Coucou tout le monde,

Me revoici pour de nouvelles aventures avec Harry No Name. Je n'ai hélas toujours pas réussi à finir d'écrire la fiction comme je le voulais au départ. Mais je pense que vous avez bien assez patienté comme ça.

"Patience"

Je vous promets pas un rythme de parution régulier mais je vous promets de faire au mieux :)

Bonne lecture et hésitez pas à laisser des commentaires cela fait toujours très plaisir.

A++

Mili


118 : Où l'on part en voyage d'intégration.


- Ça me fait bizarre de me dire que toi aussi tu vas à l'école aujourd'hui, gloussa Luna en embrassant Harry avec tendresse et douceur dans le cou, par derrière.

- Je vais à l'université, je ne vais pas à l'école! C'est pas pareil ! grogna l'ado en refermant son ordinateur portable.

- J'ai hâte d'être à ce week-end pour aller voir ce fameux coffre des Peverell, s'enthousiasma Luna en passant devant lui pour s'asseoir sur ses genoux.

- Pour que Ragnok me dise d'attendre d'avoir une journée complète pour aller fouiner là-bas, c'est que ça doit être encore une bizarrerie, soupira Harry. C'est étrange quand même que les gobelins n'aient aucune trace de ce qui se trouve dans ces vieux coffres.

- Je ne sais pas si c'est vrai, mais la légende raconte que les coffres de Gringotts numérotés de 00 à 19 étaient là avant même que les gobelins ne créent la banque. C'est peut-être pour ça qu'ils ne savent pas ce qu'il y a dedans ! Il faudra que je demande exactement à maître Ragnok, ça serait intéressant de savoir, expliqua la sorcière.

- Peut être que lui-même ne le sait pas ! Je l'ai épongé et ce que tu me racontes ne me dit absolument rien, renchérit le No Name, avant de se lever avec elle dans les bras et de la reposer délicatement au sol. Bon, je vais y aller, je dois passer au bureau du doyen pour récupérer mes papiers, comme on en a convenu ensemble par mail.

- Ne grogne pas trop, rit Luna en l'embrassant. Je vais me préparer et je file aussi en cours.

- Je t'enverrai un message pour te dire à quelle heure je finis, murmura l'ado en la reprenant dans une tendre étreinte pour dévorer son cou de baisers.

- Tu sais que si tu continues, on va aller nulle part ? sourit la jeune fille.

- Je dirais que l'avion a eu du retard, souffla l'ado en s'emparant de ses lèvres et en la soulevant afin de prendre la direction de la chambre.

Driiiiiiiiiiiing driiiiiiiiiiiiiiiiiiing

- Putain, on a la poisse, gémit Harry en entendant la sonnette alors qu'il collait son front à celui de sa copine. On pourrait faire ceux qui ont rien enten…

Driiiiiiiiiiiing driiiiiiiiiiiiing

- Deux fois de suite? Non pas possible. Aller va ouvrir, je vais à la salle de bain ! pouffa Luna en déposant un baiser sur son nez avant de sauter à terre et de s'enfermer dans la salle de bain.

Driiiiiiiiing driiiiiiiiiiing

- Lâchez ce putain de bouton de sonnette ! J'ARRIVE ! rugit l'ado avec colère en essayant de reprendre le contrôle de ses hormones.

Il alla vers la porte d'entrée grommelant contre ses amis d'université dont il avait identifié les énergies derrière la porte.

- J'espère que vous avez une bonne raison pour venir chez les gens à cette heure-là ? grommela Harry après avoir ouvert la porte d'un geste sec, les faisant sursauter.

- Salut, sourit Mickaela tout en faisant un coucou de la main.

- Cette bande de salops t'ont mis devant parce qu'ils ont pensé que j'aurai moins de scrupule à frapper une femme ? grogna l'ado en se mettant sur le côté pour les faire rentrer.

- Tu as tout compris, rit l'étudiante.

- Comment vous avez su que j'étais là ? Soupira Harry.

- En version officieuse, Jo nous a prévenu que tu faisais la rentrée, et en version officielle, c'est le doyen qui nous envoie, expliqua Elias.

- Je lui avais dit dans le mail que je passais avant le début des cours. J'étais sur le point de partir, déclara le No Name.

- Enfin c'était prévu que je parte, pensa l'ado en envoyant une vague de luxure à Luna, qui hurla depuis la salle de bain.

- Enfoiré ! cria Luna.

- On a du monde, tu devrais être plus discrète, rétorqua Harry, amusé.

- Aïe, Séléné est là ? grimaça Mike.

- Tu voudrais qu'elle soit où ? nargua l'ado.

- Bah en Angleterre, soupira Mickaela. On est venu te chercher car le doyen a repoussé le début des cours à lundi et il a décrété que ces deux jours permettraient de faire l'intégration des nouveaux élèves. La section histoire est partie depuis hier, on est les seuls encore dans le coin car le doyen ne savait pas exactement quand tu serais sur Boston. Il voulait que tu sois avec nous pour que tu puisses faire au moins un des voyages d'intégration de l'école, c'est ta dernière année. Donc on devait venir te chercher et te dire de préparer un sac de voyage, on a une liste de trucs à apporter.

- C'était pas vraiment ce que je pensais faire pendant ces deux jours, grommela l'ado.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Luna en arrivant, juste habillée d'un peignoir.

- Les cours ne reprennent que lundi et ils ont prévu un voyage d'intégration pour les deux jours qui arrivent, soupira Harry en la regardant.

- On ne revient que samedi matin, mais il y aura des activités sur le campus toute la journée, et le soir une fête avec toutes les autres sections est organisée, expliqua Mike.

- Oh, lâcha Luna avant de rire doucement en regardant l'air grognon du No Name.

- Je m'inquiète de te laisser seule, et toi tout ce que tu fais est de te foutre de ma gueule ? C'est du propre, grommela Harry.

- Je me dis juste que le doyen t'a parfaitement cerné car il savait que s'il te prévenait tu aurais fui jusqu'à l'autre bout de la planète en disant que tu avais des obligations, gloussa Luna, arrachant un sourire au jeune homme.

- Ça veut dire alors que tu nous laisses ton chéri jusqu'à samedi ? hésita Mickaela.

- Mais tu vas faire quoi ici toute seule ? s'inquiéta Elias.

Luna fit juste un sourire aux étudiants, attrapa la liste que la jeune femme tenait toujours et prit la main d'Harry pour le traîner dans la chambre. Et une fois à l'intérieur, elle lui lâcha la main et fit apparaître un petit sac de voyage.

- Tu veux que j'y aille ? s'étonna Harry en s'asseyant sur le lit à côté du sac qu'elle remplissait en suivant consciencieusement le papier qu'elle avait sous les yeux.

- Je veux que tu te changes les idées, Harry, je veux que tu redeviennes un simple ado de 14 ans qui va s'éclater avec ses camarades de cours. Ce qui s'est passé depuis notre retour dans le monde de la magie il y a 15 jours est trop horrible. On doit se changer les idées, on doit se déconnecter de ça, murmura Luna en s'asseyant à califourchon sur ses genoux.

- Je n'ai pas envie de te laisser seule ici …

- J'ai mes cours la journée, et le soir je ferai mes devoirs et je m'entrainerai. J'arriverai à survivre, mais dimanche tu seras tout à moi, souffla la jeune fille en l'embrassant.

- Tu sais que là tu ne me donnes pas du tout envie de partir, gémit l'ado en passant ses mains sous le peignoir de Luna. Tu es une vraie sorcière d'être toute nue là-dessous !

- Aux dernières nouvelles, on ne prend pas sa douche tout habillé, taquina la sorcière en se relevant. Profite de ces deux jours, Harry. A partir de lundi, tu seras avec maître Andvari et ça ne va pas être une partie de plaisir, donc tu dois lâcher la pression. C'est à ça que servait ces deux jours au MIT, et ça me rends encore plus heureuse de savoir que tu vas juste t'amuser et non pas bosser comme un fou.

- Ouais, m'amuser c'est vite dit, grommela Harry.

- Tu sais bien que même si tu ne veux pas l'avouer tu t'amuses quand tu es avec cette bande de timbrés. Allez, je file à la douche, amuse-toi bien et reviens moi vite, souffla Luna en l'embrassant avant de se diriger vers la porte et de se tourner vers lui.

- Mais c'est quoi ça ? pensa l'ado en la voyant soucieuse, contrastant ainsi avec sa bonne humeur de quelques minutes auparavant.

- Tu m'appelleras quand même ce soir ?

- Bien sûr, espèce d'idiote, rit-il en se levant pour la reprendre dans ses bras. Après, je ne sais pas ce qu'ils ont prévu pour nous mais je t'appellerai.

- Et si y'a des jolies filles, tu…

- Tu es plus belle à mes yeux que les vélanes, alors tu crois honnêtement que je vais regarder ailleurs ? murmura Harry à son oreille avant de la mordiller en lui envoyant du désir. J'aime te savoir jalouse.

- Harry, j'ai envie de toi, gémit la jeune fille avant d'ouvrir de grands yeux quand elle sentit la malice du jeune homme en même temps qu'une légère utilisation d'énergie. Ne me dit pas que tu viens de jeter un sort sur tes amis ?

Harry fit juste un petit sourire angélique avant de la soulever et de la lancer sur le lit, la faisant crier de surprise.

- Je ne peux pas partir en te laissant dans une telle détresse, ça ne serait pas digne d'Harry No Name, murmura l'ado en défaisant la ceinture du peignoir.

- Mon héroooos, gloussa Luna avec humour, avant de gémir de plaisir.

- Tu vas voir, ce soir, tu vas me supplier pour que je revienne te faire l'amour.

- J'ai toujours envie que tu me fasses l'amour et je sais que je n'ai pas besoin de te supplier pour ça, souffla la jeune sorcière.

- Elle a pas tort, pensa Harry inondant le lien de tous les sentiments qu'il ressentait pour elle.


- Ah ! Monsieur Nonamous ! Je suis heureux que vos amis aient pu vous convaincre de vous joindre à eux pour le voyage d'intégration, sourit le doyen alors que le petit groupe revenait à la fac une bonne heure plus tard.

- On a dû batailler un bon moment monsieur, avoua Mike avec lassitude.

- Enfin, ça, c'est ce qu'ils pensent, s'amusa l'ado tandis que Luna lui envoyait de l'amour, de la tendresse et surtout de la joie par le lien.

- Vous savez qu'il est très déplacé de mentir à l'un de vos investisseurs, grommela l'ado en regardant le vieil homme.

- J'ai mis au courant mes investisseurs des différents voyages d'intégration qui allaient avoir lieu. J'ai reçu en retour une lettre de votre équipe me signalant que cela vous ferait le plus grand bien, mais qu'ils ne prendraient pas le risque eux-mêmes de vous mettre au courant, sinon vous auriez refusé, rit le doyen.

- Je vais les tuer, grogna Harry, qui s'imaginait déjà le sourire que devait faire Ragnok en ce moment même.

- Montez dans le bus et amusez-vous pendant ces deux prochains jours, encouragea le vieil homme avec un sourire en leur indiquant la porte ouverte du véhicule.

- C'est parti ! s'enthousiasma Mike en montant dans le bus.

L'ado soupira de dépit puis tourna la tête vers un coin du campus. A priori, les créatures magiques tenaient bien leur promesse. Depuis que ses amis étaient arrivés à son appartement, il sentait l'énergie de trois vampires et deux gobelins et, depuis leur départ, ils les suivaient comme leur ombre. Sentant leur magie qui leur servait à passer inaperçus, il esquissa un léger sourire avec un geste de la tête à leur encontre pour les remercier.

- Bon, Harry, pas la peine d'essayer d'attirer Séléné par un regard perçant, tu ne la retrouveras que samedi, soupira Mickaela en lui prenant le bras pour le forcer à monter dans le bus.

- Putain, j'ai horreur d'être enfermé, grommela l'ado en s'asseyant devant.

- Comment un mec comme toi qui passe son temps à courir partout autour de la planète peu avoir le mal des transports ? Soupira Mike.

- Ça ne se commande pas ! Rétorqua froidement Harry alors que les portes du véhicule se refermaient et qu'ils se mettaient en route. Bon, maintenant que je suis prisonnier de cette boite en ferraille, vous pouvez me dire ce qui va se passer ?

- On ne sait pas trop. On verra bien une fois sur place, on ne sait même pas où l'on va exactement. Mais bon, le but de l'intégration est de faire des choses cools ensemble et en faire voir le maximum aux petits nouveaux ! Ricana Elias en se frottant les mains avec machiavélisme, tout comme Mike et Filipe.

- Les autres années sont parties un peu plus tôt, nous serons le dernier bus à arriver sur place, c'est mal parti pour qu'on puisse commencer le bizutage, soupira Tomas.

- Pff rabat joie, bouda Elias en tournant la tête pour regarder dehors.

L'ado leva les yeux au ciel devant le cinéma de ses amis puis sortit de sa besace son micro-ordinateur portable pour se connecter sur la base de données de Jarvis. Il voulait s'assurer que, même s'il était loin de l'Antre, la numérisation des livres continuait correctement. Il regarda également si Jarvis avait pu compiler les recherches pour Siliandel, mais la requête n'avait pour le moment absolument rien donné. Toute sa capacité de calcul semblait pour le moment être réquisitionnée pour l'Antre et la numérisation des livres. Attrapant un paquet de chips, comme au bon vieux temps, il remonta ses jambes pour pouvoir caler son ordi dessus et se mit à écrire de nouvelles lignes de code à un débit frénétique. Il fallait qu'il augmente les capacités de Jarvis. Le matériel était une chose, mais il avait aussi besoin d'améliorer le programme de l'IA.

- Tu fais quoi de beau ? Demanda Mickaela, assise à ses côtés, au bout d'un moment.

- Je dois améliorer ce programme, souffla Harry, les yeux rivés sur son écran.

- Tu ne décroches vraiment jamais de ton travail ?

- Ça ce n'est pas vraiment mon travail, c'est une aide que je me suis créé pour gagner du temps ! Expliqua Harry avant d'hausser un sourcil perplexe en voyant qu'il avait un appel de Vanessa.

- Un problème ? S'étonna l'étudiante en voyant son changement d'humeur.

- Je ne sais pas, grogna l'ado en mettant son oreillette tout en décrochant. Il y a un problème, Vaness ?

- J'ai eu peur que tu sois en cours, soupira Vanessa avec soulagement.

- Non, c'est encore pire que ça. Je suis en route dans un stupide bus pour je ne sais où avec des imbéciles chroniques pour faire un stupide voyage d'intégration, grommela Harry alors que ses amis s'offusquaient et que sa sœur éclatait de rire. Tu pourrais compatir un peu Vaness !

- Je suis heureuse que tu te changes les idées avec eux, petit frère, ça te fera beaucoup de bien, rassura la grande sœur.

- Que puis-je faire pour t'aider ? Ne me dit pas que je te manque déjà ? Ironisa l'ado.

- Tu as passé les trois derniers jours enfermé dans ta salle de recherche alors, honnêtement, pour moi tu es en vadrouille depuis ce moment-là, nargua Vanessa.

- Tu veux vraiment me vexer, Vaness ?

- Non je t'appelle car j'ai avec moi dans le bureau une personne qui aurait souhaité te parler et…

- Vaness je suis à l'université, trancha Harry durement en fermant son ordi et en passant devant Mickaela pour se mettre debout dans l'allée centrale du Bus.

- Petit, rassis toi, ordonna le chauffeur.

- Vous avez qu'à conduire plus vite ! Répliqua froidement l'ado en fusillant l'homme du regard.

- Harry… Soupira Vanessa.

- Deux jours Vaness ! J'ai demandé que deux misérables jours Vaness, deux misérables jours où je veux oublier tout ça je ne vois pas ce qu'il y a de difficile à comprendre là-dedans, murmura furieusement l'ado en commençant à faire des allers-retours dans l'allée centrale du bus, se moquant du regard étonné des autres étudiants qui ne le connaissaient que par sa réputation.

- Je te le passe et tu pourras faire ce que tu veux, soupira Vanessa.

- Vanes… Rugit Harry avant de se figer en entendant une respiration de l'autre côté. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous préviens que ma patience est encore plus minime qu'habituellement.

- Bonjour Maitre Stark, vous m'entendez ? Hésita la personne de l'autre côté.

- Putain, Pavel, qu'est-ce que vous foutez dans mon bureau ? Soupira Harry en reconnaissant la voix du ministre Bulgare.

- C'est vraiment plus pratique que la poudre de cheminette, s'émerveilla le ministre.

- Je pense que vous vous émerveillerez une autre fois sinon il va vous raccrocher au nez, gloussa Vanessa.

- Raccrocher ? Bafouilla Pavel.

- J'ai pas toute la journée ! Grogna l'ado.

- Je voulais venir vous voir pour vous annoncer une bonne nouvelle mais votre sœur m'a dit que vous étiez à l'école ! C'est assez étrange de vous imaginer dans une salle de classe d'ailleurs, rit l'homme.

- Pavel si vous m'appelez pour vous foutre de ma gueule je vous préviens que dès que je descends de ce putain de bus, je me démerde pour vous rejoindre et je vous botte le cul, prévint dangereusement Harry.

- Ah oui en effet là-dessus vous ressemblez à mes enfants quand ils ne veulent pas aller en cours, murmura l'homme, déclenchant l'hilarité de Vanessa.

- Pav..

- L'hôpital est terminé, lâcha le sorcier, coupant du même fait l'ado qui se figea dans son piétinement. Il y a encore beaucoup de finitions à réaliser mais le plus gros est terminé. Dès demain nous pourrons commencer à transférer les premiers patients qui se trouvent dans l'autre hôpital. La tradition voudrait que l'hôpital soit d'abord inauguré, mais mes conseillers et moi-même avons pensé qu'il était bien plus urgent de soigner ces gens plutôt que de faire des célébrations qui n'ont pas lieu d'être. Les gobelins avaient réussi à stabiliser la structure de l'ancien hôpital mais chaque chose à ses limites.

- C'est une bonne nouvelle, souffla l'ado.

- Maître Stark je pensais vous faire la demande de façon un peu plus officielle, mais vu votre éloignement provisoire du monde de la magie, je me suis adressé à votre sœur pour vous joindre. Nous avons beaucoup discuté avec mes conseillers, et les derniers évènements nous ont conforté dans notre décision, nous ne voulons plus que l'hôpital soit séparé du centre annexe, souffla l'homme.

- Qu'est-ce que vous entendez par là ? Hésita le No Name avec fébrilité, pas sûr d'avoir bien compris ce que voulait dire le sorcier.

- Quand vous avez exigé que ce centre soit construit, nous avons tous assez mal pris cette demande. Nous ne voulions pas, je vous l'ai déjà dit quand je vous ai rencontré en juillet. Mais vous nous avez dit à plusieurs reprises une chose qui est vraie, nous comptons sur les impôts des hybrides pour renflouer nos caisses. Ce sont des concitoyens, certes différents de nous, mais qui font quand même parti de notre communauté. La richesse d'une communauté est sa diversité. Depuis que j'ai demandé votre aide en février, vous m'avez poussé dans cette direction et, aujourd'hui, mon pays se porte extrêmement bien et possède une croissance exemplaire. L'hôpital est l'hôpital des citoyens Bulgares, nous ne ferons pas de différence entre les sorciers, les hybrides et même les créatures magiques qui souhaitent venir si elles en éprouvent le besoin. Cela n'est peut-être pas grand-chose mais la lettre ouverte de Séléné demandait aux ministères de réagir après ce qui s'est passé il y a deux semaines, la Bulgarie a décidé de réagir.

- Harry, tu vas bien ? Tu es tout blanc, s'inquiéta Mike.

- Harry vous allez bien ? Demanda le ministre.

- Ouais je crois, souffla l'ado, ignorant son ami. Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de me dire Pavel ?

- Oui ! L'hôpital va subir des agrandissements sur les parties qui n'étaient pas encore terminées. J'ai déjà vu tous les détails avec votre frère et Bogrod le Bâtisseur, mais vu votre investissement dans ce projet, je me suis dit que c'était le minimum de vous mettre au courant.

- Et qu'advient-il du centre annexe ?

- Les patients de MNNS, de longues maladies et ceux atteints de maladie incurable seront transférés là-bas. Nous avons décidé de faire des chambres et des infrastructures beaucoup plus adaptées à ce genre de pathologie. Et même si je sais déjà comment vous allez réagir, sachez que le centre annexe portera votre nom, avoua l'homme.

- Pavel, par pitié, pas ce genre de connerie ! Gémit Harry.

- Nous voulions l'appeler le centre Harry Stark mais votre sœur nous a dit que vous vous débrouillerez sûrement pour aller le faire brûler avant qu'on ne puisse l'ouvrir, soupira l'homme. Et quand j'entends votre réaction, je pense que j'ai bien fait de lui demander si elle n'avait pas une idée de secours.

- Par pitié, vous êtes complètement taré, soupira l'ado.

- H.N.N Center, souffla Pavel. Votre sœur nous a dit que ce nom-là, vous seriez peut-être susceptible de l'accepter. Elle n'a pas voulu qu'on mette le S de Stark. Je sais pertinemment que vous n'êtes pas à l'aise avec les démonstrations de remerciements mais vous avez tellement aidé à l'avancée de la médecine ces dernières années que nous vous sommes redevables. Laissez nous appeler ce centre H.N.N Center.

- Juste mes trois initiales et c'est tout ! Céda finalement Harry au bout d'un moment alors qu'il entendait le ministre soupirer de soulagement. Et je ne veux pas de choses extravagantes, sinon je brûle tout ! Je suis pas comme les autres cons, je n'ai pas fait ça pour qu'on me lèche les bottes. Et pour l'hôpital, vous oubliez vos conneries !

- L'hôpital de la fraternité, avoua Pavel.

- C'est un beau nom, affirma l'ado, soulagé que le ministre n'ait pas eu d'autres idées tordues le concernant. Dites à ma sœur que je vais lui faire un mail qu'il faudra qu'elle transmette à Maître Ragnok. Je vais débloquer des fonds pour aider à l'agrandissement.

- Nous avons déjà tout budgété, Maitre Stark, et mon pays vous remercie pour votre aide mais maintenant c'est à nous de faire nos preuves. Ce n'est pas à un adolescent de 15 ans de faire ce genre de choses. Il est temps aux adultes de prendre leurs responsabilités, nous avons fuis pendant trop longtemps, expliqua le ministre Bulgare. Je tenais à vous donner la direction que va prendre mon pays pour les mois à venir car vous êtes celui qui a permis à tout ceci d'exister. Pour un adolescent de 15 ans, vous avez vu bien assez d'horreur, il est temps pour vous de vous comporter en adolescent qui va à l'école.

- Pavel, vous ne vous débarrasserez pas de moi comme ça, prévint froidement l'ado.

- Oh mais ce n'est absolument pas mon objectif. Surtout que je pense que votre famille se lie de plus en plus à la mienne ! Rit l'homme.

- Comment ça ?

- Votre sœur avait besoin d'Irina à propos d'une boutique de vêtements …

- Je vais tuer Alex, je vais lui dire d'arrêter de déranger votre femme, soupira Harry, amusé malgré lui par l'enthousiasme de sa sœur qui avait quand même fait le bon choix en demandant l'avis à une sang pur de la haute société.

- Ma famille vous sera redevable à jamais pour avoir sauvé Katrina. Irina s'amuse comme une petite folle. Elle a passé les 5 dernières années enfermée à la maison à veiller sur notre fille mourante. Voir du monde et faire ce genre de chose lui font un bien fou. Ça ne la dérange absolument pas donc n'en veuillez pas à vos sœurs, maître Stark, sourit l'homme.

- Harry, on est arrivé à priori, souffla Tomas, mal à l'aise en désignant un parking où il y avait des bus identiques au leur.

- Monsieur le ministre, Vaness, je dois vous laissez pour redevenir un ado attardé. Je vous recontacterai quand je reviendrai, soupira le No Name.

- Amuse toi bien, petit frère, et ne tue personne, gloussa Vaness.

Grommelant, l'ado appuya sur son oreillette et regroupa ses affaires alors que tous ses camarades se levaient également. Il fut un des premiers à l'extérieur où il prit une grande inspiration, il n'aimait vraiment pas être enfermé dans des espaces confinés. Repensant à ce que Pavel venait de lui apprendre, il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire plein de fierté. Rapidement des murmures le sortirent de ses pensées et il vit plus loin la multitude de personnes qui semblaient les attendres. Et si les quelques professeurs présents le saluèrent, les nouveaux élèves le dévisagèrent sans aucune pudeur tout en le pointant du doigt.

- Qu'est-ce que je fous là, franchement ? Grommela Harry en voyant les regards braqués sur lui.

- Il y a eu des soucis à ton travail ? Tu avais l'air assez inquiet, hésita Mickaela avec inquiétude en posant une main rassurante sur son épaule.

- Disons que je m'absente toujours quand il ne le faudrait pas, soupira l'ado. Mais ça va le faire.

- Tu fais quoi pour parler avec des ministres ? C'était un ministre important ? demanda Mike.

- Secret défense ! Grogna Harry.

- Ce n'est peut-être pas un jeu vidéo finalement, grimaça Tomas.

- Bon, si vous voulez tout savoir, c'était le ministre de la magie Bulgare. Il a décidé d'ouvrir le nouvel hôpital de son pays, pas seulement pour les sorciers mais aussi pour créatures magiques et les hybrides, expliqua Harry. C'est un truc jam….

- Continue ton secret défense, sale gosse, il va bien falloir que tu nous craches le morceau un de ces quatre, grommela Mickaela, arrachant un sourire amusé à l'ado.

- Ils vont encore penser à plein de trucs chelous alors que je fais que leur dire la vérité ! Pensa Harry. En tout cas, ce que s'apprête à annoncer la Bulgarie va donner un sacré coup de pouce aux droits des hybrides et des créatures magiques dans le monde.

- Monsieur Nonamous, vous êtes avec nous ? Soupira le professeur.

- Laissez tomber, monsieur il est en train de planifier la prochaine attaque des nains invisibles contre les licornes du pays imaginaire, nargua Mike.

- Est-ce que l'intégration d'un cadavre dans la terre fait partie de ce voyage ? Car j'ai quelques camarades qui sont complètement prédisposés à remplir le rôle du cadavre, demande l'ado.

- Pitié Harry, on a déjà terminé l'enterrement de vie de ton frère dans un cimetière, essaye d'innover un peu, taquina Elias.

- Tu veux vraiment que Gwen se retrouve veuve avant d'être mariée ? Rétorqua Harry avant de soupirer. Dites-moi pas qu'on va faire le pied de grue sur ce stupide parking pendant deux jours ?

- Vous allez d'abord vous installer dans les dortoirs qui vous ont été attribués, et dans trente minutes tout le monde se rassemble en bas du bâtiment pour commencer les activités. J'espère que vous avez apporté vos vêtements de sport et vos vieilles chaussures car il est déjà temps de les passer, expliqua un des profs avec un sourire mauvais collé aux lèvres alors que les élèves se mettaient à gémir de douleur par anticipation. Tous vos téléphones et vos appareils qui craignent les chocs ou l'eau doivent rester dans vos sacs dans les chambres.

- Pourquoi je le sens mal, ce truc ? Grommela Tomas.

- Parce que tu as pris de la bedaine et que rien qu'imaginer faire du sport te donne déjà chaud, taquina Mickaela.

Harry les laissa à leur petite dispute et alla vers les listes que les profs venaient d'afficher, et il fut soulagé de voir qu'il partageait sa chambre avec Elias et Mike. Ne se souciant même pas de savoir si les autres le suivaient, il trouva la chambre et réquisitionna d'office le lit du dessus. Il envoya un message à Luna pour lui dire qu'il était arrivé et pour lui annoncer la bonne nouvelle pour la Bulgarie. Et profitant d'être seul, il se changea d'un geste de la main avant de sécuriser ses affaires avec un sort avant de ressortir de la chambre alors même que la moitié des élèves n'avaient pas encore pris ses quartiers.

Quand il fut de retour à l'extérieur, il restait seulement un seul des professeurs qui discutait avec un homme habillé comme un scout et qui devait être du centre où ils se trouvaient. Désirant en apprendre plus sur le lieu, il fouina à droite et à gauche avant de tomber un peu plus loin sur un panneau d'affichage, qui le fit soupirer de dépit.

- Tu es vraiment bien trop curieux pour ton propre bien, Harry, lâcha le professeur, accompagné du scout, en arrivant à sa hauteur.

- On peut vraiment pas faire cours ? Gémit l'ado. Je suis revenu à Boston juste parce que je voulais me remuer les méninges, pas pour faire ce genre de conneries.

- Tu sais que tu es un des seuls qui soit mécontent que le début des cours ait été repoussé ?

- C'est pour ça que les autres sont des crétins, rétorqua Harry avant de pointer du doigt les affichettes. Vous voulez vraiment nous faire faire ça ?

- Vous savez, jeune homme, de nombreuses entreprises envoient leur équipe dans notre camp pour effectuer nos stages de cohésion d'une équipe, expliqua le scout. Quand vous travaillerez, vous aurez des collègues et…

- Je suis le patron, rétorqua Harry.

- Avant de devenir patron, il faut….

- Là-dessus, je vous coupe monsieur. Harry, malgré son jeune âge, possède déjà sa propre entreprise qui, d'après nos sources, fonctionne extrêmement bien, intervint le professeur.

- Mais il a l'air d'être au collège, bafouilla le scout.

- 14 ans en 5ème année au MIT et je vous emmerde ! Grogna l'ado avant de regarder son prof. J'ai une affaire urgente à régler, je crois pas que je vais pouvoir rester faire ce simulacre de rentrée.

- Harry, tu sais que ça jure extrêmement faux ? Soupira le professeur avant de sortir son propre téléphone. Dans le courrier que le doyen a envoyé à tes collaborateurs, nous leur avons communiqué mon propre numéro ainsi que celui de tous les professeurs présents. Nous gardons tous nos téléphones avec nous, comme ça, à la moindre urgence ils nous appelleront et nous t'appelleront de suite.

- Le vieux directeur voulait vraiment que je fasse ce voyage… Grommela Harry.

- Et je pense que tes proches aussi, sourit l'homme. Mike m'a dit que ton grand frère avait donné l'ordre de t'attacher et de te séquestrer ici pour que tu te changes les idées. Alors détends toi avec tes amis et amuses toi.

- Je vais tuer mon frère !

- Retournons auprès des autres, il va être l'heure de commencer, décréta le scout.

- Youpi! S'enthousiasma faussement Harry.

- Bonjour à tous, bienvenue au camp de la cohésion. Je vous demanderai à tous de bien vouloir vous regrouper par année d'études, s'exclama le scout.

- Harry, ramène tes fesses, déclara Mike en faisant de grands gestes de la main pour que l'ado le voit.

Cependant, le No Name leur fit juste un sourire ironique et c'est soupirant que les élèves de son année vinrent le rejoindre, voyant que de toute façon il ne bougerait pas. L'homme scout leur expliqua qu'il serait celui qui s'occuperait d'eux pour les deux jours, afin de leur faire comprendre ce qu'était la cohésion et l'entraide qui leur serait nécessaire plus tard lorsqu'ils seraient dans le monde du travail.

- Nous avons mis au point un parcours d'obstacles dont le but est que toute l'équipe arrive en même temps grâce à l'esprit d'entraide. Chaque personne de chaque groupe peut apporter quelque chose à l'équipe. Il faut que chacun exploite ses forces aujourd'hui, expliqua le scout.

- Vous devez vous faire un paquet de thune avec votre blabla non ? Et je ne sais pas ce que vous consommez pour croire autant à votre délire, mais ça doit être de la bonne. Vous avez juste piqué le principe des Mudday et, au lieu de parler d'une course, vous mettez votre baratin à deux balles, se moqua l'ado. La façon d'arriver à un but importe peu, seul le résultat compte ! Une course reste une course.

- Je savais qu'on aurait dû le faire boire, ou même faire venir Jo, soupira Filipe.

- Est-ce qu'on doit te rappeler tout ce qu'on a appris sur Jo et Harry quand ils sont ensemble ? Grimaça Mike.

- Bah, ça aurait pu être fun justement, gloussa Elias. Les deux bourrés et sans aucune limite, ça serait drôle.

- Moi au moins j'ai pas vomi au milieu de tombes dans un cimetière, railla Harry en rappelant comment l'enterrement de vie de Jo avait fini pour son ami.

- Je me demande comment tu t'en sortirais tout seul. Après tout, on t'a bien vu à l'œuvre avec ta famille, rajouta Mike avant de faire un sourire carnassier. On bizute les petits jeunes pendant ce genre de chose, et tu es le plus jeune ici, Harry.

- Mike, ce n'est pas le but de ce voyage, coupa le professeur avec la voix pleine de reproches.

- La dernière fois qu'il m'a traité de gamin avec Séléné, il s'est pris des billes de paint ball dans le cul pendant plus d'une heure, rappela Harry, faisant grimacer ses amis qui se rappelaient de cette fameuse partie avant qu'il ne tende la main à ses amis. Si je gagne et que j'arrive avant vous sur la ligne d'arrivée, je réquisitionne la piaule pour moi tout seul, approuva Harry.

- Les ateliers ne sont pas destinés à ce genre de chose, s'offusqua l'homme alors que les élèves se mettaient à rire face aux imbécilités des dernières années.

- Vous savez, là-haut, j'ai un portable et j'ai juste un coup de fil à passer pour faire couler votre pseudo boite de scouts, décréta Harry avant de faire un sourire machiavélique. On m'a dit de m'amuser pendant deux jours, et là je commence enfin à m'amuser. Alors, continuez à me chauffer et je vous jure que, là, je prendrai mon pied.

- Tu sais que tu deviens flippant quand tu fais ça, Harry, grimaça Mickaela.

- Premier truc à retenir quand tu bosseras ! Si tu passes ta vie à niquer les autres, assure toi de toujours garder une longueur d'avance pour ne pas te faire niquer la prochaine fois.

- Très poétique, Harry, ironisa la jeune femme.

- Et règle numéro deux ! Travaille toujours avec les gens en qui tu as le plus confiance ! Et là tu avanceras ! Maintenant, il est temps de vous faire bouffer de la boue !

- Les obstacles ne peuvent être passés que par équipe, grogna le scout.

- Ouais, ouais, vision typique des mecs qui ne cherchent pas plus loin que le bout de leur nez, rétorqua l'ado.

- Monsieur Nonamous! Un peu de respect je vous prie, gronda un des professeurs.

- Quoi ? C'est vous qui m'avez demandé de lâcher prise et d'en profiter ! Bah là j'en profite ! Et puis, osez dire si j'ai tort. Vous êtes un spécialiste des maths et vous savez qu'il y a parfois des milliers de possibilités pour résoudre un problème, se défendit l'ado. Et puis, si je n'arrive pas à passer ces fameux obstacles, j'aurais plus qu'à faire la manche pour me trouver une piaule pour la nuit.

- Dans notre grande magnanimité, si nous arrivons avant toi, on te laisse dormir dans la chambre, mais tu devrais nous dire en quoi consiste ton travail, décréta Elias.

- Dans ce cas-là, il va falloir que tu coures vite Elias ! Prévint l'ado. De toute façon j'ai pas besoin de la piaule, j'irai à l'hôtel !

- Et bah dans ce cas là, on te kidnappera Séléné pour un week-end, rétorqua Mickaela avec malice.

- Ça voudrait dire que vous arriverez avant moi, donc rêvez pas trop, contre-attaqua le No Name, amusé.

- Bon on va devoir sortir une attaque spéciale alors, gloussa Mike avant de crier. Micka fait lui en gros câlin pendant qu'on prend de l'avance, il osera pas te frapper par rapport à nous.

Là dessus, la femme éclata de rire et prit l'ado dans ses bras alors que les 5èmes années partaient comme des dératés en direction du parcours. Harry esquissa malgré lui un sourire amusé alors qu'il sentait les soubresauts du rire de son amie qui le tenait férocement contre elle. Il vit les autres élèves ignorer les instructions du scout et se mettre à courir aussi en direction du parcours.

- On est content que tu sois là avec nous, Harry, déclara finalement la jeune femme.

- Tes potes seront beaucoup moins contents ce soir quand ils dormiront dans le couloir, déclara Harry. Tu comptes me lâcher un jour où il va vraiment falloir que je te frappe ?

- Tu oserais me frapper ? S'horrifia Mickaela.

- J'ai horreur des câlins, grommela l'ado.

- Sauf s'ils sont de Séléné, gloussa la jeune femme.

- Que je gagne ou que je perde cette stupide course, de toute façon si vous voulez vous faire une soirée avec Séléné, c'est à elle qu'il faut demander, je n'ai rien à lui imposer, décréta Harry.

- De toute manière, pour que ces imbéciles aient la moindre chance de gagner, il faudrait que je te garde dans mes bras pendant une éternité, rit Mickaela en le relâchant. Ne sois pas trop méchant avec eux quand même.

Harry fit juste un grand sourire sadique et commença à s'élancer dans la direction où il entendait des cris et des rires, avant de se figer en entendant le professeur.

- Mickaela, toi aussi tu dois y aller, ordonna le professeur avec un sourire en pointant du doigt le parcours.

- Douée comme je suis, je vais me casser quelque chose, soupira la jeune fille en avançant de mauvais cœur.

- Allez viens, avec un peu de chance il va y avoir des cadavres dans les flaques de boue et on aura juste à leur sauter dessus et on ne se salira même pas, décréta Harry, amusé.

- Tu es vraiment glauque, rit Mickaela.

- Mais c'est peut-être la vérité ! Se défendit l'ado. Allez on y va.

L'ado commença à courir mais s'arrêta quand il vit qu'effectivement sa camarade n'était pas une sportive.

- Tu sais quoi, Harry ? Haleta Mickaela, déjà à bout de souffle en moins de 2minutes, je te laisse aller faire l'éclaireur et tu me diras ce que je dois faire après !

- Je te laisse pas toute seule derrière, les autres sont pas loin, je vais ralentir le pas, déclara l'ado.

Ils trottinèrent et marchèrent pendant 15 minutes, montant et descendant des buttes de terre avant de se figer et d'éclater de rire en voyant la scène qui se déroulaient devant leurs yeux. C'était une immense prairie qui semblait avoir été transformée en camp d'entrainement militaire. Il y avait là au moins trois obstacles à passer.

- Bon je crois qu'on y est, grommela la jeune femme en se redressant tout en mettant ses mains sur ses reins pour reprendre sa respiration. Ça m'a déjà tué d'arriver jusqu'ici.

- Nous sommes dans un coin où, comme tu peux le constater, le terrain est plat. Les montées et descentes qu'on vient de se taper étaient déjà une mise en jambe ! Tu as vu que même si tu es une grande feignasse, tu as réussi à passer les premiers obstacles même si tu y a déjà laissé une partie de tes poumons. Les autres idiots sont pas loin ils sont là-bas en train d'escalader l'espèce de mur, se moqua Harry en montrant le groupe qui était au fond de la prairie.

- Ils sont partis comme des dératés, ils doivent être déjà complètement cuits, gloussa Mickaela.

- Bon tu sais ramper quand même ? Demanda Harry en montrant l'obstacle devant eux qui consistait à ramper sous des barbelés sur une distance de 50 mètres.

- Ça, je crois que ça va je vais gérer, approuva la femme.

Ils étaient bons derniers pour le moment, mais ils savaient que ce n'était que le début. Ils se mirent au sol et commencèrent à ramper. Harry arriva rapidement au bout et tendit la main à Mickaela, qu'il tira jusqu'à lui.

- Et bah on est déjà crade et on a pas encore vu la boue, ça promet, rit la jeune femme. Si on avait su qu'on allait faire un truc comme ça, on se serait trouvé une gopro !

- Y'a des scouts pour la sécurité, mais y'en a plein plus loin qui prennent des photos, expliqua l'ado. Bon, un filet à escalader en plus du mur là-bas, je pense que les deux obstacles vont être assez faciles à passer, il faut juste que tu prennes ton temps.

La femme hocha la tête et, si Harry passa rapidement les obstacles, il l'attendait toujours en lui criant de changer de prise, de changer la position de son pied ou autres différentes choses qui leur permirent de gagner un temps précieux. Ils arrivèrent à doubler un groupe de filles de 1ère et 2ème année et se rapprochaient rapidement des autres. Ils trottinèrent pendant presque 1 kilomètre, parlant de leurs camarades, ne pensant pas ainsi à la fatigue, surtout pour Mickaela.

- Les femmes, ces sacs-là et les hommes ces sacs-là, expliquait un des scouts au groupe devant eux en désignant des gros sacs.

- Super, grommela Mickaela en attrapant son sac qui retomba aussi vite au sol. Bordel c'est lourd ces merdes !

- File moi ça, je porte le tien et le mien, comme ça tu arrêteras de me ralentir, grogna Harry en prenant le sac de son amie et en commençant à courir.

- Comment tu fais pour pas être épuisé ? Gémit-elle.

- Je fais du sport, tu devrais essayer c'est pas mal, nargua l'ado.

Ils firent le petit parcours qui était défini et qui les faisait tourner dans tous les sens sur une toute petite surface, faisant en sorte que certains se mélangeaient et tournaient en rond avant de se rentrer dedans en éclatant de rire. L'ado évita deux fois deux étudiants et il décida que pour le bien de sa santé, il allait plutôt utiliser le ruvalk que le ruvez.

- C'est pas de la triche… Comme ça je m'entraine pour la semaine prochaine, pensa l'ado en déposant les sacs.

- Merde ! Comment ils peuvent être déjà là ! Putain Tomas monte ton cul, rugit Mike qui poussait sur les fesses de son ami pour l'aider à passer l'obstacle des planches de bois lisses.

- Allez, on va doubler cette bande de nazes, nargua Harry alors que Tomas tombait de l'autre côté dans un gros boum.

Inquiet même s'il ne l'avouerait pas, Harry sauta pour attraper le haut de la planche et se hissa pour regarder de l'autre côté où son ami se relevait en riant.

- Je prends de l'avance, dis le aux autres ! Gloussa le garçon qui continua le chemin.

- Il va bien, il prend de l'avance, soupira Harry alors que ses amis soupiraient de soulagement.

- Franchement, on aurait pu regarder par le coté non ? Ironisa Micka en montrant le bord alors que le jeune homme lui tirait la langue.

Il redescendit à côté de son amie et lui présenta ses deux mains liées pour lui faire la courte échelle et l'aider à se hisser sur la planche. Cela sembla réveiller les autres garçons, qui se mirent aussi à se hisser comme ils pouvaient pour essayer de reprendre un peu d'avance. La jeune femme parvint finalement à attraper le haut, mais elle n'avait vraiment aucune force dans les bras, alors l'ado lui ordonna de tenir et se hissa à son tour sur la planche. Mais au lieu de passer de l'autre côté il s'assit sur le haut et tira sur le bras de Mickaela pour l'aider. Et comme Tomas, elle se laissa tomber de l'autre côté remerciant quand même les scouts d'avoir mis de quoi amortir la chute. Pour sa part, l'ado sauta souplement de l'autre côté et rejoignit Mickaela, qui avait décidé de prendre de l'avance. Mais ils retrouvèrent leurs camarades hilares qui regardaient le pauvre Tomas monter et descendre des gros rondins de bois.

- C'est ça, riez! Les premiers sont faciles mais après vous en chiez, hurla l'homme avant de déraper et de sortir du champ de vision de ses amis.

- C'est comme saute-mouton, j'étais pas mauvaise à ça, gloussa Michaela en s'élançant.

Harry fit un sourire hypocrite aux garçons, recula de quelques pas puis s'élança à toute vitesse. Comme pour le cheval d'arceau en gym, il posait juste les deux mains sur les rondins et sautait par-dessus. Un coup à droite, un coup à gauche et moins de deux minutes plus tard il était déjà à la fin de l'obstacle. Il fit un bras d'honneur à ses amis qui le regardaient, stupéfaits, tout comme les autres élèves, et il éclata de rire quand il les vit essayer de faire pareil. Et à son étonnement, ce fut Mickaela qui réussit à passer le plus de rondins d'une seule traite avant de tomber.

- Je suis mort, haleta Tomas en tombant aux pieds de Harry qui attendait à la fin du dernier rondin. Comment tu fais ? J'ai l'impression que tu viens juste d'arriver dans la course, t'es même pas essoufflé.

- J'ai l'habitude de faire du sport ! Et ça vous ferait pas de mal de faire pareil, bande de loques humaines ! Ricana Harry en aidant son ami à se relever.

- Mais nous on se prépare pas à faire la guerre avec des vampires et des créatures magiques, railla Filipe en arrivant aussi en même temps que Mickaela.

- Allez viens Harry, on a réussi à prendre de l'avance, rit la jeune femme en prenant le bras de l'ado pour l'intimer de reprendre sa course.

- Pour quelqu'un qui ne voulait pas le faire, tu as l'air de plutôt bien t'amuser, nargua Harry.

- Tu parles en connaissance de cause, toi aussi tu t'amuses ! Rétorqua Mickaela.

Harry ne répondit pas mais le petit sourire qu'il fit rassura son amie sur le fait que l'ado s'amusait quand même en leur compagnie. Ils arrivèrent rapidement à l'autre obstacle qui était simplement de ramper sous terre dans des tunnels. L'ado, n'aimant pas être enfermé, se dépêcha mais se détendit en éclatant de rire quand il entendit, derrière lui, Elias rugir contre Mike qui avait osé « lâcher une caisse » alors qu'il était devant. Une fois dehors, il attendit une nouvelle fois Mickaela et ils s'élancèrent pour la suite.

- Bon c'est là que les emmerdes commencent vraiment, gémit la femme. Je suis bonne pour faire trempette !

En effet, c'était la fameuse épreuve des barreaux d'échelle au-dessus d'une mare d'eau boueuse. Il fallait avancer de barreau en barreau, mais la plupart des élèves qu'ils voyaient en train d'essayer de franchir l'obstacle finissaient dans l'eau. Mickaela s'élança la première et c'est dans un cri de désespoir qu'elle tomba dans l'eau alors que, bizarrement, elle avait quand même fait la moitié du chemin. L'ado s'élança aussi et faillit lâcher prise quand il sentit un poids s'accrocher à lui.

- Espèce d'enfoiré, cria Harry en voyant Mike qui s'était accroché à sa taille. Lâche-moi enfoiré! Bas les pattes !

- T'es cruel mon petit Harry! Je veux juste un petit câlin, minauda Mike en frottant sa joue contre le dos de l'ado faisant éclater de rire tous les étudiants présents.

Maudissant son ami, Harry dut puiser dans tous ses muscles pour parvenir à continuer à avancer, à la stupeur des étudiants. Et quand il fut arrivé de l'autre coté sur la terre ferme, il regarda Mike qui lui faisait un grand sourire et, lui retournant son amusement, il le poussa sans ménagement pour le faire atterrir les fesses dans la marre.

- J'aime pas les câlins, prévint Harry.

- C'est pas bien de tricher Mike ! Sermonna Tomas.

- Oui c'est pas bien, rajoutèrent leurs amis qui étaient aussi tous tombés dans l'eau et qui sautèrent sur Mike pour finir de le mouiller alors qu'il hurlait et riait en même temps.

Et c'est dans une ambiance bonne enfant que les étudiants partirent à l'assaut du nouvel obstacle, et Harry grimaça en voyant qu'en fait il fallait monter une pente en bois où au sommet il y avait un bac à eau qu'il fallait traverser pour descendre de l'autre côté. Il vit ses amis lui faire un sourire moqueur, décrétant qu'il allait bien devoir finir par se mouiller. Mais il était Harry No Name et il avait plus d'un tour dans sa poche. Il monta la pente en bois et plutôt que de se mettre dans le bac d'eau il grimpa souplement sur le bord, c'était fin mais s'il gardait son équilibre il allait pouvoir rejoindre l'autre côté.

- Hey hey, pensa Harry en avançant comme un funambule sur un fil, alors que ses amis hurlaient à la triche.

Cependant, Tomas n'avait pas dit son dernier mot non plus et, étant déjà dans un état épouvantable, il fit une minibombe pour sauter dans le bac, ce qui le déstabilisa. Il s'accrocha in extremis à la planche du milieu là où les autres devaient plonger pour passer de l'autre côté avant de mitrailler son ami du regard.

- Tu es en enfoiré ! Grommela l'ado alors que l'homme plongeait pour atteindre l'autre côté.

- Ah putain elle est gelée, hurla Mike alors qu'Harry se hâtait de rejoindre aussi la pente descendante, sachant que ses amis n'attendaient qu'un seul moment d'inattention pour l'avoir.

Rapidement, ils furent tous au pied d'un nouvel amas de terre et il fallait le grimper en restant accroupi sous un filet. Ce fut un des obstacles les plus faciles à passer, malgré les tentatives des garçons pour freiner l'avancée d'Harry, qui s'amusait à leur répondre en leur faisant des croches pieds. Et comme ils étaient complètement trempés, la terre restait collée à leur vêtement, si bien qu'une fois en haut de la butte, ils étaient dans un état lamentable. Et en regardant autour de lui, l'ado se rendit compte qu'il était le seul à être encore présentable.

- Bordel de merde, ils adorent nous faire ramper ! Tu parles quand même d'un voyage d'intégration de merde, rugit Mike en se mettant à quatre pattes pour passer l'autre obstacle avant de hurler. Putain y'a du jus dans les trucs blancs ! C'est des malades mentaux ces mecs !

- Alors avance au lieu de chialer comme une gonzesse, se moqua Harry en se mettant à ramper également.

- Hey! Je vous ferais remarquer que la gonzesse est pas en train de chialer contrairement aux mecs ! S'offusqua Mickaela en le foudroyant du regard. Bande de petites natures !

- Je pense que ça vient du don d'Az, mais je sens que dalle, pensa l'ado avant de rire. Le fait d'être mouillé ne doit pas non plus les aider à éviter les décharges. Bon la suite va être plus problématique.

- Cette fois on te tient le morveux, rugit Elias en le ceinturant, vite aidé par les autres garçons.

- Lâchez-moi, bande de crétins ! cria l'ado

- Grouillez avant qu'on le lâche, c'est une anguille ce gosse, grogna Mike.

D'un même geste, les étudiants lâchèrent Harry dans l'eau et hurlèrent de joie de le voir enfin mouillé. Cependant, leur euphorie fut de courte durée quand l'ado se redressa et les fit tomber dans le mini fleuve. Et cela marqua le début d'une véritable bataille d'eau où, peu à peu, tous les autres les rejoignirent en riant tout en avançant vers la fin du ruisseau. Ils passèrent l'épreuve suivante avec difficulté, étant donné qu'encore une fois il s'agissait d'une épreuve physique, ce qui n'était pas le fort des étudiants qui étaient décidément beaucoup plus cérébral que physique.

- Yeahhh, enfin la partie funnnn, hurla un étudiant en s'emparant d'un seau qui trainait qu'il remplit de boue et qu'il lança sur les autres.

- C'est une véritable orgie, pensa Harry, absolument hilare, avant de se jeter sur Mike pour le faire tomber au sol.

Ils passèrent bien plus de temps qu'il ne l'aurait fallu sur ce terrain boueux où ils furent rapidement rejoints par les retardataires. Cependant, quand les idiots se mirent à faire le petit train pour descendre une pente boueuse, Harry ne put s'empêcher de laisser libre court à son amusement en les accompagnant. Ce jour-là, il était un simple étudiant, certes un peu jeune au milieu de tous ses camarades, mais il en profita. Il oublia la guerre qui se profilait. Et, à priori, Luna semblait aussi des plus heureuse vu la paix qu'elle lui envoyait par le lien. La dernière fois qu'ils avaient discuté à cœur ouvert, elle lui avait avoué qu'elle préférait quand il vivait dans le monde moldu, et malgré lui l'ado commençait à penser la même chose.

- Harry, héla Tomas.

L'ado se tourna et eut juste le réflexe de se baisser pour éviter de la boue, et il se lança sur son ami qui éclata de rire alors qu'ils s'écrasaient tous les deux au sol. Ils restèrent un sacré moment dans la boue avant de rejoindre un espèce d'entrepôt où une musique assourdissante retentissait. Tout était plongé dans la pénombre avec de la fumée et des lasers de discothèque dans tous les sens. Et pendant quelques secondes, il eut l'impression d'être au Refuge.

- Hey, les mecs, à poiiiiilllllll ! hurla un des plus jeunes étudiants.

- Vous êtes des obsédés les mecs ! S'indigna une femme.

- Fuyons avant que ça devienne un baisodrome, grogna l'ado en courant à toute jambe vers la sortie.

Et c'est hilare, et à bout de souffle pour certains, qu'ils atteignirent enfin l'extérieur.

- Putain d'acouphènes de merde, j'ai les oreilles qui sifflent, gémit Elias qui tirait sur son oreille.

- Ouais, j'aurais jamais pu rester propre, décréta Harry en voyant les nouveaux obstacles se dresser devant eux.

- A ce qui parait, la boue c'est impeccable pour la peau, gloussa Mickaela.

Tonitruant, ils s'élancèrent au-devant des épreuves qu'ils passèrent relativement facilement, avant de finalement arriver à des montagnes de bottes de pailles qu'il fallait escalader. Et malgré lui, il eut la vision de Luna et lui en train de batifoler en plein milieu d'un champ. Et c'est en envoyant de la luxure à Luna qu'il se promit de mener à bien ce petit projet.

- Elle a l'air un peu perdue par ce que je lui envoie, pensa l'ado amusé.

- Dommage que Gwen soit pas là, sinon je crois qu'on se serait perdus entre deux bottes de pailles, soupira Elias, déçu.

Malgré lui, l'ado éclata de rire à l'étonnement de tous, avant que Mike sourit.

- Je suis sûr qu'il a pensé à la même chose avec Séléné.

- Peut-être bien, nargua Harry. Et maintenant, désolé les mecs, mais j'ai envie de garder la piaule pour moi.

Il leur fit un grand sourire et, sans que les étudiants comprennent exactement ce qui arrivait, l'ado s'élança à une vitesse faramineuse en direction de la ligne d'arrivée. Il passa les derniers obstacles comme s'ils n'existaient pas et doubla les élèves qui étaient devant lui sans aucune difficulté. Si bien que lorsqu'il passa la ligne d'arrivée, il fut surpris d'être le premier à arriver. Il avait pensé qu'avec leur délire dans la boue, certains avaient pris beaucoup d'avance, mais à priori pas tant que ça. Il regarda son professeur de mécanique qui semblait toujours aussi peu aimable et ce dernier lui désigna une grande table où il y avait des rafraîchissements et de quoi manger copieusement. N'accordant pas un mot à ce professeur qu'il détestait, l'ado alla prendre de quoi se désaltérer avec un grand plaisir. Il s'éloigna un peu pour reprendre son souffle et esquissa un sourire en sentant la présence de créatures magiques. A priori, même s'il se trouvait dans les parages, ils avaient décidé de continuer la protection de ses amis.

- Putain je suis mort ! cria Tomas en arrivant en compagnie de Mickaela et Filipe, près de 30 minutes plus tard.

- Voyez le bon côté des choses, vous êtes arrivés jusqu'au bout. Et, chose principale, vous au moins vous ne dormirez pas dans le couloir ce soir, taquina Harry en leur tendant de quoi boire. Et d'ailleurs en parlant de mes ex-colocataires, ils sont restés bloqués ? Ou ils préparent un truc très con ?

- A ton avis ? Gloussa la jeune femme.

- Ils vont faire quoi ces deux crétins ? Se demanda Harry qui, malgré lui, attendait avec impatience l'arrivée de ses deux amis.

- Monsieur Lopes, vous avez osé vous foutre de notre gueule, vous devriez avoir honte ! Cria Elias en arrivant en courant quelques minutes plus tard, avant de se décaler au dernier moment.

Harry eut juste le réflexe d'attraper le téléphone qui était dans la main du professeur avant que ce dernier ne se retrouve recouvert de boue. Et en voyant son professeur pantois le visage plein de boue, il ne put s'empêcher d'éclater de rire de même que tous leurs camarades. Tomas attrapa le téléphone du professeur et le mit sur l'appareil photo avant de hurler « Selfiiiiiiiiiii ». Et c'est mort de rire que tous les élèves vinrent entourer leur professeur, qui avait de la boue partout sur le visage. Ils firent les imbéciles pendant un bon moment avant de devoir se laver sous les jets d'eau pour ne pas mettre de la boue à l'intérieur du bâtiment. Et ce fut une nouvelle fois l'occasion de faire les cons, surtout qu'il y avait une immense étendue d'eau à quelques mètres en contrebas et c'est là qu'ils finirent tous, profitant du même fait de la douce chaleur de mi-septembre.

Cependant, quand Harry sentit que Luna cherchait à le contacter par le lien, il fit juste un bras d'honneur à ses amis et sortit de l'eau pour rejoindre sa chambre. Il attrapa son téléphone et vit qu'il avait 5 appels en absence de Luna, et quand il vit l'heure il se rendit compte qu'il était déjà tard et qu'elle devait juste sortir de ses cours. Il alla dans la salle de bain, mit l'eau à couler, verrouilla la porte et transplana dans son appartement à Boston, où il la fit sursauter.

- Par Merlin, qu'est-ce qui t'es arrivé ? Bafouilla Luna, choquée, en le voyant dégoulinant.

- Tu voulais pas que je vienne pour te faire un câlin ? Taquina l'ado en ouvrant grand les bras et en s'approchant d'elle.

Elle essaya de fuir mais il la rattrapa rapidement et la colla au mur pour l'embrasser passionnément avant de lui murmurer à l'oreille.

- J'ai gagné la course alors j'avais besoin d'une récompense digne de mes efforts. Je dois retourner là-bas, j'ai pas laissé de clone je t'appelle une fois que je suis propre ! Je t'aime.

- Moi aussi et j'ai un sourire débile collé sur le visage depuis ce matin, je vais attendre que tu m'appelles ! Je vais me préparer à manger en attendant ! Souffla Luna.

Il l'embrassa une dernière fois et se déshabilla d'un geste de la main pour rentrer sous le jet d'eau brulant. Il enleva minutieusement la moindre trace de boue qui le recouvrait et s'habilla d'un simple jean et d'un T-Shirt. Il sortit de la salle de bain au moment même où ses deux colocataires revenaient pour se laver. Il attrapa son téléphone et rejoignit l'extérieur pour appeler Luna, qui décrocha dès la première sonnerie. Il commença par lui raconter les nouvelles que Pavel lui avait données, et elle fut aussi heureuse que lui de la direction politique que prenait la Bulgarie. Mais quand il attaqua leur péripétie au camp, elle rit de bon cœur et Harry savoura de recevoir par ce lien cette paix et cette joie de vivre qui lui manquait trop quand ils étaient dans le monde de la magie.

- Séléné, ton chéri est un vrai gentleman ! cria Mickaela en venant derrière lui pour crier dans le téléphone.

- Elle dit que je suis parfait, c'est normal, expliqua Harry alors que Luna hurlait en même temps dans le téléphone.

- J'ai jamais dit ça !

- Séléné, il te rappellera plus tard, on est attendu dans une salle de conférence pour faire le débriefing de cette « session de cohésion », expliqua la jeune femme en ironisant bien sur la fin de sa phrase.

- Je vais faire mes devoirs, expliqua Luna au téléphone.

- Je te rappellerai ce soir, enfin j'essaierai, souffla Harry alors que Mickaela retournait vers le bâtiment.

- Ça va me faire bizarre de dormir toute seule dans le lit, mais il va falloir que je reprenne l'habitude pour la semaine prochaine, murmura Luna.

- Tu veux que je me clone et que je te rejoigne ?

- Non je veux que tu vives cette expérience à cent pour cent. C'était vraiment agréable tout ce que tu m'as envoyé par le lien toute la journée. Je veux que tu profites de ce voyage pour toi, Harry. Quand moi j'ai des choses à faire, tu subis de ton coté, eh bien cette fois c'est à moi d'attendre. Bon, si tu insistes pour venir me faire un petit bisou ou un petit câlin, je ne pourrais pas te dire non mais….

- Ah tu vois je t'avais prévenue ce matin, décréta fièrement l'ado.

- Je ne supplie pas, se défendit Luna avec amusement. Je ne faisais qu'émettre des hypothèses.

- Bon on verra si tes hypothèses sont bonnes, je dois y aller. Je t'aime et si tu as besoin de moi, je garde mon portable avec moi cette fois. Je ne pense pas qu'on va avoir le droit aux bains de boue deux fois dans la même journée.

- Continues à m'envoyer toutes ces belles choses comme aujourd'hui, je t'aime et peut-être à tout à l'heure, souffla Luna en lui envoyant de l'amour par le lien.

- Putain si on m'avait dit que je deviendrai un jour aussi pathétique au téléphone, j'aurai commis un meurtre. Elle me fait dire vraiment n'importe quoi, je suis pathétique ! Pensa Harry en remontant vers le bâtiment.

Quand il rentra dans la salle de conférence, il alla s'asseoir vers ses amis, qui étaient déjà installés et qui lui avait gardé une place. Et malgré lui, il ne put s'empêcher d'esquisser un bref sourire en entendant tous les étudiants parler avec véhémence de la course qui n'était soi-disant pas une course. L'homme scout du matin arriva dans la pièce avec leurs différents professeurs, dont l'un avait dû se changer par rapport aux frasques d'Elias et de Mike.

- Bon, avant que Monsieur Ingins commence à parler, je tiens à féliciter Elias, Mike et Harry, nos trois dernières années, qui ont réussi à se prendre des heures de colle avant le début des cours, déclara le prof.

- Bah pourquoi Harry ? S'étonna Elias.

- J'avoue que moi-même, là-dessus je suis sceptique. Qu'est-ce que j'ai fait ? Grommela l'ado.

- Son frère serait hyper fier de lui de le savoir collé aussi tôt dans l'année, mais bon normalement il y a une raison non ? Rajouta Mickaela.

- Votre petite attaque avec de la boue, expliqua le professeur.

- Je réitère ma question : qu'est-ce que j'ai fait ? Demanda Harry un peu plus durement.

- Mon téléphone. Vous saviez que j'allais être attaqué et vous saviez que j'avais mon téléphone avec moi et donc ce que ça risquait, lâcha le prof en montrant son téléphone.

- Mais…

- Non, il a raison, je m'en suis pris à son portable, décréta le No Name en coupant Mike, bien décidé à s'amuser.

Sans que personne ne comprenne et surtout ne se doute de quelque chose, il se leva, attrapa le téléphone du prof qui l'avait encore en main et se dirigea vers la baie vitrée qu'il ouvrit. Et à la stupeur, voire l'horreur pour certain, il jeta le téléphone de toutes ses forces pour qu'il atterrisse dans le lac dans un plouf distinct.

- Voilà maintenant j'ai mérité d'être collé. Pour info, tout à l'heure je ne savais absolument pas ce que ces deux abrutis avaient en tête, et maintenant vous avez pu voir que je possédais quelques bons réflexes. Mais bon, on dira que j'avais juste fait gagner quelques heures de sursis à votre téléphone, expliqua l'ado avant de taper dans ses mains. Et si on se mettait au débriefing de cette course dont le constat général est que se sont tous des chiffes molles qui manquent énormément de muscles et d'endurance.

- Je lui rendrais son téléphone quand on sera de retour au MIT, ça sera plus fun de le faire poireauter jusque-là, pensa Harry avec sadisme, content de posséder des pouvoirs qui lui permettait de faire croire certaines choses aux moldus.

Là-dessus, le scout entama son débriefing en montrant sur le rétroprojecteur les différentes photos qui avaient été prises, ainsi que les vidéos. Et Harry se promit de pirater dès le soir même le serveur afin de récupérer les photos afin qu'il puisse les montrer à Luna et sa famille. Ça lui paraissait bizarre de vouloir faire une chose si stupide, mais n'étais-ce pas ce que les ados faisaient quand ils rentraient de voyage ? Montrer les photos de leur périple à toute la famille. Il n'écouta que d'une oreille le discours parfaitement rodé et absolument barbant de l'homme, et il se demanda s'ils avaient déjà eu des hommes morts d'ennui pendant ce débriefing.

- Tu as vraiment balancé son téléphone ? Murmura Mickaela.

- A ton avis ? Railla l'ado.

- Tu n'es pas comme ça, tu as du le cacher dans une de tes poches …

- J'aime pas qu'on m'accuse sans preuve, on verra s'il fait son mea-culpa, avoua Harry surpris mais heureux que ses amis le connaissent si bien, finalement.

- Une équipe performante sera une bonne équipe si elle a un leader qui permet de souder une équipe. Nous avons donc fait plusieurs équipes dont les membres seront de toutes années confondues et vous devrez réaliser un projet ! Bien sûr, pour que ça ne parte pas dans tous les sens, une personne désignée dans chaque groupe viendra tirer une de ces cartes, expliqua l'homme en montrant des cartes qu'il avait en main. Sur ces cartes, il y a différents dessins et votre projet devra être en rapport avec cet objet.

- Ça craint, on peut pas retourner s'éclater comme tout à l'heure ? Gémit un des étudiants, déclarant tout haut ce que tous pensaient tout bas.

- Non, vous ne pouvez pas et je vous rappelle que tout ceci n'est pas un jeu, asséna durement le scout, qui semblait vexé de voir que les étudiants prenaient cela à la légère. Donc reprenons, sur vos chaises il y a des bandeaux de couleurs accrochés, vous serez avec les gens qui possèdent la même couleur.

- Vous vous êtes tous assis comme vous le désiriez donc vous ne pouvez pas parler de complot contre un tel ou un tel, expliqua un des professeurs.

- Et bien sur, les chaises les unes à côté des autres n'ont pas les mêmes couleurs, ironisa Mike en attrapant son ruban bleu.

Harry s'apprêta à répliquer quand il sentit son téléphone se mettre à vibrer dans sa poche. N'écoutant pas les instructions des « adultes », il alla à l'extérieur et décrocha surpris de voir qu'il s'agissait de Jared.

- Hey, petit frère, je ne te dérange pas ? Demanda le No Name cloneur.

- Pfff, ils étaient en train de nous saouler avec un plan à la con ! Qu'est-ce que tu fous à m'appeler ? Il est 23h à Londres, s'étonna Harry.

- Le ministre Krum est venu nous dire que tu approuvais les travaux pour l'hôpital, alors on a pas mal travaillé dessus avec Bogrod. Je suis sorti il n'y a pas longtemps, expliqua le grand frère.

- C'est une bonne chose que ce projet ait pris cette direction. Je ne pourrai pas venir voir le chantier comme je l'aurai voulu mais je te fais confiance. Si jamais tu sens un truc qui pue, tu sauras avertir les bonnes personnes, approuva le petit frère.

- Hier soir, Esé est allée faire des visites de maison avec Vaness, Alex et Steph et elle m'a dit qu'elle avait un peu discuté avec Vaness à propos de Travis. Elle a fini en pleurs !

- Je sais, je l'ai trouvée dans mon bureau dans un sale état lundi matin. Elle a passé le week-end à se morfondre et à pleurer à l'Antre, à priori. J'ai rien pu lui extirper à part qu'elle lui avait posé un ultimatum et que ça avait débouché sur leur rupture. Tu travaillais donc on allait pas te déranger, mais je peux te dire que j'ai été voir Jo dans la journée pour qu'on passe à leur appartement.

- J'espère que vous lui avez refait le portrait ? Approuva le grand frère.

- C'était le but mais il était parti ! Soupira l'ado. Il a vidé l'appartement mais il avait laissé une lettre à Vanessa, au cas où elle reviendrait. Il lui a dit qu'il allait essayer d'avancer mais qu'il avait les chocottes. Bref, heureusement qu'il était pas dans le coin sinon on se serait défoulé sur lui, expliqua-t-il. J'ai essayé de le repérer avec son portable ou même sa carte bancaire, mais je pense qu'il a compris qu'on le rechercherait. Il a essayé de disparaitre du circuit. C'est comme ça qu'il a vécu avant de rencontrer Vaness, après tout.

- Bon, je voulais juste savoir si tu étais au courant, maintenant je vais pouvoir aller me coucher, bailla Jared.

- Moi, je suis dans un stupide voyage d'intégration préparé par des scouts, et ça craint, grommela l'ado.

Là-dessus son frère éclata seulement de rire avant de raccrocher. Soupirant, l'ado retourna dans la pièce où il y avait plusieurs petits groupes disséminés à droite et à gauche. Il vit au loin un groupe lui faire des gestes, et il hésita à ressortir de la pièce pour aller s'enfermer dans sa chambre. Mais il avait promis à Luna qu'il jouerait le jeu, alors il rejoignit les 6 autres personnes du groupe où, bien sûr, il n'y avait aucun autre de dernière année.

- Putain de merde, c'est quoi ces cartes à la con ! Comment on va faire un projet autour … d'une banane ? pensa Harry avec dépit.