Hello ! :)

Merci shortyrd48 d'avoir mis l'histoire dans tes favoris. J'espère que la suite de cette histoire te plaira !

Bonne lecture !


Chapitre 19 - Retour à la maison

TOC ! TOC ! TOC !

Une main tomba sur le visage de Calipso. Elle grogna comme un lion qu'on tentait de réveiller. Il n'était pas l'heure. Il n'y avait pas de réveil. Elle travaillait aujourd'hui, mais elle commençait par une garde de nuit. Personne n'avait à la réveiller, pas même une main qui triturait son visage. Calipso se retourna et se cogna contre une personne, au moins elle n'était plus embêtée par cinq doigts intrusifs.

Une sonnerie de portable retentit. Qui de Ravi ou de May n'avait pas eu la vivacité d'esprit de mettre son portable en mode avion après une soirée à ingurgiter des substances alcoolisées ? Calipso se cacha sous son oreiller et l'aplatit au-dessus de sa tête. Elle détestait ce genre de réveil, les tortures moyenâgeuses n'étaient rien à côté d'un matin pareil.

May, ou Ravi, elle n'en avait aucune idée, gigotta. Calipso appuya plus fort sur l'oreiller, était-ce son esprit où quelqu'un toquait à la porte ? Une personne tapota l'épaule de Calipso. En guise de réponse, elle grogna, encore.

— Cali, l'appela d'une voix cassée Ravi. T'as un appel…

Calipso était donc celle qui n'avait pas la vivacité d'esprit. D'accord, elle était prête à l'accepter. Elle s'apprêtait à dire à Ravi de décrocher quand elle se ravisa. Elle se releva brusquement, sa tête lui tourna et elle arracha son portable des mains de Ravi. Qui savait sur quel message il pouvait tomber ?

TOC ! TOC ! TOC !

La personne tambourinait, elle patienterait. Calipso ferma un œil pour ajuster sa vue, d'abord flou, elle put enfin lire le nom : Yasmine. Calipso dut relire une deuxième fois : YASMINE ! Oh non, comment avait-elle pu l'oublier ! Son amie allait l'incendier. Pour sa survie, Calipso s'empressa d'appuyer sur le bouton vert.

— Eh, Yasmine ! Tu vas bien ?

Calipso se frotta les yeux en bâillant à s'en décrocher la mâchoire alors que Ravi s'emmaillotait dans la couette, comme un rouleau de printemps, il ne s'arrêta qu'une fois collé à May. Il n'avait pas le choix. Coop en profita pour sauter sur le canapé et récupérer la place vide. Génial.

— Bonjour, lâcheuse, lâcha la voix de Yasmine. Aurais-tu la gentillesse de m'ouvrir la porte, s'il te plaît ? J'aimerais changer ma fille autre part que sur le trottoir de ta maison. Merci bien.

Avait-elle dit… Calipso courut jusqu'au judas. La chevelure frisée et noire de Yasmine se tourna et Calipso remarqua son sourire narquois. Elle allait passer un mauvais quart d'heure. Calipso ouvrit la porte.

— Calipso Rivera, la jugea Yasmine. Quel honneur de t'avoir face à moi.

— Je te PROMETS que je comptais t'appeler, j'avais juste… des choses à régler.

Calipso désigna le canapé où les têtes de Ravi et May dépassaient, ils étaient trop curieux. Yasmine se hissa sur la pointe des pieds et Calipso en profita pour caresser la joue d'Ellie. Yasmine salua de la main les deux petites fouines, qui se cachèrent, seuls leurs cinq doigts visibles dans un mouvement de vague. Calipso roula des yeux, des enfants…

Sans qu'elle ne s'y attende – bien qu'elle l'aurait dû –, Yasmine lui colla Ellie dans les bras. Les yeux encore bleu nuit du bébé la fixèrent et sa bouche s'entrouvrit avant de se refermer. D'accord, les enfants étaient naïfs, mais Ellie n'espérait tout de même qu'elle lui donne sein ? Elle ne s'en serait que déçue, quelle triste de manière de commencer sa vie.

— Tu veux te faire pardonner ? lâcha Yasmine. Tu es de corvée « changer la couche d'un nouveau-né ».

Bizarrement, May et Ravi abandonnèrent leur discrétion pour pouffer de rire. De vraies mouettes, ceux-là. Calipso ne broncha pas. Son mois d'amitié avec Yasmine lui avait appris qu'elle n'userait que ses batteries, car rien ne la ferait flancher.

La tête d'Ellie contre sa clavicule, Calipso se dirigea vers la salle de bain pour attraper une épaisse serviette – la plus douce possible – et la posa sur le plan de travail pour changer le bébé. Si Calipso devait apporter un argument pour dissuader une personne d'avoir un enfant, ce serait celui-ci : l'odeur épouvantable de leurs excréments. Un haut-le-cœur la saisit. Calipso ordonna à son cerveau de noter à son cerveau cet argument imparable.

— Yasmine, se présenta-t-elle auprès de Ravi et May qui daignèrent sortir de leur forteresse. J'attendais de tes nouvelles. Ton cher et tendre m'a envoyé un message pour me dire que tu reprenais le travail ce soir.

— Son cher et tendre ? réagit Ravi, alors que May gonflait les joues pour retenir son hilarité.

— Ce ne serait tarder, conclut Yasmine en haussant les épaules.

Leurs yeux noirs passèrent aux rayons X Calipso, à la recherche d'une moindre information, comme si elle cherchait à menacer le pays. Calipso s'occupa de rien ne laisser transpirer. Elle assembla les boutons du body d'Ellie et remonta son pantalon de pyjama. Enfin, Calipso glissa sa main sous la tête d'Ellie et la blottit contre elle. Son corps chaud et sa respiration rapide était si apaisante. Calipso se servit du bébé comme bouclier, Yasmine ne pourrait rien contre elle.

— On a entendu parler de toi, se gratta la tête Ravi et Yasmine eut une moue mi-fière, mi-épatée. Tu sembles en savoir plus que nous.

— Elle ne sait rien de plus que vous, soupira Calipso en jetant un coup d'œil agressif à May pour qu'elle se taise.

— Mais nous pourrions nous allier pour dénicher tous les petits secrets de Calipso Rivera, eut beaucoup de confiance Yasmine.

— Vous pouvez toujours rêver.

Calipso s'assit sur l'accoudoir proche de May, une manière de se rassurer : être près d'une personne qui en savait beaucoup trop sur vous – ou une manière de menacer, certes. May se tourna et s'émerveilla de la petite Ellie. Cet enfant faisait chavirer tous les cœurs.

— Et tu fais quoi dans la vie ? demanda May. Cali ne nous l'a jamais dit.

— C'est vrai, ça ! réalisa Calipso. Tu as toujours évité mes questions.

Yasmine aurait aimé prendre ses jambes à son cou. Comment Calipso le savait ? Yasmine répondait toujours au tac au tac, pas cette fois. Elle n'allait tout de même pas annoncer qu'elle était en cavale ? Ou peut-être était-elle une espionne ? Yasmine roula des yeux et s'appuya contre le plan de travail.

— J'étais chirurgienne en traumatologie.

— QUOI ? crièrent-ils.

Cela ne plut pas à Ellie qui les rejoignit dans les exclamations. Calipso tendit les bras pour détailler le bébé, son visage devenait aussi rouge qu'une tomate bien mûre. Elle n'était vraiment pas contente. Qu'attendait-elle d'elle ? Calipso déclencha la sirène invisible et Yasmine lâcha :

– Berce-la, quelques petits pas par ci par là.

Son amie semblait débordée, Calipso estima respectueux de ne pas remarquer que Yasmine était la mère, pas elle. Calipso se leva en lovant Ellie dans son bras et caressa sa joue avec son doudou lapin. Ellie sembla s'apaiser, ses pleurs cessèrent. Calipso tournoya autour de Yasmine, tandis que Ravi et May les observaient. A vrai dire, Calipso n'avait aucune idée de la manière d'aborder Yasmine, il était évident qu'elle ne connaissait rien à sa vie. D'une œillade, elle pria Ravi et May d'être aussi curieux qu'ils pouvaient en être capables.

– Et… amorça May. Tu… n'exerces plus du tout ?

– Je suis une mère d'une nouveau-née, célibataire et sans famille, c'est parfaitement incompatible avec un métier en traumatologie. Mes horaires peuvent être à rallonge et je peux être appelée à n'importe quel moment. Malgré la disposition de la garderie de l'hôpital, je n'ai pas envie que ma fille y passe sa vie. Ellie n'a pas à être avec des inconnus les trois quarts de la semaine. Ma place est avec elle.

Le discours de Yasmine avait été débité avec vitesse, comme s'il avait été répété pendant des heures - comme une poésie apprise par cœur. Yasmine croisa les bras, renfrognée. May, Ravi et Calipso échangèrent une discussion silencieuse, par télépathie. Ils étaient d'accord avec elle, ils leur manquaient des informations. Si Yasmine ne leur partageait pas, eux ne parviendraient pas à en apprendre davantage. Calipso n'était donc pas la seule à garder ses secrets.

Malgré tout, tous les trois tombèrent d'accord : ils pouvaient toujours l'aider. A leur manière.

– Tu n'es pas seule, rappela Calipso. Je suis là. Tu pourrais peut-être…

– Ellie a un mois !

– Range tes griffes, grimaça Calipso. Pas maintenant, quand tu te sentiras prête. Je veux juste que tu saches que : je suis là. J'ai de bons contacts à Los Angeles et la majorité se situe à la caserne 118. J'ai une famille à te proposer, elle sera ravie de t'aider. Nous nous soutenons.

– C'est idiot, je ne les connais pas.

– Maintenant, tu nous connais, corrigèrent en chœur Ravi et May.

– Et tu connais Eddie.

La foudre que déclencha Yasmine d'un seul regard n'effraya pas Calipso. Son amie était prise au piège, car Calipso savait que Yasmine avait échangé avec Eddie – mais cela, Yasmine n'en avait pas connaissance. Pour le bien de Yasmine et d'Ellie, Calipso était prête à prendre le risque d'être démasquée. Toutes les deux se livrèrent un échange musclé, rempli de provocation. Yasmine attendait que Calipso approfondisse, Calipso attendait que Yasmine s'avoue vaincue.

Gagné.

– Je vais y réfléchir, grommela Yasmine en récupérant sa fille. Je suis contente de te savoir vivante et de constater que tu n'es pas aussi lâche que je l'avais pensé. Vous, ravie de vous avoir rencontrés.

Sans « au revoir » Yasmine s'échappa et Calipso eut un vague espoir que son amie considère les options présentés. Puis, elle se tourna vers Ravi et May dont les orbites étaient aussi immenses qu'une planète.

– C'est son moyen de défense, haussa les épaules Calipso.

– Sympathique, commenta May en se levant. Bon, pas que je ne vous aime pas. Au contraire. Mais, je dois aller réviser. A bientôt !


edmundo : Je passe te chercher ?

yo : j'y vais avec ravi. tu me ramèneras à la fin de la garde

yo : où on ira chez toi ;)

— Qu'est-ce qui te fait sourire aussi niaisement ? se moqua Ravi.

Calipso s'empressa de ranger son portable dans sa poche, ignorant le fait qu'il vibrait à nouveau – heureusement qu'elle n'était pas timide, ses joues se seraient empourprées à la vue du regard interrogateur de son meilleur ami. Calipso enfila sa veste en jean, à la recherche de la réponse la moins idiote possible.

— Une nouvelle photo de Taylor et Travis avec Benjamin Button, ils sont trop choux ! lâcha-t-elle, sur un malentendu.

— Ah oui ? s'émerveilla Ravi. Je ne l'ai pas vue ! Tu me la montres ?

— DIX-NEUF HEURES QUINZE ! On va être en retard s'il y a des bouchons !

Son sac sur l'épaule, Calipso tapota la joue de Ravi, un sourire forcé sur les lèvres. Il valait mieux qu'elle échappe à ce sujet, son excuse était fort mal trouvée. Si Ravi insistait, elle aurait du mal à se sortir de cet ennui dans lequel elle s'était fourrée.

Une chose était sûre. Une fois à l'abri des regards indiscrets, Calipso prendrait entre quatre yeux Edmundo Diaz et lui prierait de ne plus envoyer de messages quand elle était en compagnie de ses amis.

Calipso pressa Ravi et Coop à partir, elle claqua la porte pour quitter ces quatre murs qui n'étaient qu'un lieu de résidence. Puis, elle courut jusqu'à la voiture de Ravi et s'installa sur le siège passager.

— Prête à revenir à la maison ? sourit Ravi en démarrant le moteur.

— Plus que jamais, répliqua Calipso en s'enfonçant dans son siège.

— WOUF ! approuva Coop.

Toute l'assurance de Calipso s'évapora quand Ravi se gara devant la caserne qui l'avait accueillie à bras ouverts un an plus tôt. Sa déglutition était plus forcée, gênée par un barrage dont Calipso n'était pas la fabricante. Des castors étaient peut-être passés par là. Le bras de Ravi l'encouragea, tout irait bien.

Rien n'avait changé. Les camions et échelles brillaient de mille feux. Des larmes embrumèrent la vision de Calipso, elle était à la maison. Vraiment. Elle n'avait jamais été si heureuse de se rendre ici, dans une caserne en général – et pourtant elle adorait son métier. C'était la première caserne qu'elle n'abandonnait pas, la première caserne qui s'était occupée de s'accrocher à elle alors que toutes les autres l'avaient poussée vers la sortie.

Calipso retrouva son vestiaire entre Chimney et Hen. Elle déposa son sac et ses doigts se promenèrent sur son som « Rivera ». Personne ne l'avait effacé. Calipso enfila son uniforme, puis Ravi et elle grimpèrent la mezzanine.

Après tout, Calipso s'était imaginée recevoir mille et un sermons. Elle s'était imaginée des visages figés d'où dégoulinait la déception. Elle s'était imaginée des réflexions. Elle s'était imaginée un gouffre entre ceux qui étaient bien plus que des coéquipiers, d'où des roches de rancune dégringolaient.

Il n'en était rien. Calipso était, encore, à côté de la plaque.

Les mains dans les poches, elle adressa un sourire forcé à son équipe, déjà au complet. Si Calipso avait été orgueilleuse, elle aurait cru que ce n'était pas un hasard. Adossé à la rambarde, Buck s'y décolla pour foncer sur elle. Il l'enveloppa de son étreinte réconfortante et les pieds de Calipso voguèrent dans le vide. Elle avait probablement décollé à une dizaine centimètres du sol.

— Te voilà ! s'exclama-t-il, d'une voix étouffée par la force qu'il utilisait pour la porter.

It's me, hi, I'm Cali, chantonna-t-elle Anti-hero.

Buck eut la bonté de la laisser retrouver la terre ferme. Calipso accepta l'étreinte d'Anthonee Marshall, d'Otis Parker, puis elle arriva à la hauteur de Chim et Hen qui s'accordèrent pour se jeter sur elle dans des ébouriffements de cheveux – comme si sa crinière de lion en avait le besoin.

— N'est-ce pas Jee et moi qui avons été convaincants ? déclara Chim.

Calipso observa le reste de son équipe qui lui priait à l'aide de gestes, sourires, mouvements de lèvres, regards d'approuver. Elle se gratta la tête, après tout ils en étaient en grande partie responsable. Ses yeux trouvèrent Eddie, les bras croisés, comme s'il attendait sa réponse.

— Bien sûr, réagit Hen. Ton petit trou sur le front lui manquait.

— Exactement, mon homme licorne ! dit Calipso en enroulant ses bras autour du cou de Chimney.

— C'est mérité, commenta-t-il.

Vint le tour d'Eddie, Calipso s'y dirigea d'un pas hésitant – alors que Coop tournoyait entre les jambes et recevait toutes les caresses qu'il méritait, comment avait-elle pu penser à lui arracher ? Eddie s'approcha à son tour. Une question taraudait Calipso, devait-elle être pudique ou y aller avec franchise – dans la limite de leur secret ? La réponse était simple. Les bras tendus d'Eddie vers elle, Calipso s'y glissa. Une vague la recouvrit, il avait vraiment un don qui échappé à Calipso. Son feu était toujours présent, des petits crépitements prêts à s'enflammer au moindre manque de contrôle – impossible en la présence d'Eddie. Il lui tapota l'épaule et Calipso réalisa qu'il s'agissait de l'étreinte la plus maladroite au monde. La plus maladroite, et la plus longue, ce qui la rendait encore plus suspecte.

— Calipso, dans mon bureau !

Calipso sursauta – et quitta, dépitée, le confort que lui apportait Eddie. Bobby se tenait à la porte de son bureau, un air sévère sur le visage. Elle n'aimait pas cela du tout. Elle refusait d'avoir la confirmation de ses camarades, alors elle avança, les poings fermés. Coop effectua des sauts de cabris – qui ne sied pas à un patapouf de golden retriever jusqu'aux papouilles de Bobby. Son chien avait la chance de recevoir un meilleur accueil.

Devant le bureau, Bobby se décala pour lui laisser un passage. Calipso ne broncha et entra sans un mot – étant donné que Bobby n'était pas décidé à lui en offrir. Elle entendit Bobby demander à Coop de rester dehors, ce qui valut un long soupir de déception du chien. La porte se ferma, alors que Calipso se tenait immobile en l'attente du dégel. Elle n'eut aucun mal à percevoir Coop se coucher, sûrement grâce à la finesse légendaire d'un golden retriever. Bobby lui désigna la chaise face à son beau siège de bureau. Calipso s'y assit, le dos bien droit. Elle se répétait que Bobby ne l'impressionnait pas, elle devait montrer qu'elle était déterminée et que rien ne l'effrayait – c'était presque vrai, après tout, si l'on ne comptait pas les espaces souterrains et l'engagement.

— Tu restes ? lâcha Bobby.

— Je reste.

— Je peux compter sur toi ?

— Tu peux compter sur moi.

Mieux valait être claire et concise, répondre à l'attente, avec les mêmes mots. Rien ne servait de tergiverser, Calipso l'avait assez fait.

— Tu obéiras à chacun des ordres sans ronchonner ? poursuivit son interrogatoire Bobby et Calipso suspecta Athena d'être dans le coup, il y avait toujours quelqu'un de mèche dans cette équipe.

— J'obéirai à chacun des ordres.

D'accord, malgré tout son sérieux, Calipso n'empêcha pas son sourire railleur de se dessiner sur son visage. Bobby haussa un sourcil, peu satisfait de ce manque de précision. Il serait bien déçu, car elle ne lui apporterait rien de plus.

— Obéir aux ordres, c'est déjà beaucoup me demander ! Laisse-moi ronchonner, s'il te plaît.

— Mmhh…, réfléchit Bobby.

Après quelques secondes de silence absolu – si on ne comptait pas le vacarme à côté – Bobby se leva et Calipso le suivit. Il lui tendit la main, prêt à sceller un pacte.

— Content de t'avoir parmi nous, déclara-t-il, la douceur retrouvée.

— Contente d'être parmi vous.

Ils se serrèrent la main et Bobby l'attira contre lui, Calipso s'y blottit. Son corps se réchauffa, pas de ce feu, pas de cet apaisement qu'elle ressentait avec Eddie. Non. Il se réchauffa de sécurité, d'un halo de protection. Ce seul sentiment dont était capable Bobby.

— Je te souhaite d'être heureuse ici. N'oublie pas que nous sommes là, que je suis là.

— Merci, Bobby.

L'alarme de la caserne résonna et l'effusion se propagea. Bobby et Calipso relevèrent la tête vers les enceintes. Bobby lui donna une tape sur l'épaule alors que les poils de Calipso s'hérissaient. Comment avait-elle pu imaginer abandonner d'être pompière ?

— Tu conduis ? proposa Bobby.

— AVEC PLAISIR ! cria-t-elle, il n'aurait pas pu lui faire plus beau cadeau de retour.


Pour la première intervention du reste de sa vie, Calipso eut l'agréable surprise d'affronter un incendie. Fort. Puissant. Effrayant. Ceux qui luttaient pendant des heures, assez ambitieux pour croire que les pompiers n'étaient pas à la hauteur. Ceux qui duraient plus d'une garde, ceux qui vous fatiguaient et faisaient fondre les muscles du corps, ceux qui provoquaient des gouttes de suées. Pour la première intervention du reste de sa vie, Calipso combattit un seul incendie. Extérieur. Physique. Réel. Elle ne percevait pas celui qui la consumait intérieurement, celui-ci avait disparu. Jamais, Calipso ne s'était sentie aussi puissante. Elle combattait, avec ses camarades, avec son équipe, avec sa famille.

Ensemble, l'incendie n'avait eu aucune chance. Ils étaient déterminés et l'avaient prouvé. La 118 avait gagné.

De retour à la caserne, Calipso sauta du camion échelle. Grave erreur, ses jambes flageolèrent – toute énergie aspirée par le feu. Elle bascula et se rattrapa de justesse à la barre du camion. Buck descendit au même moment et lui donna une grosse tape dans l'épaule – son grand sourire de golden retriever scotché au visage –, Calipso vacilla à nouveau. Elle espérait qu'Eddie soit apte à la ramener, sinon tous les deux devraient se contenter d'un repos dans les dortoirs.

Au vestiaire, Calipso se déshabilla et déplora son odeur nauséabonde – l'oncle fétide de la Famille Addams avait une rude concurrence. Ses pas la conduisirent jusqu'aux douches. Ses doigts agrippèrent le mitigeur et Calipso crispa la mâchoire lorsque l'eau glaciale coula rencontra son corps. Chaque goutte picota sa peau, gélifiant à chaque contact. Calipso frotta ses épaules, réveillant ses muscles. Elle espérait éviter la moindre courbature, et aussi baisser sa température corporelle – elle l'admettait. Enfin, elle glissa le thermostat à l'opposé pour apprécier sa douche. Un pur plaisir.

Lorsque Calipso s'extirpa de la douche, elle enroula la serviette autour de la poitrine et avança tête baissée. Deux pas. Calipso percuta une personne, qui ricana. Elle leva les yeux et s'exaspéra de l'expression provocatrice d'Eddie. Il ne pouvait pas jouer à ça, ici. Elle fronça les sourcils et déclara :

— Edmundo… Ta présence n'est pas appréciée !

— Tu en es sûre ? se moqua-t-il en caressant ses épaules, Calipso frissonna.

— Et, j'aimerais que nous évitions les échanges de messages lorsque nous sommes entourés, je vais nous trahir sinon ! Et, s'il te plaît, évite de t'exhiber ainsi devant moi !

Le regard de Calipso descendit jusqu'au torse d'Eddie, d'où de parfaits abdominaux étaient parfaitement dessinés. Ces derniers tressaillirent sous le rire d'Eddie. Il l'obligea à le regarder dans les yeux et Calipso ne tenta pas de l'éviter.

— Tu crois vraiment que tu résisteras ? plaisanta-t-il.

La bouche d'Eddie frôla la sienne, Calipso souffla.

Non, elle ne résisterait pas.


Est-ce que ce chapitre vous a plu ? :)

Yasmine est de retour ! Elle devrait être plus présente. J'espère que vous l'aimerez parce qu'elle n'était pas prévue à la base, mais elle voulait être pote avec Cali donc voilà... ^^ Qu'avez-vous pensé de son passage ? De l'aide proposée par nos "Super Trouper" ? Avez-vous d'autres petites remarques ? ;)

CALI IS BACK IN THE 118 ! Officiellement, du moins. Bon... Pensez-vous que Bobby a vraiment espoir que Cali obéisse aux ordres ? ahah.

Enfin... Edipso :D Vous donnez combien de temps à leurs cachotteries ? ^^

Au prochain chapitre : Calipso et Ravi préparent une grande envie de Cali. Eddie et Calipso prennent des risques à la caserne, alors qu'une intervention leur rappellera drôlement leur situation.

J'essaie de faire au mieux dans l'écriture de la suite. :)