DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de The 100 ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de l'équipe de production de la série réalisée par Jason ROTHENBERG et inspirée par les livres de Kass MORGAN. Je n'en tire aucun revenu ni avantage quelconque si ce n'est l'infini plaisir de vous divertir et vos précieux retours qui m'aident à constamment essayer d'améliorer mes écrits.

REMERCIEMENTS : Merci à toutes celles et ceux d'entre vous qui ajoutent cette histoire dans leur liste de favori et de suivi et qui prennent le temps de me laisser des commentaires !


Après avoir été rassurée sur l'état d'Anya et le sort qui l'attendait, Clarke avait été escortée par deux gardes jusqu'à la chambre qui lui avait été attribuée par le Commandant, situé à l'avant-dernier étage de la tour de Polis.

En la découvrant, elle avait été surprise de se retrouver dans une pièce spacieuse, décorée de nombreuses bougies, boiseries, tentures et d'un mobilier de qualité.

Elle était beaucoup plus grande et luxueuse que tout ce qu'elle avait connu jusqu'alors.

C'était à mille lieux des cabines exiguës qui faisaient office d'appartements sur l'Arche.

Dans un coin de la pièce, se dressait un majestueux lit, qui paraissait irrésistiblement confortable et dont les draps et fourrures semblaient l'appeler.

Elle fut pourtant proprement incapable de s'émerveiller et de se réjouir à la vue de tout ce faste, pour lequel elle aurait pourtant payé cher peu de temps auparavant, si elle n'avait pas été écrasée par le poids de toutes les émotions qui l'avaient traversées au cours de cette interminable journée qui lui semblait, à bien des égards, irréelle.

Le matin même, après avoir partagé une nuit pleine de tendresse avec Anya, elle s'était levée le cœur gonflé d'espoir.

Elle s'était dit que la simplicité à laquelle elle aspirait tant était enfin à portée de main.

Et elle s'était vraiment sentie prête à la saisir.

Malgré la douleur fantôme liée à la fin brutale de sa brève et passionnelle relation avec Lexa.

Malgré la blessure encore à vif qu'avait provoqué la vile trahison de cette dernière.

Douleur avec laquelle elle avait appris à composer au cours de sa retraite solitaire, dans un coin de nature isolé, à quelques kilomètres de TonDC.

Douleur qu'elle avait cru avoir réussi à apprivoiser.

Douleur avec laquelle elle avait pensé être, à tort, capable de vivre, pour le restant de ses jours.

Revoir la brune l'avait brutalement ramenée à une réalité qu'elle cherchait à fuir depuis trois longs mois.

Cela l'avait complètement bouleversée.

Elle avait été emportée par un violent tourbillon d'émotions et de sentiments contradictoires.

Alors même qu'elle s'était promise, peu de temps auparavant, de ne plus jamais perdre le contrôle de la sorte.

Car il en allait de sa survie.

De fait, elle ne pouvait plus se permettre de laisser quiconque gouverner son cœur et le piétiner sans le moindre scrupule, comme elle avait pu laisser la sombre Commandante le faire pendant l'espace de quelques malheureux instants.

Elle n'était pas certaine de la nature de sa relation nouvelle avec Anya.

Ce qu'elle savait avec certitude, en revanche, c'est qu'elle était déterminée à apprendre à aimer avec davantage de modération.

Et elle avait sincèrement pensé être capable d'y parvenir avec la rousse.

Mais en se retrouvant de nouveau face à Lexa, elle s'était rendue compte que ce qu'elle ressentait pour Anya n'avait rien à voir avec de l'Amour.

Elle avait compris que c'était une profonde affection, doublée d'une attirance physique indéniable.

Mais elle avait acquis la certitude que ce n'était pas de l'Amour.

Et elle s'était dit que la rousse méritait définitivement mieux qu'une partenaire qui avait le cœur ailleurs et qui ne pourrait jamais lui rendre les sentiments qu'elle lui portait.

Revoir la Cheffe de guerre avait fait voler en éclat toutes ses fragiles certitudes et résolutions.

Elle avait réalisé qu'elle aurait peut-être pu apprendre à aimer avec modération si leurs routes ne s'était jamais (re)croisées.

Alors, elle n'aurait jamais éprouvé toute la souffrance qu'elle endurait, depuis qu'elle s'était retrouvée seule face au Mont Weather, et qui était toujours bien présente.

Mais à quoi s'était-elle, au juste, attendue ?

Elle aurait pourtant due s'en douter !

Moins vaste que l'espace, la Terre était évidemment trop petite pour ne pas les remettre toutes les deux sur le même chemin.

Elle aurait dû se préparer mieux que cela au jour, inévitable, où elle allait la revoir.

Même si, encore fragilisée, c'était la dernière chose qu'elle souhaitait.

Face à la brune, elle avait brutalement réalisé qu'elle était en réalité très loin d'être guérie.

Et, qu'à son grand dam, cette dernière était la seule à régner sur son cœur.

Pas plus tard que le matin même, elle s'était montrée un peu trop optimiste quant à l'amélioration de son état et sa capacité à aller de l'avant et se tourner résolument et définitivement vers l'avenir.

La voir lui avait fait mal.

Terriblement mal.

Car elle s'était rendue compte que l'attirance et les sentiments qu'elle nourrissait à son égard, étaient toujours aussi forts et incontrôlables que trois mois auparavant.

Mais qu'elle était plus inaccessible qu'elle ne l'avait jamais été.

Car elle était proprement incapable d'envisager de lui accorder son pardon ou sa confiance de nouveau.

En dépit de cet état de fait, son cœur et son corps avaient, bien malgré elle, décidé de n'en faire qu'à leur tête et de se rebeller contre les injonctions de son esprit.

Elle en voulait terriblement à la guerrière de l'avoir trahie et de lui avoir imposée une telle souffrance.

Elle avait eu autant envie de la serrer dans ses bras, que de l'étrangler pour tout le mal qu'elle lui avait fait.

Ce violent conflit, qui se jouait en son for intérieur, entre sa raison et ses sentiments était nerveusement épuisant.

Elle ne savait pas comment elle allait survivre à cette proximité forcée, d'une durée indéterminée, avec la Cheffe de Guerre sans finir par perdre la raison.

Tiraillée entre ses sentiments et son ressentiment, il allait vraiment falloir qu'elle fasse preuve d'une force mentale exceptionnelle dans les jours qui allaient suivre.

Mais également d'une grande prudence...

Pour se forcer à ne pas céder de nouveau au charme dangereux de la brune.

Elle refusait de se faire avoir et de perdre le contrôle une nouvelle fois, craignant de se voir infliger une nouvelle trahison à laquelle elle se pensait incapable de survivre.

Ce fut sur ces tristes pensées, que Clarke, vaincue par l'épuisement, résolut finalement à aller se coucher, le visage inondé de larmes, sans même prendre le temps de se dévêtir.

Elle fut accueillie dans les bras de Morphée, avant même que sa tête n'ait touché l'oreiller.

THE 100 - THE 100 - THE 100

Après le départ de Clarke, Heda s'attarda quelques minutes dans la cellule d'Anya, qu'elle fixait durement.

Cette dernière ne cilla pas, soutenant le regard de la dangereuse Commandante.

- Lexa, tenta finalement la rousse après quelques minutes, incapable de supporter plus longtemps le silence pesant qui s'était installé entre elles. Je suis désolée mais je n'avais pas le choix...

La brune, le regard noir et les traits déformés par la colère, secoua la tête de droite à gauche.

- Si, tu l'avais, la contraria-t-elle froidement. Les choses auraient pu se passer autrement, si tu avais bien voulu me faire confiance.

Alors le Général se leva et s'avança prudemment vers son Commandant.

- Lorsque tu n'obéis pas aveuglément aux commandements de la flamme et aux enseignements de Titus, je te fais confiance Lexa, affirma-t-elle. Mais après ce qui s'est passé au Mount Weather, le doute sur le bien fondé de tes décisions et de tes intentions envers Clarke était permis. C'est pourquoi j'ai jugé préférable de prendre des précautions et de la protéger, le temps qu'elle se rétablisse et soit prête à te faire face de nouveau... Mais aussi que je puisse comprendre ce qui t'arrive.

La brune fronça les sourcils.

- Et pour la protéger et la préparer à me faire face, tu avais besoin de profiter d'elle ? Explosa-t-elle, le visage déformé par la rage.

- C'est donc ça qui te pose problème ?! Rigola nerveusement la rousse. Lexa, je ne l'ai pas forcée !

- Non ! Cracha méchamment la brune, ironique. Tu as juste eu besoin de l'isoler pendant des semaines et d'être son seul lien avec le monde extérieur pour parvenir à la faire céder à tes avances !

- Lexa, je ne te permets pas ! S'énerva la rousse, profondément blessée que la brune puisse imaginer une seule seconde qu'elle ait pu manipuler la blonde et abuser d'elle et de sa fragilité. Je ne lui ai fait aucune avance ! C'est elle qui...

La brune empoigna alors brutalement la rousse par le col de sa veste et la fit durement reculer jusqu'à qu'elle se retrouve le dos plaqué contre le mur de sa cellule.

- C'est elle qui quoi ?! Explosa la brune. Attend laisse moi deviner, fit-elle mine de deviner. C'est elle qui t'a fait du rentre dedans et sans ça, tu n'aurais pas succombé à son charme et il ne se serait jamais rien passé entre vous, c'est ça ?!

La rousse, incapable de prononcer le moindre mot, déglutit avec peine.

- C'est grâce à elle que tu es encore en vie et c'est seulement par égard pour elle que je vais te rendre ta liberté, poursuivit Heda, tremblante de colère. Alors ne t'avise plus jamais de la salir avec de telles insinuations ! Tu devrais plutôt assumer ne pas avoir eu un comportement exemplaire et admettre que tu aurais pu et du faire les choses autrement, a tous les niveaux !

- Non, refusa la rousse, entêtée. Contrairement à toi, je n'ai fait que respecter la volonté de Clarke. J'ai été présente pour elle quand elle en avait besoin. Moi, je ne l'ai pas abandonnée au moment où elle avait le plus besoin de moi !

Les mots d'Anya eurent pour Lexa, qui se recula brusquement, l'effet d'un violent uppercut.

Elle adressa à la rousse un regard rempli de colère, de tristesse et d'une profonde déception, avant de quitter la geôle d'un pas vif, sans un mot ni un regard en arrière.

Secouée par cet échange mouvementé avec son ancienne seconde, Anya se laissa lentement glisser sur le sol.

Elle releva ses yeux humides de larmes de rage contenues avec peine vers le plafond pour tenter, en vain, de les ravaler.

Elle était au fond d'elle désolée d'avoir trahi la confiance que son Commandant plaçait en elle.

Elle l'était également de l'avoir blessé en se rapprochant de Clarke, à qui il tenait vraisemblablement au moins autant qu'elle.

Cependant, elle n'avait pas pu faire autrement.

Trop amoureuse, elle avait été incapable de résister à cette dernière.

THE 100 - THE 100 - THE 100

La Commandante regagna ses appartements à grandes enjambées nerveuses.

Une fois dans sa chambre, ce fut avec soulagement qu'elle referma la porte derrière elle.

Elle ferma les yeux et put enfin laisser tomber le masque et le pesant costume de Heda.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, il n'y avait plus que Lexa.

Et la jeune femme se mit à trembler de tous ses membres.

Des larmes se mirent à couler le long de ses joues devenues pâles.

Elle ne chercha pas à les arrêter et se mit à faire les cent pas dans la pièce, tout en ressassant d'amères pensées.

Était-elle définitivement condamnée à faire souffrir et perdre tous les gens qu'elle aimait ?

Était-il possible que Titus ait eu raison depuis le début et que la fonction d'Heda obligeait tout ceux qui l'occupait à une vie de frustrations, de souffrance et de solitude ?

Après Costia, allait-elle devoir accepter de perdre Clarke pour finir par se retrouver complètement seule ?

Elle secoua la tête.

C'était hors de question !

Peu importe les responsabilités qui pesaient sur ses épaules et ses devoirs envers la flamme et son peuple, elle était proprement incapable d'envisager de renoncer à la Princesse du Ciel.

Elle n'abandonnerait pas sans lutter.

Peu importe le ressentiment que la blonde nourrissait à son égard, ou encore ce qui avait bien pu se passer entre cette dernière et Anya, Lexa était décidée à se battre pour essayer de retisser un semblant de lien avec elle.

Elle ne pouvait pas accepter de voir leur relation se terminer ainsi, avec pour point final sa défection au Mont Weather.

Elle ne pouvait pas laisser la skaikru penser qu'elle s'était servie d'elle depuis le début et que tout ce qui s'était passé était prémédité.

Elle devait à tout prix lui faire comprendre qu'elle n'avait pas eu le choix.

Mais que si elle l'avait eu, sa décision aurait bien évidement été toute autre.

En attendant de trouver comment se faire pardonner, il allait cependant falloir qu'elle reprenne ses esprits et qu'elle garde la tête froide.

Entre les tensions avec la Nation des Glaces et le Peuple du Ciel, la coalition qu'elle avait mis des années à bâtir dans le sang, la sueur et les larmes était plus fragile que jamais.

Lexa marchait sur des œufs.

Au moindre dérapage, elle pouvait faire voler en éclats des années de dur labeur.

Sur le plan politique, elle n'avait donc pas le droit à l'erreur.

Elle devait avoir l'esprit le plus clair possible pour prendre les décisions les plus appropriées pour le bien des siens mais également celui de la femme dont elle s'était éprise.

Pour l'heure, l'urgence était donc qu'elle parvienne à rétablir un semblant de dialogue avec Clarke...

Elle devait s'assurer que celle-ci lui prête non seulement allégeance devant tous les clans lors de la cérémonie qui devait avoir lieu dans quelques jours.

Mais également qu'elle convainque son peuple de devenir le treizième clan et accepte de s'engager politiquement à ses côtés de manière durable...

Et non pas seulement pour voir Anya libérée.

En effet, depuis la chute du Mont Weather, la capacité de la Commandante à porter seule la Coalition sur ses épaules était mise en doute par un certain nombre de ses sujets.

Clarke avait vu juste.

Lexa avait donc besoin de la blonde et de sa coopération pour maintenir sa position de leader et ne pas voir son règne prendre fin prématurément.

Et pour cela, elle n'avait qu'une seule option :

Il allait falloir qu'elle prouve à son peuple par un nouvel exploit qu'elle était digne de la Flamme et des responsabilités qui lui avait été confiées lorsqu'elle avait été appelée à devenir Heda.

Dans cette optique, soit elle démontrait sa force politique et diplomatique en obtenant de Wanheda qu'elle s'engage volontairement à mettre ses pouvoirs à son service et à ceux de la Coalition pour le restant de son règne...

Soit Clarke refusait, auquel cas les coutumes natives lui imposaient de prendre les pouvoirs de la jeune femme par la force...

Mais Lexa le savait.

Elle ne pourrait jamais se résoudre à envisager de défier Clarke et de la combattre jusqu'à ce que mort s'en suive, même si les circonstances l'imposaient.

La seule option envisageable était donc qu'Heda et Wanheda s'unissent pour œuvrer ensemble en bonne intelligence au maintien de la Coalition et lutter contre tous ses ennemis.

Mais la partie était encore loin d'être gagnée, tant la Princesse du Ciel semblait lui en vouloir.

THE 100 - THE 100 - THE 100

Lexa n'avait pas réussi à fermer l'œil de la nuit.

Cependant, malgré les doutes, la tristesse et la fatigue qui l'accablaient, elle avait décidé de siéger à son Conseil et de recevoir les doléances de tous les sujets qui lui avaient demandé audience ce matin là.

Mais alors que la matinée touchait à sa fin, l'Ambassadeur de la Nation des glaces fit irruption dans la salle du trône, accompagné de deux soldats, et vint lui faire face.

Il lui rapporta que trois des siens avaient été retrouvé morts aux abords de Camp Jaha.

- Et que faisaient ces trois soldats en territoire Trikru ? L'interrogea la Commandante, qui ne se souvenait pas avoir été informée que les Azgeda avaient été invité ou autorisé à fouler les terres du Peuple des Arbres.

- La Reine Nia les a envoyé à la recherche de Wanheda, vu que vous semblez avoir des difficultés à la retrouver, l'informa l'Ambassadeur.

Lexa se leva, sentant la colère naître au creux de son estomac.

Elle descendit lentement de l'estrade sur laquelle s'élevait son trône de rameaux, et s'avança vers l'homme des glaces.

Arrivée à sa hauteur, elle vissa ses deux yeux émeraudes dans les deux saphirs du natif.

- Et bien vous informerez la Reine Nia que son aide est inutile. J'ai retrouvée Wanheda, lui apprit-elle.

L'Ambassadeur la défia ouvertement du regard.

- Si vous avez vraiment retrouvé le Commandant de la Mort, alors qu'attendez-vous pour lui arracher ses pouvoirs ? La questionna-t-il sans ambages. Si vous êtes trop faible pour le faire, Nia se fera un plaisir de s'en charger.

- Pourquoi lui arracherais-je ses pouvoirs alors qu'elle a accepté de les mettre à mon service ?

- Qu'est-ce qui nous prouve que vous dites la vérité ? Demanda le Azgeda, sceptique.

- Une cérémonie aura lieu dans quelques jours au cours de laquelle elle prêtera un serment d'allégeance et s'agenouillera devant moi, déclara Heda en tentant de garder son calme.

- Et qu'en est-il pour les trois soldats ? Se renseigna l'homme. Le sang sera-t-il vengé par le sang ?

- Ils n'avaient rien à faire en territoire Trikru ! Donnez l'ordre à tous vos hommes de se retirer immédiatement des terres du peuple des arbres et de ne toucher à aucun des membres du Skaikru. S'en prendre à eux, c'est s'en prendre à moi !