Et voici une nouvelle histoire. Encore une fois, Harry est bien OOC. Je ne sais pas encore combien de chapitres elle fera mais j'espère en avoir attaqué un bon morceau avant la fin des vacances.
Dans une rue normale d'une ville normale vivait une famille tout ce qu'il y avait de plus normal, merci bien.
Le seul élément s'éloignant de la normalité était ce petit garçon qui avait fait son apparition deux ans auparavant. La maîtresse de maison expliquait à qui voulait bien l'entendre qu'il s'agissait du fils de sa sœur qui était morte brutalement avec son époux. Le maître de maison expliquait à qui voulait bien l'entendre que sa belle-sœur s'était tuée avec son bon-à-rien de mari dans un accident de voiture après avoir consommé trop d'alcool et de drogues.
Le voisinage comprit rapidement qu'ils ne devaient pas parler du petit garçon à l'homme qui semblait lui reprocher tous les maux du monde. Plusieurs s'étaient réunis au fil des mois pour discuter de leurs inquiétudes vis-à-vis de l'enfant qui semblait chétif et toujours mal habillé. Vernon Dursley, car vous aviez compris que c'était de lui que l'on parlait, n'était pas réputé pour sa douceur et son sang-froid et nombreux craignaient qu'il ne finisse par devenir violent envers son neveu.
Lorsqu'ils en firent part à Pétunia, celle-ci se tendit et chercha à rassurer leurs inquiétudes. Elle ne fut pas très efficace, elle-même ne semblait pas croire à ses paroles rassurantes.
Elle connaissait son mari. Elle avait rapidement cédé lorsqu'il lui avait demandée de mettre Harry dans le placard sous l'escalier et n'avait rien dit lorsqu'il lui avait imposée de ne pas s'occuper de lui tant que Dudley n'avait pas été chouchouté. Elle aussi craignait les sautes d'humeur de son mari et elle craignait qu'il ne s'en prenne à elle ou à leur fils si elle ne lui obéissait pas.
Mais que pouvait-elle faire ? Elle avait abandonné ses études lorsqu'elle était tombée enceinte et avait dû se marier en urgence. Il était le seul à ramener de l'argent à la maison et un divorce lui coûterait tout ce qu'elle avait. Elle était sûre qu'un juge ne lui donnerait pas la garde de son fils puisqu'elle était sans ressources et elle ne figurait même pas sur l'acte de vente de la maison. Alors elle essayait au maximum d'atténuer les colères de Vernon et ne montrait de gentillesse envers son neveu que lorsqu'il était au travail. Elle aurait souhaité réussir à lui faire quitter son habitude de boire mais aborder le sujet était le meilleur moyen de le faire entrer dans une crise de rage.
C'était ironique, finalement. Alors qu'il disait à tout le monde que sa sœur était une alcoolique, c'était bien lui l'alcoolique. Bien qu'elle avait été extrêmement jalouse de sa sœur, non seulement pour sa magie mais aussi pour son mariage qui était autrement meilleurs que le sien, elle ne la détestait pas et regrettait de ne pouvoir offrir à Harry l'enfance qu'il aurait dû avoir.
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La fête du quartier battait son plein, les adultes partageaient des potins en gardant un œil sur les nombreux enfants qui jouaient dans la rue.
Tous les ans, Little Whinging organisait des fêtes dans les différents quartiers de la ville, interdisant la circulation des voitures afin de permettre l'installation des tables où les adultes disposaient les victuailles qu'ils apportaient ainsi que laisser une grande place libre pour les jeux des enfants.
Cette année, Privet Drive avait été choisie pour accueillir la fête pour la plus grande joie de Dudley et Harry. D'autant plus que Vernon avait été appelé par son employeur donc Harry n'avait pas à rester dans son placard et pouvait profiter des jeux et des autres enfants. Il était rare qu'il puisse interagir avec ses pairs, son oncle refusait de le laisser aller avec son cousin lorsque celui-ci était invité aux anniversaires des enfants du quartier.
De son côté, Vernon était furieux. Son patron l'avait appelé ce matin pour lui demander de venir. Il espérait pouvoir passer la journée en discutant avec ses voisins. Ce n'était pas tant qu'il les appréciait mais il aimait particulièrement se vanter de sa réussite professionnelle ainsi que montrer fièrement son fils parfait.
Au lieu de ça, il arrivait, de fort mauvaise humeur, à son bureau. Il travaillait à Grunnings depuis plus de dix ans et montait les échelons petit à petit. Il espérait que son patron, M. Smith, allait bientôt partir à la retraite car il était persuadé de lui succéder. C'était sans doute de cela que M. Smith voulait le voir ce jour, cette pensée le calma légèrement.
Malheureusement, il comprit rapidement que ce ne serait pas le cas lorsque son patron entra dans son bureau accompagné de Mlle Trudge, la responsable des ressources humaines. Ceux-ci s'assirent dans les chaises face à son bureau et lui annoncèrent froidement que plusieurs irrégularités avaient été détectées dans les comptes et qu'elles venaient toutes des ventes effectuées par Vernon.
Celui-ci s'insurgea, nia en bloc, tourna au rouge, cria. Rien n'y fit, les preuves étaient là. S'il ne voulait pas que l'entreprise ne porte plainte contre lui, il devait accepter sans rechigner son licenciement. Seul le fait que les sommes étaient négligeables (raison pour laquelle Vernon ne pensait pas se faire prendre la main dans le sac) lui évitait un procès immédiat. Mais Mlle Trudge était claire, si Vernon essayait de se retourner contre eux pour licenciement abusif, elle n'hésiterait pas à montrer les preuves de ses larcins et s'en serait fini de lui professionnellement.
Lorsqu'il finit d'emballer ses affaires et sortit de l'immeuble, Vernon se rendit immédiatement à son pub habituel. Il était encore tôt dans la journée mais il avait besoin d'un remontant avant de devoir rentrer chez lui annoncer la nouvelle à sa femme. Elle allait devoir trouver un emploi s'ils voulaient pouvoir garder leur niveau de vie actuel. Et comme elle n'avait jamais terminé ses études, elle n'obtiendrait rien de plus que serveuse dans un bistro ou caissière dans un supermarché.
Plus les heures passaient, plus l'homme était ivre. Il réussit à se convaincre que son anormal neveu était la raison pour laquelle tout se terminait ainsi. Jusque-là, les quelques livres qu'il mettait de côté à chaque contrat étaient passés inaperçus. Oui, c'était ce monstre qui lui avait porté la poisse. C'était sûr.
Malgré les tentatives du serveur de le retenir, il remonta dans sa voiture, ivre et enragé comme jamais.
Miraculeusement, il parvint à conduire jusque Magnolia Crescent sans avoir d'accident.
Malheureusement, lorsqu'il tourna sur Privet Drive, il oublia complètement la fête du quartier. Il vit son putain de neveu de trois ans et demi en train de courir en souriant au milieu de la rue. La raison de tous ses malheurs était en train de s'amuser alors que sa vie était tombée en ruine.
Son regard enivré s'était focalisé sur le petit garçon.
Il ne vit pas les autres enfants qui couraient avec lui.
Il ne vit pas les adultes qui remarquaient sa voiture commencer à réagir.
Il ne réalisa pas que son pied avait écraser l'accélérateur avant que sa voiture ne percute plusieurs enfants et n'entre finalement dans un arbre, le tuant sur le coup.
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Les secours réussirent à sauver quelques enfants mais pas tous. Six corps furent identifiés, un garçon fut porté disparu.
Les jumeaux, Gabriel et Cassidy avaient été écrasés sous les roues de la voiture. Fritz, Charlotte et Jeremy avaient été percutés de plein fouet par le pare-choc. La plus âgée des victimes, Susie, avait grimpé dans l'arbre qui fut frappé par le véhicule à pleine allure et tomba de la branche sur laquelle elle était perchée, se brisant la nuque.
Seul le petit Harry ne fut pas retrouvé.
