DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.
Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires !
Après avoir échangé un ultime baiser par lequel elles avaient essayé de se communiquer tout ce qu'elles n'avaient pas encore eu le temps de se dire, les deux jeunes femmes se précipitèrent hors de la tente de commandement.
Une fois à l'extérieur, elles découvrirent les guerriers natifs qui avaient pour la plupart le visage tournés vers le ciel et pointaient le doigt en direction de la fusée d'alarme, lancée par Raven et Wick, qui indiquait que Bellamy avait bien réussi à neutraliser le brouillard toxique.
- Tu avais raison de croire en lui apparemment, déclara Lexa. Maintenant on va pouvoir se battre, annonça-t-elle avant de se diriger à la hâte vers ses soldats.
Elle ordonna alors à deux de ses hommes qui se tenaient à ses côtés de faire sonner le cor sur le champ afin que tous les natifs en contrebas du promontoire sur lequel elle se percha tournent son attention vers elle.
- Le Commandant va parler ! Crièrent certains d'entre eux en trigadesleng.
- Gone War ! Rugit alors la guerrière sous les acclamations de ses hommes et le regard de Clarke qui était impressionnée de voir le pouvoir et le respect apparent que la brune inspirait aux siens malgré son jeune âge.
Sans perdre plus de temps, la Commandante donna l'ordre que ses hommes se préparent à se mettre en marche.
Une fois en formation, les natifs et les skaikru présents se mirent en mouvement et prirent la direction de la Montagne.
THE 100 - THE 100 - THE 100
Sur la route, Clarke après avoir tenté en vain de rétablir un semblant de dialogue avec Octavia, fut appelée par Lexa afin de prendre avec elle la tête du convoi.
Alors qu'elle remontait ce dernier afin de retrouver la brune, elle fut soudainement arrêtée par quelqu'un qui lui attrapa fermement le poignet.
Elle se retourna pour découvrir qu'il s'agissait de nul autre qu'Anya.
- Anya, souffla Clarke, les joues soudain en feu.
En effet, elle n'avait plus pensé une seule seconde ni à cette dernière, ni au baiser qu'elles avaient échangé la veille depuis le moment passé avec Lexa. Dans ses pensées, il n'y avait eu plus que la brune.
Et maintenant qu'elle se trouvait face à la rousse qui ignorait tout de ce qui s'était passé, elle fut soudain submergée par une vague écrasante de culpabilité.
Elle n'était pas en couple avec cette dernière et ne lui devait donc rien mais elle savait au fond d'elle qu'elle aurait dû faire les choses plus proprement en clarifiant d'abord les choses avec Anya avant d'accepter les avances de la Commandante.
- Je voulais venir te voir tout à l'heure mais il y a eu un problème, s'excusa la blonde en repensant à l'incident avec Ryder et Octavia. À propos de ce qu'il s'est passé l'autre soir, je…
- Chut ! S'il-te-plaît ne dis rien, l'implora la native. Clarke, je n'aurais jamais dû… Je… Je me suis laissée emportée par mes émotions. Je… Je tiens beaucoup à toi. Je crois que tu l'as deviné mais… Ce n'est pas une raison. J'aurais dû comprendre que tu n'avais pas la tête à ça pour l'instant après tout ce que tu as traversé ces dernier temps et cette guerre avec les hommes de la Montagne. Alors, je tiens à m'excuser une fois de plus. Je ne veux pas que ça change quoi que ce soit entre nous…
La blonde déglutit difficilement. Elle ne voulait pas perdre non plus son amitié avec la rousse qui lui était devenue très précieuse et d'un grand réconfort mais elle redoutait sa réaction si celle-ci apprenait qu'elle l'avait repoussée, prétextant ne pas être prête à entamer une nouvelle relation, pour finalement lui préférer Lexa seulement quelques heures plus tard.
- Ça ne changera rien, murmura-t-elle, comme pour se convaincre elle-même avant d'être interpelée par Ryder.
- Skaiprisa, le Commandant te cherche ! Lui apprit-il.
- Je suis désolée il faut que j'y aille, glissa alors la blonde à l'adresse d'Anya. On se reparle plus tard ?
La concernée acquiesça et la laissa remonter le convoi en la suivant des yeux, l'air songeur.
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Les natifs et Clarke stoppèrent leur progression et montèrent leur campement non loin du Mount Weather.
Avant de déclencher les hostilités, ils devaient attendre l'arrivée des derniers soldats skaikru, envoyés de Camp Jaha pour leur prêter main forte.
Cela ne tarda pas et tout le monde se rassembla sous la tente de commandement où Lexa puis Clarke rappelèrent tour à tour le rôle de chacune des équipes.
La blonde rappela que le rôle des combattants rassemblés devant elles, qui constituaient la quatrième équipe, était de se rassembler devant la porte principale pour distraire les hommes de la Montagne.
Elle expliqua de surcroît que la porte principale que les montagnards pensaient imprenables n'était pour cette raison pas défendue, et qu'ils allaient donc essayer de profiter de l'une de ses failles détectée et dévoilée par Maya.
En effet le système de sécurité de l'entrée avait un défaut. Après une coupure de courant il fallait une minute au groupe électrogène de secours pour se remettre en marche. Minute dont ils allaient profiter pour faire exploser le verrou à l'aide d'hydrasil, après que Raven et Wick aient mis hors service le barrage de Philpott qui était la source d'électricité principale des hommes de la Montagne.
Pendant que le groupe mené par Clarke et Lexa se battrait à la porte d'entrée, l'équipe d'Indra et d'Octavia avait quant à elle pour mission d'escorter les prisonniers hors de la Montagne.
Lexa prit ensuite le relais pour motiver ses hommes en rappelant que la Montagne jetait de l'ombre sur le peuple des arbres depuis trop longtemps et qu'il était désormais temps d'inverser la tendance. S'il fallait prendre garde à épargner les innocents, elle les autorisa en revanche à se montrer impitoyable avec les coupables ainsi que le voulait la coutume native séculaire : jus drein, jus daun.
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Le groupe mené par Lexa et Clarke était désormais positionné face à l'entrée principale.
Les deux femmes étaient accompagnées d'Anya et Lincoln qui se tenaient légèrement en retrait tandis qu'une jeune skaikru du nom de Monroe était occupée à percer un trou près du verrou afin d'y glisser le récipient contenant l'hydrasil.
Une fois que ce fut fait, le groupe se mit à attendre patiemment de recevoir le signal de Raven et Wick, mais cela prit plus de temps que Clarke ne l'avait imaginé.
- Ça prend trop de temps ! S'agaçât la jeune femme qui avait commencé à faire les cent pas en voyant la nuit tomber, alors que le courant n'avait toujours pas été coupé.
- Ça prend le temps qu'il faut, tenta de la tempérer Lexa qui se tenait, impassible, toujours à ses côtés. Qu'est-ce que tu vas faire après ? L'interrogea-t-elle après quelques secondes pour tenter à la fois pour lui changer les idées mais également pour découvrir si elle avait, tout comme elle, l'envie de passer plus de temps à ses côtés pour leur laisser une chance d'apprendre à mieux se connaître et de poursuivre leur relation balbutiante malgré les nombreux obstacles qu'il leur faudrait surmonter pour y parvenir.
- J'en ai aucune idée, lâcha abruptement la blonde, sans réfléchir.
- Qu'est-ce qui te fait envie ? Insista la brune, incapable de se contenter d'une telle réponse.
- En fait rien, avoua la Skaiprisa. Récupérer mes amis. À part ça, j'ai pas réfléchi.
Le cœur de la brune se serra, piqué par la douloureuse aiguille de la déception. Peut-être qu'elle avait mal interprété ce qui s'était passé un peu plus tôt et que Clarke ne ressentait pas la même chose qu'elle en fin de compte ? Peut être qu'elle s'était laissée emporter par un simple désir passager et que feindre de ne pas comprendre et saisir les perches qu'elle lui tendait était sa façon à elle de faire marche arrière ?
- Tu devrais venir avec moi à la capitale, l'invita-t-elle quand même car elle savait qu'elle regretterait de ne pas lui avoir proposé, peu importe sa réponse. Polis te ferait changer d'avis sur nous.
La blonde tourna ses yeux bleus vers la guerrière.
- Tu as déjà réussi à le faire, souffla-t-elle.
Lexa n'eut pas le temps de lui répondre car leur échange fut soudainement interrompu par des coups de feux qui retentirent dans l'air.
- Ça vient du barrage ! S'exclama Lincoln.
- Ils savent qu'on vise le barrage ! S'alarma la Princesse du Ciel.
- Ils savent qu'on vise la porte ! Corrigea la Cheffe de Guerre, soudain sur le qui-vive.
- Raven va y arriver ! Tentèrent de les rassurer Anya et Monroe. Elle est aussi déterminée et forte que nous !
- Dès que les lumières s'éteignent appuie sur ce bouton, demanda Miller en confiant à Clarke la télécommande qui devait déclencher l'explosif. On s'occupe du reste !
Tout à coup les lumières se coupèrent. Raven avait réussi ! La Princesse du Ciel invita alors Lexa à presser le bouton de la télécommande avec elle. Pour tous ceux qu'elles avaient perdu et tous ceux qu'elles allaient retrouver ! Mais, contre toute attente, rien ne se passa.
- C'est quoi ça ?! Pourquoi ça marche pas ?! S'inquiéta la brune.
- Ils brouillent le signal, il faut que je me rapproche ! S'exclama la blonde en se précipitant sans réfléchir en direction de la porte.
Cependant une salve de coups de feux tirés dans sa direction interrompirent brusquement sa progression.
Elle fut brutalement projetée au sol par Anya qui la protégea du mieux qu'elle pu tout en l'aidant à retourner se mette à couvert aux côtés du Commandant.
- Clarke, grogna la rousse en se massant l'épaule, endolorie par leur chute. Il ne me semble pas t'avoir entendu dire que te faire tuer faisait partie du plan ! Tu ne portes pas d'armure ni de bouclier. Évite de te mettre à découvert sinon je serai encore obligée de te sauver la vie ! Fit-elle mine de râler.
La blonde, essoufflée, lui adressa un sourire en guise de remerciement pour lui avoir évité de prendre une nouvelle balle.
- II faudrait que j'aille la déclencher manuellement ! Lança à leur attention le sergent Miller.
- Non vous y arriverez pas ! Refusa la blonde.
- Pour Nate, je dois tenter le coup ! Insista l'homme.
Alors Lexa ordonna que plusieurs guerriers se mettent en formation autour de lui pour l'accompagner et le protéger des balles mais le convoi ne parvint malheureusement pas jusqu'à la porte. Sous les yeux horrifiés de Clarke, tous les hommes s'effondrèrent un à un sur le sol.
- On trouvera une autre entrée ! Essaya de la réconforter Lexa.
- Mais non, il n'y a pas d'autres entrées ! Tu le sais bien ! S'énerva Clarke.
- On en a pas besoin ! Les interrompit Lincoln tandis qu'il arma son arc et se mit brusquement à découvert pour tirer une flèche dont il avait enflammé la pointe dans la porte, ce qui provoqua l'explosion juste à temps.
- Il faut qu'on aille sur la corniche et qu'on abatte les tireurs ! Déclara alors Lexa.
Alors que Lincoln et Anya s'apprêtaient à lui emboîter le pas, la brune les interrompit.
- Non ! Vous vous restez avec Clarke ! Protégez la ! Quand les tirs s'arrêteront elle aura besoin de vous pour ouvrir cette porte ! S'exclama-t-elle avant de prendre la direction de la corniche.
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Après de longues minutes les coups de feu cessèrent enfin. Lincoln et Anya se redressèrent alors prudemment et s'avancèrent au devant du rocher derrière lequel ils s'abritaient jusque là.
- On dirait que Lexa a réussi ! Annonça le natif en s'avançant vers la porte.
- Ils vont nous attendre de l'autre côté ! Prévint Clarke.
- Parfait ! Se réjouit le guerrier qui avait envie d'en découdre. Suivez moi ! Ordonna-t-il aux autres guerriers présents ! Formez deux rangées et tenez vous prêts à tirer pour ouvrir la porte !
- Dirigez votre feu sur la porte ! Commanda Clarke aux gardes Skaikru.
- Tirez ! Cria Lincoln.
Après plusieurs secondes, la porte finit par s'ouvrir au plus grand soulagement de la fille du ciel et d'Anya qui ordonna d'attaquer.
- Non ! Arrêtez ! Exigea Lexa, en redescendant de la corniche.
- Qu'est-ce qui se passe ? S'enquit Clarke, surprise de découvrir qu'elle était accompagnée d'Emerson.
- Regardez, ils sortent ! S'écria un garde Skaikru.
Clarke tourna alors les yeux vers la porte et vit sortir un à un les prisonniers natifs emmitouflés dans des couvertures.
Elle reporta rapidement son attention vers Lexa, les sourcils froncés, un air interrogatif sur le visage.
- Ils veulent se rendre ? Demanda la jeune femme, qui ne comprenait pas et sentait que quelque chose clochait.
- Pas tout à fait non, répondit Carl Emmerson, l'air moqueur.
Alors la Princesse du Ciel comprit. Sa gorge se serra et une boule se forma au creux de son estomac. Elle secoua la tête, cherchant à s'assurer qu'elle ne rêvait pas.
- Lexa, qu'est-ce que tu as fait ? Interrogea la jeune femme en tentant de maîtriser les tremblements de sa voix.
- Ce que tu aurais fait à ma place, déclara la brune, sans détours. J'ai sauvé mon peuple.
- Où est mon peuple ? Demanda la skaikru.
- Je suis désolée Clarke… Ils ne font pas partie de l'accord, annonça froidement la native.
La blonde reçut les mots de la guerrière comme de tranchants coups de poignards dans le cœur. Comment avait-elle pu la trahir ainsi ? Comment avait-elle osé se jouer d'elle de la sorte alors qu'elle lui avait tout donné ? Pourquoi avait-elle ainsi retourné sa veste alors qu'elle lui avait prouvé à maintes reprises qu'elle désirait sincèrement établir une paix durable entre leurs deux peuples ? Pourquoi lui faisait-elle cela alors qu'elle lui avait donné sa confiance et dévoilé son attirance à peine quelques heures plus tôt ?
- Vous avez fait le bon choix Commandant, déclara l'agent de sécurité du Mount Weather un grand sourire sur les lèvres.
La vision de Lexa en train d'acquiescer aux propos de l'homme puis de dénouer les liens qui entravaient ses poignets à l'aide de son couteau de chasse acheva de mettre Clarke à terre.
La jeune femme croyait savoir ce que cela faisait de souffrir. Mais ce soir là, face à Lexa dont elle était bien malgré elle tombée amoureuse, elle réalisa qu'elle s'était trompée. En réalité, elle n'avait jamais su.
La skaikru n'avait jamais imaginé qu'il soit possible d'éprouver une telle souffrance. Les mots de Lexa avaient eu sur elle le même effet que si elle l'avait roué de coups. Chaque centimètre carré de son corps était douloureux.
Comment avait-elle pu se tromper sur la femme qui lui faisait face à ce point ? Elle ne pouvait pas croire que c'était la même personne qui lui avait offert une étreinte si douce et passionnée un peu plus tôt, qui avait des mots si durs.
Si elle empêchait de toutes ses forces les larmes qui affleuraient à ses paupières de venir inonder ses joues, son visage traduisait les signes évidents de la détresse à laquelle elle était en proie. Elle avait perdu toutes ses couleurs et était pâle comme la mort.
Mais cela ne semblait pas émouvoir le moins du monde la brune, inflexible, qui se tenait devant elle.
Incapable de prononcer le moindre mot, Clarke se contenta de diriger vers Lexa un regard remplit d'une immense déception.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demandèrent Lincoln et Anya qui s'étaient approchés des deux femmes.
- Votre Commandant a passé un accord, leur apprit la Princesse du Ciel d'une voix blanche.
- Comment ça ? S'inquiéta Anya qui vient se placer aux côtés de la blonde en découvrant son teint livide.
- Qu'arrivera-t-il aux prisonniers de l'Arche ? Se renseigna Lincoln.
- Ils seront tous tués, déclara Clarke. Mais je suppose que c'est le cadet de tes soucis ? Lança-t-elle à l'adresse de Lexa.
Anya n'en crut pas ses oreilles. Elle adressa un regard chargé d'incompréhension à Lexa, qui détourna le sien, pour le reporter sur la blonde.
- Non je m'en soucis Clarke. Mais j'ai fait ce choix avec ma tête et pas avec mon coeur. Le devoir de protéger mon peuple est prioritaire sur tout.
- S'il-te-plaît ne fait pas ça, l'implora la blonde croyant comprendre qu'elle avait pris cette décision à contre-coeur.
La brune secoua la tête.
- Je suis désolée Clarke, refusa-t-elle.
- Non Lexa ! Ça ne devait pas se passer comme ça ! Laisse nous nous battre ! Exigea Anya, abasourdie parce qui était en train de se passer.
Elle ne pouvait pas croire que la Lexa qui avait déclaré avoir des sentiments pour la blonde était la même personne qui était en train de la condamner, elle et son peuple, à une mort certaine.
- Non, refusa Lexa. L'affaire est faite ! Insista-t-elle tandis que la porte de l'entrée se refermait derrière Emerson. Sonnez le signal du repli ! Ordonna-t-elle au guerrier chargé de sonner le cor.
- Vous aussi Anya et Lincoln ! Exigea Heda. Tout notre peuple doit se retirer !
- Ils vont se faire massacrer ! Laisse moi rester avec eux ! Implora Lincoln.
- Lexa, l'interpella la rousse. Il est hors de question que j'abandonne Clarke ! Déclara-t-elle tout en attrapant fermement la main de la blonde dans la sienne. Je suis désolée mais je refuse de t'obéir !
La brune, les mâchoires durement crispées et le regard braqué sur les mains enlacées des deux femmes qui lui faisaient face ordonna à ses gardes d'obliger les deux natifs à se retirer du champ de bataille par la force.
Tous deux résistèrent du mieux qu'ils purent mais furent rapidement maîtrisés par les autres guerriers plus nombreux qui les neutralisèrent rapidement et les amenèrent avec eux.
Lexa s'attarda un bref instant.
- Puissions nous nous retrouver, salua-t-elle Clarke avant de tourner à son tour les talons sous le regard désespérée de la jeune skaikru.
- Tu n'es qu'une lâche ! S'écria la blonde après quelques secondes.
La Commandante se figea.
- On ne se reverra pas car tu viens de nous condamner à mort ! Alors reste et fais le sale boulot toi-même ! Tue moi ! Après tout, il ne t'en faudra pas beaucoup pour finir de me détruire ! Je ne résisterai pas, promis ! Ironisa-t-elle.
La guerrière fit brusquement volte face, le regard fou. Elle s'avança vers elle d'un pas rageur et lui agrippa brutalement la nuque, l'obligeant à la regarder dans les yeux.
- JE SUIS TOUT SAUF UNE LÂCHE ! Rugit-elle, hors d'elle. TU M'ENTENDS ?!
- ALORS EXPLIQUE MOI POURQUOI TU AGIS COMME SI TU EN ÉTAIS UNE ?! S'écria Clarke, le cœur broyé par l'incompréhension.
Lexa relâcha soudainement la pression qu'elle exerçait sur le cou de la blonde et recula de quelques pas, les mains tremblantes. Elle secoua la tête de droite à gauche.
- Je ne peux pas Clarke, articula-t-elle, les traits déformés par la rage mais également par la douleur d'être contrainte de repousser et de faire souffrir la jeune femme qu'elle aimait pourtant désespérément. Car oui, en dépit des apparences elle était profondément attachée à elle. Je ne peux pas ! Répéta-t-elle tandis que son coeur martelait douloureusement son thorax, les mâchoires durement crispées et ses deux émeraudes accrochées aux yeux bleus de la Skaiprisa.
Un frisson secoua son corps tendu à l'extrême tandis qu'elle luttait contre l'envie de combler les quelques mètres qui les séparaient pour la prendre dans ses bras et la presser contre elle à l'étouffer. Elle ne pouvait et ne devait pas. Son devoir envers son peuple, les enseignements de Titus et la flamme le lui interdisaient.
Elle lui adressa un dernier regard avant de se forcer à faire demi-tour et de rejoindre ses troupes qui étaient en train de se retirer et de reprendre le chemin de Polis.
THE 100 - THE 100 - THE 100
Polis, quelques jours plus tard.
Furieuse, Anya traversa le couloir du dernier étage de l'immense tour de Polis qui menait à la chambre de Lexa à grandes enjambées.
Elle ne toqua même pas pour s'annoncer et ouvrit brusquement la porte qui vint s'écraser avec fracas contre le mur de la pièce dans laquelle elle pénétra sans attendre d'y être invitée.
Elle s'avança à l'intérieur d'un pas déterminé et aperçut la brune qui se tenait debout près de son lit, dos à elle.
Alors, elle n'hésita pas une seconde et fondit sur elle. Elle l'empoigna sans la moindre douceur et la força à se retourner pour lui faire face.
- Comment tu as pu faire ça ?! S'époumona-t-elle. Ils nous faisaient confiance ! Clarke… Elle nous faisait confiance ! Tu n'avais pas le droit ! Cracha-t-elle avant de la lâcher et de la pousser durement en arrière.
Lexa, bien que surprise, se maintint habilement sur ses jambes.
- Anya ! Tu sais bien que je n'avais pas le choix ! Se défendit-elle, sans grande conviction toutefois.
La rousse fut secouée d'un rire nerveux.
- Bien sûr que si, tu avais le choix Lexa ! S'énerva-t-elle un peu plus encore. Réfléchir et décider avec ton coeur, dans certaines circonstances, ce n'est pas forcément trahir la flamme et les anciens Commandant comme veut à tout prix te le faire croire cet imbécile de Titus ! C'est faire preuve d'humanité bon sang ! N'as-tu donc rien retenu de ce que j'ai essayé de te transmettre pendant toutes ces années où tu m'as secondée ?! Tu es ton propre maître Lexa. La flemme te montre une direction mais ce n'est pas forcément la seule voie possible pour atteindre ton but ! En fin de compte, c'est à toi et à toi seule de décider ! Tu n'es pas obligée de la suivre aveuglément sans le moindre discernement ! Regarde où ça a conduit tes prédécesseurs ! Gronda-t-elle.
- C'était la bonne chose à faire pour garantir la survie des nôtres ! Persista la brune, l'air sombre.
- Lexa ! Tu crois vraiment que les homme de la Montagne nous laisseront tranquilles après en avoir fini avec les Skaikru ? La provoqua Anya. Après tout ce qu'ils nous ont fait subir pendant toutes ces années, comment peux-tu leur faire confiance et croire une seule seconde qu'ils tiendront parole et cesseront de s'en prendre à nous ?! Comment peux-tu imaginer qu'ils nous respecteront et adopteront nos coutumes une fois remontés à la surface ? Ils possèdent et maîtrisent des technologies qui pourraient nous anéantir et ils s'en serviront pour nous soumettre à leur volonté si nous les laissons remonter à la surface dans ces conditions ! Tu le sais aussi bien que moi !
- On les y contraindra par la force s'il le faut ! Grommela la commandante.
- Tu as laissé passé une belle occasion de leur démontrer notre puissance et notre supériorité là ! Ironisa la rousse. Puis… Je croyais que tu tenais à Clarke et que tu ne voulais pas qu'elle souffre ! Poursuivit Anya. Tu n'étais pas obligée de la trahir, de l'abandonner à son sort, et encore moins de m'obliger à en faire de même ! Vociféra-t-elle en commençant à faire les cent pas dans la pièce. Lexa, malgré toute l'affection que je te porte… Je dois te dire que s'il lui arrive quoi que ce soit, je ne te le pardonnerais jamais ! S'exclama la rousse, les traits déformés par la colère et les yeux humides.
Les mâchoires durement crispées, Lexa planta ses deux émeraudes dans le regard chocolat de son amie. Bien qu'elle était en son for intérieur dévastée d'avoir dû trahir Clarke en pactisant avec l'ennemi pour sauver les siens, passée maître dans l'art des feux semblant, elle ne laissa transparaître aucune faille.
- Je comprends, déclara froidement la brune. J'ai ordonné à des cavaliers de rester non loin du Mount Weather et de nous informer de la tournure des événements. On saura très bientôt si les Skaikru ont réussi à prendre le dessus sur les Maunon et à délivrer leurs amis ou non. En attendant, je t'interdis de quitter l'enceinte de Polis sans mon autorisation pour essayer d'aller prêter main forte à Clarke.
Anya secoua la tête et souffle bruyamment, déçue encore un peu plus si c'était possible par le comportement et les décisions incohérentes de la brune qu'elle fixa durement pendant quelques secondes avant de quitter la pièce.
Quand la porte se referma derrière la rousse, Lexa alla se laisser tomber dans l'un des fauteuils de la pièce et se prit la tête entre les mains, se laissant submerger par la terrible vague de douleur qui lui étreignait le cœur mais aussi par la fureur qui pulsait dans chaque parcelle de son corps depuis qu'elle avait laissé la Skaiprisa derrière elle. Elle fut incapable de retenir plus longtemps le torrent de larmes qu'elle s'était soigneusement appliquée à réfréner jusqu'ici.
Un instant elle avait cru qu'après Costia, elle avait peut-être enfin droit à sa deuxième chance. Mais son statut d'Heda, la flamme et ses responsabilités envers son peuple l'avaient brutalement ramené à la réalité l'instant d'après, face à Emerson et sa proposition de libérer et d'épargner tous les siens si elle quittant le champ de bataille.
Désormais, dans son coeur, il n'y avait plus aucun espoir : il ne restait plus que de vide. Dans sa poitrine béait un immense trou qui avait auparavant épousé les formes de Costia et qui empruntait maintenant celles de Clarke.
Si la jeune femme s'en sortait vivante, il y avait peu de chances qu'elle la pardonne un jour et cette perspective lui faisait atrocement mal. La possibilité qu'elle meurt par sa faute lui était insupportable et elle ne préférait même pas l'envisager, sinon elle risquait de perdre la raison et elle ne pouvait décemment pas se le permettre.
Quoi qu'il en soit elle était en colère. Elle s'en voulait. Jamais elle n'aurait dû s'autoriser à s'attacher à quiconque ! Elle le savait bien pourtant que l'amour rendait faible et vulnérable. Elle l'avait déjà expérimenté une fois et cela ne lui avait vraisemblablement pas suffit pour retenir la leçon.
Elle en voulait également à Clarke ! Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit si belle, si intelligente, si vulnérable et à la fois si forte, si surprenante ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit si différente des autres ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit si spéciale ? Pourquoi au juste n'avait-elle pas repoussé ses avances ?
Et elle, comment avait-elle pu perdre à ce point le contrôle de la situation ? Elle savait bien au fond d'elle ce qui allait se passer si elle la laissait l'approcher de trop près ! Le trouble qu'elle avait fait naître chez elle, elle ne l'avait plus ressenti depuis la disparition de la seule autre femme qui avait compté à ses yeux. Elle savait très bien ce qui risquait de se produire. Mais la tentation pour elle avait été d'autant plus grande qu'elle avait cru percevoir des signes indiquant qu'elle ne laissait pas la fille du ciel indifférente…
Elle avait pourtant bien tenté de résister aux sentiments qu'elle avait fait naître dans son cœur. Elle s'était promis de ne plus jamais retomber amoureuse. Elle avait trop souffert la première fois. Elle ne se sentait plus la force ni le courage de renouveler l'expérience.
Pourtant, du courage elle en avait fait preuve tout au long de sa vie. Mais c'était là une qualité qui caractérisait la guerrière, la commandante mais pas la jeune femme dissimulée derrière l'armure.
La jeune femme, elle, avait eu peur. La beauté de Clarke… Son intelligence… Et leurs très - trop ? - nombreux points communs malgré leurs cultures différentes et leurs statuts respectifs. Tout en elle l'avait bouleversée, même si elle avait refusé de se l'avouer sur le moment.
Tout aurait été tellement plus simple s'il n'avait été question que d'une simple attirance physique… Alors, une soirée passée avec elle seulement aurait suffit à calmer ses ardeurs. Puis, comme toutes les autres, elle l'aurait violemment congédiée et serait rapidement passé à autre chose. Mais Clarke ne s'était malheureusement pas révélée être la femme d'une seule nuit. Elle faisait parte de ce genre de femmes qui étaient plutôt celles d'une vie…
Jusqu'alors, elle avait cru à tort que la sienne était Costia et que son cœur s'était éteint à jamais le jour de sa mort. Mais la proximité qu'elle avait partagé avec la Skaiprisa lui avait fait réaliser à quel point elle s'était fourvoyée.
Après l'avoir rudoyée plus que quiconque ne l'aurait supporté, la vie lui avait offert un présent d'une valeur inestimable… Elle lui avait permis de se sentir de nouveau vivante auprès de la jeune femme.
Si une part d'elle avait eu peur et avait tenté de lutter contre les sentiments qu'elle avait développé pour la blonde, l'autre en avait été incapable et avait fini par prendre le dessus. Elle s'était finalement résolue à prendre le risque de souffrir de nouveau car elle sentait que Clarke en valait la peine…
Avant que la flamme et ses devoirs envers son peuple ne se rappellent brutalement à elle. La douleur provoquée par la décision qu'elle avait alors dû prendre à contre-coeur s'était révélée insupportable.
Elle en tremblait encore en y repensant.
Si Clarke s'en sortait, elle ne la pardonnerait jamais et cela la rendait folle de rage et de chagrin.