DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.

REMERCIEMENTS : Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires !


Les jours qui avaient suivi l'annonce de la disparition de Clarke, avaient été terriblement éprouvants pour Lexa.

Même si Anya avait pris l'initiative de partir à sa recherche, avait promis de tout mettre en œuvre pour la retrouver et de l'informer dès que ce serait enfin le cas ; être bloquée à Polis et ne pas pouvoir la chercher aussi était terriblement frustrant pour la jeune commandante.

Elle s'inquiétait pour la fille du ciel et espérait que son errance ne la conduirait pas à mettre sa vie en danger.

Même si elle savait qu'elle avait objectivement et politiquement pris la bonne décision en faisant passer les intérêts de son peuple avant ceux de son cœur face à Mont Weather, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir.

Ses nuits étaient hantées par l'image de Clarke, qu'elle avait laissé seule face aux portes de la Montagne, le visage défait et le regard rempli de larmes de colère péniblement contenues.

Elle avait trahi la jeune femme qu'elle aimait seulement quelques heures après lui avoir dévoilé et témoigné ses sentiments.

Elle lui avait certainement donné la désagréable impression d'avoir été utilisée, puis jetée comme un vulgaire déchet dont on ne savait plus que faire.

Mais ce n'était évidement pas le cas.

Si elle n'avait pas porté sur ses épaules la cape et les lourdes responsabilités d'Heda, sa décision aurait été toute autre.

Et elle espérait avoir bientôt l'occasion de le lui faire savoir et de lui prouver, lorsqu'Anya l'emmènerait enfin à Polis après l'avoir retrouvée.

Mais ses espoirs furent rapidement déçus, lorsqu'un messager envoyé de TonDC, vint lui annoncer qu'après avoir trouvé la trace de la fille du ciel, ils l'avaient de nouveau perdue.

On lui expliqua qu'elle s'était violemment battue avec Anya, qui avait perdu connaissance après avoir reçu un mauvais coup.

Et qu'elle avait profité de l'inconscience de la guerrière pour lui échapper.

Lexa avait alors exigé de rencontrer son Général en personne, qu'elle avait reçu quelques jours plus tard.

Celui-ci avait confirmé les dires du messager.

Et les ecchymoses sur son visage confirmaient la véracité de ses propos.

Pourtant, si la brune voulait croire à l'histoire de son ancien mentor, une part d'elle ne pouvait s'empêcher de douter.

Elle savait que Clarke était capable de se défendre vaillamment lorsqu'elle tenait une arme à feu entre les mains.

Mais aussi, pour l'avoir vu en grande difficulté face à Quint, que les combats au corps à corps n'étaient clairement pas son fort.

À l'inverse d'Anya.

De fait, tous les soldats de la Coalition étaient entraînés à se battre dès leur plus jeune âge, dans le cadre de leur noviciat.

Le noviciat était une période d'initiation par laquelle passait tous les aspirants guerriers, qui servait à asseoir leur volonté de s'engager à vouer leur vie au service de leur Heda.

Mais qui était également l'occasion pour les gardiens de la Flamme de ne sélectionner que les candidats qui avaient les meilleures aptitudes physiques et démontraient qu'ils étaient prêts à faire preuve d'une loyauté sans faille, et d'écarter tous les autres.

Alors elle ne pouvait s'empêcher de se demander comment la Trikru, entraînée au combat depuis son plus jeune âge, avait pu se laisser surprendre par un mauvais coup.

À moins qu'elle ne se soit volontairement pas défendue…

Pour ne pas blesser la Skaiprisa.

Ou pour lui laisser l'opportunité de prendre la fuite.

Incapable d'admettre que son ancien mentor, qu'elle tenait en haute estime et qui n'avait jamais trahi sa parole jusque là, puisse faire preuve de déloyauté envers elle, et lui mentir en la regardant droit dans les yeux : elle décida d'étouffer ses doutes.

Elle essaya de se convaincre qu'il s'agissait certainement de la première option.

Si elle ne s'était pas défendue, c'est qu'elle n'avait sans doutes pas voulu blesser la jeune femme.

Sur ces entrefaites, elle permit donc à son Général de regagner le village de TonDC après quelques jours à Polis, contre la promesse de reprendre activement les recherches.

Elle se montra patiente.

Pendant des jours.

Qui devinrent rapidement des semaines.

Mais après près de trois mois de vaines recherches, elle commença à sérieusement s'impatienter.

Et à envisager de partir elle même en quête de la Skaikru.

Soit Anya et ses hommes étaient de véritables incapables.

Soit il était arrivé quelque chose de grave à la Skaiprisa.

Soit quelqu'un l'aidait à se cacher et à dissimuler les traces de son passage et de sa présence dans les lieux dans lesquels les recherches étaient conduites.

Lorsqu'au cours d'une réunion de son conseil, l'Ambassadeur de la Nation des Glaces annonça que la Reine Nia d'Azgeda avait mis la tête de Wanheda à prix pour motiver ses guerriers à la retrouver et lui voler son pouvoir, puisque leur Heda et les soldats de la Coalition étaient visiblement incapables de le faire, cela acheva de convaincre Lexa de mettre en œuvre son projet.

Et ce fut donc le soir même qu'elle prit la route en direction de TonDC, où elle arriva le lendemain à l'aube.

La surprise et le malaise qu'elle avait vu passer furtivement sur le visage d'Anya lorsqu'elle s'était présentée au pas de sa porte au levé du jour pour la convier en réunion, avait suffit à faire rejaillir le doute en elle.

Alors, après un interminable concile qui avait duré quasiment toute la journée, elle avait décidé de suivre son intuition et de la surveiller discrètement, avec l'aide de trois de ses hommes.

Lorsque la rousse, pensant que tout le monde était affairé à ses occupations pour la soirée ou dormait, avait pris la route en direction de son Bunker pour retrouver Clarke, la Commandante l'avait suivie.

Quand elle l'avait vu disparaître à l'intérieur de sa vielle cabane de chasse, qu'elle délaissait depuis des années, Lexa avait compris.

C'est sûrement là que la fille du ciel se cachait.

Furieuse, les mâchoires durement crispées, elle avait veillé toute la nuit en attendant de voir son Général ressortir, pour pouvoir lui demander des explications, et aller vérifier si Clarke était bel et bien réfugiée à l'intérieur.

Et si elle ne s'était pas méprise.

Le lendemain matin, la scène à laquelle elle assista lui confirma qu'elle ne s'était pas trompée, et lui fit l'effet d'un tranchant coup de poignard dans le cœur.

Elle vit son ancien mentor enlacer étroitement la femme qu'elle aimait et capturer ses lèvres dans un langoureux baiser.

Il lui avait alors fallu faire preuve de beaucoup de sang froid pour réussir à se maîtriser, ne pas aller les séparer sur le champ, ni molester durement la rousse.

A la place, elle avait durement écrasé son poing contre le tronc de l'arbre derrière lequel elle se cachait.

Elle avait attendu que Clarke rentre à l'intérieur et qu'Anya soit suffisamment éloignée du Bunker pour la surprendre.

Et elle avait demandé à ses hommes de l'arrêter sur le champ.

- Mettez la à genoux ! Avait-elle exigé ensuite, en tirant son épée du fourreau qu'elle portait dans le dos.

- Lexa, ne fais pas ça, l'avait suppliée Anya en secouant la tête de droite à gauche.

La brune, ivre de colère, l'avait alors défié du regard.

- Tu penses que je devrais t'épargner ?! Avait-elle rugi, furieuse. Alors que ça fait des mois que tu me mens et que tu as délibérément bafoué mes ordres ?!

- Oui ! S'exclama la rousse. Sinon, Clarke ne te le pardonnera jamais !

Cela en fut trop pour le Commandant qui frappa brutalement son ancien mentor en plein visage, avec la garde de son épée, avant de demander à ses hommes de s'éloigner pour les laisser seules quelques minutes.

Elle se pencha alors pour relever rudement la femme plus âgée, dont la pommette saignait abondamment.

- Tu oses utiliser ma faiblesse contre moi ?! S'enquit-t-elle, le regard fou, en venant presser la lame tranchante de son arme contre la gorge d'Anya.

- Tu avais le choix de faire de Clarke ta plus grande force ! S'exclama la rousse, les mains crispées contre l'épée de la brune pour l'empêcher de la blesser trop profondément. Mais plutôt que de faire confiance à ton cœur comme je me suis vainement épuisée à essayer de te l'enseigner, et faire preuve de discernement, tu as préféré obéir aveuglément aux commandements de la Flamme et aux enseignements de Titus… Et d'en faire une faiblesse ! Alors oui, j'ose, gronda la guerrière la voix tremblante de colère en la repoussant plus durement. Si obéir à tes ordres c'est synonyme de te laisser courir prématurément à ta perte comme les précédents Heda conseillés par ton Fleimkeipa, alors je suis heureuse de ne pas l'avoir fait Lexa ! Tonna-t-elle en finissant par faire durement reculer la brune en arrière.

Hors d'elle, le cœur martelant douloureusement son thorax et la gorge sèche, Heda se retint à grande peine de lui sauter dessus et de la rouer de coups.

Elle ordonna plutôt à ses guerriers de revenir et de mettre la traître hors de sa vue, leur commandant d'aller la jeter dans les geôles de Polis en attendant qu'elle ne décide de son sort lorsqu'elle aurait enfin retrouvé ses esprits.

THE 100 - THE 100 - THE 100

Après le départ d'Anya, heureuse de leur rapprochement de la veille et de la relation pleine de simplicité, de complicité et de tendresse qu'elles étaient en train de développer, l'esprit et le cœur léger, Clarke décida de faire la cuisine.

Elle avait finalement résolu de ne pas se poser trop de questions et de vivre ce qu'elle avait à vivre avec la rousse un jour après l'autre.

Un petit sourire aux lèvres et pleine d'espoir pour l'avenir, qu'elle rêvait bien plus doux que ce qu'elle avait dû affronter jusque là, elle commença par rassembler sur la table tous les ingrédients dont elle aurait besoin pour préparer le plat dont elle avait envie. Puis, elle s'employa à les éplucher et découper avec minutie.

Lorsqu'elle entendit la porte du Bunker claquer derrière elle, elle sourit, pensant qu'il s'agissait d'Anya, qui ne s'était finalement pas résolue à partir et la laisser seule.

- Anya, je croyais que tu étais obligée de retourner à TonDC, qu'est-ce que tu fais encore là ? S'amusa-t-elle.

N'obtenant pas de réponses, elle se retourna après quelques instants.

Et lorsqu'elle découvrit qui se tenait face à elle, elle perdit instantanément son sourire, toutes ses couleurs, et se mit à trembler.

C'était Lexa.

Toujours aussi impressionnante dans sa tenue de combat, elle n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu.

Elle était restée exactement la même que dans son souvenir, à ceci près que son visage ne portait pas de trace de ses peintures de guerre.

Clarke resserra ses doigts autour du manche du couteau qu'elle tenait dans la main.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demanda-t-elle sèchement, le regard dur. Où est Anya ? Qu'est-ce que tu lui as fait ?

La brune esquissa un pas dans sa direction, pour se rapprocher de la fille du ciel et répondre à toutes ses questions.

Mais elle se ravisa finalement quand elle vit cette dernière secouer la tête et pointer son couteau tout droit dans sa direction.

- Ne t'approche pas, reste où tu es ! Répond à mes questions ! Exigea la blonde, sur la défensive.

Lexa leva les mains en l'air, pour la rassurer.

- Clarke... Je ne te veux aucun mal, tenta la brune, espérant par ces mots rassurer et radoucir la jeune femme.

- Oh, excuse moi... J'avais oublié que tu étais digne de confiance et que l'on pouvait te croire sur parole, ironisa cette dernière.

À ces mots, la guerrière se raidit légèrement.

Si l'attaque de Clarke était un coup bas amplement mérité, elle n'en était pas pour autant plus facile à accueillir et à digérer.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Redemanda froidement la blonde, qui commençait à s'impatienter.

- Tu es devenue une véritable légende aux yeux des miens, déclara très sérieusement la brune. Wanheda… Le Commandant de la Mort... Celle qui a triomphé de la Montagne, qui jetait de l'ombre sur nos contrées depuis trop longtemps... Tu es admirée par la majorité des miens. Mais certaines personnes envient tes pouvoirs et veulent se les approprier. Et la seule solution pour cela, c'est de te tuer, annonça-t-elle, l'air grave.

La blonde fronça les sourcils.

- Alors tu veux me tuer pour me prendre mes pouvoirs ? Essaya-t-elle de comprendre, les sourcils froncés.

- Non, pas moi, se défendit Lexa.

- Je n'ai pas vaincu les hommes de la Montagne toute seule. J'ai reçu de l'aide, sans laquelle je n'aurais jamais réussi à sortir mes amis de cet endroit… Évidemment pas la tienne, piqua-t-elle la guerrière. Mais je ne suis pas la seule à qui revient le mérite d'avoir triomphé des hommes de la Montagne. Je ne suis pas Wanheda.

- Aux yeux des miens, si, persista la brune. Et ta tête est mise à prix par la Reine de la Nation des Glaces, Nia. Alors, je suis venue te chercher avant que l'un des Azgeda ne te trouve, pour te mettre en sécurité, déclara-t-elle.

Clarke éclata d'un rire nerveux.

- Et tu penses vraiment que je vais te suivre et accepter ta protection, après tout ce qui s'est passé ? L'interrogea la blonde. J'ai bien survécu à ta trahison alors je n'ai pas besoin qu'on me protège, ajouta-t-elle après quelques secondes. Je suis capable d'assurer ma sécurité toute seule et de survivre à n'importe quoi. Je ne te suivrai nulle part.

Le regard émeraude de la native fut traversé furtivement par un éclair de surprise mêlé à de la douleur et une profonde tristesse.

Elle ferma les yeux pendant quelques brèves secondes, qui lui furent nécessaire pour se recomposer un visage dépourvu de toute émotion.

- Si tu espères revoir Anya un jour, il le faudra bien pourtant, lâcha Lexa, impassible.

Une vague de colère submergea alors la blonde, qui se rua sur la native et plaqua la lame de son couteau contre sa jugulaire.

- Où est-elle ?! Qu'est-ce que tu lui as fait ?! S'époumona Clarke.

- Si tu veux le savoir, il va falloir que tu acceptes de me suivre, déclara la brune, inflexible, qui ne semblait pas inquiétée de se trouver soudain en si mauvaise posture, un couteau sous la gorge.

- Je crois que tu prends les choses un petit peu trop à la légère, s'énerva la skaikru. Je pourrais te tuer !

- Je prends la situation très au sérieux Klark, la contredit Lexa. Mais je sais très bien que tu ne le feras pas.

- Tu es bien trop sûre de toi, siffla la jeune femme, les dents serrées en plongeant son regard bleu azur brillant de larmes de colère difficilement contenues dans les deux émeraudes de la native. Et ça pourrait bien te coûter la vie.

La brune secoua la tête.

- Non. Je sais que je n'ai rien à craindre de ta part. Car j'ai confiance en toi, Klark, révéla-t-elle dans un quasi-murmure.

Ces paroles renvoyèrent brutalement la fille du ciel trois mois en arrière.

Quelques minutes avant que la terrienne ne lui témoigne son affection.

Quelques heures avant qu'elle ne la trahisse et ne l'abandonne lâchement devant les portes de Mont Weather, condamnant son peuple à une mort certaine.

Quelques heures avant qu'elle ne soit forcée de commettre des horreurs, qui la hanteraient pour le restant de ses jours.

Et dont elle avait accepté de porter la responsabilité, pour que les siens n'aient pas à le faire.

Il lui fallut quelques secondes pour chasser ces images du passé, qui se succédaient dans son esprit, et se reprendre.

- Qu'est-ce que tu as fait à Anya ? Demanda de nouveau Clarke à la brune, en insistant bien sur chaque syllabe.

- Rien dont elle ne pourra se remettre, finit par accepter de lui avouer Lexa.

- Où elle est ? Continua de la questionner la blonde.

- En chemin pour Polis…

- Quel sort entends-tu lui réserver ? Se renseigna-t-elle.

- Je n'ai pas encore décidé…

- Alors permets moi de te suggérer de t'engager à te montrer clémente envers elle… Et à ne pas trahir ta parole une seconde fois…

Les yeux vissés dans ceux de Clarke, Lexa accepta d'un hochement de tête.

Alors seulement la blonde, la relâcha avant de s'éloigner à une distance plus raisonnable d'elle.

Elle glissa le couteau qu'elle tenait dans la main à sa ceinture, rassembla rapidement quelques affaires, qu'elle fourra dans un sac et enfila enfin une veste avant de suivre la native à l'extérieur.

Celle-ci la guida à travers les bois, jusqu'à retrouver son cheval, attaché à un arbre à quelques mètres du Bunker.

Le Commandant détacha l'animal et l'enfourcha, avant de tendre le bras à la Skaiprisa pour l'aider à monter à son tour.

Clarke hésita.

Allait-elle vraiment réussir à supporter d'être collée à la brune pendant plusieurs heures ?

L'idée ne la ravissait clairement pas.

Mais elle n'avait pas d'autres choix si elle voulait arriver rapidement à Polis et s'assurer qu'Anya allait bien et n'était pas maltraitée par les siens, sur ordre de Lexa.

Alors elle finit par attraper la main de la guerrière, qui l'aida à prendre place devant elle.

Elle l'invita à se cramponner à la crinière de leur monture, avant de passer précautionneusement ses bras de part et d'autre de sa taille, prenant soin de l'effleurer le moins possible, pour s'emparer des rênes.

Après quoi, elle lança son cheval au trot.

Le voyage fut très long et éprouvant pour les deux femmes.

Sentir Clarke aussi proche d'elle physiquement, mais en même temps plus inaccessible que jamais avait été une véritable torture pour Lexa.

La Skaikru avait, quant à elle, vainement essayé de faire en sorte que son dos ne rentre pas trop souvent en contact avec le buste de la cavalière.

Elle redoutait les réactions incontrôlables de son corps, qui trahissaient une attirance persistante envers la brune, malgré toute la colère et l'amertume qu'elle ressentait à son égard.

Lorsqu'elles passèrent enfin les portes de Polis, après plusieurs heures, toutes deux furent extrêmement soulagées.

La brune sauta sans attendre de sa monture, finissant de la guider à pieds, en la tenant par l'encolure, jusqu'aux écuries où elle aida alors la blonde à descendre à son tour.

- Je veux voir Anya, exigea la fille du ciel dès qu'elle eut retrouvée la terre ferme, après avoir vivement en lâché la main de la native, comme si cette dernière l'avait brûlée.

Accédant à contre-coeur à sa requête, la brune la conduisit directement aux cachots, où son général avait dû, selon ses instructions, être jeté en cellule.

Les deux femmes retrouvèrent Anya somnolente, assise au fond de sa geôle, dans une position qui devait être très inconfortable.

La voix de Clarke, à qui les gardiens ouvrirent les grilles sur ordre de leur Commandant, tira la rousse de son sommeil.

Cette dernière leva la tête pour apercevoir la Princesse du Ciel agenouillée près d'elle.

Pensant rêver, elle leva le bras, pour venir effleurer sa joue et s'assurer qu'elle était bel et bien là.

- Je suis désolée Clarke, souffla finalement la native, qui s'en voulait de ne pas s'être rendue compte d'avoir été suivie et d'avoir menée Heda tout droit à la cachette de la fille du ciel.

Cette dernière secoua la tête avant d'attirer la guerrière contre elle, sous l'œil mécontent de Lexa, consumée par la jalousie, qui assistait silencieusement à la scène depuis le couloir.

- Tu n'as pas à être désolée, tenta de la déculpabiliser la blonde. Cela devait arriver, tôt ou tard, déclara-t-elle avant de se tourner vers Heda.

- Je veux qu'elle sorte d'ici, réclama-t-elle.

- Je crains que cela ne soit pas possible, refusa froidement la brune.

- Tu m'as promis de te montrer clémente, lui rappela la blonde.

- Mais pas de ne pas la punir, précisa la retorse cheffe de guerre, intransigeante.

- Lexa, l'interpella Clarke en se relevant et en s'avançant lentement vers elle. Je ne suis pas la dernière des idiotes. Et je sais très bien que tu ne m'as pas fait venir ici uniquement pour me protéger. Si ton peuple pense vraiment que je suis cette fameuse Wanheda, alors je me doute que ta position en est certainement fragilisée et que certains chefs de Clan, comme cette Nia, cherchent à en profiter. Alors à ton avis, qu'est-ce qui se passerait si je décidais de me dresser contre toi en prenant le parti de l'un d'entre eux ? Combien des tiens me suivraient, en plus des miens ? Penses-tu que ta Coalition résisterait bien longtemps ? Chercha-t-elle à l'intimider avec un air de défi.

Si Lexa était en colère ou apeurée, son visage dépourvu de toute expression n'en laissa pourtant rien paraître.

- Je crois qu'être celle qui m'a retrouvée, et m'avoir à tes côtés, a pour toi un intérêt politique certain, poursuivit la Skaiprisa. Si tu espères un seul instant que je coopère, tu vas devoir me donner une très bonne raison de le faire : en libérant Anya, par exemple.

Lexa, les mâchoires durement crispées, ne put s'empêcher d'adresser un regard courroucé à la blonde.

Si n'importe qui d'autre lui avait parlé sur ce ton, il aurait été exécuté sur le champ.

Mais Clarke n'était définitivement pas n'importe qui.

- En effet, je ne t'ai pas fait venir uniquement pour te protéger Klark, déclara le Commandant. Je reçois les skaikrus et tous les autres clans dans une semaine. Je veux que ton peuple devienne mon peuple. Je vous offre la possibilité de rejoindre ma coalition, pour devenir le 13ème clan. Personne n'oserait s'en prendre à vous, car ce serait synonyme de s'en prendre à moi.

La fille du ciel fut secouée d'un rire nerveux.

- C'est une plaisanterie ? S'enquit la blonde. Tu n'as décidément rien compris. Pour moi c'est fini. Je ne suis plus avec eux ! Alors que veux-tu que je fasse pour toi ?

- Je suis très sérieuse Klark. Tu ne peux pas fuir ce que tu es. Tu as tout intérêt à accepter. Si tu réussis à convaincre ta mère d'accepter et que tu t'inclines devant moi lors de la cérémonie qui se tiendra dans une semaine, ton peuple sera en sécurité. Et je la laisserai partir, ajouta-t-elle en désignant Anya d'un bref signe de tête.

Cette dernière se leva et vint se poster aux côtés de la fille du ciel, sous le regard noir de Lexa.

Tout en fixant la brune, la rousse déposa une main douce sur l'épaule de Clarke pour la pousser à tourner la tête vers elle.

Alors le Général se pencha pour lui dire quelques mots à l'oreille.

- Tu n'es pas obligée d'accepter si tu n'en as pas envie, lui glissa-t-elle. Je suis prête à endurer n'importe laquelle de ses punitions.

La blonde acquiesça lentement, avant de reporter son regard vers le Commandant.

- J'accepte, déclara-t-elle finalement, après quelques secondes.

Il était absolument hors de question qu'elle laisse la rousse dépérir entre les quatre murs de cette cellule exiguë, où elle se retrouvait par sa faute, ni subir la moindre punition.

Elle ferait ce qu'il y avait à faire pour sortir la native de là, peu importe ce que ça lui en coûterait.

La Trikru lui avait sauvé la vie et l'avait empêché de perdre la raison, en lui offrant la solitude que tous les autres lui refusaient.

Alors elle lui devait bien cela.

Quand à son peuple, elle se sacrifierait une fois de plus pour garantir sa sécurité.

Telle était vraisemblablement son destin.

Même si elle aspirait toujours, en son for intérieur, à une vie plus simple, dépourvue de toutes responsabilités à l'égard des siens.