Mage Seigneurial

Chapitre 23 :

Prévisions

Draco ayant accepté sa proposition, l'armoire détruite, Harry savait qu'il restait une chose à faire : Snape. Il savait que l'homme avait pris des engagements pour protéger le Serpentard et il devait lui faire savoir ce qu'il en serait. Ce fut pour cela qu'il resta à la fin du cours de défense ce jour là, attendant que tous soient partis pour refermer la porte. Le maître des potions le laissait tranquille depuis qu'il l'avait confronté. Tout le monde pensait qu'il s'était simplement lassé devant son manque réaction. L'homme s'aperçut immédiatement qu'il allait rester, ouvrant la bouche dés que la porte fut close :

- Qu'est-ce que vous voulez cette fois Potter ? demanda-t-il froidement.

- Vous avez fait un serment au sujet de Draco et de sa mission de tuer Dumbledore, commença-t-il en allant droit au but et en le surprenant visiblement. Je sais pour sa mission, ses tentatives… C'était plus gros que ce château. Je l'avais deviné avant Noël. Et je sais que vous avez fait un serment à sa mère. Les termes exacts je ne les connais pas. Le protéger j'en suis sûr. S'il y a plus, ça vous regarde. Si jamais cela implique de réussir la mission à sa place s'il échoue, je vous rappelle que Voldemort n'a pas fixé explicitement de délai pour cette mission. Alors ça pourrait être dans des années que ça ne changerait rien.

- Où voulez-vous en venir ? demanda-t-il le ton plus dangereux.

- Je sais pour cette mission et je ne peux pas laisser Malfoy mettre Poudlard en danger. Je me fiche de Dumbledore mais les élèves de l'école c'est autre chose. Lucius est un criminel qui n'a de fait plus ses pouvoirs de lord. Draco est aussi un Black et je suis donc le lord qui a autorité sur lui. Je vais user de cette autorité pour les contraindre, lui et Narcissa, à s'éloigner de cette guerre et à ne plus y prendre part, à rester tranquille dans un endroit que j'aurais choisi. Il n'accomplira pas cette mission et il ne rentrera pas cet été. Je ne lui laisse pas le choix, à Narcissa non plus. J'userai de la magie des Black pour ça. Ils seront bien traités et il ne leur arrivera rien mais je ne peux pas me permettre de les laisser faire si je peux les en empêcher. Vous pourrez dire à Voldemort que je me fais un plaisir de les prendre. Draco est dors et déjà contrains et il ne peut plus rien y faire. Je tenais à ce que vous le sachiez histoire que Voldemort sache que c'est moi qui fait cela.

- Pourquoi faîte vous ça ?

Il était calme et Harry voyait un soulagement certain dans son aura à l'annonce que Draco allait être écarté de cette guerre.

- Je ne sais pas si Draco veut vraiment tuer Dumbledore ou pas mais je sais qu'il n'est certainement pas libre de choisir et de dire non dans ces circonstances. Je me charge de choisir à sa place et de le mettre à l'écart là où il ne pourra plus me gêner. On verra après la guerre ce qu'il décide de faire. Je ne l'aime pas c'est un sale gosse. Mais je ne le connais pas vraiment et je crois qu'il pourrait être quelqu'un de bien. Je n'ai malheureusement pas le loisir de prendre le temps de le connaître et de sympathiser avec lui. Je le ferai après la guerre s'il y consent. D'ici là, je m'assure qu'il ne soit pas un problème pour moi. Vous pourrez le dire à Voldemort.

- Que comptez vous faire pour la guerre ?

- Pas de serment, pas d'information, rappela Harry.

- Dumbledore ne vous laissera pas continuer à votre guise.

- Qu'il essaye de m'en empêcher, répondit-il avec une assurance féroce.

- Quel serait ce serment ?

D'un geste, Harry fit apparaître un parchemin où était inscrit l'accord dont-il se servait, laissant l'homme le lire. Snape ne montra aucune émotion et lui lança un regard scrutateur lorsqu'il eut terminé, pesant le pour et le contre. Puis, de manière stupéfiante pour Harry, il fit apparaître une plume magique pour signer, lui rendant le document que le jeune lord vérifia avant de faire le faire disparaître.

- Château Potter, Stinchcombe's Forest, énonça-t-il. Je vous ouvrirai la cheminée au premier jour des vacances. Venez et nous pourrons en discuter.

- Le professeur McGonagall l'a signé aussi n'est-ce pas ?

- Oui, comme le professeur Bibine et le professeur Flitwick. Pour me protéger. Nous pourrons discuter plus sérieusement pendant les vacances. Je suis sûr que nous avons beaucoup à nous offrir l'un à l'autre, sourit-il.

- Je ne vois pas ce que vous pourriez m'apporter.

- Je peux retirer la Marque des Ténèbres, lâcha-t-il en sentant sa stupeur.

- C'est impossible.

- Ça, c'est ce que Voldemort a voulu faire croire mais non. Le fourchelang est la clef. Pourquoi avez-vous signé ? Pourquoi ce que je fais vous intéresse tant ? Avec cet accord vous ne pourrez rien dire à Voldemort ou Dumbledore et vous ne pourrez pas vous servir de ce que vous pourriez apprendre contre moi. Alors pourquoi ? Est-ce que c'est pour ma mère ?

Snape ne répondit pas mais en voyant l'émotion dans son aura, Harry su qu'il tapait juste.

- Je me suis souvent demandé pourquoi vous m'aviez protégé et sauvé la vie plusieurs fois alors que vous me détestiez, posa-t-il. Contrairement à Dumbledore et à l'Ordre, je ne pense pas que vous attendiez réellement de moi que je mette fin à la guerre. Alors pourquoi ? Je pense que c'est pour ma mère, parce que vous l'avez aimé et l'aimez peut-être toujours. Vous m'avez aidé et protégé plus que n'importe qui, je l'ai bien réalisé et je vous en suis reconnaissant, sincèrement. Si vous le faîte pour ma mère, merci pour elle mais rien ne vous y oblige. Vous avez déjà fait assez. Vos raisons et vos convictions ne regardent que vous et je ne demande pas de réponse là dessus. Mais vous comprendrez que j'ai besoin d'une réponse à une question : où va votre loyauté ? J'ai besoin de savoir de quel côté vous êtes : Voldemort ? Dumbledore ? Le Ministère ? Moi ? Un autre ? Vous voulez juste mettre un terme à la guerre ? Je dois savoir et je pense que vous comprenez pourquoi.

Snape le scruta gravement un moment avant de finalement ouvrir la bouche :

- Je suis de votre côté, posa-t-il simplement.

Il était profondément sincère. Harry le vit dans son aura.

- Alors je vous ferai confiance, répondit-il en l'ahurissant.

- Vous n'avez aucune preuve.

- Cela me regarde. Mais apprenez que j'en sais beaucoup plus que vous ne pouvez l'imaginer.

Il laissa son professeur là dessus, très agréablement surpris par la tournure que la discussion avait pris. Il avait beau avoir toujours du mal avec Snape, il sentait qu'il pouvait lui faire confiance. Il y avait quel que chose dans son aura qu'il ne parvenait pas à définir mais qu'il ressentait comme une preuve qu'il pouvait compter sur lui. Et jusqu'ici, il avait toujours pu compter sur lui même sans s'en rendre compte. Snape savait assurément beaucoup de choses et était puissant, il pourrait être très utile et d'une aide inestimable.

Les examens de fin d'année commencèrent rapidement et Harry s'appliqua à les réussir le mieux possible. Il avait hâte d'être aux vacances, de pouvoirs reprendre ses cours avec ses professeurs particuliers et mener ses propres affaires comme il le désirait, avancer les mains plus libres en dehors de Poudlard. Cet été serait chargé. Il avait bien l'intention de s'occuper des horcruxes. Il était déjà certain qu'il allait se les procurer mais il hésitait encore sur le fait de les détruire immédiatement où au tout dernier moment pour ne pas alerté Voldemort. Il en discuterait avec ses amis pour décider. La fin de l'année arrivant, Hagrid lui demanda à nouveau s'il acceptait qu'il prête serment pour pouvoir le voir et l'aider cet été et il accepta, son ami géant d'une sincérité sans borne avec lui. Il accepta donc, le fit signer et lui donna son adresse de cheminette, l'invitant à venir. Un rendez vous qui fut aussi donné à McGonagall, Bibine et Flitwick qui s'inquiétaient pour lui. Ils avaient accès à l'Ordre et Harry voulait les questionner là dessus.

Les examens furent finalement terminé, le jeune lord satisfait par ce qu'il avait produit, d'autant plus satisfait qu'il avait passé ses BUSE de runes anciennes facilement. Au plus les vacances approchaient, au plus Harry sentait la pression des membres de l'Ordre ne cessant de vouloir le ramener à eux, savoir où il passerait ses vacances. Le jeune lord ne cessait de leur rappeler qu'il ne voulait plus avoir de rapport avec eux et cela devenait de plus en plus énervant à ses yeux. Il était donc particulièrement heureux ce soir là. On était au dernier soir de l'année. Les cours étaient terminés et le lendemain, tous prendraient le train pour partir en vacances. Tous les élèves faisaient la fête dans leurs salles communes. Tous sauf Harry qui avait encore et toujours passé son temps dans le bureau où il travaillait, continuant à étudier sur ses propres programmes. Il n'avait pas dérogé à ses habitudes et ce fut donc à l'approche du couvre-feu qu'il quitta la pièce pour rentrer à la tour de Gryffondor.

La partie du château où il se trouvait était alors totalement déserte de loin, silencieuse. Il sortit et referma derrière lui, souriant à cette pièce qui l'avait beaucoup aidé cette année. McGonagal lui avait déjà assuré qu'il pourrait s'en servir l'année suivante de la même manière. Il se mit en route, pour rapidement stopper net, se faisant plus grave en voyant que Dumbledore était là, lui barrant le chemin en plein milieu du large couloir. Il ne souriait pas et son aura, dangereuse et déterminée, signifiait clairement qu'il n'était pas là pour discuter. Il le mit donc sur ses gardes sans le laisser voir, attentif. Il sentait d'ailleurs que Arthur et Amcinthe se concentraient aussi sur la scène, la tension déjà perceptible.

- Directeur, commença Harry. Que puis-je pour vous ?

- Tu dois venir avec nous pour les vacances Harry, posa-t-il.

- J'ai été très clair à de nombreuses reprises sur le sujet, posa-t-il froidement. Non.

- Tu as une tâche à accomplir Harry. Une tâche que toi seul peux accomplir. Tu ne peux pas t'enfuir et t'amuser pendant que le monde souffre.

- Je ne suis certainement pas le seul à pouvoir vaincre Voldemort. D'autres sont assez forts pour le faire.

- Tu es lié à lui et cela te donne des avantages que tu es le seul à avoir. Il y a des choses que toi seul peux faire.

- Le lien, comprit-il.

- Oui, fit-il gravement. C'est un fardeau pour toi je le sais mais ça pourrait aussi être une arme précieuse.

- Vous voulez que je me serve du lien après ce qu'il m'a déjà infligé ? posa-t-il le ton glacial.

- Pour le bien de tous. Tu es le seul à pouvoir découvrir les secrets de Voldemort, des secrets que nous avons besoin de déjouer pour le vaincre. Je sais que nous avons eu des divergences dernièrement et j'en suis sincèrement désolé. Nous aurons le temps d'en discuter quand tout sera terminé mais nous devons mettre nos émotions personnelles de côté pour le plus grand bien. Pour gagner cette guerre, chacun doit remplir son rôle. Tu dois remplir le tien aussi difficile que cela te paraisse.

- Combien de fois devrais-je encore répéter que je ne veux plus rien avoir à faire avec vous et l'Ordre. Vous vous débrouillerez sans moi pour vos projets.

- Tu as tellement changé Harry. Es-tu certain que Voldemort ne se sert plus du lien pour manipuler tes émotions ?

- J'en suis certain. Maintenant, il faut que j'ai préparer mes affaires pour partir demain.

- Tu ne quitteras pas Poudlard demain Harry, posa-t-il fermement.

- Je vous demande pardon ? répondit-il le ton glacial.

- Il faut que je m'assure que tu seras en sécurité et que Voldemort ne t'influence pas à travers le lien. C'est pour ton bien. Tu n'es pas toi même. Tu dois te rendre compte que quelque chose ne va pas. Tu me remercieras, assura-t-il en faisant glisser sa baguette dans sa main.

- Pour la dernière fois, répondit Harry qui ne l'avait pas manqué, vous allez me laisser en paix. Ce n'est pas parce que je refuse de vous obéir comme un gentil petit pion que vous pouvez me dire manipulé. Je rentre chez moi et vous allez me laisser passer mes vacances tranquille.

Il avait à peine fini qu'un sort de pétrification volait vers lui sans prévenir. Il l'arrêta d'un geste de la main, surprenant Dumbledore. Cela lui laissa le temps de sortir sa propre baguette pour répliquer d'un sort de désarmement. Le directeur le para et lui en envoya d'autres, cherchant à lui prendre sa baguette et à l'immobiliser. Seulement, Harry ne comptait pas se laisser faire contrant chaque sortilège pour envoyer les siens. Et si Dumbledore était puissant, il était vieux, avec des réflexes ralentis et un manque d'entraînement flagrant. Aussi, lorsque Harry accéléra la cadence, il fut rapidement submergé et dans un tel couloir, esquiver physiquement n'était pas une option. Il y avait cela et l'arrogance débordante du directeur qui pensait visiblement le maîtriser facilement. C'était écris dans son aura et cela joua en faveur du jeune lord dont un autre sort de désarmement toucha sa cible. La baguette de Dumbledore vola pour atterrir dans sa propre main quand un sort d'immobilisation touchait le directeur dans la foulée. Dés qu'il eut sa baguette, Harry la fit disparaître pour être certain qu'il ne la récupère pas, se tournant vers le vieil homme paralysé par son sort.

- Vous allez me laisser tranquille ou vous allez le regretter, gronda-t-il. Je ne suis pas votre marionnette et non, je ne suis pas celle de Voldemort non plus. Quoi que vous vouliez faire cet été, ce sera sans moi et jamais je n'utiliserai le lien. Jamais. Le sort d'immobilisation disparaîtra dans quelques minutes.

Il s'en alla alors, retenant sa rage envers le directeur qui avait été prêt à le contraindre de la sorte. Il se fit la note d'être prudent d'ici au lendemain et au départ. Il regagna la tour de Gryffondor et cette nuit là, il ne parvint pas à fermer l'œil malgré les cocons d'énergie protectrice dont Amcinthe et Arthur l'entouraient depuis son ombre et sa chevalière dragon. Il fut sur ses gardes même lorsque le Poudlard express fut parti. Lorsque Ron, Hermione et Ginny tentèrent de s'inviter dans son compartiment, il les renvoya bien plus froidement, se demandant ce qu'ils ne comprenaient pas lorsqu'il disait qu'ils n'étaient plus amis et qu'il ne voulait plus les voir. Il fit le trajet avec ses amis de septième année qu'il ne verrait plus avant longtemps probablement. Lorsqu'ils approchèrent de Londres il se prépara pour une chose en particulier. Draco devait rejoindre sa mère et utiliser le portoloin pour aller au Square Grimmaurd. Il espérait que Narcissa serait là et qu'il ne faudrait pas aller la chercher ailleurs. Il ne la connaissait pas du tout aussi, il se demandait comment cela allait se passer. Il avait prévenu Kreattur de leur arrivée et l'elfe n'était pas peu fier de les recevoir. Il espérait que Draco n'avait pas changé d'avis, n'ayant pas pu lui parler depuis qu'il lui avait donné le portoloin. Ce n'était pas comme s'il avait vraiment le choix alors que sa mission n'avait pas été rempli.

Lorsque le train fut en gare, il sortit et localisa sans mal le Serpentard grâce au médaillon Black dans lequel il avait mis un traceur. Il vit d'ailleurs son camarade le regarder à travers la foule, très anxieux de toute évidence. C'était plus que compréhensible. Il lui donna un micro sourire et un signe de tête, soulagé lorsqu'il vit Narcissa arriver vers son fils avec une précipitation maîtrisé, seule. Son aura explosait de terreur et d'agitation mais aussi d'un immense instinct protecteur pour son fils. Elle devait craindre ce qui allait lui arriver avec sa mission qui avait échoué. Draco vint l'entourer d'un bras sans attendre et il activa le portoloin pour disparaître avec elle, Harry sentant que son médaillon était entré en action. Heureux que cela soit fait, il se prépara à les rejoindre, saluant Luna avec laquelle il était. Il entendit la voix de Remus l'appeler mais il l'ignora totalement, transplanant.

Ce fut au 12 Square Grimmaurd qu'il réapparut, dans sa maison lourdement protégée. Elle avait beaucoup changée depuis que ses elfes l'avait redécoré. Elle était digne d'un lord, riche, belle propre. Harry avait voulu qu'elle soit dans le même esprit sombre que le manoir Black pour respecter la famille mais il n'y avait plus toute ces choses répugnantes tel les têtes d'elfes de maisons et la demeure n'avait plus l'air de tomber en ruine, loin de là. Elle était luxueuse, très belle, très confortable, avec tout les marqueurs de la noblesse et des Black, leur blason et leur devise trônant fièrement dans l'entrée. Une entrée où il arriva et retrouva Draco et Narcissa, la dame l'air perdue et agitée. Elle ne savait encore rien de tout ceci et elle avait donc de quoi être perturbé. Elle était prise par surprise et elle sortit sa baguette pour la pointer vers lui lorsqu'elle le vit, le plantant devant son fils, féroce pour le protéger. Et rien que pour cela, Harry savait qu'il avait fait le bon choix pour elle. Peut-être que sa mère avait ressemblé à ça lorsqu'elle s'était interposée pour lui ?

- N'ayez crainte milady, dit-il en levant les mains en signe de paix, vous êtes en sécurité.

- Il dit vrai mère, appuya Draco en posant une main sur son bras.

Narcissa regarda son fils, puis le jeune lord, alternant entre eux avant de baisser son bras. Harry lui sourit, les invitant d'un geste à le suivre. Il se mit en route vers le salon, demandant à Kreattur de servir le thé. Ils le suivirent et s'installèrent avec lui, terriblement tendu.

- Qu'est-ce que cela veut dire ? questionna Narcissa.

- J'use de mon autorité de lord Black sur vous deux, annonça Harry avec calme, et ce dans le but de vous tenir à l'écart de la guerre et de vous empêcher de servir Voldemort, dit-il en les tendant à ce nom. J'ai très vite deviné quelle mission avait reçu Draco cette année et il n'était pas question que je le permette. Autant je me fiche du sort de Dumbledore, autant la sécurité de Poudlard et de ses élèves me tien très à coeur.

- Nous ne sommes pas vous votre autorité, posa la dame l'air vexé. Nous sommes sous l'autorité de mon mari lord Malfoy.

- Cela serait le cas s'il était encore reconnu comme lord par la Magie.

- Comment osez-vous insinué… ? commença-t-elle l'air outrée.

- Il a raison mère, coupa Draco en la stupéfiant. Je ne comprend pas pourquoi mais il a raison. La Magie ne reconnaît plus père comme lord. J'ai vérifié avec les sorts de la noblesse ancienne.

- Quoi ? bredouilla-t-elle avec choc.

- Actuellement, aux yeux de la Magie, il n'y a plus de lord Malfoy, reprit Harry. Il n'existe que pour les lois du Ministère mais nous savons tout trois que ce ne sont pas elles qui comptent. Le pourquoi c'est arrivé est assez évident pour moi mais je ne crois pas que vous soyez prêt à l'entendre. Quoi qu'il en soit, cela fait de moi le lord qui a autorité sur vous puisque vous êtes des Black de sang. J'use de cette autorité, libre à vous de tenter d'y résister mais ça ne changera rien. J'utiliserai la magie de la lignée Black s'il le faut.

Narcissa le regarda l'air horrifiée, se demandant assurément ce qu'il allait faire d'eux.

- Comme je l'ai déjà dit à Draco, je n'ai pas la moindre intention de vous faire du mal, de vous maltraiter, de vous exploiter, de vous demander quoi que ce soit ou de me servir de vous, commença-t-il. Il se trouve que vous avez été placé comme des ennemis dont je dois m'occuper. On ne se connaît pas et j'espère que nous aurons l'occasion de remédier à cela. J'ignore si Draco souhaitait réellement accomplir cette mission ou en recevoir d'autres de ce type. Je ne le pense pas. Il y a un monde entre avoir ses idées quelle qu'elles soient et commettre des actes de ce genre. Je ne pouvais pas laisser faire et je sais que devant Voldemort, aucun choix n'est possible. Je ne vous laisse pas de choix non plus mais au moins, avec moi, vous n'aurez aucun crime à commettre et vous ne serez punis ni de torture ni de mort. J'use donc de mon autorité de lord pour vous contraindre à vous tenir à l'écart de tout ceci. Je ne vous demande rien d'autre que de rester tranquilles en échange de quoi je vous protégerai et je pourvoirai à tout vos besoins aussi longtemps que nécessaire.

- Pour nous contraindre ensuite à servir Dumbledore ? grimaça-t-elle.

- Certainement pas, répondit-il sur le champs. J'ai moi même rompu avec Dumbledore et l'Ordre. Je n'ai plus rien à voir avec eux, je ne travaille pas avec eux et je ne leur parle même plus. Pas plus tard qu'hier soir j'ai dû me battre avec Dumbledore parce qu'il voulait me contraindre à lui obéir, dit-il en les choquant visiblement.

- Vous l'avez vaincu ? demanda la dame.

- Facilement même s'il est évident qu'il n'était pas sérieux et que son arrogance lui a valu l'échec. Je n'ai plus de relation avec eux. Bref, je ne vous demanderai pas de faire quoi que ce soit ni de changer d'idées ou de convictions. Je veux juste vous tenir à l'écart le temps que cette guerre se termine. Ensuite, vous serez libres de faire ce que bon vous semble et d'être mes plus fervents opposants si cela vous chante. Mon seul soucis est d'empêcher Draco ou vous même, de faire une chose regrettable et ce, sans que cela ne risque de vous faire tuer par Voldemort. Je ne pouvais pas laisser Draco risquer la sécurité de Poudlard comme je ne pouvais pas simplement le renvoyer chez vous en sachant ce que cela risquait de lui coûter à lui ou vous. C'est pour cette raison que j'opte pour cette solution.

- Même si nous sommes vos ennemis ? releva-t-elle.

- Nous n'avons pas les même idées et nous ne sommes ni amis ni alliés, remarqua-t-il. Mais cette guerre c'est autre chose. Voldemort n'est qu'un fou mégalomane, menteur, psychopathe et sanguinaire qui détruira tout s'il n'est pas arrêté. S'il a choisi de sois disant défendre la cause des sang-purs et de la magie traditionnelle, c'est parce qu'il déteste les moldu et que cela l'arrange bien. Ainsi, il s'est octroyé les services de gens comme Lucius qui ont l'argent, l'influence, les moyens… Mais il se fiche éperdument de défendre les vieille traditions magiques, les lords et notre monde. Il ne veut que laisser libre cour à sa soif de sang et de pouvoir.

- Qu'en savez vous ? questionna-t-elle.

- Il se dit lord, il n'est pas et n'a jamais été lord, remarqua-t-il.

- C'est faut, rétorqua-t-elle.

- C'est vrai et j'en ai eu la preuve. Il a beau descendre de la lignée de Serpentard aujourd'hui Gaunt, il n'est pas lord. Les devoirs d'un lords ne l'intéressent pas et vont à l'encontre de ce qu'il veut faire. L'avez vous jamais vu porter sa chevalière ? Son sceau ? Jamais parce qu'il ne les a pas. IL se fait appeler lord Voldemort parce qu'il ne peut pas se faire appeler lord Gaunt.

- Il est fourchelang et…

- Je suis moi aussi fourchelang, siffla-t-il en les faisant frissonner. Je suis moi aussi fourchelang et ce n'est pas une preuve de titre. Il vous fait également croire qu'il est un sang pur, là encore, c'est faux. C'est un sang-mêlé, Tom Riddle. Sa mère, Merope Gaunt, était une sang-pur qui est tombée amoureuse d'un moldu qu'elle a ensorcelé pour se marier avec lui. Lorsque la magie a été levé, il l'a abandonné avec son enfant à naître qui a vu le jour dans un orphelinat moldu où il a grandi jusqu'à Poudlard.

- C'est vrai ? demanda Draco surpris.

- C'est la vérité, approuva-t-il. Ce n'est pas un sang-pur, ce n'est pas un lord et il se fiche pas mal de notre monde. Tout ce qui l'intéresse, ce sont les moyens que les anciennes familles peuvent lui apporter. En réalité, il vous méprise tous. Pour lui vous n'êtes que des pantins facile à manipuler. Il ment sur presque tout, comme sur la Marque pour donner un exemple de plus. Elle peut être retiré.

- C'est impossible, fit Narcissa.

Calme, Harry se leva alors, rejoignant Draco, lui tendant une main en sortant sa baguette :

- Ton bras, exigea-t-il. Je sais que tu l'as.

Le Serpentard le regarda un instant, passant à sa mère avant de revenir sur lui sans obéir :

- Ne m'oblige pas a user de la magie des Black, poussa Harry. Si jamais je devais mourir et que tu devais y retourner, vous n'aurez qu'à dire que je vous ai contrains, pour la marque aussi, ce qui est le cas de toute façon. Ton bras.

Draco lui donna avec réticence et il releva sa manche d'un sort pour révéler la marque des ténèbres noire d'encre sur sa peau pâle. Il ne s'arrêta pas dessus et vint y apposer sa baguette. Il se mit alors à incanter en fourchelang. Après quelques secondes, le dessin sembla se décoller de la peau, devenant vaporeuse, prenant une forme en trois dimension. Le serpent s'anima, sifflant de douleur avant que le tout ne s'évapore en cendre incandescente. Harry se tut et il n'en resta bientôt plus rien, laissant la mère et le fils totalement pétrifié de stupeur. Le jeune lord alla se rasseoir, les laissant digérer, heureux de voir que cela avait parfaitement marché.

- Voldemort ment sur tellement de choses qu'en faire la liste nous prendrait l'été, remarqua-t-il finalement en attirant à nouveau leur attention. Vous ne le servirez plus et vous resterez à ma garde jusqu'à la fin de la guerre. Je vous protégerai quoi que cela puisse valoir à vos yeux. Si cela vous convient, vous pouvez disposer de cette maison, dit-il en les surprenant. Vous ne pourrez cependant pas en sortir ni laisser entrer qui que ce soit sans ma permission, ni ouvrir la cheminée. Kreattur s'occupera de vous et vous aurez tout ce dont vous avez besoin. La maison est lourdement protégée et je le saurais si elle devait être attaquée. Je viendrais sur le champs si c'est la cas.

- Vivez vous ici ? demanda Narcissa.

- Non, je vis ailleurs. Vous serez tranquille et vous vivrez ici comme bon vous semble. Kreattur est déjà sous des ordres pour ne pas me trahir alors inutile d'essayer. Si vous avez besoin de me voir ou me parler, dîtes lui, il viendra me prévenir. Pour le moment, je vais vous laisser discuter de tout cela ensemble, vous installer et réfléchir à tête reposée, dit-il en se levant. Sachez que personne d'autre n'a accès à cette maison. Nous nous reverrons rapidement pour discuter. Au revoir.

Il n'attendit pas davantage et s'en alla en transplanant, sachant que la mère et le fils avaient à discuter. Il rentra chez lui, souriant de bonheur en retrouvant son château. Il n'aimait pas avoir à contraindre les gens mais il n'avait pas le choix dans ce cas et c'était le plus sûr pour Draco et Narcissa. Il ne voulait pas qu'ils soient tués ou douloureusement punis parce qu'il aurait empêché Draco d'accomplir sa mission. Lucius avait choisi sa voie mais Draco et Narcissa n'avaient pas eu l'occasion de choisir. Peut-être n'auraient-ils pas été jusque là si Lucius n'avait pas déjà été engagé avec Voldemort. Il espérait que tout se passerait bien avec eux. Dés qu'il fut chez lui, Arthur et Amcinthe firent leur apparition. Dobby Ori, Mella et Dorémi apparurent promptement, lui souhaitant joyeusement bon retour, prenant d'autorité ses bagages pour s'en charger. Il les laissa faire, sachant qu'il ne servait à rien de discuter de ce genre de choses avec eux. Harry rejoignit le salon avec ses deux amis, Amcinthe le collant de près comme il le faisait toujours et le jeune lord s'y était habitué.

- Kreattur ? appela-t-il en s'installant dans la pièce avec eux.

L'elfe apparut promptement devant lui, baragouinant, toujours réticent avec lui.

- Kreattur, j'ai une question importante à te poser, commença le lord. Il s'agit de Regulus, Regulus Arcturus Black.

Immédiatement, il vit l'elfe se redresser, son aura se teinter d'une loyauté intense, d'affection, de tristesse et de douleur. Il connaissait Regulus et il le connaissait bien.

- Il me semble que tu as eu l'occasion de le servir, remarqua-t-il avec douceur en percevant son émotion.

- Oui. Kreattur a personnellement servi maître Regulus pendant des années. Maître Regulus était un très bon maître.

- Je n'en doute pas. Je sais que Regulus était un mangemort mais qu'il a ensuite… changé d'avis sur son engagement, remarqua-t-il doucement. Sais-tu quelque chose ?

Elfe hésita longuement à lui répondre, luttant entre son envie de garder le silence et son devoir envers son maître actuel.

- Sache qu'il n'est pas dans mon intention de ternir la mémoire de Regulus, précisa Harry pour l'encourager. Il se trouve que je souhaite terminer une tâche qu'il a lui même commencé. Je sais qu'il l'a commencé mais j'ignore s'il a pu la terminer et il est vital que je sois certain qu'elle l'est. Il semblerait que Regulus avait découvert un puissant objet appartenant à Voldemort, un objet qu'il souhaitait détruire. Je dois savoir s'il l'a été.

L'elfe hésita encore un long moment avant d'ouvrir la bouche.

- Lord Black détruira-t-il cet objet s'il existe toujours ? questionna-t-il avec un certain espoir.

- Oui, je te le promet, assura-t-il.

- Maître Regulus… maître Regulus avait demandé à Kreattur de le détruire mais Kreattur n'a pas réussi. Kreattur a essayé de toute ses forces.

- J'en suis certain mais il ne s'agit pas d'un objet facile à détruire. Sais-tu ce qu'il s'est passé ? Ce qui est arrivé à Regulus ?

- Maître Regulus était très fier lorsqu'il est devenu un serviteur du Seigneur des Ténèbres. Maître Regulus était un grand et noble sorcier. Mais… maître Regulus a commencé à douter de son engagement. Maître Regulus a dit à Kreattur que le Seigneur des Ténèbres n'était pas… digne de son titre, qu'il était violent et qu'il ne méritait pas la loyauté de ses partisans. Maître Regulus disait qu'il ne se battait pas réellement pour leur cause et qu'il les manipulait. Maître Regulus hésitait à partir et puis un jour, le Seigneur des Ténèbres a voulu se servir de Kreattur pour quel que chose. Maître Regulus a accepté. Kreattur devait teste des protections que le Seigneur des Ténèbres avait placé autour d'un objet. Kreattur a failli mourir mais Kreattur a pu rentrer et raconter à maître Regulus ce qu'il s'était passé. Maître Regulus était furieux et a décidé de quitter le Seigneur des Ténèbres. Maître Regulus est allé récupéré l'objet en question. Il disait que c'était très important, qu'il fallait le détruire. Mais… maître Regulus n'a pas pu échappés aux pièges. Il a appelé Kreattur pour prendre l'objet et lui a ordonné de partir en le laissant, de détruire l'objet.

- Regulus est mort dans la grotte n'est-ce pas ? comprit Harry. Il a été attaqué par les inferi c'est ça ?

- Comment lord Black sait-il pour les inferi ? s'étonna l'elfe.

- Je suis allé là bas pour récupérer l'objet, dit-il en faisant apparaître le faux médaillon, ce bijou. C'est parce que Regulus a laissé un mot à l'intérieur indiquant que c'était lui qui avait pris le vrai que je sais pour lui. Quand aux inferis, je les ai tous détruis. Regulus a été vengé au moins en partie.

- Lord Black a tué tout les inferis ? demanda-t-il avec émotion.

- Oui. Tous, assura-t-il. Mais j'ai besoin de récupérer le médaillon Kreattur, pour terminer ce que Regulus a commencé.

L'elfe hésita encore un peu avant de claquer des doigts, faisant apparaître un médaillon d'apparence identique à celui que Harry tenait. D'apparence seulement puisqu'il avait clairement l'aura et l'énergie malsaine d'un horcruxe. Le jeune lord laissa le temps dont-il avait besoin à Kreattur pour lui céder l'objet, lui tendant la copie qu'il tenait :

- Voudrais-tu garder le médaillon que Regulus avait fabriqué ? proposa-t-il.

- Kreattur en serait enchanté, répondit-il avec bonheur en prenant le bijou. Merci lord Black.

- Sache que j'ai beaucoup de respect pour Regulus et ce qu'il a fait, lui assura le lord. Et je veux aussi que tu saches que mon but n'est pas de détruire et déshonorer les Black Kreattur. Je ne suis peut-être pas un sang pur mais j'aime la Magie et son monde, ses traditions anciennes. J'ai bien l'intention de les défendre même si ce n'est pas de la même manière que les générations de Black que tu as connu.

L'elfe approuva simplement, l'air bien plus serein et tolérant à son égard avec cela.

- Regulus était assurément une fierté pour les Black, sourit-il en le faisant approuver vivement. Sache que je ferai savoir quel rôle important il a joué lorsque la guerre sera terminée. Cela fera son honneur. D'ici là, prend soin de Draco et Narcissa pour moi et fait le moi savoir s'il y a quoi que ce soit.

- Oui lord Black, Kreattur le fera, promit-il.

- Merci Kreattur. Tu peux y aller.

Le petit être disparut et le jeune lord s'empressa de faire apparaître son coffre sceau et d'ajouter le médaillon à la chevalière et au diadème.

- C'est une bonne chose de faîte, sourit-il en le faisant disparaître à nouveau.

- Si ce n'est le journal déjà détruis, il ne manque que la coupe, remarqua Arthur.

- Et s'il n'en n'a pas fait d'autre entre temps, ajouta Harry. Je vérifierai cela rapidement.

- Mais c'est assez pour le moment, posa Amcinthe en venant poser un genou à terre près de lui. Il est temps de vous détendre un peu.

- Amcinthe a raison Harry. Prenez du temps pour vous, poussa Arthur. Au moins pour ce soir.

- Je vais aller me promener un peu avant le dîner, approuva-t-il.

- Puis-je vous accompagner ? demanda aussitôt le démon.

- Si vous le voulez, sourit-il.

Arthur les laissa y aller, leur souhaitant une bonne promenade et ils furent bientôt dans le parc du château, marchant tranquillement.

- N'avez vous pas envie de prendre un peu de temps pour vous Amcinthe ?

- Certes non, je préfère être avec vous, répondit-il sur le champ. Ma présence ne vous importune pas j'espère ? questionna-t-il avec inquiétude.

- Pas du tout, rassura-t-il.

- Y-a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour vous aider milord ? Ne serait-ce qu'une toute petite chose pour votre bon plaisir ?

- Je n'ai besoin de rien mais c'est très gentil. Votre compagnie et votre attention me sont déjà précieuses. Je sens bien, même quand vous êtes caché dans mon ombre, que vous veillez constamment sur moi. Alors merci. Vous n'y êtes pas obligé.

- C'est un grand plaisir pour moi, sourit-il. Je suis enchanté de marcher à vos côtés, vous êtes quelqu'un de remarquable.

- Pas tant que cela.

- Bien sûr que si vous l'êtes, assura-t-il avec force.

Harry lui sourit, peinant pourtant à s'habituer aux compliments incessants et toujours sincères du démon. Il se promena avec lui longuement avant de gagner la table pour le dîner, y retrouvant Arthur. Le lendemain matin, après un entraînement et un petit déjeuner, Harry fut ravi d'accueillir Isaac et Adélème. Comme ils en avaient l'habitude, le médicomage et le lord s'enfermèrent dans l'infirmerie pour un examen, Amcinthe qui avait suivi le lord attendant à la porte. Tous furent heureux d'entendre le médicomage déclarer le lord en pleine forme maintenant quoi que fatigué mais cela n'avait rien d'étonnant avec tout ce qu'il s'imposait. Mais il allait bien et ils furent ravis de l'entendre. Ils passèrent la matinée à discuter, râlant copieusement sur Dumbledore qui avait tenté de le contraindre. Ils déjeunèrent ensemble après quoi Arthur et Amcinthe disparurent pour son ombre et la chevalière dragon alors que Harry gagnait son hall, raccompagnant Adélème et Isaac pour ensuite attendre un peu. Cette après-midi, il recevait Snape et McGonagal. Celle-ci ne tarda pas à apparaître dans sa cheminée, souriant en le voyant vêtu comme le lord qu'il était. Il eut juste le temps de la saluer que les flammes vertes éclataient de nouveau, laissant apparaître Snape qui regarda autour de lui sans rien laissé paraître.

- Severus ? fit Minerva très surprise. Que faîte vous-ici ?

- Le professeur Snape a accepté de signer les accords de secrets, informa Harry en la stupéfiant un peu plus. Je l'ai invité à venir discuter plus longuement ici. Bienvenu au château Potter professeur, salua-t-il sobrement.

Celui-ci répondit d'un simple signe de tête et il mena ses deux aînés vers le salon, s'y installant avec eux.

- Puis-je vous demander s'il y a eu des réunions de l'Ordre depuis vendredi soir ? commença Harry.

- Pas que je sache, répondit Minerva. Pourquoi ?

- Dumbledore a tenté de me contraindre à rester avec lui pour les vacances, dit-il en les surprenant tout deux. De force. Nous avons échangé quelques sorts jusqu'à ce que je parvienne à l'immobiliser.

- Il ne vous a pas blessé j'espère ? s'exclama la dame outrée.

- Aucun sort ne m'a touché. J'ai eu l'impression qu'il pensait me maîtriser facilement et il n'a pas attaqué sérieusement. Cela lui a valu la défaite pour cette fois. Je pensais qu'il en parlerait peut-être avec l'Ordre. S'il comptait m'obliger à rester, j'imagine qu'il avait d'autres plans. Il semble qu'il s'imagine, ou du moins qu'il se serve comme excuse, sa supposition selon laquelle Voldemort m'influencerait par le lien pour justifier à la fois mes changements et une contrainte sur moi. Pour mon bien comme il dit.

- C'est une supposition dont les membres de l'Ordre parlent souvent, admit-elle. Je leur ai dit que ce n'était pas le cas mais ils restent persuadés que Vous-savez-qui vous contrôle grâce au lien, à votre insu.

- C'est une supposition qui se tient, posa froidement Snape en le scrutant attentivement.

- Et c'est une supposition fausse, répondit Harry. Voldemort n'est plus entré dans mon esprit depuis notre bataille au Ministère. L'année dernière à cette même date, je n'avais qu'une obsession : me débarrasser de ce lien. Après ce qu'il s'était passé, je ne supportais plus sa présence. Cela me rendait malade et je savais que je devais m'en débarrasser, chose que j'ai faîte il y a presque un an maintenant, dit-il en les ahurissant. Il n'y a plus de lien et c'est une chose certaine.

- Comment avez-vous fait ? demanda Snape.

- J'ai pris les choses en main, répondit-il évasivement. Donc vous pouvez vous rassurer : non, Voldemort ne m'influence pas et ne peut plus entrer dans mon esprit. Il n'a fait aucune remarque à ce sujet ? demanda-t-il à l'homme.

- Ce n'est pas le genre de chose qu'il partagerait, répondit-il simplement.

- Je n'en doute pas. Dumbledore a-t-il trouvé ce qu'il a cherché toute cette année ? Ce pourquoi il a fait venir le professeur Slughorn ?

- De quoi parlez vous ? question le maître des potions dont l'aura disait qu'il savait parfaitement.

- Vous savez de quoi je parle professeur, inutile de jouer à ce jeu là. Je ne vous ai pas fait venir pour faire causette mais pour avancer dans tout ceci. Dumbledore enquêtait sur quel que chose, d'où ses voyages cette année malgré les circonstances. Il voulait que je me serve du lien pour obtenir des informations de Voldemort directement. Il a fait revenir le professeur qui était directeur de Serpentard lorsque Voldemort était élève, un professeur dont-il était proche. Le professeur Slughorn me l'a avoué à demi mot. Vous a-t-il dit ce qu'il cherchait ?

- Il cherchait à découvrir comment le Seigneur des Ténèbres a survécu ce soir là a Godric's Hollow, comment il a pu revenir et si cela pourrait se reproduire, avoua Snape.

- L'a-t-il découvert ? questionna-t-il.

- Il semble que cela ait un rapport avec le journal de votre seconde année mais il n'a pu préciser. Il pense que le professeur Slughorn sait de quoi il est question mais il n'a pu obtenir l'information. Il s'agirait de sombres artefacts magiques. C'est assurément pour cela qu'il voulait que vous vous serviez du lien, pour découvrir ce secret et comment y remédier. Les choses stagnent pour le moment.

- Les choses stagnent toujours avec l'Ordre, soupira-t-il.

- Cela ne semble pas vous inquiéter, releva Snape.

- Parce que moi j'ai déjà cette réponse depuis un bon moment, dit-il en les ahurissant.

- Vous savez ? questionna Minerva.

- Oui. Comme je l'ai dit en début d'année, il s'avère que j'avance beaucoup plus depuis que je me passe de l'Ordre et de Dumbledore.

- Je pensais que vous ne vous occupiez plus de la guerre ? posa Snape.

- Comment pourrais-je d'où je suis ? Je me passe de l'Ordre et de ses manières de faire hasardeuses et inefficaces, je ne me jette plus dans la gueule du loup, je me fais plus discret et je me prépare avec soin. Je n'échapperai pas à cette guerre et je ne peux pas l'ignorer. Aucun de nous ne le peut. J'ai juste changé ma manière de faire les choses. Je connais le secret de la survie de Voldemort à Godric's Hollow. Un secret dont-il va falloir se charger avant la fin si nous ne voulons pas le voir revenir à nouveau.

- De quoi s'agit-il ? demanda Minerva. Vous savez que nous ne pouvons rien dire avec les serments de secrets.

- Je le sais, sourit-il. Voldemort a fabriqué des horcruxes, des objets de magie noire pervertie dans lequels on enferme un morceau de son âme et qui peut ensuite servir à revenir à la vie lorsque l'on meurt. Ils permettent de survivre sous une forme spectrale. Le journal en était un. Slughorn le sait. Voldemort lui a posé des questions à ce sujet lorsqu'il était encore à Poudlard. Mais il sait qu'il doit garder cette information pour lui pour protéger sa vie. Il ne dira rien à Dumbledore.

- Comment l'avez-vous découvert ? questionna Snape.

- Cela me regarde. C'est mon petit secret, fit-il avec un sourire effronté. Il faut trouver et détruire les horcruxes de Voldemort avant la fin. Il avait pour projet, depuis toujours, de créer six horcruxes pour avoir sept parts d'âme, chiffre magique. Il était obsédé par ça, par cette possible immortalité. Pourtant, c'est loin d'être une bonne chose. Les horcruxes dégradent l'âme, l'esprit, la magie… L'instabilité grandissante de Voldemort n'y est assurément pas étrangère. Détruire un horcruxe n'est pas une chose facile. Peu de choses peuvent le faire. Il se trouve que le venin de basilic est l'une de ces choses. Une chance pour moi en deuxième année.

- Il faut donc trouver les autres, remarqua Minerva. Cinq.

- Oui et non, répondit Harry. J'ai dors et déjà identifié cinq horcruxes en comptant le journal. Le journal est détruit et se trouve toujours à Poudlard il me semble. Sur les quatre autres, j'en ai déjà trouvé trois et les ai mis en sécurité. Le cinquième a été confié à la garde de Bellatrix et je n'ai pu le localiser pour le moment. Quand au sixième, je n'ai pas pu confirmer son existence.

- Vous avez fait cela ? questionna Minerva aussi surprise et impressionnée que Snape même s'il ne le montrait pas.

- Oui. Et je sais déjà comment m'assurer de l'existence d'un sixième voir d'autres horcruxes, comment les localiser et comment me les procurer. J'ai l'intention de m'en occuper cet été. Et j'ai aussi plusieurs moyens de les détruire à ma disposition. Je le ferai au moment opportun pour ne pas alerter Voldemort puisqu'il le sentira. Je doute qu'il fabrique plus de six horcruxes. Il est assurément conscient des risques que cela représente : un désagrégement total de son âme et sa propre destruction. Mais j'ai bien l'intention d'être prudent avec cela. Cette question sera réglée cet été. C'est l'un de mes objectifs.

- Pouvons nous vous aider pour cela ? proposa la dame.

- Je vous remercie professeur mais c'est inutile. J'ai déjà toute l'aide nécessaire pour cela et tout est déjà planifié. Le temps que cela m'a pris dépend de l'entraînement nécessaire pour maîtriser les magies dont j'ai besoin pour accomplir cette tâche. Mais j'y suis prêt désormais. Cela sera fait bientôt. Et lorsque ce sera fait, Voldemort sera vulnérable et mortel. L'Ordre travaille-t-il sur autre chose ?

- Si ce n'est de tenter d'obtenir des informations supplémentaires, non, répondit Minerva.

- Donc il brasse de l'air comme à l'habitude, conclut-il sans prendre de pincette.

Les deux adultes grimacèrent mais ne répliquèrent pas alors que de toute évidence, il avançait bien plus.

- Draco ? demanda Snape.

- Quoi Draco ? questionna Minerva.

Harry lui expliqua alors rapidement ce qu'il en était à son sujet, la choquant en révélant ce que Voldemort lui avait demandé de faire.

- J'ai usé de mon autorité de lord Black sur lui pour l'arrêter, continua-t-il. Mais le renvoyer chez lui avec cet échec aurait signifié sa mort ou une torture peu enviable sur lui et sa famille. Je ne pouvais pas laisser faire. Alors je l'ai pris lui et sa mère sous ma protection comme membre de la famille Black. Publiquement, nous dirons que je les ai forcé à m'obéir en tant que lord Black. Officieusement, Draco a accepté de suivre ce plan pour s'éloigner de la guerre. Nous avons mis Narcissa devant le fait accompli. Hier, en retrouvant sa mère sur le quai de la gare, Draco a utilisé un portoloin pour les emmener tout deux dans une maison que j'ai moi même protégée, pour les cacher tout deux. Je suis allé les voir directement. Bien sûr, cela a secoué Narcissa mais j'espère qu'elle comprendra que je souhaite juste les éloigner tout deux et les garder en sécurité. Je leur ai assuré ma protection, que j'assurerai tout leur besoin et que je ne leur demanderai rien d'autre que de se tenir à l'écart de tout ceci.

- C'est extrêmement bienveillant de votre part Harry, sourit Minerva touchée par sa manière de gérer cette affaire.

- Narcissa acceptera certainement sans mal. Elle veut protéger son fils, remarqua Snape.

- C'est également l'impression que j'ai eu. Je leur ai donné matière à réfléchir sur Voldemort en leur révélant qu'il n'était ni lord, ni sang-pur et qu'il n'avait aucun intérêt pour ce qu'eux désiraient réellement défendre : le monde magique ancien, la noblesse et les traditions. Il ne fait que se servir d'eux.

- J'imagine qu'ils auront du mal à vous croire, soupira Minerva.

- Nous aurons, je l'espère, le temps de discuter et de mettre les choses au clair, de faire connaissance. En attendant, me voir retirer sa Marque à Draco a déjà ébranlé leurs convictions.

- Vous avez retiré la Marque ? releva la dame stupéfaite.

- Oui, confirma-t-il en sentant l'espoir de Snape sur ce sujet. C'était la première fois que je le faisais mais ça a parfaitement fonctionné. Il en est débarrassé et j'espère que loin de l'influence de son père et de Voldemort, il pourra se construire sa propre pensée et ses propres projets.

- C'est à souhaiter pour lui, approuva Minerva.

- Professeur Snape, j'ai une question pour vous.

- Laquelle ?

- Voldemort s'est tenu exceptionnellement tranquille cette année. Il n'a quasiment rien fait. Pourquoi ? Attendait-il de voir si Draco tuerait Dumbledore ? Ou était-il occupé par une autre affaire ?

- Une chose en particulier semble attirer son attention, posa l'homme. Sa baguette.

- Oui le problème de nos baguettes jumelles qui ne peuvent s'affronter. J'imagine que c'est pour cela qu'il a capturé monsieur Ollivander. Je suis moi même allé le voir quelques temps avant son enlèvement pour remédier à ça, dit-il en les surprenant. Monsieur Ollivander est-il encore en vie ?

- Pour l'instant, approuva-t-il.

- Il lui a demandé une autre baguette ? interrogea-t-il.

- Pas exactement. Il l'a d'abord interrogé sur les baguettes jumelles puis il s'est mis en quête d'une nouvelle baguette, la plus puissante possible. Il serait à la recherche d'une baguette particulière mais je n'en sais pas davantage.

- Je vois. Il se cherche une arme. Et il y a son armée qui grandit. Je sais pour les géants, les détraqueurs, les acromentules, les loups garous, les partisans de ses idées et bien sûr les mangemorts. Mes informations sont-elles à jour professeur ? demanda-t-il à Snape.

- Oui, répondit-il en cachant le fait qu'il était impressionné.

- Vous a-t-il demandé de tuer Dumbledore si Draco ne le faisait pas ?

- Pas encore.

- On peut raisonnablement penser qu'il s'attaquera d'abord au Ministère, remarqua le jeune lord. Ensuite, prendre Poudlard sera plus simple même avec l'Ordre et Dumbledore, surtout si les élèves y sont présents et doivent être protégés. Du côté de Dumbledore il y a l'Ordre et les centaures de la Forêt Interdite. De fait, il y aura aussi les elfes, les fantômes, les professeurs et les élèves qui seront pris de force dedans si une bataille a lieu au château. Mais ce ne sont pas des combattants.

- C'est exact. Et il y a le fait qu'il vous cherche très activement, ajouta l'homme.

- Sait-il que je ne suis plus avec l'Ordre ?

- Oui mais il hésite entre le croire ou penser que c'est un stratagème pour le faire croire.

- Je vois. Cela ne change pas grand-chose. Nous devrons donc nous attendre à une attaque sur le Ministère lorsqu'il aura trouvé la baguette adéquate.

- C'est fort probable, approuva le directeur de Serpentard.