- C'était à moi d'accomplir cette mission ! cracha la mangemort. Tu n'es qu'une petite merdeuse qui va tous nous conduire à notre perte. Le maître t'a peut-être à bonne, mais je n'en ai pas fini avec toi. Je suis certaine que tu caches quelque chose. Que tu travailles pour l'autre camp. Et quand le maître s'en rendra compte…
- Ça suffit ! s'exclama Drago qui s'était glissé derrière sa tante, la baguette pointée sur elle.
Lestrange relâcha Dorea qui respira enfin, et se retourna vers son neveu.
- Drago, mon chéri, dit-elle subitement mielleuse. Nous ne faisons que jouer toutes les deux.
- Ne t'approche plus d'elle, ordonna-t-il durement en baissant la baguette.
Bellatrix jeta un coup d'œil fugace à la jeune femme, puis reporta son attention sur le blond. Puis un sourire diabolique se fendit sur son mince visage.
- J'espère qu'elle est aussi bonne au lit qu'on peut l'imaginer pour que tu la défendes ainsi, mon neveu, fit-elle avec un rictus goguenard.
Dorea vit Drago contracter sa mâchoire et serrer un peu plus sa baguette dans son poing. Bellatrix leur lança un dernier regard menaçant à tous les deux, avant de faire demi-tour et de repartir dans l'autre sens.
Alors qu'elle disparaissait au coin du couloir dans les escaliers, Drago, lâchant un souffle irascible, saisit la main de la jeune femme avant de se diriger à leur tour vers les escaliers menants aux quartiers de sa famille.
Dorea, suivant la démarche courroucée du blond, alors qu'il empoignait sa main avec force, tenta de le suivre à petit pas pressé, courant presque derrière lui. Ce fut lorsqu'ils entrèrent dans la chambre de ce dernier, qu'il la relâcha enfin, fermant sa porte à double tour. Il se tourna vers elle, essoufflée et presque rouge de colère.
- Tu ne dois plus te promener seule dans ce manoir. C'est trop risqué, tu entends ?
Dorea, le suivant des yeux, alors qu'il la contournait et commençait à se défaire de son costume, ouvrit la bouche, mais il l'interrompit et poursuivit :
- Que te voulait le maître ? demanda le blond en se défaisant de sa veste.
- Drago …, commença Dorea.
Mais il l'interrompit.
- Que te voulait le maître ? répéta-t-il sèchement en se tournant vers elle.
La rousse, constatant la distance et la froideur qu'exprimait son ancien amant à son égard, retint ses larmes, avalant avec une difficulté certaine sa salive.
- Il m'a donné une mission. Enfin… il nous a donné une mission… à tous les deux.
- Laquelle ?
Sa voix claquait l'air tel un fouet.
- Récupérer l'épée de Godric Gryffondor.
- Celle que Potter a sorti du Choixpeau magique dans la chambre des secrets en deuxième année ?
Dorea opina du chef, s'humectant les lèvres soudainement sèches. Drago inspira et expira, puis s'installa sous le lit, la couverture se gonflant sous son poids. Il posa ses coudes sur le haut de ses genoux, se courbant vers l'avant. Un instant mut par le silence tandis qu'il réfléchissait.
- Celle qui sert à détruire les horcruxes, c'est bien cela ?
Nouveau hochement de tête, mais la jeune femme resta muette, quelque peu troublée. Ainsi Drago avait vraiment lu son carnet de bout en bout…Ses lettres à Harry et ses notes sur les horcruxes ? Il avait réellement porté de l'importance à tout cela ?
- Donc, si je résume la situation, poursuivit-il en fixant le sol sous ses pieds, tu es ici parce que d'une tu voulais me sauver la peau et de deux : Dumbledore vous a donné une mission, à ton frère et toi, celle de détruire les…
- Les horcru…
- Je me fou du nom qu'on peut leur donner, rétorqua Malefoy sévèrement. C'est quoi ces horcuxes ?
- Des morceaux d'âmes du Seigneur des ténèbres.
Drago se figea, observant d'abord la jeune femme, assimilant certainement l'information. Puis il se décomposa, son teint devenant soudainement livide.
- C… Com… Comment c'est possible ? souffla-t-il dans un bredouillement à peine audible.
Dorea eut conscience qu'elle l'avait rarement vu perdre les mots. Vraisemblablement était-ce la première fois ?
- Il… il a découpé des morceaux de son âme, qu'il a renfermés dans des reliques, essentiellement appartenant aux fondateurs de Poudlard ou bien d'une grande valeur ancestrale.
Drago ouvrit la bouche de stupeur, mais aucun mot n'en sortit et Dorea répondit à sa question silencieuse.
- Par un meurtre. Il a découpé chaque morceau de son âme en produisant un meurtre. C'est de la magie très noire.
- Putain, exhala-t-il en dissimulant son visage au creux de ses mains.
Le silence s'imposa de nouveau, la rousse laissant le jeune Malefoy digérer ce qu'elle venait de lui apprendre. Finalement, au bout de plusieurs secondes, il releva la tête, émettant un reniflement contrit.
- Et donc on les détruit avec l'épée, c'est bien ça ?
- Oui, dit Dorea. Dumbledore l'a découvert en détruisant la bague de Gaunt.
- La bague de Gaunt ?
- Un autre horcruxe. C'est un héritage de sa famille, descendante directe de…
- Salazar Serpentard, oui, termina Drago las.
Il regardait autour de lui, mais ne posa pas une seule fois ses orbes métalliques sur elle.
- Apparemment, ce serait cette même bague qui proviendrait des Peverell, ajouta Dorea.
- Des Peverell ? Le conte des trois frères ? demanda Drago en haussant un sourcil.
- D'après Daphné, oui.
C'est à ce moment qu'il tourna lentement la tête vers elle.
- Tu veux dire que Daphné, est au courant que des horcruxes existent ? questionna-t-il avec une certaine mesure dans la voix.
Dorea retint soudainement sa respiration, s'admonestant mentalement. Franchement, elle devait apprendre à se taire parfois !
- Euh… et bien…
Mais il se levait déjà pour venir à sa rencontre, progressant vers elle d'un pas menaçant.
- Il ne t'est pas venu à l'idée de me tenir au courant d'une telle information Dorea ?
- Je… je ne voulais pas te donner plus de soucis que tu n'en avais au préalable.
- MAIS PUTAIN ! IL SE PASSE QUOI DANS TA TÊTE ?! s'emporta-t-il brusquement. J'ai lu l'entièreté de ton carnet ! cracha-t-il véhément. Je me suis demandé, tout du long, si tu étais véritablement folle ou bien simplement idiote ?!
Dorea écarquilla les yeux et ouvrit la bouche bée, choquée qu'il lui parle ainsi.
- J'ai fait ce que j'avais à faire ! s'exclama-t-elle outrée.
- Et il ne t'est pas venu à l'idée que j'aurais aimé être au courant de ce qu'il se tramait dans mon dos ? Parce que si on y pense bien : C'ÉTAIT MOI LE PRINCIPAL CONCERNÉ ! cria-t-il.
Ils étaient à présent suffisamment proches pour que leur nez même s'effleurent. Dorea fronça les sourcils et se recula, secouant la tête de dépit.
- Tu ne m'as pas seulement fait passer pour un faible ! poursuivit Drago. Tu m'as traité comme un enfant ! Incapable de faire ses choix et de réussir quoi que ce soit. Tu n'as pas cru une seule minute en moi !
- Ah, parce qu'il fallait vraiment que je te laisse agir à ta guise ?
- Parce que tu ne l'as pas fait toi ? Tu es allé voir Rogue dans mon dos ! Quelle certitude avais-tu à ce moment-là qu'il travaillait pour le compte de ce grand psychopathe – il désigna la porte d'entrée de la chambre – ou pour ce vieux fou ? Hein ?! Tu as mis délibérément ma vie en danger ainsi que celle de ma mère ! Et pourquoi ?! Pour avoir des réponses ?! C'est bien ce que tu dis dans la lettre à ton frère ?! Non ?!
Drago était à présent essoufflée. Il lui tourna de nouveau le dos, recoiffant nerveusement ses cheveux lisses en arrière.
- Je crois que tu me reprocheras constamment les mêmes choses, souffla Dorea au bord des larmes. Je suis désolé que tu le prennes ainsi. Mais ne crois pas que tu es le centre de tout, Drago. J'ai également une mission. Je suis ici pour détruire Volde…
- Évite de prononcer ce nom ici, siffla le blond en lui faisant de nouveau face.
Dorea inspira puis expira, tâchant de rester calme. Seulement, en cet instant, elle brûlait plus d'envie de lui mettre une claque qu'autre chose.
- Dans tous les cas, cette mission, je la mènerai jusqu'au bout. Je ferais tout pour que mon frère réussisse.
- Et à moi, est-ce que tu as songé une seule seconde, à ce que je pensais de tout ça ?
- C'est évident, dit Dorea en haussant des épaules, tu choisiras forcément ta famille. Et je le comprendrai. Ta mère est tout pour toi. Ne te sens pas forcé de me rendre la pareille pour ce que j'ai fait à ton égard. Je l'ai fait en toute connaissance de cause et je sais à quoi j'encours en intégrant les rangs du Seigneur des Ténèbres. S'il gagne, si mon frère vient à disparaître, alors je suis finie. Car pour le moment, je ne suis ni plus ni moins une arme pour qu'il puisse remporter cette guerre. Mais quand ce sera fait, je ne lui servirai plus à rien. Je serais même dangereuse pour lui. Dès lors il me tuera. Mais si Harry gagne, si chacun de notre côté, on parvient à détruire les horcruxes, alors je terminerai mes jours à Azkaban. Néanmoins, ce sera une douce consolation, car nous serons tous en vie.
Drago resta silencieux et la dévisagea, restant de marbre. Puis il relâcha les épaules et détourna le regard avant de pincer l'arête de son nez.
- Je ne pensais pas que tu me sous-estimais à ce point, soupira-t-il.
- Que veux-tu dire ? demanda-t-elle en grignant le front.
- Je veux dire – il redressa le chef pour lui faire front – que j'étais certain que tu avais beaucoup plus confiance en moi.
Dorea ne comprit toujours pas, ce qui dut se lire sur son expression, puisqu'il s'expliqua.
- Tu crois vraiment que je vais choisir mon père après la merde dans laquelle il nous a mis ma mère et moi ? Je te suivrai n'importe où Dorea. Comment je dois te faire prendre conscience que tu es à présent ma priorité ? Même ma mère l'a compris.
- Mais… justement, tu n'es pas en mesure de changer de camp comme ça…
- Je ne suis dans aucun camp Dorea. Ces conneries de sang-pur ? Ça fait un bon bout de temps que je n'y crois plus. Granger en est la preuve vivante. Depuis que je te connais, j'ai tout remis en question : mes valeurs, mon éducation… Et l'année dernière, avec cette mission, j'ai réalisé que vivre ainsi, sous le joug d'un gars, qui tue par simple plaisir, n'est pas la vie que je souhaite. Ni pour moi et ni pour toi. Sur cette tour d'Astronomie, lorsque Dumbledore tentait de me convaincre qu'il y avait une autre solution… Si tu n'avais pas débarqué, j'aurais fini par obtempérer. Parce que durant tout ce temps, je ne pensais qu'à une seule personne : toi.
Dorea fixa le jeune homme, immobile, intégrant la déclaration qu'il venait de lui faire. C'étaient sans doute les mots les plus magnifiques qu'elle avait entendus de sa bouche, jusqu'à présent.
- C'est donc pour ça que… que tu es en colère. Parce que je suis arrivée et…
- Tout un tas de scénarios se déroulaient dans mon esprit à ce moment-là, la coupa-t-il en poursuivant sa tirade. J'avais même envisagé de fuir avec toi. On aurait eu un grand psychopathe à nos trousses, mais nous aurions été heureux, Dorea. Nous aurions vécu dans un environnement bien plus sécurisant qu'ici. Je ne t'aurais eu que pour moi. Je n'aurais pas été obligé d'imaginer le pire chaque fois que tu fais face au Seigneur des Ténèbres ou que tu tournes à l'angle d'un couloir dans cette maison.
- Mais tes parents… Drago, si Harry réussit, tes parents seront en très mauvaise position…
- Mes parents, j'en fais mon affaire, Dott'. Je trouverais un moyen de les protéger de tout ceci. Du moins ma mère. En ce qui concerne mon père, il pourrait pourrir dans une cellule d'Azkaban, que je n'en aurais rien à carrer. Quand comprendras-tu que ma priorité, dorénavant, c'est toi ?
Alors qu'une larme coulait sur sa joue, émue, la rousse s'avança vers le jeune homme à grande enjambée et prenant son visage en coupe, elle posa ses lèvres sur les siennes amorçant un baiser d'une extrême douceur. Lui-même glissa ses mains sur sa taille puis la rapprocha contre son torse alors qu'elle approfondissait le baiser tout introduisant sa langue dans sa bouche dans un mouvement plein de sensualité. Après quelques secondes de ce ballet incessant qui commençaient à les exciter tous les deux : Drago se recula et contempla la jeune femme d'un regard amoureux.
- Tu es complètement dingue, tu le sais ça ?
- Oui, mais c'est une des raisons qui t'ont fait tomber amoureux de moi, chuchota Dorea avec un rictus taquin.
- Je le crois, oui, sourit à son tour Drago, caressant sa joue de ses doigts.
Ils glissèrent sous son menton qu'il suréleva pour à nouveau poser sa bouche sur la sienne. Il mordilla sa lèvre inférieure, donnant un aspect plus bestial au baiser et Dorea se mit à gémir, s'accrochant à sa nuque. Elle insinua ses doigts dans ses cheveux fins et Drago, plaquant son bassin contre elle, la dirigea vers le sol, l'allongeant sur la descente de lit vert émeraude tandis qu'il se mit à la chevaucher. Elle mit soudainement fin au baiser, comprenant les projets du jeune homme et l'éloigna d'elle, le repoussant de ses mains sur son torse.
- Attends ! dit-elle à bout de souffle.
Il fronça les sourcils, subitement dubitatif face au changement d'attitude de la rousse.
- Pas ici, murmura-t-elle en jetant un coup d'œil vers la porte d'entrée. Je… je ne me sens pas à l'aise de le faire en sachant que ta mère dort juste à côté. C'est irrespectueux vis-à-vis d'elle.
Drago ferma alors les yeux de dépit, puis roula, s'écroulant sur sol tout juste à ses côtés.
- Tu viens de me faire totalement débander, soupira-t-il.
Dorea étouffa un ricanement embarrassé.
- Tu ne perds rien pour attendre, Artwood, ajouta-t-il alors en tournant la tête vers elle.
Ils se jetèrent alors un regard entendu, les mots étant superflus.
Leur histoire avait pris un tournant majeur et d'un accord tacite, ils avaient tous deux décidés de s'accrocher, de se battre et de vivre enfin leur relation comme ils l'entendaient. À travers ses orbes métalliques, il lui signifia qu'il la suivrait jusqu'au bout du monde s'il le fallait. Et à travers ses prunelles émeraude, elle lui adressa son entière confiance.
L'avenir leur appartenait et bien qu'il y ait encore un long chemin semé d'embûches, ils feraient tout ce qu'il faut pour en obtenir un, ensemble.
