Ce texte a été écrit dans le cadre de l'event "Vœux 2023" du groupe "Papotage,écriture, lecture et bonne humeur" et est pour Ptitepointe.
Vœu 4 : un Tarlos (Carlos et TK dans 911 Lone Star ).
Cet OS prend place dans l'épisode 4 de la saison 2, Carlos et TK ont rencontré les parents du policier au marché et celui-ci a présenté son petit-ami comme étant un collègue de travail. Blessé, TK a récupéré des affaires une fois rentré chez Carlos et est parti en lui disant avoir besoin d'air. Cet OS est une introspection de Carlos suite à ce départ.
He's not a friend with benefits.
Carlos rentra chez lui déprimé. TK ne lui avait pas envoyé le moindre message depuis la veille, depuis leur dispute et Carlos s'en voulait. Toute la soirée d'hier, il s'était repassé en boucle les événements qui les avaient amenés à ce moment où TK avait pris ses affaires et était parti. Tout d'abord, les nombreuses demandes du pompier, très claires, pour rencontrer sa famille et lui qui avait toujours esquivé, sans jamais s'expliquer. Il n'avait pas voulu dire à son homme qu'il avait peur de le présenter à ses parents. Des parents qui avaient bien pris l'annonce de son homosexualité, mais avaient ensuite fait comme s'il n'avait jamais rien dit. Il s'était toujours dit que le jour où il leur présenterait quelqu'un, ce serait l'homme qu'il verrait comme l'homme de sa vie, et TK…
TK, il était tombé sous son charme dès leur première rencontre, leur première nuit ensemble l'avait fait monter au paradis comme aucun de ses amants précédent ne l'avait fait, mais ensuite… ensuite s'en était suivi presque un an de chaud et de froid. Ils s'appelaient pour passer la soirée, la nuit, un bon moment ensemble et le lendemain TK lui rappelait qu'il ne voulait pas d'une relation sérieuse, mais lui s'était attaché. Il était tombé amoureux du pompier et avait bien cru qu'il était condamné à en souffrir, jusqu'à ce soir-là sous les étoiles filantes où TK lui avait avoué être lui aussi tombé amoureux et qu'il voulait qu'ils soient un "nous", un couple. Carlos se souvenait de la joie et du soulagement qu'il avait ressenti, il avait ensuite passé une des plus belles nuits de sa vie. Il avait espéré que ce bonheur durerait longtemps et c'était le cas, il était heureux avec TK et voyait en lui l'homme de sa vie, mais il était prudent. Il craignait que son petit-ami ne prenne peur à nouveau et ne parte avec ses affaires sous le bras… un peu comme la veille.
Carlos espérait tellement que leur dispute n'ait pas sonné la fin de leur histoire. Il ne voulait pas perdre TK, pas parce qu'il avait voulu attendre d'être sûr de lui pour le présenter à ses parents, pas parce qu'il n'avait pas voulu le froisser en ne lui expliquant pas les raisons de ses refus. Il voulait juste un petit peu plus de temps.
Il n'avait quasiment pas dormi de la nuit, se rejouant la rencontre avec ses parents, leur dispute. Il avait paniqué, il n'avait pas osé présenter TK comme l'homme qui partageait sa vie et dont il était éperdument amoureux. Pour ses parents, TK était un collègue de travail avec qui il allait au marché. Il se trouvait pathétique, mais savait que si la situation se reproduisait, il réagirait pareil. Il n'était pas prêt.
Il avait été soulagé de travailler toute la journée, au moins, il avait gardé son esprit occupé et n'avait pas ruminé cette dispute davantage… jusqu'à ce qu'il ait quelques minutes de pause. A chaque fois, il avait regardé son téléphone avec un espoir irrémédiablement piétiné par l'absence de message.
Il rentra donc abattu et fatigué chez lui, prêt à passer la soirée à déprimer et ruminer à nouveau. Il venait à peine de poser son sac dans le salon lorsque quelqu'un frappa à la porte. Surpris, n'attendant personne, il regarda par la vitre qui jouxtait sa porte d'entrée. Son cœur s'affola en découvrant TK. D'un côté, il était heureux de le voir et espérait que c'était un bon signe pour leur couple, mais de l'autre, TK avait la clé, il n'avait aucune raison de frapper… sauf s'il considérait qu'ils avaient rompu la veille. Une pierre dans l'estomac à la pensée que la seconde possibilité soit la bonne, il ouvrit la porte.
"Salut.
- Salut, je peux entrer ?
- T'as la clé, non ? demanda Carlos, un petit peu sur la défensive.
- Je me disais que tu voudrais peut-être la récupérer…"
Le cœur du policier se serra, ils y étaient, il allait officiellement dire au revoir à celui qu'il aimait.
"Pourquoi ? T'es venu pour rompre ? demanda-t-il, amer, avant de se reprendre et de livrer une partie de sa pensée. Enfin, tu me diras, c'est peut-être déjà ce que tu as fait hier.
- Non ! Enfin, j'espère que non."
La réaction de TK lui fit du bien, elle réinsuffla un infime espoir dans son cœur et lui permit de se décaler pour le laisser passer.
"Je t'en prie."
Il le regarda passer devant lui sans qu'aucun d'entre eux ne fasse un geste vers l'autre. Il referma la porte, la boule au ventre et se tourna vers TK alors que ce dernier prenait la parole.
"Bon, écoute, je sais que j'ai été hyper chiant.
- Non, non, pas du tout, le coupa Carlos qui ne voulait pas que le pompier se sente responsable.
- Si, je le sais, et je voulais juste te dire que… je ne suis pas désolé…"
Le policier fut choqué, vu le début de la conversation, il ne s'était pas attendu à ça. Il y a un instant, il avait repris espoir pour leur couple, mais cette phrase venait de l'anéantir.
"Je ne suis pas désolé Carlos. Je sais qu'à m'entendre on aurait cru que ta relation avec tes parents m'impactait moi, mais en vérité, elle nous impacte nous. Est-ce que tu comprends ?
- Pas trop, non."
Carlos était perdu, il ne comprenait pas où TK voulait en venir, il ne savait pas quoi penser quant à leur relation, où il voulait en venir. Il ne comprenait pas ce qu'il cherchait à lui dire. Il regarda le pompier s'asseoir sur un tabouret, mais Carlos resta debout, mal à l'aise.
"Euh, le fait que tu ne dises pas à tes parents que j'étais ton mec, ça m'a fait me poser des questions, ça m'a fait douter de notre couple et de ce que je représente à tes yeux."
Carlos ressentit cette déclaration comme un coup de poing. Il eût l'impression que par ses actes il avait provoqué ce qu'il redoutait.
"Ça me fait de la peine et c'est justement pour ça que j'évitais que tu les rencontres, s'excusa-t-il en s'asseyant face à TK. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça et j'étais sûr que ce serait le cas.
- C'était obligé, t'es sûr ? le coupa le pompier. Ils sont au courant que t'es gay…
- Ils sont au courant oui, le coupa Carlos à son tour, comprenant qu'il devait s'ouvrir pour être compris. J'ai fait mon coming out à 17 ans, ça leur a fait un sacré choc."
Il fit une pause, cherchant ses mots, se remémorant ce jour qui était gravé au fer blanc dans sa mémoire.
"Je savais que c'était un séisme pour eux, mais ils m'ont pris dans leurs bras, ils m'ont dit qu'ils m'aimaient et c'était réglé. Tu sais de quoi on a parlé ce matin là ?"
TK secoua la tête, concerné par ce qu'il entendait alors que Carlos le laissait découvrir un des souvenirs de sa vie qui le touchaient le plus.
"De la saison de baseball, du prix du sans plomb, du veau qui venait de naître au ranch. Pas un mot sur ce que je venais de leur dire, ni ce jour-là, ni depuis.
- C'est dingue, pourtant ils ont l'air adorable, se désola TK.
- Ils le sont, confirma Carlos. Ça n'empêche pas, mais ils ne sont pas parfaits non plus.
- Tu sais, mes parents ont beau être super ouverts d'esprits, ils sont loin d'être parfaits. En voulant me conseiller, ils ont passé plus de temps à parler d'eux-mêmes qu'à parler de moi.
- Ça explique plein de choses." rit doucement Carlos.
Il sentait que la tension entre eux s'était légèrement allégée. Il ne savait toujours pas où ils en étaient, mais il reprenait confiance.
"Il y a bien une chose sur laquelle ma mère a raison, reprit sérieusement TK. Elle a dit que si ça m'avait tant touché c'est parce que je ne me sentais pas en confiance au sein de notre couple."
Cette phrase blessa Carlos, il avait toujours montré à TK qu'il voulait une relation sérieuse avec lui, dans laquelle il était prêt à tout investir. Savoir que sa relation avec ses parents entachait la confiance que TK pouvait avoir en eux le peinait.
"Je vois, ça me désole d'entendre ça.
- Mais ce dont je n'avais pas tenu compte, c'était à quel point toi tu pouvais souffrir, TK planta son regard dans celui de Carlos, lui envoyant beaucoup de tendresse… de ce manque de confiance et en avait souffert pendant une grande partie de ta vie."
TK lui prit les mains, les serrant dans les siennes et lui réchauffant le cœur.
"Je veux que tu saches que je suis vraiment avec toi, à cent pour cent."
Le soulagement envahit Carlos, mais tout n'était pas encore réglé, un doute l'empêchait toujours de se réjouir totalement.
"Tu peux dire à tes parents que je suis un ami, un collègue, ton styliste perso (Carlos rit à cette idée). je sais pas, je m'en fiche, d'accord ? Aussi longtemps qu'il le faudra.
- Et si, si ça n'évolue jamais ? demanda le latino qui avait peur d'y croire.
-Tu sais, rien ne reste figé éternellement, Carlos."
Les mains de TK serraient les siennes avec douceur et force, elles lui transmettaient son amour pour lui, elles étaient un roc auquel il pouvait, ce soir, se raccrocher. Les phrases de son amour l'avaient rassuré et même si ce n'était pas suffisant pour qu'il dévoile prochainement leur relation à ses parents, il savait à présent qu'il n'avait pas brisé leur lien. Avec douceur, comme on approcherait un animal apeuré, TK raccourcit la distance entre eux jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent. Le baiser fut tendre et termina de réchauffer le cœur du policier. Puis, le pompier se recula, posant sa main sur sa joue, et le regarda avec tendresse.
"Tu as l'air fatigué.
- Pas vraiment bien dormi la nuit dernière.
- A cause de moi."
Carlos fit une grimace, mais ne répondit pas. Il attira à nouveau TK contre ses lèvres, ne pouvant avoir assez de ce contact. Son petit-ami ne semblait pas de son avis, il brisa à nouveau le baiser et se leva, ne répondant que par un sourire au regard interrogateur de Carlos. TK sortit son téléphone et pianota dessus avant de le tendre au policier.
"On commande, on mange devant un film et on se couche de bonne heure, ça te va ?"
Le latino acquiesça, un sourire aux lèvres, TK avait sélectionné son restaurant préféré et avait anticipé sa commande. Il lui rendit son téléphone en souriant. Le pompier pianota quelques secondes supplémentaires puis rangea l'appareil et s'installa sur le canapé. Il ouvrit ses bras dans une invite silencieuse à laquelle Carlos répondit tout de suite en allant le rejoindre. Sans hésiter, il se lova contre le torse de son amour, emboîtant sa tête dans son cou et apprécia de sentir ses bras forts se refermer autour de lui. Ils restèrent un moment ainsi, profitant de la présence de l'autre, se réconfortant après cette dispute qui leur avait fait du mal mais les avait aussi rapproché. Carlos reprenait des forces grâce à cet amour et cette tendresse que TK lui prodiguait, rassuré d'être dans ses bras. Peu à peu, il commença à somnoler.
Ils furent tirés de leur cocon par la sonnerie de la porte d'entrée. TK se leva, laissant à Carlos le temps d'émerger, et récupéra leur commande. Finalement, ils n'allumèrent pas la télévision, ils mangèrent sur le canapé, légèrement tournés l'un vers l'autre, le regard dans celui de l'être aimé, n'échangeant que quelques mots, mais beaucoup d'amour. Le Latino avait du mal à ne pas laisser le sommeil l'emporter, sa crainte de perdre TK l'avait gardé éveillé la nuit précédente, le soulagement que leur dispute soit derrière lui lui faisait réaliser à quel point il était épuisé.
Le repas terminé, TK l'encouragea à aller se préparer pour dormir pendant qu'il débarrassait. Trop fatigué pour protester, il monta, passa dans la salle de bain, se changea et se glissa sous les draps. Le sommeil failli l'envelopper tout de suite, mais il résista, il voulait d'abord serrer son homme dans ses bras. Ce dernier ne tarda pas à arriver et Carlos le serra contre lui, il lui murmura qu'il l'aimait avant de se laisser aller à un repos bienvenu.
