DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.

REMERCIEMENTS : Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires !


La nuit avait rapidement enveloppé les lieux environnants de son sombre manteau.

A l'entrée de la grotte, seule Anya, chargée de prendre le premier tour de garde, était réveillée.

Clarke et les deux pisteurs, étendus de part et d'autre du feu qui crépitait doucement, dormaient à poings fermés.

La rousse en profita pour réfléchir à la façon dont elle allait bien pouvoir s'y prendre pour offrir ce qu'elle voulait à la Princesse du Ciel :

Du temps seule.

Pour guérir.

Loin des siens.

Loin de tout ce qui lui rappelait Lexa.

Sa trahison.

Les décisions terribles qu'elle avait été forcée de prendre.

Les morts.

Trop nombreux.

Les vivants.

Qui plaçaient en elle des espoirs trop lourds à porter pour de si frêles épaules, qui avaient déjà supporté bien plus que leur part.

Tuer les deux pisteurs était proprement inenvisageable.

Si elle en venait à une telle extrémité, il faudrait qu'elle trouve une explication qui tienne la route pour que leurs familles respectives ne cherchent pas à en savoir plus et à se venger.

Cela occasionnerait bien trop de complications.

Si elle les laissait vivre, bien qu'étant leur Général, elle ne pouvait décemment pas leur demander de désobéir aux ordres de la Commandante, ni de l'aider à cacher la jeune femme.

Clarke n'était rien pour eux.

Ils n'avaient aucun intérêt à la protéger.

Et même si par loyauté envers elle, ils acceptaient de se rendre complice de la fuite de Clarke, ils avaient plus à perdre qu'à gagner si Lexa découvrait leur trahison.

Non.

Cette option n'était pas non plus envisageable.

Elle allait devoir les tromper eux aussi.

Ensuite, il ne lui resterait plus qu'à cacher Clarke dans un endroit où elle serait en sécurité, avant de regagner TonDC ou Polis pour donner le change.

Elle se tourna vers la fille du ciel, allongée non loin d'elle. Il fallait qu'elle la mette dans la confidence avant que ses hommes ne se réveillent.

Elle se leva alors précautionneusement pour venir s'agenouiller près de la jeune femme.

Elle posa une main douce sur son épaule qu'elle pressa légèrement.

La blonde, sur ses gardes, se réveilla en sursaut.

Mais la rousse vint rapidement placer un doigt contre sa bouche, la pressant de se taire.

Elle se releva et lui tendit la main pour l'entraîner à en faire de même.

Elle l'amena suffisamment à l'écart de leur campement de fortune pour être sûre que leur conversation ne réveillerait pas les pisteurs.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda la blonde à voix basse, l'air inquiet.

- J'ai un plan pour tromper la vigilance de mes hommes et te mettre à l'abri pour tout le temps que tu en auras besoin. Mais je vais avoir besoin de ton aide pour le mettre en œuvre.

Clarke acquiesça, indiquant par ce geste qu'elle était tout ouïe, et écouta attentivement la native lui faire part du stratagème qu'elle avait prévu de mettre en œuvre pour lui venir en aide.

THE 100 - THE 100 - THE 100

Le lendemain, Clarke fut la dernière à se réveiller.

Alors qu'elle faisait semblant d'être profondément endormie, Anya en profita pour demander aux deux pisteurs de partir en éclaireurs afin de leur ouvrir la voie.

Elle allait laisser la fille du ciel dormir encore un peu, puis toutes deux les suivraient.

Les deux hommes, obéissants et n'ayant aucune idée du plan qui se tramait dans leur dos, acceptèrent.

La rousse attendit qu'ils se soient suffisamment éloignés, avant de rejoindre la Skaiprisa et de lui faire savoir qu'elle pouvait arrêter de faire semblant de dormir.

Elle l'aida à rassembler rapidement ses affaires, avant de lui attraper le poignet et de se mettre en route, dans le sillage des deux pisteurs, à une distance très raisonnable de ces derniers.

Après plusieurs heures de marche, au cours desquelles elles n'avaient échangé que très peu de mots, Anya arrêta Clarke et lui fit quitter le sentier sur lequel elles progressaient jusqu'à présent, pour l'entraîner dans la forêt.

Elles slalomèrent rapidement entre les arbres pendant d'interminables minutes, qui semblèrent être des heures à Clarke.

Si cette dernière était complètement perdue et incapable de dire où elles se trouvaient, la native, en revanche, savait très bien où elle allait.

Elle conduisait Clarke dans un vieux Bunker, dont elle avait hérité de sa famille, qui lui tenait lieu de cabane de chasse lorsqu'elle était plus jeune mais dans lequel elle n'avait plus mis les pieds depuis plusieurs années.

Situé à un peu moins de deux heures de marche de TonDC, il était suffisamment proche pour qu'Anya puisse venir la voir et s'assurer que tout allait bien régulièrement, tout en étant assez éloigné et isolé pour offrir à la jeune femme la solitude qu'elle recherchait.

L'entrée du Bunker, qui se situait au flan d'un amas rocheux, était dissimulé par une végétation dense.

Les deux femmes durent se courber pour y pénétrer.

Comme il faisait sombre à l'intérieur, Anya attrapa la main de Clarke dans la sienne pour la guider jusqu'au centre du refuge où elle la fit alors asseoir sur un rondin de bois qui tenait lieu de tabouret.

Elle se dirigea ensuite vers le coin de son antre qui faisait office de cheminée et s'affaira à allumer un feu pour leur offrir un peu de lumière.

Alors que de belles flammes commençaient à crépiter dans le foyer, les parois de l'abri se teintèrent peu à peu d'une agréable teinte orangée et une douce chaleur se répandit dans la pièce.

Il fallut quelques minutes à la fille du ciel pour s'habituer au changement de luminosité.

Alors, elle laissa ses yeux se promener partout, se familiarisant avec le lieu qui allait l'accueillir pendant un certain temps.

Elle se trouvait assise sur un des quatre rondins qui faisaient offices de tabourets, disposés autour d'une table faite de bois elle aussi, placée au centre de la pièce.

Dans un coin au fond de la pièce, se trouvait un matelas sur lequel une pile de fourrures s'entassaient.

Face à elle se trouvait la cheminée face à laquelle était agenouillée Anya.

De part et d'autre du foyer : des étagères étaient supportées par le mur sur lesquelles reposait des ustensiles de cuisine.

Derrière elle, elle découvrit une pile de livres entassés à même le sol, recouverts de plusieurs couches de poussière qui indiquaient que personne n'y avait touché depuis longtemps.

Lorsqu'elle eut terminé d'alimenter le feu, Anya se releva et vint s'asseoir près de Clarke.

- Tu es ici chez toi, déclara-t-elle. Tu es libre de rester aussi longtemps que tu en auras besoin.

La Skaiprisa, sincèrement reconnaissante, hocha la tête.

- Maintenant, pour que notre plan fonctionne, il va falloir que tu remplisses ta part du marché Clarke, annonça la rousse.

Cette dernière pâlit légèrement.

- Anya, je ne sais pas si c'est une très bonne idée... Et je... Je n'ai pas la moindre envie de te faire du mal...

- Clarke, c'est pourtant la seule solution, insista la native. J'ai examiné le problème sous tous les angles et je ne vois pas qui croira à notre histoire si je ne reviens pas blessée au village. Lexa sera la première à soupçonner que je t'ai aidée. Elle ne croira jamais que j'ai pu te laisser m'échapper sans lutter pour essayer de te retenir. Elle me pensera complice de ta fuite et partira elle-même à ta recherche sur le champ. Alors que tu le veuilles ou non, il va falloir que tu me blesses.

- Anya je ne peux pas, refusa la blonde.

La rousse se leva brusquement, faisant sursauter la fille du ciel et se pencha vers elle, approchant dangereusement son visage du sien.

- Même si je te dis que Lexa a bien fait d'accepter la proposition de Cage Wallace et de te t'abandonner devant les portes de Mont Weather, cracha-t-elle méchamment.

Clarke secoua la tête.

- Arrête, ne fais pas ça s'il-te-plaît Anya, la supplia la skaikru qui se leva à son tour et recula de quelques pas.

- Tu veux savoir pourquoi elle a bien fait ? Poursuivit la rousse en s'avançant vers la blonde.

- Anya...

- Parce que c'est tout ce que toi et ton peuple misérable méritiez ! Et si tu veux vraiment tout savoir, c'est bien dommage que les hommes de la Montagne n'aient pas saignés plus de tes amis, toi comprise, car...

Mais la native n'eut pas le temps d'aller au bout de sa phrase, interrompue par le poing de Clarke qui s'abattit si violemment sur son visage qu'elle en perdit l'équilibre et tomba par terre.

- Tais toi ! Tais toi ! Je ne veux plus t'entendre ! Hurla la blonde, les larmes aux yeux, avant de lui attraper le col pour la soulever légèrement et lui asséner un nouveau coup qui sonna la native, qui perdit connaissance.

THE 100 - THE 100 - THE 100

Anya se réveilla de longues minutes plus tard avec un mal de crâne assourdissant.

Clarke n'y était pas allée de main morte.

Mais après tout, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même.

Elle l'avait volontairement poussé dans ses derniers retranchements parce qu'elle savait qu'autrement, la fille du ciel n'aurait jamais accepté de la frapper.

Tandis qu'elle se relevait, elle balaya la pièce du regard à la recherche de la jeune femme mais ne la trouva pas.

Son estomac se tordit violemment et son cœur se mit à marteler douloureusement son thorax.

Paniquée, elle sortit précipitamment du Bunker. Elle redoutait que la Princesse du Ciel ait profité de ses quelques minutes d'inconscience pour s'enfuir. Et lui échapper vraiment.

Mais c'est avec soulagement qu'elle la retrouva à l'extérieur, assise près de l'entrée, la tête enfouie entre les mains.

Elle vint s'agenouiller en face d'elle et lui saisit doucement les poignets pour lui écarter les bras.

- Clarke, je suis désolée, souffla la rousse. Je ne pensais rien de ce que j'ai dit à l'intérieur. Mais j'étais obligée sinon tu ne m'aurais jamais frappée...

La concernée secoua la tête.

- C'est moi qui suis désolée, s'excusa-t-elle, la voix tremblante, en promenant son regard triste sur le visage abîmée de la seule personne qui se souciait vraiment d'elle, de ce qu'elle voulait et ressentait.

- Tu n'as pas à être désolée, il le fallait, la rassura la native. Maintenant rentre à l'intérieur et repose toi s'il-te-plaît Clarke.

La jeune femme obéit et se leva pour se diriger vers le refuge, avant d'interrompre sa marche pour se retourner vers la rousse.

- Tu ne viens pas ?

- Non, il faut que je retourne à TonDC, déclara-t-elle.

- Tu n'es pas obligée de partir maintenant. Tu... Tu pourrais rester encore un peu si tu en avais envie, suggéra la blonde.

La native lui sourit faiblement. Le regard qu'elle lui adressa alors refléta pendant quelques secondes toute l'affection qu'elle ressentait pour elle.

- Il n'y a rien au monde que je désire plus que de rester et prendre soin de toi Clarke, avoua-t-elle avec une sincérité désarmante qui ébranla son interlocutrice. Mais si je cédais à mon désir, je compromettrais non seulement ton besoin viscéral de solitude et ta guérison... Mais j'entraînerais aussi beaucoup de monde à notre recherche et je ne nous condamnerai à une vie de fugitives. Si on ne voulait pas se faire prendre, on ne pourrait jamais rester bien longtemps au même endroit. Et quoi que tu en penses, tu mérites beaucoup mieux qu'une vie passée sur les routes, à fuir aux côtés de celle qui serait considérée comme une ennemie de la Coalition après avoir délibérément bafoué les ordres du Commandant Suprême, si jamais notre plan était mis à jour. Ce n'est pas ce que je souhaite pour toi. Alors il faut que j'aille donner le change, comme prévu.

- Mais tu vas revenir ? L'interrogea Clarke la voix légèrement tremblante, en raison de l'émotion.

- Oui bientôt, promit la rousse. Dès que je le pourrais sans éveiller les soupçons de qui que ce soit, je viendrais m'assurer que tout va bien et que tu n'as besoin de rien.

THE 100 - THE 100 - THE 100

Après le départ d'Anya, Clarke alla directement se coucher.

Etroitement enroulée dans les couvertures, elle dormit plus de douze heures d'affilée.

Le lendemain, lorsqu'elle se réveilla, elle fit une rapide toilette avant de partir explorer les lieux aux alentours du Bunker.

Non loin de ce dernier, elle découvrit une source d'eau claire et fraîche. Elle ne savait pas si elle était potable mais elle pourrait y revenir pour se laver ou se baigner, pensa-t-elle.

Ensuite, elle décida de se mettre en quête de nourriture.

Après avoir récolté des baies et plantes qu'elle savait être bonne pour la consommation humaine, elle retourna à l'abri.

Une fois là-bas, elle s'empara d'un couteau et décida d'aller chasser du petit gibier.

Il lui fallut quelques heures pour réussir à attraper une proie dont elle ferait cuire la viande le soir venu.

Elle était encore assez maladroite avec les armes blanches.

Elle était beaucoup plus habile avec des armes feux mais elle avait décidé de ne pas en emporter avec elle.

Elle promena encore un moment.

Puis, à la fin de la journée, elle regagna le refuge.

Après avoir mangé, elle décida de s'emparer d'un des livres, qui reposait sur la pile posée à même le sol, qu'elle épousseta, avant de se mettre à le lire au coin du feu.

Ce dernier lui permit de s'évader pendant quelques heures loin de tous les souvenirs qui la hantaient et la torturaient dès qu'elle n'occupait pas son esprit.

Si bien que cela devint un rituel et qu'elle se plongea dans la lecture tous les soirs.

Plusieurs semaines s'écoulèrent ainsi.

Chaque matin elle se mettait en quête de nourriture.

Puis, elle essayait de se maintenir en bonne forme physique en faisant une longue balade qui la conduisait à découvrir chaque jour de nouveaux endroits.

Tout cela, avant d'aller se baigner dans la source.

Enfin, il lui arrivait de chercher un peu de tranquillité à l'ombre d'un des arbres qui entouraient le Bunker en fin de journée.

Elle ne regagnait ce dernier qu'à la nuit tombée.

Plus les jours passaient, plus elle sentait son esprit s'apaiser.

Ses cauchemars étaient de moins en moins fréquents.

Il lui arrivait même de ne pas rêver, certaines nuits, et de profiter d'un sommeil véritablement réparateur.

Mais un matin, alors qu'elle s'apprêtait à partir chasser, elle fut saisie par le froid en sortant du Bunker et retourna s'y réfugier rapidement.

Ses vêtements n'étaient pas du tout adaptés à une telle température.

Alors elle décida exceptionnellement de modifier sa routine habituelle et de rester au chaud.

Ce fut ce jour là, après près de trois semaines sans se montrer, qu'Anya décida de lui rendre visite, les bras chargés de vêtements chauds et de nourriture.

Clarke sourit à la vue de la native.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Se renseigna-t-elle.

- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, l'hiver est en train de s'installer. Il est assez rude dans nos contrées, alors je me suis dit que tu ne refuserais pas des vêtements adaptés à la saison et des réserves de nourriture qui t'éviteront de devoir aller chasser dans le froid, déclara-t-elle en désignant les paquets qu'elle tenait dans les bras d'un mouvement de tête.

La skaikru se leva et vint la décharger de ses sacs, qu'elle déposa sur la table.

- C'est gentil, la remercia-t-elle, sincèrement reconnaissante.

- Je voulais aussi m'assurer que tu allais bien, ajouta la guerrière.

La fille du ciel se retourna pour lui faire face et hocha la tête.

- Je vais mieux, lui assura-t-elle.

Anya la détailla du regard.

- C'est vrai, reconnut-elle. Tu as l'air d'aller mieux que lorsque je t'ai amenée ici.

Après quelques secondes d'hésitation, Clarke posa la question qui lui brûlait les lèvres.

- Pourquoi tu n'es pas revenue plus tôt ? L'interrogea-t-elle.

- J'avais prévu de revenir avant, mais j'ai été rappelée à Polis. Heda voulait que je lui explique de vive voix comment tu m'avais échappée. Puis, j'ai décidé de rester sur place quelques jours. Si j'étais rentrée trop précipitamment à TonDC, ça aurait pu éveiller ses soupçons. Depuis ce qui s'est au Mont Weather, notre relation est un peu tendue. Elle doute de ma loyauté envers elle.

La Skaiprisa acquiesça doucement, la gorge nouée. Si elle allait un peu mieux, elle se réalisa toutefois que la blessure occasionnée par le Commandant était loin d'être refermée. Entendre parler d'elle provoqua une réaction épidermique et elle sentit un sentiment de profonde colère s'emparer d'elle.

Elle ferma alors les yeux quelques instants, afin de se calmer.

- Tu vas rester un petit peu ? Se renseigna-t-elle, après quelques secondes, pour changer de sujet.

Anya, qui s'était bien rendue compte du changement d'humeur de la jeune femme causée par sa maladresse, se tendit imperceptiblement avant de secouer la tête.

- Je ne suis pas venue ici pour te déranger Clarke et bouleverser ta routine. Je ne vais pas m'attarder.

- Tu ne me déranges pas, la détrompa la jeune femme. Cela me ferait plaisir que tu restes un peu, lui fit-elle savoir.

La native l'observa longuement, les sourcils légèrement froncés. Vraisemblablement, elle hésitait.

- D'accord, finit-elle néanmoins par capituler.

- Merci, sourit Clarke avant de s'avancer de quelques pas en direction la rousse, et de l'attirer vers elle,

pour venir enrouler ses bras autour de sa taille et reposer sa tête contre sa poitrine.

Les battements de cœur de la guerrière achevèrent d'adoucir l'humeur de la blonde.

Surprise, Anya, tendue à l'extrême, se laissa faire mais n'esquissa cependant pas le moindre geste.

C'est seulement après quelques minutes qu'elle consentit finalement à étreindre à son tour la Skaikru, avant d'enfouir son visage dans ses cheveux dorés, s'enivrant de la délicieuse odeur qu'ils dégageaient... Celle, caractéristique, de Clarke.

La jeune femme lui avait terriblement manqué au cours de ces dernières semaines, au point que cela en était devenu physiquement douloureux.

Mais ce qu'elle ressentait ne comptait pas. Seul le bien-être de la jeune femme revêtait de l'importance à ses yeux.

Elle aurait bien voulu revenir la voir plus tôt, si cela avait été possible.

Mais elle n'aurait pas pu le faire sans prendre le risque d'éveiller les soupçons de Lexa et de compromettre le besoin de solitude de Clarke.

Alors elle avait préféré s'abstenir.

De son côté, la fille du ciel profita du premier vrai contact humain qu'elle avait spontanément eu envie d'initier depuis qu'elle avait fui Camp Jaha.

Et en dehors du fait que l'étreinte d'Anya la calma, elle se rendit alors compte de deux choses.

D'abord, qu'un peu de chaleur humaine lui avait manqué bien plus qu'elle ne l'avait cru.

Ensuite, qu'elle se sentait particulièrement bien et en sécurité contre la rousse.

L'embrassade entre les deux femmes dura bien plus longtemps que les convenances l'exigeaient entre deux simples amies.

Émotionnellement secouées, elles finirent toutefois par s'écarter légèrement l'une de l'autre pour se regarder.

Clarke, qui avait les yeux humides, tremblait légèrement.

Le cœur d'Anya cognait si violemment contre son thorax qu'elle crut qu'il allait finir par bondir de sa poitrine.

Elle était non seulement irrésistiblement attirée par la blonde. Mais elle était aussi éperdument amoureuse d'elle. Comme elle ne l'avait pas été depuis longtemps.

Elle dû rompre le contact visuel et secouer la tête pour reprendre le contrôle de ses émotions, et s'empêcher de faire quelque chose qu'elle risquait de regretter.

Elle avait commis l'erreur une fois.

Elle ne la ferait pas deux fois.

Ce n'était pas à elle d'initier un nouveau rapprochement.

C'était à Clarke, et à elle seule.

Quand elle serait prête.

Et si elle en avait envie.

Alors elle se recula, un peu plus brusquement qu'elle ne l'aurait voulu.

- Je suis désolée Clarke, s'excusa Anya. Mais je crois qu'il est plus sage que je rentre à TonDC.

- Non, ne sois pas désolée, exigea la fille du ciel qui avait bien conscience du trouble qu'elle provoquait chez la native.

Si ça avait pu un peu la déranger par le passé, car elle n'avait fait une place dans son cœur que pour une personne qui l'avait finalement sauvagement piétiné et fait voler en éclat à la première occasion, ce n'était désormais plus le cas.

Elle était prête à s'ouvrir à la possibilité d'une relation moins passionnelle, plus simple et apaisante.

Une relation qui, elle en était persuadée, l'aiderait à guérir encore un peu plus.

Et peut-être à tirer un trait définir sur un passé qu'elle voulait à tout prix oublier.

- Reste encore un peu s'il-te-plaît, insista-t-elle en venant glisser sa main dans celle d'Anya, avant de l'inviter à venir s'asseoir près du feu.

La native garda la main de Clarke dans la sienne et se laissa entraîner vers la cheminée près de laquelle elle s'installa, aux côtés de la blonde.

Elles passèrent ainsi le reste de la journée à discuter.

Clarke raconta à la rousse son enfance et la vie sur l'Arche, et lui parla de son père.

La native, quant à elle, lui dévoila comment elle avait décidé de marcher dans les pas de son grand frère, mort au combat sous le règne de l'ancien Heda, et ainsi de devenir une guerrière : pour essayer, à son tour, de protéger les siens.

Le soir venu, Anya repartit pour TonDC après avoir convenue avec Clarke qu'elle reviendrait la voir trois jours plus tard.

La native tint sa promesse et revint la voir tous les deux ou trois jours pendant les semaines qui suivirent.

Elle arrivait généralement au petit jour et repartait peu après le coucher du soleil.

A chaque fois, les deux femmes passaient leurs journées à discuter, à lire au coin du feu ou à se raconter ce qui s'était passé pendant pendant leur courte séparation.

Il leur arrivait, plus rarement, de sortir promener. Car Clarke, qui était peu habituée aux températures hivernales, ne supportait pas aussi bien le froid qu'Anya, même enveloppées dans d'épaisses couches de vêtements.

Jusqu'au jour où, un matin, alors qu'il était prévu qu'elle vienne lui rendre visite, Anya ne se présenta pas au Bunker.

Elle en fut empêchée par une réunion imprévue qui se tint à TonDC, organisée par Lexa, qui s'était présentée au village, à la surprise générale, car elle n'avait pas annoncé sa venue comme elle le faisait pourtant, en temps normal.

Clarke s'inquiéta toute la journée de ne pas voir la native arriver, se demandant ce qui avait bien pu l'empêcher de tenir sa promesse.

Soucieuse, elle espérait de tout son cœur qu'il ne lui soit rien arrivé de fâcheux.

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait un mauvais pressentiment. Et c'est avec une sensation de profond malaise, qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps, et qui ne lui avait pas manqué, qu'elle alla se coucher à la fin de la journée.

Alors qu'elle se glissait sous les draps, elle convint avec elle-même que si elle n'avait pas de nouvelles de la rousse le lendemain, elle sortirait de sa retraite pour aller à sa recherche et s'assurer qu'elle allait bien.

Mais ce fut inutile car Anya arriva un peu plus tard dans la soirée, alors que Clarke était emmitouflée dans les couvertures et cherchait vainement le sommeil.

En découvrant que la fille du ciel était déjà couchée, la native se figea, hésitante.

Devait-elle s'annoncer et prendre le risque de la réveiller ? Ou ne pas faire de bruit et attendre qu'elle se réveille le lendemain matin, pour passer du temps avec elle ?

Elle décida finalement de se racler la gorge pour signaler sa présence.

À l'entente de ce bruit, la Skaikru qui n'avait pas entendu venir les pas de la native, sursauta avant de se redresser laissant les fourrures qui la recouvrait glisser sur ses jambes.

Elle fut indiciblement soulagée de voir qu'il s'agissait de nul autre qu'Anya.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? L'interrogea la blonde. Tu vas bien ?

La rousse vint s'asseoir sur le rebord du lit, aux pieds de Clarke, en évitant soigneusement de poser les yeux sur son décolleté que le t-shirt qu'elle portait, trop grand pour elle, ne masquait pas.

- Le Commandant est à TonDC. J'ai été retenue toute la journée en réunion. J'ai dû attendre que ça se termine et que tout le monde aille se coucher pour pouvoir m'éclipser discrètement, sans attirer l'attention.

La fille du ciel acquiesça.

- Je suis contente que tu sois quand même venue, déclara-t-elle. Tu dois être épuisée par la journée et le voyage... Viens te coucher, invita-t-elle la rousse en désignant la place vide à côté d'elle.

- Clarke, tu es sûre ? Demanda la rousse, hésitante.

La blonde hocha la tête.

- Oui, tu peux venir dormir à côté de moi, confirma-t-elle en se décalant pour faire de la place à la guerrière. Ce n'est pas comme si c'était la première fois, ajouta-t-elle en faisant référence à la fois où elles avaient partagé le même lit dans la cabine de l'Arche.

Alors Anya retira ses bottes puis commença à se dévêtir. Elle retira son manteau, sa ceinture puis son pantalon, avant de venir se glisser sous les draps.

Clarke dû retenir sa respiration quand elle sentit la native s'allonger près d'elle et l'effleurer involontairement.

Le cœur battant de façon désordonnée, elle décida qu'il était préférable de lui tourner le dos et de faire face au mur.

L'inviter à dormir à côté d'elle n'était peut-être finalement pas une si bonne idée.

Cela faisait des mois que Clarke n'avait pas eu de contacts intimes avec qui que ce soit, et le manque commençait à se faire douloureusement ressentir.

La réaction de son corps à un simple effleurement involontaire en témoignait.

Et Anya était juste là, près d'elle.

Elle pouvait ressentir la douce chaleur émanant de son corps, qui se répandait partout sous les draps.

Et elle se demandait comment elle allait bien pouvoir se tenir et trouver le sommeil dans ces circonstances.

- Clarke, tu es sûre que ça va ? S'inquiéta la native en se redressant légèrement pour observer la jeune femme.

- Oui ça va, tenta d'éluder la blonde qui essayait de se concentrer sur le mur.

La native secoua la tête, avant de forcer la fille du ciel à rouler sur le dos.

- Alors pourquoi tu trembles ? Demanda-t-elle, soucieuse.

- C'est le froid, déclara la Skaiprisa en évitant soigneusement de croiser le regard de la rousse.

- Clarke, il ne fait pas froid... Qu'est-ce qu'il y a ? Je peux aller dormir ailleurs si tu préfères. Regarde moi s'il-te-plaît, insista la native.

La blonde tourna alors ses yeux, rendus brillants par le désir qu'elle tentait difficilement de contenir, vers Anya.

A cette vue, le cœur de la rousse rata un battement et sa respiration s'accéléra brutalement.

- J'ai envie de toi, lâcha alors la blonde, malgré elle,

le souffle court.

Il n'en fallut pas plus pour faire succomber la guerrière, qui se pencha pour prendre possession des lèvres tentatrices de Clarke.

Elle l'embrassa d'abord timidement, presque religieusement, avant de se montrer plus aventureuse.

Elle approfondit rapidement le baiser, arrachant un gémissement sourd à la fille du ciel, qui vint glisser ses mains dans ses cheveux.

Anya frissonna de plaisir.

Tout en continuant d'embrasser passionnément Clarke, elle se hissa au dessus d'elle pour venir se placer entre ses jambes.

Lorsque leurs deux corps entrèrent en contact, malgré la barrière de tissu qui les séparait, la native sentit son bas ventre s'enflammer.

Cela avait dû avoir le même effet pour Clarke, qui gémit de nouveau, ce qui eut pour effet d'accroître encore un peu plus l'excitation de la guerrière.

Celle-ci, tout en pressant son intimité conte celle de Clarke, passa fébrilement ses mains, rendues tremblantes par le désir, sous le t-shirt de la Skaiprisa, qui tentait vainement de contrôler sa respiration.

Elle caressa chaque centimètre de la peau de la blonde du bout des doigts. L'effleurement se fit plus léger lorsque l'une de ses mains rencontra la cicatrice que la balle tirée par les montagnards lui avait laissée à l'épaule.

Elle s'interrompit l'espace de quelques secondes pour lui retirer le vêtement qui les séparait ainsi que celui qu'elle portait plus bas, la laissant complètement nue et offerte à son regard.

Anya prit un moment pour admirer le corps de Clarke, dont elle avait tant rêvé, avant de venir embrasser sa cicatrice à l'épaule avec douceur, puis de s'emparer de nouveau de ses lèvres.

Mais au bout de quelques secondes, Clarke s'écarta et la repoussa pour la faire rouler sur le dos.

Anya lui adressa un regard surpris.

- Tu es bien trop habillée pour ce que nous faisons, déclara la blonde, qui s'employa alors sans attendre à débarrasser la native de tous ses habits.

Puis, elle prit à son tour le temps de l'admirer avant de se pencher pour l'embrasser goulûment tout en laissant sa main glisser le long de son corps à la recherche de son intimité.

La guerrière gémit dans la bouche de Clarke, quand celle-ci s'introduit en elle, la paume de la main fermement pressée contre son sexe humide.

Ses doigts, qui allaient et venaient en elle, combiné au baiser enflammé qu'elles partageaient, firent totalement perdre la raison à la rousse, haletante, qui se mit à onduler lascivement du bassin pour accompagner les mouvements désordonnés de la blonde.

Seulement quelques secondes suffirent pour que la native soit submergée par une première vague de plaisir intense.

La fille du ciel n'arrêta pas pour autant sa délicieuse torture, et continua à dévorer les lèvres d'Anya, la conduisant à être emportée par un orgasme dévastateur.

Il fallut quelques minutes à cette dernière pour retrouver complètement ses esprits.

Ensuite, elle écarta doucement la main de Clarke de son intimité sensible et d'un mouvement de hanche, la fit rouler sur le dos.

Elle vint alors capturer ses lèvres et l'embrassa désespérément, comme pour lui communiquer tout le désir et les sentiments qu'elle avait tu pendant de trop longues semaines.

Après quoi, elle s'écarta d'elle et se mit à glisser avec une lenteur insupportable entre ses jambes, en ne la quittant pas des yeux un seul instant.

- Anya, supplia Clarke qui n'en pouvait plus.

Accédant à supplique, la native vint caresser le sexe de fille du ciel de ses lèvres, avant d'y glisser un doigt et d'entamer de délicieux va et viens.

La Skaiprisa jouit à plusieurs reprises cette nuit là, sous les assauts des mains expertes et de la langue d'Anya.

THE 100 - THE 100 - THE 100

Le lendemain matin, Clarke se réveilla dans la douce chaleur des bras d'Anya.

Cette dernière n'étant pas encore réveillée, la fille du ciel décida de ne pas bouger et de profiter encore un peu de l'étreinte qu'elle partageait avec la native sans se poser de questions.

Elle finit par se rendormir.

Lorsqu'elle se réveilla de nouveau une heure plus tard, la guerrière dormait toujours.

Cette fois, Clarke se redressa légèrement sur ses coudes pour pouvoir mieux l'observer.

Elle était partagée entre des sentiments contradictoires. Elle n'était pas certaine de ce qu'elle ressentait pour la femme allongée près d'elle et cela la tourmentait.

Elle était indéniablement attirée par elle. Prétendre le contraire aurait été un mensonge éhonté. Elle lui portait une profonde affection. Pour autant, l'aimait-elle ?

Ce qu'elle ressentait pour Anya n'avait rien de comparable avec ce qu'elle ressentait... Ce qu'elle avait ressenti pour... Peu importe, elle ne voulait plus y penser.

La seule raison pour laquelle la réponse à cette question revêtait de l'importance à ses yeux, c'était parce qu'elle n'était pas sûre de pouvoir offrir à la rousse la relation qu'elle espérait.

Si elle représentait une priorité aux yeux d'Anya, cette dernière méritait aussi de partager une relation avec quelqu'un pour qui elle serait également une priorité.

Et la fille du ciel ne savait pas encore si elle était la personne capable de lui offrir une telle relation.

Sur cette pensée, elle voulut se glisser discrètement hors du lit, mais la guerrière la retint fermement auprès d'elle.

- Encore un peu, marmonna-t-elle.

La Skaikru sourit et céda, en venant se blottir contre la native.

- Je voulais juste nous préparer quelque chose à manger, déclara-t-elle en posant la tête contre son épaule.

- Tout à l'heure, baragouina la native, encore à moitié endormie, entre deux bâillements.

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Les deux femmes se levèrent finalement une demi heure plus tard.

Après s'être rhabillées, elle partagèrent un petit déjeuner frugal.

Quand elle vit Anya quitter la table pour aller rincer son bol puis ramasser son manteau, Clarke se leva pour venir enrouler ses bras autour de la taille de la native.

- Tu es vraiment obligée de partir maintenant ?

Celle-ci acquiesça.

- Oui, souffla-t-elle avant de venir déposer un baiser sur son front. Mais je te promets de revenir vite, la rassura-t-elle.

- Tant mieux, se réjouit la Skaikru qui aida la Trikru à enfiler sa veste avant de l'accompagner jusqu'à l'entrée du Bunker.

- Fais attention à toi, exhorta la blonde.

- Promis, ne t'inquiètes pas, la tranquillisa Anya avant de se pencher pour capturer ses lèvres dans un tendre baiser.

Les deux femmes finirent par s'écarter, le souffle court.

Elles se sourirent, avant de s'embrasser à nouveau.

La native mit fin, à regrets, à ce nouveau baiser après quelques secondes.

- Rentre maintenant, conseilla-t-elle à Clarke. Tu vas finir par attraper froid.

La jeune femme céda, sous l'œil d'Anya qui la regarda disparaître à l'intérieur, avant de se mettre en route pour TonDC.

Si habituellement, elle venait rendre visite à Clarke à cheval, cette fois, elle était venue à pieds pour faire preuve de davantage de discrétion.

Alors qu'elle n'était pas loin de sortir de la forêt, pour rejoindre le sentier qui menait tout droit au village, elle vit le Commandant surgir brusquement de derrière un arbre et venir à sa rencontre d'un pas rageur.

Anya se figea avant de faire quelques pas en arrière, pour se maintenir hors de portée de la brune, qu'elle avait rarement vu aussi furieuse.

Mais il lui fut malheureusement impossible de prendre la fuite.

- Sisem op ! [Saisissez la !, ordonna Lexa, d'une voix forte, à trois guerriers qui jaillirent derrière la rousse et l'empoignèrent sans la moindre douceur.