J'espère que vous avez passé un bon week-end (ou de bonnes vacances pour les plus chanceux =) )
Je publie aujourd'hui le dernier chapitre concernant l'épisode "Rita Skeeter". Après ça nous continuerons un peu pour faire avancer l'histoire !
Joyeuse lecture et bonne semaine à tous !
Chapitre 46 : Rendre des comptes
Le maître des potions était tranquillement en train de corriger les abominables devoirs de ses élèves dans ses appartements. Il rayait vigoureusement, en rouge vif, un long passage aussi faux dans le fond que dans la forme et nota dans la marge un magnifique « Sans commentaire ». Il soupira avant de poser la copie de miss Bones sur le tas des copies corrigées. Il ferma un instant les yeux pour se donner le courage d'affronter le nouveau tissu d'inepties qui allait indubitablement s'étaler devant ses yeux puis il attrapa le prochain devoir et se mit à le lire. Il lut d'abord lentement la copie avant de se trouver fort intéressé par le contenu. C'était simple mais allait à l'essentiel. Pas de phrase à rallonge, pas de détour. Tranchant. Il soupira en reconnaissant le style et l'écriture de son honnie élève de serpentard.
Il hésita sur la notation. Le devoir en tant que tel méritait largement un optimal mais l'élève en question…
Peut-on séparer le devoir de l'élève ? se demanda-t-il philosophiquement.
Il décida que non et nota un simple Acceptable sur l'entête. Il soupira encore une fois et son doigt vint distraitement frôler le nom de l'élève écrit élégamment à l'encre noire.
« June Revali »
La fameuse et insupportable June Revali…
Il ferma les yeux un instant et des souvenirs aussi soudains qu'involontaires refirent surface et il ne les chassa que quelques secondes après, quand la vision de la jeune femme appuyée contre ce bureau par son propre corps, refit surface. Ses yeux, sa bouche, sa peau et son…
STOP !
Il allait devenir fou et il fallait qu'il se change sérieusement les idées pour arrêter de penser à cette enquiquinante jeune femme.
Le bruit que fit soudainement sa cheminée le détourna providentiellement de ses pensées dérangeantes.
Il se tourna de trois quart pour observer la tête de son mentor qui était apparue dans l'âtre, entourée de flammes rougeoyantes.
-« Severus ! J'espère que tu n'es pas occupé !
-Non… enfin si mais hrrmm… peu importe ! Que se passe-t-il Albus ?
-Peux-tu me rejoindre maintenant dans mon bureau s'il te plait ? C'est important !
-J'arrive » acquiesça le potionniste légèrement inquiet.
Il fit le chemin de ses appartements au bureau du directeur en un temps record. Arrivé à la gargouille, il donna le mot de passe et monta les marches quatre à quatre. C'est essoufflé qu'il entra dans le bureau, et ce qu'il y vit le fit s'arrêter net.
Le directeur dans un vêtement bleu nuit était assis, le dos appuyé dans son grand fauteuil. Devant lui étaient installés trois élèves bien connus du sombre sorcier car il s'agissait du trio d'or… au grand complet.
Oh oh ! se dit Rogue en gardant son calme et en refermant la porte derrière lui.
Il s'avança vers le bureau en fusillant du regard les trois jeunes gryffondors pour leur simple présence en ces lieux et reporta son attention sur le directeur.
-« Qu'y a-t-il Albus ? J'imagine que la situation est assez grave pour que vous me convoquiez en présence de ces trois cor… élèves. »
Albus Dumbledore le regarda en hochant la tête pendant que le potionniste recevait des regards noirs de la part des trois rouges et or, peu dupes concernant son lapsus.
Il les ignora et attendit que le vieux mage se décide à parler.
-« L'heure est grave Severus. Nos trois élèves ici présents ont appris, je ne sais comment, que les mangemorts ont pour projet de ramener le Seigneur des Ténèbres à la vie. C'est n'est maintenant qu'une question de temps…
-Nous le savions Albus… mais puis-je me permettre de demander comment Mr Potter et ses amis ont été mis au courant d'une telle chose ? »
Les trois jeunes élèves s'entreregardèrent pour savoir qui parlerait en premier et, au moment où Rogue faillit s'impatienter et leur dire de s'exécuter « plus vite que ça », Harry Potter prit la parole.
-« Il se trouve que Hermione a trouvé une taupe dans Poudlard et nous l'avons interrogée. C'est elle qui nous a mis au courant.
-Pouvez-vous être encore un petit peu plus flou Potter ? » fit l'homme en roulant des yeux.
-« Oui pardon professeur… En fait, c'était Skeeter qui était en fait un scarabée et heu…. Voilà, alors on a demandé à June de nous aider et… »
Au prénom de la jeune femme, les deux adultes se regardèrent gravement. La serpentard, amie avec des fils et filles de mangemorts commençait sérieusement à se mélanger avec le trio d'or et à interagir avec eux. Cela posait question car ils ne savaient pas quel but elle pouvait chercher à atteindre.
-« Et donc une fois qu'on a su tout cela on a accouru, comme vous pouvez vous en douter. »
Rogue, qui n'avait absolument rien écouté depuis que le prénom de la « serpentard de malheur » avait été prononcé, sortit de sa transe.
-« Mais certainement… » fit-il avec une voix doucereuse, « et où se trouve Skeeter en ce moment même ?
-Mais je viens de vous le dire ! Elle est dans la Salle sur Demande, sous la surveillance de June ! » répéta Harry, un peu agacé.
-« Vous voulez dire, corrigez-moi si je me trompe, que vous avez laissé seule à seule Revali et la femme qui a écrit un article mensonger à son propos il y a quelques jours seulement ?
-Eh bien oui… » fit Harry. Il écarquilla les yeux subitement en comprenant où son professeur voulait en venir. « Mais attendez ! je suis certain qu'elle ne lui fera rien de mal ! » s'écria-t'il.
-Eh bien, c'est que vous connaissez bien mal les serpentards Monsieur Potter. Votre bêtise est affligeante. »
Le potionniste regarda son mentor avec une demande implicite. Celui-ci acquiesça. Rogue se leva d'un bond et s'adressa à l'élu assis devant lui.
-« Allez ! Debout Potter ! Conduisez-moi à cette maudite salle ! » grogna-t-il.
Pendant le trajet, il réfléchit intensément. Il y avait peut-être moyen de faire une pierre deux coups avec cette histoire. Il découvrait où se trouvait la Salle sur Demande pour sauver l'insupportable Skeeter et en même temps, il découvrait enfin le repère de la brune.
Voilà qui devrait bien vous embêter Revali !
Au bout d'interminables minutes de marche pendant lesquelles Harry se demanda s'il avait véritablement bien fait d'aller voir Dumbledore, ils arrivèrent devant ledit mur.
-« Bien Potter. Où se trouve cette salle ?
-Ah ça, je ne sais pas monsieur, c'est June qui a jeté le sort pour faire apparaitre la salle.
-Quel sort a-t-elle jeté dans ce cas ? » grinça Rogue en s'impatientant.
-« Je ne sais pas non plus… il était informulé mais cela devait être complexe car elle a fermé les yeux pendant quelques secondes.
-En sommes vous savez que vous ne savez rien Potter ! Inutile comme toujours ! Comme votre imbécile de père !
-Ne parlez pas comme ça de mon pè… » s'écria Harry en sentant la moutarde lui monter au nez.
-« Taisez-vous ! Je vous ai assez entendu ! » coupa le sombre sorcier.
Il s'approcha à grandes enjambées du survivant et sonda son esprit. Il vit alors la jeune femme fermer les yeux pendant quelques secondes. Par la suite, une porte était affectivement apparue. Mais il ne trouva à aucun moment le moindre indice, la moindre piste de comment elle avait procédé. Le jeune homme avait dit la vérité.
Il le relâcha et Harry ne comprit jamais que l'homme venait de lire dans son esprit car il ne l'avait tout simplement pas senti. Rogue en tant que maître de cette discipline avait la capacité de chercher des informations sans que la victime ne le sente. Insatisfait de ses trouvailles, il relâcha le fils de son ancien ennemi et partit dans le sens inverse.
Avant qu'il ne tourne à un angle, il s'adressa au jeune homme qui était resté planté devant le mur vierge, hébété par l'attitude de l'homme en noir.
-« Si vous voyez Revali Potter, vous me prévenez moi ou Dumbledore ! C'est un ordre ! »
Rogue disparut dans le couloir et repassa une tête en arrière avant d'asséner :
-« Et moins 300 points pour Gryffondor !
-Com… Mais pourquoi ?
-Parce que vous vous acoquinez avec une serpentard… Et aussi parce que vous n'êtes d'aucune utilité Potter. »
L'homme disparut enfin, en laissant derrière lui un Harry Potter choqué.
Mais quel….
Le brun à lunettes se remit doucement de ses émotions et sentit qu'il devait parler à June de toute urgence afin de la mettre au courant.
Mais au courant, June l'était déjà. Car elle se trouvait dans sa propre salle sur demande au moment où Rogue et l'élu étaient arrivés devant le mur. Leur voix avait résonné dans la pièce et June comprit que le maître des potions devait à présent être à sa recherche.
Ils doivent tous croire que j'ai tué Skeeter.
Elle leva les yeux au ciel mais elle sentait qu'elle devrait tôt ou tard en référer à Dumbledore. Elle décida donc d'y aller d'elle-même avant que « l'autre fou » ne lui tombe dessus.
Elle baissa la température du chaudron qu'elle avait sous les yeux puis mit sa préparation sous stase. Elle renfila ensuite sa cape et plongea sa main dans la poche intérieure du vêtement. Ses doigts remontèrent le flacon devant ses yeux. Le scarabée était toujours pétrifié dedans.
Dommage, je vais devoir te donner à Dumbledore… Tu aurais pu servir dans une potion…
Elle haussa les épaules et sortit pour se rendre tranquillement dans le bureau directorial. Elle ricana en pensant que Rogue devait, au même moment, retourner ciel et terre dans le château pour la retrouver coûte que coûte.
Elle arriva rapidement devant la gargouille qui s'écarta directement sur son passage sans qu'elle ne donne le moindre mot de passe. Dumbledore devait avoir donné l'ordre de la laisser passer.
Elle toqua et entra dans la pièce.
La lumière, provenant de la fenêtre en face d'elle, l'éblouit un moment mais elle mit ses mains en visière.
Son regard tomba alors sur le directeur qui la fixait avec un mélange équimolaire de fatigue, de colère et de soulagement.
-« June approche et assieds-toi s'il te plait. Harry et ses amis m'ont déjà raconté ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Je suis content que tu sois venue me trouver de toi-même et j'aurais d'ailleurs quelques questions à te poser. Pourrais-tu y répondre s'il te plait ?
-Oui monsieur, » répondit June poliment.
-« Alors je ne vais pas y aller par quatre chemins, où est Rita Skeeter ?
-Dans un bocal. » Répondit simplement la serpentard.
-« Dans un…. bocal… » répéta le vieil homme, qui ne s'attendait certainement pas à cette réponse.
Fatigué, il imagina un peu vite - et un peu dramatiquement sans doute - Skeeter en mille morceaux, découpée, ses organes reposant dans des bocaux de la Salle sur Demande.
-« Oui tout à fait. » réaffirma June, amusée par le visage alarmé du vieux directeur.
Elle sortit alors, sous les yeux ébahis du mage blanc, le petit pot en verre, qu'elle posa sur son bureau.
Celui-ci fixa attentivement le scarabée, qui semblait mort.
-« Laisse-moi deviner… C'est Rita Skeeter.
-Oui.
-Pourquoi ne bouge-t-elle pas ?
-Parce que je lui ai lancé un Petrificus totalus quand elle a voulu s'enfuir.
-Ah. » Fit Albus Dumbledore d'un ton soulagé. « Et c'est… tout ?
June haussa un sourcil, affichant un air perplexe à la question du directeur.
-« Je veux dire, lui as-tu jeté quelconque sortilège pour te venger de ce qu'elle a écrit sur toi ? » explicita-t 'il.
-Oui. » Répondit June « Skeeter ne devrait plus poser de problème à l'avenir.
-Puis-je savoir ce que tu lui as fait ? » fit le sorcier en clignant plusieurs fois des yeux, s'attendant au pire.
-« Disons qu'elle restera dans la peau de ce scarabée jusqu'à la fin de sa vie… »
Dumbledore haussa à son tour un sourcil. Il fixa attentivement la serpentard de ses yeux bleu acier pour vérifier si ses propos étaient sérieux. Elle ne cilla pas. Il reporta alors son attention sur l'affreux scarabée immobilisé et soupira. Rita Skeeter, la fouine qui n'hésitait pas à le traiter de vieux fou sénile, qui avait rabaissé son garde-chasse sans aucune raison, qui écrivait des articles tendancieux et faux de A à Z pour attirer des lecteurs, qui travaillait pour un puissant mangemort et qui communiquait à présent avec Bellatrix Lestrange, se trouvait à ce moment-même, sans défense, dans un bocal en verre.
Il réfléchit alors silencieusement. L'ordre du Phénix n'avait certainement pas besoin d'une telle personne dans les parages.
Sans compter que sa curieuse forme d'animagus lui apportait de sérieux avantages. S'il fut, au départ, horrifié de l'action de la serpentard, en y réfléchissant un peu plus, il ne trouva pas l'idée bête du tout. Après tout, il serait toujours temps de lui redonner forme humaine quand la menace du Seigneur des ténèbres serait écartée. Ils ne la tuaient pas mais rendaient impossible sa communication de propagande, tenue par l'un des mangemorts les plus influents du monde sorcier de Grande-Bretagne.
Il leva les yeux et vit que la jeune femme avait compris son raisonnement.
-« Mhm je vois… Une idée brillante June… Ton sort est-il réversible au moins ?
-Oui, comme la plupart des sortilèges que j'utilise. Mais celui-là est particulièrement ardu à inverser je vous l'avoue. Je n'avais pas prévu de lui rendre forme humaine.
-Bien… Bon très bien. Je vais garder ce scara… Mrs Skeeter ici, si cela ne te dérange pas. En revanche, j'aimerais que tu gardes pour toi ce qu'il s'est passé dans cette salle ainsi que les allégations de Skeeter, s'il te plait.
-Je suis surprise… vous ne me lancez pas d'Oubliettes ? Je pourrais être tentée de prévenir mes camarades de maison…
-Je ne vais pas te mentir, l'idée m'a traversé l'esprit mais puissante et intelligente comme tu es, tu sentiras que quelque chose t'a été enlevé et je ne doute pas un instant que tu parviennes à réaliser quelconque élixir ou potion pour t'en rappeler. Je décide donc de te faire confiance, June. Ai-je tort ? » demanda l'homme en la dévisageant de son regard le plus pénétrant.
June soutint son regard, amusée.
-« Seul l'avenir pourra vous le dire, monsieur le directeur. » répondit-elle, énigmatique.
Le vieux sorcier eut un léger pincement de lèvres mais ne répondit pas.
-« J'espère ne pas me tromper à ton sujet, June. Tu peux y aller maintenant, le repas ne va pas tarder à être serv…
Il fut coupé dans son élan par la porte du bureau qui claqua violemment.
Le professeur de potions entra dans la pièce, essoufflé pour la deuxième fois de la journée. Ebloui par le soleil, il ne vit pas immédiatement la jeune femme.
-« Albus, j'ai fouillé tout le château et impossible de mettre la main sur Miss… »
Alors qu'il parlait en s'approchant du bureau, il s'interrompit brusquement en tombant sur le visage de ladite jeune femme, laquelle le regardait avec un air particulièrement narquois.
- « Revali… » Termina-t-il.
June se retourna vers le vieil homme.
-« Bonne soirée monsieur le directeur. » fit-elle en se levant.
Le vieil homme lui rendit sa politesse d'un signe de tête un peu froid. Elle prit alors le chemin de la sortie et avança vers le sombre professeur, qui la fixait avec un mélange de colère, de surprise et d'hébètement.
Elle eut un regard mutin à son égard quand elle passa à ses côtés puis sortit sans un mot du bureau.
Voilà, qu'en avez vous pensé ?
Autre question : que pensez-vous de l'histoire en général parce que j'ai parfois l'impression de prendre trop de temps pour la faire avancer... Dites-moi si cela vous gêne...
N'oubliez pas de commenter, c'est aussi ce qui me motive à tenir un rythme d'écriture et de publication relativement régulier.
Bisous et à la prochaine ! 3
