ST-Mangouste

Mr le ministre, Harry et Mme Malfoy attendait devant une porte que les médecins les autorisent à entrer. Le ministre avait fait rajouter Mme Malfoy à la liste très courte des gens autorisé à entrer.

Mme Malfoy ne disait rien. Se contentant de fixer le sol, elle essayait d'assimiler toutes les informations qu'elle avait entendues aujourd'hui et surtout le retour inespéré de son fils qu'elle croyait mort.

Harry et Mr le ministre discutait à voix basse d'Hermione quand Mme Malfoy demanda :

— Et pour Hermione, que va-t-il se passer ?

— Je ne sais pas trop encore – répondit le ministre gêné. Il avait encore en tête le pardon de Mme Malfoy et l'échange de regard entre les deux femmes.

— Je lui ai pardonné. Je ne crois pas qu'elle soit un assassin. Et j'espère qu'elle deviendra un jour ma belle-fille.

Le ministre était encore plus gêné de la déclaration.

— Je vais voir avec le directeur du département. Il y aura sûrement une sanction administrative.

La porte s'ouvrit, mettant fin à la discussion.

— il va bien et il est conscient. Vous pouvez entrer.

Les trois entrèrent et refermèrent la porte. Après s'être assuré de l'état du prisonnier, le ministre sortit suivi d'Harry. Il rappela à ce dernier que Drago était toujours un criminel en train de purger sa peine et que dès qu'il serait en état de retourner à Azkaban, il y retournerait. Qu'il le lui notifierait personnellement le lendemain. Aucune visite n'était autorisé en dehors de Mme Malfoy et lui dans la limite du raisonnable. Il ne voulait pas un nouvel emballement médiatique sur la position de l'élu, cette fois-ci. La chambre serait gardée par deux aurors pendant toute la durée de la convalescence. Harry se contenta d'acquiescer, conscient que le ministre n'était pas d'humeur pour discuter.

Mme Malfoy était restée au chevet de son fils. Elle lui faisait la conversation, lui-même étant trop faible pour faire des phrases longues, parlait peu. Il réfléchissait surtout sur le fait qu'Hermione était en prison. Bien que sa mère lui est affirmée qu'elle était libre. Quelle serait la suite ? Pourrait-il y avoir un nouveau départ ? La peur de perdre Hermione était toujours présente et lui serrait le cœur.

Personne ne parvenait à lui changer les idées. Finalement, une potion de sommeil sans rêve lui fut donné et il sombra dans les bras de Morphée. Ce ne fut qu'à ce moment-là, que Mme Malfoy consentit à quitter la chambre.

Le médicomage lui proposa de prendre un café pendant qu'il lui faisait le point sur la santé de Drago. Mais il ne pouvait répondre à la seule question qui lui tenait à cœur. Seul le ministre le pouvait et il avait été très évasif. Officiellement, Drago était toujours un criminel en puissance, condamné à dix ans de réclusion criminelle.

Le lendemain matin, Mr le ministre vient dans la chambre de Drago. Il souhaitait s'entretenir seul à seul avec lui. Mme Malfoy sortit et attendit plus d'une heure dans le couloir. Le ministre ressortit, la mine soucieuse. Il la salua d'un bref coup de tête et se dirigea vers le ministère.


Suite à l'entretien avec Mr Malfoy, le ministre, le directeur de la justice et celui de la prison réfléchirent sur les modifications à apporter à la prison pour que celle-ci soit un peu plus vivable.

Le ministre ne voulait absolument pas que cette affaire se reproduise. Il avait aussi l'intention de présenter une nouvelle loi de réorganisation du système carcéral.

Pendant ce temps, Drago avait raconté succinctement à sa mère et à Harry sa discussion avec le ministre. Si Mme Malfoy était attristé, Harry lui était révolté. Il prit la décision d'exiger la réouverture du dossier et d'obtenir un aménagement de peine aux vues de la situation. Mais il préféra ne pas en informer Mme Malfoy tant qu'il n'aurait rien de tangible.

De retour au ministère, il discuta avec son chef pour savoir si une plainte avait été déposée contre la prison ou le ministère. Son chef lui répondit par la négative et le mit en garde en lui rapportant plusieurs échanges qu'il a eut avec le ministre dont il ne partageait pas le point de vue. Il conclut en lui disant que si lui ne comptait pas faire quelque chose, il n'entraverait pas les démarches, voire les appuieraient en fonction des chances qu'elles aboutissent ou non.

Le soir même, il fit venir l'avocat de la famille Malfoy au square. Ils firent les points des différentes alternatives envisageables. Cependant, rapidement un écueil apparut, la totalité de ces démarches devait être approuvée par le ministre. Et les probabilités pour que le ministre en valide une étaient nulles.

La seule qui avait une chance de réussir était de porter plainte contre le ministère pour tentative d'homicide sur personne dont il avait la charge. Mais rien ne garantissait que la peine initiale soit revue à la baisse.

Harry était dépité. Il remercia l'avocat de sa diligence qui rentra chez lui. Harry discuta longuement avec Ginny sur la suite des actions. Elle lui conseilla d'en parler aux différents membres influents de l'ordre.

Le lendemain soir, il en discuta longuement avec ses beaux parents. Mr Weasley était partagé et comprenait la position d'Harry, mais de là à l'aider, il devait y réfléchir. Mme Weasley, quant à elle approuvait la position de Kingsley et ne voulait rien entendre de la position d'Harry.

Plusieurs jours après, il se rendit à Poudlard pour en discuter avec la directrice McGonagall. Cette dernière lui confirma tout son soutien en lui rappelant qu'elle était présente au procès précédent contrairement à lui.

Harry entama une explication que la directrice arrêta avec un sourire. Elle connaissait déjà l'histoire. La discussion dériva sur des sujets plus joyeux tel que le petit James Potter.

Le lendemain, Harry avait un rendez-vous avec le ministre. À peine était-il entré dans son bureau que le ministre lui dit un non un peu brusque. Devant l'air surprit d'Harry, il lui dit qu'il se doutait qu'il venait lui demander de rouvrir le procès le Drago et que la réponse était et resterait non.

Harry tenta de faire infléchir la position du ministre pendant plus d'une demi-heure d'abord en parlant de la directrice de Poudlard, puis en menaçant de porter plainte contre le ministère.

Le ministre devient alors glacial et lui ordonna de quitter son bureau. Ce que fit Harry extrêmement énervé.


De retour dans son bureau, il se calma avant d'aller voir son chef pour porter la plainte. Son chef n'était pas surpris du refus du ministre mais déconseilla à Harry de le faire tout de suite. « Pose-toi et fais un bon dossier. Il risque d'être plus attaqué s'il vient du ministère ou trouve quelqu'un d'autre pour porter la plainte. » – lui avait-il conseillé.

Harry y réfléchit pendant plusieurs jours et en discuta avec l'avocat des Malfoy qui partageait le point de vue de son chef. Ginny proposa d'en parler avec Luna et de voir ce que le chicaneur pouvait faire.

Harry contacta Luna et passa dans les locaux du Chicanneur. Il y resta presque toute l'après-midi. Luna le soutenait compétemment et lui proposa une interview dans le Chicanneur.

Le lundi matin, la une du Chicanneur annonçait une interview exclusive d'Harry Potter sur sa vision de la guerre et des conséquences de cette dernière. Le journal se vendit en des centaines et des centaines d'exemplaires. Surtout que d'autres membres de l'ordre avait aussi accepté de témoigner.

Harry Potter, je vous remercie d'avoir accepté de répondre à nos questions sur la guerre et les conséquences.

— C'est un sujet qui, comme vous le savez me tient particulièrement à cœur. Pendant sept de mes huit années à Poudlard, j'ai dû combattre Voldemort. De nombreuses personnes ont malheureusement décédés tandis que le ministère proclamait haut et fort que Voldemort était mort et que j'étais un menteur, avant que celui-ci ne tombe directement sous la coupe de ce dernier.

— Une période bien sombre, avec beaucoup de morts et d'exaction. Un ministère qui tournait au ralenti, sauf pour la chasse au né moldu et au sang mêlé.

— Tout à fait. La majorité des adultes de l'époque ont démissionné et préféré attendre que l'orage passe. En faisant cela, ils ont obligé des adolescents à choisir un camp et à se battre, transformant de simples rivalités en combats acharnés. La majorité ont choisi le camp de leurs parents, ou on était dans l'obligation de les suivre.

— Oui, les enfants de l'ordre du Phénix ont rejoint l'ordre et les enfants des mangemorts Voldemort. Et pourtant tous n'étaient pas forcément d'accord avec leur père.

— Oui, il y a de nombreux exemples pour les enfants des mangemorts. Tous ont été depuis exemplaires.

— Je ne te le fais pas dire et je crois que tu en connais un très bien. Quand j'ai décidé de m'engager chez les aurors, c'était dans le but d'éviter que la situation ne se reproduise. Je voulais changer le monde et naïvement je pensais que ce serait plus simple que de combattre Voldemort. Mais je me trompais lourdement. Dans le fond, le ministère n'a pas changé. La couverture à changer de couleur, mais les actes profonds n'ont pas évolué.

— Rejoindriez-vous le point de vue de Rita Seeker sur le fait que le ministère a lancé une chasse aux sangs purs ?

— Pas tout à fait, pour moi, le ministère cherche par tous les moyens de supprimer des mémoires leurs comportements face à Voldemort. Pour cela, ils poursuivent, au non d'une justice à plusieurs vitesses, les petites mains de l'époque, pour faire oublier que plusieurs mangemorts responsables de véritables carnages courent toujours.


L'article du Chicanneur eut un retentissement colossal dans la polulation. La gazette du sorcier s'en empara et fit une liste exhaustive des grands mangemort et leur statut, en liberté, en prison, mort.

Au grand soulagement d'Harry, la majorité des enfants des mangemort n'étaient pas cités, hormis ceux qui avaient complètement adhéré aux idées de leurs parents.

Le ministre était extrêmement énervé. La presse, alternant entre le Chicanneur et la gazette, en parlait tous les jours et la population semblaient s'y intéresser réellement.

La directrice de Poudlard accorda plusieurs interviews à la gazette du sorcier et au chicanneur. Elle y détailla la position de Dumbledore sur les enfants des mangemorts et les nombreuses initiatives prises pour leur permettre de ne pas avoir à rejoindre Voldemort.

Cella émue beaucoup les lecteurs. De plus en plus écrivaient au ministère pour obtenir la réouverture du procès mais aussi la condamnation des gardiens qui avaient laissé faire.

Le ministre convoqua une réunion de tous les directeurs du ministère afin de trouver une solution de sortie de crise sur l'affaire Malfoy qui devenait hors contrôle.

Un des directeurs proposa de mettre à pied l'auror Potter qui avait lancé l'affaire. Mais son directeur s'y opposa fermement en avançant deux raisons. La première, l'auror Potter n'avait pas fourni d'informations classifiées. La seconde était le risque que cela passe mal auprès de la population et augmente la défiance du peuple.

Le directeur de la justice magique n'était pas d'accord pour rouvrir l'affaire Drago Malfoy. Cependant, il partageait le point de vue de beaucoup, que Drago avait largement payé sa dette avec ce qui s'était passé à Azkaban. Du coup, il proposa au ministre de prononcer une grâce ministèrielle. Pour lui, la situation était suffisamment anormale pour que cela ne fasse pas jurisprudence et déclenche une foule de demandes de grâce.

Sa proposition fut bien accueillie par la majorité des directeurs mais fit grimacer le ministre qui devait encore se retrouver devant les projecteurs.

Aucune décision ne fut prise à la fin de la réunion. Chacun devait réfléchir aux différentes solutions et une décision finale serra prise le lendemain.

La grâce du ministre de la magie fut finalement, la solution retenue, au grand dam de ministre de la magie. Kingsley tenta d'ajouter à la grâce, la condition du départ ou au moins de la mise à pied d'Harry, mais il ne peut l'obtenir.

Il obtient cependant à ce que Drago ne puisse pas réintégrer les aurors, ni même avoir un quelconque poste au ministère.

Beaucoup comprirent que l'amitié entre le ministre et l'élu venait d'en prendre un sacré coup. Mais personne ne se permit une quelconque remarque.

Le ministre chargea le chef des aurors de fournir l'information à Harry. Ce que ce dernier s'empressa de faire avec joie.

Harry appela l'avocat qui se chargea de faire immédiatement la demande de grâce au Magenmajot.

Ce dernier rendit publique la demande en notifiant le Chicanneur et la gazette de la réception de celle-ci. Ce qui en fit les grands titre du lendemain.

« Gracié ou pas, quel est l'avenir de Drago Malfoy après avoir frôlé la mort à Azkaban » avait titré la gazette du sorcier dès le lendemain.


Moins de vingt-quatre heures après son dépôt, la grâce de Drago Malfoy était signé à contre-cœur par le ministre assorti des deux conditions : l'expulsion des aurors et l'interdiction de travail au ministère.

Kingsley fit publier le décret complet dans la gazette ainsi qu'un communiqué officiel du ministère de la magie. Ce communiqué était signé par le directeur de la justice magique. Il annonçait la mise en place de plusieurs mesures visant à améliorer le système judiciaire et pénitentiaire.

Cela calma une bonne partie de la population et la gazette passa à autre chose pour la plus grande joie du ministre.

Kingsley convoqua Harry en présence de son chef. Il l'informa que sans l'appui de son chef, il aurait dû démissionner. Il espérait qu'Harry comprendrait que le ministère doit rester uni et que ses petites Vendettas personnelles n'avaient pas leur place ici. Harry lui répondit avec insolence, qu'avec ce type de décision, le ministère serait toujours sous la coupe de Voldemort et qu'il lui semblait que même lui avait fait la même chose. Il acheva le ministre en lui rappelant que même à Poudlard, il avait déjà un certain goût pour enfreindre les règlements quand ceux-ci lui paraissaient nul et non avenu.

Le chef des aurors se garda bien d'intervenir, bien qu'il admirât l'aplomb de son auror. Il savait déjà qui le remplacerait dans quelques années quand il déciderait de se retirer.

Le ministre finit un point final à la discussion et pria les deux hommes de bien vouloir quitter son bureau. Ce qu'ils firent en discutant de la suite vu qu'Harry venait de perdre officiellement un de ses deux partenaires et qu'il ne croyait pas au retour d'Hermione.

Harry serait en renfort dans une autre équipe en attendant la fin de la mise à pied d'Hermione. Durant cette période, le chef n'hésita pas à le tester et à lui donner plus de responsabilité.

Après sa journée de travail, Harry se rendit à ST-Mangouste avec le parchemin de la grâce dans la poche. Il salua ses deux collègues qui montaient la garde jusqu'à demain, puisque la grâce ne prenait effet que le lendemain.

En entrant, il trouva Mme Malfoy au près de son fils entrain de faire de la broderie. Quand elle vit Harry, elle se leva pour quitter la chambre afin de laisser de l'espace aux deux amis. Mais Harry l'interrompit et lui proposa de s'assoir. Il venait pour apporter une bonne nouvelle. Il sortit le parchemin de la grâce et le donna à Drago qui n'en crut pas ses yeux.

Mme Malfoy, pour la première et probablement la dernière fois, fit fie de ton le maintien et des codes de bien séance en prenant Harry dans ses bras de joie. Drago était estomaqué, il n'avait jamais vu sa mère faire ça.

Mme Malfoy retourna à sa broderie, tandis qu'Harry et Drago discutait de la suite, sachant que Drago allait rester à ST-Mangouste pour plusieurs semaines.

Quand la fatigue fit fermer les yeux de Drago, Harry quitta la chambre suivie de Mme Malfoy qui venait de recevoir un patronus de son avocat qui souhaitait lui parler le plus rapidement possible. Elle se doutait que c'était pour lui annoncer la bonne nouvelle.