Ma lueur d'espoir.
Titre du 21/07/2021 : Ma lueur d'espoir
Gémeaux : Regina (OUAT)
H : Henry Mills
Créature 38 : Sorcière
Préjugé 21 : Les hommes ne pleurent pas
Prénom 49 : Emma
Quatre aspects de… Xanxus (KHR) : Adopté : écrire sur Dick Grayson (DC) ou écrire sur un perso ayant été adopté
44) 50 nuances de OUAT
8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, cassons les préjugés, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)
Elle pensait que ça rendrait les choses plus faciles comme ça.
Elle avait eu tort.
En un sens, ça ne faisait que les empirer.
Depuis que Henry avait disparu (une semaine maintenant, ça faisait déjà une putain de semaine bordel !), Regina dormait mal, en fait, elle ne dormait presque plus la nuit, et quand elle y parvenait, ses nuits étaient peuplées de cauchemars.
Au début, elle avait essayé de faire avec, de tenter soit de continuer les recherches pour trouver Henry (qui ne menaient nulle part), soit d'exercer son métier de mairesse (mais rien n'était réellement compliqué, puisque c'était sa ville, qu'elle avait le contrôle et qu'il n'y avait presque pas d'opposition contre elle), soit de chercher à Storybrooke des preuves de l'existence de la magie pour faire en sorte qu'Emma y croie (échec total), et elle avait fait comme si le manque de sommeil ne l'atteignait pas.
Et puis, un soir, elle avait failli s'écrouler, et elle avait compris qu'elle ne pouvait plus continuer comme ça, qu'elle devait faire quelque chose.
Elle avait fait appel à Graham, pour qu'il dorme avec elle (et seulement dormir, rien d'autre, elle n'avait définitivement pas la tête à ça, pas en ce moment, pas avec… Henry dans la nature, et qui ne reviendrait sans doute jamais), espérant que sa présence l'aiderait à dormir et à chasser les cauchemars.
(Ça marchait bien, autrefois, dans la Forêt Enchantée, sauf là-bas, c'était elle qui avait créé les cauchemars du Chasseur.
C'était elle qui avait fait de sa vie un enfer, et qui continuait de le faire, même si Graham n'en avait pas le moins du monde conscience.)
Et pourtant, elle était là, incapable de trouver le sommeil, encore une fois, et c'était entièrement de sa faute, pour une chose, qui, pour une fois, n'avait rien à voir avec Henry.
Enfin, pas directement en tout cas.
C'était lié à la malédiction, à ce qu'elle avait fait subir aux habitants de sa ville, ce qu'ils vivaient depuis vingt-huit ans, c'était la noirceur de son cœur et de son âme qui lui revenaient en plein visage avec la force d'une gifle, comme celles de sa mère, et c'était putain de douloureux.
Parce que, si Henry revenait, et si il était bel et bien allé dans la Forêt Enchantée, alors…
Alors elle ne pourrait plus faire comme si il se trompait, comme si il ne faisait qu'inventer, et surtout, Henry saurait qu'il avait raison, qu'il avait toujours eu raison au sujet de la magie, de la malédiction, et elle…
Il allait la détester encore plus qu'il ne le faisait déjà, à ce sujet, Rumplestiltskin avait parfaitement raison.
Et dans le cas où il rentrerait sain et sauf (il le fallait, oh dieux, il le fallait, elle le voulait tellement, et elle ne se rappelait pas avoir tant voulu quelque chose, pas même sa vengeance contre Blanche-Neige, ou le retour de Daniel), elle ne pourrait pas continuer comme ça.
Elle avait cru pouvoir le faire, elle avait cru réussir à persuader Henry que tout ça, les contes de fée, la magie, la Sauveuse, la méchante reine, c'était dans sa tête, et tout ce qu'elle avait réussi à faire, c'était le faire fuir.
Deux fois.
La première fois ça avait été Boston, la deuxième fois, peut-être dans un autre monde où il était potentiellement mort parce qu'il était censé n'y avoir personne là-bas et que ce n'était qu'un enfant seul et sans doute incapable de survivre dans un tel milieu durant toute une semaine.
Il ne pouvait pas y avoir de troisième fois, elle se le jurait.
Avant, elle aurait continué comme si de rien n'était, mais maintenant les choses étaient différentes, avant elle se moquait bien d'avoir du sang sur les mains, tant qu'elle pouvait avoir sa vengeance, et la seule personne qu'elle risquait de décevoir était son père, ce même père qu'elle avait assassiné alors qu'il n'avait cessé de la soutenir.
Il aurait mérité une meilleure fille qu'elle…
Mais Henry était son fils et elle l'aimait et elle ne voulait pas le perdre définitivement.
Elle avait mis du temps à l'accepter, mais maintenant, elle le savait, si elle voulait qu'un jour son petit garçon l'aime à nouveau et lui pardonne…
Elle ne devait plus être la méchante reine.
Plus jamais.
Ce qui la ramenait à l'homme allongé juste à côté d'elle.
Graham était l'une de ses premières victimes, à une époque où elle n'avait pas encore montré son vrai visage à l'ensemble de la Forêt Enchantée, et avec le Génie devenu miroir magique, ainsi que son père, il était l'un de ceux qui était resté le plus longtemps à ses côtés, sauf qu'il ne l'avait pas fait de son plein gré.
Il était resté parce qu'elle lui avait arraché le cœur…
Lorsque Rumplestiltskin avait mentionné les cœurs enchantés qu'elle gardait dans son caveau (les siens, ceux de sa mère, qu'importe, ils servaient avant tout à montrer quelles horreurs elles avaient toutes les deux commises, elle qui avait pourtant juré de ne jamais devenir comme sa mère), elle n'avait pas pu esquiver l'image mentale que lui avait conjurée son cerveau.
Le Chasseur, devant elle, alors qu'elle tenait son cœur dans sa main et qu'elle lui donnait des ordres auxquels il était bien forcé d'obéir sans broncher.
Cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas fait (depuis Owen et son père en fait), mais malgré tout, elle savait bien qu'elle le contrôlait toujours, des années, des putains de décennies qu'il vivait sans cœur, sans éprouver le moindre sentiment, par sa faute, et elle se demanda si Henry savait.
Si il l'avait lu dans son livre de contes, et elle n'y avait pas vraiment fait attention lorsqu'elle l'avait lu, ou alors elle avait oublié, parce que après ça, son conflit avec Emma avait continué, et Henry avait disparu et elle…
Si il savait, alors…
Elle soupira.
Pas étonnant qu'il la voie comme un monstre, pour ça et tout le reste, parce que ça, cette prison dans laquelle elle avait enfermé Graham, elle n'était pas si différente que celle où sa mère et Léopold l'avaient piégée, des années plus tôt.
Ce qu'elle avait fait, ce qu'elle faisait, ce n'était pas bien, et ce n'était pas comme si elle venait tout juste d'en prendre conscience, non, la différence, c'était que…
C'était que Henry lui aussi trouvait ça mal et qu'il la détestait pour ça, et que si elle voulait qu'il l'aime à nouveau, elle devait devenir meilleure, et ça incluait le fait de réparer tout le mal qu'elle avait fait aux habitants de Storybrooke.
Ça commençait par rendre son cœur au shérif Graham.
Alors qu'il se réveillait d'un nouveau cauchemar, elle réalisa qu'elle avait définitivement pris sa décision.
Elle rendrait son cœur à Graham et elle romprait avec lui (même si ils n'avaient jamais réellement été ensemble finalement) en espérant qu'il puisse aller mieux après ça.
Je suis désolée Graham.
Je suis tellement désolée.
Ce n'était pas suffisant, pas du tout, mais…
Mais…
C'était un début au moins.
Et si jamais Henry ne revient pas ? Lui souffla une voix moqueuse et méprisante qui ressemblait beaucoup trop à celle de sa mère.
Alors j'aurais fait ce qui est juste pour une fois, pensa-t-elle, et si la malédiction est tout de même brisée et que les habitants de Storybrooke veulent me châtier hé bien soit.
Je n'aurai plus aucune raison de vivre ou de me battre de toute façon.
§§§§
Le château de ses grands-parents était tout bonnement…
Magnifique.
Il était vide, et il avait subi les ravages de la malédiction lui aussi, comme à peu près tout le reste, et le cœur de Henry se serra mais malgré tout, il sourit.
Il tenait toujours debout, il ne s'était pas encore effondré, donc ça voulait dire qu'il restait toujours un espoir.
Tout comme l'espoir que la malédiction soit un jour brisée par Emma n'avait pas entièrement disparu.
C'était la seule chose à laquelle il pouvait se raccrocher maintenant, surtout en étant perdu dans un monde qui n'était pas le sien.
L'espoir.
C'était Emma leur espoir, et c'était pour ça qu'il était là, pour se convaincre lui-même qu'il n'avait pas tort, qu'il n'était pas fou, qu'il…
Ce fut en entrant dans la nurserie, là où aurait dû être la chambre de sa mère, et où il put voir son berceau qui s'y trouvait encore, berceau où elle n'avait jamais pu dormir, que cela le frappa de plein fouet.
Il avait eu raison.
Il avait toujours eu raison.
Et sa mère avait, elle avait…
Il ferma les yeux, puis, en les rouvrant, il vit la chambre comme elle était autrefois, avant que la malédiction ne ravage tout sur son passage, tout comme il avait vu Mary-Margaret en Blanche-Neige lorsqu'elle lui avait donné le livre de contes.
Tout était réel…
Et il ne ressentit aucune joie cette fois, en constatant qu'il avait désormais une preuve de plus, parce que là, il avait une illustration directe de la manière dont sa mère adoptive avait brisé la vie de ses grands-parents et de sa mère biologique.
Il sentit les larmes lui monter aux yeux, et il pensa à tout ce qui aurait pu être et n'avait jamais pu être à cause d'elle.
« Henry, est-ce que tout va bien ?
La voix de Robin des bois le tira de sa réflexion, et il hocha la tête.
Ce n'était pas vrai, mais ce n'était pas grave.
Après tout, ça n'avait pas été lui la victime directe de ce que la méchante reine avait fait.
- Je… Je pensais à mes grands-parents.
- Le roi David et la reine Blanche-Neige ?
- C'est ça, ils… Ils vivaient ici, avant, et ça… C'était la chambre de ma mère, Emma. Enfin, ça aurait dû l'être, sauf que…
- Il y a eu la malédiction, compléta le voleur avec un air compréhensif.
- C'est ça.
Henry pleurait définitivement maintenant, et il n'en fut pas vraiment surpris.
C'était une chose de savoir ce que Regina avait fait, c'en était une autre de le voir directement.
Il imagina ses grands-parents dans cette pièce, se réjouissant de cette future naissance, puis l'inquiétude de la malédiction à venir, l'espoir de pouvoir y échapper, avant que tout ne s'effondre et ne se fracasse alors que la fumée violette envahissait tout, et détruisait les fins heureuses d'absolument tout le monde.
À part celle de la méchante reine.
- Je crois qu'une part de moi-même aurait préféré que ce ne soit pas vrai, ou plutôt… Enfin, ça aurait été plus facile si ça n'avait pas été ma mère la responsable, parce que… Ce qu'elle a fait, ce qu'elle continue à faire, je… C'est ma mère et je l'aime mais elle… C'est un monstre, et elle a fait tellement de mal à ma famille !
- Je suis sincèrement désolé Henry.
- J'avais raison ! J'avais raison depuis le début, mais elle a voulu me faire croire que j'avais tort, que j'étais fou, elle… Elle a voulu que j'aille voir un psy, tout ça pour que sa si précieuse malédiction reste telle qu'elle était, parce que c'était plus important que moi, que tout le reste, je…
Robin fronça les sourcils.
- C'est quoi un psy ?
- Dans le monde sans magie, c'est une personne que l'on va voir lorsqu'on ne va pas bien, qu'on a besoin de parler à quelqu'un pour aller mieux, mais moi… Tout ce qu'elle voulait c'était me faire taire, continuer à faire vivre un enfer à tout le monde, alors que moi, tout ce que je voulais, c'était que la vérité éclate et que le bien gagne ! »
Lorsqu'il finit par fondre en larmes, Robin le serra dans ses bras.
« Je voudrais tellement qu'elle change, murmura le petit garçon, mais je pense que c'est impossible. »
Tout ce qu'il espérait, c'était que son absence lui avait comprendre qu'elle ne pouvait pas continuer de cette manière.
§§§§
Graham se sentait… différent depuis quelques jours.
Comme si…
Comme si il était à nouveau lui-même, vraiment entier, comme si le vide qu'il ressentait avant dans sa poitrine avait enfin disparu.
Comme si il pouvait enfin ressentir des choses, qu'il n'était plus une coquille vide.
Lorsque Regina avait mis fin à leur « relation », pour des raisons qu'il comprenait parfaitement, il n'avait rien ressenti sur le moment, ce n'était que le lendemain (après avoir récupéré son cœur, mais ça, il ne pouvait pas le savoir) qu'il avait vraiment pleuré.
Mais ce n'était pas des larmes de tristesse, parce qu'il avait compris alors qu'il n'avait jamais été amoureux d'elle, non, au contraire, c'était…
Des larmes de joie, parce qu'il sentait son cœur battre de plus belle dans sa poitrine, parce qu'il se sentait si merveilleusement vivant.
Il avait ressenti de l'inquiétude aussi, pour Henry, et sa disparition, et il avait eu l'impression de respirer à nouveau correctement, et si l'enfant n'avait pas toujours été introuvable, il aurait sûrement souri et se serait réjoui.
Il était à nouveau vivant, il n'était plus un fantôme.
Et Henry n'était toujours pas retenu.
Cela faisait deux semaines maintenant.
Et il avait le sentiment qu'ils ne le retrouveraient pas de sitôt.
A suivre…
