Faire semblant d'être quelqu'un d'autre.

Titre du 06/09/2022 : Faire semblant d'être quelqu'un d'autre

Gémeaux : Regina (OUAT)

R : Regina Mills

Créature 38 : Sorcière

Prénom 72 : Henry

Défi Sarah & son cerveau n°144 - Placer le mot Sang

Quatre aspects de… Shireen Baratheon : Cicatrices : Écrire sur un perso qui a une cicatrice ou écrire sur un perso qui fait une chirurgie esthétique/plastique

177. « C'était une menace ? »

44) 50 nuances de OUAT

9 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, Sarah & son cerveau, quatre aspects, 200 citations CDR, 50 nuances)

Regina eut bien du mal à réfréner la vague de colère, de rage et de haine qui la submergea lorsqu'elle vit Blanche-Neige.

Après tout ce temps, après toutes ces années, alors même qu'elle savait que la princesse ne méritait pas sa haine, elle n'arrivait toujours pas à arrêter de la détester.

C'était une bonne chose pour leur plan, parce que cela voulait dire qu'elle n'aurait pas à feindre le regard noir qu'elle lui envoya et qui la fit reculer un peu, mais ça en disait long sur elle.

Arriverait-elle un jour à cesser de la haïr ?

Et cette question marchait de ce fait dans l'autre sens.

Est-ce qu'un jour, la mère d'Emma Swan saurait la pardonner pour tout le mal qu'elle lui avait infligé ?

Elle en doutait sincèrement, et elle savait bien que ce qu'elle était en train de faire ne serait pas suffisant pour qu'elle y gagne sa rédemption ou le pardon de qui que ce soit.

Elle ne mit que quelques secondes avant de retrouver son sang-froid et l'attitude de la méchante reine, qui se révélait de plus en plus n'être plus qu'un masque désormais au fil des jours.

Elle allait devoir faire semblant, encore.

Une chance qu'elle soit douée pour ça.

« De quoi voudrais-tu que nous parlions exactement ?

Va-t'en je t'en prie, voulut-elle lui hurler, vas-t-en ou ma mère saura et je ne veux pas qu'elle…

Elle dut dissimuler un sourire amer.

Encore une fois, tout allait s'effondrer parce qu'un secret allait être révélé, le sien, et Blanche-Neige en serait responsable, sans le vouloir, et Cora allait tout briser.

Elle ne voulait pas que ça arrive.

Alors elle allait devoir faire ce qu'elle faisait de mieux.

Agir en monstre.

Même si ce n'était plus celle qu'elle voulait être.

- De ce qui est en train de se passer. De ce que tu es en train de faire en ce moment. Pourquoi ? »

Ne fais pas ça s'il te plaît.

C'était terriblement ironique, non ?

Avant, elle n'aurait pas hésité une seule seconde avant de tout faire pour la tuer.

Maintenant, elle n'en avait plus l'intention, et pourtant elle devait faire comme si, et elle devait trouver un prétexte pour ne pas avoir à la tuer et être convaincante, sinon Cora risquait de comprendre, et alors…

Tout serait fichu.

Pour la première fois depuis le début de ce plan, elle regretta de ne pas avoir mis Blanche-Neige dans la confidence, de ne pas lui avoir avoué la vérité.

À vrai dire, elle ne s'attendait pas à ça.

Elle ne s'attendait aucunement à ce que la princesse ait encore suffisamment foi en elle pour essayer de la tirer de l'abîme des ténèbres dans lequel elle pensait que son ancienne belle-mère avait chuté de nouveau.

Cela prouvait bien une chose qu'elle avait au fond toujours su.

Blanche-Neige était une bien meilleure personne qu'elle.

Regina essaya de lui envoyer le sourire le plus méprisant possible, le sourire de dédain de la méchante reine, de la souveraine, elle sourit alors même qu'elle ne voulait faire qu'une chose, hurler, comme lorsque Daniel…

Comme lorsque l'homme qu'elle aimait était mort.

« Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. »

L'expression sur le visage de Blanche-Neige se fit blessée, comme autrefois, lorsqu'elle avait découvert le massacre du village, qu'elle avait vu leurs cadavres, leur sang, qu'elle avait réalisé que sa belle-mère était au-delà de toute rédemption, et Regina sentit son cœur saigner.

Si seulement elle avait fait les choses différemment à l'époque, si seulement elle avait pu…

Mais il n'était plus temps d'avoir des regrets, pas vrai ?

Ce qui était fait était fait.

Il y avait autre chose dans les yeux de l'ancienne institutrice, quelque chose comme… de la peine.

Était-il possible que dans le fond de son cœur, elle n'ait jamais cessé de tenir à elle, d'espérer et de croire qu'un jour elle deviendrait une meilleure personne, comme autrefois, et qu'elle ait enfoui cela sous la haine après avoir été déçue bien trop de fois par son ennemie ?

Regina réalisa subitement que ça la touchait plus qu'elle ne s'y attendait.

Elle semblait voir clair dans son jeu aussi.

Comme toujours.

Elle avait su ce que la reine comptait faire lorsqu'elle avait envoyé le chasseur après elle après tout, qu'elle avait l'intention de l'assassiner alors qu'elle venait tout juste de perdre son père, et pourtant elle n'avait pas fui, elle avait affronté son destin courageusement.

Elle se souvenait parfaitement de ça, même plus de trente ans après.

Elle se souvenait de sa lettre aussi.

Elle se rappelait bien chaque mot, de cette absence de haine, de sa compassion qui l'avait tant horripilée à l'époque tant elle était aveuglée par sa haine.

Aujourd'hui, se remémorer cela la remplissait d'émotion, de tendresse aussi pour cette princesse innocente qui avait autrefois cru qu'elle pouvait changer, qu'il n'était pas trop tard pour elle.

Qu'elle méritait une seconde chance.

Elle aurait aimé que cette compassion soit de retour, même si elle était bien consciente de ne pas la mériter.

Et une nouvelle fois, la mère d'Emma la perça à jour.

Elle lui sourit avec tristesse.

« Menteuse.

Arrête ça tout de suite ou ma mère…

Ce n'était pas juste.

Elle était en train d'essayer de faire ce qui était bien, et elle allait tout foutre en l'air, tout ça parce que sa mère avait décidé de ruiner sa vie encore une fois.

Ce n'était juste ni pour elle, ni pour les habitants de Storybrooke.

Et l'ancienne reine sut alors ce qu'elle devait faire si jamais ils ne trouvaient pas un moyen d'arrêter la reine de cœur.

Elle devrait la tuer.

La tuer elle-même, pour enfin être délivrée d'elle, s'en débarrasser pour de bon, dire adieu à cette partie de son passé qui l'avait tant faire souffrir.

Avant, elle n'en aurait pas eu la force, mais maintenant…

Elle pensait en avoir finalement trouvé le courage.

Et c'était grâce à sa vieille ennemie.

Que d'ironie…

- Tu devrais éviter de me mettre en colère si jamais tu tiens à ce que ta famille survive, lui dit-elle avec froideur.

Le visage de Blanche-Neige se durcit.

- C'était une menace ?

Ce n'était pas une question.

Pas vraiment, elle l'entendait dans le ton de sa voix, elle entendait déjà la suite, que ce que la princesse disait aussi, c'était parce que si c'est le cas alors crois-moi si je te dis que tu regretteras d'avoir menacé ma famille.

Regina dut se retenir de sourire de fierté.

Elle avait haï la jeune femme pendant des années, et une partie de son cœur le faisait toujours, mais elle n'avait jamais pu nier une chose à son sujet, c'était sa force et son courage.

Sa combativité, qu'elle avait perdue en tant que Mary-Margaret, et qu'elle avait récupéré en même temps que ses souvenirs perdus.

Alors oui.

Elle était incroyablement fière d'elle.

Même si elle ne pouvait pas le lui dire, pas encore, et même si la noble n'aurait probablement pas accepté un compliment venant de sa part.

Elle lui envoya un sourire cruel et maléfique comme réponse, parce que c'était tout ce qu'elle pouvait faire, même si Blanche-Neige méritait mieux que ça.

Elle avait toujours mérité mieux.

Elle était sincèrement désolée d'avoir mis tant de temps à s'en rendre compte.

- Bien sûr que oui ! Je savais que tu étais idiote, mais pas au point de ne pas comprendre quand quelqu'un te menace aussi ouvertement, ironisa-t-elle, n'en pensant pas un seul mot.

Nouvelle lueur de tristesse dans les yeux de son interlocutrice.

Je suis désolée.

Je suis tellement désolée mais je n'ai pas le choix.

- Pourquoi ? Lui redemanda à nouveau la grand-mère d'Henry.

Pourquoi en effet ?

Parce que je veux être une héroïne moi aussi.

Et c'est ce que font les héros.

Ils se sacrifient pour le plus bien.

Même si elle n'était pas une héroïne.

Elle était juste une mère qui voulait sauver son enfant.

Un sourire de satisfaction factice se forma alors sur les lèvres de Regina.

- Parce que je ne veux plus faire semblant de jouer les gentilles, pas alors que j'ai trouvé un moyen de garder Henry avec moi pour toujours et d'obtenir ma vengeance. Tu peux me croire Blanche, je vous tuerai tous, toi et tout le reste de ta famille et les pathétiques habitants de cette misérable ville, les uns après les autres. Et tu ne pourras rien faire, je te les enlèverai les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il ne te reste plus personne, plus rien du tout. Et quand ton cœur sera brisé, alors seulement je te tuerai, lui cracha-t-elle au visage.

L'horreur envahit les yeux de l'archère.

- Alors… c'est tout ? C'est comme que ça va se finir ? Tu la choisis elle ? Ta mère ? Après tout ce qu'elle t'a fait ?

Regina prit une profonde inspiration.

Elle devait tenir, juste tenir, pendant au moins quelques secondes de plus, après elle pourrait s'en aller.

Elle se rapprocha de Blanche-Neige, un sourire sadique sur le visage.

- C'est ce que j'ai fait à l'époque, non ? Ça ne devrait pas tellement te surprendre, après tout je n'ai pas tant changé que cela depuis le temps. J'ai juste fait semblant. De vous deux, c'est toi que j'ai tenté d'assassiner le plus de fois, tu te rappelles ? Lui lâcha-t-elle avec nonchalance.

Elle vit les larmes briller dans les yeux de sa victime et elle sentit la nausée l'envahir.

C'était elle qui avait fait ça.

Et ce n'était pas terminé.

Pas encore.

Il faut que ça fasse vrai.

Il faut que ça fasse vrai.

Il faut que ça fasse vrai.

J'espère qu'un jour tu pourras me pardonner pour ça, à défaut de me pardonner tout le reste.

Elle plongea sa main dans sa poitrine.

Un hoquet de surprise secoua alors Blanche-Neige qui regarda la mairesse avec une lueur de terreur pure dans le regard.

Ce n'était pas censé se passer comme ça.

Elle ravala son envie de vomir, fixant sa proie droit dans les yeux, et se força à sourire.

- Tu vois ? Voilà de quoi je suis capable.

Elle n'avait jamais été aussi près de la tuer, même lorsqu'elle avait utilisé la pomme empoisonnée sur elle, un simple mouvement, et elle lui arrachait le cœur, un autre, et elle l'écrasait et sa vengeance prenait fin, pour de bon.

Elle ne le ferait pas.

Mais il fallait à tout prix que Blanche-Neige y croit, elle.

Et vu ses yeux, elle y croyait.

Tant mieux.

Il faut que ça fasse vrai.

Elle lui arracha le cœur.

Cette fois-ci, Blanche-Neige hurla, et Regina espéra que son hurlement résonnerait dans toute la ville, que tout le monde saurait, les habitants, Crochet, sa mère.

Il fallait que tout le monde croit qu'elle était pour de bon redevenue la méchante reine.

Blanche-Neige pleurait maintenant, pour de bon, et Regina voulait pleurer elle aussi, mais elle ne pouvait pas alors elle se mordit la langue jusqu'au sang.

- Je pourrais te tuer, là, maintenant, tout de suite, lui susurra-t-elle à l'oreille, et il y avait quelque chose de sombrement grisant à agir comme elle le faisait autrefois, et personne ne pourrait te sauver, ta fille, ton mari, pas même le Ténébreux. Mais je ne le ferai pas. Parce que je veux que tu te souviennes de ce moment, et que tu vives dans la peur à partir de maintenant, en sachant que je pourrais frapper à tout moment, mais sans savoir quand précisément. Je veux aussi que tu saches que te laisser vivre et souffrir l'enfer est plus drôle que de te tuer tout de suite. Souviens-toi de ça Blanche-Neige, et aussi d'autre chose. Ne viens plus jamais me poser de questions en étant seule. Je serai beaucoup moins clémente la prochaine fois. »

Puis elle remit le cœur de la brune dans sa cage thoracique avant de se téléporter dans son caveau, la laissant seule dans la rue.

Une fois assurée qu'elle était bien protégée par sa magie et que personne ne pouvait l'espionner, elle ne se retint plus et vomit sur le sol.

Avant, elle n'aurait jamais cru que jouer le rôle de la méchante reine pourrait lui faire ressentir autant de dégoût envers elle-même…

A suivre…