Quitte ou double.

Titre du 26/05/2021 : Quitte ou double

Scorpion : Emma (OUAT)

E : Emma Swan

Créature 38 : Sorcière

Prénom 49 : Emma

Quatre aspect de … Bucky (Marvel): Culpabilité : Écrire sur quelqu'un qui a des remords ou écrire sur un méchant.

44) 50 nuances de OUAT

7 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)

Jamais Regina n'aurait pu croire que deux semaines pourraient sembler durer une telle éternité.

Parce que en fin de compte, deux semaines, d'ordinaire, dans une vie, ce n'était rien du tout.

Seulement, les deux semaines précédentes avaient probablement été les pires de toute l'existence de Regina Mills en plus d'être une des plus longues.

Henry avait disparu, et tout son univers avait été bouleversé par ce simple événement, parce qu'elle était une méchante, elle était la méchante reine, certes, mais elle était aussi une mère désormais, une mère qui, elle l'espérait, saurait faire de meilleurs choix à l'avenir.

Elle avait commencé avec Graham, mais c'était loin d'être terminé.

Et ça ne le serait sans doute jamais, mais elle voulait essayer, elle voulait vraiment essayer de faire une différence, de redevenir celle qu'elle était autrefois avant que sa mère ne tue Daniel et avant que les ténèbres ne noircissent ce qu'il restait de son cœur brisé.

Était-ce seulement possible ?

Sans doute que non, mais elle se devait d'essayer, pour Henry, parce qu'il méritait mieux, et que les habitants de Storybrooke méritaient mieux aussi, mieux qu'elle, et elle ne pourrait sans doute jamais faire complètement disparaître cette haine sourde qui s'emparait d'elle dès qu'elle croisait le regard de Blanche-Neige, mais…

Mais elle n'avait pas vraiment le choix en fait.

Pour Henry, elle devait le faire, elle devait lui prouver, si jamais il revenait un jour, qu'elle était digne de lui, digne de son amour, qu'elle pouvait changer, faire les choses bien, faire quelque chose de bien.

C'était pour ça qu'elle avait fini par décider de ne pas demander à Rumplestiltskin de montrer le moulin à vent à David, comme ça, il ne se souviendrait pas de celui qu'il avait été durant la malédiction (ou du moins était supposé être), il ne se rappellerait pas de sa vie avec Kathryn, et son choix allait être d'une simplicité enfantine.

Enfin, si jamais il en faisait un, de choix, parce que dernièrement, il avait bien d'autres préoccupations.

Lui et Mary-Margaret pouvaient être heureux, mais ils ne l'étaient pas, à cause des circonstances, et Regina avait eu sincèrement honte quand elle avait ressenti une joie sombre et cruelle en réalisant que malgré leur amour, ils ne pouvaient pas se consacrer à cette relation qui leur tenaient tant à cœur.

Parce que, si ils se l'interdisaient pour l'instant, c'était parce que Henry avait disparu, qu'il ne reviendrait sans doute jamais, et que c'était une tragédie.

Elle ne pouvait pas à la fois être désespérée par la disparition de son fils et se réjouir du malheur de ses ennemis, parce que les deux événements étaient bien trop liés, et pourtant, elle le faisait quant même.

Ça montrait bien qu'elle n'avait pas le moins du monde changé finalement.

Henry l'aurait sans doute détestée pour ça si il avait su, et le soulagement qu'elle éprouva en comprenant qu'il ne pouvait pas le savoir et qu'il ne pouvait pas la juger ou la haïr encore plus qu'avant, la fit se sentir encore plus mal.

Elle l'admettait volontiers, si Henry lui avait été rendu sur le champ, et qu'elle avait pu continuer à faire souffrir la princesse en le séparant de son prince Charmant, sans que Henry ne s'en mêle ou ne s'en soucie, elle l'aurait fait.

C'était bien ce que faisaient les méchantes, non ?

Et elle en était un…

Elle soupira.

À Storybrooke, la vie avait partiellement repris son cours, et elle ne pouvait pas leur en vouloir, elle ne pouvait pas leur demander de mettre éternellement leur vie en pause simplement parce qu'un enfant avait disparu.

Un enfant qui, pour eux, ne reviendrait sans doute jamais…

Les recherches n'avaient pas été abandonnées, loin de là, et si Regina pouvait bien reconnaître quelque chose à Emma Swan, c'était sa détermination, mais puisque la ville avait été fouillée intégralement, qu'il n'était nulle part, et qu'ils n'avaient pas la moindre idée de où chercher…

Comment faire pour savoir où il se trouvait ?

Emma se trouvait au Granny's quand elle vint la voir, et quand Regina l'aperçut, son cœur se serra.

Avant, les choses auraient été simples, Emma était l'intruse, l'étrangère, l'ennemie, la rivale, celle dont elle devait à tout prix se débarrasser sans même se poser de questions, et c'était facile alors, de détester Emma Swan, de ne pas voir l'autre mère de Henry en elle.

Mais maintenant, avec Henry disparu, elles avaient un but commun, et même si Emma ne l'avait pas élevé, Regina ne pouvait plus nier le fait qu'elle était effectivement la mère du petit garçon au même titre qu'elle. Elles partageaient les mêmes angoisses, les mêmes peurs désormais, et sans qu'elle s'y attende, la blonde était devenue bien malgré elle son alliée, alors qu'elle était supposée être celle qui un jour la détruirait.

Le destin savait être ironique et cruel quand il le voulait.

Parce que, à l'inverse, Emma était en train sans le savoir de s'allier à la femme qui l'avait arrachée à ses parents, et ce afin de retrouver son fils disparu.

Emma l'aurait détestée si elle avait connue la vérité, et elle aurait eu raison de le faire.

Elle n'y avait jamais songé avant, heureuse d'avoir enfin eu sa vengeance, persuadée que cette enfant perdue ne retrouverait jamais le chemin de la maison (comme Hansel et Gretel, oh, il fallait aussi qu'elle fasse en sorte qu'ils soient réunis avec leur père ces deux-là), mais elle connaissait la vie d'Emma.

En partie du moins, elle savait ce qu'elle avait vécu, ce qu'elle avait traversé, et elle savait aussi qu'elle en était la principale responsable, avec Rumplestiltskin.

Aussi, pour la première fois depuis vingt-huit ans, alors qu'elle subissait ce qu'elle avait elle-même infligé à Blanche-Neige et à David, elle ressentit une chose qui ne lui était pas familière ou du moins qu'elle s'efforçait toujours de rejeter quand elle le pouvait.

Du remords.

Et elle se sentit désolée pour la petite fille que l'adjointe du shérif avait été et qui avait dû grandir seule, sans savoir qui elle était réellement, sans avoir aucune idée d'à quel point elle était aimée.

Finalement, la disparition de Henry n'était rien de plus qu'un juste retour d'ascenseur contre elle, quand elle y pensait.

Ce n'était pas ça qui allait permettre à la douleur de disparaître ou de s'atténuer un tant soit peu.

« Emma ? Lança-t-elle à la Sauveuse qui releva la tête.

Malgré la disparition inexplicable de Henry, dont on avait trouvé de traces nulle part à des centaines de kilomètres à la ronde, que ce soit aux arrêts de bus, dans les gares, les aéroports (ce qui renforçait l'intuition de Regina, il était dans la Forêt Enchantée, forcément, et elle ne savait pas si elle devait avoir peur de ça ou s'en réjouir, parce que l'inexplicable était tout de même préférable à la mort), elle continuait d'exercer son travail de policière d'une manière exemplaire.

Regina n'aurait pas pu la renvoyer même si elle l'avait voulu, et pourtant, elle vit tout de même à quel point la disparition de l'enfant la faisait souffrir, la tristesse dans son regard, les cernes sous ses yeux, et plus généralement, tout le désespoir qui se dégageait d'elle.

Et dire que, si elle avait su la vérité pour la magie, si elle avait pu y croire, elles n'en seraient pas là, et qu'elles seraient en train d'échafauder un plan pour retrouver Henry, mais Regina ne pouvait clairement pas la blâmer à cause de ça.

C'était sa malédiction à elle après tout, une malédiction où la magie était majoritairement absente, où il était presque impossible de se douter de quoi que ce soit, c'était elle la responsable de cette situation.

Et sa malédiction, qui était supposée lui apporter le bonheur, était purement et simplement en train de se retourner contre elle.

Regina aurait sans doute ri si la situation n'avait pas été aussi désespérée.

- Madame la mairesse, la salua Emma sans l'ombre d'un sourire sur le visage, et avec seulement un hochement de tête, qu'est-ce que vous faites ici ?

Avant, le ton aurait été plus sec, plus mordant, plus acerbe, plus Emma, mais tout cela avait disparu en même temps que Henry, et Regina, à sa plus grande surprise, regrettait tout cela, ses joutes verbales avec la jeune femme, après tout, cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas eu d'adversaire à sa hauteur.

Mais elle et Emma n'étaient plus adversaires désormais, et elle ne devait pas l'oublier.

Enfin, pour l'instant…

- Je voulais vous parler, fit la brune en s'asseyant devant elle.

Emma haussa un sourcil surpris avant de soupirer.

- Si jamais c'est pour me dire qu'on abandonne les recherches, sachez que je ne suis pas du tout d'accord avec ça.

Regina cligna des yeux, surprise.

- Pourquoi est-ce que je pourrais bien vouloir faire une chose pareille ?

- Je ne sais pas, peut-être parce que… La voix d'Emma se brisa et la mairesse vit des larmes briller dans ses yeux verts. Parce que Henry est introuvable et qu'on ne sait même pas où chercher et que contrairement à la dernière fois il n'a pas laissé d'indices ou de traces ?

Si elles avaient été amies, ou même un tant soit peu proches, Regina l'aurait serrée dans ses bras, en lui disant que tout irait bien.

Mais elles ne l'étaient pas, alors elle n'en fit rien.

- Je n'abandonnerai jamais, déclara Regina avec toute la détermination et l'obstination qui lui restaient, à savoir beaucoup, je vous le promets Emma, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'on retrouve Henry. Qu'on le retrouve en vie, sain et sauf, peu importe où il se trouve. Je vous le jure, sur ce que j'ai de plus cher, à savoir Henry, que nous réussirons à retrouver mon… notre fils, admit-elle de mauvaise grâce. Je ne sais pas encore quand ou comment mais nous y arriverons.

Cette fois, Emma essaya de lui sourire.

- Je… Je ne sais pas quoi faire, reconnut alors la blonde. Je veux dire… Je croyais que Henry était allé dans la mine, puis la mine s'est effondrée et il s'est avéré qu'il n'y était pas heureusement, et maintenant je… Enfin il est parti, il n'est plus à Storybrooke, il est quelque part perdu je ne sais où et ça n'a absolument pas le moindre sens.

Si Emma avait fondu en sanglots, Regina n'aurait pas été surprise, mais la policière retint ses larmes.

Elle voulait se montrer forte, comme toujours, et ce n'était pas étonnant, c'est ce que faisaient les héros, et l'ancienne souveraine s'en sentit étrangement réconfortée.

Parce que, si jamais Emma s'effondrait un jour, alors ça voudrait dire qu'elle avait perdu tout espoir, et ce n'était pas vraiment ce qui était supposé arriver.

Emma était la Sauveuse, l'espoir incarné en une seule personne, et elle était la seule personne capable de l'aider à retrouver Henry.

- Vous ne pensez pas à un endroit où il aurait pu aller ? Demanda-t-elle à Emma. Est-ce que vous avez de la famille quelque part, des amis, des proches, dont vous lui auriez parlé ?

La blonde secoua la tête, et Regina s'y attendait, la seule famille qu'Emma avait jamais eue se trouvait dans cette ville, et elle n'en avait même pas conscience, et maintenant que Regina avait laissé la culpabilité l'envahir, elle savait qu'elle ne pourrait plus jamais se débarrasser de ce sentiment.

- Personne. Je n'ai pas de famille, et j'ai toujours été sans attaches.

Une idée frappa alors la méchante reine, une idée qui s'était déjà formée dans son esprit avant mais qu'elle n'avait pas eu l'occasion de formuler à voir haute.

- Et son père ?

Quelque chose de sombre, de triste, mais aussi de dur et de presque froid apparut alors dans les yeux de Emma Swan.

- Non, dit-elle simplement d'une voix sans appel. Non. Ce n'est pas possible.

Regina fronça les sourcils, ce n'était pas la voix d'une femme qui avait perdu quelqu'un, c'était plutôt la voix de quelqu'un qui avait été trahi.

Elle se demanda ce qui avait bien pu lui arriver.

- Vous en êtes sure ?

- Certaine. Je n'ai même pas dit à Henry quel était son nom, je lui ai juste dit qu'il était mort.

- Ce n'est pas le cas ? Supposa-t-elle.

Emma rit alors, d'un rire sans joie.

- Je préférerais qu'il le soit honnêtement.

- Qu'est-ce qu'il vous a fait ?

- Il m'a abandonnée. C'est à cause de lui que je me suis retrouvée en prison.

Oh.

- Emma… Je suis sincèrement désolée.

- N'en parlons plus, la coupa la blonde, ça n'a pas d'importance, ce qui compte, c'est nos recherches pour retrouver Henry. »

Regina acquiesça, essaya de l'aider dans ses recherches qui ne mèneraient nulle part, et le nœud qu'elle avait dans la gorge ne fit que se renforcer alors qu'elle se demandait quel serait le bon moment pour lui parler de la magie et de la malédiction.

Sans doute jamais malheureusement.

Elle devait trouver un moyen pour qu'Emma croit en la magie, c'était certain.

Sinon, elles perdraient probablement Henry pour toujours.

A suivre…