La gazette du sorcier titrait en première page : « Arrestation de Drago Malfoy, Auror du ministère, dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Scorpio Malfoy. ». Une grande page remplie d'inepties, vu qu'aucune information fiable n'avait filtré du ministère.
Une fois de plus, la gazette du sorcier avait réussi à énerver sérieusement Harry Potter. Et c'est assez brutalement qu'il annonce à Hermione qu'elle doit quitter le square d'ici la fin de la semaine.
Hermione ne réagit presque pas. Elle ne chercha même pas à négotier. Elle se borna de lui dire que c'était dommage et que dès ce soir, elle retournerait chez ses parents.
Ginny ne tenta rien pour calmer Harry et proposa à Hermione de l'aider ce soir à rassembler ses affaires. Ce qu'Hermione apprécia et lui fit espérer des jours meilleurs.
La journée, déjà bien mal partie, devint un véritable cauchemar quand le ministre le convoqua une nouvelle fois et seul. Pendant plus d'une heure, il dut s'expliquer auprès de Kingsley des différentes raisons qui l'avaient poussé à ne rien dire. Si le ministre parvenait à comprendre le serment inviolable qu'avait fait Harry et que celui-ci ne pouvait le briser. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi Harry avait fait ce serment.
Malheureusement pour lui, le ministre confirma l'interdiction pour Harry Potter d'approcher Drago Malfoy et surtout d'intervenir au cours du procès. Le ministre ne voulait pas que le nom d'Harry Potter soit mêlé à cette affaire.
Triste, Harry rejoignait son bureau, quand Hermione tenta de lui parler. Mais elle se heurta à un mur de silence. Il ne voulait pas parler avec elle de ce qu'il venait de se passer. Il était encore trop amer, pour lui pardonner. Il entra dans son bureau et claqua la porte au nez d'Hermione. Bien qu'elle fût attristée, elle abandonna l'idée de parler Harry de la journée et s'enferma dans son propre bureau.
Pour une fois, elle partie à l'heure, tandis qu'Harry restait à son bureau, terminant de remettre au propre l'enquête qu'il avait faite sur Tom.
Pendant ce temps, Hermione et Ginny rangeait les affaires d'Hermione en discutant. Hermione avait réussi à lui faire comprendre les raisons qui l'avaient poussé à la dénonciation de Drago. Même si Ginny n'approuvait pas le choix de son amie, elle lui confirma que cela ne changeait rien à leur amitié et quand toute honnêteté, elle était plutôt contente du fait de se retrouver seule avec Harry.
Hermione se sentit bête de ne pas y avoir pensé plus tôt. Si au moment du mariage, elle en avait discuté avec Harry, elle ne l'avait pas abordé avec Ginny. Elle se traita d'idiote de ne pas avoir vue que cela gênait sa meilleure amie. Elle la rassura et lui reprocha de ne pas en avoir parlé avant.
Les deux amies décidèrent de se revoir dans quelques jours, sans Harry. Ginny confirma à Hermione qu'elle s'attendait aussi à ce que la brouille dure de nombreux mois. Et c'est sur ces au-revoir qu'Hermione partit avec ses affaires.
Elle se matérialisa dans le garage de la maison de ses parents tandis qu'Harry rentrait chez lui pour l'une des premières soirées en tête à tête avec son épouse depuis le voyage des noces.
Ses parents avaient été étonnés quand elle les avait appelés, mais ils avaient répondu par l'affirmative. Hermoine savait qu'elle allait devoir encore s'expliquer. Mais elle fut surprise, ses parents ne lui demandèrent rien ni le soir même, ni les suivants. Ce qui arrangea bien Hermione.
Tant que le procès n'avait pas eu lieu, Drago était mis à l'isolement dans une cellule de 2 m sur 2. Une simple paillasse lui faisait office de lit. Aucune visite n'était autorisée, à part celle de son avocat. Celui-ci était peu optimiste quant au déroulement du procès. Mais Drago ne s'y intéressait pas.
Ce dernier avait été envoyé par sa mère. Elle espérait qu'il arrive à obtenir quelque chose. Mais l'avocat lui avait brisé ses espoirs en lui confirmant que Harry Potter n'était pas autorisé à intervenir dans le procès. Et que s'il recommençait ce qu'il avait fait aux procès d'après guerre, il serait mis en cause pour complicité de meurtre.
L'esprit de Drago était toujours en feu. Bien qu'il n'ait pas vu Hermione, il avait très bien compris que la dénonciation venait d'elle. Cela ne pouvait être qu'elle. Lui en voulait-il ? Il n'était pas capable de le dire. Lui en voulait-elle ? Il ne le savait et surtout il ne voulait pas le savoir. Si son avocat avait raison, il allait en prendre au moins pour 20 ans. Il aurait alors tout le temps nécessaire pour y réfléchir. Le silence n'était pas si dur finalement.
Son avocat lui confirma que si Harry Potter ne venait pas le voir, c'est que le ministre le lui avait interdit tout comme sa mère. Il était conscient que cette cellule était un havre de paix avant de finir dans les cellules des Mangemorts.
Et 15 jours plus tard, le Magenmagot fut réuni au grand complet et le procès commença.
À la demande du ministre, il se déroula en huit clos. Seul les proches de Drago purent y assister, c'est-à-dire sa mère, sa tante Andromeda et ses amis Blaise, Pansy et Théodore. Seul Blaise connaissait ce secret, Pansy et Théodore l'avait appris par la presse et Blaise leur avait raconté sa version. D'un commun accord, ils avaient décidé de témoigner en sa faveur.
L'audience fut rapide. Hermione témoigna contre Drago. Celui-ci reconnu les faits. Son avocat fit témoigner ses amis sur la personnalité de Drago. Sa mère tenta de rejeter la responsabilité des meurtre sur son défunt mari, n'hésitant pas à rajouter moult détails sur la vie au manoir du temps de la suprématie de voldemort. La directrice de Poudlard MacGonagall témoigna une nouvelle fois en sa faveur.
Le verdict final fut mis en délibéré et pendant 72 heures, les membres du Magenmagot réfléchirent et débattirent sur la condamnation. Beaucoup avaient été surpris qu'Harry Potter n'intervienne pas et avait posé la question au ministre qui s'était embrouillé dans ses explications, confirmant par là même que le ministre était impliquait. Mais aucun des jurés ne chercha à en savoir plus.
Au bout du temps imparti, Drago fut ramené dans la salle du Magenmagot pour la communication du verdict final. Il fut finalement condamné à 10 ans de prison avec 5 ans de sécurité.
À peine la sentence fût-elle donnée que 2 Aurors se saisirent de Drago et l'envoyèrent à Azkaban.
Mme Malfoy remercia abondamment l'avocat devant un verdict plutôt clément aux vues des charges pesant sur Drago. Elle espérait avoir le droit de le voir régulièrement. L'avocat lui conseilla d'attendre un peu avant de faire les démarches.
Après avoir revêtu l'uniforme des prisonniers, Drago fut envoyé dans une cellule on se trouvait cinq autres mangemorts dont certains avaient été arrêtés par lui-même.
— Alors Malfoy, rattrapé par ton passé. Ta pitoyable tentative d'échapper à Azkaban a échoué. Tu vas maintenant payer ta trahison envers le seigneur des ténèbres. – lui chuchota à l'oreille l'un des détenus qui semblait être le "chef" de la cellule.
Sa réplique provoqua les ricanements des autres. Les premiers jours furent plutôt cléments, les mangemorts, ne souhaitant attirer l'attention des gardiens, montèrent lentement en puissance pour voir jusqu'où ils pouvaient aller avant que les gardiens n'interviennent.
Juste des brimades, des bousculades, personne qui lui parlait. Puis les premiers coups arrivèrent. D'abord en cellule, et de manière non visible pour finalement avoir lieu aussi pendant la promenade et le réfectoire. Drago ne se défendait pas sachant que ce serait pire.
Du coup, les gardiens n'intervenaient que très rarement et uniquement quand cela menaçait de dégénérer. Des paris commençaient à courir sur le temps que tiendrait Malfoy soit avant de mourir, soit avant qu'il se batte. La deuxième option était la plus répandue et amusait les gardiens.
Les mangemorts ne laissait à Drago que le strict minimum de nourriture pour qu'il ne meure pas. Ils savaient que Drago n'était pas condamné à une très longue peine et que sa mort leur entraînerait des problèmes voir le baiser du détraqueurs.
La demande de visite de Mme Malfoy posait au bout d'un mois fut partiellement rejetée. Les visites étaient autorisées, mais uniquement à hauteur de une par mois. La première visite ne pourrait avoir lieu qu'au bout d'un an.
Elle en avait parlé avec Harry Potter qui lui confirma que ce n'était pas courant, mais que cela arrivait. Et que dans le cas de Drago, c'était un ordre qui émanait du ministre en personne pour éviter des accusations de corruption. La réputation des Malfoy, venant de son mari, jouait encore contre eux.
Elle n'avait pas osé en demander plus à Harry. Son avocat allait relancer la demande comme le prévoit la loi. Mais elle n'avait que d'espoir de revoir son fils avant la date annoncée. Son avocat espérait obtenir une visite unique pour les six mois et il déployait tous ses efforts dans ce sens.
Mais Drago maigrissait à vue d'œil. Le plus inquiétant était qu'il n'avait plus envie de se battre, ni de vivre. Tel un automate, il subissait sans rien dire. Aucun gardien n'aurait pu reconnaître sa voix, ne l'ayant jamais entendu.
Au bout de 3 mois de ce traitement, le corps couvert de bleus et de coupures, ayant perdu presque la moitié de son poids, Drago se retrouva à l'infirmerie suite à une chute lors de la promenade journalière dans la cour. Son avant-bras avait cassé lors de celle-ci.
L'infirmière, horrifiée, fit un rapport directement au directeur de la justice magique. Elle demanda aussi un transfert ver ST-Mangouste.
Après avoir lu le rapport de l'infirmière, le directeur de la justice magique le remit en personne au ministre de la magie. Il craignait un nouvel emballement médiatique.
Le ministre fit convoquer Harry et Hermione pour leur expliquer la situation. Harry était abasourdi de l'incompétence de la prison. Hermione ne disait rien, mais elle pensait beaucoup.
Pour elle, Drago trouvait encore le moyen de se faire plaindre pour s'en sortir. Elle ne le tolérerait pas et elle ne le laisserait pas gagner.
Le ministre, accompagné du directeur de la justice magique ainsi que d'Hermione et d'Harry, se déplaça le lendemain à Azkaban pour une inspection. Devant la surprise du directeur de la prison, le ministre laissa éclater sa colère sur le comportement inadmissible de ses gardiens. Il exigea de voir immédiatement, les gardiens responsables des cellules des mangemorts.
Tandis que le ministre exigeait des explications aux gardiens, Harry demanda à l'infirmière de l'amener à l'infirmerie afin de voir Drago. L'infirmière après l'avoir conduit au lit où se reposait Drago, retourna dans le bureau du directeur.
Celui-ci ouvrit les yeux quand Harry entra. D'une voix très faible et roque, il s'adressa Harry :
— S'il te plaît, achève-moi – murmura dans un souffle Drago.
— Tu sais bien que je ne peux pas le faire. – Lui répondit Harry.
Harry lui prit la main et détailla son ami. Le rapport était même en dessous de la réalité de son point de vue.
Le silence reprit le dessus. Drago était trop faible pour avoir une discussion et Harry n'était pas sûr de vouloir en savoir plus. Il avait préféré être présent pour son ami que d'avoir les détails sordides. Il s'assurerait cependant que les choses changent.
Drago s'était rendormi depuis plusieurs minutes, quand la porte s'ouvrit, laissant entrer le ministre, Hermione, les directeurs et l'infirmière.
Toute trace de colère avait disparu du visage du ministre qui était devenu dur. Le directeur de la prison avait la tête baissée et ne semblait pas vouloir voir l'état réel du prisonnier. Le ministre avait acté le transfert de Drago à ST-Mangouste pour recevoir des soins adaptés.
Hermione s'approcha finalement et après l'avoir rapidement vu lui lança :
— Même pas capable de survivre à Azkaban ! Et pourtant cela a cru pouvoir être un Auror. Tu es vraiment pathétique et un lâche, Drago. – Persifla Hermione.
— Granger, la grande héroïne et tueuse de mangemorts. Je ne pensais pas te revoir un jour et encore moins à mon chevet.
— Tais-toi, ne m'adresse pas la parole, assassin. – S'écria Hermione en brandissant sa baguette.
— Toujours aussi aimable ! – Railla Drago.
— Silence, Endoloris ! – Hurla Hermione en pointant sa baguette vers Drago.
Un éclair rouge sorti de celle-ci et frappa Drago en plein cœur. Le cœur de Drago ne supporta pas le sort et s'arrêta.
Les autres personnes dans la salle se regardèrent surpris. Le ministre fit un signe au directeur qui appela deux gardiens. Ceux-ci confisquèrent immédiatement la baguette d'Hermione et l'encadrèrent.
Le ministre soupira. Cette affaire allait avoir sa peau. La presse allait s'en accaparer, que ce soit un Malfoy ou pas.
Harry regarda sa meilleure amie avec une lueur de peine dans les yeux.
Alors que celle-ci allait être emmenée par les gardiens, Harry sorti une lettre d'une de ses poches. Sachant qu'Hermione ne pourrait la lire dans sa cellule, il entreprit de l'ouvrir et de la lui lire.
« Ma chère Hermione,
Si tu lis cette lettre, cela veut dire que je ne suis plus. Mort, soit en mission, soit à Azkaban, si tu as prévenu le ministère de mon lourd secret. Cela veut dire aussi, que je n'ai pas eu l'occasion de te dire ce que j'ai sur le cœur.
Si c'est en mission, alors je ne regrette rien. Mon adolescence et la guerre ont fait de moi un allié de Voldemort pendant de nombreuses années. Si j'ai donné ma vie pour que le monde soit plus juste et en paix, alors j'aurais payé ma dette envers la société.
Si c'est à Azkaban, cela veut dire que non seulement tu as parlé, mais aussi que le ministère m'a condamné et ne m'ayant pas fait confiance, m'a mis dans les mêmes cellules que mes anciens camarades mangemorts. Je n'ai pas dû résister probablement longtemps. Je sais pertinemment qu'ils ne m'ont pas pardonné d'avoir trahi celui qu'ils appellent le maître. Les gardiens, n'étant pas réputées pour leur humanisme, m'auront probablement laissé être leur jouet. Si c'est ce cas, tu dois sans doute te demander pourquoi je n'ai pas fui, alors que je savais ce qui allait se passer. La réponse est simple, très simple : j'en avais marre de fuir. J'ai passé la majeure partie de ma vie à fuir. S'il y a bien une chose, que j'ai apprise à force de côtoyer Harry et toi Hermione, c'est qu'il est plus simple d'assumer ses actes, que de passer sa vie à fuir.
Quoi qu'il en soit, quelle que soit la façon dont je suis mort, il y avait un autre secret. Un secret que Harry avait très probablement percé. Il me fait mal de le coucher sur ce papier. J'aurais préféré te le dire en face, le jour où tu m'aurais pardonné.
Je t'aime, Hermione !
Avec tout mon amour et mon affection,
Drago. »
Un silence de mort s'abattit alors sur l'infirmerie. Les 2 gardiens, eux-mêmes, ne savait pas ce qu'il devait faire : emmener ou pas Hermione. Celle-ci s'était mise à pleurer. Le ministre regarda Harry Potter en train de replier la lettre en 4 avant de la remettre dans sa poche. Celui-ci, évitait par tous les moyens de regarder Hermione.
Le ministre finit par donner à l'ordre au gardien d'emmener Hermione, avant de sortir et de se diriger avec le directeur vers le bureau de ce dernier. Au bout de quelques instants, Harry quitta l'infirmerie et se rendit dans le bureau du directeur, afin de discuter avec les 2 autres hommes sur la suite des événements.
Après plus de 2 heures de discussion, le ministre et Harry Potter repartirent ministère, laissant une Hermione désespérée dans une cellule d'isolement. Sans le faire exprès, les gardiens avaient mis Hermione dans la même cellule que Drago quelques mois auparavant.
