L' heure des retrouvailles.

Titre du 15/06/2022 : L' heure des retrouvailles

Poisson : Neal Cassidy / Baelfire (OUAT)

N : Neal Cassidy

CRÉATURE 66 : Le Ténébreux

Prénom 41 : Neal

Quatre aspects de… fandoms (partie 2) : Seven Deadly Sins : Écrire sur l'un des sept péchés capitaux ou écrire un texte à l'époque du Moyen-Âge

39. Ce qui est fait est fait et aucune magie ne peut le défaire.

44) 50 nuances de OUAT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 200 citations, 50 nuances)

C'était comme si le temps s'était arrêté.

Comme avant, comme durant la malédiction, avant que Emma n'arrive enfin et ne chamboule tout, ils étaient là, tous les deux, enfin réunis, ensemble, après toutes ces années, et c'était comme si le reste du monde n'existait plus, qu'il n'y avait plus que eux deux désormais.

C'était juste parfait.

C'était ce qui aurait toujours dû être et ce qui aurait pu être si Regina et sa malédiction ne s'étaient pas interposés entre eux.

Même si, songea Rumplestiltskin, c'était lui qui avait fait de Regina ce qu'elle était désormais, et c'était lui également qui l'avait poussée à lancer le Sort Noir.

C'était lui le responsable de cette situation, au moins autant que la méchante reine.

C'était sans doute pour cela, et parce que la mairesse avait accepté de libérer la princesse, qu'il n'était pas autant en colère qu'il aurait sans doute dû l'être.

Maintenant tout ça n'avait plus vraiment d'importance.

Elle était là, à nouveau dans ses bras, elle se souvenait de lui.

Et il était hors de question qu'il la laisse à nouveau partir, qu'il la perde encore une fois.

Plus jamais.

§§§§

Ils n'étaient pas seuls.

Belle ne s'en rendit compte que quelques minutes plus tard, une fois son étreinte avec Rumplestiltskin enfin terminée quand elle se retourna pour examiner la boutique dans laquelle elle n'était venue que deux ou trois fois auparavant (maintenant qu'elle savait qu'il était le Ténébreux, l'endroit avait pour elle une toute autre signification désormais), et elle se figea.

Il y avait un homme dans la pièce avec eux, un homme qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait jamais vu à Storybrooke.

La voix du sorcier la tira de ses pensées.

« Belle, dit-il d'une voix émue qu'elle ne lui connaissait que peu, je te présente mon fils… Baelfire. Qui se fait appeler Neal désormais depuis qu'il vit dans ce monde.

Les yeux de Belle s'écarquillèrent de surprise.

- Ton… ton fils ? Tu l'as retrouvé ? Comment ? Et comment se fait-il que tu y sois parvenu aussi vite ?

La malédiction était brisée depuis à peine moins d'une heure, et la magie n'était pas vraiment revenue depuis plus longtemps que ça, et Rumplestiltskin avait beau être un magicien, il n'était pas encore capable de faire des miracles.

Ce fut Neal qui lui apporta la réponse.

- Parce que c'est moi qui l'ai retrouvé. Par accident d'ailleurs. Je me suis retrouvé dans la Forêt Enchantée après être tombé dans un portail. Encore, ironisa-t-il avec un sourire mi-amusé mi-dépité. J'étais là quand le portail a été ouvert, j'étais avec Henry.

Il préféra ne pas préciser que Henry était son fils également, la jeune femme avait déjà pas mal de choses à assimiler, autant ne pas lui en rajouter encore plus.

Belle sourit.

- Oh. Je vois. Hé bien… c'est une chance dans ce cas-là. Je suis heureuse de vous rencontrer enfin, mon père m'a tellement parlé de vous.

- Hé bien je ne connaissais littéralement pas votre existence il y a encore une heure, fit Neal avec amusement, faisant sourire son père et la princesse, mais je suis heureuse de vous rencontrer Belle.

Et il était sincère, il était heureux d'avoir pu assister à ces retrouvailles, de voir que son père n'avait pas eu à rester totalement seul durant ces deux cents dernières années.

Et en parlant de retrouvailles…

Son visage s'assombrit.

- Je vais vous laisser, dit-il, je suis sûr que vous avez beaucoup de choses à vous dire, et je dois trouver quelqu'un.

- Vous allez rester à Storybrooke, n'est-ce pas ? Lui demanda Belle avec inquiétude. Il a mis tellement de temps à essayer de vous retrouver.

Neal prit une profonde inspiration.

Avant, des semaines plus tôt, lorsqu'il ignorait encore qu'il avait un fils, il aurait sans doute dit non.

Il ne serait pas demandé si son père valait encore la peine qu'il se batte pour lui, aurait probablement décidé par avance que ce n'était pas le cas, ça faisait tellement de temps qu'il vivait dans le monde sans magie loin de lui après tout.

Mais…

Mais il était passé par la Forêt Enchantée, il avait rencontré Henry, et tout avait changé.

Et surtout, il avait revu son père, il avait constaté qu'il n'avait jamais cessé de le rechercher, et il avait réalisé qu'en réalité, il lui manquait bien plus qu'il ne l'aurait cru.

Et maintenant peut-être…

Peut-être que ça valait le coup qu'il se batte pour cette famille qui n'existait pas encore vraiment.

Il avait son père après tout, et son fils, et Emma aussi, même si elle le détestait encore, et maintenant il avait aussi Belle.

Peut-être qu'il pouvait rester, construire une nouvelle vie à Storybrooke (plus rien ne le retenait vraiment à New York de toute façon), avoir quelque chose qu'il n'avait jamais réellement eu.

Peut-être qu'il avait le droit de ne plus être seul.

Il sourit et hocha la tête.

- Oui Belle, je vais rester. »

Ce ne fut que là qu'il vit le soulagement apparaître sur le visage de son père, comme si il n'était pas complètement sûr de la réponse de son fils et il se dit que effectivement, son père avait bien changé si il était prêt à lui laisser le choix, à le laisser partir si c'était ce qu'il voulait.

Autrefois, ça n'avait pas été le cas (oui il avait eu raison alors, mais Neal aurait juste voulu qu'il lui laisse le choix) quand il avait failli partir avec Peter Pan, et si il était d'accord pour le laisser faire ses propres choix sans vouloir les lui dicter, alors oui, ça ne faisait que renforcer ce qu'il pensait.

Peut-être qu'ils avaient réellement une chance de tout arranger en fin de compte.

§§§§

C'était comme si son cerveau était sur le point d'exploser.

Rien d'étonnant à cela, la malédiction venait à peine d'être brisée, et elle…

Elle ne savait plus qui elle était.

Est-ce qu'elle était Paige, ou bien…

Est-ce qu'elle était réellement celle dont elle commençait à peine à se souvenir, était-elle réellement…

Est-ce que son nom était Grace ?

Grace, la fille de Jefferson, et…

Oh.

Oh.

Et, alors que tout dans sa tête se remettait en place et que son esprit confus traitait toutes ces nouvelles informations, cette identité qui reprenait enfin sa place légitime dans son crâne après avoir été oubliée pendant si longtemps, elle sut.

Alors c'était vrai.

Henry, ce qu'il lui avait raconté au sujet de la malédiction, qu'ils étaient des personnages de contes de fée, tout ça, c'était…

Il avait raison depuis le début.

Et son père, il, il…

Il était forcément là.

Pas vrai ?

Elle ne pouvait pas avoir passé vingt-huit ans séparée de lui pour qu'au final, une fois la malédiction brisée, ils ne se retrouvent même pas.

Il le lui avait promis autrefois.

Il lui avait promis de revenir.

Et pourtant…

Il n'était pas là.

Alors dans ce cas-là, elle le ferait elle-même, elle remplirait sa promesse.

Elle le retrouverait.

Elle s'en faisait la promesse.

§§§§

Il avait un fils.

Ce fut la première chose dont Geppetto se souvint alors qu'il se rappelait de qui il était vraiment.

Pinocchio.

Un fils qui avait dû grandir sans lui, dans un autre monde, et chargé d'une mission qu'un adulte aurait déjà eu bien du mal à remplir, et il ne put empêcher la culpabilité de l'envahir à nouveau, comme autrefois, comme lorsqu'il avait placé l'enfant dans l'armoire magique et ainsi empêché Blanche-Neige ou David d'accompagner Emma dans le monde sans magie.

Comment les choses auraient-elles pu être si il avait agi différemment ?

Mais non, pensa-t-il en secouant la tête, il avait fait un choix autrefois, peut-être n'était-ce pas le bon mais c'était le seul qui lui semblait possible à l'époque, et si il avait des regrets, c'était qu'ils ne soient pas parvenus à empêcher le Sort Noir d'être lancé.

Il avait fait un choix égoïste, vingt-huit ans plus tôt, et si c'était à refaire, il le ferait à nouveau, il avait seulement fait la même chose que les souverains du royaume.

Il avait juste voulu protéger son enfant.

Son petit garçon qui devait avoir grandi maintenant, et qui avait sans doute tellement changé, et où était-il maintenant ?

Était-il avec Emma, avec la Sauveuse, l'avait-il ramenée à la maison ?

Oh comme il l'espérait, il l'espérait tellement fort.

Il voulait juste retrouver son fils.

§§§§

Tout s'était enchaîné tellement vite.

Un instant, Emma les appelait pour les prévenir qu'elle avait enfin retrouvé Henry, et à peine une heure après, et peut-être moins, ils…

Ils s'étaient enfin souvenus de qui ils étaient.

Blanche-Neige et le prince Charmant.

Après vingt-huit ans de séparation, enfin, ils avaient fini par se retrouver, et Emma…

Ils avaient réussi à retrouver Emma, leur fille.

Et Henry était leur petit-fils.

Ça faisait beaucoup de choses à assimiler en une journée quant même.

Au moins ils savaient une seule chose.

Ils devaient absolument voir leur fille.

§§§§

Le mot bordel n'aurait sans doute pas été suffisant pour définir correctement l'agitation qui était en train de régner en ville, et ça, Graham en avait parfaitement conscience.

D'abord il y avait eu le retour de la magie, la fumée violette, les habitants qu'il avait dû rassurer et qui ne comprenaient absolument rien à ce qu'il se passait, et puis, enfin…

Le délivrance.

La fin de la malédiction.

Le retour des souvenirs et de la vérité, pour absolument tout le monde, et les retrouvailles entre ceux qui avaient été séparés pendant vingt-huit terribles longues années.

Graham devait l'admettre, il était ému de voir ça, et il était heureux d'avoir récupéré son cœur et de pouvoir pleinement ressentir la joie (certes mêlée de tristesse et d'amertume au vu des circonstances des dites retrouvailles) qu'il éprouvait alors qu'il y assistait.

Lui-même n'avait personne à retrouver ou à revoir, hormis peut-être Blanche-Neige, mais il était sincèrement heureux pour eux.

Ils méritaient d'avoir leur fin heureuse, après en avoir été privés pendant presque trois décennies par la méchante reine.

§§§§

August sut ce qu'il se passait au moment même où la vague de magie traversa la ville.

Il n'avait pas été en contact avec de la magie depuis vingt-huit ans, depuis son départ de la Forêt Enchantée, si on exceptait ce qui était en train d'arriver à sa jambe, mais malgré tout ça, malgré le passage du temps, il n'avait jamais oublié.

(Il aurait préféré pourtant.)

Et ça, ce qui venait de se passer, c'était, c'était…

C'était semblable à ce qui était arrivé quand le prince David avait réveillé la princesse Blanche-Neige de la malédiction du sommeil éternel.

Non seulement Rumplestiltskin avait amené la magie à Storybrooke, dans le monde sans magie (oui la ville avait été créée par magie mais il n'y en avait pas à la base, ou du moins trop peu, pas comme dans la Forêt Enchantée), mais en plus Emma venait tout juste d'accomplir son destin de Sauveuse et de briser la malédiction.

Et il était toujours en train de se transformer en pantin en bois.

Il le sentait dans son corps, dans son être, dans ses os (dont une partie de son corps n'était plus faite désormais, il n'y avait plus du bois, de l'écorce, des branches et de la sève, et rien d'autre), il avait encore sa jambe de bois, et vu la douleur qui continuait d'envahir tout son être il sentait bien que le processus allait se poursuivre malgré ce qui venait de se passer.

Emma avait brisé la malédiction, et pourtant, ça n'avait rien changé.

Pourquoi ?

§§§§

Neal était juste tellement en colère.

Il savait bien que August, ou plutôt Pinocchio, n'était pas le seul responsable de la situation, qu'il l'était lui aussi, mais ça ne changeait rien à ce qu'il avait fait, à ce qu'il avait brisé par son intervention.

Ce qui est fait est fait et aucune magie ne peut le défaire, songea l'ancien enfant perdu.

Lui et Emma ne seraient plus jamais ensemble, et c'était en partie de la faute du pantin de bois, sans oublier tout le reste, ce qu'il avait fait à la blonde, la manière dont il l'avait abandonnée par trois fois.

Aussi, alors qu'il l'apercevait dehors en train de discuter avec ce qui semblait être un policier, le shérif de la ville probablement, il laissa la colère le contrôler.

Et tout comme Emma avait laissé éclater la sienne en lui envoyant son poing dans la figure, il fit de même avec le fils de Geppetto, avant de lui sourire d'un sourire mauvais et sans joie, satisfait alors qu'il constatait qu'il lui avait fait mal.

« Salut August, je t'ai manqué ? Lui lança-t-il, ironique. Toi et moi on a quelques petites choses à se dire. »

Tout comme Emma d'ailleurs, ajouta-t-il intérieurement.

Mais pour l'heure, la Sauveuse devait s'occuper d'autre chose, comme à tout hasard retrouver ses parents.

Maintenant, là, tout de suite, c'était son tour.

A suivre…