SHINIGAMIS' ENDING — FALLEN ERA

Je ne suis pas Kurosaki Ichigo …

Cette vérité horrible s'immisçait à travers mon esprit tout entier.

Le combat perdait de son sens, à chaque seconde.

Combat ?

Quel combat ?

Je me trouvai misérablement étendu au sol.

Je me trouvai incapable de répondre à ses attaques.

Par ma faute, le capitaine-commandant venait de périr.

Par ma faute, la Soul Society se retrouvait dans une situation impensable.

Alors …

Alors je n'arrivai à rien faire d'autre.

Juste à rester au sol, blessé par une attaque sévère, mais pas mortelle.

Juste avec cette pensée infiniment lourde.

« Je ne suis pas Kurosaki Ichigo. »

Je n'existe pas.

Je ne suis que le fruit du pouvoir de cet homme.

Je ne sers à rien d'autre qu'à empêcher les Shinigamis de tourner rond.

« — Cette vérité est cruelle à accepter. Je m'en excuse. »

Aryen marchait justement dans la direction du rouquin, dont le souffle peinait à reprendre un court normal.

Choqué, il l'était sans l'ombre d'un doute et pour de nombreuses raisons. Néanmoins, les grands projets d'Aryen Kaseren s'étendaient plus loin. Il n'aurait pas l'audace de dire qu'ils s'étendaient plus loin que de ''simples histoires personnelles'', cependant.

Après tout, cette histoire n'existait que parce que la sienne n'avait pas trouvé de conclusion satisfaisante.

« — Je vais abréger vos souffrances, Kurosaki Ichigo. Vous n'aurez pas à assister à la fin de tout cela. »

… Même ça lui était refusé.

Pour lui qui n'appartenait pas à ce monde.

Ichigo jetait un coup d'œil faible.

Un coup d'œil ayant déjà perdu de sa vigueur depuis un moment.

Il ne se battrait plus à partir du moment même où son identité fut bafouée.

À cet égard, l'épée qui fut brandie apparaissait presque comme salvatrice.

Ichigo ferma lentement les yeux, en renonçant tout simplement à cette existence falsifiée.

… Tout du moins, jusqu'à ce que de violentes vibrations ne viennent interrompre le geste du renégat.

Le terme « vibration » serait d'ailleurs erroné. Il s'agissait plus particulièrement de quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui cherchait à remonter à la surface, depuis les étages inférieurs.

Et pour ce faire, ladite personne détruisait absolument tous les plafonds qui obstruaient le passage.

Aryen recula assez sensiblement, alors que le Shinigami Remplaçant élargit faiblement le regard.

Une silhouette connue venait d'émerger depuis les profondeurs.

Un corps couvert de cicatrices, ensanglanté et pourtant bien là, dardant un regard effrayant sur l'envahisseur.

Son nom était Kenpachi Zaraki.

Chapitre 33 : Projects

« — Haaa … j'ai mal partout. C'est chiant. »

Bleach TYBW OST — On the precipice (Post-Grunge 2022)

Son haori en piètre état, Zaraki Kenpachi attrapa lentement les différentes informations visuelles.

Première chose, qu'il avait déjà ressentie avant même d'atteindre cet endroit : le corps de Yamamoto Genryûsai, littéralement charcuté par Aryen Kaseren et ses siècles de haine.

Zaraki mentirait en affirmant qu'il se battrait au nom des autres. Mais tout de même, voir le vieil homme dans ce sale état, même pour lui et son insensible cœur uniquement dédié au combat, cela lui procurait quelque chose. Quelque chose qu'il ne parvenait d'ailleurs pas à expliquer.

De l'autre côté, Ichigo et son air complètement traumatisé.

Et enfin, Aryen Kaseren, qui venait de reculer par précaution.

Enfin, le souvenir de cette femme.

Celle avec laquelle il venait de guerroyer de la plus délicieuse façon. Mais elle ne lui apparaissait plus. Même s'il n'avait jamais été doué pour ressentir les reiatsu des uns et des autres, il parvenait à affirmer avec une étrange certitude qu'Unohana Retsu, Yachiru, n'était plus là.

« — Tch. C'est chiant. J'comprends que dalle, mais tout a l'air chiant ici. »

Son ennemi principal ne disait pourtant pas le moindre mot.

S'agissant de Kenpachi Zaraki, il devait forcément agir avec prudence et ne pas brusquer les choses.

« — … Vous semblez en mauvais état, capitaine Zaraki.

— … Tu me fais chier. »

Le géant sauvage ne réfléchit pas beaucoup, avant d'asséner un terrible coup d'épée. Sans même atteindre sa cible, le coup porté par Zaraki finit pourtant par pourfendre le sol, à un pas seulement de sa cible, qui venait de bouger sur le côté.

Cela aurait pu s'avérer fatal.

… Comment disposait-il encore d'une telle force dans cet état … ?

L'ancien officier de la Douzième Division ne dit néanmoins rien de plus.

« — J'vais te buter et c'est tout. »

Kenpachi Zaraki n'avait jamais eu besoin d'en faire des tonnes.

« — … Pourquoi vous trouviez-vous en-dessous de la Première Division … ?

— J'étais dans le Mûken. Inconscient. »

Cela lui coûtait de l'admettre.

Il commençait bien sûr à comprendre que le Seireitei avait été attaqué et que pendant la plus grande partie de cette attaque, il avait été mis hors combat. Cette pensée l'irritait profondément.

« — Elle a bien choisi son moment pour jouer à la bonne samaritaine, siffla Kenpachi. »

Ces paroles ne s'adressaient à personne d'autre qu'à lui-même.

« — Hé. T'as tué Unohana et le vieux, hein ? »

Son air menaçant semblait différent.

Aryen plissa son regard, en évitant un énorme coup d'épée, qui fracassa le sol.

Non pas parce qu'il avait vraiment été le coupable de leurs disparitions et que Zaraki ressentait un manque affectif.

Mais le capitaine le sentait parfaitement.

Ses « victoires » avaient été obtenues grâce à des tours que son esprit guerrier ne pouvait tolérer.

Que les faibles s'abaissent à des petits tours pour terrasser les plus forts, Kenpachi détestait purement et simplement, quand bien même lui-même n'était pas inclus dans lesdites batailles.

Toutes ces frustrations accumulées jaillissaient alors du sabre fissuré de Zaraki Kenpachi.

Il fonça de nouveau vers Aryen, pour frapper à plusieurs reprises, comme une bête déchainée. Le brun évita le premier assaut mais reculait sans cesse, face à la furie de cet homme. L'énergie énorme qui continuait d'être émise par son corps paraissait improbable et même antithétique.

Que s'était-il passé … ?

Les coups d'épée simples de Kaseren Aryen ne blessaient alors que modérément Zaraki Kenpachi.

Mais plus grave : porté par sa furie, l'intéressé ne réagissait pratiquement pas aux blessures et continuait de s'élancer sans attendre.

Il frappa encore et encore, avec une vitesse plus redoutable que l'on ne pourrait l'imaginer aux premiers abords.

Aryen Kaseren, visiblement épuisé par l'utilisation intense de son Bankai pour créer autant d'images différentes, se retrouvait dans une position plus délicate au fur et à mesure du temps.

Il finit néanmoins par se poser quelques mètres plus loin, en ayant mis suffisamment de distance entre lui et le dangereux capitaine. Malgré sa force redoutable, Zaraki Kenpachi restait toutefois sérieusement blessé et ne pouvait se lancer dans des assauts continus trop longtemps.

Un autre coup brutal projeta pourtant l'ancien officier sur ce qu'il restait d'un mur, une légère expression de douleur s'emparant de son visage.

« — Pff. C'est chiant. T'en valais vraiment pas le coup. »

Kenpachi approchait dans sa direction, son énergie jaune commençant à croître et déborder en-dehors de son corps. Cette énergie croissante fissurait même le sol à chaque pas effectué.

Il ne lança toutefois pas d'attaque supplémentaire.

Parce qu'un étrange brouillard pourpre venait d'apparaître dans ce qui restait de la pièce. Aux premiers abords, Kenpachi imaginait qu'il s'agissait d'un coup de cet homme, mais étant donné qu'Aryen Kaseren porta son regard un petit peu plus loin sur la droite, cette pensée fut bien vite balayée. Balayée par l'apparition d'une autre personne.

« — Hmpf. Évidemment, un barbare de ton espèce ne pouvait que songer à le tailler en pièces. Moi, par contre, j'ai encore un tas de questions à lui poser, alors ne le tue pas. »

L'agaçante et singulière voix du capitaine Kurotsuchi Mayuri résonna dans les alentours.

Son visage teinté de folie n'exprimait rien d'autre que cela. Un large sourire étira d'ailleurs ses lèvres, lorsqu'il déposa de nouveau son regard sur l'homme qui secouait actuellement la Soul Society dans son intégralité.

« — Tss … dire qu'un misérable être dans ton genre a causé la fin du capitaine-commandant ? C'est à peine croyable.

— Tu fous quoi, Kurotsuchi ? railla Zaraki. J'vais le buter, alors te mets pas en travers de ma route, ou c'est toi qui vas y passer.

— Ha. Tu mets vraiment autant d'importance envers lui ? Je pensais que tu ne cherchais que des adversaires forts ?

— Pff. »

Mayuri avança de quelques pas. Aryen plissa son regard, en constatant que l'immense chenille qui constituait le Bankai de Mayuri, Konjiki Ashisogi JIzô, suivait les pas de son propriétaire.

« — Oh ? Tu l'as remarqué, alors ? Après ton humiliante attaque, et même avant en réalité, j'ai travaillé sur quelques modifications pour Konjiki Ashisogi Jizô, en utilisant ta brume comme échantillon. »

Il ne répondit pas, l'invitant simplement à poursuivre.

« — J'ai dispersé le nouveau poison de Konjiki Ashisogi Jizô un peu partout au Seireitei. Il vise maintenant en priorité les créatures infectées par ta brume et a pour fonction de les immobiliser. N'est-ce pas brillant ? Bien, il y a certainement des effets secondaires mais tant pis. »

Sans attendre plus longtemps, Mayuri envoya une seringue qui se ficha directement dans la jambe du renégat, dont le visage fut alors frappé par une très vive douleur.

Presque immédiatement, Aryen Kaseren éprouva alors des difficultés à bouger ladite jambe. Il s'agissait visiblement d'une drogue paralysante. Exactement de quoi empêcher cet homme de chercher à prendre la poudre d'escampette.

« — Sois donc rassuré, Zaraki. Dès lors que j'aurai obtenu mes réponses, sois donc libre de le trancher comme bon te semble.

— Hmpf. Grouille-toi.

— Bien, Aryen Kaseren. Quelle est la suite derrière tout cela ? »

Il s'avançait encore, l'air menaçant.

Aryen plissa légèrement son regard. À en juger par son état, il ne pourrait pas faire grand-chose, sinon se taire ou répondre aux questions. Mayuri lui adressa un regard qui ne laissait pas de place aux doutes, concernant ses propres intentions.

« — J'ai accompli ce que je désirais, murmura le brun, en fermant les yeux.

— Tss. Et donc ? C'est terminé, c'est ce que tu voudrais me faire croire ? »

Mayuri lança un autre de ses projectiles, avec une violence assez claire. Il se ficha alors directement dans l'épaule d'Aryen et lui arracha un râle de douleur.

« — Ne te moque pas de moi, petit con, souffla le savant fou. Tes petits jeux personnels ne m'intéressent pas, mais il y a quelque chose de plus grand derrière tout ça, pas vrai ? Alors parle, ou je te ferai parler moi-même.

— … Je le regrette, mais je n'ai pas grand-chose d'autre à dire. Vous êtes libre d'essayer de me tuer. »

Il continuait d'afficher cette insolence, donc. Mayuri pesta vivement, n'ayant guère envie de perdre beaucoup de plus temps face à ces enfantillages. Cela dit, le résultat serait le même, avec quelques minutes de décalage.

« — Soit. Puisque tu veux encore faire le fier … »

Et soudainement …

Quelque chose changea de nouveau, dans l'atmosphère.

Keita Haga — Humanity's Vow

Quelque chose enveloppa les ruines de cette division, dans un manteau d'obscurité. Mayuri et Zaraki plissèrent immédiatement leurs regards, en jetant de vifs coups d'œil dans les alentours. Même Ichigo Kurosaki se rendit compte que quelque chose ne tournait définitivement plus rond.

Au-dessus de cet endroit, le ciel changeait étrangement de couleur. Comme si la nuit venait de tomber, alors même que la journée était encore loin d'être achevée.

« — Qu'est-ce que … ? »

Depuis ces cieux obscurs, plusieurs astres étincelèrent rapidement.

Un phénomène ahurissant se déroulait actuellement sous les yeux des Shinigamis, jusqu'à ce qu'une colonne de lumière n'apparaisse à proximité d'Aryen Kaseren, forçant d'ailleurs immédiatement le capitaine Kurotsuchi à reculer, par mesure de précaution.

Rapidement, une silhouette prit forme à l'intérieur de cette lueur astrale.

« — Les étoiles relient des mondes lointains … l'heure est bientôt venue, survivants des Treize Divisions. »

Une voix inconnue aux oreilles de Mayuri et de Zaraki, toujours quelque peu troublés par l'agencement des événements.

Un homme, sans l'ombre d'un doute, venait de faire son apparition. Il portait une cuirasse noire, assortie d'une longue cape de la même couleur. Cette armure donnait l'impression d'appartenir à un temps ancien, mais dégageait un mysticisme presque envoûtant.

En revanche, au fur et à mesure que l'éclat lumineux qui l'entourait disparaissait, la couleur immaculée de ses cheveux blancs devint de plus en plus visible, en même temps que le bleu froid irradiant de ses yeux.

Ichigo, lui, avait les yeux écarquillés, frappés par une surprise qu'il ne cherchait même pas à dissimuler. Immédiatement, des images revenaient dans son esprit. Des sons, en particulier celle de sa voix, frappaient ses souvenirs.

C'était lui.

L'homme qui s'en était pris à eux, dans la ville de Karakura … !

« — … Je suis le Général Hôshi Kanata, déclara l'inconnu. Je dirige le Kiyomeru et ma tâche est dorénavant pratiquement accomplie, à l'aide de cet homme.

— Le Kiyomeru ? Ta tâche ? siffla Mayuri. D'où sors-tu, minable ?

— Je viens du passé, souffla ledit Général. Notre mission millénaire n'ayant pu être accomplie, nous sommes enfin venus l'achever.

— Ha ! Cesse donc de parler par énigme et sois plus clair !

— … Je suppose qu'il n'est plus nécessaire de le dissimuler dorénavant, argua Hôshi, en fermant les yeux. »

Violemment, un son se produisit alors : Zaraki Kenpachi venait de s'élancer droit vers le Général, en soulevant son Zanpakutô fissuré.

Un choc brutal se produisit alors, provoquant un tourbillon de pouvoir dans tous les alentours. L'envahisseur donna presque l'impression de s'enfoncer dans le sol, mais un éclat de lumière impressionnant irradia alors de sa lourde épée.

Quelques instants plus tard, une constellation de lumière s'abattit sur Kenpachi, le forçant à reculer assez nettement, mais également en direction du capitaine Zaraki et de Kurosaki Ichigo.

« — Imbécile, Zaraki … ! »

Hôshi se repositionna alors convenablement, un regard toujours particulièrement calme.

« — … Notre roi sera bientôt de retour, déclara-t-il. Si vous suppliez pour vos vies, peut-être songera-t-il à vous épargner. Après tout, nous avons récolté l'énergie nécessaire auprès de Yamamoto Genryûsai et de Kurosaki Ichigo, alors j'imagine qu'il saura se montrer reconnaissant. En attendant, Shinigamis, nos routes se séparent ici. Gate of the Stars. »

Son épée se souleva, laissant apparaître une grande lumière … finissant par créer un portail.

« — Attends ! siffla Mayuri, en se redressant.

— … Vous ne tarderez pas à trouver vos réponses. Mais cette ère est sur le point de basculer, Shinigamis. Par les mains de menaces ancestrales que vous connaitriez peut-être sous le nom de ''Kaijû'' … avec ceci, trouvez donc les informations que vous désirez. »

Une intense lumière brilla alors de nouveau.

Lorsqu'elle s'estompa, il ne restait plus aucune trace d'Aryen Kaseren, ni de ce Général à la chevelure blanche.

Qualifier de « crise » la situation actuelle du Seireitei ressemblerait presque à un euphémisme, tant le chaos régnait dorénavant depuis la mort de Yamamoto Genryûsai. Le départ des ennemis ne signifiait alors aucunement que le calme reviendrait, bien au contraire au vu des dernières nouvelles.

Après de longues minutes, des heures, les différents capitaines partis en expédition étaient maintenant de retour au Seireitei.

Il fallait alors s'occuper de remettre toutes les choses en ordre : les blessés agglutinés à la Quatrième Division, dorénavant orpheline de capitaine, rendait le paysage déprimant.

Finalement, les capitaines se réunirent en urgence, non pas dans les quartiers dévastés de la Première Division, mais dans ceux de la Huitième.

Les discussions allaient bon train. Certaines étaient tendues, d'autres partageaient des peines communes. Au milieu de ce vacarme, Hitsugaya Toshirô ressentit une profonde impuissance. Depuis le début de cette histoire, il s'était révélé totalement incapable d'agir pour le bien commun, en faisant pencher les choses du bon côté.

« — S'il vous plaît … »

Un homme se détacha de la foule.

Il s'agissait du capitaine Kyôraku. Forcément. Derrière son chapeau de paille, cet expérimenté Shinigami peinait à dissimuler les tourments de son âme, frappée de plein fouet par la mort de son vénérable maître.

« — … Je ne vous apprends rien en vous disant que les Treize Divisions n'ont jamais connu une crise de cette nature, alors … s'il vous plaît. Pour honorer la mémoire de l'ancien capitaine-commandant, faisons-en sorte de maintenir l'équilibre des Treize Divisions … »

Son ton jovial habituel laissait place à un air nettement plus sérieux et grave. Exactement ce qui ne le caractérisait pas.

« — Le capitaine-commandant a perdu la vie. Le capitaine Unohana a perdu la vie. Kurosaki Ichigo n'est pas le ''véritable'' Kurosaki Ichigo, selon ses propres dires … Aryen Kaseren et cet homme, nommé Hôshi Kanata, prévoient de libérer des forces militaires supplémentaires, dont nous ignorons encore beaucoup de choses. Si l'honneur des Treize Divisions, si son équilibre, ont été bafoués récemment … notre mission reste toujours la même. »

Kyôraku releva la tête, en direction de ses nombreux collègues, devenus nettement plus silencieux.

« — Le Seireitei a besoin de vous tous. Plus que jamais. »

Outre Kyôraku, les autres capitaines présents semblaient plutôt en bon état, exception faite de Sajin Komamura, encore en soins.

« — Que fait-on, alors … ? demanda péniblement Ukitake, en baissant les yeux.

— … La chambre des 46 va décider d'un nouveau capitaine-commandant, argua son ami Kyôraku. En attendant, nous avons encore deux choses à faire. Retrouver ce jeune homme, Kurosaki Ichigo … et se rendre dans le Monde Réel. Capitaine Soi Fon, la parole est à vous. »

Soi Fon ferma vivement les yeux, avant de s'avancer devant l'assemblée de ses pairs. Elle prit la parole, d'une voix toujours aussi dure.

« — Pendant les événements qui se sont déroulés ici, j'ai envoyé un détachement des Forces Spéciales dans une zone étrange de Karakura. On vient de me confirmer que mon unité entière a été tuée. »

Quelques murmures supplémentaires parmi les Shinigamis.

« — Peut-être ce foutu Général ? demanda Kensei, bras croisés.

— Non. Pas d'après le rapport qui nous a été transmis, lâcha son interlocutrice. »


Plus tôt, dans la ville de Karakura …

Bleach OST — Crisis

Deux ombres filaient à toute allure en direction de cette forêt primitive, située en bordure de la ville de Karakura : la forêt de Kasugayama.

« — C'est par ici ?!

— Oui, nous y sommes presque. »

Ishida Uryû et Tessai Tsukabishi couraient maintenant depuis un moment. La zone avait été placée sous caméra-surveillance par Urahara Kisuke, mais cela impliquait qu'il n'arrivait rien aux soldats discrets qui les utilisaient.

Peine perdue : des interférences étranges venaient de jeter un froid sur ces perspectives.

Afin de régler la question, voilà donc les deux partenaires improvisés, engagés dans une nouvelle mission pour le moins singulière.

Ishida Uryû n'avait jamais mis les pieds dans cet endroit. On racontait bien des légendes sur ce lieu inhospitalier, mais pas de quoi le rendre nerveux à cet égard.

Cette forêt était alors divisée en deux grandes parties, une ouverte au public et l'autre interdite. Il allait sans dire qu'Ishida et Tessai se dirigeaient en profondeur vers la deuxième option.

« — Qu'est-ce que … ? »

Uryû élargit son regard.

En venant ici, le Quincy s'était déjà forcément préparé à rencontrer des obstacles sur sa route.

Mais il ne savait pas exactement ce à quoi s'attendre.

« — Ishida-dono. Méfiez-vous. »

Parce qu'une brume blanche étrange venait d'apparaître à l'horizon. S'agissait-il du même phénomène dont il avait déjà entendu parler, qui provenait de cet homme nommé Aryen Kaseren ?

« — … Là-bas. »

La voix de Tessai était calme et sérieuse.

Dans ces conditions, Ishida Uryû comprenait bien progressivement, la gravité même de la situation. Surtout qu'après quelques mètres supplémentaires, en s'enfonçant dans cette inquiétante forêt, les deux partenaires improvisés tombèrent sur un autre spectacle à glacer le sang.

Du sang.

Beaucoup de sang.

Ce sang était déversé dans pratiquement toutes les directions, sur le feuillage, sur les branches.

Après le sang, des morceaux même de corps humains se retrouvaient disséminés, arrachés de leur tronc. Une lourde odeur s'imposa alors dans l'atmosphère, arrachant un soupçon d'effroi chez le Quincy.

« — … Ce sont les Forces Spéciales. »

… Ou plutôt ce qu'il en restait.

Un spectacle d'une violence effroyable se dressait maintenant devant Ishida Uryû et Tessai Tsukabishi.

Et un petit peu plus loin, une silhouette plutôt fine et élégante, se trouvait assise en hauteur, sur les branches d'un imposant arbre. Serrant les dents, Ishida leva immédiatement la tête.

Il s'agissait d'une femme.

Une femme à la longue chevelure argentée et soyeuse, dont le regard brillait d'un bleu froid. Elle portait une fine armure blanche, par-dessus une robe de la même couleur.

« — Oh, tiens. Il y avait encore des survivants ?

— Toi ! s'esclaffa Uryû, d'un ton colérique. Qu'est-ce que tu as fait ?! »

Elle ne parlait pas avec défiance ou arrogance. Sa voix plutôt calme et presque douce ne donnait pas l'impression qu'elle puisse avoir été l'auteure de ces massacres inhumains.

Pourtant, elle dégageait sans l'ombre d'un doute un pouvoir étrange.

« — Hm ? Comment ça, ce que je fais ? demanda l'énigmatique femme, en penchant la tête sur le côté. Je ne fais rien du tout.

— Ne joue pas sur les mots, souffla le Quincy. Tu as tué ces hommes ! Qui es-tu ? »

L'inconnue poussa un léger soupir, en secouant négativement la tête.

« — D'accord. Je m'appelle Tsuki Kantetsu. Par contre, c'est vexant.

— … Vexant ? »

De quoi parlait-elle ?

Elle descendit alors de son perchoir, gracieusement, avant de déposer son regard sur celui de l'improbable duo qui venait lui faire face.

« — Massacrer ces personnes et faire toute cette effusion de sang, ce n'est vraiment pas mon genre. »

Ishida élargit son regard.

Il comprit, en un instant un point crucial.

« — Ishida-dono ! »

… Que cette femme ne se trouvait pas seule dans ces lieux presque hantés.

D'un réflexe impressionnant, le Quincy sauta vers l'arrière pour éviter le tranchant d'une lame.

« — Oh ? Ma proie s'en est sortie … ? »

Un homme rustre venait d'apparaître. Son regard bestial, il se différenciait assez nettement de la figure gracieuse et souple de Tsuki Kantetsu.

Assez robuste, il ne portait en revanche pas de protection. Sa chevelure brune, totalement désordonnée et mi-longue, laissait entendre que cet homme ne se préoccupait que bien peu des apparences. Du sang coulait même depuis sa bouche. Ishida Uryû élargit son regard, en envisageant le pire.

« — Laissez-moi vous éclairer, déclara lentement Tsuki. Nous sommes le Kiyomeru … et notre mission est de récupérer le monde au nom de notre Roi. »

Preview du Prochain Chapitre

Ichigo Kurosaki : Et voilà ! N'importe quoi ! C'est n'importe quoi ! Moi je suis innocent, je ne suis pas Ichigo Kurosaki qui est misérable depuis quelques chapitres.

Ichigo Kurosaki (le même) : Non ! Je suis moi !

Ichigo Kurosaki (toujours le même) : Arrête ! N'essaie pas de voler mon identité !

Toshirô Hitsugaya : Hmpf. La situation est catastrophique. Je vois.

Ishida Uryû : Je vois que j'ai de beaux restes, foi de Quincy. Seul un Quincy aurait pu esquiver cette attaque de traître avec une telle dextérité.

Kenpachi Zaraki : Haaaa ! Des adversaires ! Tiens ! Prends ça !

Toshirô Hitsugaya : … Le chapitre suivant se nommera … comment, déjà ? Burning Hearts ?

Kenpachi Zaraki : Viens-là, Burning Hearts !

Ichigo Kurosaki : J'ai déjà entendu parler de ce Hearts. Il était apparu dans Super Dragon Ball Heroes. Pas terrible terrible.

Toshirô Hitsugaya : Coupez …