Notre histoire.
Titre du 12/07/2021 : Notre histoire
Poisson : Neal Cassidy / Baelfire (OUAT)
N : Neal Cassidy
Préjugé 21 : Les hommes ne pleurent pas
Prénom 41 : Neal
Quatre aspects de... Ahn Jiwon (BJ Alex) : Masque : Écrire sur un personnage qui porte un masque ou écrire sur un personnage qui dissimule sa véritable identité.
44) 50 nuances de OUAT
7 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, cassons les préjugés, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)
« Et vous alors ? Finit par lui demander Henry quelques minutes plus tard, sans doute pour essayer de le faire penser à autre chose qu'à sa douleur, et il pleurait maintenant, alors il n'avait de toute évidence pas su cacher sa souffrance aussi bien qu'il l'aurait cru.
Neal s'essuya les yeux, essayant d'empêcher sa voix de trembler le plus possible alors qu'il reprenait la parole.
- Comment ça moi ?
- Comment vous êtes… enfin, c'est quoi votre histoire ? Comment vous avez fait pour voyager d'un monde à l'autre, pour passer d'ici au monde sans magie ? Puis, Henry fronça les sourcils. Vous avez le bon âge.
Baelfire haussa un sourcil surpris.
- Comment ça le bon âge ?
- Hé bien vous avez l'air d'avoir quelques années de plus que ma mère et donc vous aviez sans doute l'âge requis quand la malédiction a été lancée. D'après le livre de contes, il y avait un petit garçon avec elle, qui a fait le voyage par le biais de l'armoire magique lui aussi. Est-ce que vous êtes Pinocchio ?
Neal faillit éclater de rire.
- Non, je ne suis pas Pinocchio.
- Qui êtes-vous alors ?
Je suis un ancien enfant perdu, je suis le fils du Ténébreux, et au fait il y a dix ans et des poussières, j'ai abandonné ta mère et je l'ai envoyée en prison, ce qui fait que je ne vaux pas mieux que tous ceux qui m'ont laissé tomber au cours de ma vie, et je suis tellement, tellement désolé Henry si tu savais.
(Si il avait su toute la vérité, il se serait senti encore plus désolé.)
Non, ce n'était définitivement pas une bonne chose à dire, et il y avait mieux comme entrée en matière.
- Je ne suis pas dans le livre, se contenta-t-il d'affirmer, ce qui était de toute façon la vérité. Je suis juste… Écoute Henry, je sais que tout ça, pour toi, c'est nouveau, la magie, la Forêt Enchantée, et ça a l'air merveilleux, mais pour moi… Je ne voulais pas revenir ici, et mon passé est une chose dont je n'aime pas parler, et cet endroit… réveille des souvenirs un peu trop douloureux en moi. Et de toute façon, plaisanta-t-il, ce n'est pas comme si j'étais Robin des bois ou le prince Philippe, je ne suis pas vraiment important.
Ça aussi c'était vrai de son point de vue, et il passa sous silence le fait que selon toute vraisemblance, c'était pour lui que la malédiction avait été lancée, vu l'insistance qu'avait montré Rumplestiltskin dans le livre à pousser la méchante reine tout droit dans cette direction sans jamais expliquer pourquoi.
- Mais alors… si vous n'êtes pas venu en même temps que la malédiction, comment avez-vous fait le voyage au juste ? Les haricots magiques ont complètement disparu, et c'est l'un des seuls moyens qui existe pour voyager dans le monde sans magie.
- J'en ai utilisé un, lui confia-t-il, il y a longtemps, très longtemps, bien avant ta naissance.
- Vous n'êtes pas vieux pourtant.
Neal ne put s'empêcher de sourire.
- Henry, ne te fie pas aux apparences… J'ai beau avoir une trentaine d'années à première vue… en réalité, j'en ai près de deux cents.
Les yeux du jeune garçon s'écarquillèrent de surprise.
- Deux cents ans ? Mais comment… Alors vous êtes immortel, comme Rumplestiltskin ?
En entendant ce nom être prononcé, Neal sentit sa poitrine le serrer et il grimaça avant de se forcer à sourire à nouveau.
- Non, pas du tout. Je suis juste passé par le Pays Imaginaire. Là-bas, le temps ne passe pas.
Les yeux de Henry continuaient de briller, et il avait l'impression d'être face à Wendy, autrefois, quand il lui parlait de la Forêt Enchantée, il avait la même joie de vivre et la même curiosité qu'elle avant que…
Avant que l'ombre ne l'emporte et ne réduise toute son existence en miettes.
Son sourire s'effaça.
- Autrement, Henry, dit-il, essayant encore une fois de détourner la conversation, tu as de la famille en dehors de tes mères ?
Son sang se glaça temporairement dans ses veines alors qu'il réalisait que Cora, la grand-mère adoptive du petit garçon, se trouvait dans le même monde que lui désormais, avant d'essayer de chasser cette pensée de son esprit.
Ce n'était pas comme si la souveraine était au courant de ce détail de toute façon.
- J'ai mes grands-parents, mais ils ne se souviennent pas de qui ils sont, et ma mère adoptive les a séparés… ils ne savent même pas que je suis leur petit-fils, qu'Emma est leur fille, et c'est de sa faute, dit-il avec amertume.
- Et ton père ? Ne put s'empêcher de lui demander Neal avec curiosité.
Il ne savait pas quel âge avait Henry, mais à part si Emma lui avait dissimulé l'existence de cet enfant à l'époque où ils sortaient ensemble, alors il avait dû naître après leur relation, après sa trahison.
Et si ça signifiait qu'elle avait refait sa vie avec quelqu'un d'autre après son séjour en prison, alors il était heureux pour elle, vraiment, mais le fait que Henry ait été adopté voulait sûrement dire qu'elle l'avait abandonné, non ?
Donc cet enfant n'avait pas dû être prévu, quelque qu'ait été celui avec qui elle l'avait eu, et il se demanda dans quelles circonstances Henry avait bien pu être conçu.
Henry haussa les épaules.
- J'en ai pas. Il est mort, ma mère m'a dit qu'il était pompier. »
Et à cet instant précis, le monde bascula.
Alors que Henry lui racontait le mensonge que lui avait dit Emma, Neal ne put empêcher un profond malaise de l'envahir, parce que rien ne collait, parce que Emma n'avait jamais été serveuse, en tout cas pas à l'époque où il l'avait connue, et si elle avait accouché en prison comme le disait Henry, alors…
Comment aurait-elle bien pu vivre cette relation avant de se retrouver en prison, alors même qu'à l'époque elle…
Minute…
Est-ce que…
Est-ce que c'était bien ce qu'il croyait ?
- Henry… Quel âge tu as ?
- J'ai eu dix ans le quinze août. Pourquoi ?
- Pour rien, mentit-il en esquissant un sourire crispé, avant de poser d'autres questions sur la malédiction à l'enfant, qui s'empressa d'y répondre avec son enthousiasme habituel. »
Tandis que son propre esprit n'écoutait rien et carburait à plus de mille à l'heure, menaçant de se fissurer à tout moment.
Le quinze août…
Henry avait dix ans et était né le quinze août 2001…
Ça ne…
Ça ne pouvait pas être une coïncidence, les dates collaient trop bien, et il…
Il l'avait laissée tomber en novembre, c'est bien ça ?
Et Henry était né mi-août…
Soit plus ou moins neuf mois plus tard.
Il…
Oh Seigneur Dieu.
Est-ce que Henry était son fils ?
Peut-être n'était-ce pas le cas, peut-être était-elle tombée enceinte en prison, et tant qu'Emma ne le lui confirmerait pas il n'aurait que des peut-être et pas de certitude, mais si c'était le cas, oh si c'était le cas…
Oh…
Oh, oh, oh…
Si Henry était son fils, qu'il était bien son père, alors est-ce que ça voulait dire…
Est-ce qu'il avait envoyé Emma en prison alors qu'elle était enceinte ?
Si c'était bien le cas, alors c'était sûr, jamais il ne se le pardonnerait, il ne se pardonnait déjà pas sa trahison, mais ça, ça, c'était…
C'était bien pire, parce que ça voulait dire que…
Est-ce que August savait ?
Sans doute que non, ça ne se voyait pas à l'époque, aucun d'eux ne l'avait su, mais ça ne changeait rien à ce qu'il avait fait, il…
Il avait envoyé la femme qu'il aimait en prison alors qu'elle était enceinte, et si il avait jamais eu durant ces dix dernières années le moindre minuscule espoir qu'un jour la blonde lui pardonne, celui-ci venait tout juste de définitivement partir en fumée.
Et puis, une autre pensée le traversa de part en part.
Elle aurait dû recevoir l'argent des montres, et ça aurait dû être suffisant, non ?
Ou peut-être que ça ne l'était pas, peut-être que ça l'était mais qu'elle ne voulait pas être mère, qu'elle n'était pas prête à l'être, qu'elle ne voulait pas garder un enfant qui lui rappellerait beaucoup trop celui qui lui avait brisé le cœur.
Peut-être importe ses raisons, c'était son choix, et il n'avait rien à dire à ce sujet, particulièrement après ce qu'il lui avait fait.
(Mais Henry lui avait dit qu'après sa sortie de prison, elle n'avait rien, personne à ses côtés, alors ça voulait dire que August n'avait pas tenu deux des trois promesses qu'il lui avait fait et bon sang pourquoi n'était-il même pas surpris ?)
Il essaya de continuer la conversation, alors même que son esprit hurlait encore et encore, et bon sang, il avait un fils, un fils, et il l'avait abandonné, il avait probablement un fils, et il ne le savait même pas jusqu'à maintenant, il était père et il…
Il avait fait exactement ce que son père avait fait, même sans le savoir, il avait fui, sans un regard en arrière, sans se retourner, alors qu'il s'était juré de ne jamais se comporter comme lui.
Et le gamin en question ne savait même pas qui il était.
Tant mieux sans doute, il l'aurait haï si il avait su.
Ça changeait absolument tout en fait.
Avant, il voulait juste rentrer chez lui, à New York, rester loin de son père, loin d'Emma, mais maintenant…
Maintenant, son monde s'était complètement renversé.
Maintenant il voulait savoir si son intuition était bonne ou non, il voulait qu'Emma lui dise si il était le père de Henry ou non, il voulait…
Si Henry était vraiment son fils, alors il voulait être son père, il voulait rattraper ses erreurs, le temps perdu qui ne reviendrait pas, il voulait…
Il voulait tellement de choses qu'il ne pouvait pas avoir.
Lui qui était seul depuis près de dix ans, il voulait avoir à nouveau une famille, une maison.
On est jamais aussi bien que chez soi…
Jamais les mots qu'il avait autrefois dits à Emma n'avaient semblé si véridiques.
Il voulait qu'Emma lui pardonne, même si plus rien ne serait jamais comme avant entre eux, il voulait lui dire pourquoi il l'avait abandonnée, parce qu'elle avait droit à la vérité, toute la vérité.
Mais.
Tout ça, ça impliquait d'aller à Storybrooke, et de se confronter à son passé.
À son père…
Son père qu'il tentait de fuir par tous les moyens depuis dix ans, merde, c'était en partie pour ça qu'il avait abandonné Emma, et ça voudrait dire quoi, que ce qu'il avait fait n'avait servi absolument à rien du tout, qu'il l'avait trahie en vain ?
Qu'il avait retardé de dix ans l'inévitable alors qu'ils auraient pu briser la malédiction beaucoup plus tôt ?
(Qu'on ne vienne pas lui parler de destin.
Le destin avait brisé leurs vies, et les brisait encore.
Pour ce qu'il en savait, le destin pouvait aller se faire foutre.)
Oh, ça lui permettrait aussi de mettre son poing dans la gueule de Pinocchio, mais il n'était pas vraiment sûr que ça puisse compenser tout le reste.
Il prit une profonde inspiration et regarda Henry, qui lui faisait désormais part de ses hypothèses sur qui était réellement qui à Storybrooke, et il essaya de sourire.
Il voyait bien Emma en lui, évidemment, c'était sa mère, mais alors qu'il l'observait, il essaya de repérer des traits en commun avec lui, et est-ce qu'il voyait réellement des ressemblances ou bien est-ce qu'il ne voyait que ce qu'il voulait voir parce qu'il avait envie d'y croire ?
Difficile de trancher cette question.
En revanche, il prit rapidement sa décision.
Que Henry soit son fils ou non, il allait sûrement devoir le côtoyer dans le futur, et à lui aussi il devait la vérité, au même titre qu'il la devait à Emma.
La véritable question maintenant, c'était de savoir si oui ou non il serait suffisamment courageux pour réussir à la lui avouer.
Et il n'était pas vraiment pressé de trouver la réponse à cette question à vrai dire.
A suivre…
