Bonjour à toutes et à tous.

Je n'ai pas abandonné l'histoire qui fera 20 chapitres – épilogue inclus. La publication reprend tous les mercredis soir et devrait se terminer le 12 juin 2024.

Bonne lecture


Malgré leurs différends, Harry donna à Blaise les principales clés de la personnalité d'Hermione pour que Drago ne fasse pas trop de bourdes avec elle. À plusieurs reprises, Blaise leva un sourcil et finit par penser que Drago était complètement inconscient de la situation et de la tache qui l'attend.

Un soir, au moment de la fermeture, Blaise proposa à son ami de venir manger à la maison. Il en avait discuté avec Pansy et les deux étaient d'accord qu'il fallait avoir cette discussion dans un endroit calme et privé. Sachant que Drago appréciait beaucoup de venir chez eux, ils avaient décidé de l'inviter un soir sans lui donner de raison et sans le prévenir trop à l'avance.

Drago accepta. Il ne se doutait pas du traquenard qui se profilait à l'horizon. C'est complètement détendu, qu'il accompagna Blaise chez lui après avoir sécurisé le laboratoire.

Dès son arrivée, Pansy lui fit la bise et le guida jusqu'au salon où l'apéritif les attendait. Drago leva un sourcil d'incompréhension, mais Pansy ne lui laissa pas le temps de réfléchir. Tout en le servant, elle s'enquit de sa journée et de ses activités. Drago se prêta au jeu et répondit à son amie. Ce fut Blaise qui mit engagea la vraie discussion au cours du repas.

— Mon cher, il faut qu'on parle de ta dernière prestation chez les Potters.

— Blaise, je t'ai dit de lâcher l'affaire.

— Non pas que j'ai bien ri de voir la splendide gifle que ta lionne chérie t'a mise ainsi qu'à son meilleur copain et que je suis prêt à payer pour revoir ça…

— Blaise, s'il te plaît – le coupa Pansy

— Bref, à quoi tu t'attendais à la pousser dans ses retranchements ?

— Cela ne te regarde pas.

— Parce que si c'est pour attirer son attention, autant de dire que tu as plus de chance de retourner chez les aurors que d'y arriver. – continua Blaise sans prêter attention à la remarque de Drago. – Je sais que depuis la première fois que vous vous êtes vus, c'est votre principal mode de discussion, mais crois-tu vraiment qu'elle recherche une relation basée sur ce type d'échange.

— Blaise, je t'ai dit de lâcher.

— Sais-tu que même Luna a eut pitié de toi.

— Pardon. Qu'est-ce que tu as dit ?

— Parfaitement, même Luna a eut de la peine pour toi. – reprit Blaise, fier de son petit effet – Je te passerai son petit laïus sur les jonchebidules pour me concentrer sur la partie centrale qui est que vous ferriez un très beau couple si vous arrêtiez de vous chercher des noises.

Drago prit quelques instants pour assimiler la révélation de Blaise tout en dégustant le plat principal.

— Pansy, ta cuisine est comme toujours parfaite.

— je t'en prie

— Drago, crois-tu que Blaise me parle comme toi tu le fais avec Hermione ?

— J'en doute.

— Personnellement, je ne vois pas ce que tu lui trouves. Certe elle est intelligente, mais qu'est-ce qu'elle est ennuyante. C'est sûr qu'elle a plus de tenu que les différentes filles que tu nous as déjà ramenées. J'epère que ce n'est pas juste pour énerver tes parents ou redorer le blason des Malfoy.

— Je ne sais pas, il y a toujours eu cette fascination pour elle. Dès les premiers instants. Ce n'était pas la seule née moldus de Poudlard, et pourtant j'avais besoin de ce contact. J'ai longtemps cru que c'était à cause du fait qu'elle traînait avec Potter, mais il y a plus.


Après cette nouvelle fracassante, le repas se termina sur des sujets plus lègers. Mais les dernières phrases de Drago continuaient à tourner en boucle dans l'esprit des trois amis alors qu'ils dégustaient le désert.

À l'issue, Blaise proposa à Drago un digestif qui l'accepta avec plaisir. Ils se dirigèrent vers le salon, tandis que Pansy allait chercher sa tisane de nuit.

Drago s'assit dans un fauteuil moelleux à souhait, tourné vers un feu, tandis que Blaise sortait une bouteille du bar et servait trois verres qu'il posa sur la table basse au millieu. Il s'agit dans le canapé où bientôt il fut rejoint par Pansy. Elle déposa une grande tisanière et trois tasses sur la table basse, ce qui arracha une grimace à Blaise.

Quant à Drago, complètement absorbé dans la contemplation des flammes qui dansaient dans la cheminée, il ne s'en aperçut pas. Un silence calme et reposant envahit le sallon. Il était propice à la réflexion et la tendresse. Pansy se blottit contre Blaise et commença à sommoler. Mais elle reprit bientôt toute sa concentration quand une voix presque d'outre tombe vient briser le silence. Sans regarder ses amis Drago se mit à parler.

— Je ne l'ai pas croisé en premier à Poudlard, mais dans le train. Quand je l'ai vu, j'ai senti quelque chose que je n'ai jamais ressenti après et que je ne connaissais. Une sorte de fascination, bien que ses habits montraient clairement qu'elle n'était pas de mon milieu, j'eus envie d'un savoir plus. Mais rapidement, elle se lia d'amitié avec Potter, puis j'appris qu'elle était une née – moldue. Du coup, de la fascination, je suis passé à la haine. Préférant l'attaquer sur son sang et son apparence, alors qu'elle me menait dans toutes les matières, je m'enfonçais dans le chemin traçait par mon père.

Les épaules de Drago tressautèrent à ce dernier mot. Les verres et tasses n'avaient pas bougé. Après quelques secondes, Drago reprit

— Il est possible que ce n'est pas Potter que j'ai traqué pendant toutes ses années, mais elle. Je voulais lui faire mal comme moi j'avais mal. Car malgré tout ce que je me répétais, je ne pouvais pas m'empêcher de la suivre des yeux et d'épier ses moindres gestes. La haine était la seule chose permise la concernant, je m'y appliquai avec une volonté de fer. À mes yeux, cela justifiait que je m'intéresse à elle. La routine s'était installée. Puis quand elle me mit son poing dans la figure, ma fascination augmenta encore si tant est que cela soit possible. J'avais toutes les filles à mes pieds, sauf elle. La majorité de l'école avait peur de moi, mais pas elle ainsi que Potter. L'année de la guerre fut probablement la plus dure, car je ne pouvais pas la voir et que je voulais savoir ce qu'elle devenait. La voir dans le manoir fut à la fois grisant et pour la première fois j'ai eu peur de la perdre quand ma folle de tante a mit ses sales pattes sur elle. J'aurais pu faire quelque chose, mais une fois de plus, j'ai attendu. Je me suis laissé désarmé par Potter. La suite vous la connaissait.

Blaise et Pansy étaient estomaqués, c'était la première fois que Drago parlait aussi longtemps de lui et de ses sentiments. S'étant repris, ils lui donnèrent de nombreux conseils sur comment se comporter avec la femme que l'on aime, même si bien entendu le mot ne fut jamais prononcé. Il était trop tôt et Drago devait le découvrir par lui-même.


Quelques jours plus tard, Ginny débarqua à la librairie et força Hermione à la suivre dans son appartement.

— Ma chérie, je n'ai aucun problème sur le fait que tu aies giflé Harry. Il est parfois un peu tête à calque. Par contre, ta crise dans mon salon, j'ai moyennement aprécié. Tu sais combien j'aime que mes invités se comportent bien.

— Désolé Ginny, j'ai un peu pété un câble. Mais Harry qui fait comme s'il ne savait pas…

— Bon, je ne suis pas venue pour ça ma chère. Mais parce que je pense que tu as besoin de ton amie pour parler de tout ça.

— Je n'ai pas besoin de parler, ni de conseils.

— Pourtant tes réactions prouvent le contraire. Je t'ai rarement vue aussi en colère, ni aussi triste depuis ces derniers mois. Drago n'est pas mort et tu es libre. Ta librairie marche bien. Alors que se passe-t-il ?

— Rien, je veux faire table rase du passé au ministère, mais aussi de mes pensées. J'ai tout fait pour ne pas le croiser, car je ne veux pas. Ce serait trahir mes idéaux et ce que je suis au plus profondément de moi-même.

— Aurais-tu donc des sentiments pour lui ?

— je suis folle, n'est-ce pas ?

— Penses-tu que nous avons pactisé avec les mangemorts en recevant leurs enfants chez nous ?

— …

— Que nous avons trahi l'ordre en étant amis avec eux ?

— …

— Que Mme McGonagall s'est ralliée aux mangemorts en aidant Drago et Blaise à ouvrir leur magasin ?

— La directrice de Poudlard est intervenue ?

— Oui, comme dans ton cas. J'ai l'impression que tu es resté coincé dans le passé. Es-tu toujours amoureuse de mon imbécile de frère ?

— Non, enfin je ne crois pas. Quoi qu'il en soit, je ne veux plus souffir. Donc après l'échec de ma dernière aventure, j'ai décidé de ne plus rien ressentir.

— Mais le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ! Que penses-tu réellement de Drago ?

— Trahie, je croyais qu'il avait changé. Mais en fait, il continue à manipuler pour obtenir ce qu'il veut.

— La, je ne te suis pas. Penses-tu qu'il manipule Harry ?

— J'en sais rien. De toutes les façons, il semble lui faire confiance. Son secret, par exemple, Harry n'aurait jamais dû faire ce serment inviolable.

— C'est son choix. Même si je partage ton point de vue, je respecte ce choix, qui de toutes les manières n'est plus modifiable.

— Et alors, cela ne change en rien le fait qu'il ne devait pas le faire.

— Es-tu jalouse de l'amitié entre Harry et Drago ?

— Quoi, tu penses la même chose que cet insecte de Seeker !

— Calme-toi, ma chérie. Je cherche juste à comprendre ce que tu reproches réellement à Drago. Car je n'y crois pas à ton envie de justice. La guerre a fait de nombreux morts dont certains ne seront jamais élucidés. En tout cas, plus depuis l'affaire de l'infirmerie.

— J'en sais rien. Sa présence me révulse, mais en même temps m'attire. Je pense qu'il est nocif pour moi et pour mes amis.

— Alors tu le fuis. Très griffondor comme position.

— Poudlard est loin, et parfois le château me manque. À cette époque, c'était plus simple, nous savions où était le bien et où était le mal.

— Sauf pour Rogue


Harry laissa passer plusieurs semaines avant de venir voir son amie pour discuter de la problématique Malfoy. Il se refusait d'utiliser le nom de code stupide de Blaise, bien qu'il soit le seul à ne pas le faire. Même Ginny l'avait adopté et dans les premières. Ce qui avait valu une petite discussion houleuse que Ginny avait terminé en menaçant de son terrible sort de chauve-furie.

Il respira un bon coup avant de rentrer dans la librairie et de demander Hermione qui comme à l'accoutumée – c'est-à-dire depuis le premier passage de Drago – était dans l'arrière-boutique, laissant à son employée le soin d'accueillir les clients.

Elle sourit à son ami et lui fit la bise. Puis à la demande d'Harry, elle laissa la librairie à son employée et ils montèrent dans l'appartement d'Hermoine. Elle lui proposa une bière au beurre avant de se servir un jus de citrouille. Elle se doutait que la discussion allait durer un petit moment et serait très probablement sur le même sujet qu'avec Ginny. Elle se contenta d'attendre qu'Harry de plus en plus gêné, se lance.

— Hermione, cela fait plusieurs semaines que l'on ne s'est pas vu. Personne du groupe ne t'a vu en dehors de ton magasin, est ce que tout va bien ?

— euh, oui – bafouilla Hermione qui ne s'attendait pas à cette entrée en matière.

— Vraiment, nous avons tous l'impression que soit tu te caches, soit tu nous fuis. Est-ce en rapport avec le dernier repas en commun ?

— Oui, non, enfin voila – débita-t-elle sans reprendre sa respiration.

Elle était devenue rouge de gêne en se revoyant mettre une gifle à Harry. Après une courte hésitation, elle reprit :

— Je m'excuse pour l'esclandre et la gifle de la dernière fois.

— On peut dire que je l'avais un peu mérité. Mais toi comment vas-tu ?

— À vrai dire, plutôt bien, le magasin marche bien, de nouveaux livres très intéressants sont sortis. Vraiment, je n'ai pas à me plaindre, à part peut être de ne pas avoir suffisamment le temps pour tous les lire.

— Hermione, si cela marche avec les autres, je te connais bien et je vois bien que tu ne vas pas bien.

— Harry, mes sentiments ne regardent que moi. Je ne vois pas pourquoi vous vous obstinez tous à vouloir me parler de Drago. Je l'aime oui. Et non, je ne finirais pas avec lui. Le reste ne vous regarde pas.

— Réellement, je me fiche de savoir avec qui tu es tant que tu es heureuse. Par contre, nous sommes nombreux, pour ne pas dire la totalité, à trouver que vous deux, vous mettez une mauvaise ambiance dans le groupe.

— Vous êtes tous du côté de Drago.

— La question n'est pas là, votre comportement nous oblige à choisir la présence de l'un ou de l'autre, vu que systématiquement quand l'un vient, l'autre est absent. Cela devient usant. Tu es mon amie, Drago est mon ami. Je ne choisirais pas entre vous deux !

Hermione ne trouva rien à redire et se sentit une nouvelle fois honteuse. Comme la dernière fois, elle s'était refermée sur elle-même et sur sa souffrance, sans faire attention aux autres. Elle se sentait à nouveau comme une mauvaise amie.

Elle promit à Harry de faire des efforts pour mettre sa rancœur et sa peur de côté pendant les activités communes.


Quelques jours plus tard, c'était l'anniversaire du petit James Potter et les Potter avait décidé d'inviter tous leurs amis pour un repas et une après midi de fête. Drago et Hermione avaient tous les deux promis à Harry qu'ils seraient présents et qu'ils ne s'entre-tueraient pas. Pas de gifle, ni d'esclandre avait tonné Ginny, menaçant la marraine de ne plus jamais voir son filleul si son anniversaire était saccagé.

Drago avait longuement hésité sur la tenue à mettre et il avait posé de nombreuses questions à Blaise

— Écoute Dragonichou, je ne suis pas sûr que ce soit un rendez-vous, ni une réception ministérielle, donc habille-toi normalement et que l'on y aille.

— Blaise, tu sais bien que ce surnom…

— Drago, j'ai aussi blondinette si tu veux. On dirait Pansy avant d'aller à une réception.

— À non, ne me mêlait pas à votre dispute. Drago t'es très bien comme ça et Blaisounet on y va. J'ai hâte de montrer ma nouvelle robe à Ginny et à Luna.

Les deux hommes haussèrent les épaules et suivirent Pansy. Ils arrivèrent en dernier. Tous les autres étaient déjà arrivés. Hermione reteint de justesse une remarque acerbe concernant la capacité de Drago à encore se faire remarquer en arrivant le dernier. Elle tenait James dans les bras et n'avait pas l'intention de le lâcher.

L'ambiance était bonne enfant, Hermione s'aperçut qu'effectivement tous ses amis étaient contents de voir la fouine et discuter avec lui, y compris Neuville. Et Merlin savait tout ce que Drago lui avait fait voir durant la scolarité.

Quand vint l'heure de la sieste, elle n'eut pas d'autre choix que de le rendre à sa mère qui montait le coucher tandis que tout le monde se mettait à table. Le plan de table avait été un vrai casse tête pour Ginny qui ne voulait pas que l'incident de la dernière fois recommence. Elle était parvenue à les positionner de telle façon qu'ils n'étaient ni à côtés, ni en face et avec au moins deux personnes entre les deux.

Le repas fut calme avec plusieurs pics de fou-rire. Il traînait en longueur vu que l'on attendait la fin de la sieste pour aller chercher le héros du jour et manger le dessert.

Quand James se réveilla, Ginny demanda à Drago de l'accompagner pour aller le chercher. Elle savait que le petit l'appréciait beaucoup. Quand il redescendit avec James blotti au creux de ses bras, Hermione faillit avoir une syncope. Quand elle vit le regard noir de Ginny, la phrase mourut dans sa gorge.

C'est dans les bras de Drago que James souffla ses bougies, qu'il ouvrit ses cadeaux, y compris celui de sa maraine. Elle avait dû faire un effort surhumain pour s'approcher.

— Sais-tu Hermione, que Drago vient voir régulièrement James qui s'est beaucoup attaché à lui. Parfois quand nous sortons le soir, c'est lui qui s'en occupe. Ton filleul le demande presque autant que toi.

— Toujours à me piquer ce que j'ai ! – s'exclama Hermione en boudant.

— Si c'est ce que tu veux voir, je n'y peux rien. Enlève les lunettes noires de ton cœur. – termina Harry avant d'aller jouer au petit train avec son fils et tous les hommes présents.

— Ils sont si mignons tous. – dirent en cœur Ginny, Pansy, Luna, Hanna en couvant leur mari ou petit ami des yeux.

Hermione fut touchée par cette sensibilité, même si elle ne devait s'en rendre compte que plus tard dans la soirée.