Ils avaient laissé la fenêtre ouverte, il faisait chaud dehors, et dans leur lit aussi. Tashigi s'amusait à embrasser le torse de Roronoa, ses cheveux chatouillaient ses muscles et elle riait de ses petits gémissements. Jusqu'à celui de trop.

- « T'arrêtes pas Kuina… »

C'en fut assez pour Tashigi, elle s'arrêta totalement.

- « Tu as recommencer. »

- « Je suis désolé Tashigi, je te promets que ça n'arrivera plus jamais, je… »

- « C'est ce que tu m'avais dit la dernière fois ! Je t'ai laissé une nouvelle chance Roronoa. »

Elle s'habilla et commença à rassembler ses affaires. « Ne m'appelle plus. Supprime toutes mes coordonnées. Je ne veux plus entendre parler de toi. C'est fini Roronoa. C'est fini pour de bon. »

Alors qu'elle lassait ses chaussures, Roronoa se redressa dans son lit, il ne voulait même pas la retenir. Il savait que cela devait se terminer ainsi il s'en voulait de l'avoir recontacter. Il la regarda partir et attendit que la porte se claque.

Il attrapa son téléphone sur sa table de chevet et composa son numéro.

- « J'espère que tu as une bonne raison de m'appeler à 4 heures du matin alors que je suis en vacances. » Sa voix était pleine de sommeil, Roronoa pouvait aisément deviner la position dans laquelle son interlocuteur était : probablement assit, les yeux fermés, le téléphone à deux doigts de tomber de sa main.

- « Je l'ai appelé Kuina. »

- « Ok, c'est une bonne raison de m'appeler à 4 heures du matin alors que je suis en vacances. »

- « Je sais plus quoi faire Cuistot. J'ai l'impression qu'elle est toujours avec moi… »

- « Il faut dire que Tashigi lui ressemble beaucoup. »

- « Pourquoi je l'ai rappelé ? Pourquoi je lui ai proposé qu'on se remette ensemble, pourquoi j'ai… »

- « Roronoa ! Stop. Arrête de te poser des questions. Surtout si tu ne peux pas y répondre. Je m'habille et j'arrive. »

- « Et Kami ? »

- « Je t'ai dit que j'arrivais. »

- « Reste avec elle, elle est de meilleure compagnie que moi. » Sanji ressenti de l'amertume dans sa voix.

- « Elle n'est pas là. »

- « Oh. »

- « A de suite. »

Ils n'habitaient pas loin l'un de l'autre, seulement 10 minutes en voiture que Sanji préféra faire à pied, il avait besoin de se vider l'esprit avant d'arriver chez Roronoa, depuis quelque temps il appréhendait de se retrouver seul avec lui : il n'aimait pas Tashigi et Roronoa n'aimait pas Kami. Mais eux s'aimaient beaucoup, du moins, ils tenaient énormément l'un à l'autre.

Arriver en bas de son bâtiment, il n'avait même pas besoin de sonner à l'interphone : le code d'entrée lui été familier. Il en valait de même pour l'accès à l'ascenseur.

Il n'eut même pas à taper sur la porte que Sanji se retrouva devant un Roronoa torse nu, simplement vêtu d'un jogging. Il ne comprit pas pourquoi mais cette vision lui fit rater un battement. Pour dissimuler son trouble, Sanji lui donna les bières qu'il avait pris de chez lui et entra directement dans l'appartement. Roronoa ferma la porte doucement, sans dire un mot.

Ils n'avaient jamais été proche comme Luffy aurait pu l'être avec les autres. Ils passaient la plupart de leurs temps à s'insulter, se battre et se chercher des noises pourtant ils se vouaient une confiance mutuelle rare. Les voir ensemble c'était comme voir un chien et un chat. Totalement différent mais similaire en tout point.

Tous les deux n'avaient jamais connu leurs mères et avaient vécu sous le bras d'une bonne âme, que ce soit le père d'une meilleure amie ou un homme au hasard. Ils avaient une relation presque fraternelle.

Mais cette relation avait changé depuis quelque temps. Roronoa avait retisser des liens forts avec Tashigi et Sanji avait rencontré une femme, Kami. Ils ne se voyaient plus, ne sortaient plus ensemble dans des bars ou même juste jouer aux jeux vidéo. Sanji adorait jouer au jeux vidéo avec Roronoa. Mais voilà. Sanji n'aimait pas Tashigi et Roronoa n'aimait pas Kami c'est de façon simple qu'ils avaient arrêté de se voir.

De manière générale, le groupe entier avait arrêté de se voir. Chacun vaquait à ses occupations. Robin et Franky organisaient leur mariage, Luffy et Nami poursuivaient leurs études de cartographie et Roronoa et Sanji restaient dans leurs coins à attendre patiemment de revoir les autres.

Quand Sanji entra dans l'appartement, il comprit qu'il allait y rester longtemps. Roronoa avait les yeux rougis, les traits tirés. Plus que d'ordinaire se dit-il puisqu'il tire tout le temps la gueule.

- « Pourquoi c'est moi que tu as appelé ? »

- « Tu es le seul numéro que je connais par cœur. »

- « C'est un privilège. »

Roronoa rigola. Sanji était content.

- « Ouvre une bière. »

- « Je n'ai pas envie de boire. »

- « Tu veux faire quoi alors ? Ça te gène si je fume ? »

- « Non vas-y. » Roronoa le regarda se poser contre la fenêtre ouverte. Il n'avait jamais vraiment regardé Sanji et il comprit pourquoi beaucoup de femmes lui tournaient autour. Il était grand et fin, sans être maigre. Et puis ses cheveux semblaient doux, dommage qu'il les ait tout le temps attaché. Roronoa se surprit à penser vouloir lui ôter son élastique pour voir ses cheveux blonds tomber sur ses épaules. Finalement, Roronoa pris une bière.

- « Tu vas me dire ce qu'il s'est passé ou je rentre chez moi ? »

- « Je n'ai rien à dire. J'ai juste… Enfin… Je n'ai pas dit le bon prénom. »

- « C'est ce que j'avais cru comprendre. Tu l'as dit quand t'as jouis ? »

- « Oh ça va ! Je ne vais pas entrer dans les détails avec toi ! Et non, on était juste aux préliminaires »

- « Aaaah, oui, d'accord, je vois. Ouais j'avoue que ce n'est pas la meilleure idée quand tu veux te remettre avec quelqu'un. »

- « Elle est partie. »

- « Tu parles de Tashigi ? »

- « Non. »

Sanji compris que la conversation allait désormais être sérieuse. Roronoa ne s'était jamais vraiment remis de la mort de son premier amour. Ils étaient au lycée et Sanji se rappelait très bien cette journée.

Cela faisait déjà plusieurs années que Roronoa sortait avec une fille, depuis la quatrième de son collège en réalité, mais un jour, en été et il faisait chaud, Roronoa n'était pas venu. Ni les autres jours de la semaine. Et cela pendant plusieurs mois.

Le groupe, à cette époque, n'était composé de que Nami, Luffy, Sanji et Roronoa. Tous étaient allés le voir mais il n'avait ouvert à personne. Sauf un jour.

- « Cactus. Ouvre. »

- « Casses toi, le blond. »

En à peine deux secondes, la porte était ouverte. Sanji avait toujours été réputé pour ses coups de pieds.

- « Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans CASSES TOI ! »

- « Dis-moi ce qu'il se passe et ensuite je pars. Et tu auras beau me menacer autant que tu veux je ne bougerais pas. »

Roronoa se mit à pleurer. Jamais il ne pleurait. Le premier reflex que Sanji eut fut de le prendre dans ses bras. Il sentit les bras de son ami se serrer sur ces côtes, à presque les briser.

- « Roronoa, tu dois me dire ce qu'il se passe… » Sanji s'inquiétait de plus en plus, il ne l'avait jamais vu comme ça depuis qu'ils se connaissaient.

- « C'est Kuina. Elle… Elle… » Roronoa avait l'impression que les mots lui brulaient la gorge. Il voulait vomir, hurler, dormir. Son cerveau ne marchait plus.

- « Dis-moi. » Sanji n'avait jamais de geste tendre avec ses amis, sauf avec Nami qu'il aimait chérir et couvrir de cadeaux. Pourtant, il ne put s'empêcher de passer la main dans les cheveux de Roronoa. Depuis quelque temps, il avait développé des sentiments étranges à son égard. Et savoir désormais qu'il s'était séparé de sa copine le rendait désagréablement heureux.

- « Elle est morte. Nous l'avons enterrée hier avec son père et les élèves du dojo »

Cela fut l'effet d'un coup de massue pour Sanji se séparer d'accord, mais pas comme ça. Il ne savait plus quoi dire. Dans un geste lent et flou, Roronoa lui prit la main et l'emmena dans sa chambre. Là, ils ne se dirent plus rien, ils s'allongèrent seulement sur le lit, Roronoa se blottît dans les bras de Sanji et dormi. Sanji y retourna pendant plusieurs jours pour que son ami aille mieux. Ses sentiments lui faisaient mal à la tête et au cœur. Mais jamais il ne le lui dirait. Ils finiront passer, et ils passèrent.

Ils n'y avaient plus de bières, mais les placards de Roronoa regorgeaient de surprises. Sanji avait arrêté de fumer à la fenêtre et s'était installé sur le canapé au côté de Roronoa. Ils burent du saké jusqu'au petit matin. Ils n'avaient rien dit. Ce moment était étrangement familier pour Sanji.

Ils étaient saouls, Roronoa somnolait à mesure que le soleil se levait. Il avait quitté le canapé pour s'asseoir par terre, installé entre les jambes de Sanji. Il devait être aux alentours de 7 heures du matin.

- « Comment ça se fait que Kami n'était pas avec toi ? Elle a quitté son appartement pourtant. »

- « On est plus ensemble. Depuis 2 semaines à peu près. » Sanji avait répondu avec sa nonchalance légendaire. Roronoa n'avait jamais vu quelqu'un avec autant de flegme. Il avait avoué à Luffy, un jour, qu'il avait eu envie de tenter quelque chose avec lui alors qu'ils étaient à l'université. Mais il se dit que ses sentiments finiraient par passer, et ils passèrent.

- « Pourquoi tu ne m'as rien dit ? » Roronoa bascula la tête en arrière, Sanji fumait. Dans cet angle, les premiers rayons du soleil lui dessinait comme une auréole. Vraiment beau pensait-il.

- « Parce que tu allais te foutre de ma gueule. »

- « C'est toi ou elle qui a décidé ça ? »

- « Elle. Je n'ai pas vraiment eu le choix. Pas facile de sortir avec un restaurateur. »

- « Elle le savait. »

- « Je sais que tu ne l'aimes pas mais respectes la un petit peu. Tu veux une taffe ? » Sanji n'avait pas ramené que des bières, il avait aussi ramené du cannabis. Un plaisir qu'il ne partageait qu'avec Roronoa.

- « Je ne respecte pas une femme qui me fais des avances alors qu'elle se dit en couple avec une personne qui m'est chère. Et ouais, passe. » Roronoa prit une grande bouffée. Le pochon de Sanji était quasiment vide et les mégots s'entassaient dans le cendrier. Heureusement que Sanji était venu à pied.

- « Elle m'a trompée, et elle est partie avec l'autre. Comme Violet. Je ne lui accordais pas assez de temps. J'ai passé la majorité de notre relation dans la cuisine du resto, normal qu'elle aille voir ailleurs… » Sanji était dépité mais désormais habitué. Sa relation précédente s'était finie de la même manière : il passait du temps au restaurant, sa copine se sentait délaissée, elle allait voir quelqu'un d'autre. La suite logique était la séparation.

- « Non ce n'est pas normal ! Perso, je serais avec quelqu'un comme toi, je serais le plus heureux du monde ! » Roronoa rigola en posant le joint dans le cendrier. Il ne voyait pas, mais Sanji rougissait.

Sanji se leva du canapé, il tanguait à cause de l'alcool et du cannabis. Il voulait partir mais Roronoa glissa sa main dans la sienne. Il ne souhaitait pas le voir quitter l'appartement. Il avait complètement oublié l'incident Tashigi, ou il ne souhaitait plus y penser. Dans tous les cas il ne voulait pas voir Sanji partir. Il ne voulait pas le sentir loin de lui. Il avait besoin de sa présence comme il avait besoin d'oxygène. Il ne comprenait pas ce sentiment et ne cherchait pas à le comprendre.

Il se leva lui aussi, toujours en gardant la main de Sanji dans la sienne et ils se dirigèrent vers la cuisine pour préparer quelque chose à manger. Sanji ne cherchait pas à se dégager.

Le portable de Roronoa sonna mais il ne décrocha pas. Puis une autre fois. Et encore une autre fois. C'était quelque peu inquiétant.

Au bout du fil, Ussop complétement surexcité. Roronoa mit le haut-parleur pour que Sanji participe à la conversation. Ils ne comprenaient rien à ce qu'il disait, il partait dans tous les sens quand Kaya pris la parole. Roronoa et Sanji se tenaient toujours la main.

- « Les garçons, je suis enceinte ! »

Désolé pour l'inactivité de ces derniers jours ; j'ai une vie à 1000 à l'heure alors c'est un peu compliqué pour moi de me fixer des objectifs de publications. J'espère ne pas trop vous décevoir avec mes post une fois de temps en temps. Je vais essayer d'être plus régulière, comme ça vous aurez de quoi lire dans vos moments calmes !

Merci encore de suivre cette histoire ; j'y mets beaucoup de ma personne à l'intérieur. C'est un peu mon exutoire. Dans ce récit, Sanji me ressemble beaucoup. Je souffre d'anxiété sévère qui peut parfois m'être handicapante, alors s'il vous plait, dites moi ce que vous en pensez pour que je puisse m'améliorer dans les prochains chapitres !

Gros bisous et merci.

Kuchisabishii.