Après la pluie.
Titre du 03/09/2020 : Après la pluie.
Gémeaux : Regina (OUAT)
R : Regina Mills
Créature 38 : Sorcière
Trois cents douzième baiser : Un baiser entre deux personnes du même sexe
August/Graham
Prénom 49 : Emma
Défi Sarah & son cerveau n°144 - Placer le mot Sang
Quatre aspects de… créatures d'HP : Sombral : écrire une scène avec un cheval ou écrire sur quelqu'un qui assiste à la mort d'un être cher
44) 50 nuances de OUAT
10 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, défi des baisers, ships rares, elles ont dit, Sarah & son cerveau, quatre aspects, 50 nuances)
Jamais Archie Hopper n'avait eu un emploi du temps aussi rempli.
Avant, durant la malédiction, quand tout le monde pensait que tout allait bien et que leur ville était normale, il avait eu un certain nombre de patients variés durant les vingt-huit dernières années, évidemment.
Mais à ce moment-là, ils avaient besoin de lui soit à cause d'un mal-être qui n'existait pas à l'origine et qui avait été créé par la malédiction (Kathryn séparée de son mari et ne parvenant pas à le retrouver, Marco et sa tristesse de ne pas avoir d'enfant ainsi que son deuil de sa femme, Ashley et sa grossesse imprévue, Ruby et son désir d'indépendance, et tant d'autres), soit parce qu'ils sentaient que quelque chose n'allait pas dans leur vie sans pouvoir comprendre pourquoi.
Ça ne voulait pas dire qu'ils n'avaient plus besoin de lui, bien au contraire, ils avaient besoin de son aide plus que jamais, mais ils en avaient besoin d'une manière différente.
Tellement de souvenirs nouveaux à gérer, sans oublier leurs deux identités qui se rencontraient en permanence dans leur tête et se fracassaient l'une contre l'autre sans qu'ils sachent toujours laquelle était la bonne.
Le processus de guérison prendrait du temps, beaucoup de temps, pour certains plus que d'autres.
Mais ça n'avait pas d'importance.
Archie serait là pour les aider quoi qu'il arrive.
Et maintenant que Cora n'était plus un problème, la ville pouvait enfin commencer à respirer à nouveau.
Et à essayer de guérir.
Aussi, alors qu'il voyait les noms d'Emma Swan, Regina Mills, Rumplestiltskin, Neal Cassidy et d'autres sur sa liste de nouveaux patients, il sourit.
Ils s'en sortiraient.
Il en était sûr et certain.
§§§§
L'enterrement avait été plutôt rapide.
Comme prévu, il n'y avait presque personne hormis elle, Rumple et Henry.
Ainsi que Blanche-Neige et David.
Elle n'avait pas pu contenir ses larmes en les voyant, parce qu'ils n'étaient clairement pas là pour Cora, mais pour elle.
Et elle savait très bien qu'elle ne méritait aucunement leur soutien.
Cela lui avait donné de l'espoir aussi.
L'espoir qu'un jour, les choses s'arrangeraient, et qu'elle parviendrait à se faire pardonner.
Même si, elle le savait, le chemin serait long et rude.
Alors qu'elle passait devant les écuries de Storybrooke, son cœur se serra.
Après la mort de Daniel, elle n'était presque plus remontée à cheval.
Elle était devenue reine, et à partir de ce moment-là elle avait utilisé des carrosses pour voyager ou la téléportation une fois qu'elle avait appris la magie, moyen de transport de toute évidence plus rapide et plus pratique que de monter à cheval.
La vérité, c'était que remonter à cheval lui rappelait bien trop Daniel et tout ce qu'elle avait perdu, son innocence réduite à néant, ce mariage forcé dont elle n'avait jamais voulu, sa vie gâchée alors qu'on l'enfermait dans cette cage dorée aux barreaux trop étroits.
La dernière fois où elle se rappelait avoir fait du cheval, c'était juste avant son mariage, alors qu'elle pensait naïvement qu'elle pouvait encore y échapper, s'enfuir, avoir la vie qu'elle avait toujours voulue, même si c'était sans Daniel, et que sa mère avait réduit ses espoirs à néant.
Elle regarda la jument face à elle avec des larmes dans les yeux.
« Bonjour ma belle, murmura-t-elle en ne pouvant pas empêcher les regrets de l'envahir. »
Ce n'était pas Rocinante.
Mais elle avait tué Rocinante autrefois, tout comme elle avait tué ou mis en pièce absolument presque tout ce qu'elle avait jamais eu de bien au cours de sa vie.
Son cheval.
Son père.
Elle avait failli perdre Henry aussi, et n'était même pas sure d'avoir complètement réussi à le récupérer.
Elle avait tué sa mère et savait très bien que ce ne serait pas suffisant pour se faire pardonner par les habitants de Storybrooke, elle ne savait même pas si quoi que ce soit suffirait un jour.
Et aujourd'hui, alors qu'elle venait d'enterrer sa mère et son passé par la même occasion, elle voulait renouer avec ce dernier pendant au moins quelques heures.
D'un geste de la main, elle utilisa sa magie pour se changer et remettre la tenue de cavalière qu'elle portait autrefois, à l'époque où Daniel était encore vivant.
Elle se regarda et se dit que si le palefrenier l'avait vue, il se serait probablement dit qu'elle n'avait pas du tout changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus.
Il n'y avait rien de plus faux bien sûr, il y avait toutes les horreurs qu'elle avait commises, tout le sang qu'elle avait sur les mains, tous les meurtres, tous les crimes qui avaient entaché son âme et son cœur.
« Je suis désolée Daniel, finit-elle par murmurer en éclatant en sanglots, je suis tellement désolée. »
Il n'aurait jamais voulu ça, et elle le savait, elle l'avait toujours su, elle avait juste fait semblant de l'ignorer parce que le déni était tellement plus simple que d'accepter la froide, cruelle et implacable vérité.
Il n'aurait jamais voulu qu'elle se lance dans cette vengeance sanglante contre Blanche-Neige, il aurait voulu qu'elle aille de l'avant, qu'elle vive.
Qu'elle soit heureuse et qu'elle guérisse.
C'était ce qu'elle voulait faire désormais, mais pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant alors qu'il était sans doute déjà trop tard pour elle, elle qui n'était désormais plus qu'un monstre qui ne méritait pas d'être sauvé ?
Elle prit une profonde inspiration.
Il fallait qu'elle essaie, au moins, qu'elle tente de faire au mieux.
Qu'elle fasse honneur aux deux hommes qui l'avaient aimée et soutenue jusqu'au bout et dont elle n'avait fait que trahir la mémoire.
Ça n'arriverait plus.
Plus jamais.
Elle s'en faisait la promesse solennelle.
Alors, entrant dans le box de la jument, elle la prépara et la scella, et une fois que ce fut fait, qu'elle fut prête, elle se prépara à aller galoper avec elle, décidant pendant quelques heures d'oublier le monde autour d'elle.
Elle ne serait plus Regina, la méchante reine, pendant quelques infimes instants volés à l'univers.
Elle serait Regina, la princesse qui avait rêvé d'une fin heureuse et d'une vie simple avec un palefrenier qui avait eu le cœur réduit en cendres et qui méritait bien mieux que ça comme fin…
§§§§
Graham dormait.
Ce n'était pas quelque chose d'extraordinaire ou d'incroyable a priori, non, c'était quelque chose que tous les humains faisaient, toutes les nuits, du moins en théorie, quelque chose de normal, d'habituel.
Mais pour August, ça l'était, c'était juste fantastique.
Parce que Graham dormait avec lui, dans son lit, dans ses bras, qu'il lui faisait suffisamment confiance pour le faire, et si ça n'avait été que cela, ça aurait déjà été quelque chose de grandiose, mais…
Il y avait aussi le fait qu'il avait réellement réussi à dormir.
Oui, lui, le shérif, le chasseur, souvent sujet aux insomnies ou aux cauchemars depuis qu'il avait récupéré ses souvenirs, dormait en ce moment-même d'un sommeil calme et paisible.
Pas de moments interminables durant lesquels Pinocchio avait pu l'entendre se tourner et se retourner pendant des heures, cherchant le sommeil en vain, pas un seul cauchemar n'avait troublé son sommeil, le faisant se réveiller en hurlant.
Cette nuit-là, pour la première fois depuis bien longtemps, son petit-ami avait réussi à dormir une nuit complète sans être hanté par les ombres de son passé.
Et même en sachant que les nuits d'insomnie et de cauchemars reviendraient bien un jour (après tout, c'était bien son cas à lui aussi, en ce sens, ils se complétaient bien l'un l'autre), l'ancien pantin de bois ne put s'empêcher de considérer ça comme une victoire malgré tout.
De plus, Cora et Crochet avaient été vaincus, et ils n'allaient peut-être pas bien, mais ils allaient mieux, et August…
August se sentait sincèrement heureux.
La malédiction était brisée, il avait retrouvé son père, il était humain à nouveau, il était amoureux et était aimé en retour, et il essayait de devenir une meilleure personne.
Il avait envie de croire que tout irait bien, que l'univers les laisserait enfin tranquille, en paix.
Quelques minutes plus tard, Graham finit par se réveiller et s'étira tout en baillant, et en le regardant s'éveiller ainsi, August ne put empêcher son cœur de se gonfler d'amour et de tendresse, parce qu'il ne voulait pas que ça s'arrête, jamais, il voulait juste continuer de vivre ce genre de petits moments qui n'étaient rien au premier abord mais qui étaient tout pour lui, lui qui avait été seul pendant si longtemps.
Il voulait que ce soit ça sa fin heureuse.
« Hey, fit finalement le shérif en lui souriant.
- Salut, lui répondit l'auteur en lui rendant son sourire.
L'ancien chasseur regarda l'heure sur l'horloge.
- On devrait se lever, non ?
- On devrait oui, lui rétorqua le fils de Geppetto. »
Pourtant, il ne fit pas un geste pour bouger.
Le sourire de Graham s'agrandit.
Lui non plus n'avait pas très envie de se lever à vrai dire, aussi, il ne fit pas un seul geste pour s'échapper de ses bras.
Ils pouvaient bien traîner un peu au lit après tout, c'était samedi, et Storybrooke n'avait jamais été une ville un tant soit peu normale de toute façon, et ils avaient le droit de se reposer un peu après avoir passé tout ce temps à angoisser à cause de la sorcière.
Puis ils s'embrassèrent et le shérif sut alors qu'ils n'étaient pas prêts de bouger.
Il ne put s'empêcher d'en rire.
§§§§
Elle avait revu un autre enterrement, durant celui de Cora.
Deux autres en fait.
Celui de sa mère, d'abord, cette mère qu'elle avait été complètement incapable de sauver, cette mère que Cora avait tuée.
C'était Regina qui le lui avait dit (et elle ne savait pas si elle était reconnaissante qu'elle l'ait fait ou si elle aurait préféré ne jamais savoir), qui lui avait avoué la vérité, toute la vérité, et elles avaient recoupé les informations auprès de Rumplestiltskin et de la Fée Bleue.
Jamais la fée ne lui avait offert cette bougie sombre qui aurait pu sauver la vie de la reine Eva.
Et cette dernière n'était pas seulement tombée malade, elle avait été empoisonnée par la reine de cœur qui avait alors tenté de la manipuler.
Pour la première mais pas la dernière fois…
La mort de sa mère n'était pas de sa faute donc, et elle avait fait le meilleur choix possible compte tenu des circonstances.
Elle se demanda ce qui ce serait passé si elle l'avait utilisé, cette bougie maléfique, ce que ça aurait pu changer, ce qu'elle serait devenue.
Si ça aurait vraiment été une chose si terrible que ça à faire.
Elle se souvenait de l'autre enterrement.
Celui de son père.
Le jour où la reine avait laissé tomber le masque, s'était révélée telle qu'elle était vraiment, et elle l'avait tué lui aussi, pas vrai ?
Maintenant, alors que la princesse contemplait leur passé commun, elle ne voyait que du sang, des morts et des larmes.
Elle aurait aimé qu'ils puissent dépasser cela, mais elle n'était pas sure d'en être capable.
Elle ne pensait pas encore pouvoir arrêter d'être en colère contre cette femme qui lui avait pris tant de choses.
Tout aurait été tellement plus simple et évident si Regina n'avait pas essayé de changer, de devenir meilleure.
Mais voilà.
Elle essayait.
Elle essayait vraiment, elle lui avait sauvé la vie, avait tué sa mère pour elle, et Blanche-Neige ne pouvait pas lui enlever ça, et elle ne savait pas si ce serait suffisant, mais elle avait vraiment envie de croire que oui.
Seul l'avenir le leur dirait.
Et pourtant, alors qu'elle repensait au passé, ce ne fut pas seulement la colère, la haine ou la tristesse qui l'animait.
Non.
En fait, c'était principalement des regrets.
Aussi, elle ne se rendit compte qu'elle s'était mise à pleurer que lorsque David lui demanda avec une voix inquiète :
« Blanche, est-ce que tout va bien ?
Elle hocha la tête.
- Oui, je… Ce n'est pas pour Cora que je pleure.
Toute la compassion qu'il pouvait y avoir dans son cœur (et les dieux savaient à quel point elle en avait) n'aurait pas été suffisante pour lui donner envie de pleurer une femme qui avait fait du mal à tellement de gens et n'avait jamais éprouvé le moindre remord à ce sujet, qui n'avait toujours semé que désolation, mort et désespoir sur son passage.
- Alors pourquoi ?
- Je pensais juste au fait que… les choses auraient pu être tellement différentes, tu vois ? Si on avait fait des choix différents. J'aurais aimé que… que les choses ne se passent pas ainsi.
- Tu n'aurais rien pu y changer, la rassura David, aucun de nous n'aurait pu le faire. Cora, Rumplestiltskin, Regina… Ils ont passé leur temps à nous manipuler pour arriver à leurs fins, pour que les choses se passent précisément de cette manière et pas autrement. Ce n'était pas de ta faute. »
Elle le savait bien.
Ça ne l'empêchait pas d'avoir des centaines de et si qui lui traversaient sans fin le cerveau et qu'elle n'arrivait pas à faire taire.
Ça ne l'empêcha pas de pleurer sur toutes ces horribles choses qu'elle aurait tenté d'empêcher si elle avait su à l'avance qu'elles allaient arriver.
Et ça ne l'empêcha pas non plus d'éclater en sanglots alors que son prince Charmant la prenait dans ses bras pour la serrer contre lui pour la réconforter.
§§§§
Quand il avait appris que Cora était arrivée à Storybrooke, Jefferson avait cru que son monde allait s'effondrer de nouveau.
La reine de cœur, elle était revenue, et lui…
Il avait tellement peur.
Qu'est-ce qu'elle allait lui faire cette fois, avait-il pensé, lui faire couper la tête à nouveau, lui prendre sa fille ?
Il ne voulait pas que ça recommence.
Il ne voulait pas encore une fois perdre ce qu'il avait de plus cher en ce bas-monde.
Plus jamais.
Ironiquement, alors que la première fois, elle l'avait condamné au désespoir, cette fois, c'était de Regina que son salut était venu, et que tout s'était bien terminé malgré tout.
Maintenant, il pouvait avoir une vie normale, élever sa fille, l'emmener à l'école et aller la chercher, la voir sourire, la faire rire, aller manger avec elle au Granny's sans se soucier du lendemain comme autrefois dans la Forêt Enchantée.
Tout n'était pas parfait, parce que ça ne l'était jamais, il faisait encore des cauchemars de son séjour au Pays des merveilles, ce qui était compensé par le fait qu'il était suivi par Archie Hopper désormais, mais…
Ça allait mieux.
Il allait mieux.
Et il avait Grace avec lui maintenant.
Avec un peu de chance, les choses allaient rester calmes pour de bon à Storybrooke.
Il pouvait bien rêver, non ?
A suivre…
