Salut à tous ! Eh oui, me voilà de retour. Je suis vraiment, mais alors vraiment désolé de vous avoir laissé tomber durant ces dernières semaines. En toute transparence : j'ai terminé d'écrire la fanfiction (dont la partie 4). Mais voilà, lorsque j'ai terminé le dernier chapitre, j'étais assez triste et j'avais eu besoin de faire une grande pause. Donc j'avoue avoir laissé les chapitre à corriger et à publier en suspens, parce que j'avais besoin de passer à autre chose. Maintenant que c'est fait, me voilà de retour. Je vous laisse donc découvrir ce nouveau chapitre, qui je l'espère vous plaira tout autant de ce que vous avez lu jusque là.
Enjoy ;)
Dorea, qui avait revêtit un pantalon noir, des bottines de la même couleur ainsi qu'un t-shirt sous son blouson cuirassé style « bombers », faisait les cent pas dans le hall d'entrée du Manoir, triturant son petit sac accroché en bandoulière. Elle consulta sa montre, et constata que dans trente secondes, il serait alors minuit pétante.
À cet instant même, elle discerna Drago dévaler les escaliers et apparaître à son tour dans le hall. Remarquant l'accoutrement du blond, elle entrouvrit la bouche de surprise.
- Quoi ? fit-il en fronçant des sourcils.
- Je crois que c'est la première fois que je te vois habillé aussi… simplement.
En effet, le jeune homme s'était vêtu similairement à la serpentard : un jean, un t-shirt, des baskets et une veste de costume.
- Il faut croire que tu déteins sur moi, Artwood, sourit narquoisement le blond.
- Il faut croire en effet, susurra Dorea sur le même ton.
Ainsi, Drago s'approcha lentement d'elle et lui donna un baiser furtif.
- Tu as tout pris ? demanda-t-il en se reculant légèrement.
- Tout est là-dedans, assura la rousse en tapotant son sac.
- Alors en route.
Tous deux sortirent de la demeure, sans même voir Lucius Malefoy. Il se tenait, à l'angle du haut de l'escalier, dissimulé dans la pénombre, la mine ombreuse.
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Dorea et Drago atterrirent dans la cour du Chaudron Baveur, emmurée de brique rouge, éclairée seulement par l'étroite fenêtre donnant sur le pub derrière eux.
Dorea leva la tête et constata que la nuit était plutôt brumeuse contrairement dans le Wiltshire où elle était claire, parsemée même d'étoiles.
- Étrange, souffla-t-elle.
- Qu'est-ce qu'il y a ? interrogea Drago qui s'avançait déjà vers l'entrée.
- Je me faisais simplement la réflexion qu'il était étrange de voir le temps changeant d'une région à l'autre, aussi proches soient elles.
Drago haussa le chef à son tour et grigna subitement le front.
- Les détraqueurs doivent certainement rôder non loin de Londres. Allez, viens, il ne faut pas traîner.
La jeune femme, approuvant d'un signe de tête, talonna Drago à l'intérieur du bar. Étonnamment, celui-ci était silencieux. Les chaises étaient toutes rangées et seul le bruit de la vaisselle que l'on ordonnait, habitait le mutisme sinistre des lieux. Ils contournèrent le comptoir où Tom, le gérant, essuyait un verre avec un chiffon plus ou moins souillé.
- Monsieur, Miss, que puis-je faire pour vous aider ?
- Rien, nous ne faisons que passer, dit Drago, l'expression fermée.
- Vous… vous ne voulez pas une Bièraubeurre ? Un Whisky Pur Feu peut-être ?
Son ton était nerveux et empressé. Dorea considéra les alentours et bien que la lumière vivotante provenant de la cheminée au fond laissait une faible réverbération dans le pub, elle aperçut tout de même deux hommes assis à une table : Yaxley et Macnair. Ces derniers, d'ailleurs, les remarquèrent, tournant leur attention vers eux.
- Ça ira, Tom, intervint Dorea. Je vous remercie.
Puis elle saisit la main de Drago, salua d'un signe de tête les deux mangemorts au fond, le blond l'imitant également. Ils se dirigèrent vers la sortie, prenant la direction du côté moldus.
- Nous sommes suivis, dit Drago lorsqu'ils furent enfin à l'extérieur.
- Il attend certainement qu'on lui rende compte du moindre de nos faits et gestes, déclara Dorea en fouillant son sac. Ah voilà ! s'exclama-t-elle victorieuse en extrayant une petite moto sportive rouge.
- Je ne parviens pas à croire que j'ai accepté de monter sur un engin pareil, exhala Drago de dépit, tandis qu'elle posa la moto au sol.
La jeune femme examina la rue passante à sa droite et à sa gauche. Voyant que personne ne se trouvait dans les environs, elle plongea le poing vers le sol en direction de la petite moto. Elle ouvrit donc progressivement sa main, élargissant ses doigts, la moto grandissant à vue d'œil dans le même temps.
Lorsque cette dernière atteignit la taille humaine, Dorea ouvrit le coffre prenant son casque ainsi qu'un deuxième qu'elle donna à Drago.
- Je suis réellement obligé de mettre… ça ? questionna-t-il en plissant le nez alors qu'il observait le casque avec une certaine aversion.
- Si tu ne tiens pas à mourir la nuque brisée, je te le recommande effectivement.
Drago, bon gré, mal gré, s'exécuta à l'instar de la jeune femme qui enfonça le sien sur la tête. Elle enjamba l'assise et tourna les yeux vers le blond, qui était resté immobile sur le trottoir.
- Assieds-toi derrière moi, l'invita-t-elle.
- Tu es certaine que ça ne va pas nous tuer ? Parce que la dernière fois que je t'ai vu conduire cette moto, tu allais bien plus vite qu'un Éclair de Feu en pleine puissance.
- Justement, toi qui aimes le Quidditch, ça devrait te plaire. Allez, viens, et arrête de faire ta…
- Ne finis pas cette phrase si tu ne veux pas que l'on se dispute pour le reste de la nuit, avertit Drago à travers le casque.
- Alors viens ! s'impatienta Dorea.
Le blond, soufflant avec humeur, enjamba à son tour l'assise, se rapprochant de la verte et argent.
- Colle-toi à moi, et accroche-toi, précisa Dorea en sortant des clés de son blouson.
Elle sentit le jeune homme se serrer contre elle et glisser ses bras autour de sa taille alors qu'elle inséra la clé dans l'étui, pour la tourner tout en actionnant l'embrayage.
- Pas mal cette position ! s'exclama Drago, le moteur vrombissant, couvrant le son de sa voix.
Il remua ses hanches contre elle, et Dorea sourit, désabusée. Elle tapa sur le côté de son casque et Drago entendit sa voix tout contre son oreille.
- Tout est prétexte pour arriver à vos fins, M. Malefoy.
- Toujours, dit-il la surprise passée.
- Pervers.
- Tu aimes ça, avoues.
Un rire doux résonna dans le casque du blond puis la rousse baissa la visière. Il fit de même, et Dorea enleva la béquille puis roula en direction de Fenchurch Street pour rejoindre la route longeant la Tamise.
Drago contempla le paysage alors qu'ils passaient devant le London Bridge, éclairé de sa majesté, surplombant elle-même la Tour de Londres, de l'autre côté de la rive. La nuit était calme et peu de voitures circulaient dans la capitale. Il pensa alors aux moldus et à tous ces gens, dormant paisiblement dans leur lit en cette nuit de juillet mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-sept. Un monde ne se doutant pas de ce qu'il se passait de l'autre côté. Une guerre sans merci qui ravageait pourtant le leur. Chaque jour des disparitions, des assassinats survenaient. Les moldus étaient en première ligne. Il se demanda alors ce que ces même moldus avaient fait pour récolter autant de haine à part leur simple existence ?
Une phrase lui revint en tête. Celle que son père lui avait dite, alors qu'il n'avait que six ans et qu'il avait eu l'audace de poser la question :
« Les moldus sont des barbares qui nous ont obligés à vivre reclus, cachés. Nous sommes des êtres supérieurs à la moyenne, Drago. Ceux qui devraient avoir un contrôle total sur notre monde, c'est nous. Pas eux ».
Drago fronça des sourcils à l'évocation de ce souvenir, tandis que le London Eye tournait sur lui-même, quelques flashs clignotants de temps à autre et provenant des petites cabines en verres. Ces moldus méritaient-ils pour autant de mourir à cause des actes de sauvagerie de leurs ancêtres ?
Il tourna la tête vers le fleuve londonien admirant l'œuvre architecturale de ces fameux moldus. La cathédrale Saint Paul, qui se trouvait derrière eux ou encore Big Ben qui s'alignait tout juste dans leur direction. Oui, il ne pouvait s'empêcher d'admirer et il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait fait le bon choix en suivant la jeune Dorea. Il ne savait encore s'il voulait ou non se battre à ses côtés. Toutefois, il était convaincu d'une chose, il ne comptait pas devenir un assassin, ni même tuer par plaisir.
Ils tournèrent sur leur gauche, contournant Whitehall puis se dirigèrent tout droit vers le Parlement. Dorea vira sur la droite puis encore à droite et roula sur Victoria Embankment avant de s'enfoncer dans une petite rue obscure où seul le dos d'un vaste bâtiment de style victorien, quelques fenêtres renvoyant une douce lumière jaune, surplombait une cabine de téléphone rouge de l'autre côté du trottoir.
La rousse arrêta la moto, puis coupa le moteur avant de mettre la béquille. Elle enleva son casque, le blond l'imitant et tous deux descendirent de l'engin où ils rangèrent les casques dans le coffre sous l'assise.
- Alors ? demanda la jeune femme en se tournant vers Drago.
- Pas mal, mais moins confort que sur un balai.
- Ton orgueil te perdra un jour, Malefoy, pouffa Dorea en se dirigeant vers la cabine téléphonique.
Drago se mit à rire doucement puis reprit hâtivement son sérieux essayant de se concentrer sur la tâche qu'ils avaient à accomplir. Le plus difficile était à venir.
Le blond suivit la jeune Artwood tandis qu'elle ouvrait déjà la cabine. Ils s'introduisirent à l'intérieur et à peine Drago referma la porte que Dorea plaqua ses mains sur la machine. Une minute fila sans que rien ne se passât. Le jeune homme, retenant son souffle, observa la rousse fermer les yeux, et même les plisser sous l'effort qu'elle faisait pour hacker le téléphone. Puis brusquement, la cabine se mit à trembler et ils descendirent progressivement sous terre, le trottoir du dessus les recouvrant complétement. Ils se trouvèrent alors dans une pénombre inquiétante durant quelques secondes puis sous leurs pieds, une lumière verdoyante apparue et bientôt l'Atrium du ministère apparut devant leurs yeux, la fontaine de la fraternité magique résonnant au bout du hall.
Dorea ouvrit la porte, quelque peu hésitante du calme légèrement inquiétant qui y régnait. La dernière fois qu'elle s'était trouvée dans cette situation…
Non, elle ne préférait pas y penser.
Inspirant profondément puis expirant un souffle tremblant, elle récolta un regard interrogateur de son petit ami. Il lui adressa un signe de tête, lui demandant silencieusement si elle se sentait bien, et elle lui répondit par un sourire rassurant. Néanmoins, le visage de Sirius, au moment de sa mort, flottait dans son esprit alors qu'ils sortaient de la cabine.
- Monsieur, Miss ?
Ils vrillèrent leur tête sur leur droite et distinguèrent le gardien en train de se lever lentement, écarquillant les yeux de stupéfaction. Alors qu'il avançait sa main vers un énorme bouton rouge, Dorea accrocha son regard au sien. Le gardien cligna des prunelles, puis rétracta sa main et s'installa sur sa chaise, s'endormant subitement.
- Impressionnant, murmura Drago. J'espère néanmoins que tu ne te serviras jamais de tes pouvoirs sur moi.
- Tiens, je n'y avais jamais pensé. Mais je te remercie pour l'idée, souffla la rousse en lui lançant un clin d'œil.
Drago secoua le chef, dessillé par l'humour douteux de sa copine, puis sortit sa propre baguette de la poche de sa veste.
- Tu es prête ?
Dorea approuva d'un signe de tête tout en se tournant face à lui. Il pointa alors sa baguette sur le haut de son crâne et elle éprouva une sensation d'eau fraîche glisser de sa tête jusqu'à ses pieds.
- À mon tour, chuchota Drago.
Dorea, imitant le blond, sortit sa baguette de la poche arrière de son jean et la pointa sur le haut de son crâne. Instantanément, la tête du jeune homme, puis ses épaules, son torse, ses hanches, ses jambes et enfin ses pieds se retrouvèrent invisible. Puis tous deux pointèrent leur baguette en direction du sol, où se trouvaient leurs chaussures.
- Silencio ! firent-ils à voix basse.
Un bref silence s'ensuivit puis Drago dit :
- Ok ?
- Ok, répondit Dorea.
Dès lors, soudainement tous deux se mirent à courir le long de l'Atrium. Ils passèrent devant la fontaine, puis gouvernèrent vers les ascenseurs. Dorea vit un bouton s'allumer ce qui lui indiqua que Drago venait d'appeler un appareil. Celui-ci apparut devant eux, un « ding » significatif résonnant dans le mutisme des lieux. La grille s'ouvrit et Dorea s'engouffra dans l'habitacle à la suite du blond qui appuya sur le bouton indiquant le numéro « 1 ».
Les grilles dorées se refermèrent puis l'ascenseur se recula avant de brusquement s'élever dans les étages au-dessus d'eux. Dorea, à l'instar de Drago, se tint à une des poignées se balançant au-dessus de leur tête.
Plusieurs étages défilèrent devant leurs yeux, tous aux sols et murs dallés noirs et tout compte fait, ils arrivèrent à un hall circulaire. L'ascenseur s'avança puis s'arrêta dans une secousse brutale.
- Présidence, indiqua la voix féminine dans l'habitacle.
La grille s'ouvrit, mais Drago et Dorea restèrent un petit instant dans l'appareil, baguette pointée, prêt à attaquer en cas d'assaut. Seulement rien ne vint. Comme le reste du bâtiment, l'étage était désert et silencieux.
La jeune femme estima que jusqu'ici, c'était bien trop facile. Et si justement, c'était un piège ? Cela ne lui avait, en aucune façon, traversé l'esprit, mais peut-être que précisément, Lord Voldemort avait fait en sorte de les coincer pour mieux se débarrasser d'eux ?
Le cœur battant, et sachant qu'elle ne pouvait plus reculer, Dorea suivit Drago hors de l'appareil et à pas comptés, ils cheminèrent vers l'unique ouverture menant à un long corridor qui surplombait l'Atrium par le rempart mordoré qui traversait l'entièreté du ministère, le bureau de Scrimgeour se trouvant au bout.
Elle vit le reflet de la silhouette de Drago lancer un regard par-dessus la rambarde.
- Personne, souffla-t-il.
- Ça te paraît étrange, à toi aussi ? questionna Dorea, la respiration légèrement hachée.
- Même si nous sommes en pleine nuit, normalement le ministère et particulièrement le bureau du ministre est hautement surveillé. S'il n'y a personne, cela voudrait dire que…
- Le ministre se trouve actuellement dans son bureau.
- C'est ça, approuva Drago d'un ton légèrement tendu.
- Alors que fait-on ?
À cet instant, le bruit d'un ascenseur grimpant résonna dans les lieux et Drago et Dorea, chacun de leur côté, contournèrent le mur pour se cacher derrière et s'exposant par la même occasion aux susceptible passant en contre-bas qui pourraient passer dans l'Atrium. Car même si leur sortilège de désillusion était suffisamment efficace pour qu'on ne les voit pas, du moins pas d'aussi loin, ils n'avaient, l'un comme l'autre, aucune envie de tester la fiabilité et la qualité de ce dernier, qu'ils s'étaient mutuellement lancés.
Ils entendirent des grilles s'ouvrirent de nouveau, puis des petits pas pressés se diriger à leur rencontre. Retenant leur respiration, c'est ainsi qu'ils virent Dolores Ombrage passer devant eux, le nez coller à un dossier. Toujours égale à elle-même, elle portait une robe en tweed rose bonbon surmonté d'un boléro du même tissu, tout aussi rose. Sa coiffure, marquée par d'épaisses boucles, était attachée par son éternel nœud qui lui donnait continuellement cet air de crapaud buffle.
Dorea, sentant une soudaine colère croître en elle, serra machinalement sa baguette alors que la femme s'éloignait pour se diriger vers le bureau du ministre.
Néanmoins, un courant d'air passa et elle comprit que Drago s'était précipité à la suite de leur ancien professeur pour s'introduire dans l'antre de Scrimgeour. Sans perdre plus de temps, et recouvrant ses esprits, Dorea le suivit et tous deux s'approchèrent en silence d'Ombrage qui s'arrêta devant une double porte en bois, où il était indiqué en lettre d'or :
« Bureau du Ministre de la Magie Britannique : Rufus Scrimgeour »
Drago et Dorea, tout aussi doucement, s'avancèrent vers la femme qui se mit à toquer contre la porte. S'accroupissant derrière elle, et respirant lentement pour éviter de se faire entendre, la même voix féminine des ascenseurs s'éleva de la porte.
- Nom et objet de votre visite, s'il vous plaît ?
- Dolores Jane Ombrage, sous-secrétaire du département de la justice magique. Je viens voir le ministre concernant la régulation de la connexion du réseau de cheminées, projet de loi, initié par Pius Ticknesse, chef du département de la Justice Magique.
- Mot de Passe ?
- Victoire.
Le silence revint, et quelques secondes passèrent où Drago et Dorea tentèrent de s'immobiliser comme des statues de glace. Dorea retint de peu un soupir de soulagement lorsque la porte s'ouvrit d'elle-même.
Les deux serpentards s'engouffrèrent à la suite de la femme dans le bureau de Rufus Scrimgeour.
Néanmoins, ils pénétrèrent dans une antichambre où une secrétaire se trouvait derrière un bureau, tapant frénétiquement à la machine.
- Monsieur le Ministre va vous recevoir d'ici quelques minutes, dit la secrétaire sans même lever les yeux de ses touches.
Dolores Ombrage émit un couinement caractéristique tandis que Drago et Dorea filèrent de part et d'autre de la seule porte qui se trouvait derrière le bureau de la secrétaire. Cette porte s'ouvrit la seconde d'après, Kingsley Shacklebolt serrant la main du ministre qui sortait à sa suite.
- Merci Shacklebolt. Je tâcherai de m'en souvenir, dit Scrimgeour.
Il était habillé de son habituel costume trois pièces, ses cheveux coiffés en arrière tandis que l'auror qui lui faisait face, n'avait changé d'un iota avec sa longue robe de sorcier violette.
- Je vous souhaite une bonne soirée, Monsieur le Ministre, déclara celui-ci de sa voix grave et assurée.
Il amorça un mouvement vers la porte lorsqu'il se figea, observant, du coin de l'oeil, l'endroit même où se trouvait Dorea.
- Un problème, Shacklebolt ? demanda Scrimgeour qui tenait toujours la porte ouverte.
L'auror secoua le chef et reporta son attention sur le ministre.
- Aucun Monsieur, fit Shacklebolt. Bonne soirée.
Il le salua d'un mouvement de tête puis se dirigea vers la sortie, passant à côté d'Ombrage, sans même lui décocher un regard. Lorsqu'il eut, en somme, passé la porte, Ombrage, qui avait néanmoins suivit l'auror des yeux, adressa un sourire mielleux à Scrimgeour.
- Dolores, vous souhaitiez me voir à propos du prochain projet de loi de Ticknesse ?
- À vrai dire, c'est lui qui vous demande, Monsieur le Ministre.
- Eh bien, pourquoi n'est-il pas venu lui-même ?
Dorea profita de la discussion pour s'infiltrer dans le bureau de Scrimgeour, contournant précautionneusement ce dernier. Drago en fit de même et tous deux se collèrent contre le premier mur qu'ils trouvèrent à côté de la porte.
- … Ai-je véritablement le temps de rendre visite à mes chefs de département, alors que nous sommes en guerre, Dolores ? s'irritaient Scrimgeour.
- Il serait de bon augure que vous montriez l'exemple, Monsieur le Ministre, retorqua calmement Ombrage de sa voix fluette.
- Dites à Ticknesse, que s'il désire me parler, c'est à lui de se déplacer et non à moi.
Le ministre claqua fermement la porte, puis alla s'installer derrière sa table de travail.
Le bureau était semblable au reste du ministère : dallé du sol au plafond de marbre noir, sur les murs, se reflétait une lumière bleutée provenant de la fenêtre tout juste derrière Scrimgeour et qui donnait vue sur l'Atrium et plus particulièrement la fontaine de la fraternité.
Au-dessus de leur tête, des fresques aux sigles égyptiens avaient été sculptées à la feuille d'or tout comme les colonnes encerclant la pièce.
Le bureau de Scrimgeour était majestueux, à l'instar du reste du mobilier. De multiples tableaux de ses prédécesseurs morts étaient accrochés sur les murs entourant la pièce, et deux fauteuils en velours azuré où des pieds de griffons les accrochaient au sol, leurs donnant un air imposant et aussi revêche que son propriétaire, faisaient face à ce dernier.
Celui-ci, d'ailleurs, expira d'agacement, alors qu'il s'avachit contre le dossier de son considérable fauteuil noir. Puis aussi brusquement qu'il s'y était installé, il se releva et sortit de la pièce, claquant la porte sèchement derrière lui.
- Merlin, pour une fois dans ma vie, je suis contente qu'Ombrage existe, soupira Dorea de soulagement.
- On n'a pas de temps à perdre, dit Drago qui réapparut entièrement au milieu de la pièce.
Dorea, pointa sa baguette sur elle-même, annulant également le sortilège de désillusion, pendant que Drago se mettait déjà à la recherche de l'épée. Fouillant dans le bureau de Scrimgeour, qu'il avait contourné, il ouvrait les tiroirs un à un. Dorea se dirigea alors vers la bibliothèque qui se trouvait sur le côté, recherchant derrière chacun des livres qui étaient rangés.
- Dott', appela Drago.
La rousse se tourna et aperçut le jeune homme en train de se relever, tenant une clé au creux de sa main.
- On dirait la clé d'un…
- Coffre, termina-t-il.
Puis il posa son regard sur l'étagère derrière la rousse et son regard s'illumina. Se précipitant vers elle devant la mine interloquée de sa copine, il commença à décaler plusieurs livres.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Mon père à une pièce secrète au Manoir, dissimulée derrière la bibliothèque de son bureau. Ça ne m'étonnerait pas que le ministre en personne ait la même chose.
Comprenant où il voulait en venir, Dorea tira à son tour plusieurs grimoires quand soudainement, elle saisit une statue en marbre blanc représentant un centaure. Elle était collée contre le plat de l'étagère, mais sa tête avait l'air légèrement bancale. Se souriant à elle-même, elle plia la tête du centaure vers le haut, la sortant de son étui, et l'ouverture s'actionna dans un cliquetis sonore.
Le mur de la bibliothèque glissa vers la droite, laissant découvrir une autre pièce semblable au bureau. Seul une table d'appoint où un long coffre aux armoiries de Poudlard qui se trouvait dessus, régnait au centre.
Drago et Dorea échangèrent un regard victorieux et s'avancèrent vers la table où le blond saisit le cadenas qu'il ouvrit avec la clé qu'il avait trouvée quelques minutes auparavant. Le cadenas se déverrouilla sans aucune difficulté et lorsqu'il ouvrit le coffre, elle était là, entreposée sur un tissu de velours rouge.
Le jeune Malefoy, l'expression émerveillée, saisit la poignée en rubis de l'épée, contemplant l'acier étincelant dans lequel il avait la possibilité d'apercevoir son reflet ainsi que l'inscription qui avait été gravée.
- Elle est magnifique, murmura Drago.
- On n'a pas de temps à perdre, il faut en faire deux copies, dit Dorea.
Le jeune homme posa l'épée sur la table et pointa sa baguette sur elle, alors que pendant ce temps-là, Dorea fouillait dans le coffre, dans le double fond sous le revêtement de velours rouge. Elle y trouva le délluminateur de Dumbledore, ainsi qu'un vif d'or et…
Elle s'immobilisa lorsqu'elle vit le livre des contes de Beedle Le Barde.
Délicatement, elle se saisit de l'édition originale, qui devait certainement avoir plus d'une centaine d'année, et l'entrouvrant, elle tomba directement sur le conte des Trois Frères.
Ce livre était destiné à Hermione, elle en mettrait sa baguette au feu. Et qui de mieux que la sorcière la plus intelligente de leur génération pouvait décrypter un message codé à travers un simple signe ? Hermione Jean Granger.
- Ce n'est pas le moment de lire Dott', la réprimanda Drago, alors qu'il réduisait la véritable épée en miniature pour la ranger dans la poche interne de sa veste.
Deux autres, en tailles réelles se trouvaient à ses pieds. Il entreposa la première dans le coffre, tandis que la deuxième, il la tendit à la rousse.
- Qu'est-ce que tu fais ? questionna-t-il en apercevant cette dernière fouiller dans son sac, le bras à moitié dissimulé à l'intérieur.
- Je cherche une plume… Ah la voilà ! s'exclama-t-elle avec engouement.
Humidifiant la pointe du bout de sa langue, elle se pencha vers le livre pour tracer un triangle, puis un rond et un trait à l'intérieur au-dessus de la page titre du conte des trois frères.
- Pourquoi tu dessines le signe des Reliques de la Mort sur une édition originale destiné à Potter ?
- Ce livre n'est pas destiné à Harry, mais à Hermione. Elle cherchera ce que veut dire ce signe et ensuite, elle comprendra que les Reliques aideront mon frère à vaincre Le Seigneur des Ténèbres.
- Intelligent, mais je crois que ton frère n'a qu'une Relique en main : la cape.
- Alors il est nécessaire de trouver la Pierre de Résurrection et la Baguette de Sureau avant lui, assura Dorea en reposant le livre dans le coffre sous l'épée.
- Les horcuxes, les Reliques de la mort… Dis-moi ça fait beaucoup de choses à trouver, râla Drago dans un grommellement.
Il récolta un regard assassin pour seule réponse. Inspirant puis expirant, le blond referma le coffre. La rousse se saisit alors de la fausse épée qu'elle rangea dans son sac.
Puis ils sortirent de la pièce, refermèrent le mur de la bibliothèque et s'avancèrent vers la sortie. Se lançant de nouveau un sortilège de désillusion, ils se collèrent contre le mur, de part et d'autre de la porte d'entrée, patientant que Scrimgeour revienne pour s'extraire de la pièce en toute discrétion.
Plusieurs minutes passèrent et Dorea commença à gigoter, se tortillant sur place.
- Qu'est-ce qu'il y a ? fit Drago en percevant les gesticulations de la jeune femme de l'autre côté de la porte.
- J'ai envie de faire pipi, répondit la rousse.
Drago émit un ricanement moqueur.
- Ne rigole pas, j'ai une petite vessie, protesta Dorea.
- Je connais un très bon moyen de te faire passer l'envie d'aller aux toilettes, répondit-il le ton enjôleur.
Dorea s'immobilisa, surprise qu'il puisse penser à cela dans un moment pareil.
- T'es sérieux ?
- On ne peut plus sérieux. S'il ne revient pas d'ici cinq minutes, je pourrai enfin satisfaire un de mes nombreux fantasmes.
- Malefoy…
- Te faire l'amour sur un bureau, poursuivit Drago en éludant l'avertissement à peine caché de sa petite amie. À la base, j'aurais aimé le faire sur celui d'un professeur, mais je me contenterai du bureau du ministre de la Magie, dit-il un brin railleur.
- Espèce de pervers…
- Continue à affirmer que je suis un pervers, et je te montrerai à quel point je peux l'être, déclara-t-il la voix rauque.
Dorea se mit instantanément à rougir, se mordillant nerveusement la lèvre. Son bas-ventre réagissait toujours autant face aux mots crus du jeune homme, qui lui faisait un effet instantané sur son excitation.
Toutefois, les pas approchant les ramenèrent très vite à la réalité et lorsque la porte s'ouvrit, Dorea et Drago sortirent de la pièce, rebroussant chemin pour emprunter la direction de l'Atrium.
