Regina se demandait à quoi cela avait pu lui servir. Assise à son tour dans la salle, elle détailla Emma, entrain de triturer les manches de son sweat-shirt, le regard baisser vers ses chaussures.

« A quoi pensez-vous ? » Demanda-t-elle, sa voix résonnant dans cette salle.

« Je suis terrifiée. Terrifiée à l'idée de devoir affronter cette audience, de me retrouver face à mon ex-mari, cet homme qui a été la source de tant de douleur et de souffrance dans ma vie. Chaque fibre de mon être tremble à l'idée de revivre ces moments d'horreur, ces instants où sa rage incontrôlable s'abattait sur moi sans pitié. »

Regina se redressa, puis se dirigea vers cette femme si meurtrie.

« Vous n'êtes plus seule, Miss Swan. »

« Mais malgré cette peur qui me tenaille le cœur, je trouve en moi une force que je ne savais pas exister. Je suis effrayée. Mais je refuse de laisser cette peur me paralyser, de laisser mon ex-mari dicter le cours de ma vie. Je sais que vous êtes là, que Miranda aussi. Merci pour votre soutien inconditionnel. »

Regina se planta devant le comptoir de la barre des interrogées, de l'autre côté s'y trouver Emma, toujours installée. La regardant, la déshabillant du regard.

« C'est normal. »

« Comment pourrions-nous nous arranger ? Je n'ai pas d'argent. »

« Je ne vous demande pas autant. Continuez votre combat, continuez de vous en sortir. Cela me suffira. »

Emma tendit les mains, vers son avocate, qui resta de marbre quelques instants, se demandant ce qu'elle devait faire.

L'avocate de renom resta impassible.

« Je ne vous remercierai jamais assez, de tout ce que vous faites pour moi. »

Mais au fil de la conversation, quelque chose changea. Elle sentit une étincelle d'empathie brûler en elle, un élan de compassion qui défiait toutes ces années de discipline et de dureté.

Elle écouta attentivement les mots de la jeune femme, sa détresse palpable, sa quête désespérée de réconfort. Et alors, sans vraiment comprendre pourquoi, Regina Mills sentit quelque chose en elle se briser, une barrière invisible qui avait longtemps gardé son cœur à l'abri des tourments du monde extérieur.

Elle tendit alors une main hésitante vers la jeune femme, un geste simple mais chargé de significations. Elle n'avait jamais été douée pour les contacts humains, pour les expressions de tendresse et d'affection. Mais dans cet instant, elle sut que c'était ce dont la jeune femme avait besoin, plus que de n'importe quelle argumentation juridique ou stratégie légale.

Elle posa ses mains dans les siennes, ne brisant aucunement le regard qu'elle avait avec Emma.

« Et je serais prête à recommencer. » Lança sans réfléchir, Regina.

Voyant Emma se relever, et contourner la barre. Elle fit marche arrière et se dirigea rapidement vers les portes du palais de justice. « Nous devrions repartir. » Une gêne venait de reprendre le dessus.

Derrière sa façade d'acier, se cachait une femme en proie à des sentiments inattendus. Lorsqu'elle croisait le regard de cette autre femme, son cœur s'emballait, un frisson parcourait sa colonne vertébrale. C'était une sensation qu'elle ne pouvait pas expliquer, une attraction irrésistible qui défiait toute logique.

Pourtant, même dans l'effervescence de ce sentiment naissant, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité. Elle était une professionnelle accomplie, consciente des limites strictes qui régissaient ses interactions avec ses collègues et ses clients. Elle savait qu'elle devait maintenir une distance professionnelle, préserver l'intégrité de son métier.

Regina Mills, accéléra son pas, jusqu'à franchir les portes principales du palais de justice de Seattle. Heureuse de pouvoir sentir la brise sur son visage, elle jeta rapidement un coup d'œil derrière elle pour s'assurer d'être suivi, par sa cliente.

Les deux femmes restèrent en haut des marches, regardant l'horizon, l'une à côté de l'autre.

L'horizon urbain, ponctué par les gratte-ciel qui se dressaient fièrement, semblait constituer une distraction bienvenue. Leur gêne mutuelle était palpable, comme si elles se retrouvaient prises au piège dans cet instant suspendu où le temps semblait s'étirer indéfiniment.

Les bruits de la ville, le vrombissement des voitures, le brouhaha lointain des passants, semblaient constituer un écho de leur propre malaise. Elles étaient là, plantées, immobiles, absorbées par l'atmosphère chargée d'émotions qui les entourait.

Pourtant, malgré cette tension palpable, il y avait quelque chose d'indéniablement troublant dans l'air. Un sentiment indicible qui flottait entre elles, comme une promesse muette de quelque chose d'inattendu. Mais pour l'instant, elles restaient là, incapables de se regarder, figées dans un moment où les mots semblaient se perdre dans le fracas de la ville.

Regina Mills, fut interrompue dans ses pensées par la sonnerie de son téléphone.

« Bien sûr, j'arrive toute de suite. J'ai seulement une chose à faire avant. Je vous remercie. »

Puis elle raccrocha. Sa secrétaire l'avait appelé pour lui rappeler un rendez-vous important.

« Je vous raccompagne. »

« Ne vous embêtez pas, je vais prendre un taxi. »

« Ce n'était pas une question, mais une affirmation Miss Swan. »

« Bien. »

C'est dans un silence pesant que l'avocate déposa, la femme blonde.

« Je vous remercie, Maitre Mills. »

« A très vite. Passez le bonjour à Miranda. »

Alors qu'elle conduisait avec élégance dans les rues animées de Seattle, l'avocate émérite ne passait pas inaperçue. Drapée dans un tailleur impeccable, chaque pli soigneusement ajusté, elle incarnait le raffinement et la sophistication. Ses cheveux brun foncé, parfaitement coiffés en un chignon strict, ajoutait à son allure professionnelle et assurée.

À travers les vitres teintées de sa voiture luxueuse, ses yeux scrutaient distraitement l'horizon, tandis que son esprit était absorbé. Malgré son apparence impeccable, des nuances de préoccupation se lisaient sur son visage, trahissant les pensées complexes qui l'habitaient.

Pourtant, même dans ses moments de profonde réflexion, elle conservait une aura de grâce et de maîtrise. Ses mains tenaient fermement le volant, elle dégageait une confiance tranquille qui forçait le respect.

Alors qu'elle naviguait à travers le flot incessant de voitures et de piétons, elle restait concentrée sur sa destination, déterminée à régler ce dossier en cours. Elle ne pouvait se permettre de ne prioriser que la situation d'Emma Swan. Son assistante était bien là, pour la rappeler à la tâche. Chose qui étrangement, ne lui était encore jamais arrivée. Bien trop soigneuse et consciencieuse dans son travail.

Elle devait se concentrer sur la défense d'un homme, père de famille, renvoyé injustement de sa place de cadre de proximité, d'une grande société d'électricité de Seattle.

Dans l'enceinte austère du tribunal, où les lois et les règles dictent souvent les interactions, elle était une figure d'autorité incontestée. Son nom résonnait dans les couloirs, synonyme de compétence, de détermination et d'intégrité. En tant qu'avocate de prestige, elle avait forgé sa réputation sur son professionnalisme implacable et son engagement sans faille envers la justice.

Installée à la barre, elle ne pouvait que tenter de se concentrer, ou bien même de tenter d'écouter l'avocat de la partie adversaire, déblatérer des paroles qui n'atteignaient à peine ses oreilles. Bien trop plongeait dans l'affaire Swan/ Jones.

Les heures allaient passer à une rapidité folle pour l'avocate, tandis que sa cliente, ne voyait pas le temps passer de la même manière.

Chaque pas vers le tribunal semblait être un pas de plus vers l'inconnu, vers un avenir incertain et intimidant. Mais malgré sa peur dévorante, il y avait une lueur d'espoir qui brillait au fond de son âme tourmentée. Une lueur qui prenait la forme de son avocate, cette femme forte et déterminée qui avait su gagner sa confiance et son admiration.

Chaque fois qu'elle la voyait, son cœur s'emballait d'une manière inexplicable, son esprit tourbillonnant de pensées confuses et troublantes. Elle se sentait attirée vers elle d'une manière irrésistible, comme un papillon attiré par la flamme, incapable de résister à son appel magnétique.

Comment pouvait-elle penser à une chose pareille durant un tel moment ?

C'était une lutte constante entre la peur et l'amour, entre le désir de fuir et le désir de se rapprocher. Mais au fond d'elle-même, elle savait que quoi qu'il arrive, elle ne pourrait pas nier l'attraction puissante qu'elle ressentait pour cette femme qui avait su éveiller en elle des émotions qu'elle pensait depuis longtemps enfouies.

Elle vivait loin de l'amour. Killian ne l'ayant que peu cajolé, aimé, elle pensait avoir oublié ce qu'était la flamme de l'amour, le désir, la sensation de papillons dans le ventre, ce coup de foudre, et le plaisir de regarder.

Elle venait de le retrouver dans la personne, de Regina Mills.

« Comment vous sentez-vous Miss Swan ? C'est le grand jour. » Demanda l'avocate, voyant sa cliente traverser les portes du palais de justice, accompagné de Miranda Kley's. Qui avait pour l'heure, sorti son plus belle ensemble deux pièces.

Regina Mills debout dans la salle d'audience, faisant face au juge. A sa gauche, la partie adverse, constituée de l'avocate Skyn et de son client.

A sa droite, Miss Swan, visiblement très nerveuse.

« Je vous écoute Maitre Mills. »

« Nous sommes ici à la demande de la partie adverse. Qui a pu refuser toute négociation, ou médiation. Nous sommes ici pour une demande de divorce pour faute. »

« Pour faute ? Vous plaisantez Maitre Mills. Vous n'avez aucune preuve contre mon client. N'oublions pas de quelle famille vient Monsieur Jones. »

« Je vous demanderais de baisser le ton avec moi, Maitre Skyn. Peut m'importe de quelle famille fortunée vient votre client. Monsieur le juge, j'ai en effet un dossier avec moi, monté en contrepartie avec la police de Seattle, et nous avons en effet des preuves. Nous avions demandé à la création du dossier une mesure d'éloignement. »

« Calmez-vous, le procès n'a pas encore commencé. Bien. Tout me parait plutôt correct. Je vous fais toute confiance, Maitre Mills, quant à la solidité de votre dossier. Nous nous reverrons dans une semaine pour l'audience. Maitres, nous nous voyons dans trente minutes dans mon bureau, je vous prie. J'aimerais vous faire part de quelques idées. La séance est levée. »

Un coup de marteau, sur un socle en bois, mis fin à ce premier échange.

Rapide. Très rapide.

Maitre Regina Mills, ramassa soigneusement ses documents dans sa sacoche. Prenant le temps de ne rien mélanger, car d'autres affaires étaient à plaider dans la journée.

*Début du Flashback*

Elle avait la veille au soir, préparer sa mallette, comme chaque soir, sous le regard avisé de son jeune garçon.

« Qu'est-ce que tu fais maman ? »

« Comme d'habitude, chéri. Je prépare mes documents de plaidoyer pour le lendemain. »

« De plaidoyer ? »

« Oui, mes dossiers en cours. Ce sont les affaires sur lesquelles je travaille en ce moment. Tu te souviens mon chéri, je t'ai déjà expliqué comment fonctionner mon travail. »

« Oui, oui maman. »

« Allez, au lit. »

« Mais maman, comment vas Miss Swan ? C'est qui ? »

Regina, s'arrêta quelques secondes. Mais comment était-il au courant ?

« Henry Mills, comment es-tu au courant de cela ? »

« C'est toi qui en parles. En ce moment, quand tu es au téléphone, j'entends beaucoup ce nom. » Répondit-il tout penaud.

Regina s'en voulut, elle prenait conscience qu'elle avait emmenée son travail à la maison, beaucoup trop souvent ses derniers jours.

« Je suis désolé, mon ange. C'est une affaire sur laquelle je travaille. Mais ne t'en préoccupe pas. Fil te brosser les dents. »

*Fin du Flashback*

Quand elle redressa le visage, pour regarder sa cliente. Elle put la voir pétrifier sur sa chaise, regardant Monsieur Jones, qui lui s'était redressé, à côté de son avocat. Ils étaient visiblement bien plus. Sans doute amis.

Regina Mills, pu rapidement comprendre ce qui glaça le sang d'Emma. Ce regard que lui lançait son ex-mari, un regard noir, plein de mépris et de rage. Tout en arborant un léger sourire narquois, qui la fit frissonner.

Elle s'interposa, et fléchant les genoux, et se mettant à hauteur du regard d'Emma Swan.

« Nous devrions y aller. Tout va bien, Miss Swan. Vous n'êtes pas seule. »

Ne la voyant pas réagir davantage. Elle attrapa son sac, puis attrapa les poignets d'Emma, avant de la tirer vers elle et de se diriger vers les grandes portes de la sortie. Ou les attendait Miranda, bras croisés, et furieuse de ce comportement grossier et monstrueux.

Miranda attrapa le bras droit d'Emma, et se dirigèrent vers un couloir plus étroit. Ou Regina, ouvrit une porte. Installez-vous ici.

C'était une petite salle attenante à l'une des salles d'audience, lui permettant ainsi de s'isoler de ce brouha de couloir.

Les trois femmes s'installèrent autour de la table, se trouvant en plein cœur de la pièce.

Miranda, fut la première à prendre la parole.

« Qu'est-ce que c'est tout cela ? Gina ! Cet homme est monstrueux. Je me refuse à faire revivre ce genre de situation à Emma. Il sourit ! Cela l'amuse. »

« Je… Je vais me rendre dans le bureau du juge. Et en discuter avec lui. » Regina se leva, et s'agenouilla face à Emma, comme elle le put au vu des vêtements serrés qui empêchait tous gestes excessifs.

« Miss Swan, je vous laisse ici. Avec Miranda. Vous ne craignez rien d'accord ? Je vais poster un garde devant cette pièce. Je reviens au plus vite. Je me rends immédiatement auprès du juge. »

Regina Mills traversa les couloirs à une vitesse folle. Elle souhaitait pouvoir échanger avec le juge Nolan, avant l'arrivée de maitre Skyn.

*Toc toc*

« Entrez, Maitre Mills. »

« Comment saviez-vous que c'était moi, juge Nolan ? »

« Je commence à bien vous connaitre. Vous souhaitez parler de l'affaire Swan/ Jones, je suppose. »

« Vous supposez bien. L'avez-vous vu ? Nous devons trouver un accord, ou une façon de ne pas faire subir davantage de souffrance à Miss Swan. »

« Je ne vous ai jamais vu faire dans la dentelle, Maitre Mills. »

« En effet, cela ne m'arrive que peu. Et je ne vous demande qu'une faveur Juge Nolan. Mais au nom de la justice, c'est aussi que de notre travail, de protéger nos victimes. Peu importe d'où vient le coupable, peu importe sa fortune, sa famille, son statut. »

« Et nous sommes bien d'accord. Ce que nous pouvons faire, après discussion avec Madame Swan, si elle en est d'accord. Serait de minimiser les fautes, pour la demande de divorce, tout en s'appuyant sur votre dossier. Et d'entamer une procédure d'accusation auprès des unités spéciales, pour un appui d'un substitut du procureur pour un procès. »

« Ce qui permettrait de rapidement pouvoir procéder au divorce, et à leur dissociation. Mais elle n'en gagnerait absolument rien. Si toutefois, nous rattachons sa situation auprès des autorités rapidement, nous pourrions peut-être lui apporter un soutien adapté. »

« Exactement. Malheureusement, l'unité déborde des crimes sexuels de Seattle, croule sous le travail. »

« Je m'en occupe. Je serais les convaincre, et appuyer la demande durant toute la durée de l'enquête, pour les soutenir. Je vous remercie Juge Nolan. »

Ils furent coupés par l'arrivée de Maitre Skyn.