La réalité.

Titre – La réalité

Gémeaux : Regina (OUAT)

R - Rumplestiltskin (OUAT)

CRÉATURE 66 : Le Ténébreux

44) 50 nuances de OUAT

« Tu te fiches de moi ?

Un dragon ? Quel dragon enfin, ils étaient à Storybrooke, pas dans la Forêt Enchantée, il n'y avait pas le moindre dragon ici… Ce n'était quant même pas Maléfique pas vrai ? Enfin, elle était bien là, mais elle n'était pas supposée… Et puis quel rapport avec la magie et le fait d'ouvrir un portail pour retrouver Henry au juste ?

- Il est déjà arrivé par le passé que je plaisante avec toi, que je te mente ou que je me moque de toi… ce n'est pas le cas. Pas aujourd'hui.

- Mais enfin Rumple, de quoi est-ce que… de quoi est-ce que tu parles ?

Il sourit.

Persuadée comme elle l'était que sa malédiction était supposée durer toujours, elle n'avait pas anticipé que le Ténébreux avait pu la doubler en secret, préparer la fin de la malédiction, et il n'en était pas surpris, il avait toujours bien su cacher ses plans et ses intentions après tout.

- Il y a plusieurs années, alors que tu pensais avoir gagné, lorsque cette chère Blanche-Neige était sous l'influence de la malédiction du sommeil éternel, j'ai chargé le prince Charmant d'une mission, en échange de mon aide pour qu'il retrouve son véritable amour.

- Quel genre de mission ? Demanda-t-elle, ayant la désagréable impression de perdre son temps, elle qui l'avait pourtant contrôlé durant les vingt-huit années précédentes.

- Il devait faire en sorte que ta chère amie Maléfique avale un objet bien particulier, une sorte d'œuf contenant quelque chose de très précieux et important… un échantillon de magie du véritable amour.

Regina cligna des yeux, estomaquée.

- Tu… Comment as-tu fait pour réussir à… synthétiser la magie du véritable amour ? Et surtout pourquoi ?

- Oh mais c'est très simple, grâce à un cheveu provenant de deux personnes partageant un amour véritable, c'est la magie la plus puissante qui existe après tout.

- Blanche-Neige et David, souffla Regina, le regardant comme si elle le voyait pour la toute première fois.

Maintenant qu'elle savait cela, tout devenait tellement plus clair, Rumplestiltskin n'était pas qu'un sorcier complètement fou décidé à semer le chaos partout où il allait, changeant de camp quand ça l'arrangeait, non, il avait tout prévu depuis le début.

La sorcière se sentit frissonner de terreur, si elle avait déjà eu peur de lui avant, ce n'était rien en comparaison à aujourd'hui et elle se sentit soulagée qu'il n'ait pas encore récupéré sa magie.

- Pourquoi alors ? Répéta-t-elle.

- Pour que ce jour arrive. Oh je ne pensais pas que ce serait aujourd'hui ou dans ces circonstances, mais je savais qu'un jour, nous aurions besoin de magie, parce que…

- Parce que la malédiction finirait par être brisée, compléta-t-elle. Tu… Tu veux qu'elle soit brisée. Pourquoi ?

Il soupira et elle serra les poings.

- Rumplestiltskin… Il ne s'agit pas d'un jeu d'esprit, ou même d'un jeu tout court, mon fils… Je dois le retrouver, sa vie est peut-être en danger, alors s'il te plaît.

D'ordinaire, c'était lui qui faisait cela, mais pas maintenant, pas aujourd'hui, pas alors que les enjeux étaient bien trop grands.

- Très bien, admit-il, puisqu'il est temps de mettre cartes sur table… Il y a plusieurs siècles, bien avant ta naissance, ou celle de ta mère ou celle de presque tout le monde dans cette ville, j'avais un fils…

Regina se figea, surprise.

- Toi ? Tu avais une famille ?

- Ça t'étonne ? Qu'est-ce que tu pensais, que j'étais né comme ça, avec des écailles et des yeux de reptile, que c'était comme ça que j'étais devenu le Ténébreux ?

- Je… Je ne me suis jamais posé la question.

- Comme à peu près tout le monde je pense… Donc j'avais une femme, Milah, et un fils, Baelfire. À l'époque, je n'étais pas le Ténébreux, je n'étais que Rumplestiltskin, le lâche du village…

La mairesse fronça les sourcils.

- Toi, un lâche ?

Il eut un sourire sombre, avant de lever sa canne en l'air.

- Ceci est la preuve de ma lâcheté, alors que la guerre, celle contre les ogres, faisait rage, on m'a envoyé à la guerre et là-bas, j'y ai rencontré une voyante qui m'a prédit que si j'allais sur le champ de bataille, j'allais mourir, et que mon fils sur le point de naître allait grandir sans père… Alors j'ai fuis et je suis rentré chez moi après m'être mutilé la jambe. Plusieurs années plus tard, ma femme m'a quitté, j'ai cru qu'elle avait disparu et avait été enlevée, mais elle s'est en fait enfuie avec un pirate. Quand je l'ai compris, je l'ai tuée et j'ai tranché la main de son amant.

Une lueur de compréhension apparut dans les yeux de son ancienne élève.

- Killian Jones… Le capitaine Crochet. Je crois que je commence à comprendre pourquoi il tient tant que ça à te tuer.

- Tu le connais ?

- Je l'ai rencontré oui. Je l'ai envoyé tuer ma mère.

- Intéressant… Sais-tu si il est ici ?

- À toi de me le dire, ironisa-t-elle, c'est ton sort après tout, et n'es-tu pas censé tout savoir, ô grand Ténébreux ?

Il leva les yeux au ciel.

- Peu importe… Même si le cas, il a perdu la mémoire et une fois la malédiction brisée, quand j'aurai récupéré mes pouvoirs… il ne sera pas un problème. La guerre est revenue, des années après, et mon fils était désormais en âge d'aller au front… Je ne pouvais pas m'y résoudre et j'ai entendu parler du Ténébreux, alors j'ai volé sa dague et je l'ai tué…

- Comme ça ?

- C'était ce qu'il voulait, et je ne m'en suis rendu compte que trop tard… J'ai mis fin à la guerre, mais un an plus tard… Mon fils avait vu à quel point la magie me changeait, et il m'a convaincu de passer un marché avec lui, de partir ensemble dans le monde sans magie, où je pourrais redevenir moi-même. J'étais d'accord, mais quand le portail s'est ouvert, j'ai pris peur, et j'ai lâché sa main… Il est tombé, et je l'ai perdu. Le seul marché que je n'ai jamais pu remplir.

Les yeux de Regina s'écarquillèrent sous le choc.

- Quand était-ce ?

- Il y a deux cents ans.

- Comment peux-tu être sûr qu'il est encore vivant ? Aux dernières nouvelles, il n'est pas immortel contrairement à toi, et même sans parler de ça, le monde peut se révéler plein de dangers pour un enfant seul qui se retrouve dans un endroit dont il ne sait rien, sans personne pour le guider. Comment peux-tu être si certain que tu le retrouveras ?

- Je le sais, c'est tout. La voyante me l'a assuré, et lorsqu'elle m'a transmis ses pouvoirs, je l'ai vu aussi. C'était flou, difficile à démêler, mais je le sais malgré tout. Je reverrai un jour mon fils. Vivant. Je prépare ça depuis des siècles.

Regina sentit la nausée l'envahir, et elle comprit.

- Alors la malédiction… Le Sort Noir, tu voulais, tu… Tu m'as utilisée ! Tonna-t-elle, accusatrice. Tu m'as manipulée.

- C'est vrai très chère, mais ne joue pas les innocentes, ne fais pas comme si tu n'avais jamais manipulé ou utilisé personne non plus, sans compter que je ne suis pas la seule personne à l'avoir fait, tu peux aussi compter ta mère dans le lot.

- Tu m'as poussée dans les ténèbres, maintint-elle, j'ai fait mes propres choix en connaissance de cause, c'est vrai, et tu n'es pas le seul responsable, mais… Depuis le début tu… Tu voulais que je devienne un monstre, et que je lance cette malédiction, parce que tu ne pouvais pas le faire toi-même, c'est ça ?

- C'est exact, reconnut-il, je l'ai fait pour retrouver mon fils.

- Et moi pour venger l'homme que j'aimais !

- Pour te venger d'une fillette qui a été manipulée et utilisée elle aussi. Par ta mère, Blanche-Neige n'était qu'une enfant et Cora… Hé bien ça a toujours été une très bonne manipulatrice, tu le sais mieux que quiconque.

Oui, c'était vrai, mais Regina ne parvenait pas à faire taire la haine qui hurlait dans son cœur.

- Tu t'es servi de ma souffrance pour tes propres plans.

- Et toi tu as lancé un terrible sortilège qui fait souffrir des milliers de gens afin de te venger d'une seule personne. Si on commence à mutuellement se reprocher nos crimes passés ou présents, on risque d'y passer la journée, et aux dernières nouvelles, on a plus important, non ?

- Tu as comploté avec Jefferson et le docteur Frankenstein pour me faire croire qu'il était impossible de ramener Daniel.

Rumplestiltskin soupira.

- C'est vrai, dit-il, ne voulant même pas nier, mais je ne t'ai pas menti à l'époque très chère, quand c'est mort, c'est mort… La résurrection, ça ne fonctionne pas, même quand on mêle science et magie, le docteur Frankenstein l'a lui-même appris, son frère… Il a ramené son frère et ce n'était rien de plus qu'un cadavre ambulant qui souffrait l'enfer à chaque instant. Était-ce vraiment ce que tu voulais pour Daniel ? C'était pour…

- Non, le coupa-t-elle, devinant d'avance la fin de sa phrase. Non, s'il te plaît Rumple, ne viens pas me dire que c'était pour mon bien, parce que c'était ce que ma mère me disait, et elle…

Elle avait les larmes aux yeux, réalisa-t-il alors soudainement.

- Regina… Je suis sincèrement désolé, mais… Mais le fait est que si je dois choisir entre mon fils et toi, je le choisirai lui. Toujours. Je pense que tu peux me comprendre, tu ferais exactement la même chose à ma place.

Elle ne pouvait pas le nier.

- Comment peux-on ramener Henry ?

- Je ne sais pas. Pour répondre à cette question, on a besoin de magie.

- Une magie qui est détenue par Maléfique…

Sa présence n'était pas étonnante, elle l'avait enfermée parce qu'elle avait refusé de l'aider, mais… que Rumplestiltskin se soit servi de cette donnée pour l'intégrer à son plan, c'était… Rumplestiltskin quoi, elle n'aurait pas dû être surprise.

- Il faut donc que Miss Swan accepte de l'affronter.

La brune faillit éclater de rire.

- Tu es en train de me demander d'accepter de laisser être détruit ce qui est à moi depuis vingt-huit ans ?

Il la regarda alors avec un sérieux qu'elle ne lui avait jamais vu auparavant.

- Regina… J'espère que tu es bien consciente du fait que si nous ne nous trompons pas, si Henry est bien dans la Forêt Enchantée… tu n'as plus aucun moyen de le convaincre du fait qu'il se trompe ? Tu ne peux plus lui mentir maintenant, au risque de le perdre, et de le voir te filer entre les doigts, et crois-moi, j'ai été dans cette situation autrefois. Ça finit toujours mal, et il va finir par te détester, si ce n'est pas déjà le cas.

- Je…

Elle ne termina jamais sa phrase.

Il avait raison, encore une fois.

Mais était-elle prête à le faire ?

Pouvait-elle réellement renoncer à ce qu'elle avait depuis des années, à cette vengeance qu'elle avait finalement obtenue ?

- Tu dois te poser les bonnes questions… Qu'est-ce qui est le plus important à tes yeux ? Le pouvoir, la vengeance… ou l'amour de ton fils ? Si tant est qu'on réussisse à le retrouver. Si mes souvenirs sont bons, ce n'est pas la vengeance qui t'a réellement rendue heureuse.

- Pourquoi faut-il que ce soit Emma ?

- Elle est la Sauveuse, c'est elle qui doit affronter le dragon. Point. Ce n'est pas moi qui fixe les règles.

- Donc si je comprends bien, il faut que celle qui ne croit pas en la magie accepte d'y croire pour que nous puissions retrouver Henry. »

Ce n'était pas gagné…

A suivre…