THEME 14 : Au temps des châteaux :
Voici 8 châteaux d'époque différentes et dans des pays différents. Votre fic doit se passer, dans ou autours de l'un de ces châteaux, votre texte doit également contenir au minimum 5 lignes parlant du lieu. Votre texte peut prendre place à l'époque de sa construction comme à l'heure actuelle, possibilité de faire des UA et de l'originale.
8 : Dans l'Aude, la cité médiévale de Carcassonne. son architecture est exceptionnelle. La cité possède une double enceinte qui fait près de 3 km de longueur et comporte 52 tours. La Cité comprend également le château comtal et la basilique Saint-Nazaire.
Elle fut restaurée au XIXème par Viollet-le-Duc puis par Boeswillwald.
Note importante : cet OS est un UA qui se passe dans un passé ne collant pas à la réalité historique ! Dans cet histoire les maures ne font pas preuve d'homophobie et acceptent les relations homosexuelles tout comme les relations hétérosexuelles.
C'était la panique au village, les Maures étaient partout. Ils avaient la réputation de tout détruire sur leur passage, de brûler les villages et de violer les survivants, hommes et femmes. La rumeur de leur progression à travers le Sud de la France les avaient précédés de plusieurs semaines, mais le chef du village, Owen, avait refusé de partir tant que la menace n'était pas imminente, arguant que les récoltes allaient bientôt être prêtes et qu'ils survivraient mieux en Carcassonne avec des vivres. Seulement, ils avaient trop attendu. La plupart des villageois étaient partis la semaine précédente, mais TK et une poignée de fidèles à son père Owen étaient restés pour essayer d'emporter un maximum de vivres.
Les flammes léchaient à présent les murs des maisons et le petit groupe de paysans était dispersé dans la forêt, chacun un baluchon à la main, tentant de rejoindre la cité qui les protègerait. TK avait couru le plus vite et le plus loin possible dès que l'alerte avait été donnée, il n'était plus très loin de la cité, il en voyait les remparts, mais impossible pour lui d'aller plus loin, les Maures patrouillaient aux alentours et lui bloquaient l'accès au pont, l'empêchant de traverser la rivière. Il décida de monter dans un arbre à une dizaine de mètres du sentier et de se reposer dans les hautes branches. D'où il était, il avait une vue imprenable sur cette cité qu'il découvrait pour la première fois. Il observa le double mur protecteur, derrière lequel les habitants étaient en sécurité, et les tours, trop nombreuses pour qu'il puisse les compter, à l'intérieur desquelles se tenaient les soldats prêts à se battre. Son regard vert glissa le long des murs de pierre jusqu'à la porte qu'il allait devoir passer pour se mettre à l'abri et le pont la précédant, complètement à découvert. Il se demanda si ses amis avaient réussi à passer, s'il était le seul à trembler de froid et de peur. Il n'avait jamais appris à se battre, il savait compter jusqu'à vingt, écrire son nom, donner des soins sommaires et labourer… rien de tout cela ne pouvait lui être utile dans sa situation. Il tourna les yeux vers la basilique qui trônait fièrement à l'intérieur des remparts et se mit à prier pour qu'un miracle lui permette de rester en vie.
Un bruit de combat lui parvint. Il chercha au sol ce qu'il se passait et crut reconnaître son ami Judd qui se battait à un contre dix. Il mordit sa main pour s'empêcher de faire du bruit alors que Judd rendait son dernier souffle sous les lames ennemies. Les larmes inondèrent ses yeux et il se mit à pleurer silencieusement.
TK eut tellement peur de subir un sort comparable ou pire que celui de son ami, qu'il resta deux jours et deux nuits dans son arbre. La nuit tombait, les Maures s'étaient éloignés de cette zone depuis plusieurs heures, tout était calme. Il ne put s'empêcher de se mettre à trembler ni de pleurer devant la dépouille déchiquetée de son ami. Il se recueillit quelques minutes en silence. Il allait partir quand, soudain, un râle de douleur le fit sursauter. Sur la défensive, prêt à disparaître, il regarda autour de lui. Son regard tomba finalement sur un piège à gibier. Il s'approcha à tâtons de peur de tomber dans le trou et découvrit un Maure à l'intérieur. La vision du jeune homme lui coupa le souffle. TK s'était toujours su attiré par les hommes plus que par les femmes et il avait toujours tenté de l'ignorer pour ne pas offenser Dieu, mais là, il ne pouvait pas nier ce qu'il ressentait devant ces yeux chocolat pleins de douceur, ces cheveux noirs frisés, cette peau hâlée, ce torse magnifiquement sculpté, cette chute de rein…
"Aide."
La voix grave et pleine de douleur du Maure fit frissonner TK qui hésita. Cet homme faisait partie des assassins de Judd, des monstres qui détruisaient leur pays. S'il l'aidait, qu'est-ce qui l'empêcherait de le tuer une fois libre ? S'il ne l'aidait pas, il le condamnerait à une lente agonie. Il était déjà presque impossible de sortir seul d'un trou de ce genre, mais le brun avait en plus une fracture ouverte à la jambe droite, il allait lentement mourir de faim sans aide ou d'une infection.
"Carlos." lui dit le jeune homme en tapant sa poitrine et en le regardant avec de grands yeux suppliants.
Il pointa ensuite son doigt vers TK avec une interrogation dans les yeux.
"TK.
- TK, aide moi."
Le cœur du jeune homme fit un bond dans sa poitrine en entendant son nom dans la bouche du Maure. Il espéra qu'il ne le regretterait pas et lui tendit sa main.
Le Maure sembla peser très lourd à TK qui dut fournir un gros effort pour l'aider à sortir du trou, mais il y parvint. Ils tombèrent tous deux au sol, essoufflés, le regard rivé sur l'autre. TK craignait la suite des événements, même s'il pouvait toujours courir contrairement au brun. Cependant, ce dernier se releva en grimaçant et fit signe à TK de faire de même. Il plaça ensuite son bras autour de ses épaules et l'entraîna avec lui en boitant. La seule chose qui décida le Français à aller avec lui fut qu'ils prenaient la direction du château et non des lignes ennemies. Le brun les mena à une petite grotte protégée par des lianes, quasiment invisible de l'extérieur. TK se demanda comment Carlos avait pu la découvrir, mais ce n'était pas très important. Cette grotte signifiait un endroit sec pour manger, dormir et soigner le brun. Il ne comprenait pas pourquoi il voulait l'aider ainsi, mais il en avait trop fait pour faire machine arrière.
Ils s'assirent, mal à l'aise. Carlos regarda sa jambe et grimaça, visiblement, il ne savait pas quoi faire pour la soigner. TK soupira, il avait déjà vu les médecins ambulants s'occuper de ce genre de blessure, il fallait remettre l'os en place sinon il perdrait sa jambe à coup sûr.
"Je vais t'aider avec ta jambe." lui dit-il.
Au regard que lui renvoya le Maure, TK comprit qu'il n'avait pas saisi le sens de ses mots.
"Moi, aider toi." dit-il cette fois en parlant très lentement, en sur-articulant et en se pointant du doigt avant de pointer la jambe blessée.
Avec un regard inquiet, le brun acquiesça. TK se leva et alla chercher de quoi s'occuper du Maure. Il ramena plusieurs morceaux de bois, des grandes feuilles et des lianes, revoyant dans sa mémoire les gestes du médecin. Il grimaça, ça n'allait pas être une partie de plaisir. Il déposa son chargement et repartit chercher de l'eau, faisant très attention à ne pas croiser âme qui vive.
A son retour, il trouva Carlos allongé, assez pâle, les yeux fermés. TK le secoua gentiment et lui tendit un bâton, lui mimant de le prendre dans sa bouche. Puis il posa un doigt devant ses propres lèvres pour lui faire comprendre qu'il devait garder le silence. Malgré la peur lisible dans ses yeux chocolat, le Maure acquiesça. TK s'assit à califourchon sur le haut de sa cuisse, lui tournant le dos. Il se fit la réflexion que Carlos pourrait aisément le tuer sans qu'il le voit venir, mais il décida de faire confiance à son instinct et d'arrêter de le craindre. Il regarda quelques secondes le flux sanguin s'échappant de la blessure s'affaiblir, puis déchira la jambe de pantalon du brun, dévoilant une cuisse très musclée. Il garda précieusement le tissu sur le côté pour plus tard et se pencha en avant, saisissant la cheville dans une main, la jambe, juste sous le genou, de l'autre. Il revisualisa une dernière fois les gestes du médecin et, sans prévenir, tira d'un coup sec. Il fut soulagé de voir l'os retourner à l'intérieur de la jambe malgré le grognement de douleur étouffé du blessé. Les mains de Carlos se crispèrent sur ses hanches, mais ne furent à aucun moment douloureuses pour lui. TK trouva même agréable de les sentir sur lui. Il resta cependant concentré sur sa tâche et sans lâcher la cheville, il se saisit d'une main de bâtons qu'il avait ramené et des lianes. Il accrocha efficacement la jambe aux bouts de bois pour éviter que l'os ne ressorte. Une fois satisfait, il se saisit du tissu déchiré et de l'eau pour nettoyer la plaie. Il ignora une fois encore les grognements plaintifs et les mains sur ses hanches. Il termina en bandant la blessure avec le tissu et des lianes. Il espéra que ça ne s'infecterait pas. Le mieux aurait été de cautériser la plaie, mais il avait trop peur d'attirer ses ennemis dans leur cachette s'il faisait un feu. Il voulut basculer aux côtés du brun, mais celui-ci resserra sa prise sur ses hanches et l'attira contre lui. TK aurait dû s'éloigner, protester, lutter contre cette sensation de bien être qui, d'après le père Billy, ne pouvait venir que de Satan, mais il avait été trop éprouvé par les derniers jours pour chercher à lutter. Il s'endormit dans les bras du brun, empli par le sentiment d'être en accord avec lui-même pour la première fois de sa vie.
TK colla son torse contre celui du Maure en gémissant alors que celui-ci embrassait son cou avec ferveur. Cela faisait deux semaines qu'ils étaient tous deux cachés dans leur grotte. La jambe du brun guérissait bien même s'il ne pouvait toujours pas marcher. TK avait eu peur que la blessure ne s'infecte dans les premiers jours, mais il avait réussi à garder la plaie saine. Il sortait régulièrement pour aller leur chercher de l'eau et des fruits, n'osant toujours pas faire de feu. Les deux jeunes hommes apprenaient à se découvrir, s'enseignaient leur langue et tombaient éperdument amoureux. TK avait rapidement laissé tomber tous les préceptes religieux que le père Billy avait tenté de lui enseigner depuis l'enfance, les plaisirs de la chair dans les bras de Carlos étaient bien trop bons pour être diaboliques.
Leurs bouches se trouvèrent et la main de Carlos glissa dans le pantalon du Français qui gémit en sentant un doigt jouer avec son intimité. Il bougea des hanches pour le faire entrer en lui. Il était devenu accro au plaisir que lui donnait son beau brun. Impatient, il les déshabilla tous les deux et se saisit du sexe de son amant qui sourit dans leur baiser. Rapidement, TK en eut assez d'attendre et poussa Carlos sur le dos. Il le prit dans sa bouche afin d'enrober copieusement son érection de salive, les gémissements qu'il récolta le poussèrent à faire durer son petit jeu un petit peu plus longtemps que nécessaire, puis il le chevaucha, s'empalant sur le membre dressé avec un soupir de contentement. Prenant appui sur le torse musclé, il commença à monter et descendre le long de la hampe tendue. Les deux hommes avaient du mal à se retenir d'exprimer le bien qu'ils se faisaient, mais ils devaient prendre garde à ne pas attirer l'attention sur eux. TK augmenta progressivement le rythme, se mordant les lèvres pour ne pas crier. Il perdit son regard dans les yeux chocolat alors que l'orgasme le fauchait et qu'il jouissait sur la peau bronzée. Carlos le suivit rapidement et TK se retira, s'allongeant contre le brun presque en ronronnant.
Les Maures quittaient la France, la paix venait d'être signée. Carlos regardait TK avec des yeux plein de larmes. Il était guéri, il ne pouvait pas rester à Carcassonne, il n'y avait rien pour lui ici, à part la mort, rien pour eux dans cette société homophobe. TK réfléchit à la situation dans son ensemble et prit sa décision, il savait qu'il ne pouvait plus envisager une vie sans Carlos.
"Moi pouvoir apprendre médecine dans ton pays ? demanda-t-il plein d'espoir dans un arabe approximatif.
- Oui. chuchota Carlos, les yeux pétillants d'espoir.
- Nous pas avoir à nous cacher ?
- Non.
- Toi aimer moi ?
- Oui.
- Toi vouloir moi venir dans ton pays avec toi ?
- Oui.
- D'accord."
Carlos embrassa alors TK à pleine bouche. Ils se sourirent en se séparant et le Maure se saisit de la main de son amant pour l'entraîner à sa suite vers les siens. Le Français ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas peur de l'avenir ou que ses proches n'allaient pas lui manquer, mais il était certain d'avoir pris la seule décision qui lui permettait d'envisager un avenir heureux.
