Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit (en retard) pour la quatrième nuit du FoF sur le thème "Musique"


Arthur allait tuer Bohort.

Ou peut-être qu'il allait se pendre.

Il hésitait encore.

En tout cas, il allait commettre un meurtre. Parce que, franchement, trop, c'était trop.

Déjà, au début, il y avait eu les violons. Arthur n'avait jamais apprécié le ton larmoyant de ces instruments de malheur, mais pour Bohort, il avait décidé de faire un effort. Il était allé jusqu'à demander à son beau-père de fermer sa gueule quand celui-ci avait braillé que ce n'était pas de la vraie musique. Bon, certes, il pensait exactement comme lui, mais un peu de respect bordel ! Sauf que les violons avaient été remplacés par de la flûte traversière, puis de la flûte à bec, puis de la flûte de pan – mais depuis quand il existait autant de types de flûte, d'abord ? – et puis de la harpe. Et avant qu'Arthur ne comprenne comment par tous les dieux des gens de Kaamelott avaient réussi à transporter une harpe alors qu'en temps normal ils avaient la force d'une limace crevée, Bohort s'était avancé vers lui, Jaskier à ses côtés.

- Sire, nous feriez vous l'honneur de bénir ce moment ?

Là, Arthur n'avait pu que lever les yeux. Ça, et se retenir de faire remarquer que ça faisait bien une demi-heure qu'il supportait les concerto de tous les instruments possibles et inimaginables, si ça c'était pas une putain de bénédiction... mais non, à la place, il dit :

- J'vous rappelle que j'ai passé une loi pour autoriser les mariages entre hommes. Ça montre pas assez ma validation quant à vos affaires ?

- Oh, Sire, si, bien sûr ! S'empressa de dire Bohort. Nous vous en sommes éternellement reconnaissants ! C'est pour cela que nous serions d'autant plus honoré que vous marquiez la fin de ce délicieux récital de mariage, en portant la dernière note !

- La dernière note ? s'étonna Arthur.

Il vit alors Jaskier lui tendre son luth.

- Nous serions très honorés de vous bénissiez notre union en jouant quelques notes sur notre luth.

- Votre luth ? Releva Arthur.

- Et bien... tout partager fait partie des engagements du mariage, fit remarquer Jaskier. Alors oui, désormais, il s'agit de notre luth, à Bohort et à moi.

D'accord.

C'était beaucoup trop mignon.

Trop mignon pour refuser une telle demande, à vrai dire.

Par contre, il était absolument hors de question de l'admettre.

- Bon, si vous me promettez que c'est la note finale de cette torture, filez-moi votre truc, qu'on en finisse avec cette putain de musique.

Le regard qu'échangèrent Jaskier et Bohort ne lui plut pas du tout : Arthur eut en effet la désagréable impression qu'ils n'étaient pas dupes pour un sou.