Twilight est à S. Meyer
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The Better Angels of Our Nature de Lissa Bryan
Univers alternatif
42 chapitres.
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LA PART D'ANGE EN NOUS
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En y réfléchissant, Bella reconnut que c'était son bon cœur qui avait conduit à tout ce bazar mais elle ne pouvait toujours pas le regretter.
Elle s'allongea sur une table fixant un plafond de tuiles blanches. Un seul panneau de lampes fluorescentes. Elle ne pouvait pas bouger. La drogue qu'on lui avait injectée la laissait complètement paralysée, elle ne pouvait même pas cligner des yeux. On lui avait passé des vêtements beiges d'hôpital et il y avait une perfusion à son bras.
Elle ferma les yeux et repoussa les larmes. Elle essaya mentalement de réciter de la poésie, des dialogues de films, des paroles de chansons, peu importe ce que c'était pourvu que ses pensées soient occupées à autre chose qu'aux ennuis dans lesquelles elle s'était fourrée.
Tôt ou tard ça devait arriver. Bella avait fait plus de démonstration en public dernièrement. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils la retrouvent et apparaissent de nouveau. Elle ne savait pas qui ils étaient mais elle avait été consciente de leur présence plusieurs fois dans sa vie, fuyant toujours quand elle voyait l'un d'eux.
Cette fois c'était dans une petite ville de l'Etat de Washington, un endroit où elle avait pensé que personne ne viendrait la chercher. Elle avait trouvé du travail dans une librairie, un travail agréable pour une amoureuse des livres comme elle et elle avait même un petit appartement au dernier étage.
C'était probablement parce qu'elle vivait seule qu'elle avait commis quelques petits dérapages en public. A la maison, personne ne pouvait voir que la porte du réfrigérateur se fermait seule ou que le livre sur l'étagère se déplaçait de lui-même pour flotter jusque dans ses mains. Elle était habituée à utiliser ses capacités et n'y avait pas réfléchi quand elle était allée à l'épicerie et n'arrivait pas à attraper une canette sur une étagère. Mme Cope l'avait vu. Le petit café de l'autre côté de la rue lui appartenait et elle était probablement la plus grande commère de la ville. Bella n'avait pas pu dormir cette nuit-là s'inquiétant pour cela mais que pouvait dire Mme Cope? "J'ai vu une canette flotter jusqu'à sa main dans la librairie." Personne ne la croirait pas vrai?
Elle ne dirait pas ça. Bella connaissait les gens de son genre. Elle avait commencé par de légères insinuations, Bella était étrange, que quelque chose n'allait pas avec elle et avant qu'elle ne s'en rende compte, les gens la regardaient derrière leurs rideaux et s'éloignaient quand elle passait. Et c'était généralement le signal qu'il était temps pour elle de déménager et de changer de nom.
Il n'y avait pas eu moyen de cacher le dernier incident, ce qui explique pourquoi elle se retrouvait attachée sur cette table fixant le plafond. Les gens avaient pris des photos. Elles passaient probablement partout sur YouTube en ce moment. Dieu qu'elle avait été stupide mais elle ne pouvait pas laisser ces gens mourir puisqu'elle avait la possibilité de les sauver.
La porte s'ouvrit. Les yeux ce Bella se dirigèrent vers le bruit mais c'était juste hors de sa portée. Un homme entra dans sa ligne de vision portant une blouse de laboratoire sur un costume noir avec un épais dossier dans la main et une seringue dans l'autre. Il tira une chaise pour s'asseoir près de son lit. Il était jeune, dans les vingt-cinq ans, la peau cuivrée et l'encre noire de ses cheveux montrait qu'il avait des origines amérindiennes. Il souriait, un sourire chaleureux et amical qui ne la mit pas à l'aise.
"Bonjour Bella je suis le Dr Black je vais te faire une injection maintenant et tu pourras parler et bouger un peu." Il glissa l'aiguille dans le tube de la perfusion.
Les sensations revinrent et instinctivement Bella se tortilla contre les sangles. Elle regarda autour de lui rapidement. Personne d'autre dans la pièce. Elle le regarda en réfléchissant. Pourrait-elle…
"N'essaie rien," avertit-il. "Je ne suis pas sans capacité." Puis il sourit. "Ne t'inquiète pas, je comprends, tu as juste peur, c'est une réaction naturelle mais personne ne va te faire de mal Bella, tu es en sécurité ici, plus en sécurité que si tu étais seule, je t'assure."
"Qui es-tu?" demanda-t-elle et elle fut alarmée par sa voix rauque et crue. Parce qu'elle avait crié supposait-elle. "Où suis-je?"
"Le projet Thêta," répondit le Dr Black. "Tu es dans un centre de recherche du gouvernement américain."
Elle ferma les yeux. Les mots qu'elle avait toujours redoutés. "Je suis un nouveau rat de laboratoire ?"
"Bella ce n'est pas comme ça," dit le Dr Black. Il se pencha en avant sur sa chaise, sa cravate pendait comme un fil à plomb. "Nous ne voulons pas te blesser mais nous voulons t'aider à développer tes capacités à leur plein potentiel."
"Puis-je refuser?"
"Non, tu ne peux pas," dit-il. "Tu n'es pas en sécurité Bella, nous ne sommes pas le seul gouvernement à choisir des gens avec des capacités pour notre programme."
"Choisir comme dans kidnapper…"
Il poursuivit. "Ce n'était qu'une question de temps avant que quelqu'un ne t'attrape, il y a des pays qui paieraient une fortune pour quelqu'un comme toi et leurs programmes ne sont pas aussi… gentils que les nôtres."
Bella sentit des larmes couler du coin des yeux vers ses tempes.
Le Dr Black ouvrit un fichier "Nous te suivons depuis longtemps Bella, tu as attiré notre attention avec l'incident de Tyler Crowley."
Son estomac se serra en entendant ce nom et involontairement les souvenirs qu'elle préférait regretter se frayèrent un chemin jusqu'à la surface.
Le Docteur étudia le document. "Humm, un quaterback en école secondaire, mort dans une chambre d'hôtel avec une jeune femme demi hystérique qui appelle le service des urgences, une jeune femme qui avait le nez en sang." Il la regarda. "Ce n'était pas encore pleinement développé encore, pas vrai?"
"Non," murmura Bella. Ses capacités n'étaient devenues fortes et stables qu'après ses vingt ans.
Le Dr Black hocha la tête. "C'est logique, tes capacités se développent quand ton cerveau est pleinement développé. Une fois que ton cerveau fonctionne pleinement tu peux les gérer, enfin j'imagine." Il regarda à nouveau vers ses papiers. "L'autopsie a dit que le cœur de Crowley a éclaté comme si un point l'avait serré dans sa poitrine. Le légiste a noté qu'il n'avait rien vu de pareil auparavant."
La voix de Bella sortit comme un croassement de sa gorge serrée.. "Je ne voulais pas, je ne voulais pas le tuer. Je voulais juste l'empêcher - je pense que j'ai poussé trop fort." C'était un étrange sentiment de soulagement de pouvoir finalement en parler à quelqu'un. Les gens avaient toujours supposé qu'elle avait quelque chose à voir avec sa mort à cause de son saignement de nez. Ils avaient pensé qu'il l'avait frappé et qu'ensuite elle avait fait…quelque chose. Ça a avait rendu sa dernière année infernale parce que Tyler était populaire et sa petite-amie également, c'était devenu une vendetta personnelle contre Bella.
Bella avait été choquée que Tyler lui demande de l'accompagner à la fête. Son premier rendez-vous serait avec le gars le plus populaire de l'école. Elle pensait que c'était un rêve. Mais il s'était transformé en cauchemar.
Bella était timide et maladroite quand elle était adolescente. Elle passait la plupart de son temps à essayer de passer inaperçue afin de ne pas devenir la cible de ces petites explosions de méchanceté et de cruauté que les enfants infligent souvent à ceux qui se trouvent au plus bas niveau de l'échelon social.
Même quand elle était très jeune ses camarades savaient qu'il y avait quelque chose de différent chez Bella et c'était comme des requins qui sentaient le sang dans l'eau. Des choses étranges se passaient quand elle était là. Quand elle était très jeune c'était surtout des choses comme des objets qui tombaient des étagères où des ampoules qui éclataient quand elle était bouleversée.
Sa mère sentait que cette 'différence' rendait Bella très spéciale. C'était elle qui lui avait appris ce qu'elle pouvait faire et comment le contrôler. Elle mettait au défi Bella de bouger des choses avec la puissance de son esprit, de faire glisser un livre sur la table ou soulever une serviette et la plier et plus tard quand elle était adolescente faire fonctionner l'aspirateur en lisant un livre. Son père n'était pas aussi excité par ses capacités et il sursautait toujours quand il voyait un objet flotter tout seul mais il était un père aimant et elle avait une merveilleuse vie de famille. Son frère Jasper avait toujours été son meilleur ami. Il avait lui-même quelque capacité et était le seul à comprendre ce qu'elle vivait.
Tyler lui avait dit que la fête avait lieu dans un motel délabré aux abords de la ville, il lui avait expliqué que c'était pour qu'ils puissent boire et ne pas avoir à se soucier du nettoyage. Mais quand il avait ouvert la porte il n'y avait personne à l'intérieur. Quand il la referma derrière eux, il lui sourit et elle savait qu'elle avait de gros problèmes.
"Tu n'étais pas la seule," déclara le Dr Black. "il avait violé deux autres filles, toutes les deux des exclues comme toi mais aucune d'elle n'a voulu porter des accusations contre lui… N'as-tu jamais pensé que tu avais peut-être rendu service au monde?"
Elle ne dit rien.
"Six mois plus tard, nous avons un rapport d'accident de voiture étrange. Un enfant en bas- âge vagabonde hors de chez lui dans la rue. Le conducteur ne le voit pas mais avant qu'elle puisse percuté l'enfant, sa voiture a fait quelque chose. Et a eu un accident." Il brandit une photo d'une voiture avec le capot froissé et un pare choc plié. "Bizarrement le conducteur a dit qu'il n'y avait rien dans la rue pas d'autres voitures impliquées, les policiers ont fouillé tous les garages du coin pour voir si un autre véhicule correspondait aux dommages et ton nom apparaît dans les rapports de police, tu as ramené l'enfant chez lui avec de nouveau un saignement de nez… La mère a pensé que tu avais été impliquée dans l'accident."
Il se rassit et pianota avec ses doigts. "C'est à ce moment-là que tu es partie, est-ce que tu nous as repérés?"
Elle secoua la tête. "C'est mon frère qui l'a fait."
"Ton frère a quelque capacité lui aussi n'est-ce pas?"
Elle haleta. La peur la traversa. "S'il vous plaît, ne…"
Il agita sa main. "Ne t'inquiète pas Bella, il est mal noté à peine deux sur une échelle de 10. Nous ne prenons que ceux qui sont au-dessus de 5."
"Combien ?"
Il sourit. "Toi ma chère, tu as un 20. Ma plus grande trouvaille. Nos échelles ne vont pas suffisamment haut. Nous avons fait des examens de ton cerveau pendant que tu étais inconsciente et tes vagues delta thêta sont bien au-delà des limites. Je ne peux pas attendre de voir ce que tu peux faire."
"Et si je refuse?"
"Je serai très déçu mais je ne peux te forcer à rien. Quoi qu'il en soit tu ne partiras jamais d'ici que tu coopères ou pas. Il faut que tu acceptes Bella. Nous ne pouvons pas risquer que tu tombes aux mains d'une nation ennemie."
"Ma famille ?" chuchota-t-elle.
Il secoua la tête. "Nous ne pouvons t'autoriser à les contacter."
"Ils penseront que j'ai simplement disparu ?" Jasper n'acceptera jamais ça, pensa-t-elle. Il savait qu'elle ne partirait jamais sans le lui dire. Peu importe combien il était urgent qu'elle parte, elle le lui faisait toujours savoir et lui disait où elle allait. La ténacité de bouledogue de Jasper signifiait qu'il ne voudrait jamais accepter cela, jamais accepter qu'elle soit morte et continuer sa vie. Il n'arrêterait jamais de la chercher et ferait autant de bruit que possible. Se mettrait-il en danger? Etait-ce le genre d'organisation qui "faisait taire" les gens qui devenaient trop dérangeants.
"Tu es connue pour agir ainsi, partir brusquement sans laisser la moindre information." Il haussa les épaules. "Il ne recevra pas beaucoup d'aide de la police."
Si le Dr Black croyait que Jasper laisserait tomber c'est qu'il ne connaissait pas bien sa famille. Mais Bella ne dit rien.
Il relâcha ses entraves et Bella s'assit doucement, sa tête tournait. "Je vais te faire visiter. Viens."
Elle se leva sur ses jambes chancelantes. Il lui offrit son bras et elle le prit, effrayée de tomber. Il tapa une série de chiffres sur son pad lui faisant un sourire par-dessus son épaule. "N'essaie pas de mémoriser. Nous changeons les codes tous les jours." La porte cliqua et il l'ouvrit la faisant avancer dans un long couloir avec ces murs blancs et un sol de brique gris. Très institutionnel, propre et impersonnel. Pas de fenêtre. Tous les cinq mètres une caméra était fixée au plafond et chaque porte avait un clavier numérique à côté. Elle se demanda si toute cette sécurité était réelle et comment se sentaient les résidents d'être constamment observés.
"Ce sera ta chambre." Le Dr Black tapa un code qui ouvrit la porte, ça ressemblait à une jolie suite d'hôtel, un petit salon, salle à manger à droite et une chambre sur la gauche. Un canapé marron et des murs beiges, dont l'un présentait l'aquarelle d'un voilier.
Le Dr Black la ramena dans le hall, qu'ils suivirent jusqu'à ce qu'il s'ouvre sur une grande salle de détente. Il y avait une table de billard, quelques téléviseurs, dont un avec un système de jeu vidéo, un adolescent était en train d'y jouer, et un petit ensemble d'étagères avec des livres et des jeux de société. Une douzaine de personnes se prélassaient sur des chaises ou des canapés et portaient tous la même blouse d'hôpital beige que Bella.
Quelques-uns levèrent les yeux lorsque le Dr Black et Bella entrèrent dans la pièce mais semblèrent avoir peu d'intérêt pour la nouvelle venue. Bella ressentit un malaise dans ses tripes. Les yeux des habitants étaient ternes et apathiques, les yeux de gens qui n'avaient aucun espoir.
"Salut, tout le monde," dit le Dr Black avec entrain. "Voici Bella."
Quelques voix dirent "Salut" mais la plupart la regarda simplement avant de se retourner vers ce qui retenait leur attention avant qu'elle n'entre. Une seule personne continuait à la regarder, un jeune homme, dont l'expression était celle d'une pitié sinistre.
"Par ici, c'est la cafétéria," dit le Dr Black à Bella, en l'attirant vers une arcade ouverte. Il y avait l'odeur omniprésente que toutes les cafétérias semblaient partager : les fantômes des repas passés, la graisse et l'amertume des torchons. Cela lui retourna l'estomac.
Elle suivit le médecin dans un autre hall qui, selon lui, menait aux "salles de recherche." Il en ouvrit une et Bella laissa sortir le souffle qu'elle avait retenu. Elle ne savait pas ce qu'elle avait attendu (et craint) mais c'était une autre salle agréablement meublée avec une table au centre. Un mur comportait un miroir sans tain comme celui que Bella avait vu dans les drames policiers, ce qui permettait aux personnes de l'autre côté à regarder sans être vues elles-mêmes. Cela la dérangeait vaguement. Comme si Dr Black pouvait sentir le malaise de Bella, il ouvrit la porte pour lui montrer la zone d'observation. L'éclairage était faible ici. Des caméras pointaient vers la vitre et une rangée d'ordinateurs sous celle-ci.
"As-tu vu ta vidéo ? " demanda le Dr Black.
Bella secoua la tête.
Il toucha le clavier et se mit en retrait. " Regarde. C'est vraiment incroyable."
Les images avaient été tournées à la suite d'un accident. Une voiture était coincée sous un semi-remorque et les chaînes qui retenaient le chargement de troncs d'arbres s'étaient brisées. Quelques-uns étaient déjà tombés. Deux gisaient sur le toit de la voiture, l'écrasant ainsi que le toit. L'audio était mauvais, mais Bella pouvait entendre les faibles cris qui lui avaient arraché le cœur. Le lieu de l'accident était à quelques rues de la librairie, et Bella l'avait aperçue lors de sa promenade matinale. Cette route était si dangereuse. Les voitures et les camions forestiers prenaient ces virages trop rapidement et c'était un miracle qu'il n'y ait pas eu plus d'accidents.
Les équipes de secours n'étaient pas encore arrivées, mais un petit groupe de badauds s'était déjà rassemblé, certains prenant des photos, plaisantant, discutant entre eux, décrivant d'autres accidents qu'ils avaient vus. Personne n'aidait la femme paniquée qui était coincée dans la voiture, en train de hurler.
La charge de rondins craquaient dangereusement ; la gravité n'en avait pas encore fini avec eux. Bella se vit arriver sur les lieux et put voir sa bouche former les mots "Oh, merde", alors qu'elle réalisait que le tronc du haut était sur le point de se détacher et d'atterrir sur le pare-brise. Il bougea légèrement et la foule haleta. Les caméras des portables se levèrent. Pendant un moment, Bella les détesta. C'était comme s'ils regardaient un film, excités de voir ce qui allait se passer ensuite mais totalement indifférents au fait qu'un être humain était sur le point de mourir devant eux.
Bella se précipita vers la voiture et tira sur la portière. Pliée, comme elle l'était, elle ne voulait pas s'ouvrir. Bella se concentra et l'arracha des charnières, en la jetant de côté. A l'intérieur la femme était dans un sale état. Elle n'avait pas mis sa ceinture de sécurité et son visage avait été brutalement projeté sur le volant. Bella l'aida. "Mon bébé," haleta la femme, et bien sûr, il y avait sur le siège arrière côté passager un siège avec un bébé enveloppé dans une couverture rose. "Je vais la chercher," promit Bella.
Mais alors qu'elle parlait, le tronc du haut perdait sa bataille contre la gravité et roulait vers elles. La femme cria. Bella leva les mains et attrapa le bout du tronc. Sa capacité n'exigeait pas qu'elle touche l'objet, bien sûr, mais le fait que ses muscles soient parfois impliqués l'aidait à se concentrer. Elle titubait sous son poids. Trop lourd, je ne peux pas…
"Attrapez ce putain de bébé !" cria Bella à la mère, qui était figée sur place, sa bouche ouverte sur un parfait "O" d'étonnement. Elle ne pouvait pas le tenir plus longtemps. Il y avait un martèlement dans sa tête et le sang coulait de son nez. Trop lourd. Elle n'avait jamais essayé de tenir quelque chose comme ça avant.
La mère plongea par l'ouverture où se trouvait la portière du conducteur et se précipita pour décrocher les liens du bébé. Elle recula, le bébé se blottit dans ses bras et cria pendant que la charge de bois bougeait encore. La foule était trop proche. S'ils descendaient tous, ils rouleraient à droite sur les badauds. "Reculez," cria Bella. "Vous tous, reculez !"
Elle s'éloigna du tronc, se balançant comme un ivrogne, essayant d'atteindre la sécurité de l'autre côté de la route avant qu'elle ne s'effondre. Elle atteignit la ligne jaune avant de perdre son contrôle mental sur le tronc et il s'effondra, en entraînant quelques autres avec lui. La place passager de la voiture avait été écrasée sous leur poids.
Bella se regarda tomber à genoux au milieu de la route, puis se forcer lentement à se remettre sur ses pieds. Les curieux la regardaient avec admiration, certains avec horreur. Bella ne les avait pas remarquées à l'époque. Sa seule pensée était de retourner en sécurité dans son appartement.
"Nous avons eu beaucoup de mal à contenir celle-ci," dit Dr Black. "Chaque fois que nous supprimions la vidéo, elle remontait d'une autre source. Nous pensons que nous les avons finalement toutes eues, mais juste au cas où, nous avons fait savoir que c'était un coup de publicité pour un nouveau film sur les super-héros."
"Et les témoins ? Les avez-vous tués ?"
"Seigneur, Bella, pour qui nous prends-tu ? Non, nous ne les avons pas tués. Bon sang !"
Il semblait si offensé que Bella se retrouva à s'excuser.
"La plupart d'entre eux semblaient croire à l'histoire du coup de pub, mais ceux qui n'y croient pas... enfin... qui voudraient les croire ? Ils finissent juste par avoir l'air idiot, comme s'ils avaient été dupés par la supercherie." Il la regarda pendant un moment. "Tu étais encore dans les vapes quand mes hommes sont allés chez toi pour te récupérer."
C'était la pire migraine de toute la vie de Bella. Elle avait pris des pilules qui lui restaient que le médecin lui avait donné lorsqu'elle s'était foulée le poignet l'année dernière mais elles n'avaient pas aidé. Il avait fallu des heures pour que le sang cesse de couler de son nez et elle avait eu peur d'avoir cassé quelque chose en elle-même cette fois, fait sauter un disjoncteur ou deux.
Elle avait entendu la porte s'ouvrir et avait tout de suite su ce qu'il se passait. "Ils" étaient venus pour elle. Elle avait sauté et couru vers la porte de sa chambre, la fermant à clé et faisant glisser sa commode devant. Elle avait traversé la pièce en titubant jusqu'à la fenêtre. L'appartement n'avait pas été conçu comme une habitation mais était destinée à être utilise comme entrepôt pour le magasin du dessous, de sorte que les quelques fenêtres qu'elle avait étaient hautes et petites. Elle avait dû utiliser la chaise pour l'atteindre. Elle avait poussé pour qu'elle s'ouvre et avait sauté, les mains sur le seuil, luttant pour pousser son corps vers le haut et vers l'extérieur. De là-haut, le sol semblait beaucoup plus éloigné qu'elle ne l'avait pensé. Elle décida de grimper et se balancer à bout de bras pour essayer de réduire la distance de la chute.
Il y eut un fracas derrière elle et Bella gémit, levant son genou pour pousser à travers la fenêtre et une paire de mains l'attrapa. Elle poussa avec sa capacité, trop fort dans la panique et il traversa la pièce en volant pour se fracasser contre le mur. La douleur lui traversa la tête.
Un autre homme la tira par la fenêtre et Bella le frappa aussi, mais elle devait être à court d'énergie parce qu'il tituba simplement, revenant pour la tacler alors qu'elle se retournait pour tomba tête la première dans le tapis et cria alors qu'elle sentait son poids s'installer sur elle. Elle donna des coups de pied et se battit du mieux qu'elle pouvait, en essayant de se rappeler les choses que Jasper avait tenté de lui enseigner sur l'autodéfense, mais son esprit était un trou noir paniqué. Il enserra ses deux mains.
L'homme qu'elle avait projeté se souleva du sol en gémissant. "Putain, ça fait mal," haleta-t-il.
"Tu l'as eue ?"
"Oui." L'homme lui avait lié les mains avec une attache.
L'homme sur le sol mit la main dans sa poche et en sortit une petite boîte argentée. Il l'ouvrit et en sortit une seringue hypodermique, en la tenant et en la tapotant.
Bella cria à nouveau et s'en prit aux deux avec son talent. Le sang coulait de son nez, mais rien ne se passa. Elle sentit les mains de l'homme sur son bras, une petite piqûre et puis rien.
"Ai-je fait du mal à quelqu'un ?" demanda-t-elle.
Le Dr Black rit. " Tu t'inquiètes pour eux ? "
Bella fixa le sol.
"Ils vont bien," l'assura le Dr Black. "Je suis désolé de m'être moqué de toi, mais je n'ai jamais entendu quelqu'un s'inquiéter des personnes qui les ont kidnappés. Crois-moi, ils y sont habitués. Le pauvre Mike a été victime d'un feu par un pyrokinétique, a eu son esprit attaqué par un télépathe, et a été tabassé bien pire par les télékinésistes comme toi. Mais il se relève et continue. Il guérit vite."
Il la ramena dans la salle avec la table et ils prirent place tous les deux, le Dr Black tenant une chaise pour Bella.
"Depuis combien de temps faites-vous cela ?" demanda-t-elle.
"Depuis la fin des années 50. Le gouvernement américain a acquis quelques films de la télékinésie russe et les puissances en place ont décidé que les Etats-Unis devaient développer leur propre programme. Comme tu peux l'imaginer, le concept de personnes qui pourraient assassiner un leader à distance sans armes était intimidant. Aujourd'hui, nous avons des télékinétiques parmi les services secrets du président qui peuvent lever un bouclier si nécessaire."
"Comment cacher quelque chose comme ça au public ?"
"Ce n'est pas si difficile. La plupart des gens ne croient tout simplement pas à la perception extrasensorielle et aux capacités paranormales. S'ils sont témoins de quelque chose d'étrange, ils se convainquent que leurs yeux ont dû les tromper ou ils trouvent une explication alternative. Nous devons simplement encourager cela."
"Et le gouvernement ? Le Président connaît-il cet endroit ?"
Le Dr Black secoua la tête. " Besoin de savoir uniquement la base. Notre budget est caché sous prétexte d'autres programmes, et gérés par l'armée. Donc, ne sois pas alarmée si tu trouves des soldats dans les couloirs".
"Comment empêcher les gens de trouver cet endroit et de se demander ce que vous faites ici ?"
"Cette installation se trouve sur une île isolée qui n'est pas sur les cartes. Si tu pointais Google Earth vers cet endroit on ne verrait rien d'autre qu'une étendue d'eau. Nous sommes loin de toute route maritime et il n'y a pas de trafic aérien non plus."
"Où sommes-nous, alors, exactement ?"
Il sourit. "Je ne peux pas te dire ça, mais je te dirai qu'il gèle à pierre fendre dehors. Si tu essaies de t'échapper, tu mourras de froid".
L'Arctique, alors. Ou peut-être près de l'Antarctique. Cela explique le manque de trafic qui pourrait repérer l'installation.
"Votre facture de chauffage doit être une vraie saloperie," dit Bella en riant.
"L'installation est souterraine, ça aide."
Et elle avait la raison du manque de fenêtres.
Elle se mordit la lèvre. "Y a-t-il un moyen que je puisse un jour quitter cet endroit ?"
Il haussa les épaules. "C'est à toi de décider. Si tu coopères, il y a une possibilité que tu sois formée pour aider le gouvernement dans diverses ... tâches."
"Comme être un garde du corps ?"
Il lui fit un petit sourire. "Entre autres choses. Mais c'est dans le futur, quelque chose dont nous pourrons discuter à une date ultérieure. La question importante est de savoir si tu participera à nos tests. C'est pour ton bénéfice également, Bella. Nous pouvons t'aider à apprendre à exploiter tes capacités d'une manière que tu n'as jamais imaginée. Nous pouvons t'aider à te rendre plus forte. Plus de saignements de nez, plus de maux de tête."
Assez forte pour que je puisse peut-être me battre pour sortir d'ici, pensa-t-elle. "Je vais le faire."
Son sourire était grand et elle se demanda s'il pouvait lire dans les pensées. Et puis elle se demandait si ces personnes aux yeux ternes dans la salle de détente avaient eu la même idée un jour.
Nous avons déjà traduit Written in the Stars à la demande de Lissa et nous voilà avec une autre de ses histoires
Nous n'avons aucun agenda pour cette histoire …
ce sera vraiment au feeling et à l'envie …
c'est une histoire longue avec des chapitres compacts alors on verra
En ce mois de janvier vous avez été 5315 à passer sur nos traductions
C'est waouh... n'hésitez pas à nous laisser un petit mot d'encouragement !
