Entente forcée.
Titre du 13/07/2021 : Entente forcée
Gémeaux : Regina (OUAT)
R - Rumplestiltskin (OUAT)
CRÉATURE 66 : Le Ténébreux
Prénom 49 : Emma
Défis de S & V n°54 - Placer le mot "Dragon"
Quatre aspects de… Sweeney Todd (Sweeney Todd) Vengeance : écrire sur Regina ou sur un personnage prêt à tout pour assouvir sa vengeance
44) 50 nuances de OUAT
8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, S & V, quatre aspects, 50 nuances)
La boutique de monsieur Gold était fermée ce jour-là.
Ce n'était pas quelque chose d'extraordinaire, après tout, même lui s'arrêtait parfois de travailler, mais c'était assez rare pour être souligné, et surtout, ce n'était pas vraiment une coïncidence.
Depuis désormais près d'un mois, Henry Mills avait disparu, et à moins qu'il n'ait trouvé quelque part à Storybrooke ou hors de la ville un endroit où se cacher, soit il était mort, soit il était dans la Forêt Enchantée… où il était peut-être également mort.
(Oui c'était une pensée très réconfortante pour eux…)
Aussi, ce dimanche-là, un groupe plutôt étrange et hétéroclite s'était réuni dans la boutique de l'antiquaire afin d'y discuter de ce qu'ils pouvaient faire pour le retrouver, faire en sorte qu'Emma croit en la magie, brise la malédiction, ce genre de choses…
Rumplestiltskin, Regina Mills, Jefferson, Graham Humbert et August Booth.
Le fait qu'il y règne un silence totalement glacial n'était donc absolument pas surprenant.
« Bien, fit Rumplestiltskin, essayant de faire disparaître la gêne ambiante, puisque nous sommes tous là…
- Vous êtes le nouveau venu en ville, n'est-ce pas ? L'interrompit Regina, s'adressant à August.
Il y avait un air suspicieux sur son visage, comme si elle essayait de déterminer qui il pouvait être en réalité.
Puisqu'il était là, il ne pouvait venir que de la Forêt Enchantée, ce qui confirmait ses soupçons à son sujet, soupçons qu'elle aurait pu essayer de prouver si il n'y avait pas eu la disparition de son fils.
- C'est ça, lui répondit-il, n'ayant aucune raison de se cacher ou de dissimuler sa véritable identité (et il n'aurait de toute façon eu aucune crédibilité si il l'avait fait), je suis August Booth. Enfin, ce n'est pas totalement vrai…
Quand il leur montra ce qu'était devenue sa jambe gauche, ils eurent tous, hormis Rumplestiltskin, un mouvement de recul, et leurs yeux s'écarquillèrent de surprise.
Avant, il aurait refusé de montrer à qui que ce soit (hormis les médecins qui de toute façon n'avaient rien vu, ou le dragon, mais il n'avait pas pu avoir son remède à la fin) ce qu'il lui était arrivé, parce que c'était une preuve de ses erreurs, de sa faiblesse, de sa lâcheté et de son châtiment.
Maintenant, c'était avant tout une preuve de plus qu'ils manquaient de temps.
- Oh… Murmura-t-elle, les yeux toujours écarquillés de surprise, cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas eu de preuves de l'existence de la magie après tout. Je vois… A part si vous êtes Long John Silver, et j'en doute, je suppose que vous êtes Pinocchio.
Maintenant qu'elle y pensait, ça faisait totalement sens, le fils de Geppetto n'était pas à Storybrooke après tout, et si elle ne s'en était pas souciée à l'époque parce que ça lui semblait sans importance, elle comprenait désormais à quel point elle avait eu tort à ce sujet.
Ça ne comptait plus maintenant, parce que, aussi absurde que cela pouvait sembler, ils étaient alliés présentement, bien malgré eux, mais ils l'étaient tout de même.
Dans d'autres circonstances, elle aurait essayé de le chasser de la ville, même sans savoir avec certitude qu'il ne venait pas du monde sans magie, mais ça…
Ce n'était plus elle, ou du moins, elle avait envie de le croire, et puis, ce n'était pas vraiment comme si elle avait réellement le choix de toute façon.
Ils devaient travailler ensemble si ils espéraient pouvoir réussir à retrouver Henry avant…
Avant qu'il ne soit trop tard.
Enfin, si ce n'était pas déjà le cas.
(Non, elle ne devait pas penser à cette éventualité, pas maintenant, pas tout de suite, voire jamais si elle avait suffisamment de chance.)
- C'est bien moi. Et j'aimerais bien pouvoir vous dire à quel point je vous déteste pour tout ce que vous avez fait, mais apparemment on a plus urgent à traiter, dit-il avec une certaine acidité qui était plus que prévisible.
Si Regina avait été quelqu'un d'autre, sans doute aurait-elle tremblé face aux trois regards noirs qui étaient posés sur elle, entre celui qu'elle avait arraché à son père, celui à qui elle avait enlevé la fille, et celui qui avait vécu sans cœur pendant vingt-huit ans…
Mais elle était Regina Mills, et elle n'avait peur de personne, alors elle soutint ces regards sans broncher.
- Je suis désolée, avoua-t-elle. Je suis sincèrement désolée, même si je sais que ça ne change rien.
- Effectivement, approuva Pinocchio, la haine toujours présente dans ses yeux, mais… Le fait est que je ne m'attendais pas à ça, et encore moins à des excuses quand je suis arrivé ici. J'espère juste que vous ne changerez pas d'avis une fois que la magie sera revenue.
- Je veux juste retrouver mon fils. C'est tout.
Il la regarda comme si il avait du mal à y croire, avant de hocher la tête, signe que la discussion était close.
- Aussi incroyable que cela puisse paraître, dit alors Rumplestiltskin, nous sommes dans le même camp.
- Oui, ironisa Regina, ça doit te changer, toi qui en change tous les quatre matins.
Ce n'était pas vraiment vrai et elle le savait, mais elle avait besoin de faire quelque chose, de dire quelque chose, pour avoir l'illusion qu'elle avait encore le contrôle et que rien n'avait changé, que tout était comme avant alors que ce n'était pas le cas.
Un sourire carnassier (il était le crocodile, la Bête après tout, n'est-ce pas ?) apparut sur son visage.
- Sauf que très chère, je n'ai toujours été que dans un seul camp… le mien. Enfin, ce n'est pas vraiment le cas en ce moment. Pour l'instant.
La menace était très claire, une fois toute cette situation réglée, ce serait chacun pour soi.
Elle n'était pas vraiment surprise.
- Peu importe, fit Graham, notre but, c'est bien de retrouver Henry et d'amener la magie à Storybrooke, puis de briser la malédiction.
August faillit éclater d'un rire sans joie.
Ça, ça allait beaucoup plaire à Neal, si jamais il venait un jour à Storybrooke, songea-t-il avec ironie.
Rumplestiltskin acquiesça.
- Effectivement, dit-il. A priori, le seul moyen d'arriver à retrouver Henry, c'est en nous servant de la magie, sauf que…
- Sauf que de la magie, nous n'en avons pas, compléta Regina en soupirant. Ou du moins pas assez.
- Et donc, fit August, il faut que Emma se batte contre… contre un dragon. Contre Maléfique en personne. Alors qu'elle ne croit pas en la magie. À quel degré d'improbable et d'impossible on est arrivés exactement ?
- Très élevé je pense, soupira la méchante reine.
- À part si vous avez d'autres idées, lança le Ténébreux.
- Mes chapeaux ne fonctionnent toujours pas, dit Jefferson, intervenant pour la première fois, et laissant momentanément de côté ses regards haineux dirigés contre Regina. Je ne peux pas ouvrir de portail, je ne peux pas recréer cette magie. J'ai essayé pourtant, fit-il avec dans le regard une lueur mêlée de folie, de tristesse et de désespoir.
Regina songea alors au fait qu'elle l'avait condamné à rester coincé au Pays des merveilles pendant des années, et qu'elle ne s'était jamais demandée ce qu'il avait bien pu y vivre là-bas.
Elle aurait dû.
Et elle aurait aimé s'excuser à nouveau, mais elle avait le sentiment que cela ne servirait à rien, la meilleure manière pour essayer de se faire pardonner, c'était de faire en sorte que Grace se souvienne de son père.
Et elle le ferait, elle ferait tout pour y arriver.
- J'ai une bague, dit-elle, qui est imprégnée de magie, mais… Je doute que ce soit suffisant.
- Si on arrive à combiner ça à une autre source de magie, peut-être, la contra le sorcier.
- Tu penses à quoi ?
- La mine. Si c'est bien de cet endroit que tout est parti, peut-être qu'il reste encore quelques traces là-bas, peut-être qu'on peut ouvrir un autre portail.
- Ça fait beaucoup de peut-être, ironisa August.
- Je suis navré, mais je n'ai pas mieux.
- Moi j'ai ce qui est en train de m'arriver, dit le pantin de bois, mais je doute que Emma soit prête à y croire.
- Et moi je ne tiens pas plus que ça à me faire ré-arracher le cœur, lança Graham, je préférerais une autre manière de lui montrer que la magie existe.
Regina ne lui parla pas de ses autres cœurs, ceux qui étaient encore dans son caveau, même si elle se doutait qu'avec ses souvenirs retrouvés, il devait déjà être au courant de ce détail.
- Ça pourrait marcher, reconnut-elle. »
Elle avait envie d'y croire, parce que ces derniers temps, l'espoir était une denrée plutôt rare pour elle.
Ils avaient peut-être un moyen d'aller là où était son fils.
Ça lui suffisait amplement comme garantie.
§§§§
« Je voudrais vous parler.
Cela faisait des années que Rumplestiltskin n'avait pas croisé Jefferson.
Et par années, il voulait même dire avant les vingt-huit années de la malédiction, puisque avant de disparaître, piégé au Pays des merveilles, il avait cessé de travailler avec lui après la naissance de sa fille et la mort de sa femme.
- Je suis navré pour Grace, je sais ce que ça fait d'être séparé de son enfant.
Il était sincère en plus, il appréciait véritablement Jefferson, qui était sans doute l'un des rares amis qu'il avait jamais eus.
Le chapelier hocha la tête.
- Merci. Mais je ne suis pas là pour parler de ça.
Il y avait réfléchi plusieurs fois depuis que Regina était venue le voir.
Même si la reine tenait à se faire pardonner pour ses crimes, et qu'elle semblait vraiment sincère à ce sujet, Jefferson ne supportait pas l'idée qu'elle puisse s'en tirer à si bon compte, comme ça, comme si elle n'avait rien fait, comme si rien ne s'était passé.
Ça n'arriverait sans doute pas, surtout quand les autres se réveilleraient, mais…
Mais il voulait s'assurer que le Ténébreux, le sorcier le plus puissant existant dans leur monde, soit au courant de ce qu'elle avait fait, et ait une raison de plus de vouloir se venger d'elle.
L'immortel fronça les sourcils.
- Comment ça ? Est-ce que ça a à voir avec la malédiction ou la magie ?
- Non.
- Alors de quoi est-ce que…
- Je sais où est Belle, le coupa-t-il sans le laisser finir sa phrase.
Rumplestiltskin se figea sur place, les yeux écarquillés de surprise, sous le choc.
- Quoi ? Est-ce que… est-ce que c'est une mauvaise blague ? Belle est… Elle est morte !
- Elle ne l'est pas, le contredit le chapelier fou. Regina la garde prisonnière, ici, je ne serais pas surpris qu'elle l'ait capturée avant que la malédiction ne soit lancée.
Monsieur Gold fronça les sourcils, toujours pas convaincu.
- Comment êtes-vous au courant de ça ?
Jefferson soupira.
- Il y a plusieurs années… Je ne sais pas exactement quand, la temporalité sous la malédiction, et les souvenirs sont des choses plutôt difficiles à garder organisés sans s'y perdre, sans savoir ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, ce qui appartient à cette vie et ce qui vient de l'autre, mais… Je me souviens de ça.
- De quoi ? S'impatienta Rumplestiltskin, sentant l'énervement progressivement monter en lui.
- De mon séjour en hôpital psychiatrique, lui rétorqua Jefferson avec un ton sec. Je… c'était au tout début, à l'époque où j'étais assez bête pour croire que je pouvais changer les choses, que j'avais la possibilité de faire une différence, que si je parlais de la malédiction, les gens me croiraient…
Il avait les larmes aux yeux.
- Et ça ne s'est pas vraiment passé comme prévu.
- Non, en effet, loin de là… Je ne sais pas combien de temps j'y suis resté, plusieurs semaines, mois ou années, mais j'ai fini par la voir. Belle. Elle est ici, et elle est vivante.
L'horreur apparut dans les yeux du Ténébreux.
- Attendez… Vous voulez dire que Regina garde Belle dans un hôpital psychiatrique depuis le début de la malédiction ?
Jefferson acquiesça.
Rumplestiltskin sentit la nausée l'envahir.
Elle était là, si proche, et en même temps si loin, et lui, il n'avait absolument rien vu.
- Pourquoi me le dire ?
- Parce que je hais Regina et que je veux qu'elle souffre, et je ne peux clairement pas m'en prendre à elle directement. Pour forger une alliance avec vous, et avoir votre protection si jamais les choses tournent mal. Je veux retrouver ma fille, et je ne fais pas confiance à Regina.
Rumplestiltskin sourit.
- Je comprends. Je… Si c'est la vérité. Merci.
Jefferson lui offrit un faible sourire.
- Je vous en prie. »
Lorsque le chapelier fou quitta la boutique, Rumplestiltskin prit une profonde inspiration.
Il avait deux mots à dire à la méchante reine lui.
A suivre…
