L'annonce.

Titre du 07/06/2021 : L'annonce

Poisson : Neal Cassidy / Baelfire (OUAT)

N : Neal Cassidy

Créature 38 : Sorcière

Prénom 41 : Neal

Quatre aspects de… Monet : Église de Vetheuil : Écrire une scène sous la neige ou sur un personnage croyant

116. « La vie n'est pas un conte de fée. »

44) 50 nuances de OUAT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 200 citations CDR, 50 nuances)

Il neigeait.

En fait, la neige tombait depuis déjà quelques heures, recouvrant la ville de Storybrooke de son manteau blanc, et ne semblant pas décidée à arrêter de le faire.

Mais là tout de suite, ce n'était pas vraiment la neige qui inquiétait David Nolan.

Non, c'était plutôt une autre question, un autre problème qui se posait depuis désormais quelques heures.

Celui de la frontière de la ville.

Maintenant que la malédiction avait été brisée, tout le monde pouvait sans le moindre problème quitter pour de bon la ville de Storybrooke pour aller absolument partout dans le monde.

Cela ne voulait pas nécessairement dire qu'ils devaient vraiment le faire ni même que c'était une bonne idée de le faire.

Du moins pas tout de suite.

Tant qu'ils ne seraient pas sûrs et certains que c'était sans danger.

Après tout, ils ne savaient pas ce qui allait se passer maintenant qu'ils étaient de nouveau reliés au monde sans magie, après en avoir été coupés pendant vingt-huit ans, surtout maintenant que la magie était à Storybrooke, est-ce que cette dernière allait peu à peu se répandre dans ce monde désormais ?

Le prince n'était pas sûr de vouloir connaître la réponse.

Il avait posé la question à Rumplestiltskin, et à Regina aussi après tout c'était sa ville, et sa malédiction, c'était elle qui avait lancé le sort (il n'avait pas réussi à la regarder en face, pas alors qu'il savait enfin qui elle était, ce qu'elle leur avait fait, il n'était pas certain de pouvoir le faire un jour), et il n'avait eu comme réponses que des hypothèses et aucune certitude.

Autrement dit, rien de vraiment rassurant.

Et à vrai dire, sans savoir pourquoi, et alors même qu'il n'y connaissait absolument rien ou presque en magie, David ne put empêcher un mauvais pressentiment de l'envahir.

Pressentiment qui se confirma quand l'un des sept nains revint de derrière la frontière avec la mémoire effacée… et en n'ayant conservé que les souvenirs faux et mensongers que la malédiction de Regina lui avait donnés.

Ils étaient donc encore prisonniers en fin de compte…

§§§§

Neal maudissait la petite taille de la ville de Storybrooke actuellement.

Quand il vivait encore à New York, les choses étaient différentes, déjà il était seul, et surtout il y avait alors peu de chance qu'en sortant de chez lui, il croise par pur hasard quelqu'un qu'il connaissait.

À Storybrooke, si.

Là encore, ça aurait pu passer, il connaissait à tout casser à peine plus de six personnes en ville, en ne comptant pas celles qu'il avait juste croisées la veille après son arrivée, à savoir la fée Bleue, son père, Belle, Emma, August et Henry.

Donc en fin de compte, les probabilités pour qu'il tombe sur une des ces six personnes (bon son père et Belle c'était un peu différent vu qu'il vivait chez ce dernier maintenant) étaient en théorie assez faibles parce que petite ville ou pas, Storybrooke était quant même assez peuplée pour que ce genre de chose puisse être évitée, non ?

Bordel.

Neal détestait aussi présentement les probabilités.

Parce que oui évidemment, il avait fallu qu'il tombe sur une des ces six personnes et qu'il s'agisse d'Emma, à savoir probablement la personne habitant cette ville qui avait le moins envie de le voir, pour des raisons tout à fait logiques.

Évidemment.

En croisant son regard, il se figea et elle en fit de même, chacun semblant interloqué de tomber sur l'autre, comme si ils avaient conjointement décidé d'oublier le fait qu'ils vivaient désormais dans la même ville et Neal se prit à regretter de n'être finalement pas resté chez son père pour le petit-déjeuner et d'avoir choisi d'aller au Granny's à la place.

Et en rétrospective, vu que l'endroit était l'un des seuls restaurants de la ville et le plus proche, ce n'était pas,si étonnant que ça qu'il la croise ici, dans ces circonstances, même si il se serait plutôt attendu à ce qu'elle reste chez elle.

D'un autre côté, elle avait sûrement dû penser la même chose le concernant.

Elle le regardait exactement de la même manière que la veille, avec un mélange de colère et de méfiance dans les yeux, comme si elle n'était pas sure de ce qu'il allait faire, comme si elle craignait encore qu'il la trahisse à nouveau, qu'il lui fasse du mal, comme si elle-même n'était pas vraiment sure de quelle attitude elle était censée avoir à son égard.

Il ne put empêcher la tristesse de l'envahir, se demandant si elle le regarderait jamais un jour à nouveau comme avant, peut-être pas avec de l'amour dans le regard, mais au moins avec de l'affection, en lui faisant confiance comme autrefois, quand il ne lui avait pas encore brisé le cœur en mille morceaux.

Il n'était sûr de rien mais en revanche, il savait une chose, c'était que si il souhaitait que les choses changent et s'apaisent entre eux, il allait devoir y mettre du sien.

Ça tombait bien, c'était pour ça qu'il était en ville, pour réparer les relations brisées dans le passé, comme avec son père et Emma, ou en nouer de nouvelles, comme avec Henry.

« Salut, parvint-il à dire finalement avant que le silence ne s'installe pour de bon entre eux et ne rende la situation vraiment bizarre, enfin plus qu'elle ne l'était déjà compte tenu du passif entre eux.

- Salut, lui répondit-elle en lui envoyant un sourire poli et crispé qui s'effaça quelques secondes plus tard, remplacé par une expression de gêne qui, Neal le savait, devait également se trouver sur son propre visage.

Ils se fixèrent à nouveau, ne trouvant rien d'autre à dire, et l'ancien enfant perdu se doutait bien que demander à la Sauveuse comment elle allait aurait été stupide, après ce qui s'était passé la veille et toutes les révélations qu'elle avait dû se prendre dans la tronche et dont il était en partie responsable.

- Tu… Enfin j'imagine que tu es là pour la même raison que moi.

- Ouais, se contenta-t-elle de répondre.

Nouveau silence.

Puis Emma soupira.

- Tu sais que ça risque de devenir très long et assez embarrassant pour nous deux si on reste plantés comme des plots devant la porte sans y entrer et j'essaie d'éviter les moments gênants en général.

Pour la première fois depuis le début de la conversation, Baelfire éclata de rire, elle fit de même, et la tension se dissipa un peu.

Il sourit.

- On ferait mieux de rentrer alors, proposa-t-il, et elle acquiesça.

- Ça me va oui, comme ça on va pouvoir manger, et… on peut discuter aussi, proposa-t-elle avec une certaine hésitation. Si tu veux.

Son sourire s'agrandit.

D'un seul coup, il avait le sentiment que, même si les choses ne seraient définitivement pas faciles entre eux dans le futur, au moins ils avançaient dans la bonne direction.

- J'aimerais bien ça oui. »

§§§§

« Je ne sais pas si je vais y arriver.

Ce n'était pas vraiment la meilleure des manières de débuter une conversation, et ça, Emma le savait bien, mais elle n'avait rien trouvé d'autre à dire qui ne soit pas une simple banalité, et de toute façon c'était ce qu'elle ressentait, alors autant qu'elle le dise.

Neal fronça les sourcils.

- De quoi tu parles ?

Oui, c'est vrai que dit comme ça, ça pouvait désigner tout et n'importe quoi parmi les trucs qu'elle ne se sentait pas encore capable de gérer, son statut de Sauveuse, son rôle de mère, le fait de découvrir qu'en fait elle avait des parents et qu'ils avaient le même âge qu'elle, ou de savoir qu'elle aurait pu avoir une vie tout à fait différente et qu'elle ne l'avait pas su pendant près de vingt-huit ans.

Mais non, ce n'était pas de ça qu'elle parlait.

- Toi, lâcha-t-elle avec une honnêteté qui lui fit presque peur tant elle avait pris l'habitude de se taire à son sujet durant ces dix dernières années, le fait que tu sois là, qu'on doive cohabiter dans la même ville, se croiser comme on l'a fait aujourd'hui, et il y a Henry aussi et je ne sais pas… si je peux le faire.

Il aurait dû s'y attendre, en fait, il s'y attendait depuis le jour où, dans la Forêt Enchantée, il avait fait son choix et décidé d'aller à Storybrooke afin de réparer ce qu'il avait autrefois brisé, il se doutait que sa simple présence causerait des problèmes à Emma pour des raisons à la fois évidentes et compréhensibles.

La vie n'était pas un conte de fées, ce n'était pas une surprise pour lui, et il savait bien, il avait toujours su qu'une simple discussion et quelques excuses ne seraient pas suffisantes pour qu'elle lui pardonne, si jamais elle parvenait à le faire.

- Qu'est-ce que je peux faire pour que ça change ?

- Rien je suppose, reconnut-elle, juste… Je tenais à te le dire, à ce que tu le saches, parce que maintenant, ce qu'on est supposés faire c'est être honnêtes l'un envers l'autre non ? Plus de mensonges.

Il acquiesça.

Elle avait raison, ça faisait mal, mais il savait qu'elle avait raison, et au moins elle acceptait de lui parler et il savait aussi que c'était bien plus que ce qu'il méritait après ce qu'il lui avait fait.

- D'accord. Ça me va. Qu'est-ce que tu fais au Granny's d'ailleurs ? Je me serais attendu à ce que tu préfères être avec tes parents, vu que vous venez tout juste de vous retrouver.

- Ils sont occupés ce matin, Mary-Margaret… je veux dire ma mère est partie discuter d'un truc avec Graham et David… mon père est avec les sept nains – et j'arrive pas à croire que je viens de dire cette phrase à voix haute, ajouta-t-elle, faisant rire son interlocuteur, tandis qu'elle-même souriait – pour examiner la frontière. Et de toute façon je préférais être seule pour petit-déjeuner, je… je suis pas encore habituée à tout ça. Je vais avoir besoin de temps pour m'y faire.

- Je comprends, moi aussi j'ai préféré m'esquiver et laisser Belle et mon père seuls… après deux cents ans de séparation j'ai un peu de mal à me faire à… tout ça.

Maintenant que le malaise avait été dissipé c'était presque facile de parler à Emma comme avant, après tout ils se comprenaient et se ressemblaient.

Ils continuèrent de discuter, Emma finissant par lui poser quelques questions sur sa vie à New York, auxquelles Neal répondit, et la blonde finit par comprendre qu'il avait abandonné sa vie là-bas sans la moindre hésitation, sans un seul regard en arrière.

Un peu comme elle quand elle avait quitté Boston en fait.

- Et toi ? Reprit-il à son tour. Ta vie, comment… comment c'était ? Qu'est-ce que tu as fait après… après ta sortie de prison ?

- J'ai voyagé. Un peu partout, sans jamais rester longtemps au même endroit. Je suis allée à Tallahassee, dit-elle soudainement, et ce fut comme si elle avait lâché une bombe.

Tallahassee.

Il n'avait jamais oublié, évidemment.

Comment aurait-il pu ?

C'était la première fois depuis que son père l'avait abandonné qu'il faisait à nouveau une promesse à quelqu'un.

(Sauf que cette fois-ci, c'était lui qui l'avait brisée cette promesse.)

- Ah. Et… c'était comment ?

Le sourire qu'Emma lui envoya n'était plus amusé désormais, mais triste et aussi un peu amer.

- Bien. Mais tu n'étais pas là.

Neal n'eut aucun mal à saisir les reproches sous-entendus dans cette phrase.

Tu n'étais pas là et j'étais seule avec mon cœur brisé, et c'était de ta faute parce que tu m'as envoyée en prison, parce que tu m'as sacrifiée et abandonnée parce que tu avais peur.

- Je suis désolé, répéta-t-il une nouvelle fois, et il ne savait pas exactement combien de fois au juste il devrait le lui dire avant qu'elle n'accepte ses excuses mais il le ferait tant qu'il aurait besoin de le faire. »

Au moins elle avait l'air de le croire maintenant.

C'était déjà mieux que rien.

Plus rien ne serait jamais comme avant, il le savait de manière définitive désormais, même si il avait été tenté un temps de repousser cette pensée au fond de son esprit, il ne pouvait plus le faire.

Hé bien soit.

Ça lui faisait mal, mais il ferait avec.

Du moment qu'ils pouvaient redevenir amis un jour, ça lui convenait.

A suivre…