Une confession.

Titre – Une confession

Bélier : Rumple (OUAT)

R - Rumplestiltskin (OUAT)

CRÉATURE 66 : Le Ténébreux

Prénom 49 : Emma

Quatre aspects de... Sauron : Œil qui voit tout : Écrire sur le miroir de Galadriel ou sur quelqu'un qui a un don de voyance

44) 50 nuances de OUAT

6 défis fusionnés (horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)

Il n'avait pas envie d'être là.

Non mais vraiment, si August avait pu choisir de filer n'importe où ailleurs (en Thaïlande au hasard, encore que, ça lui aurait rappelé de trop mauvais souvenirs, comme le jour où sa jambe s'était retransformée en bois et où tout le monde l'avait pris pour un fou), il l'aurait fait, mais ce n'était pas vraiment comme si il avait réellement le choix.

Ce n'était pas censé se passer comme ça.

Il n'avait pas vraiment de plan tout prêt lorsqu'il était arrivé à Storybrooke (puisque la majorité de ses pensées était divisée entre « putain ma jambe me fait un mal de chien comment je suis censé vivre avec ça maintenant ? » et « bordel comment je vais faire pour remplir ma mission à temps avant de m'être totalement retransformé en bois ? »), mais il savait en revanche une chose.

C'est que, dans ces circonstances, Emma n'était pas du tout prête à entendre ce qu'il avait à lui dire.

À l'origine, il comptait essayer de gagner sa confiance (chose qui il le savait, ne serait pas aisée, et dont il était clairement en partie le responsable) et peu à peu, lui parler de la magie, de la malédiction, pour ultimement lui parler de leur passé commun, lui montrer sa jambe de bois, et tenter de la faire croire, de lui faire comprendre qu'elle était la Sauveuse, une princesse.

Qu'elle était une héroïne.

(C'était ce qu'il était censé faire depuis vingt-huit ans, ce qu'il aurait dû faire plus tôt si il avait été une meilleure personne, si il avait été plus courageux, si il avait été un héros lui aussi, comme Emma était censée l'être, si il avait fait les bons choix au lieu de fuir comme le lâche qu'il était encore.

Sauf que cette fois, l'horloge tournait, et il se trouvait incapable de fuir ou de repousser l'échéance.

Et maintenant, tous les mots qu'il n'avait pas pu lui dire durant toutes ces années où il n'avait pas été là lui brûlaient la gorge, l'étouffaient, l'empoisonnaient presque, refusant de sortir, parce qu'il les avait gardés en lui pendant bien trop longtemps et parce qu'il ne savait pas comment faire pour qu'elle accepte de l'écouter.

Il avait failli à sa mission après tout, par trois fois au moins, et si il échouait une quatrième, alors ce serait la fin.

Pour lui, qui serait définitivement changé en bois, et en mourrait très certainement, mais aussi pour les habitants de Storybrooke, qui ne récupéreraient jamais la mémoire, qui ne sauraient plus jamais qui ils étaient réellement. Sans compter Emma qui ne saurait jamais qu'elle avait une famille, juste là, sous ses yeux, qui l'aimait et l'avait perdue pendant vingt-huit longues années.

Et lui, tout ce qu'il voulait…

Tout ce qu'il voulait finalement, c'était que son père le serre dans ses bras et lui dise qu'il était fier de lui.

Mais vu ce qu'il avait fait, ça n'arriverait jamais.)

Oui mais…

Mais Henry avait disparu, depuis maintenant près de trois semaines, et Emma était bien trop occupée à essayer de retrouver son fils pour songer ne serait-ce qu'une minute à écouter un parfait inconnu lui parler de choses absurdes telles que la magie ou les malédictions.

Et encore moins pour le croire.

Henry savait pour la malédiction, avait-il appris peu de temps après son arrivée à Storybrooke, comment il avait compris, ça, Pinocchio n'en avait pas la moindre foutue idée, mais il était au courant, il y croyait et c'était pour ça qu'il avait emmené Emma jusqu'ici, et juste quelques jours ou semaines après, il disparaissait, juste comme ça ?

Ça ne pouvait pas être une coïncidence, il le savait, et il ne savait pas comment exactement, mais Henry était la clef de tout ça.

Maintenant, il n'y avait plus qu'à le retrouver.

En fait, c'était pour ça qu'il était là ce jour-là, juste devant la porte de la boutique de monsieur Gold.

Monsieur Gold.

Vu ce qu'il savait de Rumplestiltskin, il n'était même pas étonné que ce soit ce nom-là que la malédiction ait choisi de lui attribuer.

Ce n'était pas censé arriver, pas aussi vite, il n'était pas supposé se confronter au Ténébreux aussi tôt, ce n'était pas…

Il soupira.

Si Neal avait su dans quelle galère il était, il aurait sûrement ri.

Ou alors il lui aurait mis son poing dans la gueule en apprenant qu'il avait peut-être un fils qu'il n'avait pas pu connaître parce qu'il avait suivi le plan d'August, ou s'il avait su que l'ancienne marionnette n'avait jamais envoyé l'argent des montres à Emma.

Sincère, altruiste et courageux.

Ce n'était définitivement pas lui ça.

Et ça ne l'avait jamais été.

Il savait qu'il devrait un jour se confronter à Rumplestiltskin, c'était dans ses plans, mais vu ce qui était en train d'arriver, il avait décidé de partir sur autre chose.

Inutile de prétendre qu'il était son fils, de toute façon même si ça marchait et qu'il arrivait à s'emparer de la dague et qu'elle fonctionnait, qu'est-ce que ça aurait changé au juste ?

Ce n'était pas avec elle qu'il retrouverait Henry, où qu'il soit, ou qu'il persuaderait Emma de l'existence de la magie.

Alors il allait devoir faire ce qu'il n'avait quasiment pas fait depuis bien des années.

Dire la vérité.

Et les dieux savaient à quel point ça lui coûtait.

Prenant son courage à deux mains, il ouvrit la porte.

§§§§

La boutique était vide.

Vu l'heure, il n'était pas vraiment étonné, c'était presque celle de la fermeture, et il dut mobiliser toute sa volonté pour ne pas s'enfuir en courant lorsque l'antiquaire apparut finalement devant lui.

Il avait fui toute sa vie, encore et encore, il avait fui ses responsabilités, sa mission, Emma, il avait fui son passé et qui il était réellement, il avait fui la vérité, ça tout le reste, pendant bien trop longtemps.

Il ne fuirait pas une nouvelle fois.

Lorsque Rumplestiltskin le vit, August le vit qui le jaugeait, qui l'examinait sous toutes les coutures, comme si il essayait de voir clair en lui, de déterminer qui il était vraiment, et ça ne le surprit pas.

Si le sorcier se souvenait bel et bien de qui il était, et que personne ne pouvait venir en ville excepté ceux qui venaient de la Forêt Enchantée, alors oui sa présence devait l'étonner.

Si Henry n'avait pas été porté disparu, il aurait même été surpris que la mairesse n'ait pas l'air d'avoir enquêté sur lui, vu qu'elle avait d'autres choses à faire.

Notamment chercher son fils disparu.

(Comme Rumplestiltskin d'ailleurs, c'était drôle comme l'histoire se répétait à nouveau des siècles plus tard.)

Pinocchio n'avait pas de souvenirs d'avoir croisé Rumplestiltskin dans la Forêt Enchantée, et il en était sincèrement heureux vu son aspect effrayant de l'époque, aussi, en voyant monsieur Gold, humain et non plus vêtu de cette peau de crocodile, semblant si normal, il se mit presque à douter que ce soit vraiment lui.

Et puis il vit la canne que l'antiquaire avait dans la main droite, il se souvint de ce qu'il savait de lui, et il comprit qu'il ne s'était pas trompé.

« Bonsoir… Est-ce que je peux vous aider ?

Il prit une profonde inspiration.

- Je pense oui. En fait, ajouta-t-il en relevant en partie son pantalon pour lui montrer sa jambe gauche, je pense que vous êtes le seul à pouvoir le faire.

À défaut de lui dire ce qui l'amenait, autant le lui montrer.

Il vit une lueur de curiosité et de surprise, puis de compréhension, apparaître dans les yeux de l'immortel, alors qu'il voyait sa jambe de bois, et le pantin de bois vit presque les rouages tourner dans son esprit, alors qu'il additionnait deux et deux, lui qui savait tout, lui qui voyait l'avenir, il avait dû savoir que quelqu'un d'autre avait fait le voyage dans l'armoire magique.

- Oh, se contenta-t-il de dire. Voilà qui est très intéressant. Pinocchio je présume ?

Il acquiesça, et si il n'avait pas été face à Rumplestiltskin, si ça avait été plutôt son père ou la fée Bleue, il aurait certainement pleuré de joie à cause du simple fait qu'il était en présence de quelqu'un qui se souvenait.

Qui savait la vérité, qui savait comme lui pour la malédiction, et maintenant il avait la certitude qu'il n'était pas fou.

Après vingt-huit ans dans le monde sans magie, il n'était pas retourné dans la Forêt Enchantée, mais c'était tout comme.

Il était rentré à la maison.

- C'est ça… Rumplestiltskin.

Le sorcier hocha la tête, ne semblant guère étonné qu'il connaisse son nom.

- Comme je suppose que vous ne vous êtes pas subitement souvenu de votre identité la semaine dernière, et que vous venez de l'extérieur de Storybrooke, j'en conclus que vous n'avez pas été pris par la malédiction.

- J'ai grandi, ironisa Pinocchio, ça devrait être un indice suffisant.

Monsieur Gold se mit à sourire.

- Effectivement. Où étiez-vous pendant tout ce temps ?

- Pas ici de toute évidence… Je suis arrivé dans le monde sans magie avec Emma, en utilisant l'armoire magique, et au lieu de m'occuper d'elle… j'ai fui.

- Et c'est pour ça que vous vous retransformez en bois, en déduisit le Ténébreux, et August frissonna.

Ça ne l'étonnait pas qu'il l'ait compris aussi vite, vu son degré de connaissances en magie, mais c'était proprement effrayant.

- Je trouve ça presque stupéfiant d'ailleurs, ajouta le père de Baelfire, que même dans le monde sans magie, la magie ait réussi à trouver un chemin jusqu'à vous pour vous infliger cette… piqûre de rappel. Ça signifie peut-être que le monde sans magie n'en est pas tant dépourvu que ça qui sait… Et peut-être que cela prouve que je ne me suis pas trompé, marmonna-t-il avec un air songeur.

- Il faut que la malédiction soit brisée, l'interrompit Pinocchio, je veux rester vivant, je veux retrouver mon père et sauver les habitants de Storybrooke. Et vous, vous voulez retrouver votre fils.

Rumplestiltskin fronça les sourcils, et le regarda avec suspicion.

- Comment est-ce que vous êtes au courant de cela ?

Il ne pouvait de toute évidence pas lui dire qu'il avait vu Neal récemment, pas alors qu'il lui avait promis de ne pas le faire, et qu'il avait déjà brisé suffisamment de promesses durant sa vie pour ne pas avoir envie de briser celle-là aussi.

- La fée bleue m'a parlé de lui et de votre histoire avant de m'envoyer dans ce monde, ça fait partie des choses qu'elle m'a dites pour m'aider à me préparer.

Ce n'était même pas un mensonge.

Le visage de Rumplestiltskin s'assombrit aussitôt.

- La fée Bleue… marmonna-t-il avec une haine très perceptible dans la voix. Je vois… J'approuve le fait de briser la malédiction, il est vrai, seulement…

- Seulement Henry a disparu et Emma ne croit pas en la magie et elle ne risque pas de briser la malédiction si elle ne pense pas devoir le faire, ou même si elle ne sait pas comment le faire.

- Ce ne serait pas arrivé si vous aviez fait ce que vous deviez faire, lui dit Rumplestiltskin.

August encaissa la pique sans broncher.

- Et nous ne serions pas dans cette situation si vous n'aviez pas abandonné votre fils, répliqua-t-il avec un ton acerbe.

Un point partout.

- Est-ce que vous savez où est Henry ? Demanda alors Pinocchio au sorcier.

- J'ai… des soupçons. Je pense qu'il est dans la Forêt Enchantée, et qu'un portail s'est ouvert à Storybrooke.

Les yeux d'August s'écarquillèrent de surprise.

- Attendez… Quoi ?

- La malédiction est en train de s'affaiblir, il est possible que la magie se soit réveillée, notamment dans la mine où Henry s'est rendue et qui s'est effondrée… c'est la seule explication que j'ai. J'ai fait des recherches, je cherche où trouver de la magie ici, pour faire croire Emma Swan en la malédiction, mais pour l'instant, je n'ai pas grand-chose, et Regina non plus.

- Comment ça ?

- Hé bien… Regina aime son fils, et si c'est le seul moyen de le retrouver, alors elle nous aidera à briser la malédiction. »

Pinocchio eut du mal à cacher son incrédulité.

Alors comme ça, il allait devoir s'allier avec la femme qui l'avait arraché à son père, à son monde et avait plongé des milliers de personnes dans la misère la plus totale ?

Merveilleux…

A suivre…