Thème 68 : Fleurs cannibales

Votre personnage découvre une prairie cachée avec des fleurs magnifique seulement voilà, elles sont en fait aussi belles que dangereuses parce qu'elles ont appendices qui se terminent par des piques qu'elles plantent dans la chair de leur victime avant de les vider de leur sang

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Un rayon de soleil traversa ses paupières closes et le ramena à lui. Sa tête pulsait, son dos était courbaturé et il avait froid. TK se tourna sur le côté et sentit le vide sous son bras juste à temps pour arrêter son mouvement et se remettre sur le dos. Pris de panique, le cœur battant à toute allure, il ouvrit les yeux et détourna la tête pour échapper aux rayons éblouissants. Il fut surpris par la vue qu'il découvrit et s'assit pour mieux la saisir.

Il était sur un rocher plat à peine plus grand que lui, entouré de centaines de fleurs aux grands pétales rouge sang et aux longues feuilles bordeau qui faisaient plus penser à des épines de conifères qu'à des feuilles. Ces plantes hypnotiques, d'une trentaine de centimètres, avaient les pieds dans l'eau et reflétaient les rayons du soleil comme mille rubis. TK eut du mal à détacher son regard de ce tableau étincelant pour observer le reste de la scène qui l'entourait. Cet écrin écarlate était entouré de parois rocheuses percées que de deux ouvertures : une au-dessus de lui par où les rayons du soleil pénétraient la grotte et une derrière les fleurs.

TK observa un moment les différentes teintes de couleurs sur les murs rocheux et réalisa que le niveau de l'eau pouvait monter jusqu'à au moins deux mètres au-dessus de sa propre hauteur s'il se tenait debout sur son rocher. Avec prudence, il ignora son mal de tête, ses courbatures et le froid qui ankylosait ses doigts et entreprit de descendre de la stèle où il était. Il désescalada le rocher, pas certain de ce qu'il allait trouver sous la surface de l'eau, mais il n'eut pas le temps de le découvrir. Alors que ses épaules venaient de passer sous la surface du rocher et que ses pieds étaient à quelques centimètres de l'eau, ses jambes furent traversées de douleurs. Tk hurla et se retint de justesse de lâcher toute prise et de tomber. Il eut l'impression que ses jambes étaient traversées par des aiguilles à tricoter qui le tiraient vers le bas.

Le secouriste allongea ses bras sur la surface rocheuse et chercha de ses doigts la moindre aspérité qui lui permettrait de se retenir de se faire entraîner vers ce qui serait probablement sa mort. L'adrénaline lui donna la force d'appuyer sur ses bras pour se hisser, centimètre par centimètre. Le moindre de ses efforts lui arrachait des cris de douleur alors que ses forces, surtout dans ses jambes, déclinaient à toute vitesse. TK sentait qu'il n'aurait bientôt plus l'énergie pour se hisser, il poussa sur ses bras sans se relâcher, criant sous l'effort, jusqu'à ce qu'un craquement résonne dans la grotte et qu'il ne ressente plus aucune forme de résistance. Il se souleva d'un coup et parvint à poser son torse contre la roche. Sans prendre le temps de respirer, il fournit un dernier effort pour amener le bas de son corps en sécurité.

TK resta de longues minutes allongé à récupérer son souffle avant de s'asseoir et de regarder ses jambes. Il avait neuf des longues feuilles en forme d'épine plantées dans sa chair à travers son jean et son sang s'écoulait de chacune d'elle. Le jeune homme retira son sweat-shirt, puis son t-shirt et remit le premier. Il retira ensuite son jean, déchira son t-shirt et s'en servit pour panser chacune de ses neuf plaies en priant pour que ces plantes carnivores ne soient pas en plus toxiques. Il se rhabilla, épuisé, et regarda à nouveau autour de lui, sauf que cette fois, il réalisait que sans aide, il ne quitterait pas cette grotte.

Il se rallongea et regarda le ciel, se demandant depuis combien de temps il était dans cette grotte et si Carlos était déjà à sa recherche. Il ne doutait pas que son amant remuerait ciel et terre pour le trouver, il avait peur qu'il n'arrive pas à temps, que le froid, la faim, la soif, ou ses blessures n'aient raison de lui avant.

Alors que le temps s'écoulait, une douce torpeur envahissait TK. Il avait beau essayer de bouger pour ne pas laisser son corps s'endormir, il avait de plus en plus de mal à résister.

Un coup de tonnerre ramena TK à lui, il se rappela tout de suite sa situation et réalisa qu'elle était sur le point d'empirer. De grosses gouttes se mirent à tomber dans la grotte, retentissant avec fracas sur la surface de l'eau. La nuit était tombée et le jeune homme ne pouvait voir la surface du lac dans la grotte, mais vu la vitesse à laquelle il fut trempé, il se douta que le niveau allait vite monter.

Il ne put qu'attendre et prier pour être capable de nager à la surface jusqu'à sortir de la grotte par l'ouverture du haut. Il savait qu'il y avait peu de chances pour que l'eau monte aussi haut, qu'il était plus que possible qu'un courant se forme dans la grotte et l'emporte, mais il ne pouvait rien faire d'autre.

Comme il le craignait, son rocher fut vite inondé et il dut se mettre debout. Il sentit le courant tout de suite et eut beaucoup de mal à ne pas se laisser entraîner vue la faiblesse de ses jambes. Il résista jusqu'à avoir de l'eau à mi-cuisse, mais fut emporté. Il fit ce qu'il pouvait pour garder sa tête émergée alors qu'il était ballotté en tous sens, parfois projeté contre les parois, parfois amené vers le fond. Ses seules pensées étaient de respirer au bon moment et de tout faire pour retrouver la surface, mais ses forces déclinaient.

Alors qu'il pensait ses jours arrivés à leur fin, une main agrippa son bras et il fut tiré la tête hors de l'eau. Deux bras forts passèrent sous ses aisselles et une voix qu'il reconnut comme étant celle de Paul l'encourager à s'accrocher. Il trouva les cordes qui retenaient son ami et ferma ses mains dessus, soulagé.

Cependant, il ne réalisa qu'il était sauvé que lorsqu'il fut sur la terre ferme et que les bras de Carlos se refermèrent autour de lui.

"C'est fini bébé, c'est fini, on l'a arrêté, on t'emmène à l'hôpital, c'est fini."

TK sourit en refermant ses bras autour de son homme qui répétait ces quelques mots en boucle pour eux deux. C'était fini.


Fin de ce trio d'OS, j'espère qu'il vous aura plu.