Mage Seigneurial

Chapitre 25 :

Revendication

Ce fut toute la soirée que Harry débattit avec Draco et Narcissa de cette guerre, des lords et de leurs idées. S'ils lui opposaient leurs arguments, au final, le jeune lord avait toujours le dernier mot et parvint visiblement à les ébranler et les perturber dans leur raisonnement. Quoi qu'il en fut, il fut heureux de voir qu'ils étaient malgré tout satisfaits de leur situation actuelle. Ils l'avaient avoué à demi mot mais Harry l'avait vu dans leurs auras, rassuré. Les soirs suivants, entre la fin de ses cours et l'heure du dîner, le jeune lord prit l'habitude de se rendre seul à la Citadelle pour lire et apprendre. Beaucoup de secrets sur les lords et cet endroit étaient enfermés là, oubliés par les autres avec le temps. Il fut tellement plongé dans tout ses projets qu'il en vint à ne plus faire attention aux dates.

Aussi, jeudi soir lorsqu'il rentra pour dîner et qu'il trouva son salon plein de monde, il ne comprit pas immédiatement ce qu'il se passait. Adélème était là, comme Isaac, ses professeurs particuliers, Minerva, les jumeaux et Hagrid. La pièce avait été décorée et tous rirent devant son air complètement perdu. Fred et George vinrent rapidement lui crocheter le cou, amusés :

- Tu travailles au point d'en oublier ton anniversaire ? demanda George.

- Tes dix sept ans en plus, ajouta son frère.

- Il serait temps de décrocher un peu tu ne crois pas ?

- C'est aujourd'hui ? interrogea-t-il en consultant les autres du regard.

- C'est aujourd'hui, approuva Adélème, et il est hors de question de manquer l'occasion comme l'année dernière.

Harry sourit, touché, se laissant entraîner dans un dîner et une soirée de fête qu'on avait visiblement préparé pour lui. Se détendre ainsi avec eux lui fit le plus grand bien et comme toujours, il se retrouva gâté. Mais cet anniversaire lui rappela aussi qu'il ne lui restait qu'un mois de vacances avant de retourner à Poudlard et il avait encore fort à faire avant cela. Aussi, ce week-end là, il prit une décision et ce fut avec l'intention de l'exécuter qu'il se rendit à la Citadelle. Entrant, il s'arrêta un instant dans le hall pour observer ses quatre blasons qui brillaient de mille feux depuis son serment, rendant les autres bien ternes en comparaison, pour ceux qui n'étaient pas éteints. Maintenant, il savait que ceux qui étaient éteints étaient ceux des lords qui allaient contre leur devoir, comme les Malfoy ou ceux des lignées qui avaient abandonné leur devoir de lord comme les Weasley. Ceux qui brillaient étaient ceux des lords en place qui respectaient les lois anciennes et lorsque l'on prêtait serment, ils semblaient presque s'enflammer. Mais seuls les siens étaient dans ce cas.

Il reprit finalement son chemin, allant droit vers un lieu en particulier : la Chambre des Revendications. Une pièce où l'on retrouvait tout les blasons des lords. Chacun d'eux était accompagné d'un cadre unique taillé dans le bois. À l'intérieur se trouvait le portrait du lord en place, produit par la magie et ce, uniquement si le lord était légitime pour les lois anciennes. Les lignées qui n'en n'avaient pas avaient un cadre vide. Ici, on trouvait aussi une bibliothèque avec quarante neuf volumes à l'intérieur desquels il y avait les portraits des lords précédents avec de courts descriptifs : leurs noms, leurs parents, leur date de vie, leur nature… La dernière page de chacun d'entre eux indiquait également qui, actuellement, était l'héritier légitime. Et on y trouvait également une table de pierre sur laquelle étaient posés une élégante plume, un encrier et une feuille de parchemin.

Cette pièce n'avait qu'une seule fonction : rappeler les lords ou les héritiers à leur devoir. Elle permettait d'envoyer des courriers, écris par magie, typés, au nom de l'assemblée des lords. Ils iraient aux lords qui n'étaient pas venus depuis trop longtemps, ou jamais, pour leur rappeler que l'assemblée existait et qu'elle n'existait pas pour rien, qu'ils avaient un devoir. Et elles iraient aux héritiers des lignées sans lord pour les informer de leur statu et les prier de venir remplir leur devoir pour leur famille. Ces lettres pouvaient être envoyées par un lord assermenté de l'assemblée et seulement si la magie de la Citadelle jugeait cela justifié. Harry se lança donc, soulagé lorsqu'il vit la plume se mettre en action pour écrire les lettres. Des enveloppes apparaissaient ensuite pour les accueillir avant de se sceller du sceau de l'assemblée des lords et de se poser gentiment sur la table. Il y en eut quarante cinq, prouvant que la Magie jugeait appropriée sa demande de rappeler tout les autres. Il ignorait si ça fonctionnerait, si certains accepteraient d'aider dans la guerre, de remplir leur devoir de protection et de défense de leur pays, mais cela se tentait.

Les lettres prêtes, elles disparurent et il savait qu'elles iraient à qui de droit. Il passa le reste de son après-midi à étudier qui recevraient ces lettres et qui pourraient éventuellement l'aider. Sans surprise, il y avait les lords du Conseil des Sept sur la liste mais il ne savait pas comment ils réagiraient. Personne ne saurait que cela venait de lui, juste qu'un lord avait rejoint la Citadelle et qu'il rappelait leur devoir aux autres. Ils pourraient se vexer ou rester sur leur position neutre, il n'en savait rien. Il ne reconnut aucun des mangemorts se prétendant lord sur la liste, soulagé. Draco y était pour les Malfoy, Severus y était pour les Prince. Harry savait maintenant que c'était lui le Prince de sang-mêlé et finalement, ce n'était pas si surprenant. Parmi les noms qu'il connaissait, il y avait celui d'Augusta Londubat, la grand-mère de Neville, comme lady. Il y avait celui de Bill pour les Weasley, de Théodore pour les Nott et d'Anthony pour les Goldstein, tout trois héritiers pas encore en place voir ignorant sur le sujet. Aucun autre nom ne lui parlait, ne lui donnant pas énormément d'espoir. Il y avait toutefois quelques lords créatures magiques en place qu'il pourrait contacter ne serait-ce que pour tenter sa chance.

La chose le préoccupait encore lorsqu'il rentra. Il avait besoin d'alliés. Il pouvait affronter Voldemort et peut-être quelques mangemorts mais si Tom venait avec son armée et tout ses partisans en même temps, il avait lui même besoin de renforts. Il fut tellement plongé dans ses pensées qu'au dîner, il ne remarqua pas le silence et les regards curieux et inquiets de Arthur et Amcinthe mangeant avec lui. Ce fut le lendemain matin qu'ils se décidèrent à l'interroger sur le sujet. Harry s'entraînait, tôt au matin comme tout les jours, et comme tout les jours maintenant, Arthur, Amcinthe et Avismark étaient là. Si Bastide et Adélème étaient aussi présents le reste de la semaine, en ce dimanche, ils étaient absents.

- Harry ? appela Arthur entre deux échanges.

- Oui ? répondit-il en le regardant.

- Qu'est-ce qui vous tracasse autant ? Vous êtes très visiblement préoccupé depuis quelques jours, posa l'esprit gardien.

- Cela se voit tant que ça ? soupira-t-il.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Amcinthe.

- Je planche sur le problème de l'armée de Voldemort, répondit-il.

- L'armée de Voldemort ? releva Avismark.

- Oui. On sait qu'il assemble une grande armée et je pourrais m'entraîner autant que je veux, si cette armée devait débarquer en même temps que lui, je ne peux pas faire grand-chose. Il me faut des alliés sûr en prévision de cela et la réalité étant ce qu'elle est, j'ai bien du mal à savoir à qui je peux m'adresser en ayant une chance d'obtenir quel que chose.

- C'est vrai, soupira Arthur. C'est un problème.

- Sait-on combien ils sont et s'ils sont entraînés ? demanda Avismark.

- D'après nos informations, on peut l'estimer à quelques centaines, répondit-il. Selon l'Ordre, le Ministère et les infos qui viennent d'un peu partout.

- Est-ce fiable ? questionna Amcinthe.

- Non mais nous n'avons que ça et c'est une estimation probable je pense, fit Harry. On sait qu'il a les détraqueurs, les géants, beaucoup de loups-garous, les mangemorts et les partisans de Voldemort. On sait aussi qu'ils ont des acromentules en pagaille. On est sûr de ça alors des centaines, c'est plus que probable. D'autres pourraient s'ajouter et ils pourraient y en avoir qu'on ne connaît pas.

- Et de l'autre côté, qu'est-ce qu'il y a ? demanda le démon.

- Dont nous sommes sûr ? L'Ordre s'ils ne s'enfuient pas, ironisa-t-il. S'il devait y avoir combat à Poudlard, on aurait les centaures de la Forêt Interdite. Les aurors, je ne compte pas dessus. On ne sait pas qui est du côté de qui et combien, s'ils sont prêt à se battre.

- Autrement dit on a personne, conclut le démon.

- C'est tout le problème, soupira Harry. Si par miracle je pouvais confronter Voldemort seul ou avec juste quelques mangemorts quelques part, je pourrais m'en sortir. Une défaite de Voldemort pourrait engendrer la dislocation de son camps et ce serait bien plus simple à gérer. Mais s'il se cache et ne sort qu'avec son armée… Il faudra plus. Pour ce qui est du niveau d'entraînement de l'armée de Voldemort… difficile à dire. À priori, pas beaucoup de combattant entraînés et coordonnés mais si on n'a personne en face, ça ne change rien.

- J'ai une possibilité d'invocation d'autres démons qui seront ravis de venir se battre, annonça Amcinthe en s'attirant un regard très surpris du jeune lord. Avec la splendide invocation que vous avez faîte pour m'appeler vous ne pensiez tout de même pas avoir le bas de l'échelle ? s'amusa-t-il. Je peux invoquer des démons qui viendront volontiers ce battre. C'est une invocation qui cible des démons qui sont prêt et volontaire pour ce genre de chose, des combattant entraînés. Ils pourront être là pour une heure et je peux faire cette invocation une fois sur sept jours. Il faudra donc bien choisir le moment si cela est nécessaire.

- Combien ? demanda Avismark très curieux.

- Cela dépend du niveau de puissance des démons que je choisirai d'appeler. Si je table sur une puissance moyenne, cinquante, intermédiaire, vingt cinq, élevée, dix. Tout dépendra des conditions, si nous choisissons de parier sur le nombre ou la qualité des combattants. Je suis prêt à le faire dés que vous le demanderez, assura-t-il à Harry.

- Vraiment ? demanda-t-il.

- Oui, bien sûr. Je vous aiderai de mon mieux et ils viendront même s'ils sont les seuls à venir. Vous n'aurez rien à leur payer de quel que façon. Cela fait parti de mes pouvoirs. Ils seront ravis de venir se battre, ce sont tous des démons qui aiment ça.

- Merci Amcinthe, sourit-il, merci beaucoup.

Pour une fois que quelqu'un, qu'un peuple, venait aider sans hésiter et sans condition. Il se sentit enfin un peu soutenu, cela l'encourageant.

- Avec très grand plaisir, sourit le démon fier de lui. Nous ne sommes pas ces lâches de sorciers, vous pourrez compter sur moi, sur nous.

- Merci. Le problème c'est que je ne vois pas qui accepterait d'aider et je n'ai pas beaucoup de poids pour ne serait-ce qu'engager la négociation. J'ai écris aux lords qui sont aussi des créatures magiques pour voir, ils seraient plus susceptibles d'aider de ce que je sais. Mais je n'ai pas encore de nouvelles. Côté sorcier… je ne sais vraiment pas. Je pêche encore par manque de contacts aussi, grimaça-t-il.

- Vous en faîte déjà beaucoup plus que n'importe qui Harry, rassura Arthur. Vous ne devriez pas avoir à prier autant pour qu'on se batte avec vous. Je serai là, promit-il.

- Moi aussi, ajouta Avismark. Appelez moi sans faute si cela devait arriver, exigea-t-il en sachant son lord réticent à le mettre en danger.

- Merci, sourit-il doucement.

- Harry ? appela soudain une autre voix.

Tous se tournèrent pour voir Adélème qui était à la porte, les surprenant.

- Adélème ? répondit-il en rangeant son épée d'entraînement pour aller vers lui. Que se passe-t-il ? Un problème ? interrogea-t-il avec inquiétude alors qu'il n'était pas censé venir aujourd'hui.

- Non mais j'aimerai vous parler en privé, demanda-t-il.

- Bien sûr, approuva-t-il. Allons-y.

Il prit les devant pour entraîner son mentor jusqu'à un petit salon, s'y enfermant avec lui.

- Avez-vous reçu votre lettre ? demanda l'homme avec sérieux.

Et immédiatement, Harry comprit de quoi il parlait, souriant légèrement.

- Je suis le seul à ne pas l'avoir reçu, répondit-il simplement.

Son mentor saisit sur le champs ce qu'il sous-entendait, écarquillant les yeux.

- Vous avez trouvé la Citadelle et vous avez envoyé ces lettres à partir d'elle.

- Oui.

- Où est-elle ? La Citadelle ?

- Je suis navré mais je ne peux pas vous le dire, répondit-il l'air désolé. C'est un chemin que chaque lord va devoir retrouver par lui même.

Il savait maintenant que c'était ce que la Magie voulait, elle avait su lui faire comprendre en le renseignant et lors de ses visites à la Citadelle. La Magie voulait que les lords réagissent par eux même et fassent des efforts.

- Je comprend, concéda Adélème. Félicitation Harry, je savais que vous y arriveriez lorsque vous m'avez dit que vous vouliez la trouver mais je n'imaginai pas que vous y parveniez si vite. C'est un exploit.

- Je l'ai fait autant par désir personnel qu'en raison de la situation. J'ai besoin de plus de poids pour trouver des alliés et légitimer ma place comme lord pourrait aider. Comme j'en discutais à l'instant avec Arthur, Avismark et Amcinthe, le problème de l'armée de Voldemort se fait très présent. J'avais besoin d'avoir une assurance de confiance pour tenter de me faire des alliés.

- Vous avez prêté serment, comprit-il alors plus stupéfait encore.

Souriant, Harry lui permit alors de voir son cristal sur son front, laissant ensuite à moment à son mentor pour assimiler la nouvelle.

- Vous savez Harry, reprit-il finalement, je ne sais pas si c'est moi qui vous apprend réellement à être un lord ou si c'est vous qui le faîte pour moi. Vous êtes remarquable.

- Je fais juste ce que je pense bien et nécessaire, répondit-il humblement.

- Et c'est bien plus que la plus part des gens. Le Conseil des Sept voudrait se rassembler au plus vite pour en parler. Ils ignorent que cela vient de vous mais je pense qu'ils s'en doutent.

- Cela ne m'étonnerait pas, s'amusa-t-il. Ce ne sont pas des imbéciles. Quand ?

- Au plus vite. Cette après-midi si vous êtes disponible ? Ils m'ont demandé de vous contacter pour ce faire.

- Je viendrai, approuva-t-il. Au même endroit que la dernière fois ?

- Oui, pour le thé si cela vous convient ?

- Pour le thé alors.

- Il y a une autre nouvelle très importante et au combien plus grave.

- Laissez moi deviner : le Ministère, soupira-t-il.

- Oui. Il est tombé. Voldemort l'a pris.

- Nous nous y attendions et ce n'est pas comme si cela changeait grand-chose malheureusement. Cela ne fait qu'officialiser la situation. Le Ministre ?

- Tué, remplacé par Pius Thicknesse qui obéit de toute évidence à Voldemort.

- Alors nous devons nous attendre à voir des mangemort travailler officiellement au Ministère. Ils vont avoir toutes leurs ressources à disposition. Ils vont certainement se servir de ça pour attaquer l'Ordre et me chercher. La prochaine cible sera Poudlard très certainement.

- C'est ce que nous avions envisagé.

- Et ça prouve encore une fois que le Ministère et l'Ordre sont inutiles. Cela ne change pas grand-chose mais ça va renforcer Voldemort, déplora-t-il. Il n'est que plus urgent que nous discutions de tout cela avec les autres.

Et ce fut donc pour le thé qu'il retrouva les autres lords fondateurs avec Adélème. On ne tourna pas bien longtemps autour du pot, Thésée demandant à Harry s'il était à l'origine des lettres. Il ne nia pas et expliqua avoir retrouvé la Citadelle, y être allé et s'être servi de sa magie pour envoyer ces courriers. Il expliqua ensuite pourquoi, son espoir de mobiliser ne serait-ce qu'une personne de plus face à Voldemort et son armée. Si les quatre lords ne comprirent pas en quoi cela pourrait l'aider, ils saisirent quand Adélème glissa qu'il n'avait pas fait que trouver la Citadelle mais qu'il y avait aussi prêté serment. L'annonce les stupéfia totalement. Trouver la Citadelle et s'y rendre était déjà une chose mais il y avait encore un gouffre entre cela et prêter le serment des lords, s'atteindre à vie à ce devoir sans pouvoir y déroger d'aucune façon, surtout dans l'état actuel du pouvoir des lords.

Ce fut avec netteté que Harry sentit que cette information changeait le regard de ces lords sur lui. Leur aura se fit alors beaucoup plus respectueuse, pleine de confiance au milieu de leur stupéfaction. Lorsqu'ils lui demandèrent où était la Citadelle, il leur donna la même réponse qu'à son mentor. Loin de s'offusquer, tous l'acceptèrent comme si la chose était normale. Ce fut ensuite avec un grand sérieux qu'ils parlèrent de la guerre et du problème de l'armée de Voldemort, de la chute du Ministère. Harry fut agréablement surpris lorsque, finalement, les quatre lords lui promirent de voir ce qu'ils pourraient faire pour l'aider, reconnaissant qu'il était de leur devoir magique de faire quel que chose et assurant dors et déjà leur aide personnelle. Ce fut avec Adélème qu'il rentra chez lui, ravi.

- Je n'en n'espérai pas tant, remarqua-t-il.

- Je crois qu'il n'y a pas qu'à moi que vous apprenez ce qu'est être lord, sourit son mentor. Sachez que je serai également là pour me battre à vos côtés Harry et que je vais faire tout mon possible pour trouver des alliés de confiance.

- Merci, répondit le jeune homme.

- Merci à vous de nous avoir réveillé. Au revoir Harry, à demain.

Il le salua d'un signe de tête et son mentor s'en alla. Il était déjà plus que l'heure de dîner aussi, il gagna la salle à manger, y retrouvant Arthur et Amcinthe, reprenant leur conversation sur l'armée de Voldemort et ce qui pouvait être fait contre elle. Ce fut alors que Harry se décida à étudier des sortilèges et des moyens de défense de grande ampleur au cas où il serait nécessaire de l'affronter sans aide. Après le repas, ce fut comme à son habitude qu'il rejoignit son bureau pour travailler encore un peu, surpris lorsqu'il vit Avismark arriver, demandant à lui parler en privé. Amcinthe, qui l'avait accompagné comme il le faisait toujours, bouda un peu lorsqu'il lui demanda gentiment de les laisser. Il le fit sans rechigner, décrétant qu'il attendait dans le couloir. Il sortit et referma derrière lui, les laissant à deux.

- Ce démon vous colle avec une impolitesse outrageuse, grommela le gobelin en l'amusant.

- Cela ne me dérange pas venant de lui. J'aime sa compagnie et il est spontané et sincère, entier. Des choses que j'ai eu rarement dans ma vie.

- Quand bien même il est inconvenant, râla-t-il en le faisant sourire.

- Je saurais me défendre, assura Harry.

- Cela je n'en doute pas, confirma-t-il. Je voulais vous faire une recommandation si vous me le permettez.

- Bien sûr vous êtes toujours libre de parler. Je vous écoute.

- En ce qui concerne le problème de l'armée qu'il faudra certainement affronter et des alliés à trouver. Vous pourriez demander l'aide des gobelins.

Harry le regarda, interloqué. Il n'y avait pas songé, certain qu'il se verrait opposer un refus clair et net.

- Y a-t-il seulement une chance que les gobelins puissent prendre partie pour un sorcier ? demanda-t-il.

- Le cas de Voldemort est un problème aussi pour les gobelins du Royaume-Unis. Un pays important pour notre peuple. Voldemort au pouvoir serait même bien plus qu'un problème. Cela ne sera pas suffisant en soit pour obtenir l'aide des gobelins mais… si vous acceptiez de faire part de votre projet de retrouver la Citadelle et de prêter serment comme vous me l'avez dit, cela pourrait les motiver un peu plus et peut-être jouer en votre faveur.

- Cela pourrait-il vraiment aider ?

- S'ils ne s'entendent pas avec les sorciers en général, les gobelins ont toujours eu une très bonne relation avec les lords assermentés autrefois.

- Parce que les lords assermentés servent tout les peuples magiques sous leur garde, sourit-il, gobelins compris.

- Oui.

- Je dois vous dire Avismark : j'ai retrouvé la Citadelle il y a quelques jours de cela, dit-il en le surprenant visiblement. Et j'ai prêté serment, dés ma première visite là bas.

Il permit à Avismark de voir le cristal sur son front et le gobelin le fixa un instant avant de reprendre.

- Sachez que j'ai beaucoup d'admiration pour vous, de respect. Je n'aurais pas cru que je me retrouverai là lorsqu'il m'a fallu payer la dette de ma famille. Je ne m'attendais absolument pas à être au service d'un sorcier tel que vous. Je crois avoir eu une immense chance que cela soit vous.

- Merci Avismark, répondit-il. Je suis très heureux de vous avoir avec moi et je compte bien faire en sorte de ne pas vous décevoir.

- Vous n'êtes décidément pas un sorcier ordinaire pour toujours inverser les choses ainsi, remarqua-t-il comme à chaque fois que Harry lui témoignait un tel respect. Demandez un rendez-vous avec le directeur Ragnok, il dirige les gobelins au Royaume Unis. Demandez lui l'aide des gobelins en tant que lord assermenté. Je ne puis assurer qu'il acceptera mais vos chances ne seront jamais aussi grandes.

- Très bien. Je vais le faire immédiatement et tenter la chose.

- Si vous permettez, je pourrais aller demander ce rendez-vous pour vous et m'assurer que vous l'ayez rapidement.

- Ne croiront-ils pas à une tentative de manipulation de ma part si je vous envoie vous ?

- Ils y penseront sans doute mais les gobelins sentent quand leurs semblables font les choses sous la contrainte ou volontairement. Cela suffira et vous serez reçu dans la semaine si c'est moi qui m'en occupe.

- Dans ce cas c'est d'accord. Merci Avismark.

- J'irai à la première heure demain matin, assura-t-il avant de le saluer et de s'en aller.

Amcinthe revint immédiatement, ne posant aucune question, revenant simplement l'observer comme il aimait le faire. Le lendemain, Avismark se rendait à Gringotts et revenait avec une lettre de la banque pour lui donner un rendez-vous avec le directeur la semaine même. Ce fut en se cachant soigneusement que Harry s'y rendit. Il était déjà venu depuis le début des vacances pour mettre de l'ordre dans ses affaires mais il n'avait pas revu le directeur depuis très longtemps, depuis la restitution de ses possessions gobelines. Il était bien sûr vêtu comme le lord qu'il était avec toutefois cette sobriété élégante qu'il avait adopté et aimait. Il se présenta au comptoir, bien dissimulé sous ses sorts pour qu'on ne lui prête pas attention s'il ne le désirait pas. Il présenta sa convocation et un gobelin l'emmena sur le champs. On le conduisit dans les couloirs vers le bureau où le directeur recevait ses rendez vous et quelques instants plus tard, Ragnok était là. Ils s'installèrent, la porte bien fermée.

- Puis-je connaître l'objet de ce rendez-vous pour juger de son utilité ? demanda sévèrement le gobelin. Vous n'avez pas permis à Avismark de m'en faire part.

- Je n'avais pas donné de consigne à Avismark sur le sujet mais s'il ne vous l'a pas dit c'est qu'il a jugé plus approprié que je le fasse moi même. Il s'agit de la guerre et de Voldemort, commença-t-il sans détour.

Il exposa ensuite ce pourquoi il était là avec assurance, s'efforçant d'être aussi précis que bref pour que le gobelin l'écoute. Il parla de l'armée de Tom, de son besoin d'alliés en cas de bataille et il demanda l'aide des gobelins. Il n'avait pas manqué de voir l'aura du directeur se durcir mais il l'écoutait et semblait être en train de juger sa demande, à la fois agacé, intrigué, préoccupé aussi. Et ce dernier sentiment permit à Harry de comprendre que le problème de la guerre n'était pas ignoré ici. Mais ça ne le rendait pas plus ouvert à son égard.

- Lord Potter, fit-il lorsqu'il eut terminé, les gobelins n'ont pas pour habitude de se mêler des guerres des sorciers.

- Ce n'est pas seulement une guerre de sorciers, posa-t-il calmement. C'est une guerre de ce pays, de cette société magique. Une société magique dont vous faîtes partis et je pense que vous êtes conscient du fait que Voldemort ne sera pas des plus… respectueux avec les gobelins comme avec les autres. Et maintenant que le Ministère est tombé, il viendra ici aussi et ne vous laissera pas le choix.

- C'est aussi une société qui méprise les gobelins dont nous parlons, trancha-t-il. Une société qui nous rabaisse et dénigre en permanence et ne nous témoigne un semblant d'acceptation que parce qu'elle a besoin de nous. Certes vous nous avez montré du respect et de la considération depuis votre première venue à Gringotts mais cela ne suffit pas et en vous voyant là ici aujourd'hui, je me demande si ce n'était pas à dessin que vous vous êtes comporté ainsi avec nous.

Harry sentit qu'il le soupçonnait clairement de manipulation et il réfléchit une seconde à la meilleure façon d'aborder la chose. Il opta pour la sincérité, sa méthode préférée surtout avec ceux qu'il respectait.

- Je suis navré que vous ayez cette impression. Sachez qu'il n'est pas du tout dans mes intentions de vous manipuler. Je préfère la franchise et la confiance. Aussi, je vais être franc. Je n'ai pas pu simuler mon respect à l'égard des gobelins dés le début puisque, quelques jours avant encore, je ne savais même pas que j'étais un sorcier, que la magie existait, que tout ceci existait, dit-il en sentant le choc du directeur. La première fois que j'ai mis les pieds à Gringotts avec Rubeus Hagrid était la première fois où j'entendais parler des gobelins. Je ne savais strictement rien du monde magique. Et je n'en n'ai pas su beaucoup plus avant l'été dernier. Je n'avais pas été éduqué et je ne savais même pas pour mes titres, pour les lords. Je l'ai découvert totalement par hasard en lisant au début de l'été dernier. Lorsque je suis venu réclamer mes titres, je n'étais même pas encore convaincu que c'était vrai. Je pensais que vous me ririez au nez et me renverrez. Tout cela était encore de la fiction. Je n'avais eu pour éducation sociale que celle que l'on donne à Poudlard et qui, je pense que vous le savez, est très loin de suffire. Je ne savais rien et j'étais un total ignorant de comment les choses fonctionnaient. J'étais même perdu je dois l'avouer. Alors croyez bien que je n'ai jamais simulé mon comportement avec vous comme avec personne.

Il s'arrêta un instant, sentant qu'il avait réussi à perturber le gobelin. Il reprit ensuite :

- Depuis, j'ai trouvé un lord digne de ce nom pour m'enseigner tout ce qu'il me manquait et je travaille autant que je peux pour rattraper mon retard et être à la hauteur des responsabilités qui sont les miennes. Cette guerre me dépassait totalement avant et j'étais loin de comprendre ce qu'il risquait de se passer, tout ce que cela impliquait. Pour moi, cela s'arrêtait au méchant Seigneur des Ténèbres et une poignée de mangemort racistes qui voulaient me tuer. J'ai réalisé que c'était bien plus que cela et que l'avenir de notre société toute entière dépend de ce qu'il se passera. J'adore le monde magique, j'adore la magie même si j'avoue que la société telle qu'elle est aujourd'hui ne me convient guère. J'ai du respect et de l'estime pour tout les peuples quel qu'ils soient et je me suis toujours comporté de manière à le faire savoir. Cela n'a pas été un mensonge, pas plus avant qu'après l'obtention de mes titres. Sachez que j'ai la ferme intention de me servir de ma place de lord pour faire savoir mon avis sur la manière dont vous êtes traité et de faire tout mon possible pour y remédier. Mais je dois m'occuper de cette guerre avant et j'ai besoin d'aide pour cela.

- Pourquoi nous vous aiderions alors que nous n'avons aucune garantie que vous tiendrez parole une fois la guerre terminée ? Il est facile de dire cela maintenant quand vous avez désespérément besoin d'aide. Mais nous connaissons les sorciers et leurs mensonges.

D'une pensée, Harry permit à Ragnok de voir le cristal sur son front et immédiatement, le regard du gobelin fusa vers lui, une stupéfaction sans nom s'inscrivant à la fois sur son visage et dans son aura.

- Je me retrouve complètement dans ce que sont les lords, continua-t-il alors, dans ce que sont les véritables lords ancestraux. Je ne fais jamais les choses à moitié alors je suis allé au bout de ce que devrait être une revendication de titre : j'ai retrouvé la Citadelle, j'y suis allé et j'ai prêté serment. Un serment par lequel je m'engage à servir notre nation toute entière, gobelins inclus. J'en ai la ferme intention mais je ne le pourrais pas si Voldemort gagne. Je ne fais pas de promesse en l'air directeur et je sais que je vous en demande beaucoup en réclamant que vous m'aidiez les premiers mais je n'ai pas le choix. Je n'ai malheureusement pas la possibilité d'agir en faveur des gobelins tant que cette guerre dure. Je fais tout mon possible pour faire le maximum moi même mais face à cette armée, je n'ai pas d'autres choix que de demander de l'aide. Je me prépare à affronter Voldemort et ses mangemorts mais s'ils viennent tous en même temps, je ne pourrais pas faire face même avec toute la volonté du monde. J'aimerai pouvoir le faire et ne pas avoir à vous demander de vous mettre en danger mais c'est impossible. Je n'ai que la garantie de mon serment de lord à vous donner et je sais que j'en demande beaucoup mais je me permet tout de même de le faire.

Il y eut un silence tendu entre eux, le directeur alternant entre son cristal et son regard assuré.

- Avez-vous demandé à d'autres ? questionna-t-il.

- Je suis en négociation avec d'autres. Je ne vous dirai pas qui comme je ne dirai pas que je vous ai demandé. Je ne veux pas mettre plus de pression, ce n'est pas mon but. Si vous refusez, personne ne le saura si ce n'est moi. Et Avismark puisqu'il sait pourquoi je suis ici aujourd'hui, c'est lui qui m'a conseillé de venir vous demander.

- Avismark ?

- Oui. Je sais que vous en doutez certainement mais je fais de mon mieux pour le traiter le plus convenablement possible et pour faire en sorte que l'application de cette dette se passe bien. Je m'efforce de faire en sorte que cela se passe comme s'il était un employé classique pour moi, avec le respect qui lui est dû. Je ne cherche pas à l'exploiter. Nous nous entendons bien et il lui arrive de m'aider spontanément comme il le peut. Je lui en suis d'ailleurs extrêmement reconnaissant. Sachez qu'il ne me dit jamais rien sur le peuple gobelin, rien que les sorciers ne sachent déjà et je ne lui pose aucune question là dessus. Mais il sait que le problème de l'armée de Voldemort me préoccupe et que je cherche des alliés. C'est pourquoi il m'a conseillé de tout de même tenter ma chance avec vous. Je ne comptais pas le faire parce que je ne pensais pas que les gobelins pourraient seulement envisagé l'idée. C'est Avismark qui m'a convaincu de venir.

- Avez vous déjà d'autres alliés ? questionna-t-il.

- Oui mais nous sommes encore bien trop peu nombreux pour que cela soit viable. Je ne suis qu'au tout début des tractations pour cela.

- Je vois. Je vais réfléchir à votre demande et je vous préviendrai lorsqu'une décision aura été prise, annonça-t-il finalement.

- Je vous remercie directeur, répondit-il en sentant qu'il allait réellement le faire, et je vous remercie de m'avoir reçu à l'improviste de la sorte. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps et j'attendrai de vos nouvelles.

Il acquiesça et fit venir un gobelin pour le raccompagner. Harry rentra alors chez lui, espérant qu'il aurait une réponse positive. Cette semaine là, le jeune lord avait également pris une décision au sujet des horcruxes, de leur destruction immédiate ou de leur conservation jusqu'au moment propice. Il avait finalement opté pour une solution tenant des deux et c'était pour cela qu'il se rendait au château Peverell et à la salle où les horcruxes se trouvaient toujours dans le rituel mettant en évidence leur lien et leur localisation. Arthur, Amcinthe et Avismark l'accompagnaient comme presque toujours, veillant sur lui et il avait une confiance total en eux, se sentant en sécurité lorsqu'ils étaient là. Ce fut donc sereinement qu'il exécuta le complexe rituel qu'il avait prévu. Lorsqu'il eut terminé, le rituel d'identification et de localisation était toujours bien en place et actif mais les horcruxes avaient été remplacé par de petites billes de cristal ternes et les objets étaient posés au sol.

Il avait séparé les morceaux d'âmes de leur contenant et le rituel en place pourrait les garder tel quel. Cette solution était pour lui la plus prudente. Elle permettait de conserver les horcruxes, le rituel de localisation et donc, de savoir si d'autres étaient créés, le tout sans alerter Tom. Mais elle permettait aussi de les affaiblir et de réduire considérablement leur pouvoir. Sans leur contenant d'origine, ils perdaient beaucoup de leur puissance et seraient plus faciles à détruire, plus faciles à garder cachés. On pouvait raisonnablement dire qu'il les avait à moitié détruis et c'était une solution satisfaisante pour l'instant. Le rituel terminé il fit apparaître un premier coffret dans lequel il rangea le journal désormais bien débarrassé des dernières empreintes d'âme qui s'y étaient trouvées. Dans un second, il rangea très précieusement le médaillon de Serpentard, la coupe de Poufsouffle et le diadème de Serdaigle. Il s'agissait de très précieuses reliques de Poudlard et il espérait pouvoir les restituer à l'école en toute sécurité lorsque tout cela serait terminé.

Il récupéra finalement la bague des Gaunt, une impression très étrange l'emplissant lorsqu'il la toucha, une image de sa cape et de la baguette qu'il avait prise à Dumbledore s'imposant dans son esprit pour il ne savait quelle raison. Il se secoua pour se reconcentrer, décidant de passer cette bague à son doigt. Elle n'avait plus du tout l'aura d'un horcruxe, très loin de là mais elle avait tout de même une aura puissante, une magie ancienne émanant de sa pierre.

- Vous allez la garder ? demanda Arthur plus curieux qu'autre chose.

- C'est un héritage ancien des Gaunt alors oui, sourit-il. Et… cette bague m'attire, elle a une magie fascinante qui me paraît étrangement familière.

- Sans aucun doute ce bijou a des pouvoirs, remarqua Amcinthe en l'observant. Une magie très ancienne. Cela se sent nettement maintenant qu'elle n'est plus un horcruxe.

- Je vais voir dans ce qu'il reste de l'héritage des Gaunt si je peux trouver ce qu'elle est, dit-il en l'observant à son doigt. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne chose de faîte.

Tous approuvèrent et ils rentrèrent au château Potter, incitant le maître des lieux à se reposer. Un repos que Harry prit rapidement avant de se rendre au Square pour l'heure du thé. Draco avait demandé à le voir et il y allait donc de bon cœur. Il se retrouva une nouvelle fois en face de Draco et Narcissa dans le salon du Square Grimmaurd. Kreattur venait de servir le thé et un silence un peu tendu planait avant que Harry le rompe :

- Alors, pourquoi souhaitais tu me voir ? demanda-t-il à son camarade.

- J'ai… reçu une lettre étrange récemment, commença-t-il en hésitant visiblement à être franc.

- Une lettre de revendication émanant de l'assemblée des lords il y a huit jours, posa-t-il en le stupéfiant.

- Comment tu… ?

- Comment je le sais ? Tout les lords ou, lorsqu'il n'y a pas de lord légitime en place pour une lignée, les héritiers ont reçu ces courriers.

- D'où ça vient ? C'est quoi cette assemblée des lords ?

- Vous ne savez pas ? releva Harry atterré.

Comment des Malfoy pouvaient ne pas savoir ? Les dernières générations avaient-elles à ce point censurés les choses ? Visiblement. Il se mit alors à leur expliquer ce qu'étaient l'assemblée des lords et la Citadelle, comment elles avaient été perdues et oubliées jusqu'à maintenant.

- Ces lettre prouve qu'un lord en place et légitime a retrouvé la Citadelle et s'est servi de sa magie pour rappeler tout les autres à leur devoir. La magie de la Citadelle est parfaitement neutre et répond aux lois ancestrales. Pour dire les choses clairement, c'est la Magie elle même qui parle avec la magie de la Citadelle. Donc si ces lettres ont pu être envoyées, c'est que la Magie le juge justifiée et c'est elle qui désigne qui doit les recevoir, lord ou héritier. Toi pour les Malfoy, moi pour mes lignées.

- C'est qui le lord en question ?

- Personne ne sait.

- Pourquoi il a fait ça ?

- On ne sait pas non plus mais rappeler les lords à leurs devoirs en pleine guerre n'est probablement pas anodin. Les lords qui respectent leur devoir ancien se doivent de protéger leur pays et tout, je dis bien tout, ses membres magiques. Je suis prêt à parier que cela à avoir avec ça.

- De quoi il se mêle ? fit Draco.

- De quoi il se mêle ? répéta Harry surpris par sa réaction. Il fait son devoir devant la Magie Draco. Il fait ce que les lords se doivent de faire. De toute évidence tu n'as pas eu la bonne éducation pour être un véritable lord.

- Je…

- Je n'ai pas fini ! coupa-t-il sévèrement. Être lord ce n'est pas défendre sa propre vision des choses fermée et partiale. Nous pouvons défendre notre manière de voir les choses et nos idées uniquement si elles coïncident avec celles que la Magie nous a demandé de respecter en nous donnant le pouvoir qui est le nôtre et ce même si nous ne dirigeons plus le pays aujourd'hui. Nous n'avons pas ces titres pour faire ce que bon nous semble, notre pouvoir n'est pas sans conditions, responsabilités ni comptes à rendre Draco ! Nous ne sommes pas lord pour servir nos petits intérêts personnels mais pour servir le monde magique britannique et tout ceux qui en font parti ! Sangs purs, sang mêlés, nés moldus, créatures magiques, animaux magiques… que cela te plaisent ou non les lords sont là pour les servir tous sans exception, les protéger, veiller à leur paix et à leur prospérité. Alors sois tu te remets à la page de ce qu'est être un lord et tu prend tes responsabilités, soit tu y renonces et la Magie s'adressera au suivant sur la liste des héritiers. Et crois moi il y en a d'autres même si le lien de sang est extrêmement loin ou qu'il s'agit d'étrangers. Maintenant excuse moi mais j'ai à faire et je n'ai pas le temps pour remettre à jour ton éducation. Si tu souhaites le faire, tu devras trouver comment toi même, comme je l'ai fait. Au revoir.

Il s'en alla là dessus, sentant que ni Draco ni sa mère n'étaient prêt à remettre en question ce qu'ils croyaient ce qu'on leur avait appris. Il pouvait comprendre, ce n'était pas une chose facile à faire mais il n'avait clairement pas le temps pour ça. Et si Draco voulait vraiment changer, il devrait trouver comme lui même avait trouvé. S'il le faisait pour lui, il passerait son temps à tout remettre en question parce que c'était lui. Alors il devait se débrouiller.

Dans les deux semaines qui suivirent, Harry eut la surprise de recevoir des réponses de la part des lords créatures magiques qu'il avait contacté. Ils acceptaient de le rencontrer, tous ensemble dans un lieu qu'ils auraient choisis. Il accepta mais il accepta aussi que Amcinthe et Arthur l'accompagnent. Ce fut ainsi qu'il fit la connaissance de lord Arizarre, elfe noir, lord Afindell, elfe ancien, lady Redleaf, vampire et lady Eastoen, veela. Tous étaient très hauts placés dans les autorités de leur peuple respectif au Royaume Unis. Et tous étaient très réticents à l'égard d'un sorcier mais ils étaient encore plus tendus devant Voldemort et c'était pourquoi ils avaient accepté de le recevoir. La conversation fut très semblable à celle qu'il avait eu avec Ragnok en plus dur encore. Heureusement, comme avec Ragnok, découvrir qu'il était le lord qui avait retrouvé la Citadelle et qu'il avait prêté serment changea radicalement leur regard sur lui et son discours, sa demande. Et comme avec Ragnok, il ressortit de là avec la promesse d'y réfléchir et c'était déjà ça de prit à ses yeux. Il avait senti qu'ils y penseraient vraiment et il espérait qu'au moins un d'entre eux l'aiderait.

Le lendemain, il se rendait chez les jumeaux qui avaient demandé à le voir pour lui présenter Charlie et Bill qui tenaient absolument à le rencontrer pour il ne savait quelle raison. Il allait donc chez eux sur le Chemin, Amcinthe et Arthur cachés dans son ombre et sa chevalière dragon. Il se retrouva dans leur salon en passant leur cheminée, se laissant volontiers étreindre par les deux frères avant de se tourner vers les deux autres qu'il ne connaissait pas encore ou très peu.

- Harry, voici Bill, notre frère aîné, commença Fred.

- Et Charlie, notre second grand-frère, termina George.

- Enchanté, sourit-il en leur serrant la main. Félicitation pour votre mariage Bill. Et encore désolé de ne pas être venu.

- On peut peut-être se tutoyer ? proposa Bill en le faisant approuver. Merci pour les félicitations et les jumeaux nous ont expliqué pourquoi tu n'étais pas venu. C'était très prévenant.

- Et inutile puisqu'on a été attaqué quand même, lâcha Fred en l'interpellant.

- Je suis désolé. Est-ce qu'il y a eu… ?

- Des morts ? termina George sans gêne. Non. Tout le monde s'est sauvé à temps.

- Laissez moi deviner : ils me cherchaient ? soupira-t-il.

- Oui, confirma Fred.

- Ce n'est pas une nouvelle. Je suis vraiment navré Bill.

- Ce n'est certainement pas de ta faute, rassura-t-il.

- L'Ordre ? demanda-t-il aux jumeaux.

- Réunion d'urgence juste après, lui rapportèrent-ils sans hésiter en surprenant leurs frères.

- Ils veulent toujours savoir où tu es, fit Fred.

- Ils te cherchent. Encore, ajouta son frère.

- Ce n'est pas nouveau non plus et ils ne risquent pas de me trouver sans mon consentement. Enfin bref, j'ai cru comprendre que ma présence était requise ?

- Oui, on a besoin de lord Potter Black, s'amusa George.

- Pourquoi ?

- J'ai reçu ça, intervint Bill plus sérieux en lui tendant une lettre qu'il reconnut de loin.

- Inutile je sais ce que c'est, signala-t-il. Alors, envisages-tu de devenir lord Weasley ? demanda-t-il très sérieusement.

- C'est sérieux ? demanda Bill.

- Très sérieux, assura-t-il.

Sachant que pas un ici ne savait quoi que ce soit à ce sujet, il entreprit de leur expliquer pour les lords, la Citadelle, les lettres… Cela prit un moment mais il eut finalement terminé, un silence stupéfié tombant autour de lui.

- Les Weasley ont un titre ? bredouilla finalement Charlie.

- Oui, confirma-t-il. Abandonné depuis longtemps mais oui. Et le lord qui a trouvé la Citadelle a rappelé tout le monde. Probablement à cause de la guerre.

- Comment savoir si ce lord est avec Voldemort ou pas ? demanda Bill.

- Il ne l'est pas, répondit-il. C'est certain parce que cette magie, qui a envoyé ces lettres, répond aux anciennes lois des lords. Des lois qui demandent aux lords de protéger la société magique britannique dans son entièreté. Aucun des sois-disant lords qui sont avec Voldemort n'a reçu cette lettre parce qu'ils sont déjà reniés par la Magie. Aucun lord qui pourrait entrer à la Citadelle ne pourrait être avec Voldemort. Ce n'est simplement pas compatible. Pour le reste Bill, c'est à toi de voir ce que tu veux faire. Si tu veux plus d'infos, va voir les gobelins.

- Tu vas y aller ? demanda Fred. À la Citadelle, voir ce lord ?

- Il faudra déjà que je trouve la Citadelle pour ça et je n'ai pas le temps avec tout ce qu'il se passe.

- Qu'est-ce que tu fais en ce moment ? demanda Georges.

- La chose la plus indispensable : me trouver des alliés solides pour affronter l'armée que Voldemort est en train de rassembler.

- Et tu avances ? demanda Fred.

- Pas aussi vite que je le voudrais. Et l'Ordre ?

- D'après ce qu'on sait, ça patauge, soupira Georges.

- Pas étonnant, soupira-t-il.

- Vous refusez de parler de Harry à Dumbledore mais à lui vous lui dîtes tout, sourit Bill.

- Harry est digne de confiance lui, répondirent-ils.

- Par qui Dumbledore s'est fait renvoyé pour ses alliances ? demanda le jeune lord.

- Tout le monde, fit George. Je ne sais pas si on doit en rire ou en pleurer.

- Les deux, conclut le lord. Charlie, je suis désolé de demander ça mais… y a-t-il une chance avec les dragonniers roumains ?

- Aucune, répondit-il. Ils détestent Dumbledore et estiment qu'une guerre britannique ne les regarde pas. Mais… si tu voulais tenter ta chance avec des dragonniers, il y a un clan en Écosse, les MacFusty. Rien à voir avec la réserve roumaine alors je ne sais pas ce qu'ils en pensent. Ils s'occupent des noirs des Hébrides depuis des siècles, des dragons particulièrement adaptés pour combattre et je sais qu'ils ont des dragonniers qui s'y entraînent.

- Si c'est le cas pourquoi Dumbledore n'est pas allé vers eux ? demanda-t-il.

- Parce qu'ils détestent Dumbledore et le Ministère. À cause de leur politique, le territoire des dragons qu'ils chérissent décline et de plus en plus de dragons sont abattus pour le commerce. Il n'y a jamais eu si peu de noirs des Hébrides. Alors ils ne veulent pas les aider. Je ne connais pas leur position vis à vis de Tu-sais-qui mais je doute qu'ils soient de son côté vu sa manière de traiter les animaux magiques. Donc, toi qui n'est d'aucun de ces trois partis, tu pourrais peut-être les convaincre.

- Je vais tenter ma chance, merci beaucoup Charlie, sourit-il.