Thème 9 : Un Réveillon pas comme les autres

Parfois rien ne se passe comme prévu, alors à vous d'écrire sur l'une de ces situations (ou sur les 3 si ça vous inspire)

3. Votre ou vos personnages se trouvent à fêter Noël dans un endroit particulièrement insolite : station orbitale, capsule sous-marine, dernier étage de la tour Eiffel, bloqué dans un ascenseur ou tout simplement coincé par son travail, à vous de définir ce qu'est ce lieu insolite et comment il/ils se débrouillent pour quand même fêter Noël

Celui-ci est un cross-over Hawaï 5-0 / 9-1-1 Lone star, il est publié dans les deux recueils.
Ce texte contient un lemon Steve / Carlos avec des descriptions explicites, si vous n'aimez pas ne lisez pas !


Noël dans la cheminée

"Sans-abri signalé dans la maison en ruine du parc McKinney falls. Une unité est demandée pour l'évacuer avant que la neige ne rende le site inaccessible."

"Officier Reyes, matricule 234-54-56, en route."

Carlos tourna à la première intersection et prit la bonne direction. Le jeune homme avait les idées noires depuis que TK avait quitté l'appartement sans plus lui adresser un mot six semaines auparavant. Son cœur saignant à chaque fois qu'il pensait au secouriste. Il n'avait même pas eu le courage de dire à ses parents qu'ils avaient rompu, il n'arrivait déjà pas à se l'avouer. Il ne comprenait pas comment TK avait juste pu partir ainsi, sans lui donner d'explications et simplement l'ignorer ensuite. Il avait mal. Il considérait TK comme l'homme de sa vie et n'arrivait pas à faire le deuil de cette idée.

Voilà pourquoi il avait accepté de prendre la garde d'un collègue en ce soir de Noël, pour ne pas être seul dans l'appartement qu'il avait acheté pour eux deux ou chez ses parents sans le jeune homme, à devoir expliquer son absence. Travailler était de loin la meilleure solution et la meilleure excuse !

Après une vingtaine de minutes, il arriva enfin à l'entrée du parc. Il ferma bien son gros manteau et sortit de sa voiture, affrontant la neige qui tombait à présent abondamment. Il voyait la silhouette de la vieille maison à l'horizon, trouble à cause de la tempête, et espéra qu'il pourrait en déloger le sans-abri sans difficulté. Il lui fallut presque quinze minutes pour rejoindre les ruines tant la neige ralentissait sa progression. Il passa la porte principale de la maison et ne vit personne. Il appela tout en marchant le long de murs, sur ses gardes, ressortant pour faire le tour du conduit de la cheminée. Un couteau se posa sur sa gorge. Carlos s'immobilisa.

"Qui es-tu ? demanda la voix de l'homme dans son dos.

- Agent de police Reyes, je suis venu vous mettre à l'abri de la tempête de neige.

- Ton badge ?

Lentement, Carlos ouvrit son manteau, se retenant autant que possible de trembler, et en sortit son badge. L'homme s'en saisit et le libéra presque immédiatement pour son plus grand soulagement.

- Steve, je suis en opération spéciale. dit l'homme en lui montrant son badge aussi. Désolé mon gars, mais je vais nulle part… et toi non plus.

- Pardon ?

- Il neige trop maintenant. Tu vas finir congelé avant d'atteindre ta voiture.

Carlos, tremblant de froid, regarda autour de lui. L'homme avait raison, il n'était même pas certain d'être capable de retrouver sa voiture là, mais passer la nuit dans les ruines ne lui semblait pas être une meilleure idée.

- On va mourir de froid ici…

- Mais non, faut juste que tu me fasses confiance.

Carlos n'était pas certain d'avoir envie de faire confiance à cet inconnu, mais il n'avait pas non plus l'impression d'avoir le choix. Il acquiesça à l'intention de Steve qui lui fit signe de le suivre. L'homme se mit à quatre pattes et pénétra dans la cheminée. Pas rassuré, Carlos l'imita en espérant qu'il ne signait pas là son arrêt de mort.

Dès qu'il fut entré, Steve ferma la cheminée d'une bâche qu'il fixa grâce à des morceaux de bois qui prenaient appui sur les murs opposés. Il fouilla ensuite son sac et en sortit deux portions alimentaires. Il en tendit une à Carlos et s'assit sur une autre bâche au sol. Le policier l'imita, se mettant face à lui. Les deux hommes avaient tout juste la place de tenir assis l'un à côté de l'autre jambes tendues.

- Militaire ? demanda Carlos en commençant à manger.

- Navy Seal.

- Je peux vous demander pourquoi vous planquez ici le soir de Noël ?

- Non.

Carlos se fit la réflexion que la nuit risquait d'être longue, mais il fut surpris quand Steve reprit la parole.

- Désolé, je ne peux pas te parler d'une opération en cours. Une passée si tu veux.

Carlos saisit l'opportunité et lui demanda de lui raconter les missions les plus spectaculaires qu'il avait réalisées. Steve lui fit un sourire qu'il trouva charmant, farfouilla dans son sac, en sortit une bouteille de whisky, en but une gorgée, lui passa la bouteille et commença son histoire.

Le temps passa, Carlos sentait l'alcool le réchauffer, mais aussi embrouiller un petit peu son esprit. Il se surprit à trouver les yeux bleus de son vis-à-vis touchants, ses lèvres attirantes, sa silhouette sexy. Il termina la bouteille en se disant qu'il ne serait pas contre découvrir le corps sous les vêtements. Steve sortit une deuxième bouteille de son sac et lui prit la vide des mains, leurs peaux entrant en contact.

- Tes mains sont gelées. Déshabille-toi.

Le cerveau de Carlos s'arrêta de fonctionner. Il ne comprenait pas comment il pourrait se réchauffer en se déshabillant.

- Pardon ?

- Quand il fait vraiment froid, le meilleur moyen de se réchauffer est la chaleur humaine. Si on se sert tous les deux peau contre peau dans mon sac de couchage tu devrais parvenir à te réchauffer.

Steve joignit le geste à la parole en sortant son sac de couchage et une couverture de survie et en commençant à se déshabiller. Le cerveau de Carlos avait du mal à fonctionner à cause de l'alcool et du corps musclé et sexy qui s'effeuillait devant lui. Une petite voix lui dit de penser à TK, mais une voix bien plus forte lui rappela que TK l'avait plaqué et qu'il pouvait bien faire ce qu'il voulait sans lui devoir des comptes… d'autant plus que l'homme devant lui était très attirant et que Carlos se sentait incroyablement seul depuis le départ de son petit ami. Il arrêta de réfléchir et commença lui aussi à retirer les couches de vêtements. Seulement, ses mains tremblaient, de froid, d'excitation, d'appréhension, à cause de l'alcool… et il n'était pas très efficace. Il sursauta quand celles d'un Steve complètement nu se posèrent sur les siennes. Le militaire fut efficace pour le déshabiller, excitant Carlos au plus haut point. Le regard bleu plongea dans le sien et le latino céda à son envie. Il se pencha et embrassa l'homme, de certainement plus de dix ans son aîné, avec ferveur. Steve fit glisser ses mains sur la peau bronzée, donnant à Carlos l'impression qu'elles laissaient des traînées de lave là où elles passaient et lui donnant envie de plus. Avec douceur, le militaire entraîna le plus jeune dans le sac de couchage, le refermant sur eux et se glissant dans le dos de Carlos. Vu la place qu'ils avaient dans ce conduit de cheminée, ils ne pouvaient s'allonger qu'en cuillère. Le corps nu du militaire contre son dos et sa bouche qui glissa dans son cou firent fortement gémir le texan. Maintenant qu'il avait cédé à son envie de se laisser aller dans les bras de cet homme sexy, il voulait beaucoup plus. D'un coup de hanches, il frotta ses fesses contre le sexe tendu, faisant grogner Steve. Le militaire passa un de ses bras sous le corps du policier pour se saisir de son érection alors que son autre main se faufilait entre ses fesses. Il le prépara tout en le masturbant et en embrassant son cou avec douceur et passion. Carlos perdait la tête sous ces attentions et n'était plus que plaisir et gémissements. Il grogna d'ailleurs de désapprobation lorsque Steve retira ses doigts de son intimité.

"Sois patient, j'arrive." chuchota le militaire d'une voix amusée.

Carlos poussa un nouveau gémissement en sentant la main sur sa verge accélérer le rythme, le menant bien trop près du gouffre à son goût, mais soudain, alors qu'il allait jouir, la main ralentit à la limite de s'arrêter. Carlos sentit l'érection recouverte d'un préservatif se positionner contre son intimité, poussant doucement pour entrer en lui. Le latino bascula sa tête en arrière pour l'embrasser et oublier la légère douleur qu'il ressentait. La main sur son érection, reprenant un petit peu de vitesse, l'y aida.

Steve était enfoncé en lui jusqu'à la garde, il ne bougeait plus, attendant son feu vert. Carlos embrassa la bouche du militaire avec passion avant de remettre sa tête droite et de donner un coup de bassin qui les fit tous deux haleter. Steve le laissa diriger les premiers va-et-vient, puis se mit à donner de profonds coups de hanches, calquant son rythme sur celui du policier et rencontrant sa prostate à chaque coup. Carlos n'était plus que gémissements et cris de luxure, mais ceux-ci s'accentuèrent lorsque Steve changea de rythme, accélérant soudainement et se mettant à le masturber frénétiquement. Le plaisir monta brusquement en Carlos qui éjacula dans la main du militaire. Il le sentit faire quelques va-et-vient de plus avant de s'immobiliser dans un grognement.

Carlos eut vaguement conscience, sombrant déjà dans le sommeil, que Steve sortait de lui, les nettoyait sommairement et réajustait le duvet et la couverture sur eux avant de le reprendre dans ses bras.

Il avait mal à la tête et aux muscles en général, mais il était collé contre un corps chaud.

"TK, chuchota-t-il, pas vraiment réveillé.

- C'est ton mec ?"

Ce n'était pas la voix de TK. Il ouvrit soudainement les yeux, son regard tomba sur un mur de briques. Il lui fallut quelques instants pour se rappeler de la nuit qu'il avait vécue et de ce qu'il avait fait avec Steve.

- Non, mon ex.

- Vu le nombre de fois où tu as dit son nom cette nuit, tu devrais essayer de lui parler.

Carlos ne dit rien, il n'avait pas envie de se lancer sur ce sujet. Steve n'insista pas. Il sortit du sac de couchage, nullement gêné par sa nudité, lui fit un sourire charmeur auquel Carlos répondit par une mimique amusée, et s'habilla. Le policier sortit à son tour du duvet et s'habilla rapidement pour échapper à la morsure du froid. Une fois tous deux couverts, Steve réorganisa le conduit de cheminée pour pouvoir retirer la bâche qui en protégeait l'entrée. Un mur de neige se trouvait derrière. Peu impressionné, Steve s'activa pour dégager un passage et sortir.

- Eh bien, on dirait que tu vas pouvoir rentrer chez toi ! lui dit-il depuis l'extérieur.

Carlos se faufila dans le tunnel de neige et retrouva l'air libre. La tempête avait cessé, et la poudre blanche recouvrait le sol sur un bon mètre d'épaisseur. Malgré tout, les nuages étaient toujours menaçants, faisant comprendre à Carlos que s'il ne voulait pas se retrouver coincé à nouveau, il valait mieux qu'il ne s'attarde pas.

- Et toi ?

- J'ai une mission à terminer, mais ne t'en fais pas, je vais bientôt quitter le Texas.

Carlos acquiesça. Ne sachant pas vraiment quoi dire, il écouta son instinct et répondit au sourire séduisant de Steve en l'embrassant.

- Adieu alors. chuchota le policier en s'éloignant.

- Joyeux noël, lui répondit Steve avec son beau sourire.

Carlos partit en direction de sa voiture, un sourire triste aux lèvres. Il ne se retourna pas. Cette nuit avait été magique, mais ce n'avait été qu'une parenthèse dans la déprime quotidienne qu'étaient ses journées sans TK. Il repensa aux paroles du militaire, peut-être en effet, qu'il devrait dire à l'homme qu'il aimait ce qu'il avait sur le cœur.