On peut changer une personne mauvaise.

Titre du 07/11/2021 : On peut changer une personne mauvaise

Gémeaux : Regina (OUAT)

R : Regina Mills

Créature 38 : Sorcière

Prénom 49 : Emma

Quatre aspects de… Basilic : Venin : écrire sur quelqu'un qui "crache son venin" ou écrire sur un empoisonnement

44) 50 nuances de OUAT

7 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)

Regina avait toujours du mal à comprendre ce qui l'avait poussée à se rendre au commissariat de Storybrooke après sa discussion avec Belle.

Après tout, c'était une belle journée, une belle matinée de janvier bien qu'un peu fraîche, et elle aurait pu faire n'importe quoi, retourner à la mairie pour rassembler ses affaires, ou utiliser la magie pour trouver le moyen d'ouvrir un portail vers d'autres mondes pour rendre leurs cœurs aux pauvres habitants de la Forêt Enchantée ou autres, ou pour aider les fées et Rumplestiltskin à trouver comment faire pour régler le problème autour de la barrière.

Ou autre chose, n'importe quoi.

Mais non.

Elle avait voulu aller voir Killian Jones, pour lui parler pour une raison qu'elle ne s'expliquait toujours pas.

C'était absurde et elle le savait.

Ils n'avaient jamais été amis par le passé, ils avaient juste été alliés par la force des choses, et maintenant ils étaient ennemis.

Il était en prison, et c'était probablement ce qu'il méritait, et elle aurait pu en rester là, ne rien faire du tout et le laisser pourrir là, ne plus jamais lui parler ou penser à lui et personne ne lui en aurait voulu, et elle aurait continué sa vie tranquillement, comme si de rien n'était.

Mais.

Mais l'ancienne souveraine ne savait que trop bien qu'elle aurait pu être en ce moment-même à sa place, non, qu'elle l'avait été pendant un moment, et ironiquement si elle avait pu être libérée et récupérer ses pouvoirs, c'était grâce à sa venue et à celle de Cora…

Si les rôles avaient été inversés, elle aurait pu être à sa place, l'être toujours, alors qu'il aurait été libre, tentant de tout faire pour tuer le Ténébreux et enfin obtenir la vengeance pour laquelle il se battait depuis près de deux siècles.

Sauf que ce n'était pas le cas.

Et elle ne savait pas comment cette histoire allait se terminer, mais elle voulait juste…

Aider, ou au moins essayer, parce qu'il méritait mieux que ça.

Emma fronça les sourcils en la voyant, alors que le regard de Graham se posait sur elle, toujours hostile, mais malgré tout un peu moins qu'avant.

« Regina, qu'est-ce que tu fais ici ?

La brune se contenta d'envoyer un regard à la cellule dans laquelle se trouvait le pirate.

- Je voudrais lui parler.

- Oh. Je t'en prie, vas-y, et dis-moi quand tu as fini.

D'un geste de la main, la Sauveuse jeta un sortilège de silence autour de l'ancienne mairesse et du marin, pour qu'ils puissent discuter tranquillement sans qu'elle ait à sortir de la pièce et qu'elle ait la possibilité de les surveiller malgré tout avec le shérif.

En voyant cela, en constatant les progrès que la blonde avait faits en magie, Regina ne put s'empêcher de se sentir fière et de sourire.

- Merci, murmura-t-elle, même si la shérif adjointe ne pouvait plus l'entendre.

Le pirate la regarda avec curiosité.

- Alors, ta majesté, que me vaut le déplaisir de cette visite ?

- Je sais que tout ce que je pourrais te dire ne changera probablement rien, mais… je dois au moins essayer. Il faut que tu renonces à ta vengeance.

La réaction de Crochet ne se fit pas attendre.

Il éclata tout bonnement de rire.

- Toi, tu as eu ta vengeance, tu en as profité pendant vingt-huit ans, tu as eu ce que tu voulais, et maintenant que tu as décidé de ne plus essayer de la tuer, tu me demandes de cesser de vouloir tuer l'homme qui a tué Milah ?

- C'est ça.

- Alors que tu sais parfaitement ce que ça fait, que toi aussi tu as vu la personne qui t'était la plus chère se faire arracher le cœur sous tes yeux. Surtout que toi, tu as reporté ta colère sur la mauvaise personne et tu n'as techniquement obtenu ta vengeance que lorsque que tu as écrasé le cœur de ta mère et l'a réduit en cendres. Moi, c'est l'assassin de la femme que j'aimais que je veux faire payer.

C'était… juste.

Regina soupira.

- Je ne suis pas quelqu'un de bien.

- Ça nous fait au moins un point en commun, riposta le pirate, ironique. Et je ne savais pas que tu était si douée pour énoncer les évidences.

Son ancienne alliée leva les yeux au ciel.

Dieux, qu'il pouvait être insupportable et agaçant.

- Justement, je sais que c'est, et j'ai perdu tellement de temps à…

- Pas autant que moi, l'interrompit-il, et elle se souvint alors qu'il était bien plus vieux qu'elle, plus vieux que presque n'importe qui d'autre à Storybrooke, et elle se demanda ce que ça lui aurait fait de passer deux cents ans au Pays Imaginaire avec rien d'autre dans la tête et le cœur que son désir de vengeance, à ressasser encore et encore la manière dont elle pourrait tuer la personne qu'elle haïssait le plus au monde.

Ça avait dû être…

Elle n'avait même pas de mots pour ça.

- Je sais. Et c'est pour ça que je suis là. Pour te dire d'arrêter.

- Arrêter quoi ? D'être en colère ? De le haïr ? De vouloir qu'il disparaisse pour toujours, de vouloir le faire payer, de vouloir la justice ? Pourquoi je ferais ça ?

Oui…

La justice.

La jeune femme se souvint de ce qu'il lui avait dit au sujet du roi qui était responsable de la mort de son frère, et elle comprenait ce qu'il ressentait, mais…

Mais comment faire pour faire en sorte que le Ténébreux, un être magique et immortel, paye pour ses crimes ?

Elle-même était libre alors même qu'elle était bien moins puissante que lui.

Et elle n'était même pas sûre que le pirate se serait contenté de cela, parce qu'il le voulait mort depuis des siècles.

Ce genre de haine ne s'effaçait pas si facilement.

Elle en savait quelque chose…

- Tu as conscience que tu n'arriveras jamais à le tuer ? Il est immortel, et je doute que tu trouves un jour où il a caché sa dague, à moins qu'il existe un autre moyen de le tuer, ce dont je doute fort, et de là où tu es tu risques d'avoir du mal à trouver un moyen de l'emmener hors de Storybrooke pour que la magie ne le protège plus.

Le pirate la fusilla du regard.

- Je trouverai…

- Un moyen, oui, je sais. Rumple m'a raconté ça, autrefois, ajouta-t-elle face à son air surpris. Hé bien, ça fait deux siècles que tu cherches et tu n'as pas trouvé, je me trompe ?

- Non, admit-il de mauvaise grâce.

- Et je sais que tu as dû t'habituer à ne plus vieillir au fil du temps, un peu comme moi, mais je doute que tu trouves plaisant le fait d'être immortel si la contrepartie est de devenir le Ténébreux.

- Ah parce que tu crois que j'ai envie de prendre sa place ? Je lui aurais ordonné de sortir de la ville, et là seulement je l'aurais tué.

Oh.

Alors dans ce cas-là, elle avait vu juste, ce qui la rassura, ça lui prouvait qu'elle était encore capable de bien juger les gens.

Puis, elle croisa les bras.

- Je suis curieuse à ce sujet… Si, dans la Forêt Enchantée, tu étais tombé sur la dague, est-ce que tu l'aurais utilisé ? Tu aurais été prêt à devenir le Ténébreux si t'avais permis d'avoir ta vengeance ?

Il ne réfléchit que durant quelques secondes.

- Oui. Si ça avait été la seule solution.

Bien.

S'il avait été prêt à devenir à une époque ce qu'il détestait le plus au monde, alors elle avait du mal à savoir si un jour il serait prêt à abandonner sa vengeance.

Tout ce dont il avait besoin, c'était d'une bonne raison, comme elle avec Henry, et pour l'instant, elle ne lui en trouvait aucune.

- Donc c'est…

- C'est non, majesté. C'est non, et ce sera toujours non.

Elle eut un faible sourire.

- Nous verrons bien. Au moins j'aurais essayé.

- C'est ce que tu te dis pour te donner bonne conscience ? La railla-t-il.

- Moi au moins j'ai réalisé que j'en avais une, de conscience, le contra-t-elle.

- Oh ça je l'ai toujours su, j'ai juste décidé de la faire taire.

Elle sourit, commençant à apprécier cette joute verbale, comme celles qu'elle avait avec le Ténébreux autrefois.

- Tu tiens toujours à avoir le dernier mot, je me trompe ?

- Comme toi, non ?

Elle hocha la tête.

- J'espère qu'un jour tu changeras d'avis. »

Il ne répondit pas.

§§§§

Alors qu'elle quittait le commissariat, nullement étonnée de la tournure des choses, mais heureuse d'avoir au moins tenté le coup, Regina ne s'attendait pas le moins du monde à ce qu'Emma ne la rattrape avant qu'elle n'ait eu le temps de partir.

« Hey, Regina !

Elle se retourna.

- Oui ?

- Ça tombe bien que tu sois là, je voulais te parler d'un truc, c'est à propos de Henry.

- Je t'écoute.

- Il propose que ce dîner en famille qu'on a fait il y a pas longtemps… qu'on le refasse à nouveau, une fois de plus et aussi… que ça arrive plus souvent, voire, si on y arrive, qu'on essaie de faire ça de manière hebdomadaire. Je pense… je pense que ce serait bien.

Regina sentit quelque chose de chaud et de doux prend place dans sa poitrine et dans son cœur, parce que, malgré tout ça, malgré tout ce qu'elle avait pu faire, Henry et Emma essayaient encore et toujours de lui ouvrir une porte qu'elle aurait mérité de ne jamais franchir.

Parce que malgré ses erreurs et ses crimes, ils tentaient de toutes leurs forces de l'accueillir parmi eux, ils essayaient vraiment de faire en sorte qu'ils soient une famille.

- Je… je le crois aussi. Merci Emma.

Emma lui sourit, et son cœur battit à nouveau plus fort, et elle savoura le sentiment, ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas éprouvé cette sensation qu'elle avait presque fini par oublier ce que ça faisait.

- Et… Emma, ajouta-t-elle, je ne serai pas seulement heureuse de revoir Henry. Je serai heureuse que tu sois là, avec nous. »

Elle le lui avait déjà dit avant, mais elle voulait vraiment que la blonde le sache, qu'elle ne se sente pas laissée de côté, qu'elles puissent devenir pour de bon les mères de Henry, ensemble et pas l'une contre l'autre.

Le sourire d'Emma s'agrandit et ce fut à cet instant précis que Regina Mills comprit qu'elle était probablement complètement et irrémédiablement foutue.

§§§§

Le lendemain.

Regina ne fut aucunement surprise de recevoir un nombre assez important de regards noirs alors qu'elle entrait à nouveau dans la mairie.

Certains s'attardèrent sur elles, et elle savait bien qu'il y avait des choses qu'elle ne pouvait pas réparer, des personnes qui ne reviendraient pas, par sa faute, qu'elle devrait vivre avec cette haine et sa culpabilité durant le restant de sa vie.

Préférant se concentrer sur la raison de sa présence, à savoir une annonce qui devait être faite et dont elle ignorait encore la teneur, elle détourna le regard pour ne plus avoir à y faire face.

Ça ne l'empêcha pas de continuer de les sentir se poser sur elle, et elle avait de la chance que les habitants de Storybrooke se contentent de lui lancer des regards assassins et pas des couteaux ou autre chose.

Elle tenta de ne plus y prêter attention.

Devant elle, il y avait une des fées, Astrid, si elle se souvenait bien, ou plutôt Nova, de son vrai nom de fée, qui souriait avec une joie qu'elle avait du mal à contenir, et même la Fée Bleue ne semblait pas déranger par le fait qu'elle avait l'air à deux doigts de sautiller partout.

Elle affichait même un air plutôt satisfait.

Il y avait également le géant Anton (qui par chance avait une taille humaine, elle n'aurait osé imaginé les dégâts sur la mairie si ça n'avait pas été le cas) ainsi que les sept nains, et Rumplestiltskin.

Que faisaient-ils tous là au juste ?

Elle croisa les bras, assise sur une des nombreuses chaises qui se trouvaient dans la mairie.

Elle n'allait pas tarder à le savoir…

A suivre…