La reprise de la librairie fut plus ardu qu'attendu et Hermione dut mettre en attente son projet coté sorcier, surtout que les devis pour faire l'accès était tout bonnement exorbitant.
Elle avait essayé d'avoir un prêt à Gringott, mais peine perdu. Les gobelins ne croyaient pas à son idée et donc ne la financeraient pas. Harry lui avait perfidement glissé qu'avec l'aide des Malfoy, cela serait possible. Mais blessée que Drago ne l'ait pas contactée, elle n'allait pas supplier ce vil serpent.
Harry s'était contenté de hausser les épaules et de lui proposer de lui prêter un tiers de la somme. Hermione avait sauté au cou de son ami pour le remercier. Puis elle s'était mise en recherche d'autres personnes. La directrice proposa aussi de prêter le tiers de la somme.
Mais toutes les autres personnes à qui elle en avait parlé s'était contenté de conseils ou de pistes qui avaient tous échoué. Heuresement pour elle, la librairie marché vraiment bien et en six mois, elle avait pu rassembler la somme restante.
La création du passage avait été relativement rapide, une quinzaine de jours d'attente. Elle se concentra sur le choix et l'aménagement de la partie sorcière de la librairie, laissant à son employée la gestion de la partie moldu.
Finalement, onze mois après avoir repris la librairie, elle fit une petite réception d'ouverture où elle convia la presse, mais aussi Mr le ministre et ses meilleurs amis. Elle oublia de manières plus ou moins volontaires les Malfoy, mais invita Théo et Luna.
Le ministre lui avait fait part de son étonnement quant au délai d'ouverture. Hermione lui raconta de manière succincte les péripéties et le ministre fut heureux de ne pas avoir été mis au milieu. En effet, il restait un léger froid au sein de l'ordre et entre Harry et Kingsley suite à l'affaire Malfoy.
Cependant, il n'y eut aucun esclandre de la part de l'élu, ni de la directrice de Poudlard, ni du ministre. Après avoir discuté avec Kingsley et Mme MacGonnald, Harry prit à part Hermione et lui fit ses excuses. Elle avait eu raison de ne pas inviter les Malfoy, cela aurait probablement mal fini.
Harry pensait que vu que les relations s'était apaisé dans le cadre de son travail, Kingsley serait plus souple, mais ce n'était pas le cas. Il venait d'apprendre pour le contrat entre Drago et Poudlard il approuvait tandis que le ministre désapprouvait.
La soirée fut très réussie et la presse en fit une très bonne publicité le lendemain dans les éditions du jour. Ce qui amena beaucoup de visiteurs qui souhaitaient voir ce que cela donnait.
Moins d'un mois plus tard, les sorciers achetaient en majorité des livres moldus et si les ventes avaient plus que tripler, la partie sorcière ne fonctionnait pas vraiment. La concurrence de Fleury et Bott était bien réelle. Les gobelins avaient vu juste. Ils n'avaient pas pensé et Hermione non plus que la littérature moldu allait autant intéressé les sorciers. Un journaliste avait témoigné qu'il voyait la littérature moldu comme eux voyaient les contes de fée.
Ce n'est qu'à la rentrée qu'elle commença à marcher, avec les né-moldus qui ne la connaissaient pas et dont la librairie apportait un cadre rassurant pour les parents, surtout qu'ils pouvaient payer en livre sterling même leur achat dans la partie sorcière.
Les affaires fonctionnant de mieux à mieux, Blaise et Drago commencèrent à avoir des demandes beaucoup plus complexes que les potions de bases. C'était pour la plupart, des gens avec de bons moyens financiers qui souhaitait une potion pour résoudre des problèmes bien précis. Ils venaient avant tout faire appel à un vrai maître des potions. Le prix était souvent la chose la moins discutée, la discrétion par contre était essentielle.
Bientôt, ces commandes représentèrent la moitié des commandes. Devant la montée en puissance de ces dernières, ils embauchèrent un potionniste que Drago supervisa pendant plusieurs mois avant de lui accorder un début de confiance. Cependant, il vérifiait très souvent la qualité des fioles en les prenant au hasard.
Le temps libéré par cet assistant, lui permit d'accepter beaucoup plus de demande et de se concentrer à la création de potions personnalisées. Le succès de ces dernières commencèrent à faire connaître le « Palais des potions » et son maître des potions.
Le conseil d'administration de ST-Mangouste écrivit au ministre pour lui demander une dérogation afin de pouvoir faire appel au Palais des potions pour certaines potions difficiles voire impossible à trouver sur le marché, mais que cette dernière vendait.
Le ministre fut surpris de la demande avant de voir qui était le nom du maître des potions. Une fois de plus, il se retrouvait sur son chemin. L'affaire de Drago était retombé et la popularité du ministre s'était accrue dans la population suite aux réformes qui avaient suivi.
Il partit au Pré au lard avec Harry, rendre visite au palais des potions. Son arrivée provoqua la stupeur de nombreux clients parmi lesquels, quelques cadres du ministère qui n'en menaient pas large, craignant une sanction.
Blaise ne se démontât pas et salua avec déférence le ministre de la magie et d'un bon serrage de mains de Harry sous l'œil incrédule des clients. Harry en profita pour donner à Blaise une liste de potion pour son usage personnel, tandis que le ministre demanda à voir Drago.
Blaise le fit monter, car personne n'était autorisé à entrer dans le laboratoire pendant la préparation de potion. Drago fut surpris de voir le ministre, mais il ne laissa rien transparaître.
Le ministre lui demanda de pouvoir lui parler en privé et les deux hommes allèrent dans l'arrière-boutique. La discussion dura pendant près de dix minutes puis ils revinrent dans l'espace de vente.
Le ministre sera la main à Blaise puis à Drago en le félicitant sur le travail effectué. Rentré au ministère, il modifia la grâce de Drago afin que les différents services magiques puissent faire appel au maître des potions.
Une commande de ST-Mangouste arriva puis une nouvelle. Le bureau des aurors commença à faire appel à sa maîtrise dans certaines affaires.
Et c'est justement pour l'un de ces affaires, que Drago se mit à la recherche d'un traité de potion assez ancien. Mais il ne parvenait pas à le trouver. Fleury et Bott refusa de l'aider, même avec l'appui d'Harry sous prétexte que ce livre n'était plus édité depuis au moins cinquante ans.
Quand il revint au magasin, il en discutât avec Blaise qui lui parla d'une librairie à la fois moldu et sorcière qui avait une excellente réputation et qui faisait aussi de l'occasion. Elle était tenue par une passionnée de littérature. Cela piqua la curiosité de Drago qui lui promit d'aller voir, mais plus tard, une potion délicate réclamait son attention.
Blaise se contenta d'acquiescer avant de retourner à ce qu'il faisait.
Ayant plusieurs commandes urgentes, Drago laissa passer plusieurs jours avant de se rendre à la librairie indiquée par Blaise. L'idée qu'elle soit ouverte aussi au moldu lui faisait penser qu'il perdait son temps. Quand Blaise lui avait donné le nom « Au temple du livre », cela lui avait parlé. Mais il ne parvenait pas à se souvenir.
Il arriva devant l'entrée sorcière, il entra en espérant que cela allait mieux se passer qu'à Fleury et Bott. La librairie était propre et assez grande. De nombreuses personnes se trouvait dans les rayons qui était espacé afin de permettre à trois personnes de marcher de front.
Il apprécia la sérénité qui se dégageait du lieu ainsi que le silence relatif. Malgré la présence d'enfants, le bruit était très bas comparé à l'autre librairie. Cela le mit à l'aise, et il se surprit à regarder plus en détails certains livres mis en avant. Puis il se dirigea vers la section potion qui sans être exceptionnelle, présentait quelques ouvrages de haut niveau dont un que Drago comptait prendre.
Il se saisit du volume en question et chercha une vendeuse pour lui parler du motif de sa venue. Il en trouva une au milieu du rayon de littérature qui se trouvait juste à côtès. Il attendit qu'elle finisse avec les personnes devant lui. Il en profita pour regarder les différents livres disponibles mélange de livres sorciers à la couverture épaisse et souvent en cuir et de livre moldu à la couverture en carton souple.
S'il appréciait la présence des images, même si elles étaient non animées, il trouvait que les livres moldu manquait de personnalité. Il leur préférait les couvertures en cuir de couleur, avec les titres dorés.
Il prit quand même un roman d'espionnage moldu, un certain James Bond, dont il n'avait jamais entendu parler et dont la couverture avait attiré l'attention. Il commença même à le feuilleter en attendant.
Quand ce fut son tour, la vendeuse le traita comme n'importe qui, ce qui le rassura.
La vendeuse ne connaissait malheureusement pas ce traité de potion et décida d'aller sa patronne. Elle pria Drago d'attendre pendant qu'elle allait la chercher. Ce qu'il fit tout en commençant à lire le James Bond.
Hermione arriva et commença à dire bonjour à Drago, mais sa phrase mourut dans sa gorge en le reconnaissant. Un silence gêné s'installa dans la salle pendant quelques secondes. Drago fut le premier à se ressaisir grâce au maintien inculpé par ses parents.
Avec un sourire un peu forcé, il lui rendit son bonjour et passa immédiatement au motif de sa visite. Il avait besoin de ce traité et si Hermione pouvait l'avoir alors qu'importe. Et puis, n'es-tu pas content de la revoir – lui souffla sa petite voix intérieure qu'il chassa bien vite.
De toutes les manières, Hermione venait de se ressaisir et Drago pouvait voir les rouages de son raisonnement à la modification de ses traits. Il profita de sa concentration pour la détailler un peu plus.
Elle portait une jupe longue vert pâle avec un pull en laine beige. Les deux était bien taillé et ajusté à sa taille. Elle avait aussi les cheveux lâchés, ce que Drago avait rarement vu, le chignon était obligatoire chez les aurors.
Hermione lui confirma qu'elle pensait pouvoir en trouver un exemplaire, mais probablement qu'en occasion. Elle lui proposa de repasser dans une semaine et l'invita à payer ses achats avec sa vendeuse. Puis, après un bref au revoir, elle retourna à son arrière-boutique.
Drago la regarda partir avant de suivre la vendeuse pour payer.
Hermione était désemparée. À peine dans l'arrière-boutique, elle se précipita à la salle de repos pour se passer le visage sous l'eau plusieurs fois. Une fois, la surprise passée, son cerveau lui avait repassé toute la lettre de Drago. Elle espéra que celui-ci ne s'en était pas aperçu.
Sa question, comme si rien ne s'était passé, l'avait beaucoup déstabilisé. Le livre dont il parlait, était dans un stock qu'Hermione venait de racheter. Elle le savait, il était dans un état correct, elle aurait pu le lui vendre immédiatement. Elle ne comprenait pas pourquoi lui avoir dit de repasser.
D'ailleurs, elle se nota mentalement, de dire à sa vendeuse, que s'il revenait, elle prenait les besoins de ce client, mais qu'elle ne l'appelait pas. Celle-ci ne comprendrait sans doute pas pourquoi, mais pour l'instant, elle ne se sentait pas capable de le revoir.
Le reste de la journée fut un peu spécial, Hermione passait d'une phase ultra rapide à une d'intense réflexion sous le regard ébahi de sa vendeuse qui ne l'avait jamais vu comme ça.
Elle n'avait pas posé de question aux demandes de sa patronne et elle se contenta d'acquiescer tout en haussant les épaules. Elle n'avait cure des affaires des autres, tant que ceux-ci ne s'étripaient pas.
À la fin d la journée, elle passa rapidement un appel par cheminée chez les Potter pour savoir si elle pouvait passer. Ginny était en train de coucher James qui en profita pour grappiller quelques minutes avec sa marraine avant d'aller dormir.
Hermione raconta à ses deux amis, la rencontre de l'après-midi. Cela fit sourire le couple et exaspéra Hermione. Elle savait que les deux lui avait dit de se préparer à cette rencontre qui était inévitable. Sauf bien sûr, si elle était partie à l'autre bout du monde. Elle ne comptait plus les fois où ils en avaient parlé.
Cependant, aucun ne fit une remarque sur la situation. Au contraire, ils lui posèrent beaucoup de question sur la suite. Questions auxquelles Hermione eut beaucoup de mal à répondre, confirmant ainsi le désespoir de leur amie.
Bien qu'elle ne l'avouera jamais, elle apprécia les questions, même si certaines lui faisait mal, car elles obligeaient son cerveau à reprendre le dessus sur le maelstrom de sentiments et de ressentis qui menaçaient de l'emporter.
Les Potter lui proposèrent de rester dîner, Ginny avait suivi les pas de sa mère et faisait toujours beaucoup plus que nécessaire.
Le reste de la soirée fut plus calme, Hermione s'enquit des nouvelles de ses amis, mais aussi de ses anciens collaborateurs. Harry lui raconta plusieurs anecdotes sur des arrestations et des enquêtes un peu bizarre.
Ginny, quant à elle, continuait à écrire comme correspondant sportif à la gazette du sorcier. Ce qui lui permettait de continuer à vivre de sa passion pour le quidditch sans pour autant prendre de risque.
En quittant Poudlard, elle avait tenté de jouer en équipe professionnelle. Mais rapidement, le niveau demandé lui sembla inatteignable et ce qui lui apportait à la base beaucoup de plaisir, devenait de plus en plus une contrainte. Elle avait finalement abandonné l'école de Quidditch pour une école de journalisme, ce qui lui allait très bien.
Hermione était heureuse pour ses amis et c'est calmé qu'elle rentra chez elle.
C'est à moitié sonné, que Drago quitta la librairie. Pour une fois, il ne se pressa pas pour rentrer à Pré au lard et il décida de flâner un peu sur le chemin de traverse, histoire d'avoir un peu le temps de réfléchir et de digérer la rencontre. La réaction d'Hermione l'avait surpris mais aussi peiné.
Son attachement pour elle n'avait pas changé et il n'avait aucune idée sur ses sentiments à elle. Il espérait que sa réaction était due à la surprise et à la culpabilité qu'elle devait ressentir et non pas dû à un rejet ou à la peur de lui.
Il espérait aussi en savoir un peu plus la semaine prochaine, en espérant qu'elle ne fuit pas. Il était tellement absorbé par ses réflexions, qu'il ne voyait pas les visages fermés des gens, ni leur commérage. À dire vrai, plus le temps passé, moins il était touché, même s'il ne faisait que rarement des apparitions sur le chemin de traverse. À plusieurs reprises, Harry lui avait proposé de l'accompagner, mais il avait toujours décliné.
Quand il décida enfin de rentrer, la journée était presque finie. C'est presque par automatisme qu'il effectua son transplannage et qu'il rentra dans la boutique où l'attendait un Blaise enervé. Mais en voyant l'air bizarre de Drago, il comprit que quelque chose s'était mal passé. Certe Drago revenait les mains vides, mais surtout la flamme de ses yeux semblait éteinte.
Sans un mot Drago retourna dans le laboratoire et y demeura jusqu'à la fermeture. Sachant que Drago pouvait rester renfermé sur lui pendant de nombreuses semaines, et la prison n'avait pas arrangé les choses, Blaise prit le taureau par les cornes et l'obligea à raconter son après midi.
Après le récit de la librairie, Blaise éclata d'un rire franc. Drago le fusilla du regard et augmenta l'hilarité de Blaise. Quand il se fut calmé, il répondit à certaines interrogations de Drago dont le fait qu'il était bien au courant de la propriétaire de la librairie. Ce qui provoqua une moue de Drago et Blaise eut beaucoup de difficultés pour garder un minimum de sérieux. Il se permit tout de même une petite boutade sur le peu de mémoire de Drago, l'information avait été abondamment relayée dans les jours qui suivirent la semaine de l'ouverture. Et pour cause, il était rare que le ministre se déplace en personne à l'ouverture d'un nouveau magasin sur le chemin de traverse.
Devant l'air dubitatif de son ami, il lui proposa de venir en discuter autour d'un bon repas et par conséquent de ramener son derrière seigneuriale chez Pansy qui se plaignait de ne plus avoir de nouvelles directes.
Et c'est ainsi que les deux compères arrivèrent chez Blaise et Pansy qui avait été prévenu depuis le début de l'après-midi de la situation. Blaise avait en effet prévu le repas du soir, mais pas pour les raisons actuelles.
Le repas détendit un peu Drago. Pansy sut trouver les mots pour qu'il sorte de sa morosité sans pour autant trop espérer de la suite. Elle ne partageait pas le point de vue des Potter et de Blaise quant à la chance que les deux finissent par se trouver. Elle avait abandonné l'idée de les faire changer d'avis et elle souhaitait juste aider son meilleur ami Drago à être heureux.
