Nos victoires.

Titre du 22/05/2023 : Nos victoires

Gémeaux : Regina (OUAT)

R : Regina Mills

Créature 38 : Sorcière

Prénom 49 : Emma

Quatre aspects du… Sagittaire (Astrologie) : Aventure : Écrire une suite de péripéties ou sur un perso qui bouscule son quotidien

44) 50 nuances de OUAT

7 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)

D'ordinaire, Regina ne se rendait pas souvent à la bibliothèque municipale de Storybrooke.

Déjà parce qu'avant, cette bibliothèque n'existait tout simplement pas, étant restée fermée durant près de vingt-huit ans.

Ensuite, parce que… hé bien quand la malédiction avait été brisée, et que la bibliothèque avait été rouverte, à l'initiative de Rumplestiltskin, elle n'en avait tout simplement pas eu le temps ni même les moyens, se trouvant d'abord en prison puis en mission d'infiltration auprès de sa mère et de Crochet.

Elle avait alors mieux à faire que d'aller emprunter des livres.

Et enfin, même si on oubliait les deux premiers points… c'était Belle qui se chargeait de la bibliothèque désormais.

Et la méchante reine devait probablement être la dernière personne en ville que la princesse souhaitait voir à l'heure actuelle, malgré ce qu'elle avait fait en luttant contre Cora, elle l'avait enfermée et retenue prisonnière pendant vingt-huit ans après tout.

Ce n'était pas le genre de choses qu'on oubliait facilement, et qu'on pardonnait encore moins aisément.

Et cela, Regina en avait bien conscience.

C'était justement pour ça qu'elle était là.

Pour s'excuser, à défaut de se faire pardonner, parce que Belle méritait qu'elle le fasse, elle lui devait bien ça après ce qu'il s'était passé.

En entrant dans la bibliothèque, elle entendit des rires, et deux voix qu'elle reconnut aussitôt.

Celle de Belle, bien sûr, mais aussi celle de son ancien mentor, Rumplestiltskin.

Elle aurait dû s'y attendre.

Après avoir été séparés l'un de l'autre pendant si longtemps, il était évident qu'ils tenteraient de passer le plus de temps possible ensemble pour se retrouver et renouer.

Elle aurait préféré tomber à un autre moment, mais elle allait devoir faire avec.

Quand elle la vit, Belle cessa de rire et durant quelques secondes, la peur apparut dans ses yeux avant qu'elle ne parvienne à la faire disparaître tant bien que mal.

Regina ne pouvait que le reconnaître, elle avait du cran.

Quand il la vit, le regard de Gold s'assombrit, mais la brune ne recula pas pour autant, elle avait une mission à remplir, alors elle allait l'effectuer.

« Rumple ? Je souhaiterais parler à Belle. Seule à seule.

Il la regarda avec un air suspicieux, avant de probablement considérer qu'elle n'était pas assez stupide pour vouloir s'en prendre à elle en sachant quel genre de conséquence elle risquait de subir si elle le faisait.

- On se voit tout à l'heure, indiqua-t-il à Belle avant de se téléporter ailleurs, soit dans sa boutique, soit chez lui, soit là où se trouvait son fils.

Peu importe après tout, ça ne la regardait pas.

Belle croisa les bras.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

Ça aussi elle aurait dû s'y attendre.

- Je ne suis pas venue parce que j'ai besoin de vous ou pour vous demander quoi que ce soit Belle, je vous assure.

- Pourquoi dans ce cas ?

Regina prit une profonde inspiration.

- Je suis venue vous demander pardon.

Belle se figea, stupéfaite.

- Quoi ?

- Je suis venue pour vous dire que j'étais désolée. De vous avoir enlevée dans la Forêt Enchantée, de vous avoir retenue prisonnière, d'avoir fait croire à Rumplestiltskin que vous étiez morte, de vous avoir gardée enfermée dans cet asile pendant vingt-huit ans. Je suis sincèrement désolée de vous avoir fait ça.

De toute évidence, Belle ne s'attendait pas à ça, et elle continua de la regarder avec incrédulité, comme si elle n'arrivait pas à croire que ça puisse être réel.

- Je… je ne… Ouah. Alors c'est vrai, vous avez vraiment l'intention de changer.

- J'ai fini par réaliser en parlant avec Neal Cassidy que je n'avais jamais eu l'occasion de vous faire mes excuses depuis que la malédiction avait été brisée. C'est chose faite désormais.

- Je… je ne… Merci. De vous être excusée, c'est plus que ce à quoi je m'attendais de votre part. Mais… je vous en veux encore pour ce que vous avez fait. Pas seulement à moi, mais aux autres. Il me faudra du temps pour vous pardonner, si jamais j'y arrive.

- Je sais, se contenta-t-elle de lui répondre, j'en ai conscience, je sais que… c'est loin d'être terminé. Mais je voulais le faire, je voulais que… que vous le sachiez. Je voulais que ça compte.

Belle lui sourit.

- Et ça compte Regina. Croyez-moi, ça compte vraiment beaucoup pour moi. Vous avez été très courageuse, d'oser vous battre contre votre mère, de l'affronter ainsi, de lui mentir, de faire semblant, après avoir passé des années à lui obéir. Je ne… Je ne saurai jamais ce que ça fait, parce que ma mère… était une personne merveilleuse. Quand elle est morte, mon monde s'est entièrement écroulé. Alors je ne peux qu'imaginer ce que vous avez dû ressentir quand elle a tué votre fiancé. Et je suis désolée que vous ayez eu à subir ça Regina, je suis sincèrement désolée.

Un sourire triste apparut sur le visage de Regina.

- Merci. Merci beaucoup.

Puis, elle observa la bibliothèque autour d'elle, qui semblait bien plus vivante et animée qu'autrefois, d'un autre côté, ce n'était pas bien compliqué à faire.

Et elle regarda Belle.

Elle la regarda vraiment, se souvenant de celle qu'elle était, à l'asile.

Ce n'était pas du tout la même personne.

Désormais, elle se souvenait de qui elle était, elle savait qu'elle était aimée, et elle avait retrouvé sa famille, ses proches, l'homme qu'elle aimait, elle était libre.

- Belle ?

- Oui ?

- Je voulais savoir… est-ce que vous êtes heureuse ? »

Elle ne s'était jamais posée la question avant, durant la malédiction, parce qu'alors, seul son propre bonheur comptait.

Rien d'autre n'avait la moindre importance, hormis elle et Henry, et de toute façon, elle avait lancé cette malédiction pour se venger de Blanche-Neige, pour avoir sa fin heureuse, et le sort noir était supposé voler la fin heureuse de tous les habitants de la Forêt Enchantée hormis elle.

Alors dans ce cas-là, pourquoi se serait-elle une seule seconde souciée de leur bonheur ?

Mais les choses avaient changé désormais.

Elle avait changé.

Elle n'avait pas posé la question aux autres habitants de la ville, parce qu'une bonne partie d'entre eux désirait encore probablement voir sa tête au bout d'une pique et parce qu'elle préférait se faire discrète en ville malgré son combat contre Cora.

Mais elle avait bien vu les différents changements en ville et dans la vie des habitants, des changements qui s'étaient pour certains produits avant la fin de la malédiction et qu'elle avait provoqués, pour réparer les dégâts qu'elle avait causés, même si ce ne serait jamais suffisant pour tout effacer complètement.

Elle n'avait pas eu besoin de demander à qui que ce soit si leur vie s'était améliorée après la fin de la malédiction, elle l'avait vu.

Et elle le voyait aussi alors qu'elle regardait la jeune bibliothécaire, plus rayonnante que jamais.

Mais elle avait besoin de le savoir, d'être sûre, qu'on lui dise qu'elle n'avait pas totalement tout bousillé, que cette ville conçue pour être une prison était devenue plus que ça, même si ce n'était pas elle la responsable de cette amélioration.

Belle réfléchit quelques secondes avant de répondre.

« Oui, lui dit-elle sans la moindre hésitation, oui je suis heureuse. Le monde sans magie paraît toujours un peu étrange à mes yeux, et je dois encore m'y faire et m'y habituer, et mon père a… des difficultés à accepter certains de mes choix de vie, comme le fait que je sois toujours avec Rumplestiltskin malgré ce qu'il a fait, mais… en dehors de ça oui. Je vais bien, j'aime ma vie, j'aime mon travail, et j'ai des amis, j'ai retrouvé l'homme que j'aime et j'ai tout un nouveau monde à découvrir… et une infinité de livres à lire, conclut-elle en riant.

L'ancienne souveraine eut un léger sourire en entendant ça, et se fit la réflexion que dans une autre vie, la princesse et elle auraient probablement pu être amies.

Peut-être n'était-il pas encore trop tard pour ça, peut-être avait-elle encore la possibilité de réparer ce qu'elle avait cru autrefois brisé pour toujours, de changer les choses, et notamment ses relations avec les gens, et ça incluait Belle.

(Ça incluait tellement de monde qu'elle se sentait incapable de tous les compter.)

- Tant mieux dans ce cas.

Le plus étonnant dans tout ça, c'était qu'elle était complètement sincère.

Elle n'avait jamais haï Belle autrefois après tout, elle n'avait fait que se servir d'elle pour faire souffrir le Ténébreux, rien de plus.

Belle la regarda avec un air curieux, comme si elle tentait de la sonder, de voir au plus profond de son âme et de réussir à déterminer qui elle était vraiment, loin des masques et des faux-semblants que sa mère lui avait appris à afficher. Regina ne pouvait s'empêcher de craindre qu'elle n'y trouve rien à part de la noirceur.

Mais pourtant, malgré tout ça, malgré tout ce qu'elle était, il n'y avait rien dans le regard de la brune à part de la bienveillance, sans doute parce qu'elle aimait une personne qui s'était elle aussi perdue dans les ténèbres, ou tout simplement parce qu'elle avait cette capacité de voir le bon chez la plupart des gens.

Même ceux qui au premier abord ne le méritaient pas ou ne semblaient pas en posséder.

- Donc vous n'avez pas l'intention de demander quoi que ce soit à Rumplestiltskin ?

Regina fronça les sourcils.

- Non ! Enfin, à part s'il a des nouvelles à propos de Zelena, ou que j'ai besoin de son aide avec une affaire qui concerne la magie. Ce n'est pas pour lui que je suis venue, c'est pour vous, ce n'est pas pour rien si je lui ai demandé de nous laisser seule. Je pense qu'il vaudrait mieux que lui et moi, après tout ce que nous nous sommes faits l'un à l'autre, nous ne nous voyons pas trop. Pas pour le moment en tout cas.

Belle acquiesça.

- Bien. Je… Je vous avoue que je ne m'attendais pas à cela. À ce que vos excuses soient sincères,je veux dire… je vous connais Regina. Ou du moins je connaissais la méchante reine, la femme qui m'a manipulée autrefois pour parvenir à ses fins. Mais cette nouvelle version, la femme qui veut changer, qui veut faire le bien, qui a défié sa mère et sauvé ses anciens ennemis, je… je ne la connais pas. Pas encore. Mais je serais heureuse de le faire dans le futur.

Ce n'était pas un pardon, mais c'était une main tendue, que Regina était prête à accepter sans la moindre hésitation.

La plupart des habitants de Storybrooke n'auraient pas été aussi cléments qu'elle, et à raison.

- Merci. »

En sortant de la bibliothèque, elle avait le cœur bien plus léger qu'en y entrant.

§§§§

« Maman ?

Emma avait fini par s'y habituer, avec le temps, mais une part d'elle-même se sentait encore un peu surprise, un peu comme si elle avait le sentiment que ce n'était pas à elle qu'il parlait mais à quelqu'un d'autre.

Maman.

Un mot tout simple et pourtant si essentiel, qu'elle se trouvait encore incapable de prononcer, de dire à voix haute, de même que le mot papa, et depuis qu'elle savait la vérité, qu'elle avait brisé la malédiction, elle n'était pas parvenue à appeler ses parents ainsi une seule fois.

Dans sa tête, ils étaient encore Blanche-Neige et David, voire pour l'institutrice, Mary-Margaret, elle savait qu'ils étaient son père et sa mère mais dans sa tête, ils étaient encore deux personnes qui avaient seulement l'air d'avoir le même âge qu'elle.

Ça, ce n'était qu'une des trop nombreuses choses que Regina lui avait volées et qui ne reviendrait jamais.

Elle sourit à Henry.

C'était le matin, un mardi, elle prenait le petit-déjeuner avec son fils et ses parents, elle allait bientôt aller au travail après l'avoir emmené à l'école, la ville était calme, et tout allait bien.

Elle n'allait pas bien, mais elle irait mieux.

Un jour…

- Oui ?

- Je me disais que… le dîner de l'autre jour chez maman… chez Regina, c'était bien.

Emma sentit ses parents se tendre un peu non loin d'elle, ce qu'elle comprit, le sujet étant encore un peu sensible.

Mais ils ne dirent rien, se contentant d'écouter la conversation.

- Oui, approuva-t-elle, je suis d'accord, ça s'est bien passé.

- Je me demandais si… fit-il avec hésitation, si on pouvait recommencer, organiser à nouveau un dîner comme ça, avec elle. Dans la semaine, ou plus tard, et aussi… si on pouvait faire ça souvent. Comme ça je pourrai la voir un peu plus et vous apprendriez à mieux vous connaître.

Et parler des sujets sérieux qui fâchent, songea Emma avec gravité.

Henry devait probablement en avoir conscience, et elle comprenait qu'il puisse vouloir voir à nouveau sa mère, pas exactement comme avant, mais au moins de manière plus fréquente.

Elle acceptait cela, elle avait été dans la situation inverse avant après tout et puis…

Pourquoi pas ?

Ça pouvait marcher, les aider à se voir plus, pour essayer de voir ensemble comment améliorer la ville, comment organiser les prochaines élections, la campagne électorale et tout le reste, et comment l'ancienne mairesse allait faire pour se faire pardonner.

Emma se souvenait notamment qu'elle avait pour projet de rendre leurs cœurs à ceux qui se trouvaient dans d'autres mondes, mais pour cela il fallait des portails, et pas le genre qui tienne seulement quelques secondes et qu'on ne pouvait ouvrir qu'une seule fois en ayant de la chance et après avoir cherché pendant des mois comment faire pour y arriver.

Mais cette idée de partenariat était une bonne chose, c'était déjà le cas avant mais si en plus ils avaient des moments en famille comme ça…

Ça pourrait complètement changer sa relation avec Regina.

Elle acquiesça.

- Je vais lui demander si ça lui va et si c'est le cas, quand elle sera disponible pour la prochaine fois. »

En réalité, elle connaissait déjà la réponse de son ancienne némésis, et elle savait que Regina sauterait sur la première occasion qu'elle pouvait avoir de revoir son fils pendant quelques heures.

Le sourire empli d'espoir que lui envoya Henry suffit à la convaincre qu'elle avait fait le bon choix.

A suivre…