Autatrice : lasurvolte (de pseudo) ou mari (mais vous pouvez m'appeler aussi Plectrude si ça vous dit ^^)

Disclaimer : MHA appartient à Horikoshi.

Couple : BKDK

TW : alcool, dépression, tentative de suicide.


1. Toucher le fond.

Izuku avait enlevé ses chaussures, évité l'ascenseur et grimpé les dernières marches sur la pointe des pieds afin de ne pas faire grincer le sol. Il avait pris mille précautions pour ne pas faire de bruit, mais le son des clés dans la serrure dut le trahir. Son propriétaire l'entendit et sortit immédiatement de son appartement qui était collé à celui d'Izuku. Ce mec devait être à l'affut, ce n'était pas possible autrement. Car, bien que l'isolation de cet immeuble laisse à désirer, que les murs étaient comme en carton, et que l'on entendait les voisins pisser comme s'ils étaient dans l'appartement, Izuku avait bien fait attention de faire le moins de bruit possible.

— Monsieur Midoriya, salua l'homme.

Un gars chauve, un peu petit, à l'allure bougonne qui paraissait ne jamais avoir connu un sourire.

— Monsieur Iyagarase.

Une fois les politesses faites, l'homme passa à l'attaque :

— Vous avez un mois de retard sur votre loyer, vous croyez que je vous loge gratuitement ?

— Non monsieur, murmura Izuku.

— Vous pensez que c'est un squat ?

— Non plus. J'ai juste eu quelques problèmes, mais je vais vous payer bientôt, promit Izuku, s'il vous plaît laissez-moi encore un peu de temps.

— Désolé, mais je ne fais pas dans la charité ! grommela l'homme sans aucune compassion. Si vous ne vous dépêchez pas de payer, je vous mets dehors.

— Je vais payer bientôt, s'il vous plaît, je n'ai pas d'autre endroit où vivre.

— Ça c'est pas mon problème monsieur Midoriya. Sois vous payez, sois vous dégagez !

L'homme désespéré joignit ses mains en prière, suppliant.

— J'aurai bientôt l'argent, s'il vous plaît, insista-t-il.

Sans réveiller la moindre once de pitié chez le propriétaire.

— Vous avez une semaine, monsieur Midoriya, et encore je suis généreux. Sinon vous devrez laisser la place aux gens qui payent en temps et en heure.

Le pauvre locataire ne put qu'acquiescer devant l'air méchant de celui qui lui faisait face. L'homme rentra chez lui en claquant la porte, réveillant sans doute ainsi tout l'immeuble. Izuku tourna ses clés dans sa serrure, ouvrit la porte de chez lui et pénétra dans le petit appartement.

— Bienvenue chez toi, chuchota Izuku dans l'entrée en enlevant ses chaussures, puis il regarda autour de lui.

L'endroit faisait seulement dix mètres carrés. Il y avait un petit coin dans l'entrée pour pouvoir enlever ses chaussures et les stocker. La douche et les toilettes tenaient juste à côté entouré d'une espèce de parois en plastique transparente. Il y avait un minuscule couloir au milieu, à droite le lit et des meubles accrochés au mur au-dessus, à gauche un frigo, une plaque électrique, un micro-onde et un évier avec un petit miroir. Dans le fond, contre la tête de lit, un meuble bureau où Izuku avait posé un appareil censé rendre l'endroit moins humide ce qui fonctionnait moyennement. Les fenêtres étaient assez hautes. Une dans le fond, une juste au-dessus du petit frigo. Elles donnaient l'impression à Izuku d'être enterré, malgré le fait qu'il était au quatrième étage.

Izuku regarda l'endroit avec découragement. Voilà où il vivait et son propriétaire faisait tout un foin pour le loyer, alors qu'il avait l'impression de payer pour un cercueil – mais avec douche et toilettes.

Il laissa tomber son sac par terre, s'avança dans le petit bout de couloir et se laissa tomber sur son lit. Il avait besoin de dormir, demain serait un autre jour, demain tout irait mieux.

Izuku avait perdu son boulot il y avait moins d'un mois. Il était un petit caissier dans un kombini, faisait des horaires de dingue pour un salaire qui lui permettait à peine de tenir jusqu'à la fin du mois. Mais au moins il en avait un. Ce n'était pas un travail facile, Izuku pouvait travailler de nuit comme de jour, il avait à faire à toute sorte de gens différents, allant de celui qui le traitait avec indifférence, le client poli qui lui souhaitait une bonne journée, ou la personne mal lunée qui s'en prenait à lui parce que le prix d'un produit ne lui convenait pas, comme si Izuku en était le principal responsable. Il y avait des moments plus faciles que d'autres. Izuku faisait de son mieux pour être toujours souriant et accueillant, même avec le plus bougon, qui ne disait même pas bonjour et lui jetait à peine un regard. Il ne s'attendait pas à tomber sur quelqu'un de carrément malfaisant. Un homme avec une casquette était entré dans le kombini, et Izuku n'avait pas fait attention à lui, avant de le surprendre en train de mettre quelque chose dans ses poches. Il aurait pu s'en foutre, il aurait dû s'en foutre, fermer les yeux, faire celui qui n'avait rien vu, mais son sens de la justice lui avait fait ouvrir la bouche.

— S'il vous plaît monsieur, ne cachez rien dans vos poches.

L'homme s'était tourné avec brusquerie, il l'avait regardé avec dédain.

— Qu'est-ce t'as mec ? J'ai rien caché dans mes poches.

— Je vous ai vu.

L'autre s'approcha de lui, l'air menaçant.

— T'as un problème mec ? Tu veux que je m'occupe de toi ?

Izuku aurait dû la fermer, il aurait vraiment dû abandonner l'affaire :

— Je veux juste que vous reposiez ce que vous cherchiez à voler.

Le gars l'attrapa par le col et lui donna un coup de front. Izuku s'était dit « il va peut-être me taper dessus » et il se prépara psychologiquement à recevoir les coups, se maudissant d'avoir ouvert sa grande bouche. Mais le gars se recula et il lui fit un petit sourire méchant avant de se planter lui-même son propre poing dans l'œil. De l'autre main, il se griffa le visage. Izuku fit le tour de son comptoir pour l'arrêter, inquiet :

— Monsieur, arrêtez, qu'est-ce que vous faites ?

Il fit l'erreur de prendre son bras pour l'empêcher de se faire du mal. C'est là que le gars se mit à hurler :

— Au secours, on m'agresse !

Suffisamment fort pour faire venir le responsable d'Izuku, qui jaugea la scène à toute vitesse. Izuku tenait le bras d'un homme dont le visage était griffé et où un bleu commençait à apparaître sur son œil. Izuku leva les mains en l'air alors que son responsable lui criait dessus :

— Es-tu complètement malade ? T'en prendre à un client ?

Izuku essaya d'expliquer ce qu'il s'était vraiment passé, mais sous le choc, il bafouillait, expliquait mal et le gars à casquette ne lui laissa pas le temps de parler

— Ce mec est dangereux ! Vous embauchez des types qui frappent vos clients pour zéro raison ?

— Je… Je ne l'ai pas frappé, fit Izuku d'une toute petite voix.

— Je vais porter plainte contre votre boutique.

Aussitôt le responsable s'inclina :

— Non, s'il vous plaît, n'en faites rien. Je vais immédiatement virer ce monsieur, je n'accepte aucun caissier qui mette en danger le client.

Izuku continua d'essayer de se défendre, mais les larmes qui roulèrent sur ses yeux n'apitoyèrent personne. Le responsable lui donna le salaire qu'il lui devait pour les jours qu'il avait faits et le mit dehors. À l'extérieur, le gars à la casquette l'avait regardé vicieusement, avait sorti de sa poche le paquet de chips qu'il avait volé et l'ouvrit juste sous le nez d'Izuku.

— Bien fait, sourit le gars, la prochaine fois tu te mêleras pas de mes affaires.

Et il abandonna Izuku complètement paumé, devant le Kombini dont il venait de se faire virer à cause d'un fou.

Depuis il cherchait un nouveau boulot. Malheureusement, il ne pouvait pas faire de travail trop physique, donc il était hors de question de faire des travaux dans la rue. Il postulat pour être serveur dans un restaurant quelconque sans jamais obtenir de réponse, il chercha dans tous les kombinis du coin, mais on n'embauchait nulle part. S'il ne trouvait pas très vite un travail, il ne serait pas seulement sans boulot, mais aussi sans habitat.

Izuku se réveilla en sursaut de son lit, il était plus de minuit passé. Son mur dégoulinait d'eau à cause de l'humidité de sa chambre et ses draps étaient mouillés. Un instant, il se demanda où il était. Comme si son cerveau n'avait pas enregistré le fait que toute sa vie était en train de partir à vau-l'eau. Et puis tout lui revint et il resta assis sur son lit, pris de stupeur. Comment faisaient les autres gens pour s'en sortir ? Izuku ne voyait pas le bout du tunnel dans lequel il s'était enfoncé et c'était de plus en plus dur de rester positif, de se battre, de continuer la route malgré tout. Il prit son portable pour regarder ses contacts. Bientôt il ne pourrait plus payer son forfait et on lui couperait ça aussi, le séparant du monde. Mais de quel monde ?

Il vit le nom de ses parents et cela lui serra le cœur. Sa chère maman était décédée quelques années plus tôt d'un cancer fulgurant. Il avait à peine eu le temps de lui dire au revoir, et même si le temps était passé, il ne s'en remettait pas. Il ne s'en remettrait sûrement jamais. C'était sa maman tout de même et Inko était une femme avec le cœur sur la main qui avait toujours aimé son fils tellement fort. Appeler son père alors ? Izuku eut un rire défait. Il avait déjà essayé plusieurs fois, quand il arrivait à l'avoir à l'autre bout du combiné, l'homme l'écoutait à peine, trop occupé par ses affaires. Il avait bien tenté d'expliquer à son père qu'il ne s'en sortait pas, qu'il ne s'en sortait plus, l'homme avait juste dit « avec un peu d'effort, tu vas t'en sortir, tu sais ce qu'on dit, après la pluie vient le beau temps ». Mais Izuku, des efforts, il en faisait et pourtant rien ne changeait. Au contraire tout semblait empirer.

Dans son portable, il y avait aussi les numéros de vieux amis. Uraraka et Iida. Il les avait connus au lycée et était resté longtemps en contact avec eux. Mais cela faisait désormais trop de temps qu'il ne les avait pas appelés, et qu'est-ce qu'il pourrait leur dire de toute façon ?

Si Uraraka n'avait pas changé, il savait qu'elle débordait de gentillesse, mais aussi d'une force bien à elle, elle l'accueillerait sans doute sans poser de question. Iida, lui était quelqu'un de très droit avec un grand sens de la justice qui ne repousserait jamais une personne dans le besoin.

Mais depuis combien de temps n'avaient-ils pas parlé ?

Izuku ne pouvait pas réapparaître dans leur vie comme ça, comme un profiteur qui leur demanderait de l'aide. Il avait trop honte.

Et puis c'était tout.

Ses contacts se résumaient à une mère décédée, un père absent et de vieux amis oubliés. Il n'avait personne d'autre.

Il n'avait personne du tout.

Se sentant soudain très seul, très démuni, comme abandonné, Izuku resserra ses bras autour de son corps et se mit à pleurer à chaudes larmes. Repliant ses jambes il posa son visage sur ses genoux. Qu'allait-il pouvoir faire ? Pouvait-il tomber plus bas encore ? Comment en était-il arrivé là ?

Izuku pleura longuement sans que ses sanglots n'apaisent sa douleur et son chagrin, sans que ça n'améliore en rien la situation. Dans le frigo, il conservait une bouteille d'alcool, qu'il gardait pour cuisiner. Il se leva la sortit et comme prit d'un instant de folie, il en but une gorgée au goulot, puis une deuxième. C'était une idée stupide, noyer son désespoir dans l'alcool n'allait pas améliorer les choses, mais présentement il avait envie de tout envoyer bouler, envie de tout oublier, juste envie de laisser tomber.

Malgré l'heure tardive, alors qu'il aurait dû arrêter ses bêtises et se recoucher, Izuku enfila ses chaussures et une veste, puis il sortit de chez lui. Une fois en dehors de l'immeuble, il prit une grande bouffée d'air frais. Il ne faisait pas très chaud, mais l'hiver avait laissé la place au printemps et il ne faisait pas non plus trop froid. De toute façon quelle importance, Izuku avait sa bouteille d'alcool pour se réchauffer et il en vida une grande goulée.

Peu habitué à boire – à dire vrai ça ne lui arrivait même jamais – il sentait déjà les effets sur lui et sur son corps. Il commença à marcher au hasard des rues. La nuit le cachait aux yeux des gens, mais si quelqu'un l'avait vu, qu'aurait-il pensé ? « C'est qui ce poivrot dans la rue ? ». Il aurait dû avoir honte, il avait honte, mais il se sentait en dessous de tout et il continua à boire et à marcher.

Il passa sur un pont et ses yeux fixèrent dangereusement le fleuve en dessous. Peut-être plus tard, pensa-t-il, peut-être en repassant. Et il continua son chemin. Il atterrit dans le parc où les cerisiers faisaient leurs plus belles fleurs, éclairées par la pleine lune. Izuku adorait ces arbres, sans trop savoir pourquoi. Sans doute à cause d'une réminiscence de bons souvenirs, des images lointaines où enfant il allait jouer près des cerisiers, avec un autre petit garçon d'environ son âge. Comment s'appelait-il déjà ? Izuku avait oublié. Peu importait. À cette époque, il avait l'innocence pour lui, et pouvait se cacher dans les bras de sa mère aimante au moindre souci, au moindre bobo.

Aujourd'hui il n'avait plus rien que cette bouteille d'alcool déjà presque vide. Titubant un peu, il finit par s'arrêter devant un cerisier moins imposant que les autres. Le spectacle était magnifique, la nature était toujours si belle même quand tout allait mal. Ces cerisiers n'en avaient rien à faire des problèmes des humains, ils se contentaient de pousser, grandir, faire des fleurs, donner des cerises. Izuku les enviait. Il finit sa bouteille, mais ne la jeta pas sur le sol. Il était peut-être en dessous de tout et bourré, mais il n'était pas pollueur.

Il s'assit – ou plutôt se laissa tomber – dans l'herbe et posa son dos contre le cerisier. Il murmura :

— Je voudrais me réincarner en arbre, j'ai l'impression qu'ils ont bien moins de problèmes que moi.

Il ferma les yeux un instant puis les rouvrit et sursauta. Un homme se tenait debout devant lui et le regardait avec curiosité. Il avait la tête penchée sur le côté, et le fixait sans aucune gêne, comme s'il essayait de savoir qui il était et ce qu'il faisait là. Izuku aurait pu avoir peur, se dire que ce type louche allait lui faire les poches – et pour trouver quoi dedans ? Il n'avait plus rien – ou peut-être qu'il allait lui donner trente-sept coups de couteau et qu'Izuku finirait dans le journal. Mais en fait, il s'en fichait. Que cet homme soit là pour le dépouiller ou le tuer, ça lui était totalement égal, parce qu'Izuku n'avait déjà plus rien et que sa vie était un chantier abandonné. Mais l'homme ne bougea pas, continua de le regarder. Éclairé seulement par le clair de lune, Izuku avait du mal à le détailler. Il avait une coupe de cheveux plutôt explosive d'une couleur claire, sans doute blonde. Il portait des vêtements noirs. Il ne tenait pas de couteaux dans ses mains, ni rien d'autre. Alors que les secondes passaient et que l'homme se contentait de l'observer sans rien faire ni rien dire, Izuku tenta de lui parler :

— Bonjour…

L'homme ne répondit pas, il se retourna, comme si Izuku s'était adressé à quelqu'un derrière lui.

— Enfin, bonsoir plutôt, murmura Izuku.

L'homme recommença à porter son attention sur Izuku puis il se pointa du doigt :

— C'est à moi que tu parles ?

Il avait une voix grave et douce à la fois, difficile à décrire, mais bizarrement « apaisante ».

— Oui, répondit Izuku. À qui d'autre ? Il n'y a que nous deux ici.

L'homme s'accroupit pour regarder Izuku de plus près puis demanda :

— Tu peux me voir ?

Izuku se demandait si on lui faisait une mauvaise blague et à dire vrai, il n'avait plus la patience pour ce genre de choses.

— Bien sûr que je peux vous voir. Je suis saoul, pas aveugle ! s'agaça-t-il.

Puis il pensa « peut-être que j'ai trop bu et que j'ai des hallucinations ». Il ne savait plus vraiment. Il était en train de tomber plus bas que terre, de creuser même, et il s'en fichait parce que de toute façon, il avait déjà tout perdu.

L'homme avait l'air surpris et resta accroupi face à Izuku un sacré bout de temps avant de dire :

— Ça faisait longtemps que je n'étais pas tombé sur quelqu'un capable de me voir.

— Est-ce que vous avez bu vous aussi ? interrogea Izuku.

L'homme baissa les yeux vers la bouteille que tenait Izuku entre ses mains.

— Je ne me nourris que d'eau, fit l'homme, je pense que l'alcool serait mauvais pour ma santé.

Est-ce qu'on se foutait de lui ? Est-ce que tout ça n'était qu'une vaste blague pour voir comment réagirait Izuku au fond du trou à une petite moquerie ? Est-ce que le ciel n'en avait pas marre de le voir tomber ?

— C'est ça, grommela Izuku avant de se relever, prêt à partir.

Il dut appuyer sa main sur le tronc du cerisier pour essayer de retrouver son équilibre. Il avait envie de vomir, à cause de l'alcool, à cause de ce monde qui se foutait de lui. Peut-être qu'il irait bien se jeter dans le fleuve finalement. Quelle importance ?

— Quelque chose ne va pas ? interrogea l'homme.

— Si, tout va très bien, cria Izuku, je pète la forme, ça ne se voit pas ?

Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Manquait plus que ça. Il allait chialer devant cet inconnu.

— Non, ça ne se voit pas, répondit l'inconnu très sérieusement.

— Putain… Jura Izuku.

Il était rarement vulgaire, mais là il n'en pouvait plus, il voulait seulement que tout s'arrête, pouvoir se reposer pendant une petite éternité. Rageusement, il essuya les larmes qui coulaient sur ses joues.

— Foutez-moi la paix !

L'homme continuait pourtant de le regarder, avec un mélange de surprise et d'incompréhension. S'il ne faisait pas si nuit, Izuku aurait pu mieux le détailler, mais finalement, l'obscurité le cachait lui aussi. Il se tenait toujours au tronc du cerisier avec sa main et finit par gerber sur ses chaussures. Il s'en foutait, de toute façon, il ne les porterait plus très longtemps. Il ne comprenait pas ce que voulait l'inconnu et pourquoi il restait là à le regarder.

— Mes racines n'aiment pas trop le vomi, fit l'homme.

Izuku ne comprit rien à son charabia, il ne savait pas si c'était parce qu'il était trop bourré ou parce que l'autre était incompréhensible. Et quelle importance ?

Il tenta de s'éloigner de l'arbre, mais tenant mal debout il reposa son dos contre le tronc et soupira. Il avait raté sa vie, allait-il rater sa mort aussi ?

— S'il vous plaît, laissez-moi seul, dit-il à l'inconnu.

— Si tu veux être seul, tu peux choisir un autre cerisier.

Izuku fronça les sourcils :

— Pourquoi ? Les cerisiers sont nominatifs maintenant ? Tu vas me dire que celui-ci t'appartient ?

— C'est exactement ça ! lâcha l'homme. On pourrait aussi dire que je suis ce cerisier.

Izuku eut un petit rire rempli de désespoir :

— Faut vous faire soigner mon vieux.

— Je ne suis pas si vieux.

— C'est une expression. Vous faites exprès d'être bête ou c'est genre tout le temps comme ça ?

— Ça faisait si longtemps que personne n'avait pu me voir, commenta l'homme, et je tombe sur un connard.

— Oh vous savez vous énerver aussi.

— Bien entendu !

— Et bien vous savez quoi ? J'en ai rien à foutre !

Soudain les branches du cerisier se mirent à trembler. Izuku crut à un coup de vent, mais il n'avait pas été touché par la rafale et les autres arbres non plus.

— C'est quoi ça ? s'exclama-t-il.

Il devait être trop bourré, beaucoup trop bourré.

— C'est moi, expliqua l'homme, quand je m'énerve.

Et les branches se balancèrent de plus belle, sous l'œil halluciné d'Izuku. Il se recula un peu effrayé, trébucha sur ses pieds et tomba en arrière. L'homme le regarda s'écrouler sans tenter de le rattraper. La tête d'Izuku cogna le sol assez fort, il s'évanouit.

À suivre.

L'autatrice : et voici le premier chapitre d'une nouvelle fic, qui va être un peu dur et pas très joyeuse par moment. Comme ce chapitre l'annonce. J'espère qu'elle vous plaira.